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Plaies de la main
S. Barbary, F. Dap, G. Dautel

Chaque année, on déplore en France plus de 1 400 000 traumatismes de la main dont près de 600 000
sont ouverts. Un tiers est particulièrement grave avec un risque important de séquelles. L’impact
socioéconomique est immense et de nombreuses séquelles pourraient être évitées par l’exploration
systématique de plaies apparemment bénignes et le transfert dans un centre spécialisé en chirurgie de la
main agréé par la Fédération européenne des services urgences main (FESUM). Les connaissances
anatomiques du membre supérieur sont indispensables pour qu’au terme de l’examen clinique un
premier bilan permette de déterminer trois lignes de conduite : cicatrisation dirigée en cas de plaie
pulpaire ou de dermabrasions sans exposition d’élément noble ; exploration-suture sous anesthésie locale
(au cabinet) pour les petites plaies dorsales à distance des articulations et des axes vasculonerveux ;
exploration au bloc opératoire sous anesthésie locorégionale pour toutes les autres plaies. Nous retenons
quatre urgences absolues nécessitant une prise en charge immédiate dans un centre spécialisé FESUM :
les dévascularisations, les réimplantations, les injections sous pression, les mutilations graves. Le
pronostic fonctionnel est conditionné par la qualité de la réparation tissulaire faisant appel aux
techniques microchirurgicales qui doivent être parfaitement maîtrisées. La deuxième étape, tout aussi
fondamentale, passe par l’appareillage et la rééducation débutée aussi précocement que possible.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Microchirurgie ; Réimplantation ; Tendon

Plan ¶ Séquelles des plaies de la main 12


Cutanées et esthétiques 12
¶ Données épidémiologiques 1 Fonctionnelles 13
Sensitives 13
¶ Rappels anatomiques pratiques 2
Algodystrophie ou syndrome douloureux régional complexe
Vascularisation 2 de type I (SDRC I) 13
Innervation 2
Tendons fléchisseurs des doigts et du poignet 3
Tendons extenseurs 3
¶ Examen clinique 5
■ Données épidémiologiques
Interrogatoire 5 Le Livre blanc [1] édité en 1998 rapporte le nombre de
Mécanisme lésionnel 5 1 400 000 traumatismes de la main survenant chaque année en
Examen de la main 5 France, dont 620 000 qualifiés de graves. Environ 600 000 sont
Bilan radiographique 6 des traumatismes ouverts. Les accidents de vie courante repré-
¶ Bilan lésionnel 7 sentent 950 000 cas dont 400 000 graves. L’enquête de la
Fédération européenne des services urgences main (FESUM) [2]
¶ Technique chirurgicale 7
de juin 2002 confirme la répartition d’un tiers d’accidents liés
Anesthésie 7
au travail et deux tiers d’accidents de la vie courante. La FESUM
Incisions 7
est une fédération de centres spécialisés dans la prise en charge
Réparation tendineuse 7
et le traitement des urgences de la main. Elle regroupe 47 cen-
Réparation vasculaire 9
tres en France (27 privés et 20 publics) ainsi que sept centres en
Réparation nerveuse 9
Belgique, cinq en Suisse et un au Luxembourg. Les centres
Couverture cutanée 10
accrédités par la FESUM comportent au moins trois chirurgiens
Pansement 10
ayant tous une formation validée théorique et pratique de la
¶ Cas particuliers 11 chirurgie de la main et de la microchirurgie. Les centres sont
Morsures 11 disponibles 24 h/24, 7 j/7 et peuvent assurer la surveillance et
Amputation digitale 11 le suivi postopératoires ainsi que des soins de rééducation et
Plaies par injection sous pression 12 d’appareillage. En France, seulement 120 000 traumatisés de la
Cas particulier chez l’enfant 12 main par an [3], soit moins de 10 %, sont pris en charge dans
un centre FESUM alors qu’ils représentent le premier motif

Appareil locomoteur 1
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d’arrêt de travail et de déclaration d’incapacité partielle perma-


nente en France [4]. Selon cette même enquête [2], les patients
admis dans un centre FESUM nécessitaient un geste microchi-
rurgical dans 15 % des cas (sutures primitives d’artères, de nerfs 1
et réimplantations). Parmi les amputations, les conditions
locales ont permis une replantation dans seulement 18 % des
cas. La littérature [5] rapporte cependant un taux de succès de 2
40 % à 75 % lorsque le geste est tenté.

3
■ Rappels anatomiques pratiques 4
5
Vascularisation (Fig. 1)
L’artère radiale et l’artère ulnaire sont les deux axes vasculai-
6
res principaux de la main. La manœuvre d’Allen permet de
tester leur dominance et leurs connexions par les deux arcades
vasculaires superficielle et profonde. L’artère radiale passe de la
face antérieure du poignet à la face postérieure du 1er espace
interosseux en laissant une branche radiopalmaire, croisant sous
7
les tendons de la tabatière anatomique (long abducteur, court
extenseur et long extenseur du pouce) pour passer de la
gouttière du pouls à la face dorsale de la main. L’artère ulnaire
passe dans le canal de Guyon et chemine ensuite au-dessus des
tendons fléchisseurs pour former l’arcade palmaire superficielle
en rejoignant la radiopalmaire, branche de l’artère radiale. De
cette arcade naissent les artères interdigitales qui se divisent en
artères collatérales des doigts. L’arcade palmaire profonde est
.
formée par l’anastomose à plein canal de la radiale et de
l’ulnopalmaire (issue de l’artère ulnaire et accompagnée de la Figure 1. Vascularisation de la main. 1. Artère radiale ; 2. artère ulnaire ;
branche motrice du nerf ulnaire). 3. artère radiopalmaire ; 4. artère ulnopalmaire ; 5. arcade palmaire
profonde ; 6. arcade palmaire superficielle ; 7. artères collatérales
Innervation (Fig. 2) digitales.
Le nerf médian passe dans le canal carpien et se ramifie pour
donner les nerfs collatéraux des trois premiers doigts et le nerf
collatéral radial du 4e doigt ainsi que la branche motrice qui
motrice profonde innervant les interosseux et les lombricaux et
traverse le ligament rétinaculaire des fléchisseurs pour assurer
une partie de la motricité intrinsèque du pouce (opposition, une branche sensitive pour la pulpe du 5e doigt et la moitié
abduction). La branche cutanée palmaire du nerf médian naît à ulnaire pulpaire du 4e doigt.
5 cm environ en proximal du pli de flexion du poignet, La branche sensitive du nerf radial accompagne l’artère
chemine sur le bord ulnaire du fléchisseur radial du carpe et radiale à la face palmaire de l’avant-bras puis croise le bord
innerve la peau de l’éminence thénar. externe du radius pour émerger à la face externe et superficielle
Le nerf ulnaire au poignet donne une branche cutanée du poignet. Elle passe dans la pince formée par le court
dorsale qui contourne l’extrémité inférieure de l’ulna, pour se extenseur du pouce et les tendons extenseurs radiaux du carpe,
ramifier à la face dorsale des 4e et 5e rayons. Après son passage puis chemine dans la tabatière anatomique et se ramifie au
dans la loge de Guyon, le nerf ulnaire se divise en une branche sommet de la première commissure.

