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Mots clés : Névralgie amyotrophiante ; Syndrome de Parsonage et Turner ; Neuropathie ; Plexus brachial
Plan ¶ Traitement 10
¶ Conclusion 11
¶ Introduction 1
¶ Historique 1
¶ Rappel anatomique du plexus brachial et corrélations cliniques 2
■ Introduction
¶ Expression clinique 2
Forme typique 2 Le syndrome de Parsonage et Turner (SPT), encore appelé
Formes atypiques 4 névralgie amyotrophiante de l’épaule, est un syndrome clinique
Formes familiales 5 rare, caractérisé par une douleur violente d’apparition brutale de
la région scapulaire, suivie d’une paralysie amyotrophiante
¶ Explorations complémentaires 5
touchant les muscles de l’épaule et ceux du membre supérieur
Électrophysiologie 5
dont l’innervation dépend du plexus brachial (PB), d’évolution
Imagerie par résonance magnétique 6
spontanément régressive en quelques mois. La confirmation
Autres examens 7
topographique de l’atteinte du PB est apportée par l’électro-
¶ Diagnostic différentiel 7 myogramme (EMG), et plus récemment par l’imagerie par
Neuropathies de la ceinture scapulaire 7 résonance magnétique (IRM).
Diagnostic des formes distales 8 Les différents termes utilisés pour désigner ce syndrome, dont
Radiculopathie cervicale 9 la pathogénie est encore mal élucidée, sont listés dans le
Tendinopathies de la coiffe des rotateurs 9 Tableau 1 : amyotrophie névralgique (neuralgic amyotrophy),
Algodystrophie du membre supérieur 9 névrite ou radiculite aiguë brachiale (acute brachial nevritisi, acute
Autres atteintes du plexus brachial 9 brachial radiculitis), neuropathie du plexus brachial (brachial
Diagnostic des formes familiales de SPT 9 plexus neuropathy) ou encore plexopathie brachiale idiopathique.
¶ Pathogénie 9
Siège des lésions
Mécanismes de l’atteinte neurogène
9
9
■ Historique
Facteurs favorisants 10 La névralgie amyotrophiante est connue de longue date : dès
¶ Associations morbides 10 1873, Berger colligeait 40 cas [1], suivi par Velpeau [2]. Cette
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2 Appareil locomoteur
Syndrome de Parsonage et Turner (névralgie amyotrophiante) ¶ 14-347-A-10
Tableau 2.
Atteintes neurologiques du syndrome de Parsonage et Turner et signes cliniques.
Branche de Racines d’origine Muscles innervés Signes cliniques
C2-C3 Nerf spinal accessoire C2-C3 Sterno-cléido-mastoïdien Décollement du bord supérieur de l’omoplate
Branche externe XI Trapèze Déficit en abduction
Surélévation de la pointe de l’omoplate
C3-C4-C5 Nerf phrénique C3 à C5 Diaphragme Dyspnée
Paralysie diaphragmatique
(surélévation d’une coupole en radioscopie)
C5 Nerf scapulaire dorsal C2 à C5 Angulaire Faiblesse à l’élévation du membre supérieur
(nerf de l’angulaire et du Rhomboïde Décollement de l’omoplate
rhomboïde)
C5-C6 Nerf thoracique long (nerf du C5 à C7 Grand dentelé Décollement du bord spinal inférieur de
grand dentelé ou nerf de l’omoplate (test des pompes contre un mur)
Charles Bell)
Plexus Nerf suprascapulaire C5-C6 Supraspinatus (sus-épineux) Faiblesse de l’épaule
brachial Infraspinatus (sous- épineux) Déficit en rotation externe
supérieur
Amyotrophie de la fosse sous-épineuse
Nerf radial (C5 à D1) Nerf interosseux postérieur/ Déficit à l’extension des doigts et dorsiflexion
muscles extenseurs du poignet du poignet
et des doigts, supinateurs
Plexus Nerf médian C5 à D1 Muscles antérieurs de l’avant Déficit de flexion palmaire du poignet et des
brachial bras doigts, et en pronation
inférieur (sauf le fléchisseur ulnaire du Amyotrophie thénarienne
carpe)
sus- et rétroscapulaire. La douleur irradie souvent au bras série. Ainsi, d’authentiques capsulites rétractiles, des subluxa-
(particulièrement dans le territoire C5-C6), parfois à l’avant- tions glénohumérales sont apparues dans l’évolution du SPT. Au
bras ou à la région cervicale. Extrêmement intense, lancinante, total, dans le suivi prospectif des 264 patients de cette série, près
à type d’arrachement ou de brûlures, la douleur est permanente d’un tiers des patients ont développé des douleurs chroniques
avec recrudescence nocturne, source d’insomnie. Elle est de la région scapulaire, souvent rebelles au traitement, persis-
exagérée par la palpation et la mobilisation de l’épaule. Un tant jusqu’en fin d’évolution du SPT. Cette notion de douleurs
signe de Lasègue du bras est très fréquemment retrouvé [11]. La prolongées après l’accès aigu est nouvelle, ne figurant pas dans
douleur n’est pas modifiée par la mobilisation cervicale et n’est la description des séries antérieures de la littérature, et ne
pas impulsive à la toux. Une contracture musculaire majeure est devant pas remettre le diagnostic en cause, selon les auteurs [11].
