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Expertise médicale continue en imagerie :


Haut appareil urinaire

[TD$INLE]

Néphrocalcinose et autres calcifications du


parenchyme rénal§
Nephrocalcinosis and other renal parenchymal calcifications
S. Hanquineta,*, J.-P. Valléeb
Disponible en ligne sur a
Unité de radiopédiatrie, Service de radiologie, Hôpital universitaire des enfants, 6,
rue Willy-Donzé, CH 1211 Genève 14, Suisse
ScienceDirect b
Unité d’uroradiologie, Service de radiologie, Hôpital universitaire des enfants, 6,
www.sciencedirect.com rue Willy-Donzé, CH 1211 Genève 14, Suisse

Summary Résumé
Nephrocalcinosis is defined by the presence of calcium deposits in La néphrocalcinose est définie par la présence de dépôts de calcium
the kidney parenchyma, preferably at the level of the medulla, but au sein du parenchyme rénal, préférentiellement au niveau de la
occasionally in the cortex or, more rarely, throughout the kidney. médullaire, mais parfois au niveau du cortex ou, plus rarement, dans
Sometimes associated with kidney stones, nephrocalcinosis is l’ensemble du rein. Bien qu’elle puisse être parfois associée à des
distinct from pure nephrolithiasis that arises from a different cause. calculs rénaux, elle est à différencier de la lithiase rénale pure dont
This disease can be found both in children and adults, but its les étiologies sont différentes. Elle existe chez l’enfant comme chez
causes are numerous; most of the associated metabolic system l’adulte, mais les causes sont multiples et la plupart des désordres du
disorders have a genetic origin. The most frequent etiologies are système métabolique associés ont une origine génétique. Parmi les
distal tubular acidosis, parathyroid dysfunction, and oxaluria or étiologies les plus fréquentes, il faut citer l’acidose tubulaire distale,
iatrogenic causes such as drugs or vitamin D intoxication. Asymp- un dysfonctionnement des parathyroı̈des, une oxalurie ou des causes
tomatic in the majority of cases, nephrocalcinosis is often dis- iatrogènes comme la prise de certains médicaments ou une intoxica-
covered incidentally during a routine ultrasound examination. tion à la vitamine D. Asymptomatique dans la majorité des cas, la
Kidney function is usually normal at this stage, especially in néphrocalcinose est souvent découverte fortuitement lors d’une
children, but slowly progressive renal failure develops over the échographie dans le cadre d’un examen de routine. La fonction
years leading to complete destruction of the kidneys. There is no rénale est le plus souvent normale à ce stade, surtout chez l’enfant,
treatment for removing the calcium deposits in the kidney. Howe- mais une insuffisance rénale lentement progressive se développe
ver, it is possible to slow the progression by acting on the avec les années jusqu’à destruction complète des reins. Il n’existe
underlying disease. We propose to review the most frequent causes pas de traitement pour éliminer les dépôts de calcium au niveau du
and to present the various imaging (ultrasound, computed tomo- rein, en revanche, il est possible de ralentir l’évolution en agissant
graphy, magnetic resonance) aspects of nephrocalcinosis through sur la maladie de base. Nous proposons de revoir les étiologies les
various adult and pediatric examples. plus fréquentes et de décrire les aspects de la néphrocalcinose selon
ß 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. les techniques d’imagerie (échographie, tomodensitométrie, réso-
nance magnétique) à travers divers exemples adultes et pédiatriques.
ß 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

§
Cet article est paru initialement dans l’EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Radiologie et imagerie médicale - génito-urinaire - gynéco-obstétricale - mammaire
2012;7(3):1-17 [Article 34-180-A-10]. Nous remercions la rédaction de l’EMC-Radiologie et imagerie médicale pour son aimable autorisation de reproduction.
* Auteur correspondant.
e-mail : Sylviane.Hanquinet-Ginter@hcuge.ch (S. Hanquinet).

http://dx.doi.org/10.1016/j.frad.2015.03.001 Feuillets de radiologie 2015;xxx:1-21


0181-9801X/ß 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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S. Hanquinet, J.-P. Vallée Feuillets de radiologie 2015;xxx:1-21

Keywords: Nephrocalcinosis, Renal tubular acidosis, Hypercalcemia,


Hypercalciuria, Hyper medullary echogenicity, Oxaluria Mots clés : Néphrocalcinose, Acidose tubulaire rénale, Hypercalcé-
mie, Hypercalciurie, Hyper échogénicité médullaire, Oxalurie

Introduction fortuitement lors d’un examen radiologique. Comme elle


est le témoin d’une maladie responsable des dépôts calci-
Le terme de néphrocalcinose a été introduit par Albright en ques dans le rein, il s’avère nécessaire d’identifier la cause
1934 qui la définit par des dépôts calcaires diffus au sein du pour essayer, dans la mesure du possible, de limiter l’atteinte
parenchyme rénal visibles radiologiquement. Il a observé ce du rein. Les maladies qui s’accompagnent de troubles méta-
phénomène chez des patients ayant un taux élevé de para- boliques, avec une augmentation de l’excrétion urinaire du
thormone. Le syndrome de Butler-Albright ou pseudo-hypo- calcium ou des oxalates [2], sont très fréquemment d’origine
parathyroı̈die est une maladie héréditaire à transmission génétique.
autosomique dominante. La maladie est découverte tôt dans
la vie. Elle se traduit par un dysmorphisme, des atteintes Généralités
squelettiques caractéristiques, un retard mental et des crises
convulsives. Les signes biologiques résultent d’une résistance Physiopathologie
du rein à l’action de la parathormone. Les patients présentent
une hypocalcémie, une hyperphosphatémie et une élévation La néphrocalcinose peut survenir à trois niveaux : moléculaire
de la parathormone. Il en découle une acidose tubulaire (augmentation du contenu calcique rénal non décelable par
hypochlorémique qui se traduit cliniquement par un nanisme microscopie, le plus souvent secondaire à une hypercalcémie
et un rachitisme chez l’enfant et une ostéomalacie chez et réversible), microscopique (visible histologiquement, mais
l’adulte. Le pronostic est mauvais avec le développement pas radiologiquement) et macroscopique [3]. Les mécanismes
d’une insuffisance rénale progressive et des fractures spon- le plus fréquent sont liés à une augmentation de concentra-
tanées causant des déformations osseuses. tion urinaire de calcium, d’oxalate et de phosphate, qui
La néphrocalcinose se définit donc par des dépôts d’oxalates entraı̂ne une précipitation de cristaux calciques dans les
de calcium et de phosphates de calcium dans les tubules tubules, l’interstice ou les cellules du rein. Selon le lieu de
rénaux et parfois dans le cortex. Les dépôts calciques secon- la précipitation, il en résulte une néphrolithiase ou une
daires à une lésion focale comme une tumeur ou une infection néphrocalcinose. Pour des raisons encore inconnues, la
ne sont pas inclus dans cette définition. Même si la néphro- néphrolithiase et la néphrocalcinose peuvent survenir indé-
calcinose peut être génératrice d’une lithiase rénale, il ne faut pendamment ou concomitamment. En cas de néphrocalci-
pas confondre la néphrocalcinose et les calculs rénaux isolés nose, la précipitation se fait préférentiellement dans la
qui se situent essentiellement dans les voies excrétrices médullaire, mais peut varier au niveau histologique selon la
urinaires sans atteinte du parenchyme. Les causes sont diffé- maladie sous-jacente [4,5]. Par exemple, les patients souffrant
rentes et la néphrolithiase apparaı̂t le plus souvent sans de néphrolithiases d’oxalate de calcium idiopathiques pré-
néphrocalcinose chez des sujets plutôt en bonne santé sans sentent une accumulation de phosphate de calcium dans la
maladie métabolique sous-jacente. membrane basale de la branche mince de l’anse de Henle qui
La surcharge calcaire rénale n’est pas une maladie en soi, mais peut servir de nidus à la formation de néphrolithiase en cas de
la conséquence de diverses situations médicales. Les étiolo- lésion de l’urothélium (plaque de Randall) alors que les
gies sont diverses et dépendent de facteurs multiples. Les patients obèses ayant bénéficié d’un « bypass » intestinal
néphrocalcinoses les mieux documentées sont les néphrocal- chirurgical ont des dépôts calciques directement dans la
cinoses associées à une hypercalcémie (hyperparathyroı̈die), à lumière tubulaire [4].
l’acidose tubulaire distale et à l’oxalurie.
Présentation clinique
La néphrocalcinose n’est pas très fréquente, mais découverte
souvent lors des autopsies. Elle est encore plus rare chez La néphrocalcinose est, dans la majorité des cas, associée à
l’enfant [1] que chez l’adulte. Des chiffres de 3 à 5 pour une maladie lentement progressive, chronique et asympto-
1 000 ont été rapportés chez l’adulte. En revanche, on matique. Toutefois, les patients atteints peuvent présenter
l’observe de plus en plus chez les prématurés et, selon les des signes cliniques frustes ou peu spécifiques comme une
séries, entre 15 % à 60 % des prématurés ont des dépôts de hématurie, une polydipsie, une polyurie, des troubles ioni-
calcium dans le parenchyme rénal. ques. Elle est rarement révélée par des coliques néphrétiques
La néphrocalcinose n’a, la plupart du temps, aucune traduc- sauf dans l’hyperoxalurie primaire ou chez des patients avec
tion clinique, surtout dans l’enfance, et est découverte une hypercalciurie chronique. Lors de la découverte d’une

