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réalités Cardiologiques # 303_Octobre 2014_Cahier 1

Le dossier
Syncopes : actualités

Syncopes ou épilepsies :
les formes frontières
RÉSUMÉ : Les syncopes et les crises épileptiques sont, avec les crises psychogènes, les principales causes de
perte de connaissance. Les frontières entre ces phénomènes ne sont pas toujours simples.
D’une part, les syncopes s’accompagnent de signes neurologiques subjectifs et objectifs parfois trompeurs,
comme les myoclonies. D’autre part, certaines crises épileptiques peuvent ressembler à des syncopes
(notamment vagales) ou même entraîner une syncope par l’activation du système parasympathique central.
Cette complexité potentielle des interactions cœur/cerveau doit être connue et est susceptible de faire l’objet
de réunions multidisciplinaires dans les cas de diagnostic difficile.

L a perte de conscience (au sens


de perte de vigilance) est un
phénomène clinique fréquent
(jusqu’à 5 % des motifs d’admission
aux urgences) [1]. Les trois causes prin-
deux est parfois difficile. C’est en particu-
lier le cas chez le sujet âgé où l’incidence
des crises d’épilepsie atteint 5 % de la
population générale après 70 ans [2].

cipales sont les syncopes, les crises Les syncopes sont fréquemment compa-
épileptiques et les crises psychogènes rées dans la littérature à des “imitatrices”
regroupant les syncopes psychogènes et de crises d’épilepsie, avec un diagnostic
les crises non épileptiques psychogènes d’épilepsie posé à tort dans 20 % des cas
(CNEP). Les erreurs diagnostiques sont [3]. La situation inverse, bien que répu-
fréquentes, jusqu’à 25 % des premières tée plus rare, est néanmoins une réalité
crises ou perte de conscience. des consultations spécialisées en épilep-
tologie. Il est important en effet de ne
Les crises épileptiques sont des troubles pas méconnaître la sémiologie complexe
➞ L. VAUGIER, F. BARTOLOMEI paroxystiques des rythmes cérébraux de certaines crises partielles prenant
Service de Neurophysiologie clinique pouvant toucher une zone focale (crises l’aspect d’une syncope ou associées à
et Épileptologie, CHU de la Timone, partielles ou focales) ou plus diffuses celle-ci [4]. C’est en particulier vrai dans
MARSEILLE.
(crises généralisées) du cortex cérébral. les crises du sujet âgé. La frontière entre
syncope et crise d’épilepsie est parfois
La syncope est un phénomène d’inter- difficile à élucider, la physiopatholo-
ruption brutale et brève de la conscience gie est alors très intriquée au sein du
avec perte du tonus musculaire secon- système nerveux autonome [5]. Ainsi,
daire à une hypoperfusion cérébrale les perturbations dysautonomiques
globale et transitoire. Les causes de prodromales d’une crise d’épilepsie
l’hypodébit peuvent être d’origine pri- peuvent être voisines de celle d’une
mitivement cardiaque ou induite par syncope notamment vagale [6]. De plus,
des modifications neurovégétatives (syn- au cours de certains syndromes, des
copes neurocardiogéniques dont la plus syncopes vagales indépendamment des
typique est la syncope vasovagale) [1]. La crises peuvent survenir [5]. Enfin, une
prévalence de l’épilepsie et des syncopes syncope peut être déclenchée par une
dans la population générale est très éle- crise épileptique, correspondant à la
vée, et le diagnostic différentiel entre les syncope ictale. Des modifications dysau-

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ment à l’étage cérébral par l’amygdale,


