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Maladie de Legg-Perthes-Calvé
J.-M. Laville

La maladie de Legg-Perthes-Calvé est une affection de la hanche de l’enfant entre trois et dix ans dans la
majorité des cas, due à une nécrose aseptique céphalique d’étiologie non encore élucidée. Elle se traduit
par une boiterie douloureuse intermittente et une limitation des mouvements de la hanche. La
radiographie est indispensable au diagnostic et permet de définir la phase évolutive (nécrose,
revascularisation, reconstruction, séquelles), ainsi que la gravité de l’atteinte céphalique par la
classification de Herring et l’étude des signes de tête à risque. La scintigraphie permet un diagnostic
préradiologique, tout comme l’imagerie par résonance magnétique qui offre une analyse beaucoup plus
précise des lésions. L’âge de survenue, l’importance de la raideur, le stade évolutif, la classification et la
survenue d’une excentration progressive sont les bases du choix thérapeutique. Le traitement peut être
orthopédique sous forme de décharge prolongée, traction au lit ou attelle d’abduction, aujourd’hui de
moins en moins utilisées. Dans certaines indications bien précises, la chirurgie du bassin ou de l’extrémité
supérieure du fémur modifie souvent l’histoire naturelle de la maladie. Dans les formes sévères, l’évolution
peut conduire à une coxarthrose relativement précoce.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Maladie de Legg-Perthes-Calvé ; Ostéochondrite primitive de hanche ; Coxa plana

Plan ■ Introduction
¶ Introduction 1 La maladie de Legg-Perthes-Calvé (LPC) correspond à la
longue période de reconstruction consécutive à la nécrose
¶ Historique 1
ischémique idiopathique du noyau fémoral proximal en crois-
¶ Fréquence 1 sance et, à l’inverse de la nécrose de l’adulte, guérit toujours
¶ Étiologie 2 seule, mais presque toujours en laissant des traces, au moins
radiologiques. En fonction de sa gravité, elle peut conduire à la
¶ Anatomopathologie 2
coxarthrose à l’âge adulte et le seul but du traitement est de
Microscopie 2
tenter de minimiser ce risque.
Macroscopie 2
Les synonymes de cette maladie sont coxa plana et ostéo-
Évolution 2
chondrite primitive de la hanche.
¶ Clinique 2
¶ Paraclinique 2
Imagerie 3 ■ Historique
¶ Classifications en imagerie 3
En 1910, Arthur Legg [1], Jacques Calvé [2] et Georg Perthes [3]
Radiographie 3
décrivent cette maladie. En 1921, Phemister confirme la nature
IRM 4
nécrotique de l’atteinte épiphysaire [4]. En 1923, Waldenstrôm [5]
Arthrographie 5
décrit les trois phases de l’évolution. En 1971, Catterall [6]
¶ Évolution 6 propose une classification topographique se voulant prédictive
¶ Pronostic 6 du résultat, mais Herring [7] , en 1980, propose une autre
classification qui, progressivement, supplante sa précédente. En
¶ Diagnostic différentiel 6
1981, Stulberg [8] facilite l’analyse finale des dossiers en propo-
¶ Traitement 7 sant une classification des résultats. Enfin, en 1984, Salter [9]
Buts 7 apporte une précision à l’observation de l’évolution de la
Moyens 7 maladie.
Indications 8
¶ Conclusion 8
■ Fréquence
L’incidence varie entre 5,1 et 29 pour 100 000 [10], avec
3,4 fois plus de garçons atteints et un âge moyen de diagnostic

Appareil locomoteur 1
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de 6,5 ans avec 70 % des cas survenant avant l’âge de huit ans. nécrose et des rapports tête-acetabulum. Cela peut aboutir à une
L’atteinte est unilatérale dans 90 % des cas. tête déformée, allant de la perte de sphéricité jusqu’à l’aplatis-
sement complet.

