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Morphologie 91 (2007) 2–13

REVUE GÉNÉRALE

Variations numériques et synostoses congénitales


des os du carpe
Numerical variants and congenital fusions
of carpal bones
B. Senecaila,*, H. Perruezb, D. Colinc
a
Laboratoire d’anatomie, faculté de médecine et des sciences de la santé de Brest, 20, avenue Camille-Desmoulins, 29200
Brest, France
b
Service de radiologie, hôpital Morvan, CHU de Brest, Brest, France
c
Service de radiologie, hôpital Cavale-Blanche, CHU de Brest, Brest, France

Résumé Le nombre d’os du carpe peut être augmenté ou diminué, en rapport avec des varian-
MOTS CLÉS tes anatomiques ou d’authentiques anomalies congénitales. L’augmentation numérique est la
Carpe ; conséquence d’os surnuméraires ou de partitions osseuses. Plus de 20 os accessoires du carpe
Agénésies ; ont été décrits, mais les plus fréquents sont l’os central du carpe, l’os radial externe, l’os
Os surnuméraires ; triangulaire et l’os styloïdien. Les os surnuméraires du carpe proviennent habituellement
Os bipartites ; d’un défaut de fusion de leurs centres d’ossification. L’origine congénitale n’est cependant
Synostoses pas clairement établie pour tous ces osselets. Le scaphoïde et le lunatum peuvent être bi- ou
tripartites, et plusieurs cas de bipartition de l’hamulus de l’hamatum ont été publiés. Un
carpe constitué de seulement sept os résulte d’une absence congénitale d’un os carpien nor-
mal, principalement le scaphoïde, le lunatum et le triquetrum, ou d’une synostose entre
deux os carpiens, habituellement le lunatum et le triquetrum. Les fusions congénitales pro-
viennent de l’absence de cavitation articulaire chez l’embryon et de la chondrification de
l’interligne articulaire. Les variations numériques du carpe s’observent rarement isolément,
mais se rencontrent avec une relative fréquence en association avec des malformations com-
plexes de la main. Ces anomalies sont repérables sur des radiographies conventionnelles du
poignet, mais la TDM et l’IRM sont utiles pour faire le diagnostic différentiel entre os accessoi-
res ou bipartites et fractures récentes ou séquellaires, les synostoses devant être distinguées
des ankyloses du carpe.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Abstract The number of carpal bones may be increased or decreased by the fact of anatomical
KEYWORDS
variants or true congenital anomalies. Numerical increment arises from additional or from
Carpus; split bones. Over twenty accessory carpal bones have been described but the commonest are

* Auteurcorrespondant.
Adresse e-mail : bernard.senecail@univ-brest.fr (B. Senecail).

1286-0115/$ - see front matter © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.morpho.2007.02.001
Variations numériques et synostoses congénitales des os du carpe 3

Congenital absence; the os centrale carpi, the os radiale externum, the triangular bone and the styloideum bone.
Accessory bones; Additional carpal bones usually result from a failure of fusion of their ossification centers. A
Bipartite bones; congenital origin is not clearly established for all these ossicles. The scaphoid and lunate may
Carpal fusions split into two or three bones and several cases of bipartite hamulus of the hamatum have
been reported. A carpus with only seven bones results from the congenital absence of a nor-
mal bone, which mainly affects the scaphoid, lunate and triquetrum, or from a synostosis
between two carpal bones, usually the lunate and triquetrum. Congenital fusions originate
from an absence of joint cavitation into the embryo and chondrification of the joint inter-
zone. Numerical carpal variants are uncommon as independent entities but occur with a rela-
tive high frequency in association with complex malformations of the hand. These anomalies
are detectable on plain radiographs of the wrist, but CT-scan and MR-Imaging are useful to dif-
ferentiate bipartite and accessory bones from carpal fractures or posttraumatic injuries, car-
pal fusions having to be distinguished from bony ankylosis.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Introduction Partition des os du carpe