Central autonomic network l’insula et le cortex cingulaire antérieur.
Système limbique Prédisposition génétique
Au sein du réseau cortical impliqué
Cortex cingulaire (canalopathies…) dans le contrôle cardiovasculaire, le
Insula cortex insulaire a été particulièrement
Cerveau Hypothalamus…
étudié avec une possible latéralisation
du contrôle autonomique [10]. Chez
l’homme, la stimulation de l’insula du
Syncopes induites
Signes neurologiques des syncopes
côté droit augmente la fréquence car-
par des crises d’épilepsie
Crises d’épilepsie induites par syncopes diaque et la PA, alors que la stimulation
du côté gauche ne provoque qu’une bra-
dycardie. Il apparaît donc possible que
Cœur
le cortex insulaire postérieur gauche
soit impliqué, principalement dans
Fig. 1 : Schéma montrant les rapports entre syncopes et crises épileptiques. En particulier une atteinte du l’intégration de l’activité parasympa-
central autonomic network (CAN) est à l’origine des réponses neurovégétatives des crises épileptiques qui
peuvent comporter des syncopes.
thique cardiaque. Le cortex insulaire
postérieur droit serait impliqué dans
tonomiques secondaires à une décharge daires à une perturbation des mécanismes la régulation sympathique à la fois
corticale entraînent alors une bradycar- de contrôle de la perfusion cérébrale avec vasculaire et cardiaque [10]. D’autres
die et asystolie responsables d’une hypo- une activation du système nerveux auto- stimulations corticales ont pu avoir un
perfusion cérébrale avec syncope [7]. nome parasympathique médié par le nerf effet syncopal, en particulier celles du
vague plus ou moins associé à un défaut système limbique chez le singe, bloqué
Le but de cet article est de mettre en de compensation orthosympathique, par la vagotomie [11].
place les éléments nécessaires à la com- entraînant une vasodilatation et/ou une
préhension des rapports complexes, modification du rythme cardiaque avec Ce réseau cortical impliquant l’amyg-
souvent sous-estimés et ignorés, entre chute tensionnelle et hypodébit céré- dale, l’insula et le cortex frontal cingu-
syncopes et crises épileptiques (fig. 1). bral. Chez ces patients présentant des laire est également très impliqué dans le
syncopes récidivantes, l’origine péri- contrôle des émotions. On retrouve éga-
phérique ou centrale des altérations des lement, chez des sujets prédisposés, des
[ Physiopathologie mécanismes de contrôle lors de situations
de stress ou de modifications du retour
syncopes vasovagales déclenchées par
des états émotionnels intenses. Il existe
1. Système nerveux autonome : veineux – responsable de syncopes réci- alors probablement une activation du
de la syncope à la crise comitiale divantes – est difficile à déterminer. Au système limbique au niveau du réseau
sein de ces patients, plusieurs patterns amygdale/cortex cingulaire antérieur/
Le système nerveux autonome, en par- peuvent être individualisés [9] selon le insula qui va moduler les réponses effé-
ticulier le central autonomic network type d’altérations des mécanismes de rentes du système parasympathique via
(CAN) [8], est la pierre angulaire de la contrôle de la perfusion cérébrale. les connexions entre le réseau cortical,
physiopathologie des syncopes neuro- l’hypothalamus, le noyau du tractus
cardiogéniques (vasovagales) et de cer- Les barorécepteurs situés au niveau solitaire et le nerf vague [1]. Les connais-
tains symptômes épileptiques. Le CAN de la crosse de l’aorte, du sinus caroti- sances actuelles sur la physiopathologie
regroupe les structures corticales (insula, dien, de l’oreillette droite sont activés restent cependant limitées, et les méca-
cortex cingulaire, système limbique) et au-dessus de 60 mm de pression sys- nismes précis du déclenchement de ces
sous-corticales (notamment l’hypotha- tolique, entraînant via les projections syncopes sont inconnus. Chez l’homme,
lamus et les structures autonomiques vers le noyau du tractus solitaire (NTS) une altération centrale ou périphérique
du tronc cérébral) régulant le système bulbaire une inhibition des noyaux bul- du réflexe médié par les barorécepteurs
nerveux autonome. baires sympathiques et une activation et une altération des réponses neuro-
de noyaux parasympathiques ambigus hormonales médiées par l’adénosine
2. Syncopes neurocardiogéniques (NA) et noyau dorsal du vague (NDV), responsable d’une vasodilatation et/ou
permettant une modulation permanente d’une bradycardie ont été retrouvées [9].
Malgré la fréquence importante des syn- du débit sanguin systémique. L’activité Ces modifications pourraient être liées
copes vasovagales, leur physiopathologie du NTS, NA et du NDV va également être à un polymorphisme génétique, mais
reste mal connue [7]. Elles sont secon- modulée par l’hypothalamus et égale- l’origine exacte demeure mal élucidée.

