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¶ 44-362
Les syndromes canalaires du poignet ne se résument pas au syndrome du canal carpien, compression du
nerf médian dans le conduit ostéofibreux de la partie proximale de la région palmaire de la main, bien que
celui-ci représente l’un des motifs de consultation les plus fréquents en chirurgie de la main. Son incidence
dans la population générale est estimée à environ 300/100 000 et 80 000 interventions chirurgicales
pour syndrome du canal carpien sont effectuées chaque année en France. Outre la technique classique de
libération à ciel ouvert se sont développées ces dix dernières années des techniques endoscopiques à une
ou deux voies d’abord. Le syndrome de la loge de Guyon, compression du nerf ulnaire au poignet, est
moins fréquent que le syndrome du canal carpien. Néanmoins, nombreux sont les cas rapportés dans la
littérature. Il existe enfin des syndromes canalaires plus rares qui méritent d’être connus et recherchés
devant un tableau clinique atypique : compression du nerf radial au poignet, du rameau cutané palmaire
du nerf médian, compression isolée du rameau thénarien du nerf médian et enfin compression du nerf
interosseux postérieur.
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Mots clés : Canal carpien ; Loge de Guyon ; Compression nerveuse ; Syndrome canalaire ; Poignet
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Chirurgie des syndromes canalaires du poignet ¶ 44-362
Physiopathologie et étiologie
Dans la grande majorité des cas, le syndrome du canal
carpien est idiopathique, survenant sans qu’aucune cause ne
puisse être identifiée. En dehors de ces formes, plusieurs
mécanismes physiopathologiques, parfois associés entre eux,
peuvent être incriminés :
• compression extrinsèque (par appui prolongé ou répété sur la
paume de la main) ;
• inadéquation entre le volume du contenant (conduit ostéofi-
breux) et celui du contenu (tendons, gaine synoviale, nerf
médian) ;
• présence d’un élément anormal à l’intérieur du canal car-
pien ;
• fragilité particulière du nerf médian (neuropathie tomaculaire,
diabète).
On peut ainsi distinguer :
Figure 4. Repères. Le chirurgien doit pouvoir projeter sur la peau les
• les étiologies microtraumatiques qui associent vraisemblable-
principaux repères anatomiques avant son incision. Il s’agit de la ligne de
ment un appui ou une compression extrinsèque à une
Kaplan, tangente au bord médial du pouce en abduction, du pisiforme, de
synovite mécanique. Elles peuvent être reconnues d’origine
l’hamulus ossi hamatum (croix), du tendon du palmaris longus quand il
professionnelle (le syndrome du canal carpien est inscrit au est présent, de la branche cutanée palmaire du nerf médian (toujours
tableau n° 57c des maladies professionnelles) même si les externe au palmaris longus [en pointillé]), de l’arcade superficielle distale
méta-analyses de la littérature montrent que le facteur travail au retinaculum et à la ligne de Kaplan, enfin du Guyon qu’on peut deviner
est le moins important [16] ; en faisant saillir sa graisse par une pression de l’éminence hypothénar
• les anomalies du contenant qui sont essentiellement repré- (petit rond en dehors du pisiforme).
sentées par les déformations post-traumatiques du squelette
carpien ;
• les anomalies intracanalaires. Fréquentes, il s’agit d’anomalies
musculaires ou vasculaires. Si quelques cas de syndrome du Traitement chirurgical
canal carpien ont pu être rapportés à leur existence, elles sont La décompression du contenu du canal carpien par ouverture
le plus souvent sans aucune incidence sur le traitement et ne du retinaculum flexorum est le geste de base du traitement
modifient donc pas les indications ; chirurgical. Elle est réalisée à ciel ouvert ou par voie endoscopi-
• les hémorragies intracanalaires, d’origine traumatique ou liées que. L’intervention est habituellement effectuée en chirurgie
à un trouble de l’hémostase ; ambulatoire, sous anesthésie locale ou locorégionale et sous
• les causes endocriniennes (grossesse, hypothyroïdie, diabète, garrot pneumatique.