Le carpe est normalement constitué de huit pièces osseuses Scaphoïde bipartite


réparties en deux rangées : le scaphoïde, le lunatum, le tri-
quetrum et le pisiforme constituent la rangée proximale, C’est la bipartition la plus connue et la mieux décrite, dans
tandis que la rangée distale est formée par l’os trapèze, laquelle le scaphoïde apparaît sous la forme de deux frag-
le trapézoïde, le capitatum et l’hamatum. ments distincts, l’un proximal et l’autre distal ; c’est une
En fait, le nombre de pièces osseuses entrant dans anomalie rare, mais sa fréquence exacte n’est pas mention-
née dans la littérature [1]. Elle est, en revanche, fréquem-
l’édification du massif carpien n’est pas fixe : on sait depuis
ment retrouvée dans certains syndromes congénitaux
le XIXe siècle [1–8] qu’une augmentation numérique des os
comme celui de Holt-Oram [14].
du carpe peut résulter d’une partition des os constitutifs ou
de la présence d’os accessoires ou surnuméraires. À Cette anomalie serait la conséquence d’un défaut de
fusion des ébauches embryonnaires mésenchymateuses au
l’inverse, certains os peuvent faire défaut, soit complète-
stade cartilagineux [15], mais cette pathogénie a longtemps
ment, réalisant une agénésie, soit partiellement, en étant
été controversée et l’entité de scaphoïde bipartite a même
hypoplasiques. Les synostoses entre deux ou plusieurs os du
été remise en question par certains auteurs [15,16] qui
carpe peuvent quant à elles être assimilées à des pseudo-
affirment qu’il s’agit d’une anomalie d’origine post-
réductions numériques.
traumatique méconnue et non congénitale : en effet, ils
L’ensemble de ces variations du carpe d’origine cong- n’ont jamais observé, dans leurs séries, de développement
énitale peut se rencontrer soit isolément, soit dans le bipartite complet du scaphoïde sur des coupes anatomiques
cadre d’un syndrome malformatif général ou d’une maladie de fœtus, puis sur des radiographies de poignets d’enfants
génétique. jusqu’à maturation osseuse complète. Pourtant, l’existence
Leur découverte est souvent fortuite, à la suite d’un de noyaux d’ossification multiples est reconnue pour le sca-
examen radiologique et il importe de connaître leur expres- phoïde [17–19] et plusieurs publications [14,20] rapportent
sion en imagerie pour savoir les reconnaître. Certaines des observations d’enfants présentant deux noyaux d’ossifi-
d’entre elles posent un authentique problème diagnostique cation qui persistent sous la forme d’un scaphoïde bipartite
lorsqu’elles sont observées dans un contexte algique ou à l’issue de la maturation osseuse.
traumatique et il n’est pas évident de leur imputer une Cinq critères diagnostiques sont habituellement retenus
éventuelle symptomatologie clinique. [21] :
La scanographie et l’IRM s’avèrent des auxiliaires pré-
cieux pour en faire le diagnostic et sont à l’origine d’un ● bilatéralité de l’anomalie ;
regain d’intérêt pour leur connaissance, comme en témoi- ● absence d’antécédent traumatique ;
gnent de nombreuses publications contemporaines [9–12]. ● taille et densité identique de chaque fragment ;
Nous nous proposons de recenser ces variations numériques ● fragments de forme ronde et bords réguliers ;
sans prétendre à l’exhaustivité, à partir d’une revue géné-
● pas de signes de dégénérescence entre les deux frag-
rale de la littérature anatomique, clinique et radiologique ments.
publiée sur ce sujet, en envisageant pour chacune de ces
variations leur pathogénie, ainsi que les problèmes clini-
ques et radiologiques qu’elles sont susceptibles de poser. D’autres critères complémentaires sont mentionnés dans
Nous n’aborderons pas les variantes morphologiques des os la littérature : absence de symptomatologie clinique [15],
du carpe, comme le lunatum de type II, renvoyant le lec- hauteur normale du carpe vérifiant l’absence de collapsus
teur à une publication récente [13]. intracarpien [15], présence de cartilage entre les deux frag-
4 B. Senecail et al.

ments, en général prouvée par la réalisation d’une IRM [15, dent, l’IRM prend toute son importance, permettant de
20]. visualiser le cartilage entre les deux fragments osseux en
Le diagnostic radiologique du scaphoïde bipartite peut cas de scaphoïde bipartite, tandis que la fibrose occupera
être porté sur la radiographie du poignet avant la fin de l’espace entre les deux fragments en cas de pseudarthrose :
l’ossification du carpe : en effet chez l’enfant, le noyau en effet, le principal diagnostic différentiel est représenté
d’ossification du scaphoïde apparaît vers l’âge de cinq à par les pseudarthroses post-traumatiques ou sur fracture de
six ans, plus précocement chez la fille que chez le garçon fatigue [15,22]. Les séquences pondérées T2 sont les plus
informatives : la fibrose se présente sous la forme d’un
et il est situé au niveau du tiers moyen du futur os, à égale
hypersignal localisé dans le foyer de fracture, alors que le
distance entre le lunatum et le trapèze : lorsqu’il existe un
cartilage d’encroûtement articulaire apparaît le plus sou-
scaphoïde bipartite, le premier noyau d’ossification à appa-
vent en hyposignal en T1 et T2, et présente la même épais-
raître est situé au niveau du pôle distal, celui du pôle proxi-
seur qu’au niveau des autres interlignes intracarpiens. De
mal s’ossifiant secondairement [14,20].
plus, l’IRM permet de s’assurer de l’absence de signes
Chez l’adulte, après réalisation de radiographies stan- d’ostéonécrose par un signal identique des deux noyaux
dard (Fig. 1a) et en l’absence de contexte traumatique évi- osseux [15]. Quand l’IRM n’est pas disponible, une tomo-
densitométrie éventuellement comparative des scaphoïdes
permet une analyse fine des corticales osseuses, apportant
ainsi des arguments diagnostiques précis (Fig. 1b). Une fois
le diagnostic établi avec certitude, la prise en charge
consiste en une simple surveillance clinicoradiologique
pour s’assurer de l’absence d’évolution arthrosique [15].
Le scaphoïde bipartite est en général asymptomatique,
mais peut être associé à une ostéoarthrite radiocarpienne
[23].

Lunatum bipartite

Plusieurs descriptions anatomiques de bipartition du luna-


tum ont été faites, notamment par Grüber [4]. Les descrip-
tions cliniques sont plus tardives [24] et relativement rares
comme l’atteste une revue de la littérature réalisée en
1983 par Schmitt [25] à l’occasion d’un cas découvert clini-
quement. Récemment, un auteur japonais [26] a rapporté
un cas de lunatum bipartite bilatéral découvert sur des
radiographies standard lors d’un traumatisme de l’extré-
mité distale du radius et confirmé par l’exploration bilaté-
rale des poignets en TDM et IRM : les lunatums sont apparus
sous la forme de deux fragments, palmaire et dorsal, symé-
triques, à contours réguliers et corticalisés, bien alignés
dans les plans axial et sagittal ; il n’a pas été observé
d’instabilité intracarpienne ni de douleur ; la TDM ne mon-
trait pas de remaniement dégénératif et l’IRM n’a pas mis
en évidence d’anomalie de signal intra- ou périosseux :
l’auteur a donc retenu les mêmes critères diagnostiques
que pour le scaphoïde bipartite. La TDM et l’IRM ont permis
d’éliminer le principal diagnostic différentiel, à savoir la
fracture du lunatum ou sa pseudarthrose post-
traumatique.