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3. Crises épileptiques et atteinte du CAN est intéressant de faire le parallèle avec Ces symptômes ne sont pas spécifiques
les syndromes génétiques s’accompa- et peuvent s’observer bien sûr dans des
Les crises épileptiques sont caractérisées gnant de troubles du rythme cardiaque, crises de nature épileptique. Les diffi-
par des modifications drastiques et transi- notamment le syndrome du QT long cultés de reconnaissance sont réelles et
toires des activités électriques cérébrales ou le syndrome de Brugada en rapport ont conduit certaines équipes à proposer
(mesurables sur l’EEG). Une crise focale aussi avec des canalopathies cardiaques. des algorithmes décisionnels pour aider
naît sous la forme d’activités rythmiques Exceptionnellement, ont été rapportées au diagnostic [15].
de haute fréquence (> 15 Hz) dans une des mutations qui peuvent affecter à la
région corticale. Cependant, la crise est fois le cœur et le cerveau comme dans 1. Auras épileptiques et signes
un phénomène dynamique qui a la pro- des mutations de la sous-unité bêta2 précurseurs de syncopes
priété de se propager selon les voies de du canal sodium (SCN1B), qui peuvent
connexions anatomiques vers des régions être communes entre certaines formes de Aucun signe n’est spécifique de syn-
corticales mais aussi sous-corticales, en syndrome de Brugada et d’épilepsie avec copes. Si une aura sensorielle est
particulier les structures impliquées dans crises fébriles plus (GEFS +) [13]. Cela a fréquente dans les syncopes vagales
le CAN. Cette atteinte du CAN sous l’effet été aussi décrit dans certaines formes de notamment, elles peuvent se rencon-
d’une décharge épileptique explique pro- syndromes du QT long et peut expliquer trer dans des crises épileptiques venant
bablement les bradycardies et syncopes la cooccurrence de crises épileptiques et des régions polysensorielles comme le
centrales qui surviennent dans des crises de syncopes chez ces patients [14]. cortex pariétal ou la jonction pariéto-
partielles, notamment temporales. Elle temporo-occipitale [5]. Il en va ainsi des
est responsable de nombreux signes végé- sensations de vertiges, sensation de vue
tatifs accompagnant les crises d’épilepsie
focales [8].

Les crises généralisées tonico-cloniques


[ Manifestations
neurologiques des syncopes
et diagnostic différentiel
brouillée ou des signes végétatifs (cha-
leur, transpiration, nausées). Certaines
auras sont, en revanche, beaucoup plus
évocatrices de crises épileptiques (résu-
entraînent de fortes modifications auto- L’une des difficultés diagnostiques mées dans le tableau I).
nomiques, décrites depuis longtemps. des syncopes vagales est l’existence
Dans certains cas, les crises focales se de symptômes neurologiques poten- 2. Signes objectifs
généralisent secondairement. La mort tiellement trompeurs. Les syncopes
subite inattendu de l’épileptique (sud- sont caractérisées par des troubles de Une des manifestations les plus fré-
den unexpected death of epileptic patient la vigilance, du tonus musculaire, des quentes des syncopes sont les myoclo-
[SUDEP]) est une des complications symptômes prodromiques et des mani- nies. Elles ont été étudiées en détail par
redoutables de ces crises qui se généra- festations neurologiques secondaires. Lempert et al. [16] qui ont déclenché
lisent. Elle a une incidence de l’ordre de
1/100 patients/an, touchant surtout les Crise Syncope
patients épileptiques jeunes et résistants l Émotionnelle (peur, anxiété…)
aux traitements. Leur physiopathologie l Dysmnésique (déjà vu…)
Possible (vertige,
est peu connue, mais elles sont dues à une l Gustative, olfactive
Aura malaise, brouillage
l Visuelle simple ou complexe
défaillance cardiorespiratoire massive visuel)
l Auditives
qui suit les crises avec généralisation [12].
l Vertigineuse

l Version, automatismes gestuels,


4. Des canalopathies cardiaques l Chute, modifications
verbaux, oro-alimentaires
aux canalopathies cérébrales Signes objectifs l Phases tonique/cloniques marquées
du tonus
l Brèves myoclonies
l Cyanose
Les épilepsies génétiques sont en rapport asynchrones
l Aphasie...

avec des mutations de gènes codant pour Durée 1,5-2 min < 1 min
des canaux ioniques expression céré- Morsure de langue
brale (canaux sodium ou potassiques). Possible Rare
Perte d’urines
Elles représentent des syndromes de l Souvent progressive
fréquence variable (fréquent pour les Récupération Rapide sans confusion
l Déficit/confusion postcritique
épilepsies généralisées idiopathiques, Stertor + –
rares pour les syndromes comme le
GEFS + ou le syndrome de Dravet). Il Tableau I : Quelques caractéristiques sémiologiques des syncopes et des crises épileptiques.