2
3

Figure 2. Innervation de la main, face palmaire. 1. Nerf ulnaire ; 2. nerf médian ; 3. nerf radial.

2 Appareil locomoteur

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2 I I
I

3
I

II II II
4
II

III I
5 II
III

IV

V
A B
Figure 3. Topographie des tendons fléchisseurs (A, B). 1. Fléchisseur profond ; 2. poulie A4 ; 3. poulie A2 ; 4. fléchisseur superficiel ; 5. ligament rétinaculaire
antérieur (canal carpien).

Ainsi, il existe un territoire sensitif autonome pour chaque La loge thénarienne est constituée :
nerf : • de la superficie vers la profondeur, des muscles court abduc-
• la pulpe de l’index pour le nerf médian ; teur, opposant, faisceau superficiel du court fléchisseur et
• la pulpe du 5e doigt pour le nerf ulnaire ; adducteur du pouce ;
• la face dorsale de la première commissure pour le nerf radial. • du rameau thénarien du nerf médian (responsable de
l’opposition).
Tendons fléchisseurs des doigts La loge hypothénarienne est constituée :
• des muscles adducteur, court fléchisseur et opposant du
et du poignet 5e doigt ;
Selon la classification de la Fédération internationale des • du pédicule vasculonerveux ulnaire donnant une branche
sociétés de chirurgie de la main (FISCM) [6], la face palmaire de superficielle sensitive pure (D4 + D5) et une branche pro-
la main et du poignet est divisée en cinq zones pour les doigts fonde motrice (loge hypothénarienne et muscles interosseux).
longs et en trois zones pour le pouce (Fig. 3).
Les masses musculaires des fléchisseurs profonds sont insérées Tendons extenseurs (Fig. 4)
sur la membrane interosseuse et l’ulna. La jonction musculo-
tendineuse se situe au tiers inférieur de l’avant-bras. Les tendons Il y a six compartiments à la face dorsale du poignet ; de
cheminent dans le canal carpien puis sous les poulies digitales radial à ulnaire :
pour s’insérer sur la base de la phalange distale. • le 1er compartiment contient le long abducteur et le court
Les masses musculaires des fléchisseurs superficiels sont extenseur du pouce. C’est à ce niveau que se manifeste la
insérées plus proximalement à l’avant-bras. Leur trajet est tendinite de de Quervain par conflit entre les tendons et la
similaire à celui des tendons fléchisseurs profonds, mais elles gaine fibreuse les recouvrant ;
s’insèrent sur la 2 e phalange après s’être séparées en deux • le 2e compartiment contient les tendons extenseurs radiaux
bandelettes qui cravatent le tendon fléchisseur profond. Cette du carpe : long extenseur radial du carpe tendu depuis le bord
zone de décussation correspond à la zone II de la FISCM externe de la palette humérale jusqu’à la face dorsale du 2e
anciennement appelée le no man’s land. La réparation tendi- métacarpien ; court extenseur radial du carpe tendu depuis le
neuse est techniquement difficile et les résultats fonctionnels bord externe de la palette humérale jusqu’à la face dorsale du
étaient fréquemment décevants car souvent grevés d’adhérences 3e métacarpien ;
tendineuses avant les progrès de la rééducation postopératoire. • le 3e compartiment contient le long extenseur du pouce qui
Le tendon long palmaire s’insère en proximal sur l’épicondyle coutourne le tubercule de Lister ;
médial et distalement en s’évasant sur l’aponévrose palmaire. • le 4e compartiment contient les tendons extenseurs communs
C’est un tendon fréquemment utilisé comme greffon (recons- des doigts et extenseur propre de l’index ;
truction des fléchisseurs dans le canal digital ou pour recons- • le 5e compartiment contient l’extenseur propre du 5e doigt ;
truire les poulies). • le 6e compartiment contient l’extenseur ulnaire du carpe,
Le tendon fléchisseur radial du carpe s’insère en proximal sur tendu de la crête ulnaire jusqu’à la face dorsale de la base du
l’épicondyle médial, croise la face antérieure de l’avant-bras, 5e métacarpien.
possède une gaine propre au poignet, passe en avant du L’extension des interphalangiennes est sous la dépendance
tubercule du scaphoïde, longe le canal carpien et s’insère sur la des muscles intrinsèques de la main et l’extension des métacar-
base du 2e métacarpien. pophalangiennes est sous la dépendance des muscles extrinsè-
Le fléchisseur ulnaire du carpe s’insère sur les trois quarts ques. Ainsi en cas d’atteinte du nerf ulnaire au poignet,
proximaux de l’ulna et son tendon englobe le pisiforme avant l’extension complète des interphalangiennes est impossible,
de se terminer sur la base du 5e métacarpien. même en l’absence d’atteinte des muscles extenseurs des doigts.

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Figure 4. Appareil extenseur des doigts longs et du pouce (A à D). 1. Long et


court extenseurs radiaux du carpe ; 2. long extenseur du pouce ; 3. long
abducteur du pouce ; 4. junctum tendinum ; 5. extenseur commun des doigts ;
6. bandelette latérale ; 7. bandelette terminale ; 8. bandelette médiane ;
9. dossière des interosseux ; 10. bandelette sagittale ; 11. ligament rétinaculaire ;
12. lombrical ; 13. interosseux.

2
5
3

11
8

6 8

9 9

10
10

12

13
D
B C

4 Appareil locomoteur

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De même, la section d’un extenseur à la face dorsale du poignet


n’entrave pas l’extension des interphalangiennes mais entraîne
une chute du doigt au niveau de la métacarpophalangienne.

■ Examen clinique
Interrogatoire
Certaines données essentielles doivent être mentionnées :
• l’âge, le sexe, la profession (manuelle ou intellectuelle) ;
• un accident de travail ;
• le côté dominant ;
• le délai de prise en charge (avant ou au-delà de 6 heures pour
les dévascularisations) ;
• le carnet vaccinal (antitétanique) ;
• les allergies (en cas de prescription d’antibiotique notam-
ment), les antécédents médicaux et chirurgicaux (diabète,
vasculaire, chirurgie de la main...) ;
• les traitements (notamment anticoagulants) ;
• le patient est-il à jeun ? Figure 6. Injection sous pression de solvant.

