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Généralités sur les fractures

I/définition :
C’est la rupture de la continuité d’un os, le plus souvent à la
suite d’un traumatisme de violence variable.
II/mécanisme :
Une fracture peut être dûe à un traumatisme direct
généralement unique et violent ou indirect.
A/traumatisme direct : l’agent responsable vient frapper
l’os par un choc frontal, ce qui entraine un écrasement ou une
compression de l’os qui se fracture au point d’impact.
Ce mécanisme souvent violent explique la fréquence et
l’importance des lésions associées en particulier de parties molles
avec risque de fracture ouverte.
B/traumatisme indirect : l’os se fracture sous l’action
d’une force qui ne s’applique pas directement sur le point de
fracture. Il existe plusieurs mécanismes : par fusion, par torsion, par
tassement ou écrasement, par arrachement ou élongation. Il existe
également des fractures pathologiques survenant sur un os
probablement altéré ou fragilisé soit par une déminéralisation
diffuse, soit une tumeur osseuse bénigne et surtout des métastases
des cancers.la fracture se produit par un traumatisme minime ou
spontanément.
III/Aspect anatomique :
A/trait de fracture : c’est une rupture plus ou moins
complète de la structure osseuse. Il peut être unique ou multiple.
* Une fracture est dite incomplète ou partielle s’il persiste une
continuité de deux fragments osseux. C’est une simple fissure qui ne
traverse pas l’os en entier =fracture en bois vert, fréquente chez
l’enfant.
* Une fracture est dite complète : il n’y a pas de continuité entre les
fragments.
* Une fracture sous périostée : le périoste est respecté
Le trait de fracture est caractérisé par :
* son siège au point d’impact du traumatisme ou à distance.
* Sa direction : qui peut être transversale, oblique ou spiroïde
* Son nombre : s’il existe 2 traits de fracture, ils déterminent un 3ème
fragment :
- s’ils sont parallèles entre eux on a 1 fracture à double étage
- s’ils sont convergents : donnent 1 fragment triangulaire en aile
de papillon
- s’il existe plusieurs traits de fracture on parle de fracture
comminutive.
B/ déplacement : il est variable en fonction du caractère complet
ou incomplet de la fracture, des forces musculaires et de la
pesanteur. Le déplacement peut être :
* transversal ou en baïonnette : perpendiculaire au grand axe de l’os.
* Angulaire : modification de l’axe longitudinal de chacun des
fragments.
* Longitudinal : avec souvent raccourcissement par pénétration des
fragments l’un dans l’autre.
* Rotatoire : rotation axiale d’un des fragments par rapport à l’autre.

C/ lésions associées :
Elles peuvent aggraver le pronostic d’une fracture même bénigne.
Toutes les parties molles à savoir les nerfs, les muscles, les
vaisseaux, l’appareil capsulo-ligamentaire et articulaire peuvent être
lésés soit par un traumatisme ou des fragments osseux tranchants.
IV- Types de fracture :
A/ fracture fermée : la peau reste intacte, la fracture ne communique
pas avec l’extérieur.
B/ fracture ouverte : le foyer de fracture communique avec
l’extérieur. Le mécanisme d’ouverture peut s’effectuer de dedans en
dehors de manière indirecte, la peau étant lésée par un fragment
osseux. Ou du dehors en dedans par la violence du traumatisme.
Le risque d’infection et le retard de la consolidation sont les
principales conséquences des fractures ouvertes.

V/ Evolution des fractures :


A/ Evolution favorable : l’évolution d’une fracture correctement
réduite évolue vers la consolidation càd la formation d’un cal
osseux.
Cette consolidation nécessite une immobilisation de durée variable
et une rééducation fonctionnelle.
B/ L’évolution défavorable : une fracture négligée ou mal traitée
peut évoluer vers des complications :
a- complications immédiates :
1- locales : - lésions cutanées – lésions vasculaires – lésions
nerveuses (paralysie) – lésions articulaires – lésions viscérales
(urètre, vessie ….)
2- générales : choc traumatique (risque vital)
b – complications tardives :
1- locales : - déplacement secondaire de la fracture
- cal vicieux
- retard et la non consolidation par absence de
formation de cal osseux
- pseudarthrose, raideur articulaire
- atrophie musculaire et troubles trophiques
2- générales : - infection – complication de décubitus – complication
d’une tare
VI- Principes du traitement d’une fracture :
1- l’immobilisation : de la fracture lors du transport
2- réduction : rétablir le contact des 2 fragments osseux dans une
position fonctionnelle correcte, la réduction peut être :
- soit orthopédique : une manipulation et surtout une traction et
une orientation sur un cadre ou une table orthopédique
- soit chirurgicale
Dans tous les cas la réduction sera immédiatement contrôlée par la
radio avant de la contenir
3- la contention : assurer l’immobilité totale des foyers de fracture
en bonne position fonctionnelle pendant le temps nécessaire
pour la formation d’un cal osseux solide.
La contention peut être obtenue par un plâtre, une ostéosynthèse ou
une traction.
4- la rééducation.

Le traumatisme du bassin
Le traumatisme du bassin est fréquemment en relation avec l’A.V.P.
I -Fracture de la ceinture pelvienne :
La ceinture pelvienne est constituée par la sacro-coccyx et les deux os
iliaques.
A /mécanisme : traumatisme violent, un choc direct ou indirect
donnant des lésions osseuses mettant en jeu le pronostic vital.
B/ clinique :
-état de choc : pouls filant, TA basse, pâleur (faciès)
-une impotence fonctionnelle totale.
-une douleur vive au niveau du bassin
-l’examen du patient dévêtu et mobilisé avec une grande prudence met
en jeu une déformation ; raccourcissement du membre inférieur avec
rotations externe.la palpation recherche un ou plusieurs points douloureux.
-la radio montre le siège du trait de fracture.
C/évolution et complication :
-l’ évolution est favorable sans atteinte viscérale après une
immobilisation de 2 à 3 mois.
-l’évolution est parfois grave par la fréquence des lésions viscérales
mettant en jeu le pronostic vital.
Les complications les plus fréquentes : rupture de l’urètre et de la
vessie.
D/traitement: il commence sur les lieux de l’accident par
l’immobilisation et un transport très prudent du blessé.
Traitement état de choc et des lésions urinaires.
Traitement de la fracture : souvent orthopédique par un plâtre pelvi-
cruro-pédieux ou une traction du membre inferieur du coté fracturé par
une broche trans fémorale .parfois le traitement est chirurgical ; une
ostéosynthèse par une plaque vissée ou vis.
II/fracture de la cotyle :
*surface articulaire avec la tête de fémur* : ce sont des fractures
articulaires menaçant la fonction de l’articulation coxo-fémorale.
A/ fracture par enfoncement de la cotyle : suite a un traumatisme
violent sur le grand trochanter. L’état de choc est constant. Une
impotence fonctionnelle complète. La radio montre un trait de fracture
séparant la cavité cotyloïdienne. L’évolution se fait généralement vers
l’arthrose ou l’ankylose parfois même malgré le traitement.
B/fracture de la cotyle associée à une luxation de la hanche :
Un choc direct de face. Les genoux heurtent le tableau de bord et la tête
fémorale fracture le rebord cotyloïdien (sourcil) et se luxe dans la fosse
iliaque externe, donnant un tableau de luxation de hanche.
La radio pose le diagnostic.
Le traitement : traitement du choc, réduction de la luxation et fixation
chirurgicale du rebord cotyloïdien. Le pronostic est dominé par
l’arthrose secondaire.
V/complications communes aux traumatismes du bassin :
-lésions vasculaires = un hématome ou hémorragie interne par section
vasculaire.
-embolie graisseuse.
-blessure intestinale.
-complication périnéale et urinaire : rupture des voies urinaires ou de la
vessie.