auxquelles on peut rajouter la ménopause) ;
Indications
• les synovites spécifiques (polyarthrite rhumatoïde, lupus
érythémateux disséminé, sclérodermie, goutte) ; L’utilisation de l’une ou l’autre technique de décompression
• les maladies de surcharge (amylose primitive ou secondaire, du canal carpien est guidée par la pratique du chirurgien, la
patients hémodialysés). disponibilité du matériel, etc. Néanmoins, certaines étiologies
imposent le recours à la technique à ciel ouvert, notamment les
causes tumorales afin d’effectuer, le cas échéant, les gestes
Traitement associés nécessaires [19]. La décompression endoscopique peut
être discutée dans le traitement de certains syndromes du canal
Traitement médical carpien non idiopathiques. De même, lors de récidives après
Le traitement médical du syndrome du canal carpien fait traitement chirurgical, la technique à ciel ouvert doit être
appel à deux méthodes : l’infiltration de corticoïdes et l’immo- préférée.
bilisation par orthèse. Canal carpien à ciel ouvert
L’injection de corticoïde est effectuée par ponction à 1 cm
Technique. L’incision, longue de 3 à 4 cm, est longitudinale,
au-dessus du pli de flexion distal du poignet, entre les tendons
dans l’axe du quatrième rayon et ne dépasse pas le pli distal du
du flexor carpi radialis et du palmaris longus. L’aiguille est
poignet en haut, la ligne de Kaplan en bas (Fig. 4, 5).
dirigée vers le bas selon un angle de 45° et est enfoncée
La dissection sous-cutanée doit s’attacher à préserver d’éven-
d’environ 1 cm. La traversée du ligament carpi volare est
tuels rameaux sensitifs superficiels [20]. La plupart des auteurs
souvent perceptible. En cas de piqûre du nerf, le patient ressent
passent au bord ulnaire du peloton graisseux, d’autres au bord
brutalement une sensation de « décharge électrique » dans le
radial [21]. Dans certains cas, l’insertion des muscles thénariens
territoire sensitif du nerf médian. L’aiguille doit alors être retirée
peut s’étendre en direction ulnaire sur la face palmaire du
de quelques millimètres. Après vérification de l’absence de ligament annulaire. Ces fibres sont désinsérées et réclinées sur
reflux sanguin, l’injection lente de 1 à 2 ml est débutée. Elle le bord radial de l’incision. L’ouverture du retinaculum flexo-
doit être facile, sans résistance. L’injection est habituellement rum est faite au bistouri, dans l’axe du quatrième rayon. Un
suivie d’une accentuation des symptômes, liée à l’hyperpression éventuel trajet transligamentaire du rameau moteur thénarien
intracanalaire due au volume injecté. Cette aggravation transi- est recherché. L’arcade palmaire superficielle doit être repérée et
toire disparaît en 24 heures. Lorsqu’elle est efficace, l’infiltration protégée à la partie distale et ulnaire de l’incision. L’ouverture
soulage le patient après un délai de 1 à 7 jours. L’immobilisa- du retinaculum flexorum est poursuivie vers le haut par celle du
tion du poignet dans une attelle est utilisée isolément ou ligament carpi volare sur environ 2 cm, en sous-cutané et sous
associée à l’infiltration. Plusieurs études ont montré que cette contrôle de la vue. L’examen du nerf médian permet de noter
immobilisation ne diminuait pas la pression intracanalaire, mais le niveau d’émergence du rameau thénarien et son trajet. Si
qu’elle permettait de diminuer (temporairement) l’intensité des celui-ci est transligamentaire, le rameau thénarien est libéré afin
symptômes [17]. Marshall S. et al. ont montré que l’immobilisa- de supprimer une éventuelle compression et d’éviter une
tion avait une efficacité maximum de 2 mois, alors que les traction sur ce nerf à son orifice. Avec la vogue de l’endoscopie,
infiltrations ont un effet qui dure 1 an maximum et qu’elles les chirurgiens ont tendance à diminuer la longueur de leur
n’avaient pas une efficacité supérieure à un placebo au-delà de incision et beaucoup réalisent la libération du nerf médian par
1 mois [18]. des techniques dites de « mini-open ». Le principe reste le même,
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Suites postopératoires
Quelle que soit la technique employée, la mobilisation sans
Figure 8. Chow : l’ancillaire simple que nous utilisons se compose restriction est autorisée dès le postopératoire. Le patient
d’une rugine, d’un trocart et d’un couteau rétrograde. s’autolimite en fonction de sa tolérance douloureuse.