Mécanisme lésionnel
• Écrasement : plaie contuse avec un risque de nécrose tissulaire
extensive.
• Section nette : par verre, souvent « profonde jusqu’à l’os »
(Fig. 5).
• Brûlure thermique, électrique qui entraîne des lésions tissu-
laires profondes et insoupçonnées à première vue.
• Brûlure chimique : attention en particulier à l’acide fluor-
hydrique, utilisé de plus en plus pour décaper les métaux
comme l’aluminium (utilisé pour nettoyer les moteurs de
camions, pour le décapage des fours, des parquets ; il blanchit
le bois et évite le noircissement) :
C douleur retardée jusqu’à plusieurs heures ; peau rose ou
blanche, intacte pendant 2 ou 3 heures, évolution vers la
phlyctène, la nécrose locale ;
C risque d’hypocalcémie si la zone de contact est supérieure Figure 7. Section de l’extenseur avec ouverture articulaire.
à 100 cm2 ;
C risque de décalcification osseuse en cas d’atteinte sévère des
mains, avec phalangettes fantomatiques à la radiographie hôpitaux) ; faire un étalement épais, renouvelé toutes les
et nécrose sous-unguéale. 6 heures le 1er jour, puis tous les jours ensuite, pendant 5 à
Traitement : laver abondamment à l’eau, 10 minutes ; appli- 7 jours. Il permet de retarder le plus possible un éventuel
quer du gel au gluconate de calcium (disponible dans les geste chirurgical d’exérèse, devenu très rare depuis l’emploi de
ce traitement. Il persiste souvent des cicatrices. Si le contact
est large, il faut, selon la calcémie, en administrer per os et
garder en surveillance à l’hôpital.
• Inoculation : plaie punctiforme par morsure de chat, épine de
rosier évoluant très souvent en abcès sous-cutané, synovite,
arthrite ou en cellulite.
• Injection sous pression (Fig. 6) : le pronostic est redoutable ;
le débridement chirurgical est extrêmement urgent.
• Avulsion : le pronostic est redoutable. La replantation est très
compromise ; le pontage est souvent nécessaire. C’est le
classique ring finger ou doigt d’alliance (cf. infra).

Examen de la main
Zone topographique
La plaie palmaire est à explorer systématiquement au bloc
opératoire. La plaie dorsale (Fig. 7), pour laquelle il faut craindre
une lésion des tendons extenseurs ou une brèche articulaire,
doit être explorée sous anesthésie locale. Le traitement de la
plaie pulpaire est souvent la cicatrisation dirigée, sauf en cas de
perte de substance exposant la phalange.

Vascularisation digitale
On explore la couleur pulpaire, le temps de recoloration qui
Figure 5. Absence de corrélation taille de la plaie/dégâts sous-cutanés.
doit être comparé aux autres doigts ; on vérifie le saignement à
Ici, section des deux tendons fléchisseurs suite à une petite plaie par verre
la scarification en cas de doute. L’ischémie est l’une des seules
à la base du doigt.
vraies urgences absolues en chirurgie de la main et nécessite une

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Figure 10. Effet ténodèse perturbé sur le 4e doigt par rupture du


Figure 8. Ischémie digitale par bague.
fléchisseur profond.

l’examinateur demande au patient de plier l’interphalan-


gienne distale. On contrôle l’effet ténodèse (Fig. 10) : lors de
l’extension du poignet, les doigts se fléchissent en respectant
une décroissance harmonieuse de l’enroulement (c’est-à-dire
que le 5e doigt est plus plié que le 4e, lui-même plus plié que
le 3e, etc. : c’est la cascade des doigts). Lorsque cet ordre n’est
pas respecté, il faut suspecter une lésion d’un tendon fléchis-
. seur profond. Toutefois, en cas de plaie partielle même de
plus de 90 % du tendon, la mobilité active est respectée et le
diagnostic clinique est impossible sans exploration ;
. • le fléchisseur superficiel en maintenant les doigts en exten-
sion ; l’examinateur demande au patient de plier le doigt
A testé qui est laissé libre ;
• les tendons extenseurs : l’exploration est souvent peu fiable.
Il faut rappeler qu’une lésion de l’extenseur en amont de la
métacarpophalangienne n’entraîne pas de déficit actif de
l’extension des interphalangiennes car elles sont sous la
dépendance des muscles intrinsèques. De plus, les sections
tendineuses partielles sont fréquentes et trompeuses ;
• les muscles intrinsèques de la main sous la dépendance du
nerf ulnaire : muscles interosseux occasionnant en cas
d’atteinte :
C une griffe cubitale, c’est-à-dire une impossibilité d’exten-
sion complète des interphalangiennes prédominant sur les
4e et 5e doigts, avec compensation en hyperextension des
Figure 9. Testing sensitif (A, B). Discrimination aux deux points = test de métacarpophalangiennes ;
Weber. C un signe de wartenberg (c’est-à-dire une abduction para-
doxale du 5e doigt par l’action de l’extenseur propre du V) ;
C un signe de Froment (perte de la force dans la pince pouce-
revascularisation dans les 4 à 6 heures. Il faut penser à ôter index par paralysie de l’adducteur du pouce et du
toutes les bagues avant la constitution de l’œdème (Fig. 8).
1 er osseux dorsal compensé par le long fléchisseur du
Sensibilité pouce) ;
• les muscles intrinsèques de la main sous la dépendance du
Elle doit être comparative et pour chaque hémipulpe (pares-
thésie, hypoesthésie ou anesthésie) (Fig. 9) ; on pratique un nerf médian : muscles thénariens permettant l’opposition du
testing des territoires sensitifs autonomes. pouce.
• Nerf médian : pulpe de l’index.
• Nerf ulnaire : pulpe du 5e doigt.
• Nerf radial : face dorsale de la première commissure.
Bilan radiographique
Tout traumatisme violent nécessite une radiographie mais
Mobilité aussi les plaies par projection (éclat de verre, éclat métallique)
On explore : et par injection à haute pression à la recherche de corps
• le fléchisseur profond en maintenant les métacarpophalan- étrangers radio-opaques. De même une plaie franche chez
giennes et les interphalangiennes proximales en extension : l’enfant peut facilement sectionner une phalange.

6 Appareil locomoteur

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■ Bilan lésionnel
L’interrogatoire, l’examen de la plaie et le bilan radiographi-
que nous permettent de déterminer trois lignes de conduite :
• cicatrisation dirigée : en cas de petite perte de substance
cutanée sans exposition d’élément noble ;
• exploration et suture cutanée sous anesthésie locale aux
urgences ou au cabinet : en cas de plaie dorsale uniquement,
pour s’assurer qu’il n’y a pas de lésion de l’appareil extenseur
ou d’ouverture articulaire. Il faut faire attention à la face
dorsale de la tabatière anatomique et de la première commis-
sure innervée par la branche sensitive du nerf radial qui
nécessite une réparation microchirurgicale ;
• exploration au bloc opératoire : pour toutes les autres plaies,
même s’il n’y a pas de lésion tendineuse, articulaire ou
nerveuse avérée. En effet, seule l’exploration au bloc opéra-
toire permet de faire le diagnostic des lésions partielles.

▲ Attention Figure 11. Incisions palmaires.