fréquente. La douleur résiste souvent aux antalgiques de palier
1 et 2. Cette phase algique dure habituellement quelques jours Phase paralysante et amyotrophiante
à 1 semaine. Elle peut persister de 3 à 4 semaines [11], rarement Une paralysie puis une amyotrophie d’un ou plusieurs
plus. Après ce délai, ce type de douleur (violente et continue) muscles de la région de l’épaule apparaissent au cours de la
s’atténue rapidement, puis cède la place à la paralysie. phase initiale aiguë. Les premiers signes de faiblesse musculaire
D’autres types de douleurs associées à la crise aiguë initiale et surviennent classiquement lorsque les douleurs régressent ou
surtout plus prolongées ont été décrits dans la série de Van précocement comme dans la série de Van Alfen, où le déficit
Alfen [11]. Il s’agit d’une part de douleurs neuropathiques de débute en moins de 24 heures dans 30 % des cas et globalement
l’épaule, en coup de poignard ou lancinantes, violentes, dans les 2 premières semaines dans 70 % des cas. L’installation
survenant chez trois quarts des patients, faisant suite aux du déficit est rapide, avec une atteinte souvent maximale en 8
douleurs continues initiales (selon un mécanisme de sensibili- à 15 jours.
sation mécanique des nerfs atteints), déclenchées par les Il s’agit d’une paralysie flasque de type périphérique, dont la
mouvements ou le repos prolongé du membre atteint, pouvant distribution est anarchique, affectant certains territoires muscu-
durer quelques semaines à plusieurs mois. D’autre part, des laires innervés par le PB (surtout le PB supérieur), avec une
douleurs persistantes ont été notées chez 65 % des patients, à atteinte particulièrement fréquente de l’infraépineux et du
type de douleurs secondaires des insertions des muscles paréti- serratus antérieur (grand dentelé), peut-être liée à leur détection
ques ou compensateurs, en particulier dans les régions périsca- plus facile. L’amyotrophie est souvent massive, correspondant
pulaire, cervicale et occipitale. Enfin, des douleurs articulaires au territoire dénervé, visible à l’œil nu et parfois décelée par un
glénohumérales secondaires à la parésie des muscles de la coiffe proche (décollement de l’omoplate). Les réflexes ostéotendineux
ou à la déstabilisation articulaire ont été rapportées dans cette sont initialement normaux, puis peuvent être diminués ou
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paravertébraux, le tracé est normal, ce qui est un argument de diagnostiqués par la clinique et confirmés par l’EMG, avec
différenciation avec les atteintes radiculaires ou moto- anomalies musculaires à l’IRM [9, 10].
neuronales. Les séquences utiles sont T2 fast spin echo (FSE) avec satura-
tion de graisse (fat sat) et T1 spin echo (SE), avec des coupes
axiales et sagittales obliques.
Les signes IRM de dénervation musculaire se traduisent par
6 Appareil locomoteur
Syndrome de Parsonage et Turner (névralgie amyotrophiante) ¶ 14-347-A-10
signal musculaire peut être normal en IRM, notamment avant Les explorations neuroradiologiques cervicales (scanner et
le quinzième jour d’évolution [25]. En phase subaiguë et chroni- IRM), si elles sont réalisées, restent normales ou montrent des
que de dénervation, les anomalies en séquence T2 persistent, et anomalies dégénératives banales (discopathies) n’expliquant pas
l’atrophie musculaire peut se développer, avec ou sans infiltra- le tableau clinique et son évolution.
tion graisseuse. La normalisation IRM intervient parfois plu- Le liquide céphalorachidien est le plus souvent normal.
sieurs mois après la phase chronique, comme cela a été observé Parfois, une protéinorrachie modérément élevée et une hyper-
dans un cas [9]. Il n’y a cependant pas d’études longitudinales cellularité sont constatées [8, 11] . La ponction lombaire n’a
avec effectifs suffisants permettant de déterminer précisément cependant aucune indication dans le SPT.
