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17-023-A-41

Encyclopédie Médico-Chirurgicale 17-023-A-41

Sémiologie et orientation diagnostique


des encéphalopathies de l’adulte
T de Broucker

Résumé. – Les encéphalopathies sont des affections diffuses du système nerveux central dont les causes sont
extrêmement nombreuses. Leur sémiologie est variée tant en ce qui concerne le trouble de conscience que les
troubles neurologiques ou extraneurologiques associés. L’orientation diagnostique est largement guidée par
l’anamnèse et par l’analyse précise de la sémiologie. L’électroencéphalogramme (EEG) est essentiel au
diagnostic d’encéphalopathie et peut orienter l’enquête étiologique. L’imagerie est indispensable pour vérifier
l’absence de lésion cérébrale structurelle. Elle peut, dans certains cas, apporter des éléments d’orientation ou
d’évaluation pronostique.
© 2000 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Introduction du cortex cérébral. Les principaux systèmes neurochimiques


impliqués dans la vigilance sont cholinergiques, monoaminergiques
(noradrénaline, dopamine, sérotonine) et GABAergiques. Les
Toute affection pathologique focale ou diffuse touchant le système dysfonctionnements énergétiques cérébraux (manque d’oxygène et
nerveux central peut être appelée encéphalopathie. On prendra ici de glucose) se manifestent sous la forme d’un trouble de vigilance
pour définition de l’encéphalopathie un état de dysfonctionnement dès que la carence en substrats survient, car le système nerveux
global du système nerveux central, se manifestant principalement central ne dispose d’aucune réserve d’énergie. Toutes les causes
par un trouble de la conscience dû à un trouble de la vigilance. Il d’encéphalopathies sont responsables soit d’un défaut d’apport ou
s’agit d’affections graves pouvant mettre rapidement en jeu le d’utilisation des substrats énergétiques, soit d’un dysfonctionnement
pronostic vital. Les causes d’encéphalopathies sont extrêmement des systèmes neurophysiologiques et surtout neurochimiques
diverses ; c’est pourquoi la stratégie diagnostique doit être impliqués dans l’éveil (tableau I).
formalisée de manière à assurer les meilleures chances de succès à
la découverte de la cause pour engager au plus vite et de manière
adaptée la prise en charge thérapeutique.
Généralités
Les encéphalopathies posent des problèmes diagnostiques fréquents
Physiopathologie [1, 31, 47]
de difficulté très variable. Leurs étiologies sont extrêmement
nombreuses (tableau II) et les situations cliniques hétérogènes. Les
La conscience normale est caractérisée par la mise en jeu, éléments à prendre en compte dans la démarche diagnostique
hiérarchisée ou en parallèle, de fonctions pouvant chacune par son étiologique d’une encéphalopathie sont nombreux et aucun n’est
dysfonctionnement être responsable d’un trouble global. La moins important qu’un autre [14]. Les données que doit recueillir
conscience normale fait intervenir l’éveil, la perception sensorielle, l’interrogatoire de l’entourage et des témoins sont : le contexte de
l’attention, la motivation, la mémoire de travail, la mémoire à long survenue, la cinétique d’installation, les antécédents dont en
terme et la cognition. L’expression de l’état de conscience nécessite particulier les maladies neurologiques chroniques, les traitements en
une motricité adaptée permettant à l’individu d’interagir avec cours et leurs dates d’introduction, les intoxications connues ou
l’observateur et l’environnement. suspectées. Les doutes sur une intoxication accidentelle ou
Les troubles de la vigilance peuvent être dus à des causes multiples volontaire peuvent même rendre indispensable une enquête au
touchant de façon plus ou moins spécifique les mécanismes de domicile du patient. L’examen clinique doit être très complet
l’éveil ou de façon plus diffuse le fonctionnement cortical global. Le d’emblée, recueillant les éléments fournis par l’examen général
fonctionnement cérébral global dépend, en premier lieu, de son (température, tension artérielle, coloration de la peau, signes de
alimentation énergétique. L’éveil cérébral fait intervenir des défaillance d’organe) et les éléments fournis par l’examen
structures neuronales situées dans le mésencéphale et dans le neurologique (agitation ou apathie, niveau de vigilance, niveau
diencéphale qui ont une action neurophysiologique (réseaux d’attention, orientation temporospatiale, présence d’hallucinations
neuronaux) et neurochimique. La structure centrale de l’éveil est le ou d’illusions, mouvements anormaux, tonus, réflexes, aspect des
système réticulé activateur ascendant situé dans le tegmentum pupilles, oculomotricité). Le profil évolutif des troubles et leur
mésencéphalique, projetant sur les noyaux intralaminaires non réponse aux traitements ou à l’arrêt de l’exposition aux substances
spécifiques du thalamus et sur l’hypothalamus, puis sur l’ensemble éventuellement en cause sont des éléments essentiels du diagnostic.
Le bilan paraclinique biologique doit être réfléchi dès la première
évaluation du patient en fonction de l’orientation diagnostique
suspectée, car certains prélèvements n’ont de valeur qu’en urgence,
Thomas de Broucker : Ancien interne des hôpitaux de Paris, ancien chef de clinique-assistant, praticien
hospitalier, chef de service, service de neurologie, hôpital Delafontaine, 2, rue du Docteur Delafontaine,
avant toute administration médicamenteuse ou avant que les
93205 Saint-Denis cedex, France. substances en cause aient disparu du sérum ou des urines. L’EEG

Toute référence à cet article doit porter la mention : de Broucker T. Sémiologie et orientation diagnostique des encéphalopathies de l’adulte. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits
réservés), Neurologie, 17-023-A-41, 2000, 9 p.
17-023-A-41 Sémiologie et orientation diagnostique des encéphalopathies de l’adulte Neurologie

Tableau I. – Encéphalopathies en fonction de leur physiopathologie.