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[(Figure_1)TD$IG] Néphrocalcinose et autres calcifications du parenchyme rénal

néphrocalcinose, la fonction rénale est le plus souvent nor-


male, mais, en fonction du développement de la néphropathie
et de l’affection en cause, une insuffisance rénale à début
insidieux et lentement évolutive se développe. Une leucocy-
turie stérile a aussi été décrite dans les néphrocalcinoses [2].
Chez l’enfant, les séries publiées sont peu nombreuses. Dans
celle d’Ammenti [6], sur 41 enfants, seulement 24 % de
néphrocalcinose ont été une découverte fortuite sans signes
cliniques particuliers. Les autres patients ont manifesté des
infections urinaires, des douleurs abdominales, un dysfonc-
tionnement de la vessie ou un retard psychomoteur. La fonc-
tion rénale était normale dans la majorité des cas et la cause
de la néphrocalcinose était d’origine héréditaire chez la plu- Figure 1. Échographie normale d’un rein de nouveau-né avec une discrète
part des patients. Dans la grande série de 152 enfants de échogénicité corticale physiologique. La différenciation
corticomédullaire est prononcée, les pyramides sont hypoéchogènes.
Ronnefarth [7], les signes cliniques étaient essentiellement
des retards de croissance (46 %), des retards psychomoteurs
(28 %) et des infections urinaires (34 %).
Des cônes d’ombre sont rares sauf dans les cas extrêmes,
Imagerie comme dans l’oxalurie, ou associés à des calculs intracaliciels.
La présence de calculs s’observe essentiellement dans la
L’imagerie médicale joue un grand rôle dans la détection des forme médullaire.
néphrocalcinoses et surtout l’échographie qui est une Trois grades de néphrocalcinose médullaire (Fig. 2) ont été
méthode non invasive et très sensible grâce à l’utilisation décrits chez l’enfant [9] selon la topographie de l’hyperécho-
des sondes de hautes fréquences. La découverte est le plus génicité au niveau de la pyramide rénale qui peut représenter
souvent inattendue lors d’un examen échographique réalisé une progression des dépôts calciques en fonction de l’évolu-
pour une tout autre raison. tion de la maladie. Actuellement, avec l’utilisation de sondes
de très hautes fréquences, on constate que les dépôts intra-
Échographie pyramidaux sont de multiples points hyperéchogènes qui
correspondent à des dépôts de calcium intratubulaires. En
Pour la réalisation de l’examen échographique, l’utilisation de fonction de la quantité de calcium, les points peuvent prendre
sondes linéaires de hautes fréquences est recommandée, l’aspect d’une ligne échogène selon le trajet du tubule rénal.
permettant d’obtenir une résolution d’image de qualité et Dans le grade 1, une bordure hyperéchogène s’observe autour
une excellente analyse du parenchyme rénal. des pyramides, laissant le centre de la pyramide hypoécho-
Chez l’individu sain, la corticale se différencie de la médullaire gène. Dans le grade 2, l’hyperéchogénicité envahit progressi-
et cette différenciation corticomédullaire est plus prononcée vement l’ensemble de la pyramide et dans le grade 3, la
chez l’enfant que chez l’adulte. Les pyramides triangulaires à pyramide est franchement très échogène. Cette gradation
base corticale hypoéchogènes sont réparties de manière har- est intéressante pour suivre la progression de la maladie et
monieuse autour du sinus rénal. En comparaison avec le foie pour également suivre le développement d’une néphrocalci-
ou la rate, le cortex rénal est légèrement plus hypoéchogène, nose chez des patients à risques soit dans le cadre d’une
voire isoéchogène. Chez le nouveau-né et jusqu’à l’âge de maladie familiale connue soit, par exemple, après un traite-
3 mois environ, le cortex peut apparaı̂tre plus échogène avec ment à la vitamine D ou de corticoı̈des. Même si la cause de la
une différenciation corticomédullaire bien prononcée (Fig. 1). néphrocalcinose est résolue, l’aspect échographique des reins
La néphrocalcinose est classée selon le site anatomique ne change pas pour autant, mais peut être stabilisé.
atteint : la forme médullaire doit être différenciée de la forme
corticale ou mixte. Forme mixte
Forme médullaire La forme mixte avec atteinte de la médullaire et du cortex
s’observe surtout dans l’oxalurie. Lorsque l’atteinte est
La forme médullaire représente environ 90 % des néphrocal-
majeure, le rein peut être hyperéchogène dans sa totalité
cinoses, elle est appelée primaire et ses causes sont multiples.
avec des cônes d’ombre intra rénaux témoins de calculs.
Dans cette forme, la néphrocalcinose entraı̂ne une inversion
de la différenciation corticomédullaire avec une hyperécho-
Forme corticale
génicité anormale des pyramides [8]. Cette hyperéchogénicité
pathologique présente des aspects variables : discrète, punc- La forme corticale ou néphrocalcinose secondaire survient
tiforme, inhomogène ou au contraire très forte et prononcée. après une nécrose du cortex d’origine vasculaire par exemple

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[(Figure_2)TD$IG] Hanquinet, J.-P. Vallée


S. Feuillets de radiologie 2015;xxx:1-21

Figure 2. Grades de la néphrocalcinose à l’échographie.


A. Grade 1. Néphrocalcinose débutante : les pyramides sont bordées de petits points hyperéchogènes (flèches).
B. Grade 2. Néphrocalcinose modérée : l’échogénicité entoure de manière annulaire l’ensemble de la pyramide en préservant le centre hypoéchogène.
C. Grade 3. Néphrocalcinose sévère : l’hyperéchogénicité des pyramides est franche et atteint leur totalité.