■ Étiologie Coxa magna


Elle débute tôt et se trouve déjà présente au stade radiogra-
Des infarctus successifs semblent être à l’origine de l’ischémie
phique de densification. Elle augmente et atteint son maximum
épiphysaire.
au stade de fragmentation. Puis, la coxa magna diminue au
Beaucoup de travaux ont essayé de cerner l’étiologie. Ont été
stade de reconstruction, sans cependant revenir à la normale. La
évoqués :
tête fémorale reste augmentée de volume à la fin du stade de
• les anomalies génétiques [11-13] ;
reconstruction.
• les troubles de la coagulation [14-16]. De nombreuses études
contradictoires ont été menées à la recherche d’anomalies de
Remodelage cotyloïdien
la coagulation sanguine – déficit en protéine S ou C, throm-
bophilie, hypofibrinolyse. Glueck [14] a consacré de nombreux La maladie de LPC est une maladie de la tête fémorale, mais
travaux à ce sujet pour conforter cette hypothèse. Cependant, l’acetabulum présente des modifications secondaires à l’atteinte
ces études ont pris, comme base de la coagulation normale, de la tête fémorale. Elles apparaissent tôt et évoluent parallèle-
les normes d’adulte. D’autres études prenant les normes ment aux modifications de forme et de volume de la tête
adaptées à l’enfant n’ont pas retrouvé cette anomalie [16, 17] ; fémorale. L’adaptation acétabulaire est surtout représentée par
• les troubles de croissance – il existerait un retard de la une augmentation de son volume, caractérisée par une
maturation osseuse de deux ans [18] ou une taille plus petite augmentation de l’angle d’ouverture et de la longueur du toit.
que la moyenne [19] ; Cette adaptation est cependant limitée et semble liée à la
• les facteurs environnementaux (tabagisme) [20, 21] ; conservation d’un bon pilier externe. Elle est insuffisante dans
• les troubles du comportement (hyperactivité). Une seule les cas graves pour éviter l’excentration puis la déformation de
étude [22] vient corroborer cette constatation clinique ; la tête fémorale.
• les troubles du métabolisme phosphocalcique, mais l’expéri-
mentation animale [23-25] a testé les diphosphonates et n’a pas Cartilage de croissance
encore permis de conclure à leur efficacité sur l’évolution de
la maladie. Il peut aussi être atteint et présenter des ponts d’épiphysio-
dèse localisés entraînant une coxa vara et une déformation de
la tête fémorale. L’atteinte du cartilage de croissance est un
facteur de mauvais pronostic.
■ Anatomopathologie
Évolution
Microscopie
La maladie évolue invariablement en quatre phases : nécrose,
Jonsater [26] a observé une évolution histologique en trois sta- revascularisation, reconstruction, séquelles.
des : La phase initiale est celle de la nécrose ischémique. Durant la
• le stade initial de nécrose avasculaire, où apparaissent déjà phase de revascularisation, l’os nécrotique est pénétré par des
des phénomènes de revascularisation, associés à des nécroses bourgeons vasculaires, ayant pour tache de résorber l’os nécrosé,
itératives ; et d’apporter les éléments nécessaires à la reconstitution de
• le stade intermédiaire, où les foyers de résorption osseuse sont nouveaux ostéons. Une réossification de la tête fémorale se
suivis de l’apparition d’os nouveau et immature, avec proli- produit ensuite durant la phase de reconstruction, avec hyper-
fération de tissu conjonctif richement vascularisé, puis d’une trophie du cartilage articulaire, entraînant, en partie, une
reprise de l’ossification enchondrale ; évolution vers la coxa magna. Enfin, les capacités de remode-
• le stade tardif, avec réapparition de tissu osseux spongieux lage et de croissance de la tête fémorale aboutissent à l’absence
normal. ou à la présence de déformation (phase de séquelles).
Catterall et al. [27] ont réalisé une étude histologique sur
six têtes fémorales provenant de nécropsies et sur cinq biopsies
réalisées in vivo. Ils en retirent les importantes observations ■ Clinique
suivantes :
• l’os nécrosé est séparé de l’os nouveau par une interface de Le tableau typique est celui d’une boiterie d’esquive, doulou-
tissu fibrovasculaire contenant des ostéoclastes et des chon- reuse et intermittente, chez un enfant de trois à 12 ans. La
droblastes ; douleur, de faible intensité, s’exprime dans l’aine, irradie parfois
• la partie superficielle du cartilage de croissance continue à se vers le genou et augmente avec l’effort physique. Il n’y a aucun
nourrir par la synoviale et donc à se développer. En revanche, autre signe accompagnateur et, en particulier, ni fièvre ni
la partie profonde reste dépendante des vaisseaux épiphysai- altération de l’état général.
res et peut être affectée par le processus ischémique ; À l’examen clinique, les limitations douloureuses se situent
• enfin, il peut exister une désorganisation de la plaque de dans les secteurs de rotation interne et d’abduction, il faut les
croissance caractérisée par des zones de cartilage dystrophique chiffrer et les noter. Trois types de raideur peuvent être différen-
s’enfonçant dans la métaphyse. Cette désorganisation de la ciés par ordre de sévérité :
plaque de croissance est un élément de mauvais pronostic et • la raideur douloureuse, liée à une contracture des muscles
est source de coxa vara et de mauvais remodelage [28]. périarticulaires de la hanche ;
• la raideur par rétraction musculotendineuse sur une hanche
Macroscopie ayant conservé trop longtemps une attitude vicieuse d’origine
antalgique ;
Quelques définitions sont utiles dans ce cadre : • la raideur ostéoarticulaire par incongruence, due à la défor-
mation de l’épiphyse.
Coxa plana
Jusqu’au stade de reconstruction, la tête fémorale présente ■ Paraclinique
une plasticité biologique, devient fragile et peut se déformer.
L’importance de la déformation dépend de l’étendue de la La biologie est normale.