Hamatum bipartite

Les cas rapportés concernent en fait des bipartitions de


Figure 1 Découverte d’un scaphoïde bipartite sur une radio- l’hamulus que l’on peut expliquer par l’évolution pour leur
graphie de face du poignet (a), confirmée en TDM (b) : à noter propre compte du ou des noyaux d’ossification de cette
le contour corticalisé et régulier des deux parties de l’os et la partie.
hauteur normale du carpe, à la différence d’une pseudarthrose Pierre-Jerome et Roug [11] ont décrit un cas d’hamulus
du scaphoïde. bipartite bilatéral découvert fortuitement dans une série
Figure 1 Bipartite scaphoid detected on a radiographic front de patients asymptomatiques chez qui, une IRM a été réali-
projection of the wrist (a), and proved with CT-scan (b): note sée pour étudier le canal carpien : des coupes axiales de
the regular cortical outline of the two bony parts and the nor- 4 mm d’épaisseur, pondérées T1, étagées de l’interligne
mal length of the carpus unlike in scaphoid pseudarthrosis. radiocarpienne jusqu’à la base des métacarpiens sur les
Variations numériques et synostoses congénitales des os du carpe 5

deux poignets, ont permis d’affirmer ce diagnostic sur les Os accessoires


critères déjà mentionnés des os bipartites, en particulier
la présence d’un tissu fibrocartilagineux hypo-intense
Plus de 20 os accessoires ont été décrits [31], la plupart dès
entre les deux fragments. Deux cas de syndrome du canal
le XIXe siècle ou au début du XXe siècle par Pfitzner [32],
ulnaire (ou syndrome canalaire de la loge de Guyon) ont été
selon Paturet [33] qui les a colligés (Fig. 2). L’os central
décrits chez un patient présentant un hamulus bipartite
du carpe, l’os radial externe, l’os triangulaire et l’os styloï-
[27,28].
deum seraient les plus fréquemment observés, les autres
Le diagnostic différentiel est représenté par la fracture
étant vraiment exceptionnels. Ils résulteraient le plus sou-
bilatérale des hamulus avec une histoire clinique différente
vent d’une absence de fusion de deux centres d’ossification
et souvent une bascule ulnaire de 5 à 10° du fragment
d’un même os carpien, mais l’origine congénitale de cer-
osseux fracturé.
tains osselets est discutée, l’hypothèse d’une étiologie
acquise par ossification d’une lésion dégénérative post-
Autres partitions des os du carpe traumatique étant invoquée : en fait, l’os central du carpe
et l’os triangulaire sont les seuls qui soient définitivement
Nous n’avons pas retrouvé dans la littérature d’autres et unanimement considérés comme congénitaux.
descriptions d’os carpiens bipartites en dehors d’un os capi-
tatum bipartitum rapporté par Ross [29] et d’un cas discuté
Os central du carpe
de trapèze bipartite [30] dont le diagnostic différentiel
avec un os surnuméraire a été envisagé. La présence d’un
deuxième triquetrum a bien été évoquée [31], mais il Sa fréquence n’est que relative puisqu’il n’a été retrouvé
s’agissait en fait d’un os triangulaire dont la description par Grüber que 22 fois lors de l’examen de 5292 carpes
sera envisagée au chapitre suivant. [3]. Il siège à la face dorsale du massif carpien, interposé
En revanche, il semblerait que la partition des os du entre le scaphoïde, le capitatum et le trapézoïde. Il peut
carpe ne se limite pas à la duplication puisque deux cas être partiellement uni au scaphoïde [34].
d’os naviculaire tripartite ont été rapportés [2,8], ainsi Cet os existe normalement chez l’embryon et le fœtus
qu’un cas de lunatum tripartite [4]. [19], provenant du développement d’un point d’ossification

Figure 2 Schéma montrant différents os surnuméraires du carpe : en vue ventrale (a) et dorsale (b) ; en partie d’après Paturet
[33] et complété. 1) Os centrale carpi ; 2) os radial externe ; 3) os triangulaire ; 4) epipyramis ; 5) epilunatum ; 6) os styloïdien ;
7) triquetrum secundarium ; 8) paratrapezium ; 9) osselet de Vésale ; 10) capitatum secundarium ; 11) os ulnaire externe ; 12)
pretrapezium ; 13) subcapitatum ; 14) ossiculum de Grüber ; 15) hamuli proprium ; 16) ulnostyloïdeum ; 17) hypolunatum ; 18) os
paranaviculaire.
Figure 2 Diagram depicting varied accessory carpal bones: palmar view (a) and dorsal view (b); partly from Paturet [33] and
improved.
6 B. Senecail et al.