(Fig. 3), une infection ou une hyperoxalurie massive. L’écho- Abdomen sans préparation
graphie objective une hyperéchogénicité du cortex plus mar-
Actuellement, les clichés d’abdomen sans préparation (ASP)
quée que la norme.
ne sont pratiquement plus réalisés en routine pour le diag-
La néphrocalcinose peut également être associée à des kystes
nostic de néphrocalcinose ou de calculs rénaux (Fig. 5). Seuls
rénaux (Fig. 4) surtout chez les patients avec une acidose
les dépôts de calcium importants et macroscopiques peuvent
tubulaire distale. L’association à des kystes a aussi été décrite
être visualisés sur ASP. Ils présentent peu d’intérêt par rapport
dans le syndrome de Bartter, ou encore en cas d’excès de
à l’échographie et la tomodensitométrie surtout depuis
corticoı̈des, etc. L’explication de la formation de ces kystes
l’introduction des techniques à faible dose d’irradiation [10].
n’est pas claire, et serait différente en fonction de l’étiologie
de la néphrocalcinose. Une hypokaliémie chronique préexis-
tante ou bien l’obstruction des néphrons par la néphrocalci-
Tomodensitométrie
nose pourraient être responsables. Sur les coupes sans produit de contraste, le cortex et la
Si l’échographie est très sensible pour diagnostiquer une médullaire ne présentent pas de différence d’atténuation
néphrocalcinose, les images ne sont pas spécifiques. L’anam- (entre 30 et 60 UH) alors que les cavités pyélocalicielles et
nèse familiale, l’âge du patient, le bilan sanguin et urinaire le bassinet sont hypodenses (entre -10 et + 20 UH). En cas de
permettent d’orienter vers une néphrocalcinose ou une autre néphrocalcinose, le compartiment atteint apparaı̂t hyper-
pathologie pouvant entraı̂ner une hyperéchogénicité anor- dense par rapport au reste du parenchyme rénal. Les formes
male des pyramides. Les observations de néphrocalcinose de néphrocalcinose médullaire, corticale ou mixte peuvent
unilatérale s’orientent vers des atteintes spécifiques d’un rein, être précisées au scanner comme à l’échographie. Il existe
alors que dans les maladies métaboliques, que celles-ci soient cependant des faux positifs comme la dysfonction tubulaire
génétiques ou non, les deux reins sont altérés. aiguë transitoire chez le nouveau-né [11], une déshydratation

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[(Figure_3)TD$IG] Néphrocalcinose et autres calcifications du parenchyme rénal

Figure 3. Thrombose veineuse rénale chez un nouveau-né.


A. Le cortex est échogène avec disparition partielle de la différenciation corticomédullaire.
B. Un mois plus tard, apparition de fines calcifications diffuses (flèches).

[(Figure_4)TD$IG] importante [12], des débris cellulaires chez des patients


souffrant d’une leucémie aiguë [13] ainsi que la glycogénose
rénale [14]. La caractérisation des calculs et autres hyper-
densités rénales à partir de la tomodensitométrie (TDM) est
le sujet d’une intense recherche. Après avoir utilisé des
méthodes basées sur la taille et la densité des calculs [15],
une meilleure caractérisation peut être obtenue en utilisant
l’imagerie spectrale rendue possible avec des scanners
double énergie [16,17]. Cette technique d’absorptiométrie
biphotonique a été bien validée pour la différenciation des
calculs d’acide urique et d’oxalate [18,19]. L’extension de cette
méthode pour caractériser un plus grand nombre de calculs
est en cours [20]. L’apport de l’imagerie spectrale pour le
diagnostic et le suivi de la néphrocalcinose reste cependant à
évaluer.
Une limitation du scanner est liée à la dose de radiation à
laquelle sont soumis les patients. Dans une étude rétro-
spective de l’irradiation liée à la prise en charge d’un épisode
aigu de colique néphrétique, 22 % des patients ont reçu une
dose cumulée durant l’année de plus de 50 mSv jugée
significative [21]. Des stratégies ont été développées pour
réduire d’une manière importante la dose délivrée au
patient lors d’un examen TDM sans nuire à la précision
de détection des calculs urinaires [10]. La TDM à faible dose
d’irradiation a ainsi une sensibilité et une spécificité proches
du TDM standard pour la détection des calculs urinaires de
plus de 3 mm [22,23]. Cependant, la performance diagnos-
Figure 4. Néphrocalcinose et kystes corticaux.
A. Développement d’une néphrocalcinose chez un ancien prématuré de tique des scanners à faible dose d’irradiation pour objectiver
28 semaines d’aménorrhée avec apparition de multiples kystes de tailles une néphrocalcinose n’est pas connue actuellement. L’étude
différentes. Le suivi à 15 mois montre une stabilité des images. de Cramer, qui porte sur la corrélation entre l’échographie et
B. Découverte échographique fortuite d’une néphrocalcinose avec
la TDM chez le lapin, démontre une meilleure sensibilité de
plusieurs kystes corticaux chez une fille de 12 ans souffrant d’une
polyurie, le bilan réalisé par la suite a montré une acidose tubulaire l’échographie, mais une meilleure spécificité du scanner
distale de type I. [24].

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[(Figure_5)TD$IG] Hanquinet, J.-P. Vallée


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Figure 5. Abdomen sans préparation d’une oxalurie primaire.


A. Présence d’une lithiase sur l’aire rénale gauche (flèche).
B. Néphrocalcinose massive des deux reins apparaissant denses sur le cliché.

Imagerie par résonance magnétique parathormone. Le syndrome de Butler-Albright ou pseudo-


hypo-parathyroı̈die est une maladie héréditaire à transmis-
Il existe très peu de cas rapportés dans la littérature sur
sion autosomique dominante. La maladie est découverte tôt
l’utilisation de l’IRM dans le diagnostic de néphrocalcinose.
dans la vie. Elle se traduit par un dysmorphisme, des atteintes
Un patient souffrant d’un syndrome d’Alport compliqué d’une
squelettiques caractéristiques, un retard mental et des crises
néphrocalcinose corticale présentait en TDM une fine bande
convulsives. Les signes biologiques résultent d’une résistance
hyperdense de calcification à la périphérie du cortex rénal qui
du rein à l’action de la parathormone. Les patients présentent
était discrètement hypo-intense sur les images d’IRM [25].
une hypocalcémie, une hyperphosphatémie et une élévation
Cependant, le diagnostic différentiel des hypo-intensités
de la parathormone. Il en découle une acidose tubulaire
médullaires en pondération T2 n’est pas spécifique des calci-
hypochlorémique qui se traduit cliniquement par un nanisme
fications (Fig. 6). Il inclut également les kystes hémorragiques
et un rachitisme chez l’enfant et une ostéomalacie chez
ou infectieux et certaines tumeurs [26,27]. L’IRM joue ainsi
l’adulte. Le pronostic est mauvais avec le développement
peu de rôle dans le diagnostic de néphrocalcinose en raison de
d’une insuffisance rénale progressive et des fractures spon-
la difficulté de détecter des calcifications par cette technique,
tanées, causant des déformations osseuses.
contrairement à l’échographie et la TDM (Fig. 7). Dans un
La néphrocalcinose peut être découverte lors du bilan d’une
modèle expérimental de néphrocalcinose secondaire à des
insuffisance rénale aiguë ou chronique, ou être détectée
injections d’éthylène glycol chez le rat, l’IRM a cependant été
fortuitement lors d’examens radiologiques chez des patients
capable de détecter un changement d’élasticité lié à la pré-
sans insuffisance rénale. Il est indispensable, dans tous les cas,
sence de calcifications dans les tissus [28]. Cette méthode
d’en définir l’origine puisqu’il y a un risque de développer ou
prometteuse d’élastographie par IRM n’a toutefois pas encore
d’aggraver une insuffisance rénale préexistante [6]. Les
trouvé d’application en clinique.
néphrocalcinoses médullaires sont souvent d’origine géné-
tique, contrairement aux formes corticales. Les étiologies sont
Étiologies multiples et à classer en fonction de l’âge, de l’anamnèse
familiale, du contexte clinique, et des dosages sanguins et
Le terme de néphrocalcinose a été introduit par Albright en urinaires. La présence normale ou élevée du calcium dans le
1934 qui la définit par des dépôts calcaires diffus au sein du sang et dans les urines permet, dans un premier temps, de
parenchyme rénal visibles radiologiquement. Il a observé classifier les néphrocalcinoses. Ensuite une analyse biologique
ce phénomène chez des patients ayant un taux élevé de plus large doit être réalisée comprenant :