Mécanisme principal Exemples


Carence directe de substrat O2, glucose

Carence indirecte de substrat Vitamines B1, PP

Neurotoxicité CO, alcool, métaux lourds, etc

Sevrage Alcool, sédatifs, opiacés, antiépileptiques

Dysfonction neurochimique endogène Insuffisance hépatique, endocrinopathies, syndrome de Reye, syndrome malin des neuroleptiques, coup de chaleur,
troubles du sommeil

Dysfonction neurochimique exogène Sédatifs, antidépresseurs, neuroleptiques, anticholinergiques, antiépileptiques, cholinergiques, sérotoninergiques,
sympathomimétiques, opiacés, hallucinogènes, etc

Dysfonction homéostasie métabolique Osmolarité, équilibre acidobasique, thermorégulation, équilibres ioniques (Na, Ca, P, Mg), etc

Lésions entraînant un dysfonctionnement cérébral global Infections méningées, infections générales graves, désordres de la microcirculation et de la coagulation, maladies
inflammatoires, épilepsie, hypertension artérielle, hypertension intracrânienne

O2 : oxygène ; CO : monoxyde de carbone ; Na : sodium ; Ca : calcium ; P : phosphore ; Mg : magnésium.

est aussi souvent un examen rentable : il doit pouvoir être obtenu épileptogène : théophylline, sevrages en sédatifs ou en
en urgence. Son intérêt est à la fois positif (ralentissement diffus du antiépileptiques. Certaines encéphalopathies carentielles peuvent
tracé, diminution de la réactivité, figures épileptiques éventuelles) aussi s’installer de façon aiguë : Gayet-Wernicke, Marchiafava-
et négatif (absence de signes en foyer lésionnel). Les éléments Bignami. En cas de fièvre associée, on évoque immédiatement une
cliniques et paracliniques négatifs sont évidemment essentiels au méningite bactérienne ou une méningoencéphalite. Le mode
diagnostic d’encéphalopathie : absence de signes neurologiques de d’installation subaigu est le plus fréquent et ouvre très largement
localisation et imagerie morphologique (scanner, imagerie par l’éventail des possibilités étiologiques. Les grandes catégories
résonance magnétique [IRM]) normale. Néanmoins, certaines diagnostiques évoquées sont les troubles métaboliques et
encéphalopathies peuvent s’accompagner d’anomalies hydroélectrolytiques, les maladies systémiques, les
caractéristiques à l’imagerie. Enfin, l’étude du liquide endocrinopathies, les carences alimentaires ou vitaminiques, les
céphalorachidien (LCR) doit être systématique en l’absence de
intoxications, les sevrages médicamenteux et d’autres substances, les
contre-indication (hémostase, imagerie cérébrale).
infections non systématisées du système nerveux central, certaines
lésions intracrâniennes entraînant un dysfonctionnement diffus,
certains troubles de l’homéostasie thermique, du sommeil, etc. En
Stratégie diagnostique [1, 14, 20, 47]
cas d’installation sur un mode chronique ou fluctuant, on suspecte
plutôt une endocrinopathie, une défaillance chronique d’organe, une
Le mode d’installation et la symptomatologie neurologique et exposition intermittente à un toxique, un trouble inné du
extraneurologique des encéphalopathies comportent, autour du métabolisme, une maladie neurologique chronique, enfin.
noyau commun que sont les troubles de la conscience, des éléments
variables en fonction de l’étiologie. Ces éléments sont inconstants et Le terrain de survenue est un élément important de l’orientation
variables mais leur collecte systématique par l’examen clinique et diagnostique : tares, intoxications, défaillance chronique d’organe,
leur prise en compte dans la démarche étiologique sont maladie psychiatrique ou neurologique préexistante (tableau IV). Les
indispensables à une orientation diagnostique rapide et, partant, à antécédents médicaux et chirurgicaux, ainsi que les traitements en
une attitude thérapeutique adaptée [ 1 4 ] . Nous aborderons cours ou arrêtés récemment, le mode de vie, les voyages récents et
successivement les divers éléments qui constituent le tableau les intoxications éventuelles doivent être recueillis ou recherchés par
clinique et paraclinique en précisant, pour chacun d’eux, les tous les moyens disponibles (interrogatoire du patient ou des
éléments d’orientation étiologique qu’il peut fournir (tableau III). proches, présence de conditionnements vides sur le lieu de
ramassage du patient, utilisation d’appareils susceptibles de
ANAMNÈSE
production de monoxyde de carbone [CO], etc). Le mode
d’installation de l’encéphalopathie, les événements récents, la
Le mode d’installation est un élément essentiel de la discussion chronologie précise des troubles neurologiques et d’éventuels
diagnostique d’une encéphalopathie. Une installation aiguë fait symptômes associés doivent être enregistrés avec une fiabilité
suspecter une intoxication par une drogue ou un toxique agissant
maximale pour restreindre autant que faire se peut les hypothèses
directement sur les mécanismes de la vigilance : alcool,
diagnostiques et éviter de partir sur de fausses pistes. Les points
benzodiazépines, opiacés, drogues hallucinogènes, ou sur le seuil
importants à préciser sont les suivants [20] :

Tableau III. – Éléments du raisonnement diagnostique devant une – le trouble de conscience a-t-il été graduel et progressif ou
encéphalopathie. soudain ? Le niveau de conscience est-il stable, fluctuant ou allant
s’aggravant ?
- Anamnèse, évolution
- Évaluation et caractérisation du trouble de la conscience – y a-t-il eu des signes focaux (déficit, trouble du langage) précédant
- Troubles du tonus et des réflexes tendineux l’installation du trouble de conscience devant faire rechercher une
- Mouvements anormaux
- Crises épileptiques
hypoglycémie, après avoir éliminé une lésion structurelle focale ?
- Troubles oculomoteurs intrinsèques et extrinsèques
– y a-t-il des troubles du comportement associés faisant suspecter
- Troubles végétatifs
- Troubles sensoriels
des hallucinations et une encéphalopathie toxique ou de sevrage ?
- Examen clinique systémique
– quels sont les antécédents pathologiques du patient ? (Les
- Examens complémentaires électrophysiologiques
- Examens morphologiques pathologies à rechercher en priorité sont une épilepsie, un diabète,
- Examens biologiques une hypertension, une maladie psychiatrique, pulmonaire,
hépatique, rénale) ;

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Neurologie Sémiologie et orientation diagnostique des encéphalopathies de l’adulte 17-023-A-41

Tableau II. – Encéphalopathies : grandes catégories étiologiques Tableau II. – (suite) Encéphalopathies : grandes catégories étiologi-
[1, 14, 20, 47]
. ques [1, 14, 20, 47].
Troubles métaboliques [10, 33] Anoxie [41, 49] Intoxications non médicamenteuses [9] Métaux lourds (aluminium, antimoine,
Hypoglycémie [21, 27, 30] arsenic, bismuth, étain, lithium, manga-
Hyperglycémie non cétosique nèse, mercure, or, platine, plomb, thal-
Acidocétose diabétique [21, 27] lium)
Acidose métabolique Monoxyde de carbone [37, 41]
Hypernatrémie Éthanol [7, 35]
Hyponatrémie [19] Acidose métabolique (méthanol, éthylène
glycol, trichloréthylène, cyanure, toluène,
Hypercalcémie [11, 49]
acétone)
Hypocalcémie
Hydrocarbures
Hyperosmolarité
Opiacés [39]
Hypercapnie
Amphétamines
Hypomagnésémie [12]
Hallucinogènes
Hypophosphorémie [13]
Cannabis
Myélinolyse centro- et extrapontine [36]
Inhibiteurs de l’acétylcholine estérase
Insuffisance rénale chronique (organophosporés)
(urémique) [8, 15]
Insuffisance hépatocellulaire [3, 22, 28] Sevrages Alcool
Syndrome de Reye Benzodiazépines
Pancréatite aiguë [3] Opiacés