l’aspect évolutif, probablement en raison de l’amélioration La biopsie nerveuse n’a aucune indication non plus. Elle
spontanée de la maladie. n’apporte de toute façon aucun élément contributif. Les
altérations histologiques sont celles d’une dégénérescence
Diagnostic différentiel axonale marquée [6], avec une perte de fibres myélinisées dans
L’IRM aide au diagnostic différentiel avec une lésion tendi- certains faisceaux [11]. Klein et al. ont observé chez trois patients
neuse de la coiffe des rotateurs et avec les autres causes de des infiltrats inflammatoires périvasculaires multiples sans
souffrance des troncs nerveux issus du plexus brachial. En nécrose, accompagnant une dégérescence axonale active [26].
particulier, l’IRM recherche la présence d’un kyste spinoglénoï-
dien ou d’un kyste de l’incisure scapulaire responsables d’une
compression du nerf suprascapulaire, et d’un kyste inférieur du
■ Diagnostic différentiel
labrum pouvant comprimer le nerf axillaire. Si le diagnostic s’impose dans la forme classique de névralgie
amyotrophiante multifocale de l’épaule, il est parfois difficile
Autres examens dans les formes atypiques, en particulier lorsqu’il y a intrication
Les autres examens n’ont d’intérêt que par leur négativité. entre douleur, paralysie et amyotrophie, ou s’il n’y a qu’une
Les radiographies de l’épaule et du rachis cervical sont atteinte musculaire isolée, ou encore dans les formes distales. En
normales pour l’âge. En revanche, la radiographie du thorax particulier, il faut distinguer le SPT des autres atteintes neurolo-
peut montrer l’ascension d’une coupole diaphragmatique, giques de la ceinture scapulaire et d’autres neuropathies
témoignant d’une atteinte phrénique évocatrice. périphériques, ce qui est difficile dans les situations postopéra-
L’échographie de l’épaule ne montre pas de signes spécifi- toires orthopédiques. La bonne connaissance anatomique du
ques. Au stade amyotrophique, l’échographie peut préciser les plexus brachial, des nerfs auxquels il donne naissance, de leurs
territoires atteints en montrant une diminution du volume de conflits tronculaires mécaniques possibles, ainsi que la sémiolo-
certains muscles. La recherche de lésions de la coiffe et d’un gie correspondante permet de distinguer les principaux dia-
kyste spinoglénoïdien aide au diagnostic différentiel. gnostics différentiels (Tableau 4). L’examen clinique, complété
Les examens biologiques habituels et le bilan immunologique par l’EMG, permet de distinguer les atteintes tronculaires,
sont en règle normaux. Une élévation des enzymes hépatiques plexiques, radiculaires et médullaires. L’IRM de l’épaule permet
a été observée en phase aiguë dans quelques cas [11] , ainsi d’innocenter la coiffe des rotateurs et de rechercher des kystes
qu’une élévation modérée des créatine kinases dans 1,5 % des compressifs du nerf suprascapulaire dans l’échancrure spinoglé-
cas analysés de cette série. La recherche d’anticorps antimyéli- noïdienne ou coracoïdienne.
niques n’est pas réalisée en pratique, mais aurait un intérêt
pathogénique. Dans la série de Van Alfen, les anticorps antigan- Neuropathies de la ceinture scapulaire
gliosides ont été recherchés chez 34 patients et sont positifs En présence d’une atteinte isolée de certains muscles de la
dans 26 % des cas (anti-Gm1 surtout). ceinture scapulaire, il faut évoquer des compressions des troncs
Tableau 4.
Diagnostic différentiel du syndrome de Parsonage et Turner : compressions tronculaires des branches du plexus brachial.
Lésions tronculaires Muscles innervés Site de compression Étiologies
Nerf spinal Sterno-cléido-mastoïdien Triangle cervical postérieur Adénopathies
Branche externe du XI Trapèze Curage ganglionnaire au creux sus-
claviculaire
Nerf thoracique long (nerf du grand Grand dentelé Région scalénique Étirements sportifs (tennis, lancer)
dentelé ou nerf de Charles Bell) Première et deuxième côtes Résection de la première côte
Mastectomie, curage ganglionnaire,
anesthésie locale : bloc interscalénique
Nerf sus-scapulaire Supraspinatus (sus-épineux, SE) Incisure sus-scapulaire (SE + IE) Microtraumatismes sportifs
Infraspinatus (sous-épineux, IE) Échancrure spinoglénoïdienne (IE) Kystes synoviaux
Anesthésie locale : bloc interscalénique
Réparations de la coiffe ?