2 Appareil locomoteur

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Scintigraphie osseuse
.

Peu utilisée, elle peut supprimer alors une hypovascularisa-


tion épiphysaire. Elle pourrait aussi apprécier la revascularisation
selon la classification de Conway [31] en deux groupes : le
groupe A représente une revascularisation précoce et rapide de
la colonne latérale et aurait un bon pronostic ; le groupe B
représente une hyperactivité centrale ou une hypofixation
persistant plus de cinq mois et serait de mauvais pronostic.

Imagerie par résonance magnétique (IRM)


Elle permet de mieux délimiter les zones ischémiques et
nécrosées. Elle révèle la nécrose aussi précocement que la
scintigraphie, donne une estimation de l’extension de la nécrose
beaucoup plus précise que la radiographie conventionnelle,
précise les rapports tête-labrum et permet de suivre la guérison
en montrant la revascularisation de la tête fémorale.
Figure 1. Phase de revascularisation.

■ Classifications en imagerie
Radiographie
Salter et Thompson [32] ont décrit une classification simplifiée
prenant en considération la taille de la fracture sous-chondrale
(Fig. 3) :
• groupe A : trait de fracture sous-chondrale inférieur à la
moitié de la circonférence de la tête fémorale ;
• groupe B : trait supérieur à la moitié.
Simple et utilisable précocement, elle présente le désavantage
de se fonder sur la fracture sous-chondrale, qui n’est présente
que dans 30 % des cas.
L’étendue de la nécrose peut être évaluée sur les radiographies
de face et sur l’incidence de Lauenstein, comme l’a défini
Catterall [6], mais cette classification est en passe d’être aban-
donnée (Fig. 4). Quatre stades ont été décrits, auxquels s’ajou-
tent des signes de « tête à risque » permettant d’avoir une
Figure 2. Phase de reconstruction. appréciation du pronostic de la maladie. Ces stades sont les
suivants :
• stade I : atteinte de la partie antérolatérale ;
Imagerie • stade II : atteinte de toute la partie antérieure de la tête
respectant un mur postérieur. De face, le séquestre a une
Radiographie de face et sur l’incidence allure ovalaire, entouré de part et d’autre par des fragments
.

de Lauenstein osseux vivants qui maintiennent la hauteur épiphysaire. De


profil, le séquestre est séparé de la zone saine postérieure par
. Elle retrouve les signes de nécrose : simple image en coup une image claire dessinant un « V » caractéristique ;
d’ongle ou en coquille d’œuf au stade de début, puis densifica- • stade III : atteinte de la majeure partie de l’épiphyse fémorale,
tion de l’épiphyse et aplatissement du pôle supérolatéral, suivie seule une petite partie postérieure est respectée ;
d’un aspect de fragmentation où les zones d’hyperdensité • stade IV : atteinte de toute la tête avec géodes métaphysaires.
contrastent avec des zones d’hypodensité (Fig. 1). Enfin, la Les signes de tête à risque sont [33] :
reconstruction (Fig. 2) se fait avec souvent une hypertrophie • la présence d’une lacune épiphysométaphysaire latérale (signe
(coxa magna) et une déformation céphalique (coxa plana). de Courtenay-Gage modifié par Catterall) (Fig. 5) ;
L’évolution vers la coxa magna et plana peut être accompagnée
d’excentration (image du « gros œuf dans le petit coquetier »).
Le centre de rotation de l’épiphyse ne correspond alors plus au
centre de l’acetabulum. Cette excentration peut entraîner un
effet came de la tête fémorale sur le bord latéral du talus,
induisant une déformation de l’épiphyse, qui prend progressi-
vement un aspect bilobé. Cette incongruence majeure, conduit
rapidement à des lésions irréversibles du cartilage articulaire,
donc à la coxarthrose.
Une image radiographique pathologique suffit au diagnostic,
mais, au stade de début, les radiographies du bassin sont
souvent normales.