Endocrinopathies [34] Insuffisance hypophysaire [4] Infections non systématisées du système Méningites à pyogènes
Hypothyroïdie nerveux central
Thyrotoxicose Trypanosomiase
Thyroïdite de Hashimoto [17] Encéphalites dues aux arboviroses
Insuffisance surrénalienne Paludisme
Maladie de Cushing VIH
Hypo- et pseudohypoparathyroïdie Légionellose
Calcitonine Borréliose
Bartonellose
Maladies systémiques Hypertension artérielle Fièvre Q
Éclampsie Brucellose
Vascularites Mycoplasme
Connectivites Maladie de Whipple
Syndromes paranéoplasiques
Troubles diffus de la coagulation (CIVD, Causes physiques Hyperthermie, coup de chaleur [38]
SHU) Hypothermie [29]
Syndromes d’hyperviscosité [25] Altitude (anoxie anoxique)
Infections générales graves (sepsis) Électrocution
Fièvre typhoïde Brûlures thermiques [44]
Leptospirose
Troubles du sommeil Privation de sommeil
Maladie de Whipple
Syndrome d’apnées du sommeil périphé-
Sarcoïdose
rique ou central
Maladie cœliaque
Ivresse du sommeil
Carences alimentaires/vitaminiques Encéphalopathie de Gayet-Wernicke [5, 7] Hypersomnie idiopathique
Encéphalopathie de Marchiafava- Narcolepsie-cataplexie
Bignami [35] Syndrome de Kleine-Levin
Encéphalopathie pellagreuse Encéphalopathies récurrente idiopathi-
que [40]
Intoxications médicamenteuses [18] Salicylés
Barbituriques Encéphalopathies par trouble inné du Porphyries
Benzodiazépines métabolisme
Méprobamate Mitochondriopathies : MELAS, syndrome
Valproate de sodium de Leigh
Carbamazépine Maladies primitives du système nerveux Hydrocéphalies
Lithium central
Antidépresseurs tricycliques [16, 32] Tumeurs du IIIe ventricule
Neuroleptiques (syndrome malin Lésions hypothalamiques
des neuroleptiques) [2] Épilepsies partielles non convulsives
Inhibiteurs de la recapture de la séroto- État de mal absence
nine (syndrome sérotoninergique)
Théophylline CIVD : coagulation intravasculaire disséminée ; SHU : syndrome hémolytique et urémique ; VIH : virus de
l’immunodéficience humaine ; MELAS : mitochondrial encephalomyopathy lactic acidosis, stroke-like episodes.
Antimitotiques
Ciclosporine A
[14, 20, 47]
Anticholinergiques TROUBLE DE LA CONSCIENCE
Bismuth
Tous les intermédiaires peuvent exister entre la confusion mentale
Dialyse rénale (aluminium)
avec ou sans agitation mais sans trouble vrai de la vigilance, et
l’obnubilation puis le coma pouvant nécessiter des gestes de
– quels sont les traitements habituels du patient ? Lui connaît-on réanimation en urgence. Les symptômes précoces peuvent être
une intoxication chronique ou épisodique, alcoolique ou d’autre subtils comprenant une asthénie, une somnolence, des troubles de
nature ? la concentration et de l’attention. Dans ces cas, un examen attentif,
– quelle est la profession ou l’occupation habituelle du patient ? À voire des tests neuropsychologiques peuvent être nécessaires pour
quels produits est-il ou a-t-il été exposé ? mettre en évidence des anomalies témoignant d’un
dysfonctionnement des fonctions supérieures, le plus souvent de
– y a-t-il eu des épisodes de même nature auparavant ? A-t-il déjà type sous-corticofrontal, chez un patient présentant une cause
été hospitalisé pour des événements similaires et où ? d’encéphalopathie (insuffisance hépatocellulaire par exemple) ou se
– d’autres personnes ont-elles présenté des troubles similaires dans plaignant de troubles intellectuels.
l’entourage professionnel ou personnel du patient ?

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en scène les illusions ou de véritables hallucinations souvent


Tableau IV. – Orientations diagnostiques devant une encéphalopa- terrorisantes. Les troubles sont en général fluctuants. Des troubles
thie en fonction des antécédents, du terrain et des circonstances
somatiques sont fréquemment associés à l’agitation dans le cours de
de survenue.
l’évolution et peuvent aggraver le pronostic : fièvre, déshydratation,
Alcoolisme chronique Ivresse aiguë (hypoglycémie) hyperactivité sympathique, collapsus cardiovasculaire,
Sevrage alcoolique rhabdomyolyse, etc.
Carences vitaminiques (B1, PP)
Marchiafava-Bignami Les causes les plus fréquentes des états de delirium sont les sevrages
Encéphalopathie hépatique (alcool, benzodiazépines, opiacés), les intoxications
Encéphalopathie hypophosphorémique (psychodysleptiques, L-dopa, benzodiazépines, anticholi-
Terrain psychiatrique Tentative de suicide (tout médicament ou nestérasiques, anticholinergiques), certaines affections métaboliques
toxique chimique ou physique) ou endocriniennes (hyperthyroïdie, hypercalcémie, hyponatrémie),
Intoxication au lithium les infections du système nerveux central (méningites, encéphalites).
Sevrage en psychotropes Le problème des confusions aiguës des personnes âgées lors de la
Toxicomanie (overdose ou sevrage)
survenue d’une affection somatique quelconque, d’une rétention
Syndrome malin des neuroleptiques
Syndrome sérotoninergique
urinaire par exemple, est fréquent et impose une démarche
diagnostique adaptée, large et rapide, compte tenu de la fragilité du
Pathologie respiratoire préexistante Encéphalopathie respiratoire terrain.
Intoxication par la théophylline
Syndrome d’apnée du sommeil Le diagnostic différentiel des confusions mentales comporte
principalement les délires psychotiques aigus qui, en l’absence
Traitement diurétique/trouble métabo- Encéphalopathie hyponatrémique
lique d’antécédents psychiatriques connus, imposent une démarche
Myélinolyse centro- et extrapontine diagnostique identique aux confusions mentales de causes
Terrain diabétique Acidocétose diabétique
somatiques. En cas d’antécédent psychiatrique, le bilan somatique à
Hypoglycémie la recherche d’une cause toxique ou d’un sevrage en particulier,
Acidose lactique voire de toute autre cause, devra être pratiqué au moindre doute,
compte tenu de l’impossibilité habituelle de disposer d’une
Terrain néoplasique Encéphalopathie hypercalcémique
Encéphalopathie médicamenteuse anamnèse fiable et de l’exposition aux risques de la vie courante
- méthotrexate plus fréquente que dans la population générale.
- cisplatine
- cytarabine ¶ Trouble de la vigilance
Encéphalopathie carentielle
Encéphalopathie paranéoplasique Dans les encéphalopathies, le trouble de la vigilance est caractérisé
Terrain épileptique État de mal épileptique non convulsif par un trouble de l’éveil allant de la simple difficulté de son maintien
Encéphalopathie médicamenteuse (obnubilation, somnolence, léthargie) au coma (stupeur, coma léger,
- valproate de sodium coma profond). La profondeur du trouble de la vigilance peut être
- carbamazépine chiffrée par l’importance des stimulations nécessaires pour obtenir
- vigabatrine
- phénytoïne
des réponses du patient. Le Glasgow coma scale est une échelle de
cotation qui analyse les meilleures réponses motrices, verbales et
Insuffisance rénale/hypertension arté- Encéphalopathie urémique visuelles, aux stimulations de l’examinateur. Ce système de cotation
rielle
Encéphalopathie de la dialyse
est particulièrement adapté à l’évaluation neurologique globale des
Encéphalopathie hypertensive encéphalopathies qui, dans leur très grande majorité, ne comportent
pas de signes de localisation qui pourraient interférer avec la
Démence Toxicité des médicaments
cotation.
Toute pathologie aiguë, dont :
- pneumopathie
- affection digestive aiguë ¶ Diagnostic différentiel d’un trouble de la conscience
- rétention aiguë d’urines dû à une encéphalopathie
Encéphalopathie récidivante Exposition à un médicament ou à un
toxique Il s’agit d’une part du diagnostic différentiel du trouble de la
Encéphalopathie respiratoire conscience, et d’autre part du diagnostic de sa cause au sein du
Encéphalopathie hépatique système nerveux central, structurelle ou fonctionnelle.
Syndrome de Kleine-Levin