Appareil locomoteur 7
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nerveux issus du plexus brachial, qui peuvent être l’objet de serratus antérieur (grand dentelé), avec un décollement du bord
syndromes canalaires, entraînant des douleurs de l’épaule et des spinal inférieur de l’omoplate (scapula) au repos, bien visible à
amyotrophies localisées. Ces pathologies sont peu fréquentes, l’effort lors du test de pompes contre mur.
occasionnées par des gestes répétitifs surtout chez les sportifs
utilisant le membre supérieur (tennis, volley-ball, base-ball...), Neuropathie axillaire (circonflexe)
en particulier en cas de facteurs anatomiques prédisposants. Le
nerf le plus souvent atteint est le nerf suprascapulaire, suivi du Le nerf axillaire peut être comprimé ou étiré dans l’espace
nerf long thoracique, du nerf axillaire et enfin du musculocu- axillaire latéral (bordé en haut par le muscle teres minor [petit
tané. D’autres nerfs ne dépendant pas du PB et impliqués dans rond], en dedans par le triceps brachial, en dehors par le bord
le SPT peuvent aussi être l’objet de compressions (Tableau 4). médial de l’humérus, en bas par le muscle teres major [grand
rond]) [27].
Neuropathie du nerf suprascapulaire Le contexte est habituellement celui de traumatismes de
l’épaule (surtout luxation antéro-interne, fracture de l’humérus,
C’est la plus fréquente des neuropathies canalaires de kyste inférieur du labrum, étirements en abduction). Suspectée
l’épaule. Le nerf suprascapulaire est une branche du tronc lors d’une douleur persistante du moignon de l’épaule après un
supérieur du plexus brachial. Naissant des racines C5 et C6, il traumatisme, l’atteinte du nerf axillaire est confirmée en cas
descend dans la fosse supraépineuse, après avoir traversé d’hypoesthésie du moignon de l’épaule, ainsi que de déficit de
l’incisure scapulaire (échancrure coracoïdienne) sous le ligament l’abduction de l’épaule.
transverse scapulaire supérieur. Après avoir donné des branches
motrices au muscle supra spinatus, le nerf suprascapulaire
franchit le défilé spinoglénoïdal (échancrure spinoglénoïdienne) Diagnostic des formes distales
pour innerver le muscle infraspinatus [27]. Le nerf suprascapu- Les rares formes distales du SPT sont dominées par l’atteinte
laire présente donc un trajet à risque, susceptible d’être com- du NIA et du NIP. Elles doivent être distinguées des exception-
primé en regard des deux échancrures. nelles compressions canalaires de ces nerfs ou de ruptures
La compression dans l’incisure scapulaire (échancrure cora- tendineuses.
coïdienne) provoque une atteinte à la fois du supraépineux et
de l’infraépineux, avec douleurs profondes postérieures de
Compression du nerf interosseux antérieur
l’épaule, une fatigabilité de l’épaule lors des mouvements
sportifs, un déficit de la rotation externe, une amyotrophie Le NIA est une branche du nerf médian débutant juste en
visible évocatrice de la fosse infraépineuse. Les facteurs favori- dessous de l’épicondyle. Il chemine au-dessus du fléchisseur
sant de la compression du suprascapulaire sont des facteurs profond des doigts et le long de la membrane interosseuse vers
anatomiques (forme fermée de l’incisure, présence du ligament le poignet. Il innerve les muscles profonds de la face antérieure
transverse scapulaire supérieur au-dessus de l’incisure), et elle se de l’avant-bras (fléchisseur profond des doigts, long fléchisseur
voit plutôt chez les sujets non sportifs [27]. du pouce, carré pronateur). Très rarement se produit une
La compression dans l’échancrure spinoglénoïdienne n’induit compression dynamique du NIA entre les chefs du muscle teres
qu’une souffrance de l’infraspinatus (déficit de rotation externe, pronateur par des bandes fibreuses surtout lors de la pronation
amyotrophie de la fosse infraépineuse), et se voit surtout en cas et de l’extension du coude. Dans ce cas, l’IRM montre une
surmenage sportif (volley ball, tennis, haltérophilie, base-ball), dénervation avec œdème ou atrophie des muscles fléchisseurs et
en particulier chez les athlètes ayant une hypertrophie du pronateurs. Lorsque la paralysie du NIA est précédée par une
muscle subscapularis (sous-scapulaire). Un autre élément phase de douleurs dans l’avant-bras ou, comme c’est souvent le
compressif classique est le kyste du bourrelet glénoïdien cas, est associée à une atteinte de l’épaule, elle est évocatrice du
(labrum), s’extériorisant dans le défilé spinoglénoïdal. Un tel SPT. Une atteinte inaugurale ou isolée du NIA, bien que rare,
kyste se forme à partir d’une fissure du labrum ou d’une superior doit faire évoquer d’emblée un SPT, plus qu’une atteinte
labrum anteroposterior (SLAP) lésion du labrum. Il peut s’agir compressive [15], et faire éviter une exploration chirurgicale du
aussi de kystes mucoïdes, de fractures ou tumeurs de l’omoplate. trajet nerveux, malgré un tableau neurologique parfois
Une atteinte du nerf suprascapulaire pourrait aussi s’observer inquiétant.