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[(Figure_6)TD$IG] [(Figure_7)TD$IG] Néphrocalcinose et autres calcifications du parenchyme rénal

Figure 7. Jeune fille de 12 ans souffrant d’une maladie de Crohn avec


oxalurie secondaire.
A. Hyperéchogénicité franche des pyramides à l’échographie secondaire
à l’oxalurie dans le cadre d’une maladie digestive inflammatoire.
B. La néphrocalcinose n’a pas de traduction à l’IRM sur la séquence SE
pondérée en T2, réalisée pour l’analyse du tube digestif, les deux reins
montrent une différenciation corticomédullaire satisfaisante.

 des dosages sanguins : ionogramme, urée, créatine,


calcium, phosphore, magnésium, phosphates alcalines,
vitamine D, albumine, pH, vitesse de sédimentation,
parathormone ;
 des dosages urinaires : créatinine, urée, calcium, phos-
phore, oxalate, acide urique, protéines avec électrophorèse,
culture.
Les désordres métaboliques découverts sont principalement
d’origine génétique, mais peuvent être iatrogènes, excès de
vitamine D ou prise de certains médicaments.
Seule l’étude des données anamnestiques, biologiques et
urinaires peut orienter vers la cause de la néphrocalcinose.

Néphrocalcinose avec hypercalcémie et


Figure 6. Anomalie de signal en IRM. Découverte fortuite d’hypo- hypercalciurie
intensités médullaires dans les deux reins sur les séquences IRM en écho
de gradient T2* (A) chez un patient de 18 ans consultant pour une baisse Pour évoquer une hypercalcémie, le taux de calcium doit être
transitoire de la fonction rénale. Les hypo-intensités étant moins bien supérieur à 2,6 mmol/l. Ce taux doit être interprété en fonction
appréciées sur les séquences en écho de spin rapide pondérée en T2 (B), de l’albuminémie puisque 50 % du calcium est lié aux protéines
un effet de susceptibilité magnétique lié à la présence de calcification a
été suspecté. Le scanner (C) effectué en complément n’a pourtant pas
sanguines. Si le taux d’albumine sanguine est perturbé, le
montré de signe de néphrocalcinose. dosage du calcium ionisé (N < 1, 35 mmol/l) est indispensable
pour objectiver réellement une hypercalcémie. L’hypercalcémie

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est responsable d’un ensemble de signes cliniques divers Chez l’adulte, c’est l’étiologie la plus fréquente de
d’ordre digestif, neuromusculaire et cardiaque. Au niveau rénal, néphrocalcinose. L’hypercalcémie s’accompagne d’un taux
l’hypercalcémie entraı̂ne, d’une part, une néphropathie fonc- élevé de parathormone, ce qui la différencie de
tionnelle et, d’autre part, une atteinte organique du rein. On l’hypercalcémie familiale bénigne. En revanche, la présence
observe une atteinte du pouvoir de concentration des urines d’adénomes multiples doit faire rechercher une néoplasie
avec une polyurie hypotonique (perte de sodium, magnésium endocrinienne multiple (NEM), maladie génétique, qui
et calcium), une acidose tubulaire distale de type 1, une hyper- regroupe des adénomes au niveau de l’hypophyse, du
calciurie et une augmentation des résistances vasculaires. Il pancréas, de la surrénale et d’autres tumeurs
s’ensuit des lésions tubulo-interstitielles secondaires aux endocriniennes carcinomateuses ou non. Cette maladie est
dépôts de calcium dans les tubules. Cette néphrocalcinose très rare chez l’enfant.
progressive évolue lentement vers une insuffisance rénale avec
risque d’hypertension artérielle. Secondaire
Une hyperplasie secondaire des glandes parathyroı̈des
Hypercalcémie avec résorption osseuse s’observe dans toute affection hypocalcémiante.
L’insuffisance rénale est le plus souvent à l’origine de ces
Hyperparathyroı̈die hyperparathyroı̈dies secondaires par atteinte du métabolisme
phosphocalcique (Fig. 8, 9). La plupart des patients présentent
Primaire également des calculs calciques. L’hyperparathyroı̈die est
L’hyperparathyroı̈die est une affection fréquente et liée responsable d’une élévation du taux sérique de vitamine D
dans 90 % des cas à un adénome unique parathyroı̈dien. qui accroı̂t la résorption intestinale du calcium. Dans la
[(Figure_8)TD$IG]

Figure 8. Hyperparathyroı̈die secondaire à une insuffisance rénale chronique et une immobilisation prolongée (A à D). Néphrocalcinose chez un patient
de 71 ans en hémodialyse pour une insuffisance rénale chronique sur néphro-angio-sclérose hypertensive compliquée d’une insuffisance artérielle des
membres inférieurs entraı̂nant une immobilisation prolongée. Les reconstructions MPR (multiplanar reconstructions) des reins droit et gauche lors d’un
angio-TDM acquis durant la phase artérielle montrent de multiples calcifications médullaires en regard des papilles ainsi que de multiples calculs
caliciels.

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[(Figure_9)TD$IG] Néphrocalcinose et autres calcifications du parenchyme rénal

Figure 9. Hyperparathyroı̈die secondaire à une insuffisance rénale terminale (A à C). Patiente de 34 ans diabétique insulinodépendante hémodialysée
présentant une hypocalcémie associée à une hyperparathyroı̈die secondaire supérieure à neuf fois la norme et une hyperphosphatémie dans le contexte
d’une insuffisance rénale chronique terminale compliquée d’une néphrocalcinose. La TDM non injectée démontre de multiples calcifications médullaires
punctiformes du rein gauche en regard de calculs intracaliciels ainsi que des kystes hémorragiques.

maladie cœliaque, l’hypocalcémie chronique, secondaire à métabolisme phosphocalcique (Fig. 10), à une immobilisation
l’atrophie villositaire intestinale, entraı̂ne une prolongée qui est responsable d’une déminéralisation rapide
hyperparathyroı̈die secondaire. (Fig. 8).
La néphrocalcinose est beaucoup plus fréquente dans l’hyper-
Hypercalcémie par augmentation de l’absorption du
parathyroı̈die primaire que secondaire.
Parmi les diagnostics différentiels, il faut penser aux cancers
calcium
avec métastases ostéolytiques, aux syndromes paranéoplasi- Nous citerons la sarcoı̈dose et d’autres maladies granuloma-
ques avec productions hormonales anormales perturbant le teuses, un surdosage à la vitamine D [29], un surdosage de la

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[(Figure_10)TD$IG] Hanquinet, J.-P. Vallée


S. Feuillets de radiologie 2015;xxx:1-21

Figure 10. Cancer du sein avec métastases osseuses. Néphrocalcinose bilatérale et lithiases rénales chez une patiente de 72 ans souffrant d’un cancer du
sein gauche compliqué de métastases osseuses. La TDM au niveau des reins révèle une fine bande hyperdense dans la médullaire (flèches) en regard des
papilles dilatées des deux reins correspondant à une néphrocalcinose (têtes de flèches). La dilatation pyélocalicielle bilatérale provient de la maladie
lithiasique avec de multiples calculs urétéraux et coralliformes bilatéraux visibles sur la radiographie de l’abdomen sans préparation qui a nécessité la
pose de deux drains urétérovésicaux. Le rein gauche présente une atrophique d’origine vasculaire. Noter également la présence d’ascite dans un contexte
de la péritonite carcinomateuse.