Contexte collectif Intoxication au CO « Locked-in syndrome »


Intoxication par les métaux lourds
Intoxication collective accidentelle Le diagnostic différentiel des troubles de la conscience comporte le
locked-in syndrome ou syndrome de déefférentation dans lequel la
Contextes particuliers (exercice intense, Coup de chaleur conscience est normale mais ne peut être appréciée que par
exposition au froid)
Encéphalopathie hypothermique l’établissement d’un code de communication avec le patient reposant
sur les mouvements de verticalité du regard.
Contexte professionnel Intoxication par toxique industriel
Intoxication par pesticides et herbicides
Mutisme akinétique
CO : monoxyde de carbone.
Le mutisme akinétique peut réaliser un tableau très proche d’une
¶ Confusion mentale encéphalopathie au stade d’obnubilation, le diagnostic reposant sur
l’anamnèse, l’EEG et l’imagerie.
La confusion mentale avec agitation (delirium) est le fait des
encéphalopathies toxiques et surtout des encéphalopathies de
Coma hystérique
sevrage. Ce peut être aussi la phase initiale d’une encéphalopathie
menant au coma. Le meilleur exemple de confusion mentale est le Le coma hystérique est le plus souvent de diagnostic facile devant
sevrage alcoolique (delirium tremens). La sémiologie comporte une une résistance active à l’ouverture des yeux, l’absence de
désorganisation du cycle veille-sommeil avec, au début, inversion phénomène des « yeux de poupée », la persistance du nystagmus
du rythme nycthéméral, désorientation temporospatiale, troubles obtenu par stimulation calorique du réflexe oculovestibulaire et
perceptifs avec illusions auditives ou visuelles et onirisme mettant l’absence de trouble du tonus.

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Neurologie Sémiologie et orientation diagnostique des encéphalopathies de l’adulte 17-023-A-41