particulier qui se soude habituellement vers la fin du d’une douleur du poignet [46], en particulier en cas de
deuxième ou du troisième mois de la vie intra-utérine lésion traumatique [47].
avec le radial du carpe pour former le scaphoïde. Il se ren- L’os ulnostyloïdeum ne doit pas être confondu avec le
contre aussi de façon à peu près constante dans la classe précédent : il a été observé en regard du processus styloïde
des mammifères, mais fait en règle défaut chez l’Homme, de l’ulna et résulterait de l’évolution pour son propre
le gorille et le chimpanzé. La traduction de son incorpora- compte du noyau d’ossification dont provient cette partie
tion au scaphoïde serait représentée par le tubercule sail- de l’ulna.
lant qui peut s’observer sur le bord dorsomédial de certains L’epitriquetrum ou epipyramis a été observé à la face
scaphoïdes ou par l’incisure portée par ce bord qui leur dorsale du carpe, interposé entre le triquetrum, le lunatum
confère une forme en biscuit. La possibilité de persistance et l’hamatum [48,49].
d’un deuxième, voire d’un troisième os central a même été L’hypotriquetrum se rencontre entre les mêmes os, mais
évoquée [5]. à la face palmaire [48].
L’aspect radiologique de l’os central du carpe peut simu- L’epilunatum peut se rencontrer aussi à la face dorsale
ler une fracture du scaphoïde et un examen TDM dans le du carpe, entre le scaphoïde, le lunatum et le capitatum ; il
plan sagittal s’avérer nécessaire pour éviter la confusion est facilement identifiable sur une coupe TDM sagittale pas-
[35]. sant par le lunatum (Fig. 3).
Une observation bilatérale d’os central du carpe a mis L’hypolunatum siège entre les mêmes os, mais à la face
en évidence le rôle de l’IRM avec injection de gadolinium la face palmaire : une observation bilatérale de cet ossicule
pour affirmer une ostéonécrose avasculaire d’un des deux a été rapportée en 1975, associée à une synostose scapho-
ossicules surnuméraires [9]. trapézienne [50].
L’osselet de Vésale du carpe est situé au bord médial du
Os radial externe carpe, adjacent au cinquième métacarpien et à
l’hamatum ; décrit pour la première fois par Vésale [51]
C’est un osselet surnuméraire qui occupe le bord latéral du au XVIe siècle, il a été signalé également par Grüber ; sa
carpe, situé en regard de l’extrémité latérale du tubercule fréquence approximative serait de 0,1 % [31].
du scaphoïde. Il peut s’encastrer entre le scaphoïde et le L’ossiculum de Grüber, quant à lui, est un osselet acces-
trapèze [36,37]. soire que l’on peut rencontrer à la face palmaire du carpe
Il correspond à un os sésamoïde développé dans le ten- entre le capitatum, l’hamatum et les troisième et qua-
don du muscle long abducteur du pouce qui est présent trième métacarpiens.
chez les primates et qui s’articule avec ces deux os [38].

Os intermédiaire du carpe ou de l’avant-bras, ou os


triangulaire

Il s’agit d’un osselet de forme triangulaire, aplati dans le


sens proximodistal que l’on peut rencontrer entre l’extré-
mité distale de l’ulna et le triquetrum [39] ; il fait corps
avec le ligament triangulaire de l’articulation du poignet.
Il se forme à partir d’une ébauche cartilagineuse qui dispa-
raît normalement à la fin du troisième mois de la vie intra-
utérine [32]. Il est en règle asymptomatique, mais Akpinar
et al. [40] décrivent une observation de poignet douloureux
en rapport avec un os triangulaire.
L’os styloïdeum ou styloïdien est un osselet surnumé-
raire situé à la face dorsale du carpe, entre le trapézoïde,
le capitatum, les deuxième et troisième métacarpiens ; il
apparaît rarement comme un ossicule complètement isolé
(2 % des cas) ; le plus souvent, il est fusionné partiellement
à la base du deuxième ou troisième métacarpien (94 %), au
capitatum (3,5 %), ou au trapézoïde (0,5 %) [41,42]. Sa fré-
quence est actuellement évaluée à 1 à 3 % de la population
générale [43]. On le retrouve dans 12,5 % des cas de carpe
bossu [41,42], particularité anatomique qui consiste en une
déformation de la face dorsale du carpe, plus précisément
en une saillie de consistance osseuse développée à hauteur Figure 3 Arthroscanner du poignet, reconstruction en coupe
de l’articulation carpométacarpienne du deuxième ou troi- sagittale passant par l’extrémité distale du radius et le luna-
sième rayon [44] et qui se manifeste par un simple aspect tum, et montrant un osselet surnuméraire appelé epilunatum.
inesthétique, ou des douleurs modérées entraînant une Figure 3 Computed Tomography arthrography of the wrist,
gêne fonctionnelle, voire une diminution de la mobilité du sagittal plane through the distal extremity of the radius and
poignet [45]. L’os styloïdien peut lui-même être à l’origine lunatum showing an additional bone called epilunatum.
Variations numériques et synostoses congénitales des os du carpe 7