Échographie
Elle permet de mettre en évidence une augmentation de
l’interligne articulaire. Une analyse fine permettrait de faire la
part entre synovite aiguë transitoire et maladie de LPC. Nauman
Figure 3. Classification de Salter et Thompson (A, B). Groupe A : la
et Terjesen [29, 30] ont montré une bonne corrélation entre les
fracture sous-chondrale atteint moins de 50 % de la superficie de la tête ;
images échographiques et radiographiques dans l’appréciation
groupe B : plus de 50 %.
des irrégularités et de la couverture de la tête.

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Figure 4. Classification de Catterall.

Figure 6. L’index de Heyman mesurant le débord de la tête est plus


important sur l’imagerie par résonance magnétique (IRM) que sur la
radiographie.
A. Index radiographique.
B. Index IRM.

La classification de Herring [35, 36] est actuellement la plus


utilisée sur le plan pronostique. Sur une radiographie de face à
la phase de début de fragmentation, la tête fémorale est divisée
en quatre piliers. Le pilier latéral est défini par la portion
latérale (5 % à 30 % de la largeur de l’épiphyse) démarquée par
une ligne claire de fragmentation. Sa hauteur est mesurée
comparativement. Si elle est normale, il s’agit d’un groupe A
(Fig. 7). Si elle est diminuée avec des images claires mais
supérieure à 50 % de la hauteur normale, il s’agit d’un groupe B
(Fig. 8). Si elle est égale à 50 %, il s’agit d’un groupe B/C (Fig. 9)
et si la clarté est plus importante et la hauteur inférieure à
50 %, il s’agit d’un groupe C (Fig. 10).
Figure 5. Signe de Gage (flèche) (A, B). L’excentration est évaluée par la classification de Green [37]
qui pondère négativement la classification de Catterall. Le
rapport entre la largeur de tête (y compris la partie cartilagi-
neuse), couverte par l’acetabulum et le labrum, et la largeur
• les calcifications latérales (opacités situées à la partie externe totale de la tête (os et cartilage) doit être supérieure à 77 %. Une
du noyau épiphysaire) ; subluxation de plus de 20 % est toujours de mauvais pronostic.
• l’excentration, mesurée comparativement au côté opposé de
deux manières : distance entre la partie la plus médiale de IRM
l’épiphyse et le fond de l’acetabulum (branche latérale du U
radiologique) et la seconde évaluant la partie d’épiphyse La classification de Sales de Gauzy [38] est une transposition
débordant latéralement de la verticale abaissée du bord latéral de la classification de Green à l’IRM.
de l’acetabulum [34] (Fig. 6) ; La classification de de Sanctis [39] tient compte de l’étendue
• l’horizontalisation du cartilage de croissance sous capital ; de l’atteinte épiphysaire (A ≥ 50 %, B ≥ 50 %), de l’atteinte de
• une atteinte métaphysaire avec présence de géodes. la physe et de la latéralisation de la tête.

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Figure 7. Groupe A de Herring.


Figure 10. Groupe C de Herring.

Figure 8. Groupe B de Herring.

Figure 11. Index de subluxation arthrographique. (a/b) 100, normale-


ment égal à 8,5 %. a. Distance entre la partie la plus médiale du cartilage
articulaire de l’épiphyse et la branche latérale du U radiologique ; b.
distance talus-partie latérale de la base du U radiologique.

(containment) est possible et dans quelle position il est optimal.