Urgences absolues
Il y a quatre urgences absolues nécessitant une prise en
charge immédiate dans un centre spécialisé FESUM [7] :
• dévascularisation
• réimplantation potentielle
• injection sous pression
• mutilation grave

■ Technique chirurgicale (a)

Anesthésie
• L’anesthésie d’un doigt [6, 8] est induite :
C par bloc interdigital commissural : 1 à 2 ml de Xylocaïne® Figure 12. Incisions dorsales.
(lidocaïne) 2 % sont injectés en sous-cutané dans chaque
commissure adjacente ;
C par injection de 1 à 1,5 ml de Xylocaïne® 2 % en sous- sont excisées sous peine d’une infection secondaire. Foucher [10]
cutané palmaire, à 1 cm en amont du pli de flexion digital, souligne qu’il s’agit d’un « geste d’expérience » et qu’il ne faut
associée à une injection dorsale sous-cutanée, du même pas exciser en pensant déjà à la fermeture. C’est le meilleur
volume, en regard de la tête métacarpienne. moyen de laisser des zones vouées à la nécrose ou de suturer en
tension.
Il est recommandé d’allonger le patient pour prévenir un
malaise vagal, de ne pas injecter directement dans le doigt sous
risque d’ischémie digitale et de ne jamais oublier d’enlever le
Face palmaire (Fig. 11)
garrot de doigt si vous en utilisez un. Il est d’ailleurs fortement Toute incision palmaire dans l’axe du membre en regard
conseillé de mettre une pince de Kelly sur le garrot pour ne pas d’une articulation occasionne une bride rétractile. Il faut donc
l’oublier : une nécrose iatrogène serait impardonnable. adapter son incision pour obtenir à la fermeture une cicatrice
• L’anesthésie locale dans les berges de la plaie ne doit s’adres- perpendiculaire ou oblique à l’axe de ce membre. L’incision
ser qu’aux plaies de la face dorsale de la main ou du poignet. palmaire en zigzag de Bruner a notre préférence car elle donne
• Le bloc plexique [9] est l’anesthésie de choix en chirurgie de une bonne exposition et s’efface avec le temps. Pour les plaies
la main par sa durée (de 2 à 12 h en fonction des anesthési- rectilignes sur toute la longueur du doigt, il faut anticiper la
ques utilisés), son effet vasodilatateur et sa plus faible bride par une fermeture avec une ou plusieurs plasties en « Z »
morbidité que l’anesthésie générale chez les patients fragiles. (Fig. 11).
L’anesthésiste doit parfaitement maîtriser la technique pour
éviter les plaies vasculonerveuses iatrogènes. L’échoguidage Face dorsale (Fig. 12)
semble être un complément précieux à cette pratique anes-
Il faut anticiper le recours à un lambeau de couverture
thésique. Le bloc axillaire est également souvent utilisé pour
d’avancement ou de recul type Hueston par des incisions
les interventions plus courtes ou les blocs tronculaires, plus
latérodigitales, qui offrent une bonne exposition.
distaux, n’anesthésiant qu’une partie de la main mais s’adres-
sant à des interventions rapides et limitées à un territoire
précis de la main (médian, radial ou ulnaire). Réparation tendineuse
Tendon fléchisseur
Incisions (Fig. 11, 12) .

La plupart des plaies des tendons fléchisseurs se produisent le


Avant tout, le parage des berges, notamment en cas de plaie poing fermé ou le doigt en flexion [11].
souillée ou contuse, est indispensable. Les zones dévitalisées Or, lors de l’exploration, le doigt est en extension. Un des
pièges est d’omettre une plaie partielle (Fig. 13) du tendon
(a)
Ce chapitre n’a pas la vocation d’être exhaustif mais permet d’avoir un fléchisseur car elle ne se situe pas au même endroit que la plaie
aperçu pratique des différentes techniques de réparation tissulaire décrites plus cutanée mais 1 ou 2 cm en distal (Fig. 14). Il faut donc systé-
précisément dans d’autres articles de l’EMC. matiquement tracter sur les fléchisseurs à l’aide d’un crochet

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Figure 13. Section partielle du fléchisseur sans aucun retentissement Figure 15. Traction sur le fléchisseur pour s’assurer de l’absence de
sur la mobilité du doigt mais risquant de se rompre secondairement. lésion partielle.

Figure 16. Recupération du tendon fléchisseur.

les doigts longs et au poignet pour le long fléchisseur du pouce


(Fig. 16), le moignon tendineux est solidarisé au Redon ou à la
tige puis tracté jusqu’à la plaie. Une aiguille sous-cutanée passée
à travers le tendon et les poulies permet d’éviter sa rétraction
durant la suture.
En zones 2 à 6
Elle est réalisée à l’aide d’un point de Tsuge [12] PDS® 4/0 ou
un point en cadre type Kessler modifié 4/0 (Fig. 17). L’évolution
B actuelle est de réaliser un double Tsuge ou un double Kessler [13]
modifié afin d’obtenir une suture à quatre brins autorisant une
Figure 14. Lésion du fléchisseur, en fonction de la flexion du doigt (A, mobilisation active protégée d’emblée [14]. Un surjet au PDS®
B). Selon la posture de la main au moment du traumatisme (plaie de la
6/0 ou au Prolène 6/0 vient parfaire la suture et renforce
face palmaire d’un doigt), l’extrémité distale du tendon peut être en
notablement sa solidité.
regard de la plaie elle-même quand le doigt était en extension (A), mais
Le but est d’obtenir une suture suffisamment fine pour
loin de la plaie si le doigt était en flexion complète (B).
conserver le glissement sous les poulies mais suffisamment
solide pour que le doigt soit mobilisé passivement ou active-
pour vérifier l’intégrité du tendon (Fig. 15). En cas de plaie ment sans crainte de rupture.
partielle, le tendon risque de se rompre secondairement ou de En zone 1
provoquer un doigt à ressaut par blocage dans la poulie A1 du
cal tendineux ou d’une irrégularité tendineux. On réalise une réinsertion tendineuse par pull-out [15]
(Fig. 18) : le moignon tendineux est réinséré sur la dernière
Récupération de l’extrémité tendineuse proximale phalange par un fil transosseux ou périosseux appuyé sur
Elle est réalisée grâce à une tige de silicone ou un simple l’ongle. Une mini-ancre fichée dans P3 peut également servir à
Redon. Par une contre-incision en regard de la poulie A1 pour la réinsertion tendineuse et évite le passage transunguéal.

8 Appareil locomoteur

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Figure 19. Réparation vasculaire et nerveuse.

Tendons extenseurs
À la main, les tendons extenseurs ne se rétractent pas ou peu,
mis à part le long extenseur du pouce. En revanche, au poignet,
B leur excursion est beaucoup plus grande et la récupération de
l’extrémité tendineuse proximale fait parfois appel aux mêmes
Figure 17. Point de Kessler modifié (A, B). artifices techniques que pour les tendons fléchisseurs (Redon ou
tige siliconée), notamment pour les extenseurs du pouce (long
et court extenseurs et long abducteur). La suture tendineuse est
faite à l’aide d’un point en cadre ou en « U » de PDS® 4/0. En
cas de réinsertion tendineuse transosseuse, nous utilisons
volontiers une mini-ancre, notamment pour la bandelette
médiane des doigts longs et le tendon extenseur sur la phalange
distale du pouce. Une broche temporaire est souvent utilisée
pour protéger ce type de réparation. Dans le cas de la bandelette
médiane, l’articulation interphalangienne distale est rééduquée
d’emblée pour favoriser le glissement des interosseux de chaque
côté de l’interphalangienne proximale (méthode d’Evans).