Les fractures du fémur

I/fracture du col de fémur :


Fréquente chez les sujets âgés surtout la femme, s’agissant rarement
d’une fracture pathologique sur tumeur bénigne ou maligne
(métastases).
A/mécanisme : le plus souvent indirect par chute sur le talon ou le
genou ou AVP parfois direct par une chute sur la hanche.
B/clinique :
1- fracture cervicale vraie :
-impotence fonctionnelle totale.
-déformation du membre inferieur : rotation externe, adduction,
raccourcissement.
-tuméfaction douloureuse au niveau du pli de l’aine.
-la radio montre le trait de fracture.
2- fracture trochantérienne :
-impotence fonctionnelle relative.
-déformation du membre inférieur : rotation externe adduction et
raccourcissement.
-point douloureux à la palpation.
-la radio montre le trait de fracture.
C/évolution et complications :
L’évolution peut être favorable en cas de traitement correct et précoce,
ainsi qu’une rééducation précoce. Parfois il y a des complications :
1/complications immédiates :
* lésion vasculo-nerveuse.
*association à d’autres fractures ou luxation.
2/complications secondaires :
Le pronostic est lié au terrain, à l’alitement, aux complications de
décubitus et à la décompensation d’une tare préexistante.
3/ complications tardives :
Pseudarthrose, nécrose de la tête fémorale, arthrose de la hanche.
D/traitement :
Le plus souvent chirurgical en fonction du type de fracture, du terrain
et de l’âge du patient.
*réduction plus enclouage dans les fractures cervicales vraies.
*réduction plus enclouage et plaques visées dans les fractures
trochantériennes.
*prothèse métallique en cas de nécrose de la tête fémorale.
II : fracture de la diaphyse fémorale :
Elle est fréquente chez l’enfant.
A- mécanisme : AVP, traumatisme direct et parfois indirect chez
un poly traumatisé. Le pronostic est mis en jeu dans l’immédiat par un
état de choc et par les complications.
B- clinique :
-état de choc, une douleur vive, impotence fonctionnelle totale.
-déformation avec raccourcissement, rotation externe parfois
angulation.
-ecchymose avec œdème de la cuisse.
-recherche de lésions cutanées, vasculaires et nerveuses.
-la radio montre le trait de fracture.
C- évolution et complications :
La fracture fermée évolue vers la consolidation en 3-4 mois. Une
rééducation musculaire et articulaire est nécessaire pour éviter la
raideur du genou et l’amyotrophie.
1- complications immédiates :
-état de choc plus ou moins important aggravé par l’hémorragie (2L).
-ouverture du foyer de fracture et lésions des parties molles.
2- complications secondaires : infection et complication du
décubitus.
3- complications tardives :
-retard de consolidation, cal vicieux, pseudarthrose, parfois raideur
articulaire.
D- traitement :
Etat de choc, traitement de fracture est souvent chirurgical par un
enclouage centromédullaire (ECM) ou une plaque visée.
III- fracture de l’extrémité inferieure du fémur :
A- mécanisme : sur AVP, rarement traumatisme direct. Le
pronostic est aggravé par le choc dans l’immédiat et secondairement par
la raideur et l’arthrose du genou.
B - clinique :- état de choc, impotence fonctionnelle totale.
Douleur vive au niveau du genou avec gonflement au niveau du genou et
de la cuisse. Parfois une ecchymose, un raccourcissement une saillie ou
déviation d’un fragment fracturaire.
-Un examen à la recherche de lésions associées surtout chez le
polytraumatisé.
-la radio montre une fracture supra condylienne.
C- Evolution et complications :
L’évolution est favorable vers la consolidation en 3 à 4 mois, une
rééducation active musculaire et articulaire pour éviter l’amyotrophie et
la raideur du genou.
1- complications immédiates : - choc traumatique – lésions
associées surtout du poplité – ouverture du foyer de fracture
2- complications secondaires : - infection du foyer de fracture et
de l’articulation – complication de décubitus – déplacement
secondaire
3- complications tardives : - pseudarthrose fréquente grave et de
traitement difficile – cal vicieux gênant les mouvements du
genou – raideur du genou parfois invalidante malgré la
rééducation
D- Traitement :
-Traité l’état de choc
- traitement orthopédique : traction avec suspension par une broche
transtibiale
- traitement chirurgical : par enclouage, boulonnage, vice ou plaque
- rééducation active articulaire et musculaire.
IV- Rôle de l’infirmier :
* A l’arrivée :
- installer le malade confortablement, le calmer, le rassurer
- découvrir prudemment la partie fracturée
- immobiliser par une gouttière sans réduire la fracture
- dépister le choc
- cathétériser une veine
- faire un groupage et démarrer une perfusion
- aider à faire la radio au lit du blessé
- préparer un champ opératoire et transporter le blessé en salle
opératoire après prémédication
* Après le retour :
- Préparer le lit du malade
- Introduire un plan dur
- Préparer le nécessaire pour une éventuelle traction
- Prévenir l’infection en cas de traction par des pansements
aseptiques
- Eviter le froid du membre fracturé
- Aider à faire la radio du contrôle au lit du malade
- Prévenir les complications du décubitus
- Servir le malade et l’aider à s’alimenter
Fracture de la rotule
A- Causes et mécanisme :
- directe : chute sur genou fléchi.
- indirecte : chute sur genou fléchi suivi d’une contracture brusque
du quadriceps pour se relever, la rotule emporte à faux sur la trochlée et se
fracture
B- clinique :
- douleur au niveau du genou avec impotence fonctionnelle totale
- dépression transversale barrant la rotule qui est douloureuse à la
palpation - Gonflement du genou avec hémarthrose
- Présence de lésions ou d’une érosion de la peau
La radio montre le trait et / ou déplacement du trait de fracture.
C – Evolution et complications :
L’évolution est favorable après une opération sur la rotule, elle se fait
vers la consolidation en 30 à 40 jours.
Une rééducation musculaire et articulaire active doit prévenir et limiter
l’amyotrophie du quadriceps et la raideur du genou, cependant des
complications sont possibles :
a- complications immédiates :
- ouverture de foyer de fracture
- lésions associées des ligaments, des ménisques du genou
- luxation de la hanche
b- complications secondaires : ostéite, arthrite septique du genou,
c - complications tardives : arthrose du genou – raideur du genou –
amyotrophie du quadriceps