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des syncopes vagales chez des étudiants sieurs types sémiologiques. Dans cer- déclencher des crises épileptiques. Cela a
en médecine et ont filmé leurs mani- tains cas, la perte de conscience est surtout été documenté chez l’enfant [19].
festions. Des secousses myocloniques isolée, ces formes pseudo-syncopales
étaient présentent dans 90 % des cas, pouvant faire porter à tort un diagnos- 2. Syncopes survenant au cours
le plus souvent brèves, asymétriques et tic de syncope. Il peut être utile, dans de crises focales
asynchrones. Des signes plus atypiques ces cas, de pratiquer une vidéo EEG
comme une déviation de la tête et des couplé au tilt test [18]. L’enregistrement vidéo EEG avec moni-
yeux, des modifications toniques asy- toring ECG permet de définir des syn-
métriques ont également été notés. Ces manifestations se voient surtout copes survenant au cours d’une crise
chez les jeunes femmes, et corres- comitiale. La syncope ictale survient
Les autres signes potentiellement impor- pondent le plus souvent à des troubles à la suite d’une bradycardie ou asys-
tants pour le diagnostic différentiel sont conversifs s’intégrant dans des contextes tolie avec arrêt sinusal déclenché par
indiqués dans le tableau I. Le contexte psychopathologiques variables [17]. une crise d’épilepsie focale (fig. 2).
de survenue est bien sûr primordial. Le diagnostic repose sur la vidéo EEG L’asystolie ictale ou la bradycardie ictale,
À noter que les émotions sont à la fois et souvent un déclenchement par la plus ou moins suivie d’une syncope,
un facteur possible de syncopes neuro- suggestion. La prise en charge de ces est un signe dysautonomique dont la
cardiogéniques et de crises épileptiques. patients est difficile, se faisant à travers fréquence est assez rare mais non négli-
des consultations conjointes épilepto- geable. Plusieurs séries de vidéo EEG
3. Évaluation EEG logue/psychiatre. retrouvent une incidence variant entre
0,27 % à 1 % [20]. Cette fréquence est
L’EEG standard est le premier élément probablement sous-estimée.
diagnostique à demander en cas de sus-
picion de crise épileptique. Il est à noter [ Intrications crises
épileptiques et syncopes Ainsi, au cours d’une étude prospective,
toutefois qu’un EEG standard normal est 20 patients avec épilepsie pharmaco-
fréquent même en cas d’authentique épi- 1. Crises épileptiques déclenchées résistante ont été enregistrés en continu
lepsie (50 % des cas environ), et ne sau- par une syncope sur 18 mois avec un ECG implantable
rait donc éliminer ce diagnostic. Un EEG [7]. Un tiers des patients de cette étude
de sommeil (sieste ou nuit) peut alors Cette situation est rare mais possible. ont présenté des crises avec bradycar-
être indiqué, augmentant très largement L’anoxie provoquée par la syncope peut die. Cette cause de syncope peut être
la sensibilité diagnostique. L’imagerie
cérébrale, notamment l’IRM, n’a pas
Début de crise Asystolie Chute
d’indication urgente. Elle doit être dis-
cutée en fonction du contexte clinique.

[ Crises non épileptiques


psychogènes (CNEP)
1

Les CNEP sont un diagnostic différen-


tiel majeur pour les équipes s’occupant
de malaises et d’épileptologie, souvent
méconnu et hélas souvent mal pris en
charge du fait de l’absence de struc-
tures spécifiquement dédiées [17]. Les
CNEP sont des manifestions neurolo-
giques transitoires, dominées en géné- 2
ral par les troubles de la conscience et
associées à des manifestations motrices ECG

pouvant être prises pour des crises


épileptiques généralisées (secousses,
Fig. 2 : Enregistrement vidéo EEG avec une dérivation ECG. Asystolie ictale associée à une perte de connais-
“convulsions”, révulsions oculaire, sance. La crise débute sur les dérivations temporales droites (1). L’asystolie survient après 32 secondes (2)
agitation motrice…). Il en existe plu- et est suivie d’une syncope.