Réparation vasculaire (Fig. 19)

Nous utilisons systématiquement un microscope, du matériel


Figure 18. Pull out. microchirurgical afin de réaliser une anastomose en points
séparés de 10/0. Le recours à des miniclamps de Tamai facilite
la suture sans engendrer de traumatisme supplémentaire. Cette
réparation est réalisée systématiquement sur toutes les artères de
la main avec comme limite distale le pli de flexion de l’inter-
▲ Attention phalangienne distale ; au-delà, seulement en cas de dévasculari-
sation du doigt. La réparation vasculaire améliore la qualité de
• En cas de perte de substance tendineuse dans le canal la resensibilisation en cas de lésion nerveuse associée. En cas de
perte de substance étendue, nous avons recours à un pontage
digital, un piège à éviter est la réalisation d’une greffe
aux dépens d’une veine de l’avant-bras ou du poignet. Pour les
tendineuse courte car le risque d’adhérence est majeur.
petites pertes de substance, une dissection plus étendue permet
L’utilisation d’une greffe longue de long palmaire des
de gagner les quelques millimètres nécessaires à une suture
zones 1 à 4 est alors conseillée. directe.
• En cas de délabrement local majeur (defect tendineux
et cutané), le risque d’adhérences est grand : il vaut mieux
laisser en place une tige de silicone, couvrir par un Réparation nerveuse
lambeau cutané local et secondairement faire une
La récupération sensitive chez l’adulte n’est jamais complète
reconstruction tendineuse à 2-3 mois par greffe longue.
et décroît de façon linéaire avec l’âge. La réparation nerveuse
après 55 ans a donc plus un rôle dans la prévention du
Réparation des poulies névrome douloureux que dans la restitution sensorielle.
Elle fait appel à la même technique chirurgicale pour la
Les poulies doivent être conservées. Parfois leur incision est
nécessaire pour réaliser la suture tendineuse. Il convient de ne réparation vasculaire. La suture épipérineurale [16] sans tension
jamais sacrifier A2 et A4. Si le traumatisme initial a détruit ces est effectuée au fil 9/0 ou 10/0 selon la taille du nerf. La
poulies, leur reconstruction est indispensable. Notre préférence stratégie en cas de perte de substance nerveuse est la même que
va à l’utilisation d’un tendon long palmaire passé plusieurs fois pour la réparation vasculaire : dissection élargie en cas de petit
en périosseux. Cette méthode permet d’obtenir des poulies defect et greffe nerveuse pour les pertes de substance étendues.
larges et solides d’emblée offrant un meilleur enroulement avec La zone donneuse privilégiée [17] est le nerf cutané latéral de
un risque d’adhérence moindre car la rééducation peut com- l’avant-bras ; il est facile à prélever sur la face antéroexterne du
mencer aussitôt à condition d’éviter tout travail contre quart supérieur de l’avant-bras. Une longueur de 5 à 8 cm est
résistance. disponible ; il est riche en axones et son extrémité proximale

Appareil locomoteur 9
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14-062-A-10 ¶ Plaies de la main

s’enfouit profondément dans les masses musculaires, évitant un


névrome douloureux sous-cutané contrairement au nerf cutané
médial. Le nerf interosseux postérieur au poignet est de petite
taille et très pauvre en axones.

Couverture cutanée 4
Cette question est trop vaste pour être traitée de manière 3
exhaustive. Ici, nous ne parlons pas des pertes de substance
pulpaires. Cependant, l’expérience [6, 18] montre qu’avec quel- 2
ques lambeaux, il est possible de régler la plupart des problèmes
de couverture. Le recours à un lambeau ne doit être réservé qu’à 1
la couverture des éléments nobles. La greffe cutanée mince ou 5
épaisse doit être privilégiée lorsque le sous-sol le permet.

Face dorsale des doigts (Fig. 20)


• À n’importe quel niveau et jusqu’à 1 cm de defect : lambeau
de Hueston simple ou double.
• En regard de l’interphalangienne distale : lambeau désépi-
dermisé-retourné.
• Jusqu’à mi-P2 et pour un defect pouvant représenter la face
dorsale de P1 + l’interphalangienne proximale + la moitié
proximale de P2 : lambeau de la face dorsale de la main
dépendant des artères commissurales.
• Defect dorsal étendu du pouce : lambeau cerf-volant de
Foucher.
Figure 20. Lambeau de la face dorsale de la main. 1. Double Hueston ;
Face dorsale de la main 2. Hueston ; 3. intermétacarpien basé sur les perforantes commissurales ;
4. désépidermisé-retourné ; 5. cerf-volant de Foucher.
• Petit defect : lambeau de Dufourmentel en « LLL ».
• Defect important : lambeau pédiculé de l’avant-bras : interos-
seux postérieur ou chinois ; lambeau pédiculé inguinal en
deux temps. Pansement
Premier pansement (au bloc)
Face palmaire des doigts en dehors de la pulpe
La réalisation du pansement ne doit pas être négligée car les
(Fig. 21)
pièges sont nombreux :
• Petit defect : lambeau de Hueston ou latérodigital. • pansement trop serré avec un risque d’ischémie digitale ou
• Defect de 2 à 3 cm : lambeau cross finger. cutanée ;
• Defect plus important : s’interroger sur la conservation du • position de forte tension sur les éléments réparés (tendon,
doigt. artère, nerf) ;

3
3

4
Figure 21. Lambeau de la face palmaire de la main. 1. Double Hueston palmaire ; 2. Hueston palmaire ; 3. cross-finger ; 4. latérodigital de Colson.

10 Appareil locomoteur

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Plaies de la main ¶ 14-062-A-10

Figure 22. Premier pansement chirurgical. Figure 24. Lymphangite suite à une pasteurellose.

Figure 23. Position « intrinsèque plus ».