Hypersomnie pathologique TROUBLES DU TONUS ET DES RÉFLEXES TENDINEUX

Un diagnostic différentiel particulier est l’hypersomnie pathologique L’appréciation du tonus musculaire peut fournir des éléments
de Kleine-Levin dans laquelle, durant les attaques d’hypersomnie, importants pour l’orientation étiologique d’une encéphalopathie.
surviennent des troubles des comportements alimentaires, affectifs Toutes les anomalies peuvent être observées : hypotonie, hypertonie
et sexuels, et qui doit être considérée comme une cause plastique, hypertonie oppositionniste. Le trouble est toujours
d’encéphalopathie. bilatéral et symétrique.
Une hypotonie généralisée avec diminution des réflexes tendineux
Lésions focales peut se rencontrer dans toutes les causes d’encéphalopathies, mais
doit faire suspecter en premier lieu une cause métabolique ou
Un problème diagnostique important que posent les toxique (drogues sédatives surtout). La constatation d’une hypotonie
encéphalopathies à l’origine d’un coma est d’affirmer l’absence de doit aussi faire rechercher une paralysie de cause musculaire ou
cause structurelle au trouble de la conscience au sein du système neurologique périphérique avec abolition des réflexes tendineux
nerveux central. La présence de signes de localisation (hypomagnésémie, hypophosphorémie).
hémisphériques ou du tronc cérébral doit immédiatement faire
Une hypertonie oppositionniste (paratonie, gegenhalten) est
rechercher une lésion focale. habituelle dans toutes les encéphalopathies agitées (delirium), par
L’examen neurologique doit être systématique et particulièrement exemple en cas de sevrage alcoolique ou en benzodiazépines,
orienté vers les fonctions du tronc cérébral. Une attention d’hypercalcémie, d’encéphalopathie urémique, mais aussi en cas
particulière doit être portée à une asymétrie des réponses motrices, d’encéphalopathie légère ou modérée survenant chez un patient
du tonus des membres, des réflexes tendineux, des réflexes cutanés dément, quelle qu’en soit la cause. L’encéphalopathie de Gayet-
plantaires. Un signe de Babinski bilatéral sans valeur localisatrice Wernicke et surtout la carence en vitamine PP (pellagre)
peut parfois être observé. L’oculomotricité extrinsèque, étudiée au s’accompagnent d’une hypertonie oppositionniste qui peut être
besoin par les réponses oculocéphaliques et oculovestibulaires majeure.
caloriques, est en principe normale, mais certaines causes Une hypertonie de type extrapyramidal plus ou moins intense peut
d’encéphalopathie peuvent s’accompagner d’anomalies être observée dans de nombreuses causes d’encéphalopathies :
oculomotrices (cf infra). L’oculomotricité intrinsèque doit être insuffisance ventilatoire, insuffisance hépatique, intoxication par le
symétrique et photoréactive. Les réflexes cornéens et ciliospinaux CO, par le manganèse, par les pesticides organophosphorés,
doivent être présents et symétriques. Certains comas toxiques très syndrome malin des neuroleptiques, hypothyroïdie, myélinolyse
profonds (barbituriques) peuvent s’accompagner d’une abolition de extrapontine, etc.
l’ensemble des réflexes du tronc qu’il faut donc interpréter en Des phénomènes de type tétanique peuvent se voir en cas
fonction de l’intensité du trouble de la vigilance. Certaines d’hypocalcémie ou d’hypomagnésémie et mettent directement en
encéphalopathies, dont la présentation clinique peut comporter des danger la vie du patient par le risque de spasme laryngé.
signes focaux ou multifocaux, peuvent poser des problèmes de
définition : par exemple l’encéphalopathie lupique, la maladie de
[43]
Whipple, les encéphalopathies hypertensives ou hyperthermiques, MOUVEMENTS ANORMAUX
certaines encéphalites infectieuses, etc. Elles doivent donc être L’apparition, souvent fluctuante ou provoquée par les stimulations
intégrées à la discussion étiologique. ou les mouvements, de mouvements anormaux est très fréquente
Les lésions sus-tentorielles entraînent en général des signes de dans de nombreuses causes d’encéphalopathies. Leur valeur
localisation latéralisés (hémiplégie, crises motrices) orientant d’orientation étiologique impose de les rechercher de façon
facilement vers une lésion focale hémisphérique. Mais elles peuvent systématique. Les mouvements anormaux doivent être bilatéraux.
aussi être trompeuses et ne s’exprimer que par un syndrome Le caractère strictement unilatéral d’un mouvement anormal doit
confusionnel, comme en cas de manifestation déficitaire ou faire rechercher une lésion structurelle. Les mouvements anormaux
épileptique d’une lésion temporale droite. La constatation d’une observés sont variés. Il peut s’agir de myoclonies spontanées ou
anomalie du champ visuel ou d’une asymétrie du clignement à la d’action (sevrage aux benzodiazépines, intoxication par les métaux
menace prend alors toute sa valeur. Les lésions frontales droites lourds, par les antidépresseurs tricycliques, par la théophylline,
peuvent ne s’exprimer que par un trouble du comportement. De encéphalopathie urémique, encéphalopathie des dialysés, toxicité de
même, les lésions diencéphaliques bilatérales peuvent entraîner un la ciclosporine A, encéphalopathie anoxique et postanoxique,
état de mutisme akinétique. Dans tous les cas, même en l’absence encéphalopathie pellagreuse), d’astérixis (insuffisance
d’élément d’orientation focal à l’examen neurologique, on ne peut hépatocellulaire, syndrome de Reye, insuffisance respiratoire,
pas se passer d’imagerie morphologique pour éliminer un processus encéphalopathie hyperammoniémique due au valproate de sodium
lésionnel focal ou multifocal, en particulier sur un terrain débilité ou à la carbamazépine), de tremblement fin (hyperthyroïdie,
ou à risque. Ainsi, par exemple, le risque d’hématome sous-dural intoxication par la théophylline) ou grossier (sevrage alcoolique,
bilatéral est si important chez l’alcoolique que tout trouble de hypercalcémie), de mouvements choréiques et de dystonie
conscience, même sans signe de localisation et même si l’on dispose paroxystique (hyperthyroïdie, hypoparathyroïdie, syndrome
d’une explication évidente, doit faire pratiquer un scanner. d’hyperviscosité dû à une polycythémie, lupus érythémateux aigu
disséminé, intoxication par les neuroleptiques), de mouvements
Les lésions sous-tentorielles responsables de troubles de la vigilance carphologiques (encéphalopathies septiques, typhoïde), de troubles
sont les lésions du tronc cérébral. Elles s’accompagnent le plus de la coordination (intoxication alcoolique, intoxication par la
souvent d’un désordre de l’oculomotricité intrinsèque et surtout phénytoïne, la carbamazépine, hypothyroïdie, encéphalopathie de
extrinsèque, qu’il faut rechercher attentivement en s’aidant, si Gayet-Wernicke, maladie cœliaque, légionellose), d’un nystagmus
besoin, de l’étude des réflexes oculocéphaliques et (intoxication par les antiépileptiques, par les psychotropes). Des
oculovestibulaires. En cas de persistance d’un doute, l’IRM est frissons généralisés doivent faire évoquer une encéphalopathie du
indispensable à l’analyse morphologique précise des structures de sepsis. Des fasciculations ou des secousses musculaires plus
la fosse postérieure. grossières font évoquer une intoxication par les drogues
On peut néanmoins observer des signes de localisation dans deux anticholinestérasiques ou un désordre métabolique de l’excitabilité
circonstances principales : l’hypoglycémie, qui doit être recherchée musculaire (encéphalopathies hyper- ou hypocalcémiques,
systématiquement dès les premières minutes de l’examen (glycémie hypomagnésémiques, hypophosphorémiques).
au doigt), et l’aggravation ou la réapparition d’anomalies À l’inverse des mouvements anormaux, on peut observer une
neurologiques préexistantes dévoilées par une encéphalopathie diminution de la motricité volontaire, une akinésie plus importante
d’autre cause (imposant une démarche diagnostique double). que ne le voudrait le trouble de conscience (hypothermie,

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17-023-A-41 Sémiologie et orientation diagnostique des encéphalopathies de l’adulte Neurologie

