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FRACTURES DE LA DIAPHYSE HUMERALE

Docteur LAMAH Léopold

Chirurgien orthopédiste

Maître assistant

Service : Orthopédie traumatologie

Hôpital national Donka

Email : leolamah@yahoo.fr Tel :68000042 / 66323333


OBJECTIFS
1- Faire le diagnostic radio-clinique des fractures diaphysaires de l’humérus

2- Rechercher les complications immédiates des fractures diaphysaires de l’humérus

3- proposer un traitement devant une fracture fermée déplacée du 1/3 moyen de l’humérus

PLAN

I – GENERALITES

Définition

Intérêt

Mécanisme et étiologie

Rappel anatomique

Classification

Complications

II – SIGNES

A- Type descriptif
B- Formes cliniques

III – DIAGNOSTIC

A- Positif
B- différentiel

IV- TRAITEMENT
I- GENERALITES

1- Définition : fracture située entre le bord inferieur de l’insertion du muscle grand


pectoral et celui du muscle brachial

Intérêt : 3e rang des fractures diaphysaires après fracture diaphysaire du tibia et du fémur.
Elle est plus fréquente chez les jeunes actifs. Dans 10 à 20% des cas elle associée à une
atteinte du nerf radial.

2- Mécanisme et étiologies :

Le mécanisme est le plus souvent indirect par une chute banale sur la main ou le coude. Il est
fréquent lors des accidents de sport, de travail. Dans ce cas la fracture se produit par torsion
entrainant un trait de fracture spiroïde ou par flexion entrainant un trait de fracture oblique.

Le mécanisme direct se fait lors des accidents de circulation, domestique où le coup se porte
directement sur le bras. Ce mécanisme entraine des fractures comminutives, transversales
avec ou ouverture cutanée.

3- Rappel anatomique

La surface corticale est marquée par des crêtes dessinant des bords qui délimitent entre autre
trois surfaces lisses diaphysaires régulières : une face postérieure, une antéro-médiale bien
étendue verticalement, et une antéro-latérale, moins étendue puisque interrompue par la
gouttière du nerf radial.

Le canal médullaire apparaît relativement circulaire sur ses 2/3 proximaux pour devenir plus
aplati dans le plan frontal dans son 1/3 distal.

Le nerf axillaire dessine un arc de cercle inscrit dans un plan horizontal, situé en moyenne à
plus de 45mm au-dessous du trochiter (15% de la hauteur totale de l’humérus)
Au niveau de la fosse axillaire, le nerf radial traverse l’espace axillaire inférieur pour se
diriger obliquement en bas et en dehors en étant littéralement plaqué contre la face postérieure
de la diaphyse jusqu’à imprimer sur la surface osseuse une gouttière : le sillon du nerf radial.
Dans cette première portion brachiale, le nerf est situé dans la loge postérieure du bras où il
assure l’innervation motrice des trois chefs du triceps. Puis il contourne l’humérus par le
septum inter musculaire latérale pour se retrouver dans la loge antérieur du bras. Cette
traversée du septum se situe à une distance moyenne de 16cm de l’extrémité distale de l’os.
Après cette traversée, le nerf garde un trajet très oblique proche de la verticale, il longe ainsi
la face latérale de la diaphyse
La relation entre la localisation de la fracture et les insertions des muscles deltoïde et grand
pectoral va déterminer le déplacement osseux. Lorsque la fracture est localisée entre ces deux
insertions, le fragment proximal se déplace en adduction sous l’effet du muscle grand
pectoral. Dans le même temps, le fragment distal se proximalise et se latéralise sous l’effet du
muscle deltoïde. Lorsque la fracture est distale par rapport à ces deux insertions musculaires,
l’humérus se raccourcit par proximalisation du fragment distal et sous l’effet des muscles
biceps brachial, coracobrachial et triceps. Quand au fragment proximal, il se déplace
proximalement sous l’effet du muscle deltoïde.
Entre pectoral et deltoïde Entre pectoral et sous-scapulaire

