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PLAN

INTRODUCTION
1. GENERALITES
2. SIGNES
2.1. SIGNES CLINIQUES
2.2. SIGNES PARACLINIQUES
3. DIAGNOSTIC
3.1. DIAGNOSTIC POSITIF
3.2. DIAGNOSTIC DE GRAVITE
3.3. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
4. TRAITEMENT
4.1. BUT
4.2. MOYENS
4.3. INDICATIONS
CONCLUSION
INTRODUCTION
Les dermites du siège représentent un motif fréquent de
consultation du nouveau-né au jeune enfant. La plupart du
temps elles correspondent à une irritation au niveau du
contact avec le change. Le diagnostic étiologique d’une
dermite du siège repose sur un examen clinique attentif avec
une analyse des lésions cutanées et surtout de leur
topographie.
Il existe deux grandes catégories de dermite du siège du
nourrisson. La dermite irritative et ladermite des plis
1. GENERALITES
1.1. Définition : ce terme non spécifique désigne les
dermites irritatives touchant les zones convexes du
siège en contact direct avec les couches, respectant les
plis. Ces zones dessinent grossièrement un W (« dermite
en W »)
1.2. INTERET
 Epidémiologique : l’érythème fessier est un
motif de consultation très fréquent en pédiatrie,
et représente 10 à 15% des motifs selon la
société française de pédiatrie. Son pic d’âge est
situé entre 06 à 12 mois.
 Diagnostique :
 Thérapeutique
 Pronostique
1.3. RAPPELS HISTOPHYSIOLOGIQUES
La peau normale est composée de l’épiderme, du derme
et de l’hypoderme.
PHYSIOLOGIE
Le développement de la peau est corrélé à l’âge
gestationnel et débute par une période d’histogénèse qui
se poursuit jusqu’à environ 4 mois 1/2, suivie d’une
période de maturation se terminant plusieurs semaines
après la naissance. La formation de la barrière cutanée
débute vers les 20-24es semaines de gestation. Chez le
nouveau-né à terme, l’épiderme est stratifié, constitué
d’une assise basale, d’une couche granuleuse (Stratum
granulosum), d’une couche épineuse (S. spinosum) et
d’une couche cornée (S. corneum). À la naissance,
l’intégrité de cette barrière épidermique, première
interface avec le milieu extérieur, est une condition
indispensable pour la prévention de la perte en eau et la
défense contre les micro-organismes qui vont la coloniser.
L’efficacité de cette barrière est proportionnelle à la
composition en lipides et à l’épaisseur de la couche cornée
qui augmente avec l’âge gestationnel. L’épiderme du
nouveau-né à terme est grossièrement semblable à celui
de l’adulte, à la différence que :
• l’absorption percutanée est plus importante du fait
d’un rapport surface/poids plus grand, avec donc un plus
grand risque de passage systémique de substances
toxiques ;
• les crêtes inter papillaires épidermiques sont peu
développées, expliquant une plus grande vulnérabilité
cutanée aux traumatismes (frictions, abrasions…) ;
• le pH de la peau à la naissance est neutre ou alcalin
(proche de 7), ce qui la rend plus sensible aux infections,
puis décroît rapidement dans les 4 premières semaines
de vie pour atteindre 5-5,5.
1.4. PHYSIOPATH
Plusieurs facteurs sont responsables de l’érythème
fessier :
 l’agression de la peau par les enzymes digestives ;
 l’irritation liée au frottement de la couche en
cellulose sur la peau ;
 l’élévation du pH cutané ;
 l’humidité excessive au niveau du siège, qui
entraîne une macération au niveau de la couche
cornée et une augmentation de sa perméabilité ;
 les irritants physiques et chimiques ;
 l’occlusion liée à la couche, qui favorise
l’hyperhydratation.
En effet, le mélange entre les selles et l’urine favorise la
réaction inflammatoire. Les enzymes digestives contenues
dans les selles, protéases et lipases, sont naturellement
inactivées lorsqu’elles progressent dans le tube digestif, par
un mécanisme de neutralisation du pH des selles (pH = 7,15).
Le mélange des selles et de l’urine contenus dans la couche
va entraîner la transformation, par les bactéries présentes
dans les selles, de l’urée en ammoniaque, ce qui va
augmenter le pH de la peau à cet endroit. Cette élévation du
pH entraîne une réactivation des enzymes digestives, ce qui
agresse la peau du bébé et augmente la perméabilité
cutanée.