D- Traitement :
Il est essentiellement chirurgical par une ostéosynthèse suivie d’une mise
en gouttière plâtrée.
Fracture de la jambe

I -Fracture fermées de la jambe :


A- Mécanisme : AVP ou par torsion (ski).
B- Clinique :
-douleur vive.
-impotence fonctionnelle totale.
-déformation : angulation, raccourcissement, rotation externe.
-gonflement et ecchymose.
-la radio pose le diagnostic.
C- Evolution et complication :
L’évolution est souvent favorable vers la consolidation en 3-4
mois. Parfois il y a des complications :
1/complications immédiats :
*lésions cutanés et vasculo-nerveuses, parfois musculaires.
*menace d’ouverture du dedans en dehors.
*atteinte articulaire sus ou sous-jacente.
2/complications secondaires :
*déplacement secondaire.
*ouverture du foyer de fracture.
*complication du décubitus.
3/complications tardives :
*retard de consolidation
*Pseudarthrose
*cal vicieux.
*raideur articulaire (genou ou cheville).
D -Traitement :
-réduction d’urgence sous anesthésie générale.
-contention / traitement orthopédique par un plâtre cruro-
pédieux ou traitement chirurgicale par : plaque, vice, ou fixateur
externe.
Remarque : après un traitement orthopédique, on fait une
rééducation pour libérer la raideur.
II-Fractures ouvertes de la jambe :
Ce sont des fractures des 2 os de la jambe avec lésions cutanées
donnant une communication de foyer de fracture avec l’extérieur. C’est
une urgence car l’infection aggrave le pronostic.
A- Mécanisme : un choc direct violent ou AVP.
B- Clinique :
-état de choc, -douleur vive, -impotence fonctionnelle totale,
-déformation avec angulation et raccourcissement
-rechercher de lésions associées surtout chez un polytraumatisé.
-la radio montre le type et le trait de fracture.
C- Evolution et complication :
L’évolution peut être aseptique nécessitant une surveillance de la plaie
(plâtre fenêtré). La consolidation est de 3-4 mois.
L’évolution septique donne des complications :
1/complications immédiates :
*état de choc.
*lésions vasculaires, nerveuses, musculaires et articulaires.
2/complications secondaires :
*phlébite avec risque d’embolie pulmonaire ou embolie graisseuse.
*déplacement secondaire et accidents de décubitus.
3/complications tardives :
*retard de consolidation.
*pseudarthrose.
*cal vicieux.
*troubles trophiques.

D- Traitement :
*nettoyage chirurgical de la plaie.
*réduction d’urgence sous anesthésie générale et contention
orthopédique par un plâtre cruropédieux fenêtré ou chirurgicale par
vissage, enclouage Centro médullaire, plaque vissée ou fixateur externe.
*SAT +ou- les anticoagulants si le risque de phlébite est important.
* rééducation musculaire et articulaire

III-Rôle de l’infirmier :
A- A l’arrivée :
-déshabiller le blessé prudemment et couvrir la plaie par un pansement
stérile.
-immobiliser le membre par une gouttière.
-dépister le choc (traitement, TA, coloration des téguments) et appliquer
le traitement prescrit.
-faire un bilan (FNS, hématocrite, groupage RH), prendre une veine et
installer une perfusion.
-préparer et aider à l’examen de la radio. Noter l’existence d’une tare et
l’heure du dernier repas.
-rassurer le malade après rasage, nettoyage et prémédication.
B- Pendant l’intervention :
-préparer le lit du blessé (plan dur).
-préparer et vérifier le pied à sérum.
-oxygénothérapie et aspiration pharyngée.
C - Installation du blessé :
-se renseigner sur le type de la fracture et le traitement (ostéosynthèse
ou plâtre).
-installer le blessé en décubitus dorsal ; tête sur le côté.
-vérifier la bonne fixation du drainage aspiratif.
-surveiller le réveil, ainsi que l’état hémodynamique (pouls, TA…) et la
température pour éviter le choc opératoire ou hémorragie locale.
FRACTURE DE LA CLAVICULE

A-Mécanisme : elle est fréquente surtout chez l’enfant, elle est de


bon pronostic, il existe toujours un déplacement avec chevauchement.
Le choc est le plus souvent direct par une chute sur le moignon de
l’épaule, parfois il est indirect souvent associé à des lésions thoraciques
telles que les fractures des cotes.
B - Clinique :
- Douleur très vive persistante
- Une impotence fonctionnelle plus ou moins importante
- tête penchée du coté blessé et la main valide soutient le coude
- chevauchement avec œdème et ecchymose d’apparition secondaire.
- point douloureux au niveau du foyer de fracture
La radio montre le trait de fracture.
C- Evolution et complications: l’évolution est le plus souvent
favorable vers une consolidation en 4 semaines, mais parfois il ya des
complications.
- complications immédiates : ouverture du foyer de fracture et lésions
des parties molles.
- complications tardives : - retard de consolidation fréquent –
pseudarthrose et périarthrite scapulo- humérale sont exceptionnelles –
cal vicieux sans retentissement fonctionnel.
D- Traitement :
Dans les formes sans déplacement : écharpe de Mayor
Dans les formes avec déplacement : bondage ou anneau en 8 à la racine
du membre supérieur relié au niveau du dos. L’ostéosynthèse est
exceptionnelle.
Fractures de l’humérus