L’os subcapitatum se rencontre aussi à la face palmaire Agénésie ou hypoplasie des os du carpe
de l’interligne carpométacarpien et de l’hamatum, entre
cet os et la base des deuxième et troisième métacarpiens.
Agénésie et hypoplasie du scaphoïde carpien
L’os hamuli proprium siège également à la face palmaire
du carpe, plus précisément de l’hamatum : en fait, il tient
lieu et place de la partie correspondant au bord libre du L’agénésie ou aplasie du scaphoïde correspond à une
processus unciforme de l’hamatum [33]. Quand il n’est pré- absence congénitale complète de l’os, l’hypoplasie à son
sent que d’un seul côté, il risque d’être confondu avec une développement incomplet. C’est une anomalie très rare
fracture du crochet de l’hamatum [52]. Il peut aussi être lorsqu’elle est isolée : cinq observations retrouvées dans la
symptomatique [53]. littérature [59–61]. En revanche, elle est beaucoup plus fré-
Un os capitatum accessoire a été décrit dans un tableau quente dans les syndromes malformatifs [21,62], en parti-
de carpe bossu [54]. culier ceux qui s’accompagnent d’un défaut de développe-
ment du rayon radial, allant de l’absence totale de pouce à
Le paratrapezium est situé à la face latérale du trapèze,
la simple hypoplasie du premier métacarpien. Elle entre
au niveau de l’interligne articulaire trapézométacarpien et
dans le cadre des agénésies segmentaires partielles de la
participant à sa constitution.
classification de Swanson [63].
Le trapezium secundarium est localisé à la face dorsale
Davison [64] a proposé, en 1962, une classification des
du carpe, entre les os trapèze et trapézoïde et la base du
hypoplasies du scaphoïde et des anomalies associées du
deuxième métacarpien.
rayon radial ; elle comprend six types, du pouce hypopla-
Un os pretrapezium a été décrit à la face palmaire du
sique (type 1) à la main à quatre doigts (type 6). Aucun de
trapèze, près de l’interligne articulaire avec le premier
ces types ne peut s’appliquer aux hypoplasies isolées du
métacarpien.
scaphoïde dans lesquelles le pouce est de taille normale.
L’existence d’un os epitrapezium est discutée : il pour-
Les anomalies radiologiques décrites sont le plus souvent
rait s’agir d’une calcification d’une bourse séreuse ou d’un
bilatérales [61,65], mais asymétriques avec une absence
tendon.
totale de scaphoïde d’un côté, et de l’autre un scaphoïde
Citons encore la possible existence d’un os paranavicu-
hypoplasique. Elles s’accompagnent d’un collapsus carpien
laire, entre le scaphoïde et le radius, d’un trapézoïde
avec diminution de la hauteur du carpe, position adaptative
secondaire, d’un os ulnaire externe, contre le bord médial
du lunatum et du capitatum. Le lunatum est triangulaire et
et la face palmaire du triquetrum, dont l’origine congénit-
basculé en dorsiflexion. Le capitatum présente une inclinai-
ale n’est pas certaine.
son radiale et dorsale, et s’articule avec le radius [59–61].
Le diagnostic d’os accessoire du carpe est en général Le processus styloïde du radius apparaît en général
porté sur les radiographies conventionnelles du poignet, émoussé, voire hypoplasique, tandis que la fossette luna-
mais elles ne suffisent pas toujours à faire la distinction rienne est correctement constituée [59,61]. En IRM, le sca-
entre un ossicule accessoire et un fragment osseux détaché phoïde est remplacé par un tissu fibroligamentaire tendu
d’un os carpien à la suite d’une fracture ; le scanner en entre le trapèze et trapézoïde d’un côté, le lunatum et le
coupes fines avec reconstructions dans le plan sagittal triquetrum de l’autre. Le cartilage est absent dans la fos-
peut s’avérer utile pour localiser l’osselet à la face pal- sette scaphoïdienne ; en revanche, il est normal dans la fos-
maire ou dorsale, et l’identifier formellement ; il est sette lunarienne [59].
indiqué en cas de doute avec une pathologie acquise, parti-
Un cas rapporté est décrit associé à une dysplasie du tra-
culièrement lorsqu’il existe une symptomatologie et qu’un
pèze avec pour conséquence, des lésions dégénératives à
geste chirurgical est envisagé ; il procure une étude anato-
type de rhizarthrose [59]. En revanche, les différents
mique plus précise des rapports avec les os du carpe, éta-
auteurs ne décrivent pas de remaniement dégénératif pré-
blit la nature de la protubérance observée [43] et permet
coce en cas d’aplasie isolée du scaphoïde [59,60].
d’écarter certains autres diagnostics différentiels comme
Une association avec un syndrome du canal carpien est
un ostéome ostéoïde, une tumeur osseuse [41], des séquel-
possible [66].
les post-traumatiques [55]. Mellado et al. [56] insistent sur
les capacités potentielles de l’IRM dans le cadre des os
accessoires du carpe, mais en pratique cette technique est Aplasie du lunatum
rarement utilisée dans cette indication, sauf en cas de
doute diagnostique dans un contexte tumoral osseux ou Un cas d’hypoplasie bilatérale et asymétrique du lunatum
des parties molles. A contrario, sur les documents d’image- est rapporté dans la littérature, et présenté comme un
rie moderne, qu’il s’agisse de la TDM ou de l’IRM, la pré- défaut d’ossification [67] : le patient concerné ne présente
sence d’ossicules surnuméraires peut conduire à des inter- pas de troubles fonctionnels intracarpiens ; l’arthrographie
prétations erronées du fait d’une moins grande réalisée n’a pas montré de fuite du produit de contraste du
familiarisation avec l’imagerie moderne de ces osselets compartiment radiocarpien vers le compartiment médio-
qu’en radiologie classique. Lawson [57,58] souligne l’inté- carpien. Un autre cas plus récent concerne une absence
rêt diagnostique de la scintigraphie osseuse en cas d’os sur- congénitale unilatérale du lunatum associée à une agénésie
numéraires chez des patients symptomatiques : une scinti- du scaphoïde du même côté découverte chez un patient
graphie osseuse normale exclurait la responsabilité d’un os porteur de plusieurs foyers d’ostéoarthrite [68]. L’absence
carpien accessoire trouvé à la radiographie en cas de symp- complète du lunatum, comme celle du scaphoïde, est évi-
tomatologie douloureuse ; sa valeur négative est donc très dente sur une simple radiographie de face du poignet
contributive. (Fig. 4).
8 B. Senecail et al.