2. SIGNES
2.1. TDD : dermite en W non compliquée du nourrisson
Clinique
Elle se manifeste par un érythème rouge vif au niveau
de la zone recouverte par les couches et prédominant
au niveau des zones convexes du siège en évitant les plis
et la région anale. L’érythème forme alors un « W »
qu’on observe lorsque le bébé est couché sur le dos et
qu’on relève ses jambes. Il peut s’étendre à l’ensemble
du siège, et la peau peut devenir suintante et érosive.
2.2. FORMES CLINIQUES
 Formes topographiques
 La dermite des plis en Y : L’érythème débute
au niveau des plis cutanés de la zone
recouverte par la couche. Les plis inguinaux et
la zone péri-anale sont atteints par un
érythème formant alors un « Y ». Elle est le
plus souvent due à la macération des plis,
pouvant être favorisée par un mauvais
séchage et par l’application de produits gras.
 La dermite péri-anale : La dermite péri-anale
est le plus souvent d’origine bactérienne et
due à Staphylococcus aureus. L’anite
streptococcique se manifeste donc par un
érythème péri-anal associé à une fièvre
élevée. Il peut être douloureux et/ou
prurigineux et il est possible d’observer des
lésions de type fissure ou érosion au niveau du
siège.

 Formes compliquées :
 Erythème fessier surinfecté
 Dermite papulo-érosive de Sevestre et
Jacquet : Dermite fessière du nourrisson de
moins de six mois, commençant par des
lésions vésiculopustuleuses des convexités,
devenant secondairement ulcéronécrotiques,
probablement de nature infectieuse
(staphylocoque doré, Candida albicans,
entérobactéries).
Ces dernières lésions sont progressivement
remplacées par des papules violacées de 2 à 3
mm de diamètre.
 La maladie de Leiner-Moussous : L'éruption
débute le plus souvent par une rougeur des
plis et des zones convexes du siège (fesses,
organes génitaux) ainsi que par une atteinte
du cuir chevelu, faite de squames grasses,
épaisses, jaunâtres ou brunâtres sur une peau
rouge (croûtes de lait). Les lésions se
propagent ensuite rapidement à l'ensemble
du corps en formant des squames
3. DIAGNOSTIC
3.1. DIAGNOSTIC POSITIF
Le diagnostic de l’érythème fessier est clinique. Le médecin
observe l’aspect des lésions, leurs topographies, vérifie
l’absence d’autres dermatoses et de complications. En cas de
doute le médecin peut effectuer un prélèvement
microbiologique, en particulier en cas de signes de
surinfection, ou plus rarement une biopsie cutanée.
3.2. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
La dermite séborrhéique et le psoriasis sont également
source de dermite des plis.
 Pour la dermite séborrhéique, l’érythème est
accompagné de squames grasses jaunâtres et
d’intertrigo des grands plis. L’atteinte du siège est
rarement isolée, elle est accompagnée d’une
atteinte du cuir chevelu et quelquefois des plis du
cou, de l’oreille et du bras. La dermite
séborrhéique débute généralement dans les trois
premiers mois de vie.
 Pour le psoriasis, le psoriasis des langes est le plus
courant chez le nourrisson. Il débute dans les plis,
s’étend au reste de la zone sous la couche, puis
peut s’étendre au-delà et toucher les cuisses et le
bas du ventre. L’érythème est faiblement
squameux du fait de l’humidité sous la couche et
d’autres lésions de psoriasis (plaques érythémato-
squameuses) sont souvent retrouvées à distance.

Cas particulier de l’eczéma de contact et de la dermatite


atopique : Ils sont caractérisés par des lésions
élémentaires de la dermatite atopique et un prurit.
 Dans le cas de l’eczéma de contact, l’érythème est
localisé à une zone précise. (Exemple : au niveau de
l’élastique de la couche).
 Pour la dermatite atopique, l’érythème fessier est
associé à d’autres atteintes du corps et à une
sécheresse cutanée.
Deux maladies générales rares peuvent être
responsables d’érythème fessier et doivent être
considérées en cas de forme atypique ou de persistance
des symptômes malgré un traitement bien conduit :
 L’acrodermatite entéropathique.
 L’histiocytose langerhansienne.