vitamine A (plus de 10 000 unités) ou encore un excès granulomateuses comme la tuberculose [33] et plus rarement
alimentaire de calcium (buveur de lait). la bérylliose, la coccidiomycose, l’histoplasmose ou l’histiocy-
Certains médicaments comme les diurétiques favorisent une tose langerhansienne.
hypercalcémie par hémoconcentration (Fig. 11).
Cytostéatonécrose

Sarcoı̈dose La cytostéatonécrose du nouveau-né (Fig. 12) est également


responsable d’une hypercalcémie et d’une hypercalciurie. Il
La sarcoı̈dose est surtout connue pour ses atteintes pulmo-
s’agit d’une hypodermite aiguë avec un défaut du métabo-
naires et ses ganglions médiastinaux. Elle peut cependant
lisme des graisses et élévation des graisses saturées dans les
également toucher les reins et induire, chez 15 % à 40 % des
tissus sous-cutanés. Cette affection, qui s’observe dans les
patients, une néphrite interstitielle granulomateuse [30]. Une
premiers jours de vie, n’atteint que les bébés à terme ou post-
hypercalcémie avec hypercalciurie peut s’observer et être à la
terme avec souffrance néonatale sévère. L’hypoxie qui en
base d’une néphrocalcinose et de calculs rénaux chez 5 % des
résulte participe à une cristallisation des graisses et à une
patients atteints de sarcoı̈dose. Une néphrocalcinose secon-
nécrose du tissu adipeux. Il en découle une réaction granu-
daire à la sarcoı̈dose pouvant survenir chez des patients avec
lomateuse responsable de l’hypercalcémie par augmentation
une radiographie du thorax normale, il est important de
de la 1,25-dihydroxyvitamine D3 comme dans les autres mala-
rechercher ce diagnostic devant toute néphrocalcinose d’ori-
dies granulomateuses. L’absorption intestinale de calcium est
gine indéterminée [31].
augmentée [34]. Une néphrocalcinose peut se développer [35].
La cause de la néphrocalcinose dans cette maladie est une
stimulation de l’absorption intestinale du calcium provoquée
Hypercalcémie hypocalciurique familiale
par l’augmentation du calcitriol (1,25-dihydroxyvitamine D)
[32]. Celui-ci provient des macrophages activés des tissus Cette maladie, encore appelée hypercalcémie familiale béni-
granulomateux des poumons et des ganglions malades et gne, à transmission autosomique dominante, est liée à un
est indépendant de la parathormone. Une hypercalcémie défaut du récepteur sensible au calcium, notamment dans les
similaire se rencontre également avec d’autres maladies parathyroı̈des. La forme hétérozygote, moins grave, n’a pas de

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[(Figure_1)TD$IG] Néphrocalcinose et autres calcifications du parenchyme rénal

Figure 11. Abus de diurétique. Patiente de 42 ans diabétique et hypertendue avec un trouble de la personnalité de type délirant, une anorexie et un abus de
laxatifs et de diurétiques pendant plus de 20 ans, hospitalisée pour une insuffisance rénale aiguë avec hypokaliémie, hyponatrémie et hypercalciurie. La
TDM non injectée révèle plusieurs bandes d’hyperdensité médullaire et des petits calculs caliciels dans les deux reins. En l’absence d’hypercalcémie et
avec des taux sériques de parathormone et vitamine D normaux, l’origine de la néphrocalcinose a été attribuée à l’abus de diurétiques.

signe clinique hormis la présence d’une hypercalcémie. La calcium est perturbé avec hypercalciurie et risque de
normalité des glandes parathyroı̈des à l’imagerie permet de néphrocalcinose et de lithiase rénale. Les causes de
faire le diagnostic. La forme homozygote se présente en cette acidose sont très diverses, il existe des formes pri-
période néonatale, d’emblée avec une hyperparathyroı̈die maires, sporadiques ou génétiques rares [38]. La forme
majeure et des signes cliniques sévères. Le pronostic de la génétique, autosomique dominante, s’observe chez l’enfant
maladie est variable, mais certaines formes peuvent évoluer et l’adulte. En revanche, la forme récessive se voit chez
rapidement vers un décès. Sur le plan biologique, la para- l’enfant surtout en Asie et s’accompagne, selon les types,
thormone est élevée avec une calciurie normale [36]. d’une surdité progressive. L’hypercalciurie sans hypercalcé-
mie est secondaire à l’acidose chronique et responsable
Syndrome de Williams de la néphrocalcinose médullaire avec des calculs rénaux
[39].
Il s’agit d’un syndrome génétique primaire décrit en 1961 avec
une prévalence d’environ 1 sur 10 000 naissances. On observe
un faciès particulier, un déficit mental, une atteinte cardiaque Désordres tubulaires héréditaires avec
et vasculaire. Une hypercalcémie idiopathique est présente hypercalciurie
dans 10 % des cas à la naissance. Cette hypercalcémie dis-
paraı̂t dans l’enfance, mais des perturbations du métabolisme Syndrome de Bartter
du calcium et de la vitamine D peuvent persister et être
Le syndrome de Bartter (Fig. 14) est dû à des mutations des
responsables de dépôts de calcium dans les reins plus tard
gènes ROMK ou NKCC2, l’hypercalciurie est secondaire à un
dans la vie [37].
déficit de réabsorption des ions NaCl. Il existerait un trouble
dans le système rénine-angiotensine et dans l’excrétion des
Néphrocalcinose avec calcémie normale et
prostaglandines. La forme anténatale ou périnatale est
hypercalciurie
sévère. Un diagnostic anténatal peut être évoqué devant
des reins hyperéchogènes et la présence d’un polyhydram-
Acidose tubulaire distale nios. Les enfants, qui sont souvent des prématurés, présen-
L’acidose tubulaire distale de type 1 avec hypokaliémie tent une polyurie avec une déshydratation majeure et une
(Fig. 13) regroupe des affections où le rein n’est pas capable hypercalciurie sévère. La néphrocalcinose est de type médul-
de faire baisser le pH urinaire. L’alcalinisation des urines est laire, des calculs rénaux précoces peuvent s’y associer. Chez
due à une anomalie des mécanismes de sécrétions d’ions H+ l’enfant plus grand, les symptômes secondaires à l’hypoka-
dans les tubes collecteurs distaux. Le métabolisme du liémie et le retard psychomoteur sont des signes d’appel.

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[(Figure_12)TD$IG] Hanquinet, J.-P. Vallée


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Figure 12. Cystostéatonécrose du nouveau-né.


A, B. Première observation. Dans ce premier exemple, la néphrocalcinose est visible à l’échographie dès le 1er mois de vie (A). Actuellement âgée de 9 ans, les
contrôles échographiques annuels ne montrent pas de changement de l’aspect des reins (B). La fonction rénale reste normale de même que la calcémie.
C à G. Seconde observation : nouveau-né à terme ayant eu une importante asphyxie périnatale et une naissance par césarienne en urgence. Les images
cérébrales à la naissance, aussi bien en échographie transfontanellaire (C) que en IRM (D), objectivent des lésions sous corticales parasagittales. Vers l’âge de
1 mois, l’enfant a présenté une élévation nette de la calcémie avec apparition progressive d’une néphrocalcinose à l’échographie (F) et des nodules sous-
cutanés en partie nécrosés (E). Le suivi échographique à 4 ans montre toujours des hyperéchogénicités des pyramides (G), les taux sanguins et urinaires de
calcium se sont normalisés vers l’âge de 1 an.