A-Fracture de la tête humérale : la forme la plus fréquente est la


fracture du col chirurgical de l’humérus qui est l’apanage du sujet âgé.
1- Causes et mécanisme :
- choc direct : chute sur le moignon de l’épaule
- choc indirect : chute sur la main ou le coude responsable d’une
fracture engrenée avec déplacement.
2- clinique :
- douleur avec impotence fonctionnelle généralement incomplète.
- tuméfaction légère de l’épaule.
- ecchymose thoraco- brachiale apparaît tardivement
La radio montre le trait de fracture
3- Evolution – complications :
L’évolution de la fracture engrenée de la tête humérale se fait vers la
consolidation en 3 à 4 semaines même s’il n’y a pas de réduction
orthopédique de la fracture.
Des complications tardives sont relativement fréquentes à type d’une
raideur articulaire, une périarthrite scapulo- humérale et amyotrophie
deltoïdienne.
4- Traitement : une réduction avec contention par un plâtre thoraco-
brachial parfois immobilisation par une écharpe de Mayor
B- Fracture de la diaphyse humérale :
1- Causes et mécanisme :
- choc direct : un coup violent sur le bras ou un écrasement à la suite
d’un AVP.
- choc indirect : chute sur la main ou le coude donnant une fracture
engrenée avec déplacement
2- clinique :
- douleur vive avec impotence fonctionnelle totale
- déformation du bras avec raccourcissement
- œdème et ecchymose
- il faut rechercher la paralysie radiale primitive : la perte de la
sensibilité le long du bord externe de l’avant bras et du dos de la main,
la perte de l’extension active de la main et des premières phalanges, la
perte de l’abduction active du pouce
La radio montre le trait de fracture (en marche d’escalier, oblique ou
spiroïde)
3- Evolution et complications :
L’évolution est de bon pronostic. La consolidation est obtenue dans 45 à
60 jours. Parfois il existe des complications comme la paralysie radiale,
le retard de consolidation, la pseudarthrose et le cal vicieux.
4- Traitement :
Avant tout traitement orthopédique pendant 3 semaines par une
extension suivi d’un plâtre thoraco-brachiale de 4 à 6 semaines. Parfois
le traitement est chirurgical par enclouage d’une fracture transversale
ou par vissage d’une fracture spiroïde.
En cas de complications : libérer et suturer le nerf radial
Dès que la consolidation est obtenue il faut lutter contre l’amyotrophie
deltoïdienne par la mobilisation active.
C – Fractures de l’extrémité inférieure de l’humérus :fractures
supra- condyliennes
a- causes et mécanisme : survient surtout chez l’enfant par une chute
sur la main ou le coude en extension
b- clinique : - une impotence fonctionnelle totale avec raccourcissement
du membre – une déformation - une ecchymose linéaire au niveau du
plis du coude – saillie osseuse
c- évolution et complication : l’évolution favorable se fait vers la
consolidation en 4 à 6 semaines, mais des complications sont possibles :
- complications immédiates : irréductibilité, ouverture à la peau, lésions
vasculo- nerveuses (nerf médian, l’artère huméral)
- complications secondaires : syndrome de Wolkman
- complications tardives : pseudarthrose, le cal vicieux et les ossifications
péri articulaires.
d- Traitement :
- orthopédique : avec réduction d’urgence sous anesthésie générale sous
contrôle radiologique et une immobilisation du membre dans un plâtre
thoraco-brachial coude fléchi à angle droit 90°.
- chirurgical : la mise en place d’une broche pour maintenir les
fragments. La mobilisation des doigts doit commencer le lendemain et la
rééducation active est indispensable dès que la consolidation est
obtenue, si ouverture : parage soigneux, ATB, SAT.
D- Rôle de l’infirmier :
- installer le blessé en position demi- assise, un oreillet sous le coude
- aider le malade à mobiliser la main et le poignet
- vérifier que le plâtre ne blesse pas
- surveiller la sensibilité, la couleur, la chaleur et l’œdème de la main
- s’assurer que le malade ne présente pas de gène respiratoire
- lui faire conscience du déséquilibre qu’entraine le plâtre lors du lever
et de la marche
- aider le malade à faire sa toilette et pour s’habiller.
Les fractures de l’avant-bras

Les fractures de l’avant bras intéressent à la fois le radius et le cubitus


au niveau de leur diaphyse.
A - Mécanisme : ces fractures sont plus fréquentes chez l’enfant
avec parfois des fractures sous périostés en bois vert. Le risque est la
perte des mouvements de la pronosuppination.
-choc direct sur un avant bras en position de défense.
-choc indirect : chute sur la main ou par torsion.
B - Clinique :
-douleur vive avec impotence fonctionnelle.
-déformation avec raccourcissement et angulation.
-gonflement avec ecchymose tardive.
-la radio de face et profil montre le trait de fracture.

C- Evolution et complication :
L’évolution est généralement favorable vers la consolidation en 8 à 12
semaines mais parfois il y a des complications :
1/complications immédiates : ouverture du foyer de fracture,
irréductibilité.
2/complications secondaires et tardives :- un cal vicieux angulaire
ou un cal vicieux de décalage limitant la pronosuppination,
pseudarthrose radiale ou cubitale et syndrome de Wolk Mann.
D/Traitement :
1/orthopédique : réduction généralement sous anesthésie
générale, contention par un plâtre brachio antébrachio- palmaire coude
fléchi à 90°.
2/chirurgical : par une plaque vissée, une immobilisation plâtrée
prolongée est obligatoire.
Les fractures de Pouteau Colles
C’est une des fractures les plus fréquentes de l’extrémité inférieure du radius.
C’est une fracture sus articulaire survenant chez l’adulte et le sujet âgé.

A - Causes et mécanisme :
Choc indirect : chute sur la paume de la main, poignet en hyper extension.

B - Clinique :
-douleur vive au niveau du poignet.
-déformation de face avec angulation et raccourcissement de profil en dos de
fourchette.
-impotence fonctionnelle ; les mouvements passifs d’extension et flexion du
poignet sont possible par contre ceux de la pronosuppination sont impossibles.
-gonflement avec ecchymose antérieure plus tardive.
-la radio montre le trait de fracture.

C - Evolution et complications :
L’évolution est souvent favorable vers la consolidation en 4 à 5 semaines
parfois des complications sont possibles :
1/complications immédiates : -lésions cubitales intéressant la tête ou la
styloïde.
-diastasis : radio cubitale inférieure (écartement anormale des deux surfaces
articulaires).
-fracture ouverte.
-lésions vasculo-nerveuses (très rare).
2/complications secondaires et tardives :
-déplacement en cas de fracture mal surveillée.
-cal vicieux.
-raideurs résiduelles.
-troubles trophiques avec œdème douloureux ou ostéoporose douloureuse post
traumatique.

