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TRAUMATOLOGIE
THORACIQUE ET
VASCULAIRE
CHIRURGICALE 2ème IH
I. Fractures de côtes
II. Fracture du sternum
PLAN DU III. Contusion pulmonaire
Volet costal:
• définition: existence sur 3 étages
d’au moins 2 foyers de fractures
costales (soit 6 foyers de fracture
minimum et 3 côtes cassées en 2
portions) partie « flottante »
• observé au cours d’accidents à
haute énergie cinétique comme
les accidents de la route
I. FRACTURES DE
CÔTES 12
Volet thoracique:
• partie flottante de la paroi
thoracique qui existe lorsque 3
ou plusieurs côtes successives
situées du même côté sont
fracturées à au moins deux
endroits ou lorsque le sternum
est fracturé en même temps
que des côtes situées de part et
d’autre de celui-ci
I. FRACTURES DE CÔTES 13
3. Clinique
gêne respiratoire avec douleur lors de l’ampliation thoracique forte
douleur à la pression de la région, qui plus est s’il y a un hématome
oedème préthoracique
palpation d’« une marche d’escalier » témoignant d’une luxation d’un des
fragments vers l’intérieur du thorax
II. FRACTURE DU STERNUM 4
4. Complications
détresse respiratoire par syndrome compressif médiastinal, voire un état de choc
par obstacle à l’éjection par recul d’une partie du sternum vers l’arrière contre le
cœur
contusion myocardique qui peut mimer un syndrome coronarien aigu
hémopéricarde et tamponnade
rarement pneumomédiastin et hémomédiastin par blessure vasculaire (artère
mammaire interne)
association d’une fracture du sternum et d’une lésion vertébrale dorsale possible
II. FRACTURE DU STERNUM 5
5. Diagnostic
contexte
radio face et profil
échographie
scanner surtout si
polytraumatisme
rechercher une contusion
myocardique (ECG, enzymes
cardiaques et échographie
cardiaque)
non diagnosticable chez patient
comateux mais non prioritaire
II. FRACTURE DU STERNUM 6
6. Traitement
fracture non déplacée: traitement symptomatique, pas de système de contention
fracture légèrement déplacée radiologiquement: surveillance
fracture déplacée: ostéosynthèse après réalignement dans l’axe manubrium –
corps – appendice xiphoïde
si lésion du médiastin antérieur: prioritaire par rapport à l’ostéosynthèse sternale
si fractures compliquées: drainage thoracique des épanchements pleuraux,
ostéosynthèse costale, traitement des lésions cardiaques ou pleuro-pulmonaires
au décours d’une thoracotomie ou d’une sternotomie
III. CONTUSION PULMONAIRE 1
1. Définition –
physiopathologie
altération du parenchyme
pulmonaire dont la lésion de
base est la rupture de la
membrane alvéolo-capillaire
avec fuite de sang du secteur
vasculaire dans l’alvéole et
d’autre part fuite d’air en
dehors de l’alvéole (vers
l’intersitium pulmonaire)
III. CONTUSION PULMONAIRE 2
retentissement pathologique propre difficile à déterminer du fait de fréquentes
intrications avec d’autres lésions de l’appareil respiratoire
lésion fréquente au cours des traumatismes du thorax, souvent d’évolution
favorable mais qui peut s’associer à un SDRA (syndrome de détresse respiratoire
aigu) à la mortalité importante
lésions soit circonscrites soit s’étendant en créant d’autres lésions comme un
pneumothorax, un hémothorax, un emphysème interstitiel
quelques heures après le traumatisme apparaît un oedème pulmonaire de type
lésionnel dans les zones lésées atteignant parfois des zones non lésées et pouvant
être bilatéral; au bout de 24h, cette zone se densifie et des thromboses
vasculaires distales apparaissent
III. CONTUSION PULMONAIRE 3
2. Tableau clinique
hémoptysie évocatrice mais non constante
douleurs à la respiration, dyspnée
examen clinique: peut retrouver une diminution du murmure vésiculaire mais