L’index de subluxation y a été décrit par Nakamura et al. [40] et
correspond à : (a/b) 100 normalement égal à 8,5 %, où a est la
distance entre la partie la plus médiale du cartilage articulaire
de l’épiphyse et la branche latérale du U radiologique et b la
distance talus-partie latérale de la base du U radiologique
(Fig. 11). La classification de Laredo, modifiée par Shigeno [41],
comporte cinq groupes :
• groupe 1 : tête fémorale normale ;
• groupe 2 : tête fémorale augmentée de volume, mais sphéri-
cité conservée. Il existe une surélévation du labrum, mais la
Figure 9. Groupe B/C de Herring. couverture est normale et le cotyle est adapté ;
• groupe 3 : macro épiphyse ovoïde et excentration latérale. Le
cotyle n’est pas adapté. Cependant, l’atteinte d’un seul
diamètre de la tête fémorale permet un recentrage en abduc-
Arthrographie tion et en rotation interne ;
• groupe 4 : aplatissement supéroexterne avec incongruence
Sous anesthésie générale levant les contractures musculaires, tête-cotyle. Il y a une perte de sphéricité définitive de la tête
elle est un bon moyen d’analyse dynamique permettant de fémorale avec excentration latérale non réductible en abduc-
déterminer si l’emboîtement de l’épiphyse dans l’acetabulum tion ;

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le même cercle concentrique pour être classée normale ; elle


est classée régulière quand elle s’inscrit entre deux cercles
séparés de 2 mm, et irrégulière au-delà) ;
• longueur du col fémoral ;
• pente acétabulaire ;
• présence d’une coxa magna.
Les cinq catégories de Stulberg, représentant trois types de
congruence entre la tête fémorale et l’acetabulum, sont les
suivantes :
• I-II tête sphérique et congruente (I tête normale ; II coxa
magna, col court ou pente acétabulaire anormale) ;
• III-IV tête asphérique et congruente (III tête ovoïde, en forme
de champignon ou de parapluie, mais pas aplatie ; IV tête et
acetabulum aplatis) ;
• V tête asphérique et incongruente, acetabulum aplati
(Fig. 12).
Les stades I et II sont de bon pronostic et les III et IV
augurent d’une évolution à long terme vers une arthrose légère
à modérée. Le stade V conduit à une arthrose sévère avant l’âge
de 50 ans. Dans la série de Mose [45], à 65 ans, 100 % des têtes
irrégulières sont arthrosiques. Dans la série de Stulberg, les
groupes 1 et 2 ne présentent pas d’arthrose. Les groupes 3 et
Figure 12. Stulberg V : mauvais pronostic. 4 présentent une arthrose légère à modérée vers 40-50 ans. Le
groupe 5 présente une arthrose avec handicap dès 30-40 ans.
Ainsi, la tête fémorale peut être irrégulière mais si elle siège dans
un acetabulum qui s’est adapté, l’arthrose n’apparaît que
• groupe 5 : il existe une déformation en « selle » avec flaque
tardivement et reste longtemps bien tolérée.
de produit de contraste et effet « came ».
Enfin, une ostéochondrite disséquante peut survenir au
décours de la maladie dans 2 % à 10 % des cas chez l’enfant de
plus de sept ans. Son traitement ne peut être proposé que
devant la libération intra-articulaire d’un fragment
“ Point fort ostéochondral.