hypothyroïdie, intoxication par les neuroleptiques, par le CO, par le skew déviation ou une ophtalmoplégie internucléaire peuvent être
manganèse, par le méthanol, encéphalopathies anoxiques, observées dans de rares cas d’encéphalopathies métaboliques (coma
encéphalites dues aux arboviroses). hépatique) ou toxiques (phénothiazine, doxépine, opiacés,
amitriptyline). Les mouvements conjugués ou disconjugués
d’errance du regard n’ont pas de valeur localisatrice et permettent,
CRISES ÉPILEPTIQUES au contraire, de vérifier l’intégrité des voies oculomotrices du tronc
L’épilepsie peut elle-même constituer une cause d’encéphalopathie cérébral. De même, le bobbing oculaire (déviation rapide du regard
en cas de crises partielles complexes répétées suivies de phases vers le bas, suivie d’une phase de remontée lente en position neutre
postcritiques prolongées ou en cas d’état de mal non convulsif qui témoigne le plus souvent d’une lésion pontique) peut être
idiopathique, cryptogénique ou symptomatique. La constatation de observé en cas d’encéphalopathie toxique ou métabolique.
clonies palpébrales ou de myoclonies subtiles spontanées des L’encéphalopathie de Gayet-Wernicke est un cas particulier parmi
membres peut faire évoquer le diagnostic qui doit être confirmé par les encéphalopathies, puisqu’il existe des lésions structurelles du
l’EEG et par la régression du trouble sous l’action du traitement tronc cérébral et que ces lésions sont responsables des troubles
antiépileptique. oculomoteurs évocateurs du diagnostic : l’ophtalmoplégie est
Les crises épileptiques généralisées sont aussi des manifestations bilatérale, en général symétrique, et peut comprendre une parésie
fréquentes de nombreuses causes d’encéphalopathies : de l’abduction, un nystagmus du regard, une ophtalmoplégie
encéphalopathie de sevrage, encéphalopathie métabolique internucléaire, une paralysie de la latéralité et de la verticalité. Tous
hyponatrémique, urémique, hypercalcémique, encéphalopathie ces troubles disparaissent de façon spectaculaire et caractéristique
hypertensive, encéphalopathie anoxique, encéphalopathie toxique après l’injection de thiamine. La récupération totale peut prendre
(tricycliques, théophylline, cocaïne, amphétamines, métaux lourds). plusieurs semaines, voire rester incomplète en cas de traitement trop
Elles en aggravent le pronostic et concourent à leur gravité par le tardif et de passage à l’encéphalopathie de Korsakoff.
risque de résistance au traitement symptomatique et d’état de mal
généralisé ne cédant qu’au traitement de la cause de ¶ Oculomotricité intrinsèque
l’encéphalopathie elle-même, avec constitution de séquelles Comme pour l’oculomotricité extrinsèque, la motricité pupillaire est
irréversibles en cas de traitement trop tardif. normale dans la plupart des cas d’encéphalopathie. Toute asymétrie
pupillaire doit faire rechercher une lésion du tronc cérébral, du
TROUBLES OCULOMOTEURS mésencéphale en particulier, ou une atteinte du sympathique
cervical, et diriger la démarche diagnostique vers une lésion focale
Ils peuvent concerner l’oculomotricité extrinsèque [24] et la motricité
touchant les structures réticulaires impliquées dans l’éveil. Chez les
pupillaire [26].
patients en coma profond, l’aspect pupillaire peut devenir le critère
le plus important pour distinguer cliniquement entre une cause
¶ Oculomotricité extrinsèque
structurelle et métabolique ou toxique. Ainsi, la préservation de
Elle est normale dans la majorité des cas d’encéphalopathie : la réponses pupillaires à la stimulation lumineuse, même associée à
constatation d’un trouble oculomoteur doit faire rechercher une une dépression respiratoire majeure, à une aréflexie vestibulaire
lésion du tronc cérébral qui peut rendre compte du trouble de la calorique, à une hypotonie généralisée ou à une rigidité de
vigilance. Des troubles oculomoteurs ont néanmoins été décrits dans décérébration, doit faire évoquer un coma métabolique. À l’inverse,
les encéphalopathies, en dehors de l’encéphalopathie de Gayet- si l’anamnèse et les explorations permettent d’éliminer une anoxie,
Wernicke dans laquelle le trouble oculomoteur fait partie intégrante une intoxication ou une maladie pupillaire préexistante, l’absence
du syndrome clinique. Le trouble oculomoteur le plus fréquent est de réflexes photomoteurs chez un patient comateux suggère
le phénomène des « yeux de poupée », commun à toutes les fortement l’existence d’une lésion structurelle à l’origine du coma.
encéphalopathies. Ce phénomène n’est pas réellement une anomalie On peut néanmoins observer des troubles pupillaires au cours de
car il témoigne seulement de la diminution du contrôle cortical sur certaines encéphalopathies : ces troubles peuvent même être des
les voies réflexes oculocéphaliques, due au dysfonctionnement indices précieux de l’enquête étiologique. Il faut toujours se méfier
global du système nerveux. L’observation du phénomène des « yeux d’une mydriase bilatérale aréactive difficilement compatible avec le
de poupée » permet d’affirmer l’intégrité des voies oculomotrices. tableau clinique, qui doit faire systématiquement rechercher
Son étude est capitale pour l’évaluation des fonctions du tronc l’instillation subreptice d’un agent topique mydriatique. Un myosis
cérébral. L’absence d’éveil cortical en cas de coma entraîne bilatéral doit faire rechercher une intoxication par les opiacés
l’abolition de la motricité oculaire contrôlée par la vision, c’est-à- (héroïne, morphine), par la clonidine, mais aussi, associé à d’autres
dire les saccades volontaires et les mouvements de poursuite lente. signes cholinergiques systémiques, une intoxication par un agent
De même, la phase rapide du nystagmus peut-elle être abolie. La parasympaticomimétique (insecticides organophosphorés surtout).
simple diminution du niveau de vigilance peut aussi faire Une mydriase bilatérale doit faire rechercher une intoxication par
apparaître, au cours de toute encéphalopathie, un strabisme une drogue anticholinergique (antidépresseurs tricycliques,
divergent ou convergent dû à la décompensation d’une trihexyphénidyle, datura) ou sympathomimétique (amphétamine,
hétérophorie, habituellement compensée grâce aux phénomènes de cocaïne, inhibiteur de la mono-amine-oxydase [IMAO], lysergic acid
fusion. Le trouble est alors stable, quelle que soit la direction du diethylamide [LSD]).
regard, et on ne peut pas mettre en évidence de paralysie
oculomotrice. Il peut être fluctuant avec les variations du niveau de
vigilance en cas d’encéphalopathie modérée et disparaître lors des TROUBLES VÉGÉTATIFS
phases d’amélioration de l’état de conscience. Des déviations L’observation de troubles végétatifs peut apporter des éléments
toniques du regard peuvent être observées : déviation tonique vers importants à l’enquête étiologique. Il peut s’agir d’un trouble de la
le bas suivant la déviation latérale après stimulation calorique dans thermorégulation, de troubles de la régulation tensionnelle et de la
les comas toxiques dus aux drogues sédatives, déviation tonique fréquence cardiaque, de troubles digestifs. Une hyperthermie peut
vers le haut dans les comas anoxiques y compris en l’absence être observée dans tous les cas d’encéphalopathies accompagnées
d’atteinte du diencéphale, déviation tonique vers le haut associée d’agitation motrice ou de crises épileptiques (sevrage alcoolique ou
aux mouvements oculogyres en cas d’intoxication par les en drogue sédative, hypercalcémie, etc), en cas de thyrotoxicose, en
neuroleptiques. Les myorythmies oculaires sont pathognomoniques cas d’intoxication par les anticholinergiques, par les salicylés, de
d’atteinte neurologique de la maladie de Whipple. Une atteinte syndrome malin des neuroleptiques, de syndrome sérotoninergique,
bilatérale des VI peut être observée en cas d’hypertension de coup de chaleur. Une hypothermie peut s’observer en cas
intracrânienne (hyponatrémie, hypertension artérielle maligne, d’exposition au froid et être en elle-même à l’origine d’une
hypertension intracrânienne : intoxication par la vitamine A). Une encéphalopathie, associée au début à des signes d’hyperactivité