D/Traitement :
Réduction orthopédique manuelle sous anesthésie générale avec
immobilisation plâtrée laissant le coude et les doigts libres durant 4-5 semaines.
Le syndrome de VOLK MANN

A/Définition :
C’est une nécrose ischémique suivie d’une sclérose et de raccourcissement
frappant quelques muscles de l’avant bras, en particulier les longs
fléchisseurs des doigts.
B/Causes et mécanisme :
Se voit surtout chez l’enfant, après fractures de l’avant bras et du coude et
plus particulièrement après les fractures supra condyliennes.
Les causes sont multiples :
* La contusion musculaire /infiltration sanguine au niveau de l’avant bras.
* La contusion du plexus sympathique dans la paroi de l’artère humérale.
* La compression des muscles fléchisseurs par l’appareil plâtré.
C/Clinique :
Après la réduction d’une fracture et l’application d’un appareil plâtré,
apparaissent dans les heures où les jours qui suivent un ensemble de
symptômes, trois sont importants.
-la douleur +ou- vive dans l’avant bras ou la main.
-l’œdème.
-la cyanose avec impotence fonctionnelle des doigts qui restent demi fléchis.
L’examen clinique montre :
-une abolition du pouls radial.
-des troubles sensitifs importants dans le domaine des trois nerfs de la main.
-une paralysie totale des muscles de la main qui entraine un fléchissement
des doigts sur la paume mais sans rétraction à ce stade.
D/Evolution :
-favorable : tout peut rentrer dans l’ordre.
-défavorable : aggravation par la constitution de la griffe de VOLKMANN :
au bout de quelques semaines, des troubles sensitifs disparaissent
progressivement avec une certaine récupération fonctionnelle des doigts,
mais seulement l’extension.
Les inters osseux restent paralysés et les fléchisseurs vont se rétracter.
La griffe se représente donc comme une extension de la première phalange et
une flexion des deux dernières avec pouce en abduction. La flexion de la
main sur l’avant bras permet l’extension des doigts. La cyanose et l’œdème
disparaissent.
L’évolution peut se faire vers la récupération, mais en général la main reste
inutilisable.
E/traitement :
*immédiatement :
-ablation de toute compression du membre.
-libération de l’artère humérale.
*secondairement : traitement chirurgical
LE TRAUMATISME DU THORAX
Il donne des fractures de côtes avec ou sans lésions pulmonaires, leurs
fréquences augmentent avec les AVP. Ces traumatismes sont souvent
associés à d’autres lésions dans le cadre d’un poly traumatisme.
I/fracture de côtes sans lésions pulmonaires :
A/Mécanisme :
-soit un choc direct qui redresse la courbure thoracique.
-soit un choc antéro postérieure.
B/Clinique :
-douleur au niveau du foyer de fracture exacerbée par l’inspiration et la
toux, et la modification de la voix.
-à l’inspection : *l’hémi thorax atteint respire mal.
*la toux franche est impossible.
*ecchymose apparaît tardivement au niveau du foyer de
fracture.
-à la palpation il y a l’existence d’une crépitation osseuse.
La radio de face et de profil est indispensable, le déplacement est souvent
minime.
C/l’évolution et complication : l’évolution est souvent favorable.
Les complications sont :
-hématome sous cutané du à une lésion d’un vaisseau.
-une blessure secondaire du poumon et du plèvre avec : hémoptysie,
emphysème sous cutané, pneumothorax ou hémothorax.
D/traitement :
-immobilisation par bonde adhésive.
-infiltration de novocaïne au niveau des nerfs inter costaux. La guérison
s’obtient en trois semaines.
II/fracture des côtes avec des lésions pulmonaires :
Il existe des fractures : uni costale et pluri costal donnant souvent un
volet costal.
A/Mécanisme : choc direct ou antéro postérieur.
B/Clinique : la gravité des lésions est rapide car le blessé est dans un
état souvent grave avec respiration rapide et superficielle, une cyanose,
parfois une hémoptysie, le thorax déformé avec mobilité du volet avec la
respiration. Il faut rechercher des lésions associées.
La radio montre les traits des fractures.
C/Evolution et complications :
L’évolution est souvent dominée par les complications :
-immédiates : *lésion vasculaire *lésion pulmonaire *rupture d’une
bronche souche *plaie du cœur *rupture diaphragmatique *épanchement
pleural *emphysème.
-secondaires : *trouble respiratoire *infection pulmonaire et pleural
*pseudarthrose (volet costal mobile) *cal vicieux *névralgie inter costal
*ostéite.
D/Traitement :
C’est la fixation du volet pour éviter la respiration paradoxal soit par
broche soit par fixateur externe.
III/Le rôle de l’infirmier :
-installer le malade en position demi assise.
-le déshabiller avec précaution, ne pas administrer d’antalgique avant
l’examen médical.
-surveiller le pouls TA, et la respiration à la recherche d’une hémorragie,
un pneumothorax, un emphysème …….
-administrer de l’oxygénothérapie.
-prélever du sang pour groupage et placer une perfusion.
-préparer le matériel pour une intervention éventuelle.
-surveiller les systèmes de fixation de drainage.
-ne pas toucher au pansement sauf indication particulière.
-assurer les soins d’hygiènes au malade.
Traumatismes crâniens

La fréquence des traumatismes crâniens augmente avec les accidents de


la voie publique, les agressions, les accidents domestiques.
L’agent agressif peut créer une fracture de crâne sans lésions cérébro-
méningées et/ou avec des dégâts cérébro-méningées.

I- Fracture du crâne sans lésions cérébro-méningées :