elle est difficile à entendre sur un territoire limité
risque principal chez le polytraumatisé: évolution vers un SDRA (syndrome de
détresse respiratoire aigu)
SDRA
• syndrome de détresse respiratoire aigu
• forme gravissime d’insuffisance respiratoire
• se manifeste sur le plan clinique :
• une insuffisance respiratoire
• hypoxémie aiguë
• caractérisée:
- par une atteinte pulmonaire inflammatoire diffuse aiguë
- entraînant une augmentation de la perméabilité des capillaires
alvéolaires et un œdème pulmonaire non hydrostatique
SDRA/ Prise en charge
• Ventilation mécanique effractive à l’unité de soins intensifs (USI)
• Manque de données probantes
• Prises en charge variées
• Taux de mortalité élevé
III. CONTUSION PULMONAIRE 3
3. Diagnostic
contexte de survenue qui évoque la possibilité d’une lésion de contusion
pulmonaire : traumatisme thoracique direct important ou indirect
(polytraumatisme, écrasement, blast ou « effet de souffle »)
hypoxémie en cas de contusion importante ou si autre lésion associée
radio de thorax: présence d’opacités dans les champs pulmonaires atteints qui
régressent en +/- 10 jours
échographie: surtout pour détecter les hémo/pneumothorax éventuellement
associés
III. CONTUSION
PULMONAIRE 3
ICG ICD
• Dyspnée d'effort • Rétention hydrosodée
• Asthénie • Œdèmes périphériques
• Hépatomégalie
• Ascite
IV. HÉMOPÉRICARDE ET
TAMPONNADE CARDIAQUE 4
3. Diagnostic
ECG:
• tachycardie, microvoltage dans toutes les dérivations
• alternance électrique en tachycardie sinusale en 2:1 de complexe de taille normale avec un
complexe réduit évocatrice de tamponnade (liée aux mouvements du coeur dans
l’épanchement)
radiographie du thorax : peut voir d’autres lésions en contexte de traumatisme thoracique
échographie cardiaque: visualise l’épanchement et les signes de dysfonctionnement
cardiaque
scanner et IRM: peu pratiques dans les situations d’urgence car assez longs mais utiles dans
les épanchements subaigus ou chroniques
IV. HÉMOPÉRICARDE ET
TAMPONNADE CARDIAQUE 5
4. Traitement
réanimation :
• oxygénothérapie
• expansion volémique modérée
• repos et jambes surélevées pour favoriser le retour veineux
• inotropes positifs comme la dobutamine pour augmenter le débit cardiaque mais
souvent inefficaces
IV. HÉMOPÉRICARDE ET
TAMPONNADE CARDIAQUE 6
ponction péricardique ou
péricardocentèse:
• seul moyen de soustraire
rapidement liquide
péricardique responsable de
la compression
• voie sous-xyphoïdienne
• ponction guidée sous
échocardiographie dans
l’espace intercostal gauche
IV. HÉMOPÉRICARDE ET
TAMPONNADE CARDIAQUE 7
péricardotomie:
• ouverture du péricarde par voie chirurgicale
• voie sous-xyphoïdienne ou thoracotomie antérieure gauche
• permet d’effectuer dans le même temps une biopsie péricardique à la
recherche d’une cause de la tamponnade
• peut être associée à une fenêtre pleuro-péricardique dans le but de drainer un
épanchement péricardique récidivant (néoplasie) par contiguïté dans la plèvre
gauche
thoracotomie de sauvetage si traumatisme thoracique et patient moribond
V. GESTES THORACIQUES
D’EXCEPTION 1
1. L’exsufflation à l’aiguille
indiqué en cas de pneumothorax suffocant pour
tenter de décomprimer la cavité pleurale en
urgence
facile à réaliser mais relativement peu efficace
car même les plus longs KT utilisés sont souvent
trop courts ou vont se boucher assez vite
ponction:
1. 2e espace inter-costal et ligne médio-claviculaire
2. 4e ou 5e espace intercostal sur la jonction ligne
axilaire / ligne mamelonnaire
V. GESTES THORACIQUES
D’EXCEPTION 2
2. La thoracostomie de sauvetage
indications:
• évacuer en urgence un pneumothorax compressif, en particulier en cas d’échec