Moyen mnémotechnique pour une observation


À chaque hanche, doit être au moins attribué le score
■ Pronostic
« AREPE » suivant :
Le pronostic est corrélé au degré de l’atteinte épiphysaire et
• A : âge de début ; physaire [46, 47] et à l’âge de l’enfant lors de la survenue de
• R : raideur ; l’affection, la perte de hauteur de l’épiphyse semblant contri-
• E : stade évolutif ; buer à l’augmentation de son diamètre. Quarante et un pour
• P : pour pilier latéral de Herring ; cent des coxa magna sévères auraient ainsi un mauvais pronos-
• et E : pour excentration. tic [48]. Chez les enfants de moins de six ans, l’évolution de la
Exemple : garçon de sept ans – A : âge de début des maladie est généralement rapide et la plupart des hanches, mais
signes, six ans ; R : limitation de l’abduction 30°, de la pas toutes, sont de bon pronostic sans aucun traitement.
rotation interne 20° ; E : début de revascularisation ; P : Au-delà de six ans, l’évolution est beaucoup plus longue, la
Herring B ; E : excentration 7 mm. reconstruction de la tête est plus lente et la tête est, de ce fait,
plus à même de se déformer. La plupart de ces enfants gardent
pourtant une bonne fonction après les symptômes initiaux. Ils
maintiennent ensuite une fonction normale avec toutefois un
inconfort occasionnel à l’âge adulte, pour développer progressi-
■ Évolution vement des douleurs durant la cinquième ou la sixième décen-
nie et parfois nécessiter une prothèse totale de hanche. Ce sont
Elle se fait sur une période moyenne de deux à quatre ans
surtout les patients de plus de huit ans, sévèrement atteints, qui
(minimum 18 mois, maximum six ans) et la guérison, même si
subissent une détérioration précoce de la hanche.
elle est effective en fin de revascularisation, ne peut être
Dans la série de Herring [49], les groupes A cicatrisent en
certaine qu’en fin de croissance. En effet, le remodelage attendu
37 mois avec 100 % de bon pronostic ; les groupes B en
sur cinq à dix ans, tant céphalique que cotyloïdien, ne survien-
50 mois avec 79 % de bon pronostic ; les groupes C en 67 mois
drait que dans 12 % des cas chez les sujets opérés et dans 5 %
avec 29 % de bon pronostic.
chez les non-opérés [42].
Toutes populations confondues, il est actuellement reconnu
La hanche bilobée avec effet came en abduction ou hinge
que 60 % des hanches non traitées évoluent favorablement sans
abduction of the hip [43] où le talus imprime sa marque dans
traitement. Dans les 40 % restantes, porteuses de signes de
l’épiphyse sous la forme d’un sillon supérieur est le type le plus
mauvais pronostic, le traitement est conseillé car on sait
défavorable entraînant une raideur en adduction, avec inégalité
aujourd’hui que dans ces cas, le traitement raccourcit et modifie
de longueur relative, très pénalisante sur le plan fonctionnel.
positivement l’histoire naturelle de la maladie.
Le suivi doit être assuré tous les trois mois avec évaluation
clinique de la douleur et des mobilités de hanche, ainsi qu’éva-
luation radiographique, aidée au mieux par une IRM tous les
six mois, afin de rechercher les signes de gravité et de poser ■ Diagnostic différentiel
l’indication opératoire au bon moment.
Les séquelles sont évaluées grâce à la classification de Stul- Les formes bilatérales sont peu fréquentes (12 %) et l’appari-
berg [44] utilisant les critères suivants : tion des signes est décalée dans le temps. En revanche, en cas
• sphéricité de la tête fémorale, appréciée grâce à l’index de de signes bilatéraux contemporains, il faut remettre en cause le
Mose (la tête fémorale doit rentrer de face et de profil dans diagnostic de maladie de LPC. Dans ces cas-là, il est nécessaire

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de rechercher une ostéo-chondro-dystrophie comme dans les