Douleur et paresthésies disparaissent habituellement dès le
postopératoire, les déficits sensitifs disparaissent, eux, progressi-
Technique de Chow. L’ancillaire pour la technique de Chow
vement en quelques semaines [41] sauf en cas de dégénérescence
est constitué d’un support arciforme maintenant la main et le
axonale ou la récupération est plus lente. En revanche, l’atteinte
poignet en extension, d’une canule fendue sur sa longueur sur
des muscles thénariens est de récupération plus aléatoire [42].
laquelle est monté un trocart mousse pour son introduction, un
L’intervention entraîne de manière temporaire, constante,
endoscope, un couteau et une rugine (Fig. 8).
mais avec une intensité variable des douleurs thénariennes et ou
Comme pour la technique d’Agee, l’abord se fait par une
hypothénariennes : ce sont les « pillar pain » ou douleurs des
courte voie transversale entre palmaris longus et fléchisseur
piliers. Il en est de même pour la force digitopalmaire qui
ulnaire du carpe. La main est maintenue en extension sur le
diminue en postopératoire et revient à la normale après 3 mois
support spécifique (Fig. 9).
environ [33].
La face postérieure du retinaculum flexorum est ruginée, ce
L’arrêt de travail habituellement prescrit est de 2 à 4 semai-
qui permet de passer en extrabursal et d’éviter toute complica-
nes, en fonction de l’activité et du côté dominant.
tion. On doit percevoir la sensation de raclement de la face
profonde du ligament. De même, lorsque la rugine a dépassé la
partie distale du ligament, on doit sentir l’instrument saillir sous Technique à ciel ouvert ou endoscopie ?
la peau par les doigts posés sur la paume. On introduit ensuite En dehors des indications où la technique à ciel ouvert ne se
la canule en place et son trocart mousse dans l’axe du qua- discute pas se pose la question de la technique à employer en
trième doigt, celui-ci pouvant être humidifié ou lubrifié pour en cas de canal carpien idiopathique. L’habitude du chirurgien doit
faciliter l’introduction. Le trocart est palpé en sous-cutané à la prévaloir, sachant que la courbe d’apprentissage de la technique
partie distale du ligament. La peau est incisée à ce niveau et l’on endoscopique est plus longue [43].
a pris garde de rester le long de l’axe du quatrième rayon et de Concernant les résultats des deux techniques, Ferdinand [43]
ne pas dévier en radial. La canule est extériorisée par l’incision, a montré, dans une étude prospective randomisée portant sur
le trocart enlevé et l’endoscope introduit par l’orifice proximal. 25 cas de canaux carpiens bilatéraux traités de manière aléatoire
Un premier passage permet de vérifier la bonne vision des fibres soit par une technique à ciel ouvert, soit par technique endo-
nacrées du retinaculum flexorum sur toute la longueur du canal scopique (Agee) qu’à 1 an il n’y avait aucune différence
et l’absence d’interposition. S’il existe un doute sur une significative en termes de douleur, de force musculaire, de
interposition, le ligament doit être ruginé à nouveau. Un doute dextérité. Il en est de même en ce qui concerne les complica-
persistant, ou une vision de mauvaise qualité du ligament tions per- et postopératoires.
doivent faire renoncer à la technique et passer à ciel ouvert. Une récupération de la force et de la fonction plus rapide au
Ensuite, le couteau est introduit par l’orifice distal et la section cours des premiers mois postopératoires a été démontrée [44, 45]
“ Point important
Figure 11. Vue transversale en imagerie par résonance magnétique
Le canal carpien est le plus souvent idiopathique. Il faut (IRM) d’une tumeur du canal de Guyon (flèche).