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[(Figure_13)TD$IG] Néphrocalcinose et autres calcifications du parenchyme rénal

Figure 13. Acidose tubulaire distale chez un garçon de 10 ans (clichés du Professeur F. Avni, Bruxelles).
A. Dans l’acidose tubulaire distale, il n’est pas rare de découvrir des kystes associés à la néphrocalcinose ; ces lésions sont bien visibles à l’échographie.
B. Les calcifications rénales sont confirmées par la tomodensitométrie.

D’autres maladies génétiques s’accompagnent d’un syndrome Hypomagnésémie familiale


de Fanconi avec hypercalciurie : nous citerons la maladie de L’hypomagnésémie familiale est rare et se caractérise par une
Dent, l’hypomagnésémie familiale, la cystinose, la maladie de hypercalciurie avec des lésions osseuses de type rachitisme.
Wilson, le pseudohypoaldostéronisme, le syndrome de Beck-
Elle évolue rapidement vers une insuffisance rénale par dété-
with-Wiedemann [40], la tyrosinémie [41,42], etc. rioration des reins dans la forme homozygote.
[(Figure_14)TD$IG]

Figure 14. Syndrome de Bartter (cliché du Professeur F. Avni, Bruxelles). Évolution en 7 mois d’une néphrocalcinose chez un nourrisson souffrant d’un
syndrome de Bartter néonatal. Les hyperéchogénicités médullaires, franches les premières semaines de vie (A), se sont estompées à l’échographie avec le
temps suite à un traitement adéquat (B, C).

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S. Hanquinet, J.-P. Vallée Feuillets de radiologie 2015;xxx:1-21

Malade de Dent Des cas isolés de néphrocalcinoses ont aussi été décrits dans
La maladie de Dent [43] est une maladie génétique récessive, d’autres maladies génétiques qui peuvent s’accompagner de
rare et liée au chromosome X avec dysfonctionnement tubu- tubulopathies comme les trisomies 21, les hypophosphaté-
laire proximal : protéinurie, hypercalciurie, néphrocalcinose mies, le syndrome de Sotos [45], l’hypothyroı̈die congénitale,
la glycogénose, etc.
avec calculs et insuffisance rénale progressive. Cette affection
Comme de multiples gènes sont impliqués dans le métabo-
peut se compliquer d’un rachitisme ou d’une ostéomalacie. Le
lisme du calcium, il semble que de nombreuses néphrocalci-
magnésium est en revanche normal.
noses soient d’origine génétique, bien que celle-ci n’est pas
encore été prouvée.
Syndrome de Beckwith-Wiedemann
Dans le syndrome de Beckwith-Wiedemann [40,44], des ano- Causes iatrogènes d’hypercalciurie
malies rénales sont observées dans plus de 22 % des cas. La Outre les maladies génétiques, il existe des causes iatrogènes
néphrocalcinose est due à une hypercalciurie. Une dysplasie diverses à l’hypercalciurie. Certains médicaments comme le
tubulaire entraı̂ne un dysfonctionnement rénal responsable furosémide et les corticoı̈des (Fig. 15) peuvent être responsables
de l’excrétion excessive de calcium. du développement d’une néphrocalcinose par ce mécanisme.

Tyrosinémie Néphrocalcinose des nouveau-nés


Dans la tyrosinémie, il est également décrit des néphrocalci- La néphrocalcinose du prématuré mérite un chapitre à part au
[(Figure_15)TD$IG]
noses avec aminoacidurie, hypercalciurie et acidose tubulaire. vu de la particularité du rein néonatal. Elle a été décrite pour la

Figure 15. Traitement aux corticoı̈des. Fillette souffrant d’une ostéopétrose (A), avec des reins normaux à l’âge de 3 ans (B). Après plusieurs années de
traitement aux corticoı̈des, elle développe une néphrocalcinose (D), la densité osseuse est quasi normale sur les clichés standard (C).

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[(Figure_16)TD$IG] Néphrocalcinose et autres calcifications du parenchyme rénal

première fois en 1982 par Hufnagle et al. Elle concerne surtout


les prématurés de petit poids inférieur à 1 500 g. La fréquence
est très variable, entre 30 % et 66 % selon la littérature, et
dépend des populations étudiées, des critères échographiques
et des équipements radiologiques [46]. Les causes sont multi-
factorielles, mais liées à un déséquilibre entre les promoteurs
de calculs (calcium et oxalate) et les inhibiteurs (citrate et
magnésium). L’hypercalcémie est significative si le Ca total est
supérieur à 2,75 mmol/l. La découverte de la néphrocalcinose
[47] est le plus souvent fortuite lors d’une échographie abdo-
minale faite chez un prématuré qui peut présenter les signes
cliniques suivants : déshydratation, hypertension artérielle,
troubles neurologiques type somnolence, hypotonie ou
convulsions. L’immaturité rénale physiologique à la naissance
a des conséquences diverses. L’immaturité glomérulaire
entraı̂ne la réduction de l’élimination rénale des médicaments
et l’immaturité tubulaire une calciurie élevée, une réduction
d’acidification et de concentration des urines. Il est très
difficile d’estimer l’impact réel de chaque facteur favorisant
la néphrocalcinose, l’ensemble du contexte clinique et des
drogues étant sans doute responsable : l’acidose métabolique,
l’hypophosphatémie, l’élimination urinaire accrue de calcium
et de phosphore, la prématurité et le petit poids qui entraı̂-
nent de multiples complications organiques nécessitant
divers médicaments (furosémide, corticoı̈des, etc.), une nutri-
tion parentérale longue, une oxygénothérapie en fonction de
la dysplasie pulmonaire chronique fréquente chez ces enfants Figure 16. Néphrocalcinose des prématurés.
[48]. Les substances comme le furosémide, qui favorise une A. Apparition d’une néphrocalcinose vers l’âge de 1 mois chez un ancien
hypercalciurie, ou les corticoı̈des jouent un rôle, mais ne prématuré de 32 semaines d’aménorrhée (SA) avec un taux élevé de OH-
calciférol et une hypercalciurie. La vitamine D a été stoppée et la
peuvent être incriminés de manière isolée et ne peuvent être
néphrocalcinose débutante s’est stabilisée.
dissociés du contexte de prématurité de l’enfant avec une B. Prématuré de 30 SA qui a présenté, dans un contexte septique, une
immaturité rénale physiologique. Tous ces facteurs entraı̂- protéinurie et hypercalciurie massive mise sur le compte des diurétiques.
nent des modifications de l’excrétion urinaire du calcium, des
oxalates et de l’acide urique avec précipitations de cristaux
d’oxalate de calcium et de phosphate de calcium dans les
tubules. Le devenir de ces néphrocalcinoses néonatales est dilatation des canaux collecteurs associée à une stagnation
variable (Fig. 16). Il existe peu d’études sur le devenir à long de produit de contraste sous forme de stries linéaires irra-
terme, mais le pronostic est dans l’ensemble assez bon. Dans diant des papilles qui donnent une apparence de brosse aux
la plupart des cas, les dépôts rénaux disparaissent et la fonds des calices. L’atteinte peut être bilatérale, unilatérale
fonction rénale est normale. ou même limitée seulement à certains calices [50,51]. Une
stagnation de produit de contraste dans les tubes collec-
teurs se rencontre également chez des sujets totalement
Reins médullaires en éponge (maladie de
asymptomatiques avec une interprétation qui reste débat-
Lenarduzzi-Cacchi-Ricci) tue [51]. Le diagnostic est renforcé lorsqu’il existe une
Les reins médullaires en éponge sont une maladie congé- association avec des calcifications se trouvant à l’intérieur
nitale présentant des dilatations des canaux collecteurs de ces canaux dilatés. Pendant longtemps, l’urographie
dans les régions péricalicielles. Ces dilatations sont asso- intraveineuse était l’examen diagnostique de choix. Actuel-
ciées à la formation de kystes micro- ou macroscopiques qui lement, il est accepté qu’une information similaire puisse
épargnent typiquement le cortex, mais qui peuvent s’infec- être obtenue avec des scanners multibarrettes [52]. Le pro-
ter ou favoriser la formation de calculs. Les patients sont le nostic de la maladie est excellent à long terme avec une
plus souvent asymptomatiques. Occasionnellement, ils pré- fonction rénale qui reste la plupart du temps normale. Il
sentent des coliques néphrétiques, une hématurie ou une arrive cependant que des épisodes répétés d’obstructions ou
infection urinaire touchant de préférence les femmes [49]. d’infections urinaires induisent un dysfonctionnement rénal
Le diagnostic repose sur l’imagerie mettant en évidence une chronique (Fig. 17).