A- Causes : le plus souvent c’est un choc direct portant sur la voûte
crânienne. Le trait de fracture peut se prolonger jusqu'à la base du crâne.
B- Clinique :
1- Signes subjectifs : céphalée et vertiges sont constants,
troubles du sommeil, agitation et modification du caractère.
2- Signes objectifs :
L’examen du crâne après rasage des régions contuses peut révéler :
a- au niveau de la voûte du crâne :
* le cuir chevelu peut être intact : mais un hématome peut masquer
une embarrure, le meilleur signe est la douleur linéaire exquise
recherchée à bout de doigt.
* le cuir chevelu peut être lésé (plaie).En l’absence de complications
ce type de fracture guérit sans séquelles.
b- au niveau de la base du crâne :
* fracture du rocher : écoulement du sang par l’oreille avec douleur à
la pression de la mastoïde et secondairement une ecchymose rétro
mastoïdienne au bout de 2à3 j et l’écoulement de LCR par l’oreille.
* fracture de l’étage antérieure : épistaxis, ecchymose sous
conjonctivale bilatérale.
3 - examen neurologique : parfois, il y a des troubles de la conscience,
altération de la mémoire ou confusion mentale, une hyper- réflexibilité
diffuse avec tremblements des extrémités, des troubles sensoriels,
visuels ou auditifs.
b- examens complémentaires :
Radio du crâne, TDM, IRM, EEG qui est souvent normal, fond d’œil,
ponction lombaire.
II- Fracture du crâne avec lésions cérébro- méningées :
A- Traumatismes cranio-céphaliques :
1- Cause : les lésions cérébro-méningées sont dominantes sur les
lésions osseuses et elles sont la conséquence d’un traumatisme violent.
2- Clinique :
a- phase immédiate :
* éléments de gravité : coma profond, agitation, vomissements,
l’hyperthermie, troubles respiratoires, troubles vasomoteurs, troubles
sphinctériens.
* parfois le pronostic est moins grave : avec céphalées, obnubilation
coma vigile (dont le blessé sortira petit à petit)
b- phase secondaire : marquée par un intervalle libre de 2à3j, rarement
supérieur à 2 - 3 semaines. Le blessé sort du coma puis reprend le coma
avec modification brutale du rythme cardiaque et respiratoire et
vomissements.
c- phase tardive : c’est une période marquée par des séquelles en rapport
avec :
- des lésions cicatricielles de l’os (cal exubérant)
- des lésions cicatricielles des méninges (adhérence, kyste, sclérose).
Toutes ces lésions peuvent être à l’origine de troubles réalisant :
* des syndromes diffus : céphalée, vertige, troubles visuels
* des syndromes en foyer : fait de déficit moteur, sensitif, psychique,
sensoriel ou des troubles d’irritation (épilepsie).
B- plaie pénétrante cranio cérébrale :
1-Causes : atteinte du cuir chevelu, de l’os et des méninges par une
fracture ouverte du crâne ou par arme à feu.
2-Clinique : tous les degrés peuvent se voir : une plaie banale des
parties molles, une plaie large avec fragments osseux, du sang, du LCR ou la
bouillie cérébrale.
Le blessé présente une perte de connaissance immédiate après le choc
avec vomissement, bradycardie, hyperthermie, un syndrome méningé,
paralysie et parfois corps étrangers.
3- Evolution :
a- favorable : reprise de conscience, il faut garder le blessé en
observation pendant quelques jours.
b- défavorables : et rapide avec un coma profond, hémiplégie et mydriase
unilatérale.
- l’apparition de ces signes dans les 12 premières heures après le
traumatisme évoque un hématome extradural (urgence chirurgicale)
- l’apparition de ces signes en quelques jours après le traumatisme est
en faveur d’un hématome intracérébral nécessitant un traitement
chirurgical en milieu spécialisé.
- l’apparition de ces signes en quelques semaines plus tard traduit un
hématome sous dural.
c- complications : - œdème cérébral – hémorragie cérébrale- la
compression ventriculaire- troubles respiratoires et cardio vasculaires-
troubles sphinctériens – paralysie- hémiplégie ou quadriplégie –
convulsions – infection – méningite – encéphalite.
III- Traitement : il est souvent chirurgical. L’HED doit être évacué
rapidement. Le traitement des autres hématomes se fait en milieu
spécialisé et le traitement médical pour lutter contre l’œdème et
l’agitation.
IV- Rôle de l’infirmier :
- interroger l’entourage sur les circonstances de l’accident, l’agent
traumatisant, la perte de connaissance tout en cherchant un intervalle libre.
- Eviter l’administration des calmants
- Préciser les tares du blessé
- Prendre pouls, tension et température
- Noter l’état de la respiration (superficielle, profonde, encombrement)
- Déshabiller le blessé de façon rapide et atraumatique
- Faire une toilette faciale et raser les cheveux
- Désinfecter les orifices, réchauffer le malade
- Administrer le traitement prescrit
- Surveiller les signes paroxystiques : crises toniques, convulsions…
- Surveiller les sphincters : incontinence
- Prévenir les escarres par friction et matelas alternating
- Surveiller la diurèse (sondage vésicale à demeure)
- Alimenter le malade : 1000-1500 cal
Devant l’apparition des signes d’une complication aviser le chirurgien en
précisant l’heure et la durée d’apparition.
Fractures du rachis

Le pronostic des fractures du rachis dont la fréquence est en relation


avec celle des accidents de la route, est lié à l’absence ou à l’existence des
lésions de la moelle épinière et des racines rachidiennes.
I- Fracture du rachis sans lésions neurologiques :
A- mécanisme : AVP ou chute sur les talons.
B- Clinique :
- douleur vive parfois irradiant vers les membres inférieurs avec limitation du
mouvement du rachis et conservation des mouvements des membres.
- parfois un état de choc avec lésions associées
- points douloureux à la pression des épines vertébrales avec une saillie épineuse.
- contracture des muscles paravértébraux
- il n’y a pas de troubles sensitifs ou moteurs
- parfois rétention d’urine
- radio montre le trait de fracture
C- Evolution et complication : l’évolution est généralement favorable, la
consolidation s’obtient en 2à3 semaines.
Des complications sont parfois possibles à type de – déplacement secondaire –
arthrose post traumatique – séquelles douloureuses.
D- Traitement :
Si le tassement vertébral est très important, une réduction sera nécessaire avec
immobilisation par un corset plâtré pendant 2 mois.
Si le déplacement est minime ou nul une immobilisation au lit avec plan dur est
suffisante (2à 4semaines).

II- Fracture du rachis avec lésions neurologiques :


Le pronostic de ces fractures est généralement sévère et en relation avec
les lésions de la moelle épinière.
a- Mécanisme : AVP ou chute sur le talon
b- Clinique :
- Douleur d’intensité variable
- Impotence fonctionnelle évidente : le blessé ne peut plus remuer
les membres inférieurs qui sont en outre insensibles
- Rechercher les signes du choc qui témoignent d’une lésion
viscérale associée.
- L’examen clinique confirme l’existence de lésions
neurologiques sous forme d’une paraplégie complète.
- Rx faite en urgence pose le diagnostic.
c- Evolution et complications :
L’évolution est souvent défavorable.
Les complications immédiates et secondaires peuvent engager le
pronostic vital.
- état de choc – escarres – infection urinaire –phlébite – infection
broncho-pulmonaire – ossification para articulaire – lithiase rénale –
troubles trophiques – trouble sphinctérienne
- paraplégie qui peut rester définitivement flasque.
d - Traitement : très complexe, il comporte :
- une réduction orthopédique progressive et prudente
- prévention de l’ostéoporose d’immobilisation et de la lithiase rénale
- lutter contre les rétractions tendineuses et les déformations.

III - Rôle de l’infirmier :


a- A l’arrivée :
- laisser le blessé sur le brancard et attendre l’examen chirurgical
- surveiller le pouls, la tension, le faciès et la chaleur de la peau et des
extrémités
- prendre une voie veineuse, installer une perfusion, demander un
groupage.
- placer une sonde vésicale
- surveiller la respiration et palier à son insuffisance
- préparer le malade pour les examens radiologiques et à l’acte
chirurgical.
b- Après l’intervention :
- s’informer sur le compte rendu opératoire
- surveiller le réveil et les fonctions vitales.
- prévenir les escarres et les autres complications de décubitus.
- surveiller l’alimentation.
- assurer les soins d’hygiène
- exécuter le traitement prescrit
- surveiller l’évolution en notant l’aggravation ou la régression des signes
neurologiques.
L’ostéomyélite aigue