dans certaines ruptures transfixiantes de la coiffe des rotateurs
ou être une atteinte iatrogène de la chirurgie de réparation de Atteinte du nerf interosseux postérieur
la coiffe, par excès de traction [28].
Ces neuropathies canalaires du suprascapulaire se différen- Elle est encore plus rare. Le nerf radial se divise près de la tête
cient du SPT localisé au PB supérieur où il existe une atteinte radiale en une branche motrice, le NIP, et une branche sensitive
globale du nerf suprascapulaire, avec signes cliniques impli- superficielle. Le NIP traverse vers le compartiment postérieur du
quant à la fois le supraépineux et l’infraépineux, alors que dans coude, passant entre les chefs superficiels et profonds du muscle
la compression du nerf dans l’échancrure spinoglénoïdienne, supinateur, pour innerver les muscles extenseurs de l’avant-
seul l’infraspinatus est atteint. De plus, dans le syndrome bras, le supinateur, et le long adducteur du pouce. Au moment
canalaire, les signes sont plus insidieux, sans tableau douloureux où le nerf rentre dans le muscle supinateur, il plonge sous
aigu initial et il n’y a pas de résolution spontanée des symptô- l’arcade de Fröhse, qui est une arche fibreuse susceptible de
mes. L’EMG est rarement contributif dans ce cas, sauf en cas compression. Dans le tunnel radial, il existe cinq zones possibles
d’association à une atteinte électrique infraclinique d’autres de compression du NIP [28]. Le syndrome du tunnel radial ne
territoires innervés par le PB (deltoïde, serratus antérieur...), provoque habituellement que des signes sensitifs, en rapport
signant le SPT. L’IRM recherche une compression canalaire par avec des mouvements répétés de pronation et supination ou
des kystes compressifs de l’incisure scapulaire ou l’échancrure d’extension forcée du coude en particulier lors de certains sports
spinoglénoïdienne, ou une rupture de la coiffe des rotateurs, (tennis, natation) et chez les violonistes. La compression
pouvant mimer cliniquement un SPT. mécanique du tunnel radial peut exister rarement dans d’autres
circonstances : tumeurs ; fracture luxation du coude ; bursite du
coude. Le diagnostic est essentiellement clinique, avec des
Neuropathie du nerf long thoracique
douleurs de l’avant-bras pouvant irradier, une douleur provo-
La compression du nerf du grand dentelé, rare, se fait dans quée à la supination contrariée et la présence d’un signe de
son passage dans la région scalénique et en regard des deux Tinel sur le bord radial de l’avant-bras. Une faiblesse musculaire
premières côtes. Elle est parfois microtraumatique, en particulier avec déficit d’extension de tous les doigts et du poignet peut
en cas d’étirements sportifs répétés (tennis, lancer) ou de port survenir. L’EMG est le plus souvent normal dans les formes
de sac à dos. Les causes iatrogènes sont classiques mais heureu- sensitives. L’IRM montre des signes de dénervation aiguë dans
sement rares : résection de la première côte, mastectomie, les muscles innervés par le NIP (extenseurs et supinateur). Elle
curage ganglionnaire, anesthésie locorégionale (bloc interscalé- peut dépister un épaississement de l’arcade de Frohse, une
nique). Le diagnostic clinique est évident au stade déficitaire du tumeur, une bursite. En cas de début douloureux aigu, un SPT
8 Appareil locomoteur
Syndrome de Parsonage et Turner (névralgie amyotrophiante) ¶ 14-347-A-10
doit être évoqué avant de proposer une libération chirurgicale processus semble correspondre à des lésions multitronculaires
de l’arcade de Fröhse, qui n’est proposée qu’après plusieurs mois avec atteinte axonale. Une réponse immune vis-à-vis du nerf
de traitement conservateur sans amélioration. périphérique est évoquée, car des étiologies infectieuses et
immunologiques ont été impliquées, mais il n’y a pas de
Atteinte du nerf musculocutané modèle expérimental ni de preuve biochimique ou histologique
Elle est rare, dans un contexte de traumatisme de l’épaule, ou permettant de les étayer.
de musculation excessive, et se manifeste par un déficit moteur
bicipital, associé ou non à une amyotrophie de la loge anté-
rieure du bras et à des troubles sensitifs sur le bord radial de
Siège des lésions
l’avant-bras [27]. L’un des caractères les plus déroutants du SPT est le caractère
multifocal des atteintes musculaires, parfois non systématisées à
Radiculopathie cervicale un territoire nerveux du PB (par exemple en cas d’atteinte des
nerfs crâniens).