4. TRAITEMENT
4.1. TRAITEMENT CURATIF
Pour tout érythème fessier, le traitement de base nécessite
des soins d’hygiène du siège pour éviter l’extension de
l’érythème, les complications et par la suite les récidives. Ces
soins d’hygiène nécessitent :
- Un produit nettoyant : Il doit être adapté à la peau fragile et
sensible du nourrisson. Les surgras liquides sont utilisés pour
nettoyer suivi d’un rinçage abondant à l’eau tiède et d’un
séchage efficace en tamponnant sans oublier les plis. Le
liniment oléo-calcaire (mélange huile d’olive et eau de chaux)
peut être utilisé pour prévenir l’érythème fessier du fait de
ses propriétés émolliente et protectrice. L’eau de chaux au
pH alcalin permet de neutraliser l’acidité des urines. Après
guérison de l’érythème, un lait de toilette sans rinçage peut
également être utilisé pour nettoyer le siège.
- Un protecteur cutané : Il va protéger le siège, l’isoler et
limiter le contact avec les selles et les urines. Son application
s’effectue à chaque change sur une peau propre et sèche et
n’est pas nécessaire après guérison. Ces protecteurs cutanés
peuvent être une pâte à l’eau non occlusive (Aloplastine,
URIAGE 1er change…) ou une pommade protectrice
(Bepanthen, Mitosyl…). Il est conseillé d’en choisir une
contenant un agent cicatrisant et antiseptique (oxyde de zinc,
sulfate de zinc ou de cuivre).
- Une lotion asséchante : Elle doit être tamponnée ou
vaporisée sur les lésions en cas d’érythème fessier suintant.
L’éosine et la solution de Milian possèdent des propriétés
asséchante et légèrement antiseptique mais sont à éviter car
elles colorent les lésions et empêchent un bon suivi de leur
évolution. Il est donc recommandé d’utiliser des solutions
non colorées (Cicalfate lotion d’Avène, Cytélium lotion de A-
Derma…). Attention en cas de lésions suintantes, après avoir
laissé sécher la lotion asséchante, il est recommandé
d’appliquer une pâte à l’eau non occlusive (pas de pommade
protectrice favorisant la macération).
Des traitements médicamenteux sont ajoutés en fonction de
la cause.
- Mycose du siège : Le traitement consiste en l’application
d’un antifongique local pendant 15 à 21 jours (dérivés
imidazolés, Ciclopiroxolamine ou Terbinafine). Un
antifongique par voie orale peut être prescrit pendant 1
à 3 semaines en particulier en cas de muguet (Nystatine,
Amphotéricine B).
- Anite streptococcique : Le traitement est une
antibiothérapie par voie orale pendant 10 à 21 jours par
amoxicilline.
Traitement complémentaire homéopathique
Rappel : Pour les enfants de moins de 6 ans, il est nécessaire
de diluer dans un peu d’eau les doses et les granules
homéopathiques avant de les administrer afin d’éviter tout
risque de fausse route.
- Erythème fessier « chronique » : Médorrhinum 15CH, 2
doses à 3 jours d’intervalle. Erythème fessier
inflammatoire et douloureux : Apis mellifica 15CH et
Belladonna 9CH, 5 granules de chaque, 4 fois par jour
jusqu’à guérison.
- Erythème fessier avec lésions vésiculeuses : Croton
tiglium 9CH et Rhus toxicodendron 9CH, 5 granules de
chaque, 4 fois par jour jusqu’à guérison. Erythème
fessier suintant : Graphites 15CH et Kreosotum 9CH, 5
granules de chaque, 4 fois par jour jusqu’à guérison.

4.2. TRAITEMENT PREVENTIF


- Les soins d’hygiène du siège : Se laver les mains avant et
après chaque change. Changer les couches régulièrement (au
moins 6 fois par jour) et surtout dès qu’elles sont souillées.
Lorsque les couches sont souillées, le siège doit être nettoyé.
On nettoie seulement à l’eau tiède s’il n’y a pas de selles
sinon avec un syndet ou une huile lavante puis rincer
abondamment à l’eau et sécher délicatement en
tamponnant, sans frotter et sans oublier les plis. Un bain de
siège peut être réalisé en cas d’érythème important. Le siège
ne doit pas être nettoyé si ce n’est pas nécessaire. En effet,
un nettoyage en excès peut également irriter la peau. Les
lingettes nettoyantes sans rinçage doivent être évités si
possible car elles peuvent être irritantes. Eviter également le
talc qui peut être irritant, favoriser les surinfections et être
dangereux en cas d’inhalation par le nourrisson. Appliquer
une crème protectrice et isolante 1 à 3 fois/jour jusqu’à
guérison.
- Pour accélérer la guérison il est possible de laisser les fesses
de l’enfant à l’air libre, évitant ainsi l’effet occlusif et la
macération due à la couche.
- Pour le choix des couches, celles-ci doivent être adaptées au
poids et à la taille de l’enfant afin d’éviter les frottements de
celles-ci avec la peau. Elles doivent également être bien
absorbantes et c’est pour cela qu’on évite les couches
lavables qui sont moins absorbantes. Si on utilise des couches
lavables, il est recommandé de les nettoyer à plus de 90°C.
- Eviter les vêtements trop serrés et les bodys qui peuvent
favoriser l’irritation par frottement.
- En cas d’allergie ou de peau atopique, utiliser des produits
de toilettes hypoallergéniques. De même en cas d’allergie aux
couches, changer de marque ou utiliser des changes en coton
(ex. Cotocouche®)

5. SURVEILLANCE ET EVOLUTION
L’évolution est très souvent favorable même en absence de
traitement. Toutefois, elle peut être émaillée de
complications.
CONCLUSION
REFERENCES

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