Une relative hypoplasie des os du carpe peut avoir


comme corollaire une augmentation de la largeur des inter-
valles articulaires du carpe, aboutissant à la formation
d’espaces intercarpiens [31,75] ; le plus intéressant à
connaître est l’espace intercarpien médial (de Destot) : il
s’agit d’un intervalle de largeur inhabituelle et variable
compris entre le lunatum, le triquetrum, le capitatum et
l’hamatum qui a été décrit pour la première fois par Bryce
[76] sur une radiographie de sa propre main quelques mois
seulement après la découverte des rayons X ; dans cette
disposition, l’extrémité de l’hamatum n’entre pas en
contact avec le lunatum, ce qui entraîne la constitution
d’un espace triangulaire entre cet os et le triquetrum. Par
analogie avec le précédent, un espace intercarpien latéral
peut aussi se rencontrer entre le scaphoïde, le capitatum et
le trapézoïde. L’aspect radiologique de ces espaces est
intéressant à connaître pour le diagnostic différentiel avec
les dislocations carpiennes [31].
Figure 4 Radiographie conventionnelle de face du poignet
montrant l’absence de lunatum. Synostose des os du carpe
Figure 4 Absence of the lunatum bone demonstrated by a
plain front radiograph of the wrist.
Il s’agit de la fusion ou soudure de deux ou plusieurs os du
Agénésie du triquetrum carpe [77–80]. Les synostoses des os du carpe sont le plus
souvent isolées, mais entrent parfois dans des syndromes
Un cas d’absence congénitale du triquetrum a été décrit malformatifs congénitaux : syndrome de Holt-Oram, arthro-
[69] chez un homme d’âge moyen se plaignant de douleur grypose, syndrome otopalatodigital, syndrome de Turner,
syndrome d’alcoolisme fœtal [81]. La première description
et de faiblesse du poignet ; l’étiologie invoquée serait un
anatomique, dans la littérature, daterait de 1779 par San-
défaut de chondrification ou d’ossification à la période
difort [6], mais le cas le plus ancien a été décrit en 1989 sur
embryonnaire. Un autre cas, cette fois asymptomatique et
des ossements humains néandertaliens de La Ferrassie II en
de découverte fortuite, a été plus récemment rapporté
Dordogne [82]. Les synostoses isolées sont rencontrées chez
[70].
0,1 à 2 % de la population générale [77]. Il existe des dis-
cordances sur le sex-ratio : elles seraient plus fréquentes
Aplasie de l’hamulus de l’hamatum chez l’homme pour certains auteurs [17,77,79,83] alors
que d’autres [84–86] signalent une prédominance de cas
Plusieurs cas d’absence unilatérale ou bilatérale des hamuli féminins ; Julie et al. [87] font remarquer le biais de recru-
sont décrits [10,71]. Deux des cas relatés dans la littérature tement que constituent les découvertes fortuites sur des
sont des découvertes fortuites sur des coupes axiales d’IRM. radiographies réalisées pour traumatismes, car ces derniers
Il n’a pas été retrouvé d’os accessoire type hamuli proprium sont plus fréquents dans le sexe masculin. Les populations
à la place de l’hamulus manquant. La corrélation clinicora- noires sont plus touchées : (10 % pour Chevrot [77], 8,8 %
diologique n’a pas été réalisée, en particulier à la recher- pour Sy et al. [79]). Les fusions carpiennes sont souvent
che de syndrome du canal carpien ou du canal ulnaire (de bilatérales (50 % pour Delanay et Eswar [78], 60 % pour
Guyon) associé. Julie [87] et Weinzweig et al. [85]) et symétriques ; les for-
mes isolées touchent en général les os d’une même rangée
(type longitudinal), tandis que, dans les syndromes congé-
Autres cas d’agénésie
nitaux, les os intéressés peuvent être de rangées différen-
tes (type transversal) ; les synostoses massives des os du
Il est mentionné un cas d’agénésie de la première rangée carpe sont souvent familiales, dans le cadre de maladies
des os du carpe, sans adactylie, mais dans un contexte de congénitales.
dysplasie polyépiphysaire [72], ainsi qu’un cas d’absence Plusieurs hypothèses pathogéniques sont formulées avec
congénitale du scaphoïde et du trapèze associés à une un certain consensus pour un défaut de séparation des
hypoplasie du lunatum et à l’absence congénitale de radius ébauches cartilagineuses du carpe au cours de la quatrième
observé chez un jeune garçon de neuf ans [73]. à la huitième semaine de vie in utero [77–80,88] ; le terme
Un autre cas d’absence congénitale de plusieurs os du de fusion est donc impropre, mais il reste le plus communé-
carpe concerne une femme de 38 ans : le scaphoïde, le ment employé [17]. Ce défaut de séparation survient, soit
lunatum et le triquetrum étaient complètement absents par absence de formation de l’interzone entre deux os,
tandis que la rangée distale du carpe était massivement aboutissant à une ébauche cartilagineuse unique, soit par
fusionnée ; cette anomalie serait imputable d’après absence du processus de cavitation articulaire et chondrifi-
l’auteur qui l’a rapportée [74] à une erreur de l’embryoge- cation de l’interligne ; c’est ce dernier processus qui sur-
nèse ayant exclusivement touché la portion du blastème vient physiologiquement entre le scaphoïde et l’os central
autopodique qui donne formation au carpe. du carpe durant l’embryogenèse [19]. D’autres hypothèses
Variations numériques et synostoses congénitales des os du carpe 9