Une névralgie cervicobrachiale paralysante diffère du SPT de
Une origine médullaire n’est pas retenue. Évoquée initiale-
par le parallélisme chronologique étroit entre douleur et
ment en raison de la présence occasionnelle de fasciculations et
paralysie, la topographie plus volontiers distale de l’atteinte
de la dissociation des troubles sensitivomoteurs (prédominance
clinique, le caractère plus progressif de l’amyotrophie, la
des troubles moteurs), elle a été infirmée par l’électro-
recrudescence de la douleur à la toux, la distribution de
l’aréflexie et la présence de troubles sensitifs. Mais ces critères physiologie.
ne sont pas constants, et les examens neuroradiologiques sont L’atteinte du plexus brachial est reconnue par la plupart des
parfois nécessaires pour conclure, notamment en cas d’atteinte auteurs, basée sur la systématisation clinique et IRM de
radiculaire C6-C7. l’atteinte musculaire aux branches du PB (surtout supérieur,
mais aussi inférieur) et sur les constatations électrophysiologi-
ques montrant des réponses anormales après stimulation au
Tendinopathies de la coiffe des rotateurs point d’Erb, contrastant avec des vitesses de conduction
La rupture de la coiffe, avec tableau de pseudoparalysie de normales. L’IRM du PB montre parfois un hypersignal plexique
l’épaule, n’entraîne qu’une amyotrophie modérée et tardive, ne en T2 [11]. Une réserve tient cependant à l’atteinte de muscles
touchant cliniquement que l’infraspinatus. Les tests de conflits non innervés par le PB, comme l’atteinte des nerfs crâniens ou
tendineux sous-acromial sont positifs et les douleurs sont moins du nerf phrénique, ce qui pourrait indiquer une extension
aiguës. lésionnelle à distance. Le terme de neuropathie du PB semble
Les tendinopathies aiguës calcifiantes de la coiffe peuvent ainsi un peu réducteur, l’atteinte étant en fait multifocale dans
donner un tableau douloureux bruyant et une impotence le SPT. Certains auteurs incluent les atteintes du plexus lombo-
fonctionnelle totale liée à la douleur, pouvant mimer un SPT au sacré dans leur série de névralgies amyotrophiantes [11].
début, mais n’évoluent pas vers une amyotrophie. L’atteinte radiculaire est rare mais possible, principalement en
C5 et C6, expliquant l’atteinte de muscles non innervés par les
Algodystrophie du membre supérieur branches du plexus brachial, mais directement à partir des
Une algodystrophie du membre supérieur de type syndrome racines ventrales cervicales. Elle n’est cependant pas isolée dans
épaule-main se différencie par un début subaigu, des douleurs le SPT.
diffuses, la prédominance de signes vasomoteurs. L’atteinte des troncs nerveux périphériques ou de leurs
branches est évoquée dans les formes très localisées de SPT (NIA
ou NIP, radial, etc.) où l’atteinte se présente comme une
Autres atteintes du plexus brachial mononeuropathie localisée ou multiple. L’EMG confirme une
Le contexte permet d’éliminer les atteintes traumatiques, dénervation électrique associée à une prolongation des latences
postopératoires ou postradiques du plexus brachial. Un syn- distales, mais ne permet pas de trancher entre une lésion
drome de Pancoast et Tobias est responsable d’une atteinte du axonale distale ou plus proximale. D’ailleurs, le tableau de
PB inférieur, et doit faire rechercher une tumeur thoracique. neuropathie tronculaire distale du SPT pourrait en fait corres-
Une tumeur nerveuse peut aussi concerner le PB. pondre à une atteinte nerveuse haut située, au PB, puisque par
exemple, en ce qui concerne le NIA, ses faisceaux d’origine sont
Diagnostic des formes familiales de SPT déjà individualisés dans les racines médianes et latérales du nerf
médian [29].