de l’exsufflation à l’aiguille
• évacuer un hémothorax symptomatique, càd avec détresse respiratoire (SpO2 <
96% et/ou polypnée, tirage….) et/ou hémodynamique (TA systolique < 90 mmHg)
• arrêt cardiaque post-traumatique réfractaire à une réanimation bien conduite:
thoracostomie bilatérale
• premier temps de la mise en place d’un drain thoracique à l’hôpital
V. GESTES THORACIQUES
D’EXCEPTION 3
Remarque sur l’arrêt cardiaque post-traumatique:
chez un traumatisé grave, on peut supposer 3 causes à l’ACR:
1°) l’exsanguination/hypovolémie
2°) les lésions du système nerveux central : suicide par arme à feu, trauma crânien
désastreux sur accident haute vélocité
3°) Le pneumo (et / ou hémo) thorax compressif
Les 2ères situations sont rarement récupérables et la patient va très probablement
décéder alors que le pneumothorax est une cause curable extrêmement fréquente
dans ce contexte et facilement réversible « on ne risque rien » en tentant la
thoracostomie de sauvetage facile à réaliser et sans matériel sophistiqué
V. GESTES
THORACIQUES
D’EXCEPTION 4
technique:
• incision de 4-5 cm au niveau du 4 ème-5ème espace intercostal
sur la ligne médio-axillaire du côté supposé atteint,
bilatérale d’emblée si arrêt cardio-respiratoire post-
traumatique
• dissection des plans cutanés et sous-cutanés à la pince ou
au doigt
• mise en place d’un pansement non occlusif ou d’une valve
de type Asherman
• pose d’un drain thoracique à l’hôpital dans de bonnes
conditions
V. GESTES THORACIQUES
D’EXCEPTION 5
3. La thoracotomie de sauvetage
ou « resuscitative thoracotomy » ou EDT pour Emergency Department
Thoracotomy
technique chirurgicale d’exception dont le but est de contrôler une hémorragie
massive
pratique anglo-saxonne réalisée en salle d’urgence
chez nous : quasi pas en pré-hospitalier ou par l’urgentiste, la préférence étant
donnée à la salle d’opération
V. GESTES THORACIQUES
D’EXCEPTION 6
indications:
• absolue: patient moribond après trauma pénétrant du thorax si présence de
signes de vie (glasgow >3, réactivité pupillaire, ventilation spontanée, perception
d’un pouls carotidien, TA perceptible ou mesurable, mouvement des extremités,
activité électrique cardiaque même sans pouls)
• probable:
o ACR sur trauma pénétrant du thorax sans signe de vie
o trauma non pénétrant du thorax avec signe de vie ou venant de s’arrêter devant
vous
o trauma extra-thoracique avec ou sans signe de vie
V. GESTES THORACIQUES
D’EXCEPTION 7
voies d’abord:
• la thoracotomie antéro-latérale
gauche :
o abord thoracique au 5e espace
intercostal en débutant
systématiquement à gauche, le
principe étant d’ouvrir totalement le
thorax de la ligne axillaire jusqu’au
sternum; placement d’un écarteur
V. GESTES THORACIQUES
D’EXCEPTION 8
o péricardotomie: incision du péricarde, ce qui aura pour effet immédiat de
résoudre une potentielle situation de tamponnade hématique compressive;
suture immédiate de toute plaie cardiaque
o si il n’y a pas de sortie de sang à l’incision, la potentielle hémorragie n’est pas
cardiaque, et la cause de la détresse n’est pas une tamponnade l’hémorragie
peut venir des gros vaisseaux, des hiles pulmonaires ou d’une plaie
parenchymateuse pulmonaire la mesure d’hémostase à prendre en urgence,
avant l’arrivée au bloc opératoire, est le clampage de l’aorte descendante afin
d’interrompre le débit sanguin vers la partie inférieure du corps pour qu’elle se
redistribue à la partie supérieure, notamment au cerveau et au cœur, aux dépens
de la partie inférieure du corps
o enfin, la technique permet un massage cardiaque interne voire une défibrillation
V. GESTES THORACIQUES
D’EXCEPTION 9