plus anciennes évoquaient le rôle de « pont » au stade car- ● le type II caractérise une forme complète avec incisure
tilagineux d’os surnuméraires comme l’os epipyramis [17] plus ou moins profonde, proximale et/ou distale (pont
ou la destruction du cartilage articulaire durant le proces- osseux proximal avec encoche distale le plus souvent) ;
sus d’ossification pour expliquer les synostoses incomplè- ● le type III est réalisé par une fusion complète sans
tes. Une étiopathogénie spécifique de la synostose pisoha- incisure ;
matum a été envisagée [89] ; elle résulterait non pas d’un ● le type IV concerne une fusion complète associée à
défaut de segmentation cartilagineuse lors du développe- d’autre(s) anomalie(s) congénitale(s) du carpe.Dans la
ment embryonnaire, mais d’une métaplasie osseuse du liga- série de Sy et al. [79], la forme la plus fréquente des synos-
ment pisohamatum ou d’une calcification de l’insertion du toses lunatotriquétrales est de type III. Le type I est rare et
fléchisseur ulnaire du carpe. de diagnostic souvent contestable du fait de sa présenta-
D’un point de vue phylogénétique, la coalition des os du tion similaire à une pseudarthrose post-traumatique sur le-
carpe peut être considérée comme la persistance d’une s radiographies standard. L’étude de Metz et al. [92] dém-
adaptation primitive [90] ou représenter un progrès vers la ontre que chez les patients présentant une synostose
spécialisation de la main : ainsi, la synostose lunotriqué- lunatotriquétrale, on peut observer une diastasis scapholu-
trale serait une étape de l’évolution progressive des pre- naire sans signification pathologique, c’est-à-dire sans lés-
miers vertébrés vers une fusion des os du carpe, conférant ion associée du ligament scapholunaire prouvée par l’arth-
à la colonne ulnaire une stabilité supplémentaire, vis-à-vis rographie ou l’arthroscopie ; il s’agirait d’une adaptation
d’une colonne du pouce de plus en plus mobile. physiologique de la première rangée du carpe à la synos-
La synostose lunatotriquétrale ou lunotriquétrale est la tose.
variété la plus fréquente et le terme d’os lunatotriquetrum
[48,91] est parfois employé pour désigner le bloc résultant
de la coalition entre les deux os : ce concept implique un La synostose capitatohamatum est la deuxième variété
carpe réduit à sept pièces osseuses. en fréquence. Hosalkar et al. [83] présentent un cas asymp-
En 1952, est publiée la classification radiologique de tomatique de synostose capitatohamatum bilatérale et iso-
Minnaar [90] à partir d’une série de 36 cas, comportant lée.
quatre types dont trois diffèrent par l’aspect radiologique D’autres variétés de synostoses carpiennes ont été
de la synostose (Fig. 6a) : décrites : scapholunaire, capitatotrapézoïdienne, trapézo-
trapézoïdienne pour les formes longitudinales ; scaphotra-
● le type I est une forme incomplète avec pseudarthrose pézienne, pisohamatum pour les formes transversales. La
(souvent proximale) ou synchondrose, les berges osseu- classification de Minnaar peut s’appliquer à ces différentes
ses en contact présentant des remaniements sclérogéo- formes cliniques (Fig. 5), mais plus récemment, une nou-
diques et ayant un aspect irrégulier ; velle classification a été proposée par Singh et al. [93] qui
tiennent compte de plusieurs paramètres : conservation ou
non de la morphologie originelle des os fusionnés, situation
palmaire ou dorsale, proximale ou distale, intermédiaire ou
complète de la zone de fusion, avec individualisation de
deux types particuliers : la fusion « apparente » lorsque la
radiologie met en évidence la persistance d’un intervalle
articulaire central et la fusion « non osseuse » réalisée par
un pont cartilagineux.
Barnes et al. [94] exposent le cas de jumeaux homozygo-
tes présentant une synostose scaphotrapézienne bilatérale
et de découverte fortuite. Mortier et Kuhlmann [84] décri-
vent des synostoses carpiennes congénitales étendues de
type lunatotriquétrocapitatohamatum ou radioscapholu-
naire pour lesquelles la mobilité du carpe est limitée. Tun-
cay et al. [80] rapportent un cas de synostose carpienne
complète associée à une synostose carpométacarpienne
chez un homme indemne de contexte malformatif person-
nel ou familial.
Les synostoses isolées n’ont la plupart du temps pas
d’expression clinique et rendent compte de la synergie
fonctionnelle des os du carpe d’une même rangée et de
leur mobilité adaptative, mais plusieurs auteurs font état
de synostoses symptomatiques : Gross et al. [95] rapportent
Figure 5 Schéma des différentes fusions intercarpiennes : les huit cas de synostoses lunatotriquétrales incomplètes et
synostoses lunatotriquétrale (1) et capitatohamatale (2) sont symptomatiques à type de douleurs chroniques du côté
les plus fréquentes. dominant, tandis que les anomalies lunatotriquétrales sont
Figure 5 Diagram of the varied intercarpal fusions: lunatotri- bilatérales ; ils insistent sur la moindre tolérance de ces
quetral synostosis (1) and capitohamatum synostosis (2) are patients aux contraintes mécaniques répétées par prédispo-
most frequent. sition à des remaniements dégénératifs plus précoces. Les
10 B. Senecail et al.