Le principal diagnostic différentiel est l’hypersensibilité
nerveuse héréditaire liée à la pression (hereditary neuropathy with
liability to pressure palsie). Cette neuropathie tomaculaire diffuse Mécanismes de l’atteinte neurogène
touche entre autres le PB, et peut exceptionnellement se
manifester par une atteinte douloureuse aiguë de celui-ci. Elle se Nature de l’atteinte nerveuse
distingue de la forme familiale du SPT par son caractère Elle est discutée. L’existence d’une atteinte axonale est
indolore, l’absence de malformations associées. Il y a souvent
communément admise. Cependant, quelques cas d’atteinte
une notion familiale d’atteintes nerveuses occasionnées par des
démyélinisante ont été rapportés [30, 31] avec mise en évidence
étirements ou des traumatismes mineurs. Le diagnostic est
de blocs de conduction. Dans une série de huit patients
évoqué à l’EMG devant l’existence de syndromes canalaires
présentant un SPT typique cliniquement, Lo et Mills utilisant
multiples à l’étude des vitesses de conduction nerveuse. Il existe
des techniques de stimulation proximale du PB ont détecté non
un diagnostic génétique en biologie moléculaire de cette
seulement une atteinte axonale, mais aussi chez trois patients
maladie autosomique dominante (recherche de mutation ou
un bloc de conduction entre la racine et le point d’Erb, et ont
délétion du gène PMP220 sur le chromosome 17 p11,2) [19].
conclu à une atteinte mixte axonale et démyélinisante [31]. Une
La biopsie nerveuse, qui n’est plus pratiquée dans cette
indication, montre un épaississement majeur focalisé de augmentation d’anticorps antimyéliniques périphériques fixant
segments de la gaine de myéline (tomacules). le complément a également été décrite, accompagnée d’une
élévation des produits solubles d’activation terminale du
complément (C5b9) lors de la phase aiguë du SPT, suivie d’un
■ Pathogénie retour à la normale en phase de récupération quelques mois
plus tard [32]. Ces constatations restent à confirmer. Les rares cas
Bien que le SPT soit une entité reconnue de longue date, non biopsiés n’autorisent à aucune conclusion, qu’il s’agisse de la
seulement le siège des lésions neurologiques, mais aussi son dénervation présente sur la biopsie musculaire ou de la dégéné-
mécanisme et son origine n’ont toujours pas été éclaircis. Le rescence axonale sur la biopsie nerveuse.
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Une corticothérapie peut être essayée en début d’évolution. [9] Scalf R, Wenger DE, Frick MA, Mandrekar JN, Adkins MC. MRI
Elle a pu soulager quelques patients à des doses orales supérieu- findings of 26 patients with Parsonage-Turner syndrome. AJR Am
res à 50 mg [11, 38], par voie intramusculaire sous forme d’adre- J Roentgenol 2007;189:W39-W44.
nocorticotrophic hormone [6] ou sous forme de bolus intraveineux, [10] Gaskin CM, Helms CA. Parsonage-Turner syndrome: MR imaging
selon un protocole de 1g/j pendant 3 jours [26]. Les corticoïdes findings and clinical information of 27 patients. Radiology 2006;240:
ne semblent cependant pas avoir d’effet sur la force musculaire, 501-7.
ni modifier l’évolution de la maladie. Toutefois, dans la série de [11] Van Alfen N, van Engelen BG. The clinical spectrum of neuralgic
Van Alfen, une corticothérapie générale (60 mg/j pendant amyotrophy in 246 cases. Brain 2006;129:438-50.
1 semaine suivie de décroissance) semble avoir soulagé et [12] Beghi E, Kurland LT, Mulder DW, Nicolosi A. Brachial plexus
accéléré le début de la récupération motrice chez quelques neuropathy in the population of Rochester, Minnesota, 1970-1981. Ann
patients [11]. Neurol 1985;18:320-3.
Une infiltration locale dans l’épaule a eu un bon effet [13] Serratrice G, Daumen-Legre V, Serratrice J. Syndrome de Parsonage et
antalgique chez huit patients sur 15 dans la série de Tsairis [6]. Turner. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Appareil locomoteur,
Les immunosuppresseurs (cyclophosphamide) ou les échanges 14-347-A-10, 1995 : 6p.
plasmatiques ont été essayés dans quelques cas isolés [39], mais [14] M’Bappé P, Collange C, Seror P. Le syndrome de Parsonage et Turner
semblent représenter un risque disproportionné par rapport à revisité. Actual Rhumatol 2000:181-94.
l’évolution favorable de l’affection. [15] Seror P. Electrodiagnostic of the anterior interosseous nerve. Normal
Les gammaglobulines par voie intraveineuse ont été essayées and pathologic data (21 cases). Electromyogr Clin Neurophysiol 1999;
chez quelques patients, à la dose de 0,4 g/kg/j pendant 39:183-9.
5 jours [40]. [16] Mulvey DA, Aquilina RJ, Elliott MW, Mxham J, Green M.