mucopolysaccharidoses (où l’atteinte des hanches est sévère,
sans reconstruction, et aboutit très souvent à une arthrose
précoce), les dysplasies spondyloépiphysaire ou polyépiphy-
saire [50] et le syndrome tricho-rhino-phalangien.
Dans la race noire, une hémoglobinopathie doit être recher-
chée. La drépanocytose est en cause dans les doubles hétéro-
zygoties SC ou chez les sujets SS.
La maladie de Gaucher (défaut de dégradation des sphingoli-
pides) peut provoquer des ischémies de la tête fémorale, mais
également humérale, évoluant comme la maladie de LPC.
L’hypothyroïdie est une cause rare.
La maladie de Meyer (dysplasia epiphysealis capitis femoris)
a une place à part. Cette maladie atteint le petit enfant de deux
à quatre ans et l’atteinte y est bilatérale et synchrone dans 40 %
des cas. L’aspect radiologique est particulier avec un retard
d’apparition du noyau fémoral proximal, qui prend ensuite une
forme granuleuse. L’évolution ne se fait pas vers la condensa-
tion massive. Cette image radiologique s’améliore progressive- Figure 13. Hanche traitée par triple ostéotomie pelvienne.
ment avec une épiphyse plus homogène et un retour à la
normale en deux à trois ans. Il existe également un trou
scintigraphique tout à fait comparable à celui observé dans la
maladie de LPC, confirmant bien le lien entre ces deux
Moyens
maladies [51].
Techniques non opératoires
L’ostéochondrite iatrogène la plus fréquemment rencontrée
est l’ostéochondrite postréductionnelle au décours du traitement La décharge simple, difficile à proposer à long terme, depuis
de la luxation congénitale de la hanche. La nécrose céphalique l’abandon des hospitalisations longues en centre spécialisé, peut
se traduit par des images radiologiques ressemblant à celles de être mise en œuvre sous forme de déplacements en fauteuil
la maladie de LPC avec une reconstruction et des séquelles roulant ou avec l’aide de deux cannes anglaises. Elle a été
parfois sévères dans 10 % des cas. proposée associée à une mise en abduction visant à recentrer la
Les ostéoarthrites de l’enfant peuvent, en cas de diagnostic et hanche grâce à diverses attelles (Atlanta, Chicago, Bois-Larris,
de traitement tardifs, se compliquer d’une nécrose osseuse qui Tachdjian, Scottish Rite). L’efficacité de ces attelles contraignan-
va se reconstruire partiellement. Les signes radiologiques sont tes, puisque portées à plein temps pour une durée moyenne de
proches de ceux de la maladie de LPC, sans toutefois suivre la un an, a été remise en question par de nombreux auteurs [53].
même évolution. La traction au lit permet de soulager la hanche des contraintes
Les fractures du col du fémur et la luxation traumatique de mécaniques liées à la mise en charge et au tonus musculaire.
la hanche, rares chez l’enfant, ont comme complication Elle peut être mise en route en hospitalisation ou à domicile.
majeure la nécrose de la tête fémorale, qui ne peut pas être Elle est antalgique et vise à lever la contracture douloureuse
confondue avec celle de la maladie de LPC car la reconstruction limitant les mouvements. Elle permet alors de recentrer la
y est exceptionnelle. Il en est de même pour les nécroses après hanche et prépare la mise en place d’une attelle d’abduction. Sa
corticothérapie ou greffe rénale. mise en œuvre doit être rigoureuse en partant sur une traction
La synovite aiguë transitoire, appelée également « rhume de collée au dixième du poids du corps, s’accompagnant d’une
hanche », n’a aucun lien physiopathologique avec la maladie de surveillance des loges surales et d’une kinésithérapie adjuvante.
LPC et ne peut être évoquée qu’au stade de début infraradiolo- La mise en abduction progressive peut être suivie de l’applica-
gique. Mais, pour porter ce diagnostic, il faut que tous les tion d’une bande de dérotation, visant à redonner de la rotation
critères cliniques et d’imagerie soient présents : boiterie aiguë interne. Cette méthode ne peut être acceptée qu’à condition
isolée sans fièvre chez un enfant de trois à dix ans, limitation d’être validée par une mesure radiologique de l’abduction
de la mobilité de la hanche, radiographie normale, épanche- maximale en début de traction et au bout de quelques jours. Si
ment à l’échographie. Cet épanchement peut aussi se retrouver après ce délai aucun progrès n’est noté, son abandon doit être
dans une maladie de LPC, mais s’il n’existe pas, il faut sûrement discuté [54].
proposer une surveillance clinique et indiquer de nouvelles
radiographies et/ou une scintigraphie ou une IRM, en cas de Chirurgie
persistance de la symptomatologie.
Elle peut être pelvienne ou fémorale. La chirurgie pelvienne
peut être de réorientation acétabulaire, type ostéotomie inno-
minée [55] , avec l’inconvénient de la contrainte mécanique
■ Traitement articulaire liée à son effet d’allongement chez le petit enfant, ou
type triple ostéotomie pelvienne (Fig. 13), mieux adaptée aux
objectifs de couverture choisis. Elle peut être d’agrandissement,
Buts type Chiari [56, 57], avec les inconvénients techniques liés à sa
difficulté d’exécution parfaite, ou type butée ostéoplastique [58-
Le traitement vise à calmer la douleur, redonner de la 60], de réalisation plus simple (Fig. 14).