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Neurologie Sémiologie et orientation diagnostique des encéphalopathies de l’adulte 17-023-A-41

sympathique réactionnelle, puis à une réduction généralisée des ralentissement monomorphe et symétrique du rythme de fond,
métabolismes et à une acidose métabolique. On peut aussi l’observer prédominant d’abord en frontal puis généralisé sur tout le scalp,
en cas d’hypothyroïdie, d’hypopituitarisme, d’encéphalopathie de associé à une diminution progressive de la réactivité aux
Gayet-Wernicke. Une hypothermie sans cause évidente doit faire stimulations sensorielles. Au maximum, dans les comas
rechercher une cause hypothalamique. Une hypertension artérielle barbituriques, le tracé de fond peut être plat et aréactif et poser des
importante, dont les chiffres doivent être rapportés aux antécédents problèmes d’interprétation, surtout lorsqu’il s’accompagne de la
du patient et à la situation clinique (grossesse, par exemple), doit survenue périodique d’anomalies pointues. Dans les
faire évoquer une encéphalopathie hypertensive ou, associée à une encéphalopathies hépatiques et respiratoires, le tracé est
tachycardie, une intoxication par une drogue sympaticomimétique progressivement envahi d’ondes lentes delta monomorphes,
(cocaïne, amphétamine). En revanche, une dépression typiquement triphasiques. Dans ces cas, le tracé a un intérêt dans la
cardiovasculaire, de même qu’une dépression respiratoire, sont des surveillance de l’évolution puisqu’il apparaît évoluer avec un temps
éléments non spécifiques de la plupart des encéphalopathies lorsque d’avance sur la clinique. Des ondes lentes triphasiques peuvent être
le trouble de conscience est sévère. Les intoxications par les observées dans d’autres encéphalopathies que l’encéphalopathie
organophosphorés entraînent une augmentation diffuse des hépatique : urémie, sepsis grave, hypercalcémie. Dans les
sécrétions exocrines (sueur, salive, larmes, bronchorrhée, diarrhée), encéphalopathies de sevrage (alcool, sédatifs), le tracé peut montrer
associée à une bradycardie et une hypotension. Des sueurs profuses des anomalies paroxystiques épileptiques incitant à la mise en route
et des signes d’activation adrénergique doivent faire suspecter une
d’un traitement antiépileptique. Dans les encéphalopathies toxiques,
hypoglycémie.
l’EEG peut montrer des rythmes rapides faisant évoquer une
intoxication par des psychotropes, ou parfois une activité
TROUBLES SENSORIELS épileptiforme. De même, on peut observer une activité
Toutes les anomalies de l’état de conscience s’accompagnent de épileptiforme, éventuellement focale, dans l’hypoglycémie. Dans les
troubles de la perception auditive et visuelle. Les manifestations de encéphalopathies anoxiques, le tracé peut être déprimé et surchargé
ces troubles enrichissent le tableau de la confusion mentale. Il s’agit d’une activité de pointes périodiques généralisées. Un tracé
principalement d’illusions qui peuvent prendre tous les caractères d’alphacoma peut s’observer dans de nombreux types
d’hallucinations en cas d’onirisme associé, comme dans le delirium d’encéphalopathies, anoxiques et toxiques en particulier. Il est de
tremens. Ces illusions peuvent conduire à des anomalies mauvais pronostic, en particulier s’il est aréactif. Enfin, dans les
comportementales : agitation, fuite, agressivité, majorées par les encéphalopathies de causes épileptiques (états de mal non
mesures malencontreuses qui aggravent le trouble perceptif convulsifs, syndromes postcritiques prolongés), l’EEG permet de
(contention, faible éclairage, etc). Des troubles perceptifs spécifiques faire le diagnostic, de poser les indications thérapeutiques et de
sont décrits dans certaines intoxications et doivent constituer des surveiller l’efficacité de la prise en charge thérapeutique.
indices étiologiques précieux. Ainsi, la dyschromatopsie de Les potentiels évoqués n’ont que peu d’utilité diagnostique au cours
l’intoxication digitalique, les hallucinations élaborées du LSD, du des encéphalopathies. Il est indispensable d’avoir vérifié, avant toute
cannabis, des drogues anticholinergiques, du sevrage en opiacés, interprétation, que les voies périphériques sensorielles sont intactes.
doivent-elles conduire à l’enquête et aux dosages appropriés. À côté
L’altération précoce des potentiels évoqués somesthésiques est un
des troubles perceptifs productifs, on peut observer des troubles
facteur de mauvais pronostic dans les comas anoxiques. L’étude des
négatifs comme les éclipses visuelles et la cécité corticale de
potentiels évoqués auditifs peut être utile dans les comas profonds
l’encéphalopathie hypertensive.
sans signe de localisation, pour rechercher une atteinte structurelle
du tronc cérébral.
Anomalies de l’examen
clinique systémique
Examens morphologiques
Toute anomalie clinique extraneurologique doit être recherchée avec
soin. Les examens morphologiques, scanner X et/ou IRM, sont
– Au niveau du revêtement cutané : coloration rouge cochenille de indispensables dans le bilan d’un trouble de la conscience d’origine
la peau dans l’intoxication oxycarbonée, cyanose des extrémités dans indéterminée pour affirmer l’absence de lésion structurelle.
l’encéphalopathie respiratoire, pâleur dans l’hypothyroïdie, ictère et L’examen peut être soit normal, c’est le cas le plus fréquent, en
angiomes stellaires en cas d’insuffisance hépatocellulaire, etc. particulier dans les encéphalopathies toxiques, soit montrer des
– Recherche d’une hépatomégalie, de signes de collapsus, signes évocateurs de la cause de l’encéphalopathie, soit déceler une
d’anomalies ECG de la conduction intracardiaque (intoxication lésion séquellaire expliquant des signes neurologiques focaux
tricyclique, intoxication digitalique), de troubles de l’excitabilité inexpliqués dans le contexte d’une encéphalopathie d’autre cause.
cardiaque, de bradycardie anormale. L’IRM de l’encéphalopathie hépatique est très évocatrice si elle
montre des anomalies de signal des noyaux lenticulaires à type
– Anomalies ventilatoires : fœtor hepaticus dans l’insuffisance
d’hyperintensités pallidales sur les clichés en écho de spin pondérés
hépatocellulaire, odeur acétonique de l’haleine dans l’acidocétose
en T1 (fig 1). Dans l’encéphalopathie hypertensive, le scanner X et
diabétique, hyperventilation en cas d’acidose métabolique (dyspnée
l’IRM montrent des anomalies de signal de la substance blanche
de Kussmaul).
hémisphérique postérieure, ainsi qu’un inconstant gonflement
– Examen du fond d’œil : un œdème papillaire devant faire cérébral diffus avec effacement des sillons et petits ventricules (fig 2).
rechercher une intoxication saturnine, arséniée, ou par la vita- L’encéphalopathie hyponatrémique s’accompagne aussi de signes de
mine A. gonflement encéphalique diffus à l’imagerie, mais sans anomalie de
signal de la substance blanche. L’existence de calcifications des
noyaux gris centraux au scanner X doit faire évoquer une pathologie
Examens électrophysiologiques du métabolisme phosphocalcique (hypoparathyroïdie). Dans
(électroencéphalogramme, l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke, l’IRM peut montrer des
potentiels évoqués) [6, 23, 45, 46] anomalies de signal de la région mésencéphalique périaqueducale
et des corps mamillaires très évocatrices (fig 3). Le diagnostic
L’EEG est un examen essentiel au diagnostic positif et différentiel d’encéphalopathie de Marchiafava-Bignami peut être porté sur le
d’une encéphalopathie. Il est aussi parfois utile au diagnostic scanner X et sur l’IRM qui montrent les anomalies de signal, puis la
étiologique. Les caractéristiques générales du tracé comportent un nécrose du corps calleux (fig 4).