A -Définition : c’est l’inflammation simultanée de l’os et de la moelle


osseuse et aboutissant à la formation de séquestres osseux.
B -Causes et mécanisme:
L’ostéomyélite est presque toujours due au staphylocoque doré. Le point
de départ peut être : une infection staphylococcique cutanée
(Furoncle ou panaris), une infection généralisée qui par voie sanguine
donne une infection osseuse.
L’ostéomyélite survient presque exclusivement à l’age de croissance et
surtout de 5 à 15 ans avec prédominance de sexe masculin.
Les os longs surtout le fémur et le tibia sont touchés avec prédilection, il
y a l’atteinte surtout de la métaphyse on dit que l’ostéomyélite est une
infection qui siège « près » du genou « loin » des coudes.
C -Clinique : le début est brutal avec :
* syndrome infectieux : fièvre élevée, frissons et parfois AEG.
* Syndrome osseux : douleur localisée, violente, d’apparition subite,
exacerbée par le moindre mouvement, siégeant au niveau de la métaphyse
de l’os atteint.
* L’articulation de voisinage n’est pas atteinte et la mobilisation douce
reste possible. Parfois une tuméfaction.
D -Para clinique : NFS montre une leucocytose à PN, une VS accélérée,
une hémoculture en cas de septicémie. La radio montre une décalcification
localisée avec une réaction périostée.
E -Evolution et complications:
L'évolution de l'ostéomyélite aigue se fait vers:
* la constitution d'un abcès sous périosté avec reprise évolutive de la
symptomatologie, la peau devient rouge, luisante avec fluctuation: à ce
stade il y a formation de séquestre visible radiologiquement
* La chronicité
* Des séquelles: raideur articulaire, troubles de croissance, ostéoporose.
F -Traitement:* immobilisation par plâtre fenêtré
* Antibiothérapie surtout les antistaphylococciques; le
résultat est rapide et excellent.
Les ostéites

I -Définition: C'est l'inflammation d'un os.


II- Causes et mécanisme:
* traumatisme d'un os (fracture ouverte)
* souillure per opératoire d'un foyer de fracture
* infection de tout le système médullaire d'un os (ostéomyélite)
* parfois infection endogène: infection générale, typhoïde, syphilis….
* Poisons chimiques tel que phosphate, mercure…. qui donnent une
nécrose osseuse.

III- Clinique:
Douleur osseuse variable avec œdème +ou – important. Parfois une
fistule purulente arrivant jusqu'à l'os.
L'examen met en évidence l'état vasculo- neurologique, l'état des
téguments et des articulations adjacentes.
La radio montre: une décalcification homogène et formation d'un nouveau
tissu osseux, des lésions osseuses et parfois l'existence d'un séquestre
osseux.

IV- Biologie:
FNS montre une leucocytose à PN et une VS très élevée.

V- Evolution et complications :
Sans traitement, l'ostéite peut donner des fractures spontanées, des
troubles trophiques, des troubles de croissance chez l'enfant.
Avec un traitement correct, la guérison est difficile à affirmer.

VI – Traitement :
Immobilisation avec un pansement compressif anti-septique. Traitement
curatif : ATB per et post opératoire, excision de la nécrose avec un
comblement par un tissu musculaire ou un fragment osseux.
Il faut assurer une couverture cutanée complète avec un drainage.
Les luxations
I/définition :
La luxation est un déplacement des extrémités articulaires donnant une
modification de leur rapport de façon permanente. Elle peut être totale
donnant une luxation complète. Parfois, elle est partielle car il persiste un
point de contact entre les surfaces articulaires donnant une subluxation.
II/Mécanisme :
1/luxation traumatique :
C’est une luxation par choc extérieur. La luxation peut être récente, ancienne
ou récidivante.
2/luxation congénitale :
Dû à des déformations préexistantes.
3/luxation spontanée ou pathologique : dû à une altération aigue
ou chronique des extrémités osseuses.
Toutes les articulations peuvent être le siège de luxation, mais la plus
fréquente est la luxation de l’épaule puis viennent la luxation du coude et la
luxation de la hanche.
III/La luxation de l’épaule : c’est la plus fréquente des luxations
traumatiques. La tête de l’humérus est luxée hors de la cavité glénoïde de
l’omoplate et se projette en avant et en dedans de l’aisselle.
1/Causes :
-chute directe sur le moignon de l’épaule.
-chute bras en abduction forcée et en rotation externe.
2/Signes clinique :
-douleur vive de l’épaule avec impotence fonctionnelle du membre supérieur
fléchi et soutenu par la main valide.
-aplatissement du moignon de l’épaule qui a perdu son golbe (signe de
l’épaulette) auquel contribue un coup de hache à la face externe du bras.
-le coude écarté du corps, bras en abduction (il est impossible de ramener le
coude au corps).
-à la palpation, il existe *un vide sous acromial * la tête humérale luxée est
perçue dans l’aisselle.
-la radio confirme la luxation et parfois montre l’existence d’une fracture
associée de la grande tubérosité ou même de la tête humérale.
3/Evolution et complications :
Bien traitée, la luxation de l’épaule évolue favorablement.
a/ complications immédiates : paralysie du nerf circonflexe
souvent réversible, lésion du plexus brachial rare et grave, parfois des lésions
associés, raideur et périarthrite scapulohumérale.
b/ complications tardives :
-péri-arthrite scapulohumérale : source de douleur et de limitation de
mouvements usuels tels que : se coiffer, se vêtir.
-luxation récidivante survenant pour des traumatismes de plus en plus
minimes.
4/traitement :
Dans les luxations sans lésions osseuses associées, le traitement consiste en
-une réduction précoce sous anesthésie générale et contrôle de la radio.
-contention par appareil immobilisant le coude au corps pendant 2 à 3
semaines.
La rééducation comporte une mobilisation active de l’articulation à partir du
15-21 jours et une rééducation musculaire sans massage.
IV/Luxation du coude : elle est fréquente chez l’enfant. Dans la luxation
postérieure du coude, les surfaces articulaires de l’extrémité inferieur de
l’humérus ont perdus tout contacte avec les surfaces articulaires
correspondantes du radius et du cubitus qui sont luxés en arrière.
1/Causes :
Chute sur la paume de la main, l’avant bras étant en extension.
2/signes cliniques :
-une douleur vive du coude avec impotence fonctionnelle du membre fléchi
et soutenu par le membre sain.
-déformation caractéristique du profil :
*raccourcissement de l’avant bras.
*l’extrémité inférieure de l’humérus fait saillie en haut du pli du coude.
*l’olécrane fait une saillie anormale en arrière.
Cet aspect est voisin de celui des fractures supra condyliennes de l’humérus.
Plus tard, un gonflement masque les déformations.
La radio face et profil comparée avec le côté opposé confirme la luxation et
parfois révèle des fractures associées.
3/Evolution et complications :
Bien traitée, la luxation du coude évolue favorablement.
1/complications immédiates :
Lésions vasculo-nerveuses exceptionnelles, parfois une fracture associée de
l’épi trochlée.
2/complications tardives :
Un ostéome post traumatique donnant une gêne fonctionnelle.
4/Traitement : réduction précoce sous anesthésie générale avec
immobilisation par écharpe pendant 15 jours avec rééducation active à partir
du 15 jours sans massage.
L’entorse
I/Définition : c’est une lésion traumatique d’une articulation par une
distorsion brusque avec élongation ou arrachement des ligaments sans
déplacement permanent des surfaces articulaires ce qui donne :
-une entorse bénigne en cas d’élongation.
-une entorse grave en cas de rupture ou désinsertion ligamentaire.