• mauvais positionnement articulaire avec un risque de rai-


deur ;
• absence d’îlot de surveillance pulpaire.
On applique du tulle procicatrisant, qui n’adhère pas à la Figure 25. Conditionnement d’un doigt amputé dans un sachet her-
plaie et permet une réfection atraumatique du pansement. Puis, métique posé sur un lit de glace.
une couche de compresses et de coton permet de répartir au
mieux les pressions de la bande. Ce pansement facilite le
drainage, évite les hématomes et a un rôle antalgique par de 3 g/j est souvent utilisée compte tenu de son plus large
l’immobilisation qu’il confère. Les pulpes sont laissées apparen- spectre et de son action bactéricide (à l’inverse des tétracyclines
tes pour vérifier la bonne vascularisation (Fig. 22). qui sont bactériostatiques).
Une attelle plâtrée est utilisée dans les traumatismes com- Il faut être particulièrement vigilant aux morsures et griffures
plexes. En l’absence d’impératif lié à la nature des lésions, la de chat qui sont rarement délabrantes et faussement rassurantes
position idéale est celle dite « intrinsèque plus » (Fig. 23) : mais qui agissent par inoculation : abcès sous-cutané, fusée
poignet en dorsiflexion à 45°, métacarpophalangiennes fléchies purulente, synovite, cellulite et parfois arthrite torpide abâtardie
à 80°, interphalangiennes en extension et ouverture maximale par une antibiothérapie prescrite à l’aveugle sans détersion
de première commissure. Cette immobilisation limite les chirurgicale.
raideurs articulaires et dispose les doigts dans une situation La pasteurellose survient 3 à 6 heures après une morsure ou
fonctionnelle. une griffure animale ou végétale. La douleur est intense, le
Ce premier pansement effectué en asepsie stricte peut être membre devient rapidement œdématié, rouge avec un écoule-
laissé 1 semaine. ment de sérosités ou de pus. Une lymphangite (Fig. 24) accom-
pagnée d’adénopathies axillaires est très fréquente. Tardivement,
Pansements ultérieurs (tous les 2-3 j) en l’absence de traitement, le tableau clinique associe douleurs
Ils sont les plus minces possibles afin de permettre une articulaires, troubles trophiques, érythème noueux.
mobilisation articulaire immédiate si elle est autorisée. Les La maladie des griffes du chat, due à une bartonelle, survient
pulpes doivent être dégagées précocement pour ne pas aveugler entre 1 semaine et 2 mois après contamination. Elle se mani-
la main. Cette simple précaution facilite l’autorééducation, donc feste par des adénopathies volumineuses plus ou moins doulou-
le drainage des doigts, et permet de lutter contre l’exclusion reuses rebelles au traitement antibiotique (fluoroquinolones ou
digitale (en particulier pour l’index). rifampicine) qui restent fixées pendant plusieurs mois et
peuvent se fistuliser à la peau.

■ Cas particuliers Amputation digitale


Morsures Conditionnement [19] (Fig. 25)
Elles sont dangereuses pour deux raisons : Il faut s’efforcer de récupérer tous les fragments, les condi-
• la contusion tissulaire ; tionner sans autre additif dans un sachet plastique étanche posé
• la contamination bactérienne. sur un lit de glace, lui-même dans un sac plastique fermé. Le
Ainsi, le traitement est toujours chirurgical. Le parage a un but étant de ralentir le métabolisme cellulaire mais d’éviter la
rôle primordial pour éliminer les tissus contus voués à la gelure et le contact avec l’eau hypotonique qui détruit les
nécrose. De même, le lavage de la plaie (à l’eau oxygénée et au cellules. Mis à part le tissu musculaire, un fragment amputé
sérum physiologique) doit être abondant pour diminuer la bien refroidi peut survivre après 12 heures d’ischémie [20]. La
charge bactérienne. Cependant, l’antibiothérapie doit être victime et son entourage ne doivent donc pas céder à la
systématique. Les germes cibles sont les anaérobies, les strepto- panique et prendre le temps de chercher minutieusement le ou
coques, les staphylocoques, les pasteurelles. Les tétracyclines les fragments amputés avant d’aller dans un centre d’urgences
sont recommandées par tous les infectiologues mais l’associa- de la main sous peine de retourner sur les lieux du drame. La
tion amoxicilline + acide clavulanique (Augmentin®) à la dose main du blessé doit être bandée avec un pansement compressif

Appareil locomoteur 11
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14-062-A-10 ¶ Plaies de la main

Par ordre décroissant de gravité, les produits injectés


sont [23, 24] :
• la peinture et les solvants (pistolet de pulvérisation) ;
• le plastique et la résine ;
• l’huile (pistolet graisseur) ;
• l’eau (découpe industrielle).

▲ Mise en garde
À proscrire formellement
• anesthésie locale, qui aggrave l’hyperpression et
l’ischémie digitale
• simple incision « a minima » autour de la porte d’entrée
À faire le plus rapidement possible
• au bloc opératoire dans un centre spécialisé FESUM,
sous anesthésie par bloc axillaire : large débridement de
Figure 26. Injection sous pression de peinture.
l’ensemble du doigt jusqu’en paume de main en excisant
tous les produits toxiques sous moyen grossissant en
sans mettre de garrot y compris dans les amputations au préservant les vaisseaux et les nerfs le mieux possible. Une
poignet. Ce pansement compressif est très souvent suffisant revascularisation par pontage est parfois indispensable
pour stopper l’hémorragie. Un garrot, en revanche, peut devenir • laisser la plaie ouverte, ou fermer en points lâches
nocif s’il n’est pas desserré toutes les heures.
Dans les amputations partielles, il n’est pas conseillé d’appli-
quer de la glace sur le fragment car elle provoque un spasme
des vaisseaux restants tout en étant fort désagréable pour le Cas particulier chez l’enfant
patient.
• Toute plaie, même minime, doit être explorée au bloc
Indications de réimplantation [21] opératoire sous anesthésie générale. L’examen clinique n’est
pas assez fiable et l’exploration sous anesthésie locale n’est
Elles se discutent en fonction : pas confortable (pour le chirurgien et pour le jeune patient).
• de l’âge : toujours chez l’enfant, à discuter après 50 ans ; • Toutes les réimplantations doivent être tentées.
• du doigt concerné : toujours pour le pouce, plus rarement • Il faut privilégier les fils cutanés résorbables.
pour l’index (risque d’exclusion) et à discuter avec le patient • Les pansements doivent être particulièrement soignés :
pour les autres rayons ; prenant tous les doigts, renforcés par de l’Élastoplaste ®
• du niveau d’amputation : toujours pour le poignet et la (collant également sur l’avant-bras, sinon il glisse). De même,
paume, excellente indication pour les amputations au-delà de si une immobilisation plâtrée est nécessaire, il vaut mieux
l’interphalangienne distale [22], bonne indication pour les prendre le coude. Ce pansement, effectué au bloc opératoire,
amputations au-delà de l’insertion du fléchisseur superficiel, est laissé de 2 à 4 semaines selon les lésions sous-jacentes. Les
mauvaise indication pour les amputations à la base du doigt, pansements trop fréquents et intempestifs sont source
a fortiori chez le travailleur manuel, sauf en cas d’amputation d’ennuis (pleurs, cris, lâchage de suture tendineuse...).
pluridigitale pour retrouver une pince fondamentale. • Le jeune enfant (jusqu’à 5 ans) victime d’une plaie tendi-
neuse garde son plâtre brachio-antébrachio-palmaire pendant
Séquence technique de la réimplantation
1 mois. S’il est nécessaire de le refaire avant ce terme, c’est
Elle est bien codifiée [21, 22] : sous anesthésie générale pour éviter une rupture tendineuse
• dissection des vaisseaux et des nerfs ; lors des mouvements de retrait et de contraction de l’enfant.
• parage (cutané, vasculaire...) ;
• ostéosynthèse très souvent précédée d’un raccourcissement
osseux ;
• suture des tendons extenseurs puis fléchisseurs ;
■ Séquelles des plaies de la main
• anastomoses nerveuses puis artérielles. Il est facile de négliger
la suture nerveuse après une anastomose vasculaire difficile ; Cutanées et esthétiques
or, la récupération fonctionnelle globale de la main est
corrélée à la récupération sensitive digitale. De plus, il est plus Les cicatrices chéloïdes et hypertrophiques ont une préva-
simple de réaliser les anastomoses dans un champ exsangue. lence générale comprise entre 4,5 % et 14 % [25]. Elles sont
Il faut donc apporter un grand soin à la réalisation des imprévisibles bien que plus fréquentes chez le sujet jeune et de
sutures nerveuses ; peau noire. Elles apparaissent entre 3 et 6 mois après la plaie.
• lâché de garrot (après 2 h au maximum d’ischémie) ; La cicatrice chéloïde se caractérise par une masse intradermique
• anastomoses veineuses ; ferme qui s’étend et dépasse largement les limites de la plaie
• suture cutanée ± greffe cutanée ou lambeau de couverture. initiale contrairement à la cicatrice hypertrophique qui évolue
spontanément vers la régression en 1 à 2 ans. Le traitement
préventif passe par la suture sans tension des berges de la plaie
Plaies par injection sous pression et la prévention contre l’infection.
Elles sont faussement rassurantes car le point d’entrée est de Le traitement curatif de la cicatrice chéloïde associe cortico-
petite taille ; pourtant, leur pronostic est sombre. thérapie, chirurgie, pressothérapie et parfois radiothérapie. La
C’est une urgence absolue au même titre que l’amputation cicatrice hypertrophique se traite par pressothérapie et vête-
car l’injection sous pression provoque une ischémie digitale par ments compressifs associés ou non à l’application de plaques
compression des éléments vasculonerveux. De plus, la toxicité siliconées.
tissulaire du produit injecté nécessite un débridement large et Les brides rétractiles doivent être prévenues par le respect des
rapide afin de limiter au maximum la nécrose tissulaire lignes d’incision décrites ci-dessus et sont traitées par plasties en
(Fig. 26). « Z », greffes cutanées ou lambeaux locaux.