mobilité, éviter la détérioration de la hanche, guider la recons- La chirurgie fémorale est de varisation proximale modérée,
truction et ainsi diminuer les risques de séquelles en modifiant maintenue par une ostéosynthèse [61] (Fig. 15). Au recentrage de
l’histoire naturelle et en raccourcissant l’évolution. Il s’appuie la hanche, préalablement analysée radiologiquement par
sur l’importance de la douleur et de la limitation de la mobilité, arthrographie, s’associerait un « coup de fouet vasculaire » dû à
ainsi que sur l’éventuelle présence d’une extrusion latérale et l’ostéotomie (aussi attribué aux ostéotomies pelviennes), dont
d’un effondrement de la tête. Il repose sur le concept de l’effet et la réalité n’ont jamais été prouvés [62]. Il faut garder
containment (emboîtement) décrit par Eyre-Brook [52]. L’épiphyse présent à l’esprit que, parmi les 16 % de maladies de LPC sur
fémorale doit être contenue dans la profondeur de l’acetabulum 198 prothèses totales posées pour coxopathies de l’enfant, la
afin d’équilibrer les pressions et d’autoriser ainsi une action de survie de la prothèse est modifiée de façon significative par un
modelage. Ce but peut être atteint de façon opératoire ou non antécédent d’ostéotomie fémorale [63]. Enfin, sur 40 cas d’ostéo-
opératoire. tomies fémorales revus avec un recul de 33 ans, dix avaient eu

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14-320-A-10 ¶ Maladie de Legg-Perthes-Calvé

Le travail de Herring [49] ne retrouve aucune efficacité du


traitement non chirurgical, quelles que soient les modalités et
les indications. Pour cet auteur, les ostéotomies fémorales et
pelviennes ne peuvent modifier le cours naturel de la maladie
de LPC que dans les Herring B ou B/C, après huit ans d’âge
osseux.
Enfin, le bon pronostic d’une maladie de LPC survenant
avant l’âge de six ans permet de se passer de tout traitement,
mais certaines évolutions défavorables imposent une sur-
veillance attentive [69].
Il semblerait donc :
• que les hanches raides et douloureuses puissent être mises en
traction au lit de façon relativement brève, à condition
d’évaluer objectivement le gain en mobilité obtenu ;
• que l’on puisse abandonner la mise en place des appareillages
en abduction, au profit d’une décharge stricte sous cannes
anglaises accompagnée de mobilisations par un kinésithéra-
peute, en fonction de la compliance du patient et ce,
Figure 14. Hanche traitée par butée.
jusqu’au passage à la phase de revascularisation avérée, dans
les nécroses dont le volume atteint ou dépasse 50 % du
volume IRM de l’épiphyse [37] ;
• qu’un traitement chirurgical puisse être proposé :
C en phase de début de revascularisation [70] ;
C chez l’enfant de six ans d’âge osseux au moins, mais cela
n’est pas admis par tous ;
C en cas d’excentration progressive de la hanche ;
C dans les Herring B ou B/C.
Ce traitement chirurgical peut être proposé en fonction des
possibilités d’emboîtement étudiées par radiographies et surtout
arthrographie en abduction et abduction rotation interne, ainsi
que par IRM ou tomodensitométrie tridimensionnelle.
Les avantages et inconvénients des différentes ostéotomies
pelviennes et fémorales doivent être alors soigneusement
évalués.

■ Conclusion
Alimentées par les incertitudes étiopathogéniques, les contro-
verses concernant le traitement de la maladie de LPC persistent.
Le traitement de cette affection a néanmoins évolué de façon
spectaculaire au cours des trente dernières années. Aujourd’hui,
les traitements sont plus courts et les interventions chirurgicales
portées dans des indications bien précises permettent de
raccourcir la durée des hospitalisations et des immobilisations
inacceptables pour l’enfant et sa famille.
.

Figure 15. Hanche traitée par ostéotomie de varisation. ■ Références


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Par ailleurs, il existe des interventions de sauvetage utilisables
p. 107-11.
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saillie latérale externe de la tête fémorale, expose à une raideur
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arthrodiastasis, proposée pour regagner une mobilité de
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8 Appareil locomoteur

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J.-M. Laville (chir.infantile.fguyon@chr-reunion.fr).


Centre hospitalier régional Félix-Guyon, Service de chirurgie infantile, Bellepierre, 97405 Saint-Denis, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Laville J.-M. Maladie de Legg-Perthes-Calvé. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Appareil locomoteur,
14-320-A-10, 2010.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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