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Figure 17. Reins médullaires en éponge. Patient de 39 ans présentant de multiples épisodes de colique néphrétique.
A. L’échographie effectuée lors d’un épisode d’obstruction urinaire montre un rein droit avec des calices dilatés qui sont entourés au niveau du pôle
inférieur de multiples foyers hyperéchogènes.
B à E. Une urographie intraveineuse confirme le diagnostic de rein médullaire en éponge avec l’aspect typique en brosse des fonds de calices et la
stagnation linéaire du produit de contraste dans les pyramides, bien visibles au niveau du pôle inférieur du rein gauche.
F à H. Une TDM effectuée à distance de cet épisode permet de retrouver les mêmes éléments visibles sur l’urographie intraveineuse (UIV).

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Néphrocalcinose et autres calcifications du parenchyme rénal

Néphrocalcinose avec hyperoxalurie avec risque d’obstacle [54]. Étant donné la grande variabilité
Le calcium sanguin et urinaire est normal dans l’hyperoxalu- génotypique de l’hyperoxalurie type I, les premiers symp-
rie. tômes peuvent apparaı̂tre très tôt dans la vie ou plus tard
à l’âge adulte. Ils sont, pour la majorité, liés au développement
de calculs, ceux-ci étant très radio-opaques. L’atteinte rénale
Hyperoxalurie primaire est inéluctable à la fois en raison des épisodes d’obstructions,
L’hyperoxalurie primaire représente la forme la plus courante d’infections et aussi en raison d’une atteinte tubulo-interti-
de néphrocalcinose en pédiatrie [53]. D’origine héréditaire, par tielle secondaire à la toxicité de l’oxalate sur les cellules
transmission autosomique récessive avec un fort taux de épithéliales du rein. Le parenchyme rénal abı̂mé évolue vers
consanguinité, cette maladie est liée à une anomalie du la fibrose et l’évolution se fait vers une insuffisance rénale
métabolisme du glyoxalate. Les cristaux d’oxalate de calcium progressive avec retard de croissance et acidose tubulaire
sont insolubles et se précipitent surtout dans le rein et, au fur (Fig. 18).
et à mesure que la fonction rénale se dégrade, ils se pré- En dehors de l’atteinte rénale, les dépôts d’oxalate se forment
cipitent ensuite dans d’autres organes (les os, la rétine, le au niveau des yeux avec risque de cécité, et au niveau des
cœur, les vaisseaux, etc.). Il existe plusieurs types d’hyper- vaisseaux et du cœur, entraı̂nant des problèmes vasculaires
oxalurie primaire : le type I, de loin le plus fréquent (80 %) est divers. Le diagnostic est basé sur l’anamnèse familiale, le
dû à un déficit enzymatique de l’alanine glyoxalate amino- dosage d’oxalate sanguin et urinaire, voire la biopsie hépa-
transférase. Le type II est secondaire à un déficit en glyoxylate tique. Étant donné que le pronostic est sombre et que l’hémo-
et en hydroxypyruvate réductase. Il existerait également un dialyse n’empêche pas les complications vasculaires, le
type III. Ces enzymes déficients sont d’origine hépatique. La meilleur traitement reste la double greffe foie-rein [55,56].
néphrocalcinose, présente précocement, se traduit par une Un diagnostic anténatal par analyse biologique moléculaire
hyperéchogénicité des pyramides, parfois très prononcée, et est possible et fiable. L’hyperoxalurie de type II, beaucoup plus
une calcification du rein qui peut être massive. Les images rare, est davantage observée en Asie. La néphrocalcinose est
sont frappantes et pathologiques très tôt dans la vie. Le moins fréquente et l’atteinte rénale moins prononcée que
développement de calculs s’observe dans tout l’axe urinaire dans le type I [57,58].

Figure 18. Oxalurie primaire. Néphrocalcinose sur oxalurie (A) bien prononcée chez un garçon de 5 mois avec une histoire familiale connue de la maladie.
Chez la sœur, les premières échographies ont été faites à l’âge de 7 ans. On objective une perte de la différenciation et une hyperéchogénicité diffuse du
parenchyme (B) et également la présence de lithiases (C). Fillette de 15 mois en insuffisance rénale terminale sur oxalurie type I avec déjà des dépôts
d’oxalate aux niveaux osseux, cardiaque et rétinien. Sur la radiographie de la main (D), lésions osseuses d’hyperparathyroı̈die secondaire avec
trabéculation osseuse à larges mailles. Les reins, à l’échographie (E), sont totalement calcifiés avec cône d’ombre massif (flèche).