cependant dépister les rares causes qui nécessitent une
chirurgie à ciel ouvert (synovite abondante, anomalies rapport avec des traumatismes répétés à la paume. Bakke [51], en
anatomiques intracanalaires, ...). 1948, complète la description, puis en 1952 Seddon [52] et
Le seul traitement validé reste la section du retinaculum Brooks [53] rapportent simultanément les premiers cas de
flexorum qui peut se faire à ciel ouvert ou sous compression du nerf par un kyste synovial. Depuis, de nom-
endoscopie. Résultats et complications semblent breuses autres étiologies ont été décrites : thrombose de l’artère
identiques. ulnaire, corps musculaires anormaux, fractures ou luxations du
bord ulnaire du poignet, synovite rhumatoïde, ostéoarthrite
L’incision cutanée doit être palmaire pure. La neurolyse du
radio-ulnaire ou intracarpienne, hémangiomes, lipofibromes
nerf médian, exoneurolyse ou endoneurolyse n’a pas (Fig. 11). En 1969, Shea [54] , sur 136 cas recensés dans la
d’intérêt. littérature, avait retrouvé 19 étiologies possibles de compression
Sous endoscopie, le geste le plus important est de libérer du nerf ulnaire au poignet et à la paume.
la face profonde du retinaculum pour pouvoir introduire
les instruments sans interposer le nerf médian dont Étiologie
l’anatomie est variable. Une fois les instruments introduits,
Il apparaît difficile de présenter une classification par inci-
la section distale est le temps le plus dangereux en raison dence de l’étiologie des compressions du nerf ulnaire au canal
de la proximité anatomique de structures vasculaires ou de Guyon. En effet, les effectifs des différentes séries sont trop
nerveuses. faibles pour être statistiquement fiables. Néanmoins, on peut
retenir que les causes les plus souvent citées sont :
• les kystes synoviaux [44, 55-62] plus souvent post-traumatiques
que d’origine arthrosique, c’est la cause la plus citée ;
■ Compression du nerf ulnaire • les compressions idiopathiques et alors accompagnées, dans
85 % des cas, d’un syndrome du canal carpien selon
au poignet Murata [63] ;
• les compressions post-traumatiques :
Introduction C fracture du quart distal du radius à grand déplacement [64-
66] ;
La compression du nerf ulnaire au poignet est moins fré-
quente que le syndrome du canal carpien. Néanmoins, nom- C fracture des os du carpe : hamatum [44, 55, 56, 67], pisi-
breux sont les cas rapportés dans la littérature. forme [55] ;
C’est en 1861 que Félix Guyon [49], urologue français, décrit C luxations et fractures carpométacarpiennes [68, 69] ;
la loge qui porte son nom dans laquelle passe le nerf ulnaire et C simple œdème post-traumatique sans fracture associée [54,
70] ;
le paquet vasculaire.
En 1908, pour la première fois, Hunt [50] décrit la paralysie • les thromboses de l’artère ulnaire : aiguës [54] ou dans le cadre
par compression de la branche motrice du nerf ulnaire en d’une artérite [71] ou encore du fait d’un faux anévrisme [72] ;
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Gestes associés
Le second volet du traitement varie bien sûr selon l’étiologie,
le principe étant de lever la cause de compression :
• les kystes synoviaux doivent être excisés, pédicule compris,
jusqu’à leur base d’implantation ;
• les fractures et luxations doivent être réduites et stabilisées.
Quand on les traite de manière sanglante, la libération du
nerf doit être faite dans le même temps. Les fractures de
l’apophyse unciforme de l’hamatum peuvent bénéficier de
l’excision de celle-ci, d’autant que la fracture est ancienne ;
• les lésions de l’artère ulnaire sont traitées par résection avec
plus ou moins rétablissement de la continuité.
Citons aussi : l’ablation de processus tumoraux, la résection
de muscles ou de ligaments anormaux...
Soins postopératoires
En dehors des étiologies traumatiques nécessitant une immo-
bilisation spécifique, on met en place un pansement semi-
Figure 14. Exoneurolyse du Guyon. Le nerf et l’artère ulnaire sont compressif et une attelle maintenant le poignet en position de
repérés en proximal et mis sur lacs. La libération progressive permet de fonction pour 15 jours, mettant ainsi le nerf à l’abri d’éventuels
mettre en évidence la branche profonde qui plonge vers la paume. chocs directs.