• la thoracotomie transverse ou bithoracotomie :
o ou « clamshell » càd thoracotomie complète bilatérale se rejoignant au centre
comme réalisée habituellement par les chirurgiens cardio-thoraciques
o intérêt de l’abord thoracique droit: éliminer l’urgence pleurale compressive, et de
localiser une potentielle cause hémorragique pulmonaire droite or cette
information peut être donnée par une simple thoracostomie au doigt
on peut « se contenter » de réaliser une thoracotomie de sauvetage à gauche et
une thoracostomie à droite si pas de sang du côté droit, ce n’est pas une
hémorragie thoracique droite et il n’y a pas d’urgence immédiate à réaliser une
bithoracotomie
1. Étiologies
accidents :
VI. LES • voie publique: cause la plus fréquente
2. Types de plaies
Plaies artérielles franches: plaie intéressant les
3 tuniques soit l’intima, la média et l’adventice
• Plaie circonférentielle ou complète:
- rétractions des extrémités de l’artère lésée, vasoconstriction,
formation d’un clou plaquettaire, disparition des pouls distaux
- peut être associée à des lésions veineuses, nerveuses,
musculaires, osseuses
- peau toujours atteinte plaie septique
VI. LES PLAIES ET CONTUSIONS
ARTÉRIELLES
ARTÉRIEL contuses
LES 8
VI. LES PLAIES ET CONTUSIONS
ARTÉRIELLES
Prévention du syndrome de reperfusion
• Reperfusion: rétablissement de la circulation artérielle au sein d’un tissu phase
de reperfusion = phase la + critique avec risque maximal de complications
• Syndrome de reperfusion = ensemble des conséquences de la revascularisation
brutale d’un membre ischémié observé en cas d’ischémie des membres:
o après embolie ou thrombose artérielle
o après traumatismes musculaires importants = crush syndrome
o après brûlures profondes et/ou circulaires
VI. LES PLAIES ET CONTUSIONS
ARTÉRIELLES
• Conséquences du syndrome de reperfusion:
o locales: œdème tissulaire, syndromes des loges aggravation de l’ischémie
tissulaire
o systémiques: libération dans la circulation de métabolites intracellulaires
hyperkaliémie brutale arythmie cardiaque
myoglobinémie insuffisance rénale
lactates, ions H+ acidose métabolique
VI. LES PLAIES ET CONTUSIONS
ARTÉRIELLES
• Prévention et traitement:
o lavage peropératoire du membre avec une solution bicarbonatée
o surveillance pH, kaliémie, ECG, CPK (reflète l’intensité de la lyse musculaire),
fonction rénale
o aponévrotomie
o hémodialyse
VI. LES PLAIES ET CONTUSIONS
ARTÉRIELLES 9
6. Traitement chirurgical
voie d'abord
• doit exposer le pédicule vasculaire de façon anatomique, découvrir les 2 extrémités
sectionnées de l’artère
• éviter d'utiliser les plaies cutanées contuses dues au traumatisme
réparation des lésions ostéo-articulaires
• à faire en premier afin de stabiliser le membre et de réaliser la restauration vasculaire
sans risque d'étirement, de torsion ou de déchirure secondaire mais expose à une
prolongation du temps d'ischémie
• l’utilisation d'un fixateur externe représente l'ostéosynthèse la plus adaptée car elle est
de réalisation rapide et n'aggrave pas la contusion tissulaire
7. LES PLAIES ET CONTUSIONS
ARTÉRIELLES 10
modalités de réparation artérielle
• la suture doit être faite en tissu artériel sain, en réséquant la paroi artérielle contuse.
Elle doit être faite sans tension
• suture directe si lésion simple sans perte de substance importante
• interposition d’un greffon (grande saphène) entre les 2 extrémités si perte de
substance importante
• les sutures artérielles et les pontages doivent être recouverts
chirurgies associées:
• aponévrotomie
• couverture tissulaire
• amputation
7. LES PLAIES ET CONTUSIONS
ARTÉRIELLES 11
Pontage anatomique Suture termino-latérale Suture latérale