II/Entorse du genou : c’est une lésion de l’appareil capsulo- ligamentaire


du genou succédant à une distorsion ligamentaire.
A/Causes : elle survient à la suite d’un mouvement forcé par hyper
extension du genou ou un déplacement d’avant en arrière qui peut donner
une lésion du ligament croisé.
Très souvent, il s’agit d’un mouvement forcé complexe, à l’abduction ou à
l’adduction s’associe une flexion ou une rotation.
B/Clinique :
L’entorse la plus fréquente est celle du ligament latéral interne. A la suite
d’une chute, le blessé a senti une torsion du genou en abduction, flexion et
rotation externe donnant une douleur très vive avec impotence fonctionnelle
à la marche.
A l’examen : le genou est augmenté de volume avec fréquemment un léger
épanchement articulaire. La mobilisation est douloureuse surtout à la
palpation du trajet du LLI.
C/Evolution :
1/Dans l’entorse légère : la guérison survient en quelques jours
souvent sans séquelles. Parfois, il existe un gène douloureux à la marche qui
peut durer quelques semaines.
2/Dans l’entorse grave : le pronostic est réservé avec des
séquelles fréquentes, donnant une instabilité du genou et une incertitude à la
marche, donnant des troubles fonctionnels avec des poussées douloureuses et
hydarthrose.
D/Traitement :
1/Dans l’entorse bénigne :
Le traitement est souvent ambulatoire avec reprise précoce des mouvements.
Une kinésithérapie sinon une infiltration de novocaïne dans le ligament.
2/Dans l’entorse grave :
Evacuer l’hématome au bout de 48h par une petite incision, une
immobilisation plâtrée pendant 3 semaines, parfois une suture ligamentaire
ou une plastie avec un tendon de voisinage et une rééducation active du
quadriceps.
III/Entorse de la cheville :
C’est la plus fréquente. Elle survient surtout chez des sujets jeunes, en
particulier au cours d’un exercice violent, notamment chez les sujets peu
entrainés et à musculature insuffisante.
A/Causes :
A la suite d’un mouvement de torsion en dedans avec adduction du pied,
parfois abduction et extension forcée ou une flexion forcée.
B/Clinique :
La forme la plus fréquente est l’entorse du ligament latéral externe (LLE).
A la suite d’un mouvement forcé du pied, surtout torsion en dedans lors d’un
faux pas, le blessé a ressenti une douleur vive entrainant une impotence
fonctionnelle.
A l’examen : on note un œdème de la cheville prédominant au niveau de la
malléole externe. Une élévation de la température locale, un point
douloureux net, un épanchement articulaire discret avec limitation des
mouvements de flexion-extension.
La radio montre une intégrité du squelette avec déplacement plus ou moins
net de l’astragale par rapport au tibia.
C/Evolution :
L’évolution d’une entorse bénigne est toujours favorable sans séquelles en 2
à 3 semaines.
Les récidives sont favorisées par une laxité-ligamentaire ou une entorse
grave méconnue ou mal traité qui entraine une douleur récidivante,
instabilité de la marche en terrain irrégulier, rarement une arthrose.
D/Traitement :
1/Dans l’entorse bénigne : antalgiques, parfois une
infiltration du ligament par des anesthésiques et un bandage élastique en cas
de cheville tuméfiée.
2/Dans l’entorse grave : soit immobilisation plâtrée pendant
6-8 semaines (botte plâtrée), soit réparation chirurgicale. Dans tous les cas, il
faut une rééducation active.

SPONDYLODISCITE TUBERCULEUSE
« MAL DE POTT »

I - définition et généralités : le mal de pott est l’infection disco


vertébrale par le BK .c’est la plus fréquente des tuberculeuses osteoarticulaire.
Il atteint électivement l’enfant mais aussi l’adulte. Il est fréquente dans les pays
sous développé il s’évit au Maroc à l’état endémique.
II-Etude clinique :
-signes d’appels :
+douleur vertébral : dorsalgie, lombalgie, de début progressif et
insidieux, d’intensité modérée mais s’aggrave progressivement, de caractère
mécanique au début.
+syndrome infectieux : AEG, fièvre de 38°, fatigue le soir
+parfois il y’a des signes plus évidents : - début d’abcès, hypoesthésie
+ À un stade plus avancé on note une déformation rachidienne à type de
gibbosité, des troubles neurologiques à type de troubles de la marche et une
paraplégie, abcès froid.
- examen clinique : peut montrer une gibbosité, une rigidité, une contracture
des muscles para vertébraux, un torticolis, une saillie anormale et douloureuse
d’une apophyse épineuse.
L’examen peut montrer aussi un abcès froid au niveau du triangle du Scarpa,
au niveau de la fosse iliaque, au niveau du creux sus- claviculaire.
L’examen neurologique est systématique, il est normal dans les formes
débutantes et peut montrer un syndrome de compression médullaire dans les
formes avancées.
III- Examens complémentaires :
On note un retard dans l’expression radiologique :
- RX standard (pulmonaire, rachis) :
* pincement discal
* destruction vertébrale
- scanner rachidien et IRM
- Biologie : la VS modérément élevée
NFS souvent normale
IDR à la tuberculine : élément de pésemption
Bactériologie est souvent négative.

IV- Complications :
1-déformation du rachis :
- cyphose pottique (gibbosité) dorsale et dorso- lombaire est plus
fréquente chez l’enfant
- complication neurologique (syndrome de compression médullaire) et
cardiovasculaire
2-fistulisation d’abcès : elle est rare peut être spontanée ou iatrogène
3-surinfection bactérienne
V- Traitement :
1- médical : anti- bacillaires pendant 9 mois plus la vit B6 sous surveillance
clinique, biologique et radiologique
2- immobilisation orthopédique : pendant 4 à 6 mois, elle prévient les
complications neurologiques et les déformations rachidiennes et supprime la
douleur.
3- chirurgical : évacuation de l’abcès ce qui pose le diagnostic de certitude
bactériologique et histologique. Il prévient les récidives et raccourcit les
délais d’immobilisation
VI- Pronostic :
Le taux de guérison est de 95%.
Les éléments de pronostic sont :
Age, la localisation, l’importance de la cyphose, l’intensité et l’ancienneté
des signes neurologiques.

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