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LES LUXATIONS TRAUMATIQUES DE LA HANCHE

1. Définition : C'est la perte de contact post-traumatique de la tête fémorale hors de la cavité


acétabulaire, associée ou non à une fracture du cotyle.

Rappel : Surfaces art : Tête fémorale et cotyle.


Muscles : FLEXION : complexe de l’épine iliaque antéropost.
ETENSION : grand et petit fessiers.
ABDUCTION : moyen fessier.
ADDUCTION : grand, petit et moyen adducteurs.
Rot EXT : pelvi-trochantériens. Rot INT : psoas iliaque.
Ligaments : voir figures (c) et (d).

2. Circonstances de survenue : la stabilité de la hanche diminue en FLEXION-ADDUCTION : Dans


cette position, la tête fémorale est peu protégée par le cotyle  seulement maintenue par la capsule.
Côté gauche+++. Prédominance masculine.

Luxations postérieures ( Sd du tableau de bord) Luxations antérieures. (position en grand-écart)


Membre en FLEX-ADD-RI Membre en ABD-RE
3. Ana-path : BIGELOW (1882) Décrivit deux types de luxations en fonction de l'intégrité du
ligament ilio fémoral de BERTIN :

Luxations régulières (ligament sain) Luxations irrégulières (ligament rompu)


Antérieure : Haute (pubienne) 10% Sus-cotyloidienne : Antérieure oblique.
Basse (obturatrice) 15% Postérieure haute.
Sus pubienne
Postérieure : Haute (iliaque) 50% Sous-cotyloidienne : périnéale.
Basse (ischiatique) 25% sous ischiatique.
LEVIN Classe les lésions antérieures ou postérieures en
fonction de la stabilité et du caractère pur ou associé de la
luxation.

I Lux pure sans instabilité.


II Lux irréductible sans Fr de la tête/acétabulum.
III Hanche instable après réduction/incarcération intra art.
IV Lux + Fr de l’acétabulum
V Lux + Fr de la tête/ du col.
4. Lésions associées : Capsule.
Vx nourriciers métaphysaires postéro sup/inf.  peuvent entrainer une
ostéonécrose secondaire.
Musculaires, artérielles (exceptionnelle).
Nerveuse : l’atteinte du nerf sciatique est la plus fréquente.
Ostéo-cartilagineuse : Lésions cartilagineuses de la tête fémorale.
Fractures vraies : tête fémorale (tassement).
cotyle : sourcil cotyloïdien/ articulaires.

5. Etude radio-clinique : A la suite d'un traumatisme violent, un blessé est amené aux urgences.

D'EMBLÉE L'ETAT DE CHOC TRAUMATIQUE SERA DEPISTÉ ET TRAITÉ ++++.


La réanimation est entreprise dès l’arrivée du blessé.
Douleurs intenses –Impotence fonctionnelle totale –Attitude vicieuse caractéristique.

Luxations postérieures Luxations antérieures.


Membre en FLEX-ADD-RI : Membre en ABD-RE :
Haute iliaque : Extension. Haute pubienne : Extension.
Basse ischiatique : flexion. Basse obturatrice : flexion.
Chez le polytraumatisé : la lésion risque d’être méconnue++.
l’état de choc est important.
l’attention est attirée par les autres lésions vitales : Thorax-abdomen-crane.
 UNE RADIOGRAPHIE DU BASSIN EST SYSTEMATIQUE CHEZ TOUT POLYTRAUMATISE
ou AC.

Dans tous les cas un bilan clinique s’impose :


LOCAL : Peau : rarement ouverte

LOCO-REGIONAL : Vasculaire.
Nerveux : nerf sciatique++++.
GENERAL : Recherche d'autres lésions traumatiques.
BIOLOGIQUE : Dès l'arrivée du blessé, un bilan sera entamé pour la réanimation et à visée
préopératoire et préanesthésique.

Bilan radiologique :

Bassin de face, ¾ alaire et ¾ obturateur


TDM.

Bassin de face (débrouillage) : confirme le caractère PUR OU ASSOCIÉ DE LA LUXATION (rupture


des éléments verticaux, du toit …) mais ne localise pas dans l'espace la lésion antérieure ou
postérieure.

▪ La cavité cotyloïdienne est vide déshabitée.


▪ Le grand trochanter est ascensionné.
▪ Le cintre cervico-obturateur est rompu ++++.
▪ La disparition du petit trochanter confirme la rotation interne.
▪ Le toit du cotyle est aussi vu dans cette incidence.
6. Complications :

Immédiates Secondaires Tardives


Neurologiques++ (sciatique) : Infections post-op. Nécrose ischémique de la tête
n’est pas une indication chir Comp thromboemboliques fémorale.
d’urgence. Récidive de luxation. Ossifications péri-articulaires.
Vasculaires (Vx fémoraux) : Coxarthrose post-traumatique.
exceptionnelle.
Irréductibilité (rare).
Incarcération intra art.
7. Traitement : Buts : REDUCTION EN URGENCE
RECONSTITUTION DES SURFACES ARTICULAIRES.
CONTENTION STABLE.
MOBILISATION PRECOCE.

Mais il existe des difficultés : Complexité de certaines lésions.


Difficulté d'un abord chirurgical suffisant.

DANS TOUS LES CAS REDUCTION EN URGENCE DE LA LUXATION++++

-Sous AG (relâchement musculaire complet).


-DD sur un plan dur voir même sur le sol.
-Maintien des crêtes iliaques par un aide

: BOEHLER/ DUQUENNOY / SANGLANTE.

: Décharge 3 semaines à 3 mois.


Rééducation +ou- chirurgie.

SURVEILLANCE STRICTE CAR L'EVOLUTION EST IMPREVISIBLE PENDANT AU MOINS


CINQ ANNEES.

a. Méthodes orthopédiques :

En cas de luxation postérieure : BOEHLER S/ AG. Relâchement musculaire complet

Décubitus dorsal sur plan dur voire à même le sol ; un aide maintenant les crêtes iliaques.

Hanche fléchie en position indifférente


Épaule ou avant bras du chirurgien sous le genou du malade
Traction au zénith progressive mais PUISSANTE
CLAQUEMENT AUDIBLE ET RESSAUT = réduction de la luxation
Contrôle radiologique de FACE ET DE 3/4.

En cas de luxation interne ou centrale : DUQUENNOY DECOULX AG Table orthopédique

Traction forte par broche trans-condylienne.


Manœuvre d'écarte cuisse +ou- Rotation externe interne
Contention : Traction en abduction 45 jours avec 1/10 du poids du corps.
APPUI pas avant le 3° mois.
Inconvénients : Hospitalisation prolongée.
Séquelles douloureuses dues à l'extension continue Raideur du genou.

b. Méthodes chirurgicales :
-Réduction anatomique.
-Contrôle visuel + ou - du trait de fracture.
-Contrôle intra articulaire (incarcération ; impaction du cartilage…)
- L'ARTHROTOMIE EST UN PRINCIPE ABSOLU.
Choix de la voie d'abord +++ -Réduction sanglante et ostéosynthèse : Instrumentation.
Vissage ou plaque vissée.

8. Conclusion : Le pronostic demeure incertain.


Aucune modalité thérapeutique ne permet d'éviter à coup sur les complications évolutives
qui sont fonction : de la lésion elle-même,
de son siège,
beaucoup plus de la thérapeutique suivie.

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