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Syncopes : actualités

parfois retrouvée chez des patients


présentant des syncopes récidivantes
[ Conclusion seizures. Epileptic disorders: international
epilepsy journal with videotape, 2001;
3:103-116.
sans étiologie définie. Kouakam et al. Une collaboration étroite entre cardiolo- 09. JOULIA F, COULANGE M, DESPLANTES A et al.
rapportent ainsi une série de 10 patients gues et neurologues est nécessaire pour Purinergic profile of fainting divers is dif-
ferent from patients with vasovagal syn-
explorés par vidéo EEG où une asysto- mieux comprendre les mécanismes sous- cope. International Journal of Cardiology,
lie ictale avec syncope a été identifiée. tendant les pertes de connaissance et 2014;174:741-743.
Cette série correspond à 0,2 % de 4 500 mieux explorer ces patients. L’incidence 10. OPPENHEIMER SM, GELB A, GIRVIN JP et al.
Cardiovascular effects of human insu-
patients explorés pour syncopes récidi- des crises d’épilepsie est souvent sous- lar cortex stimulation. Neurology, 1992;
vantes [21]. L’asystolie ictale est symp- estimée dans la population générale, 42:1727-1732.
tomatique dans 80 % des cas [20]. Ces voire au sein de la communauté médicale. 11. REIS DJ, OLIPHANT MC. Bradycardia
and Tachycardia Following Electrical
syncopes ictales doivent être suspectées L’interrogatoire détaillé de ces patients et Stimulation of the Amygdaloid Region
sur la survenue de signes évocateurs de de leur entourage reste primordial pour in Monkey. Journal of Neurophysiology,
syncopes après le début d’une crise le orienter l’origine étiologique et rechercher 1964;27:893-912.
12. RYVLIN P, NASHEF L, LHATOO SD et al.
plus souvent temporale. En particulier des causes neurologiques et épileptiques, Incidence and mechanisms of cardiorespi-
une chute avec perte de connaissance en particulier chez les patients présentant ratory arrests in epilepsy monitoring units
brutale au cours de crises partielles com- des pertes de connaissances répétées sans (MORTEMUS): a retrospective study. Lancet
Neurology, 2013;12:966-977.
plexes doit faire suspecter ce diagnostic. causes cardiaques retrouvées. Ce bilan 13. WATANABE H, KOOPMANN TT, LE SCOUARNEC S
L’analyse vidéo EEG comportant une neurologique approfondi est alors réalisé et al. Sodium channel beta1 subunit
dérivation ECG permet de définir des par un neurologue entraîné à l’explora- mutations associated with Brugada syn-
drome and cardiac conduction disease in
corrélations temporelles [20]. tion des pertes de connaissance et des humans. Journal of Clinical Investigation,
crises d’épilepsies (épileptologue). Enfin, 2008;118:2260-2268.
La décharge électrique cérébrale pré- des réunions interdisciplinaires (rythmo- 14. JOHNSON JN, HOFMAN N, HAGLUND CM et al.
Identification of a possible pathogenic
cède toujours la bradycardie survenant logie cardiaque et rythmologie cérébrale) link between congenital long QT syn-
généralement 32 secondes après en peuvent être justifiées dans les cas les drome and epilepsy. Neurology, 2009;
moyenne. Elle est fréquemment suivie plus compliqués. 72:224-231.
15. SHELDON R, ROSE S, CONNOLLY S et al.
d’une pause sinusale avec asystolie Diagnostic criteria for vasovagal syncope
(fig. 2). La décharge ictale peut conti- based on a quantitative history. European
nuer ou être interrompue par la réper- Bibliographie Heart Journal, 2006;27:344-350.
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cussion électrique du bas débit avec un a videometric analysis of 56 episodes of
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nique. Cette phase peut être marquée epileptic seizures: review and update.
of seizure disorders in the French south-
comme pour les syncopes vagales par west. I. Incidence of epileptic syndromes. Epilepsy & behavior: E&B, 2003;4:205-216.
l’apparition de myoclonies, ne devant Epilepsia, 1990;31:391-396. 18. TANNEMAAT MR, VAN NIEKERK J, REIJNTJES
03. RANGEL I, FREITAS J, CORREIA AS et al. RH et al. The semiology of tilt-induced
pas être confondues avec une généra- psychogenic pseudosyncope. Neurology,
The usefulness of the head-up tilt test
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syncope ictale a été identifiée princi- Seizure: the journal of the British Epilepsy 19. BATTAGLIA A, GUERRINI R, GASTAUT H.
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