Figure 6 a : schéma montrant les trois types radiologiques de synostose lunatotriquétrale selon la classification de Minnaar
[90] ; b : radiographie de face du poignet montrant une synostose lunatotriquétrale de type II selon Minnaar ; c : coupe TDM coro-
nale du poignet montrant une synostose lunatotriquétrale de type I selon Minnaar.
Figure 6 a: diagram depicting the three radiologic variants of lunatotriquetral synostosis classified by Minnaar [90]; b: front
radiograph of the wrist showing a lunatotriquetral type II synostosis according to Minnaar; c: CT of the wrist in the coronal plane
demonstrating a lunatotriquetral type I synostosis according to Minnaar.

lésions dégénératives affectent la portion proximale de d’une ténosynovite simulant une maladie de De Quervain.
l’interligne, siège de la fusion incomplète, mais épargnent Smith-Hoeffer et Szabo [98] soulignent le rôle diagnostique
la portion distale où le cartilage s’est normalement de la scintigraphie osseuse dans le cas d’une synostose sca-
développé : cette topographie permet de faire le diagnostic photrapézienne chez un jeune patient se plaignant de dou-
différentiel avec des lésions d’arthrite qui atteindraient leur, gonflement et raideur du poignet après sollicitation
alors tout. répétée. Robert et Shoofs [89] rapportent un cas de synos-
Kuhlmann et al. [96] présentent l’observation d’un tose pisohamatum type I responsable de douleurs et dont
homme présentant des douleurs chroniques du poignet, l’exérèse de la synchondrose a permis la disparition de la
dans un contexte d’hypersollicitation professionnelle, avec symptomatologie.
découverte à la radiographie d’une synostose lunotriqué- Ces auteurs mettent donc en évidence le rôle favorisant
trale complète, d’une pseudarthrose de l’hamulus et de certaines synostoses, considérées classiquement comme
d’une instabilité du carpe ; les auteurs expliquent le reten- asymptomatiques et de découverte fortuite, dans la surve-
tissement de la synostose sur la biomécanique carpienne et, nue de douleurs chroniques du poignet, en particulier chez
notamment, l’augmentation des contraintes sur le ligament le sujet jeune, et dans l’apparition de remaniements dégé-
radiotriquétral dorsal. Kaneko et al. [97] exposent un cas nératifs précoces pour les formes incomplètes. Ainsi, les
de synostose scaphotrapézienne de type I responsable patients présentant des synostoses de type I deviennent
Variations numériques et synostoses congénitales des os du carpe 11

généralement symptomatiques entre 25 et 40 ans [86], par- [12] Timins ME. Osseous anatomic variants of the wrist: findings on
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activité manuelle plus importante. Les mécanismes physio- [13] Dharap AS, Al-Hashimi H, Kassab S, Abu-Hijleh MF. The hamate
pathologiques de la dégénérescence précoce au sein de la facet of the lunate: a radiographic study in an Arab popula-
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synchondrose sont mal connus ; ils surviennent sur un carti-
[14] Tate DE, Gupta A, Kleinert HE. Bipartite scaphoid with proxi-
lage « inadéquat » [95,86].
mal pole osteonecrosis in a patient with Holt-Oram syndrome.
Le diagnostic de synostose carpienne est radiologique : J Hand Surg 2000;25B(1):112–4.
c’est en général une découverte fortuite sur un cliché stan- [15] Dubrana F, Le Nen D, Hu W, Poureyron Y, Pazart F, Lefevre C.
dard de face du poignet (Fig. 6) réalisé pour un autre motif Scaphoïde carpien bipartite bilatéral : affection congénitale
[77–79,84]. Chez l’enfant, il n’est possible qu’après ossifi- ou pseudarthrose méconnue ? Rev Chir Orthop 1999;85:503–6.
cation du carpe. La TDM permet d’apprécier le caractère [16] Louis D, Calhoun T, Garn S. Congenital bipartite scaphoid:
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[86] présentent une série de neuf patients, soit 12 synosto- [18] Pozanski A. In: The hand in radiologic diagnosis. Philadelphia:
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ses lunatotriquétrales de type I, ayant bénéficié des techni-
[19] Tardif B, Duparc F, Muller JM, Freger P. Embryologie des os du
ques modernes d’imagerie (TDM et IRM) en préopératoire et
carpe humain (cartilage triangulaire, os central du carpe,
de coupes TDM pour contrôler l’efficacité du traitement ; morphogenèse du scaphoïde). Chir Main 1998;17:266–76.
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rangée proximale en cas de chondromalacie évoluée asso- [21] De Smet L. Unilateral absent scaphoid in a patient with “Holt-
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lunatotriquétrales symptomatiques pour lesquelles les IRM [22] Engel A, Feldner-Burz H. Bilateral stress fracture of the sca-
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en T2, témoin d’un œdème des surfaces osseuses adjacen- [23] Richards RR, Ledbetter WS, Transfeldt EE. Radiocarpal
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