Sous le deltoïde

4- Classification

- Les fractures du tiers moyen de l'humérus représentent 30 à 50 %


Elle consolide lentement et le taux de pseudarthrose est élevé..
- Les fractures du tiers proximal sont le plus souvent des fractures spiroïdes ; elles
constituent un peu moins d'un tiers des cas. Elles consolident presque toujours par traitement
orthopédique.
- Les fractures du tiers distal représentent environ un quart des cas de fractures de l'humérus
- Les fractures étagées ne sont pas exceptionnelles (1 à 4 % ) ; le traitement orthopédique
laisse souvent l'un des deux foyers évoluer vers la pseudarthrose.
- Les fractures du quart supérieur correspondent aux rares fractures transversales dont le
trait passe à 1 cm au-dessus d'un plan parallèle au bord inférieur de la glène ; la
vascularisation de cette zone est pauvre expliquant la fréquence des pseudarthroses.
5- Complications

Complications immédiates : lésion du nerf radial


Paralysie des extenseurs de la main donnant
une main tombante.
Anesthésie de la première commissure
Complications secondaires
-La raideur coude, de l'épaule (longue immobilisation).
- les infections (fractures ouvertes, iatrogènes)
- déplacements secondaires
- syndromes des loges
Complications tardives
-Les cals vicieux :traitement orthopédique.
-infection post opératoire (ostéïtes) /redoutées
-La pseudarthrose fréquente/traitement chirurgical

II- SIGNES

A- TYPE DESCRIPTIF : FRACTURE FERMEE DU 1/3 MOYEN

1- Clinique :

- Interrogatoire

Le traumatisme : date et heure du traumatisme, circonstance de survenue, le mécanisme,


les premiers soins.

Le traumatisé : âge, le sexe, profession, la latéralité, les antécédents, le terrain, les signes
fonctionnels.

- Examen général : recherche les signes de complications à repercussion sur le


pronostic vital (état général, pouls, Tension Artérielle, Fréquence Cardiaque,
Fréquence Respiratoire etc.)
- Examen locorégional :

Inspection : attitude de Dessault, tuméfaction, déformation, raccourcissement.


Palpation : elle est dangereuse, la faire avec prudente, douleur exquise, appréciation
coude et épaule. Explore nerf et vaisseaux, mensuration.

2- Para clinique :

Radiographie standard

Technique : face et profil prenant les articulations sus et sous jacentes

Résultats : trait de fracture, siège, déplacement permettant de faire la classification

B- formes cliniques

- Les fractures 1/3 sup. ou Inférieur


- Les fractures avec complications neuro
- Les fractures pathologiques
- Fractures de fatique
- Fractures chez le sujet âgé

III- DIAGNOSTIC

A- Positif

Le diagnostic est évident à la clinique. La recherche des lésions associées ou de complications


(nerf radial est un impératif)

La radiographie permet la confirmation du diagnostic et aide pour l’indication opératoire

B- Diagnostic différentiel

A différentier avec les fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus

IV- TRAITEMENT
BUT : obtenir la consolidation en bonne position et au bon délai, réinstaurer la fonction
du membre.

MOYENS :

Orthopédie : réduction sous anesthésie générale et contention par plâtre thoraco brachial,
brachio anté brachio palmaire, plâtre pendant. La consolidation s’obtient entre 6 et 10
semaines.

Chirurgical : enclouage, plaque vissée, embrochage, fixateur externe

Ce traitement est le plus souvent à la base des infections et des pseudarthroses

EVOLUTION

Correctement traité, une fracture de la diaphyse humérale consolide au bout de 10


à 12 semaines.

La raideur du coude et de l'épaule surtout après une longue immobilisation.


Les cals vicieux qui sont l'apanage du traitement orthopédique.

La paralysie radiale et l'infection post opératoire sont des complications


redoutées par le chirurgien.

Enfin la pseudarthrose qui est plus fréquente après traitement chirurgical

CONCLUSION
Les fractures de la diaphyse humérale sont des fractures qui associent l’atteinte du nerf radial.
Leur diagnostic est évident à l’examen clinique. Le traitement orthopédique est une bonne
indication dans les cas simples et non déplacés. Le traitement chirurgical permet une bonne
réduction mais expose à l’infection et augmente le risque de pseudarthrose.

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