12 Appareil locomoteur

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Plaies de la main ¶ 14-062-A-10

Fonctionnelles tion de douleurs spontanées, continues, intenses, non propor-


tionnelles à ce qui serait attendu suite à une blessure. L’impo-
Raideur articulaire tence fonctionnelle, les symptômes dysautonomiques (vaso-
moteur, sudomoteur, œdème) et sensitifs (allodynie, hyperpa-
L’enraidissement des chaînes digitales reste la séquelle la plus thie, hyper- ou hypoesthésie) complètent le tableau. Une
fréquente des traumatismes de la main. La mobilisation précoce hyperfixation du membre est visible à la scintigraphie. La
est le meilleur traitement préventif. Si les lésions tissulaires ne
physiopathologie n’est pas clairement établie. Aucun traitement
le permettent pas, la main doit être immobilisée en position
spécifique n’a fait preuve de son efficacité mais les antalgiques
dite « intrinsèque plus » (Fig. 23). Les articulations métacarpo-
et la rééducation précoce (physiothérapie) permettent de réduire
phalangiennes s’enraidissent en extension par rétraction des
ligaments latéraux. La prévention passe donc par leur maintien les séquelles fonctionnelles. Les blocs sympathiques intravei-
en flexion durant la durée de l’immobilisation. Le traitement de neux donnent des résultats inconstants.
ces raideurs métacarpophalangiennes dépend avant tout de .