Un conseil génétique est proposé dans les formes familiales Diaphragmatic dysfunction in neuralgic amyotrophy: an
de SPT. electrophysiologic evaluation of 16 patients presenting with dyspnea.
En cas de mutation génique identifiée (gène de la septine), un Am Rev Respir Dis 1993;147:66-71.
diagnostic anténatal est possible par amniocentèse. [17] Pierre PA, Laterre CE, Van Der Bergh PY. Neuralgic amyotrophy with
involvement of cranial nerves IX, X, XI and XII. Muscle Nerve 1990;
■ Conclusion [18]
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Jeannet PY, Watts GD, Bird TD, Chance PF. Craniofacial and cutaneous
La névralgie amyotrophiante de l’épaule ou SPT reste un findings expand the phenotype of hereditary neuralgic amyotrophy.
diagnostic clinique devant la séquence évocatrice de douleurs Neurology 2001;57:1963-8.
aiguës et sévères de la ceinture scapulaire, suivies d’une amyo- [19] Kuhlenbaumer G, Meuleman J, De Jonghe P, Falck B, Young P,
trophie et d’une parésie de répartition inégale dans le territoire Hunermund G, et al. Hereditary Neuralgic Amyotrophy (HNA) is
du plexus brachial, souvent associée à une atteinte du grand genetically heterogeneous. J Neurol 2001;248:861-5.
dentelé. La confirmation est apportée par l’EMG et l’IRM de [20] Flaggman PD, Kelly J. Brachial plexus neuropathy. An
l’épaule, d’apport récent, qui montre des signes d’œdème puis electrophysiologic evaluation. Arch Neurol 1980;37:160-4.
d’atrophie musculaire non systématisés secondaires à la déner- [21] Helms CA, Martinez S, Speer KP. Acute brachial neuritis (Parsonage-
vation. Ces examens aident au diagnostic différentiel avec des Turner syndrome): MR imaging appearance-report of three cases.
pathologies de l’épaule, des radiculopathies cervicales et d’autres Radiology 1999;207:255-9.
compressions neurologiques de la ceinture scapulaire. L’évolu- [22] Bredella MA, Tirman PF, Fritz RC, Wischer TK, Stork A, Genant HK.
tion est le plus souvent spontanément régressive, avec une Denervation syndromes of the shoulder girdle: MR imaging with
récupération complète dans 75 % des cas à 2 ans. Le tableau electrophysiologic correlation. Skeletal Radiol 1999;28:567-72.
peut être plus atypique, avec des atteintes nerveuses en dehors [23] Fleckenstein JL, Watumull D, Conner KE, Ezaki M, Greenlee Jr. RG,
du plexus brachial, des formes bilatérales, des séquelles doulou- Bryan WW, et al. Dernervated human skeletal muscle: MR imaging
reuses et motrices. Elles doivent faire rechercher une origine evaluation. Radiology 1993;187:213-8.
génétique. Le SPT, s’il est le plus souvent sporadique, peut en [24] Küllmer K, Sievers KW, Reimers CD, Rompe JD, Müller-Felber W,
effet être héréditaire, autosomique dominant, avec l’identifica- Nägele M, et al. Changes of sonographic, magnetic resonance
tion récente d’une mutation du gène de la septine. L’étiologie tomographic, electromyographic, and histopathologic findings within
précise du SPT n’est toujours pas connue, mais des facteurs a 2-months period of examinations after experimental muscle
favorisants, en particulier infectieux, sont identifiés. Le traite- denervation. Arch Orthop Trauma Surg 1998;117:228-34.
ment reste symptomatique, aucune thérapeutique n’ayant fait [25] Uetani M, Hayashi K, Matsunaga N, Imamura K, Ito N. Denervated
sa preuve pour raccourcir l’évolution du SPT. skeletal muscle: MR imaging-work in progress. Radiology 1993;189:
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V. Legré (virginie.legre@ap-hm.fr).
Service de rhumatologie, Centre hospitalier universitaire Conception, 147, boulevard Baille, 13005 Marseille, France.
J.P. Azulay.
Service des maladies neuromusculaires, Centre hospitalier universitaire Timone, rue Saint-Pierre, 13005 Marseille, France.
J. Serratrice.
Service de médecine interne, Centre hospitalier universitaire Timone, rue Saint-Pierre, 13005 Marseille, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Legré V., Azulay J.P., Serratrice J. Syndrome de Parsonage et Turner (névralgie amyotrophiante). EMC
(Elsevier Masson SAS, Paris), Appareil locomoteur, 14-347-A-10, 2009.
12 Appareil locomoteur