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17-023-A-41 Sémiologie et orientation diagnostique des encéphalopathies de l’adulte Neurologie

1 Encéphalopathie hépa- 4 Encéphalopathie de


tique chronique. Imagerie Marchiafava-Bignami.
par résonance magnétique Scanner cérébral : hypoden-
en écho de spin (IRM-SE) sité du splénium du corps
pondérée en T1 : hypersi- calleux (flèche) et séquelles
gnaux bipallidaux carac- traumatiques frontales gau-
téristiques. ches.

2 Encéphalopathie hy-
pertensive. Imagerie par ré-
sonance magnétique en écho Tableau V. – Bilan paraclinique systématique devant une encéphalo-
de spin (IRM-SE) pondérée pathie aiguë ou subaiguë sans indication étiologique clinique.
en T2 : hypersignaux symé-
triques de la substance - Biologie sanguine : ionogramme sanguin, urée, créatinine, protidémie, glycémie,
lactates, transaminases, amylase, lipase, taux de prothrombine, numération et for-
blanche en regard des carre- mule sanguine, alcoolémie, gaz du sang, ammoniémie, prélèvements à conserver
fours ventriculaires (flè- pour dosages éventuels de toxiques
ches). - Biologie urinaire : ionogramme et urée (sur échantillon), glycosurie, cétonurie,
recherche de toxiques (opiacés, benzodiazépines, barbituriques, antidépresseurs tri-
cycliques...)
- Électrocardiogramme
- Électroencéphalogramme
- Scanner X cérébral, imagerie par résonance magnétique si nécessaire
- Étude du liquide céphalorachidien : cytologie, chimie, bactériologie (dont antigènes
solubles), mycologie et parasitologie, tubes à conserver pour éventuels dosages ulté-
rieurs (interféron et polymérisations en chaîne virales)

nombre d’examens doit être systématique, soit pour vérifier un


paramètre fréquemment en cause, soit pour vérifier des variables
exigeant la mise en œuvre de mesures urgentes (natrémie, glycémie,
calcémie, bilan hépatique, gaz du sang, dosage du CO, ammoniémie,
recherche de toxiques sanguins ou urinaires). L’exhaustivité des
prélèvements du bilan biologique initial est capitale pour garantir
3 Encéphalopathie de les meilleures chances de parvenir à un diagnostic étiologique le
Gayet-Wernicke. Imagerie plus fiable possible. En effet, de nombreuses anomalies peuvent être
par résonance magnétique présentes sur les prélèvements initiaux et disparaître avec la prise
en écho de spin (IRM-SE)
en charge hospitalière du patient ainsi soustrait à une exposition
pondérée en T2 : hypersi-
gnal mésencéphalique pé- pathogène (médicament, toxique, etc). Il faut donc toujours
riaqueducal (flèche). conserver dans les meilleures conditions des prélèvements
biologiques pour dosages différés en fonction d’éléments
anamnestiques ou cliniques recueillis durant la prise en charge du
patient. L’étude du LCR est quasiment systématique en cas
d’encéphalopathie, à condition que l’imagerie ait éliminé une
hypertension intracrânienne. On recherche en urgence les principaux
diagnostics différentiels : méningite à pyogène et
méningoencéphalite, en particulier herpétique.
L’imagerie peut aussi montrer les séquelles à distance d’une Le bilan biologique étiologique d’une encéphalopathie subaiguë à
encéphalopathie sévère ou compliquée : hématomes sous-duraux chronique comprend l’ensemble des examens pratiqués dans les
compliquant une encéphalopathie hypernatrémique, myélinolyse formes aiguës. Il doit être complété des tests biologiques spécifiques
centropontine compliquant une correction trop rapide d’une en fonction du faisceau d’arguments rassemblés grâce à la
hyponatrémie profonde, atrophie corticale et hyposignaux symptomatologie clinique, biologique et à l’imagerie (tableau V).
lenticulaires de l’encéphalopathie postanoxique.

Examens biologiques Conclusion


C’est le bilan biologique qui apporte le diagnostic étiologique de La sémiologie des encéphalopathies est d’un apport très variable au
l’encéphalopathie dans la très grande majorité des cas. Un certain diagnostic de leurs causes. Un abord systématique du patient

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Neurologie Sémiologie et orientation diagnostique des encéphalopathies de l’adulte 17-023-A-41

encéphalopathique est nécessaire pour garantir le succès maximal à pronostic peut être redoutable du fait de l’étiologie, mais aussi du
l’enquête étiologique. Tous les éléments recueillis (anamnestiques, terrain. Ainsi, la survenue d’une encéphalopathie chez un sujet âgé
cliniques, EEG, imagerie et biologie) doivent être pris en compte pour impose un activisme diagnostique et thérapeutique encore plus marqué
permettre la mise en place d’une attitude thérapeutique adaptée. Le que chez le sujet jeune sans antécédent.

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