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Hyperoxalurie secondaire calcium dans le rein et sont plus performantes que la réalisa-
tion d’un abdomen sans préparation.
L’hyperoxalurie secondaire ou hyperoxalurie entérique est
Chez l’adulte, une plage échogène peut correspondre à la
due à une augmentation de l’absorption intestinale d’oxalate
graisse hilaire, un angiomyolipome, un hémangiome, un
exogène, chez des patients souffrant de malabsorption, que
oncocytome, un infarctus ou encore un foyer de pyélonéph-
ce soit dans le cadre d’une pancréatite chronique ou d’une
rite.
affection de l’intestin grêle (maladie métabolique telle la
Chez l’enfant, une série d’affection se manifeste par une
mucoviscidose, maladie inflammatoire telle la maladie de
altération de l’échostructure rénale similaire, mais sans dépôt
Crohn (Fig. 7), ou après résection étendue du grêle) [59].
de calcium.
Les acides gras (stéatorrhée) dans la lumière intestinale for-
Nous citerons tout d’abord la tubulopathie aiguë transitoire
ment des complexes insolubles avec le calcium, de sorte que
néonatale qui consiste en dépôts intratubulaires de la pro-
celui-ci ne se lie pas à l’oxalate exogène, qui reste libre et est
téine de Tamm-Horsfall (Fig. 19). Cette protéine est excrétée
ainsi absorbé en plus grande quantité. La présence de sels
physiologiquement par les nouveau-nés et, secondairement,
biliaires dans le côlon, caractéristique du syndrome de malab-
lors de l’insuffisance rénale transitoire et de la déshydratation
sorption, favorise également l’absorption de l’oxalate exo-
qu’ils présentent à la naissance, elle se précipite dans les
gène, en augmentant la perméabilité intestinale. Chez les
tubules. L’hyperéchogénicité des pyramides est irrégulière ou
patients avec une mucoviscidose, on a constaté une absence,
globale et disparaı̂t rapidement en quelques jours après
dans la flore intestinale, de la bactérie Oxalobacter formige-
hydratation. Il est également possible d’observer des dépôts
nes, qui dégrade l’oxalate. Il s’ensuit une augmentation de la
de matériel échogène dans la vessie.
réabsorption d’oxalate exogène. L’hyperoxalurie secondaire
Ensuite, d’autres maladies peuvent être évoquées comme
accroı̂t fortement l’incidence de calculs rénaux (plus de 10 %
certaines infections, notamment à candida albicans (dépôts
chez ces patients), mais une néphrocalcinose est rare.
de mycélium), les reflux vésico-urétéraux, la polykystose
récessive ou encore la drépanocytose. Dans ce dernier exem-
Néphrocalcinose d’autres origines ple, la congestion vasculaire de la papille, stade précurseur
d’une nécrose papillaire, se manifeste par une hyperéchogé-
Toute nécrose corticale, thrombose de la veine rénale ou nicité. À noter que des calcifications peuvent également être
nécrose papillaire, peut se calcifier secondairement, donnant vues dans les stades plus avancés de nécrose papillaire d’autre
des images linéaires échogènes. Les nécroses corticales, le origine, en particulier en cas d’abus analgésiques [60]. Dans la
plus souvent bilatérales, apparaissent dans le cadre d’une polykystose autosomale récessive, les microkystes, créant une
insuffisance rénale aiguë après par exemple un choc hypo- augmentation des interfaces échographiques, simulent une
volémique ou septique (méningococcémie, syndrome hyperéchogénicité similaire à une néphrocalcinose, mais les
d’hémolyse-urémie), entraı̂nant une ischémie du cortex rénal. reins sont agrandis, l’atteinte est symétrique et il existe un
Les reins sont hyperéchogènes, agrandis, et des calcifications contexte familial, voire un diagnostic anténatal. Dans les
linéaires se forment dans les semaines qui suivent. reflux vésico-urétéraux intrarénaux, la stase d’urine dans
les canaux collecteurs donne aussi une hyperéchogénicité
médullaire à ne pas confondre avec une néphrocalcinose.
Diagnostic différentiel [(Figure_19)TD$IG]
La néphrocalcinose doit faire partie des diagnostics différen-
tiels des patients avec une maladie rénale chronique, une
hypercalcémie et pas ou peu de protéinurie. Le diagnostic est
fait le plus souvent fortuitement par l’imagerie réalisée pour
une indication sans relation avec une pathologie rénale par-
ticulière. La néphrocalcinose doit être différentiée, d’une part,
des autres causes d’hyperéchogénicité des pyramides et,
d’autre part, des calcifications isolées des voies excrétrices
du rein.
La néphrocalcinose se traduit habituellement par une hyper-
échogénicité des pyramides, mais toute hyperéchogénicité
des pyramides ou du rein ne signifie pas l’existence de dépôts
de calcium. Les néphrocalcinoses massives s’accompagnent
Figure 19. Nouveau-né de 2 jours avec protéinurie de Tamm-Horsfall. La
de cônes d’ombre, posant le diagnostic de certitude. En cas de
précipitation des protéines sous l’effet de la déshydratation provoque
doute sur la nature des images échogènes, quelques coupes une hyperéchogénicité des pyramides, les reins sont par ailleurs
de tomodensitométrie peuvent confirmer la présence de normaux.

18
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Néphrocalcinose et autres calcifications du parenchyme rénal

D’autres précipitations dans les tubules vont également la maladie initiale, mais une persistance de la néphrocalci-
entraı̂ner une hyperéchogénicité des pyramides, par exemple nose.
dans les glycogénoses, la maladie de Wilson ou le syndrome Il n’existe pas de traitement spécifique de la néphrocalcinose,
de Lesch-Nyhan (dépôts d’urates). car les dépôts calciques ne peuvent être ni dissous ni extraits
Les calcifications isolées que l’on peut observer au niveau des chirurgicalement. En revanche, la maladie en cause doit tou-
reins correspondent le plus souvent à des calculs. Une origine jours être soignée afin d’empêcher l’extension des calcifica-
infectieuse doit être recherchée, éventuellement tumorale, tions. Les traitements chirurgicaux ou médicamenteux visent à
kystique, voire vasculaire. Ces images doivent être identifiées modifier l’hypercalcémie, l’hypercalciurie et le pH urinaire. Le
et interprétées en tenant compte du contexte clinique du régime alimentaire doit aussi être adapté. Si la cause peut être
patient. Les calcifications peuvent aussi être vues dans les traitée, la néphrocalcinose se stabilise. Dans le cas contraire, les
tumeurs kystiques tant bénignes que malignes et ne repré- calcifications augmentent avec le risque du développement
sentent pas un élément différentiateur [61]. Dans les tumeurs d’une insuffisance rénale progressive secondaire à une néphrite
solides, leur présence doit faire suspecter une tumeur maligne interstitielle chronique et de l’apparition d’une hypertension
[62] telle qu’un carcinome rénal papillaire ou à cellules claires, artérielle. À l’imagerie, l’hyperéchogénicité des pyramides per-
une tumeur de Bellini ou un sarcome [63–65]. Ces calcifica- siste, même après régularisation des taux de calcium sanguin
tions sont généralement aisément reconnaissables en raison et urinaire. Toute hypercalcémie doit être surveillée biologi-
de la masse tumorale associée. quement avec des dosages sanguins réguliers et une limite des
apports de calcium et de vitamine D. Une échographie rénale
doit être réalisée régulièrement.
Évolution
Les néphrocalcinoses sont surveillées par échographie, elles Conclusion
augmentent dans environ 40 % des cas, restent stables dans
40 % et diminuent dans 20 %. En pédiatrie, les études La néphrocalcinose est une affection rare, souvent asympto-
longitudinales sont rares [6,7]. Dans l’étude d’Ammenti matique et découverte le plus souvent fortuitement lors d’un
qui exclut les néphrocalcinoses des prématurés, la majorité examen échographique chez l’enfant comme chez l’adulte
des patients suivis sur une période de 4 ans présente une (Tableau 1). La néphrocalcinose peut se développer sous toutes
stabilisation de la fonction rénale après prise en charge de les conditions avec hypercalcémie, hyperphosphatémie et

Tableau 1
Principales causes de néphrocalcinose.
Néphrocalcinose avec hypercalcémie et hypercalciurie Hyperparathyroı̈die
Hypophosphatémie
Sarcoı̈dose
Intoxication à la vitamine D
Syndrome de Williams
Nécrose graisseuse sous-cutanée
Hypercalcémie familiale
Immobilisation
Hypervitaminose A et D
Buveur de lait
Cancer avec métastases ostéolytiques
Syndromes paranéoplasiques
Néphrocalcinose avec calcémie normale et hypercalciurie Acidose tubulaire distale
Hypercalciurie idiopathique
Syndrome de Bartter
Hypomagnésémie
Cystinose
Gylocogénose
Tyrosynémie
Syndrome de Beckwith-Wiedemann
Médicaments : furosémide, dexaméthasone
Néphrocalcinose avec hyperoxalurie (calcium sanguin et Hyperoxalurie primaire et secondaire
urinaire N)
Néphrocalcinose d’autres origines Nécrose corticale ou papillaire
Thrombose de la veine rénale

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gies peut être établie. Les causes les plus fréquentes sont M. Determination of stone composition by noncontrast spiral
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l’échographie évoque en premier lieu une néphrocalcinose,
Dual-energy and low-kVp CT in the abdomen. AJR Am J Roent-
de multiples diagnostics différentiels existent et doivent être genol 2009;193:47–54.
considérés selon le contexte clinique. Chez l’adulte, la TDM est [17] Vrtiska TJ, Takahashi N, Fletcher JG, Hartman RP, Yu L, Kawas-
utile pour objectiver avec plus de certitude une néphrocalci- hima A. Genitourinary applications of dual-energy CT. AJR Am J
nose si l’échographie est douteuse. L’IRM, qui a pourtant un Roentgenol 2010;194:1434–42.
rôle de plus en plus important dans l’imagerie rénale, n’a pas [18] Primak AN, Fletcher JG, Vrtiska TJ. Noninvasive differentiation
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