l’appareillage et de la rééducation. En revanche, les articulations


interphalangiennes s’enraidissent en flexion par rétraction des ■ Références
ligaments latéraux et de la plaque palmaire. Le traitement
[1] Raimbeau G. Livre Blanc : les unités de chirurgie de la main en France.
préventif passe donc par leur maintien en extension pendant la
La Main 1998(n°spécial3):1-41.
durée de l’immobilisation. En cas de raideur d’interphalan-
[2] Dubert T, Allieu Y, Bellemère P, Egloff D, Nonnenmacher J, Baudet J,
gienne proximale, le traitement est d’abord orthétique mais
et al. Huit jours d’urgences mains. Rapport de l’audit réalisé dans les
souvent chirurgical.
centres FESUM du 3 au 9 juin 2002. Chir Main 2003;22:225-32.
[3] Kenesi C, Masmejean E. Emergency treatment of hand trauma in
Adhérences tendineuses France, an important public health challenge. Bull Acad Natl Med 2004;
Elles concernent les extenseurs (défaut de mobilisation 188:793-801.
passive du doigt) ou les fléchisseurs (flessum irréductible du [4] Raimbeau G. Coûts des urgences mains. Chir Main 2003;22:258-63.
doigt ou défaut d’enroulement actif). Le traitement préventif est [5] Morrison WA, McCombe D. Digital replantation. Hand Clin 2007;23:
la mobilisation précoce protégée. Elles sont parfois inévitables 1-2.
en cas de lésions sévères multitissulaires (écrasement, blast...) ; [6] Merle M, Dautel G. La main traumatique. Vol : L’urgence. Paris:
leur traitement comprend d’abord un temps de rééducation et Masson; 1995 (366p).
d’orthèse correctrice pendant plus de 4 à 6 mois et en cas [7] Nonnenmacher J. Responsabilité médicale en traumatologie de la main.
d’échec, une libération chirurgicale (ténoarthrolyse). Chir Main 2003;22:249-57.
[8] Brutus JP, Baeten Y, Chahidi N, Kinnen L, Ledoux P, Moermans JP.
Ruptures tendineuses Single injection digital block: comparison between three techniques.
Chir Main 2002;21:182-7.
Aux tendons fléchisseurs, elles surviennent rarement en cas [9] Meurice M, Schuller T, Haberer JP, Foucher G. Local and regional
de défaut technique (suture en forte tension, blocage de la anesthesia of the upper limb in emergency hand surgery. Ann Chir Main
suture sous les poulies...) mais plutôt en cas de non-respect des Memb Super 1991;10:379-84.
consignes de rééducation. Le patient ne peut plus fléchir son [10] Foucher G. Le traitement primaire des traumatismes de la main. Paris:
doigt après avoir ressenti un claquement dans la main ou Expansion Scientifique Française; 1992 (167p).
l’avant-bras. La reprise chirurgicale doit être précoce pour refaire [11] Le Nen D, Hu W, Dartoy C, Guyot X, Lefèvre C. Plaies de la main.
la suture, effectuer une greffe tendineuse en un ou deux temps EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Appareil locomoteur, 14-062-A-
selon les conditions locales. 10, 1999 : 9p.
[12] Tsuge K, Ikuta Y, Matsuishi Y. Intra-tendinous tendon suture in the
Sensitives hand--a new technique. Hand 1975;7:250-5.
[13] Kessler I. The ″grasping″ technique for tendon repair. Hand 1973;5:
Hypoesthésie et paresthésies 253-5.
[14] Vigler M, Palti R, Goldstein R, Patel VP, Nasser P, Lee SK.
Les lésions nerveuses ont été classées par Sunderland [26] en Biomechanical study of cross-locked cruciate versus Strickland flexor
cinq stades, de sévérité croissante : de la simple contusion tendon repair. J Hand Surg [Am] 2008;33:1826-33.
nerveuse à la section complète. Il souligne que la continuité [15] Foucher G, Merle M, Hoang P. Suture of the deep flexor tendon at the
nerveuse n’exclut pas une mauvaise récupération sensitive ou distal part of No Man’s Land. A technic used in 23 cases. Rev Chir
motrice. Celle-ci est toujours incomplète et régressive avec l’âge Orthop Reparatrice Appar Mot 1986;72:227-9.
du patient. L’hypoesthésie est particulièrement gênante pour [16] Merle M, Amend P, Foucher G, Michon J. Plea for the primary
l’index car le risque d’exclusion digitale est grand. microsurgical repair of peripheral nerve lesions. A comparative study
of 150 injuries of the median or the ulnar nerve with a follow-up of more
Névromes than 2 years. Chirurgie 1984;110:761-71.
[17] Bonnel F, Foucher G, Saint-Andre JM. Histologic structure of the
Ils se développent à l’extrémité distale d’un nerf sectionné et
palmar digital nerves of the hand and its application to nerve grafting.
forment une masse arrondie douloureuse. Leur percussion
J Hand Surg [Am] 1989;14:874-81.
provoque une décharge électrique fulgurante. Les névromes sur
[18] Foucher G, Dury M, Boukaert M. Indications for small island flaps in
moignon d’amputation digitale sont particulièrement exposés
hand surgery. Ann Chir Main 1988;7:163-5.
aux traumatismes. Le traitement préventif passe, lors de la
[19] Foucher G, Sammut D. Preoperative cooling and storage of amputated
confection du moignon d’amputation, par la résection nerveuse
digits. J Reconstr Microsurg 1990;6:71.
proximale après traction maximale sur le nerf pour que son
[20] Foucher G, Norris RW. Distal and very distal digital replantations. Br
extrémité soit à distance de l’extrémité digitale. Le traitement
J Plast Surg 1992;45:199-203.
secondaire [27] fait d’abord appel à la désensibilisation puis, en
[21] Foucher G. Replantations au niveau de la main. Paris: Expansion
cas de résistance, à un rétablissement de la continuité si
Scientifique Française; 1993.
possible, sinon à une chirurgie d’enfouissement du névrome en
[22] Dautel G. Technique for distal replantation. Tech Hand Up Extrem Surg
intramusculaire ou intraosseux.
1999;3:80-6.
[23] Bekler H, Gokce A, Beyzadeoglu T, Parmaksizoglu F. The surgical
Algodystrophie ou syndrome douloureux treatment and outcomes of high-pressure injection injuries of the hand.
J Hand Surg [Eur] 2007;32:394-9.
régional complexe de type I (SDRC I) [24] Obert L, Lepage D, Jeunet D, Gerard F, Garbuio P, Tropet Y. Hand
Le SDRC I [28, 29] est imprévisible, même après un trauma- injuries resulting from high-pressure injection: lesions specific to
tisme minime. Le diagnostic doit être évoqué devant l’associa- industrial oil. Chir Main 2002;21:343-9.

Appareil locomoteur 13
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14-062-A-10 ¶ Plaies de la main

[25] Mostinckx S, Vanhooteghem O, Richert B, De la Brassinne M. [28] Ehrler S, Braun F, Didierjean A, Foucher G, Constantinesco A,
Chéloïdes et cicatrice hypertrophique. Ann Dermatol Venereol 2005; Demangeat J, et al. A multidisciplinary approach to algodystrophy of
132:384-7. the hand. Ann Chir Main 1987;6:295-8.
[26] Sunderland S. A classification of peripheral nerves injuries producing
loss of function. Brain 1951;74:491-516. [29] Farcot JM, Grasser C, Foucher G, Marin-Braun F, Ehrler S,
[27] Foucher G, Sammut D, Greant P, Braun FM, Ehrler S, Buch N. Indica- Demangeat JL, et al. Local intravenous treatment of algodystrophy of
tions and results of skin flaps in painful digital neuroma. J Hand Surg the hand: buflomedil versus guanethidine, long term follow-up. Ann
[Br] 1991;16:25-9. Chir Main Memb Super 1990;9:296-304.

S. Barbary, Praticien hospitalier (stephane.barbary@mac.com).


F. Dap, Professeur des Universités, praticien hospitalier.
G. Dautel, Professeur des Universités, praticien hospitalier.
Service de chirurgie plastique et reconstructrice de l’appareil locomoteur, Hôpital Jeanne d’Arc, SINCAL-Centre hospitalier universitaire de Nancy, 54201
Dommartin-lès-Toul, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Barbary S., Dap F., Dautel G. Plaies de la main. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Appareil locomoteur,
14-062-A-10, 2010.

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4 vidéos/animations

Vidéo/Animation 1
Test d'Allen. Le médecin exerce une pression au poignet avec ses deux pouces sur l'artère radiale à la gouttière du pouls et sur
l'artère ulnaire avant son passage au Guyon. Il demande au patient d'étendre les doigts puis de faire le poing à plusieurs reprises
tout en maintenant les points de compression. Puis, il demande au patient d'étendre les doigts. La main est blanche. Le médecin
lâche alors un des points de compression afin de voir la vitesse de recoloration de la main. Il renouvelle l'opération en lâchant cette
fois-ci l'autre artère pour comparer la dominance vasculaire entre l'artère radiale et ulnaire. Elle permet également de tester la
fiabilité des arcades palmaires. Cette manoeuvre peut être effectuée sur le doigt pour tester la dominance de chaque artère
digitale.
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Vidéo/Animation 2
Testing du fléchisseur profond. L'examinateur bloque la deuxième phalange et demande au patient de plier la dernière phalange,
ce qui est possible si le fléchisseur profond est en continuité. Mais ce test n'exclut pas une plaie tendineuse partielle.
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Vidéo/Animation 3
Testing du fléchisseur superficiel. L'examinateur bloque la dernière phalange de tous les autres doigts non testés et demande au
patient de plier le doigt blessé. La flexion est possible uniquement au niveau de l'interphalangienne proximale. En cas de section
complète du fléchisseur superficiel, cette flexion de P2 sur P1 est impossible. Noter une très légère flexion de l'interphalangienne
distale en fin de course sous la dépendance du fléchisseur profond.
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Vidéo/Animation 4
Testing du long fléchisseur du pouce. L'examinateur bloque la première phalange du pouce et demande au patient de plier
l'interphalangienne.
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