Conclusion
La compression du nerf ulnaire dans la loge de Guyon doit
être connue. La clinique est variable avec des formes sensitivo-
motrices, sensitives pures ou motrices pures qui peuvent être
soit discrètes, soit d’emblée sévères, pouvant faire évoquer une
pathologie neurologique centrale. La loge de Guyon est une
zone où l’anatomie est relativement complexe et une bonne
connaissance de celle-ci est indispensable avant d’intervenir.
“ Point important
Le traitement chirurgical est le seul indiqué dans les
compressions isolées du nerf ulnaire au canal de Guyon.
La dissection difficile doit commencer en proximal en
amont du pisiforme.
Le danger est représenté par l’orientation très verticale de
Figure 15. Plongée du Guyon. La branche profonde accompagnée de la branche motrice accompagnée par son artère et qui est
l’artère est mise en évidence par l’écartement des ciseaux. On voit ici fixée dans une boutonnière ligamentaire.
combien elle est verticale et en danger lors de la dissection car elle est fixée
La dissection doit se poursuivre au-delà de la boutonnière.
dans la boutonnière ligamentaire à travers laquelle elle plonge dans la
paume.
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Figure 16. Neurolyse du nerf radial au poignet. Notez la sortie du nerf Figure 17. Vue peropératoire du nerf interosseux postérieur et de son
entre les tendons et la fenêtre réalisée dans l’extensor carpi radialis (grosse abord avant dénervation.
flèche). Notez également la proximité des branches du nerf cutané latéral
antébrachial (petite flèche).
Celui-ci peut être comprimé lors de son entrée dans le canal
syndrome de De Quervain, peut également majorer les troubles. carpien et l’éminence thénar. Le traitement est chirurgical,
Cela est une cause de méconnaissance du diagnostic et souli- nécessitant l’ouverture du canal carpien à ciel ouvert et le
gnons d’emblée que l’on doit systématiquement rechercher une dégagement de la branche thénarienne lors de son entrée dans
névrite de Wartenberg lors du traitement de la ténosynovite de l’éminence thénar.
De Quervain sous peine d’un préjudice ultérieur médicolégal car
cette lésion peut être aggravée après traitement de la ténosyno-
vite. Des manœuvres décrites par Dellon et Mackinnon, à savoir Compression du nerf interosseux postérieur
augmentation des douleurs en hyperpronation du poignet et de Elle a connu un regain d’actualité depuis les publications
l’avant-bras, de même qu’en inclinaison cubitale peuvent récentes réactualisant les dénervations antalgiques du poignet,
majorer la symptomatologie. en particulier la dénervation du nerf interosseux postérieur. Un
L’étiologie de ces névrites de Wartenberg est souvent liée à auteur américain, Dellon [88, 89], a insisté sur l’existence de
des mouvements répétitifs en flexion-extension du poignet ou douleurs rapportées à des tuméfactions postérieures du poignet,
en pronosupination comme par exemple lors de l’utilisation en particulier les kystes synoviaux qui, selon lui, entraîneraient
d’un tournevis, ce qui peut l’impliquer dans les maladies des compressions des branches terminales du nerf interosseux
professionnelles. Il existe également une majoration par postérieur (Fig. 17).
compression au poignet et c’est Matzdorf qui a décrit en 1926 le .
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P. Moreel (pmoreel@chu-clermontferrand.fr).
Service d’orthopédie traumatologie, CHU Gabriel Montpied, BP 69, 63003 Clermont-Ferrand, France.
C. Dumontier, Professeur associé au Collège de médecine des hôpitaux de Paris, Chirurgien des Hôpitaux.
Institut de la Main, 6, square Jouvenet, 75016 Paris et SOS Mains – hôpital Saint-Antoine, 184, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75571 Paris cedex 12,
France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Moreel P., Dumontier C. Chirurgie des syndromes canalaires du poignet. EMC (Elsevier Masson SAS,
Paris), Techniques chirurgicales - Orthopédie-Traumatologie, 44-362, 2007.
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