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B2

Épilepsie

Causes

Que sont les crises


occasionnelles
(crises aiguës
symptomatiques) ?
CRISES OCCASIONNELLES OU
CRISES SYMPTOMATIQUES AIGUËS

Que sont les crises occasionnelles


(crises aiguës symptomatiques) ?
Les crises occasionnelles sont des crises
­épileptiques pouvant se produire également chez
les personnes ne souffrant pas d’épilepsie et seu-
lement dans le cadre de certaines causes, elles ne
sont donc pas à assimiler à l’épilepsie. Elles sont
­déclenchées par ces circonstances provocatrices
­particulières ou par un évènement reconnaissable,
c’est pourquoi on parle également de crises
symptomatiques provoquées ou aiguës.

Les termes décrits ci-dessus ne sont toutefois pas


toujours utilisés de façon uniforme. Il peut par
conséquent parfois être trompeur de parler de
crises occasionnelles quand elles n’ont par exemple
lieu qu’une seule fois par an. Bien que cela puisse
être fait avec une bonne intention (afin d’éviter
le diagnostic de l’épilepsie et ses conséquences),
ce diagnostic est pourtant faux et presque jamais
utile sur le long terme.
Une distinction rationnelle entre des crises occa-
sionnelles / crises aiguës symptomatiques et l’épilepsie
ne se traduisant que par des crises occasionnelles
se fonde sur le fait qu’il y a, dans le cas de cette
dernière, une cause sous-jacente, également tem-
porelle, connue que l’on peut déterminer de façon
précise, alors que cela n’est pas le cas dans le
cadre des crises occasionnelles.
Les crises occasionnelles sont causées par une
­irritation ou une lésion cérébrale ayant eu lieu dans
le contexte immédiat des crises. De telles crises
peuvent également se produire à plusieurs reprises,
les conditions de déclenchement (causes) sont souvent les mêmes
et toujours de caractère transitoire. Les crises occasionnelles
­répétées ne sont donc pas de l’épilepsie !

LES CRISES OCCASIONNELLES SONT BEAUCOUP


PLUS FRÉQUENTES QUE L’ÉPILEPSIE
Alors que seulement environ 0,7 % de la population, soit près d’une
­personne sur cent, souffre d’épilepsie, environ 10 % de la population,
donc une personne sur dix, fera au moins une crise au cours de sa vie.
Alors que certaines
de ces crises n’ont
pas de déclen- Une crise épileptique n’est pas nécessairement
cheurs ou de le début de l’épilepsie. Elle peut avoir divers
­déclencheurs ou causes et ne doit pas néces-
causes perceptibles,
sairement se répéter. Les crises épileptiques
tel n’est pas le cas
individuelles se produisent environ
pour les autres.
dix fois plus souvent que l’épilepsie au
Environ un tiers cours d’une vie.
jusqu’à la moitié
de toutes les crises
occasionnelles ou symptomatiques aiguës sont des crises épilep-
tiques liées à la fièvre ( « convulsions fébriles » ) de la petite enfance.
D’autres causes et déclencheurs prennent le dessus avec l’âge.

Criese épileptique liée à la fièvre / « convulsion fébrile » : forme la plus fréquente


de crise opportuniste (crise symptomatique aiguë) entre l’âge de trois mois et cinq ans ;
survient quand la fièvre augmente rapidement

Absence (petit mal): crise épileptique d’une durée d’au plus 30 (le plus souvent 5 à 10)
secondes, dont le seul ou le principal signe est une perte de conscience soudaine
­souvent accompagnée d’une révulsion des yeux, de clignements de paupières ou
de légers spasmes musculaires
EN BREF

Crise tonico-clonique généralisée : crise épileptique généralisée avec tout d’abord


une tension musculaire accrue ( = tonique) puis des spasmes musculaires ( = clonique) ;
autre désignation : crise de Grand mal

Crise focale (ou partielle) : crise qui ne touche qu’une partie du cerveau,
avec ou sans trouble de la conscience
FORMES DE CRISE
En cas de crises occasionnelles ou symptomatiques aiguës, ce sont
principalement des crises tonico-cloniques (Grand mal) générali-
sées. Des crises focales avec et sans trouble de conscience ainsi
que des crises toniques sporadiques peuvent par ailleurs se
­produire, tandis que l’absence et les myoclonies sont presque
toujours l’expression de l’épilepsie. Les crises focales occasion-
nelles montrent souvent une transition rapide vers des crises
tonico-cloniques généralisées secondaires.

CIRCONSTANCES DE DÉCLENCHEMENT
Tout être humain peut faire des crises épileptiques avec des
stimuli suffisamment importants. S’il devait y avoir une forte
chute de pression dans un avion à très haute altitude et que les
masques à oxygène fournis pour ce type d’urgence ne devaient pas
fonctionner, tous les passagers feraient inévitablement des crises
en quelques minutes. Mais ces crises ne seraient cependant pas
­simultanées, en effet, certaines personnes les feraient plus tôt que
d’autres, et la gravité et la durée de ces crises seraient probable-
ment également différentes. Les personnes souffrant d’épilepsie
ou ayant un «seuil épileptogène» génétiquement plus bas seraient
les premières à pâtir d’une telle crise qui serait plus grave et plus
longue que celle des autres. Chez les autres personnes, la crise se
produirait en décalé. Les agents spasmogènes peuvent également
déclencher une crise épileptique chez tout un chacun. D’autres
­circonstances, telles que la fièvre, n’affectent quant à elles que
les enfants au cours de leurs cinq premières années de vie, des
facteurs génétiques jouant également un rôle.
Les causes les plus évidentes de crises symptomatiques aiguës
­occasionnelles pour les différentes classes d’âge sont résumées
dans le tableau suivant. Les stimuli ambiants de déclenchement ne
jouent un rôle que pour certaines personnes ayant une sensibilité
particulière.
Déclenchements fréquents de crises occasionnelles

Maladies Comportement Environnement

› F
 ièvre (seulement › Arrêt de médicaments Seulement chez
jusqu’à la 5e année de vie) certaines ­personnes
› Déshydratation
particulièrement
› Traumatismes crâniens ­(nourrissons)
sensibles, p. ex.
› Tumeurs cérébrales › Manque de sommeil
› stimuli lumineux,
› Méningite et encéphalite › Intoxications à l’alcool p. ex.
et aux drogues › discothèques
› A ccidents vasculaires
­cérébraux › Désintoxications à › télévision et
­l’alcoolet aux drogues jeux vidéos
› Hémorragies cérébrales
› musique, etc.
› S evrage
› Troubles
 métaboliques
­médicamenteux
› dérèglement du taux
 de glucose › Stress excessif suivi
› trouble électrolytique de détente
› hyponatrémie
› Épuisement physique
› hypocalcémie
› hypomagnésémie
› dysfonction rénale

Les causes susmentionnées


doivent néanmoins avoir une rela-
tion chronologique plus ou moins
étroite avec l’incidence des crises,
qui peut par exemple être de
24 heures en cas de troubles mé-
taboliques et jusqu’à une semaine
en cas de traumatismes crâniens
et d’accidents vasculaires céré-
braux. Des intervalles encore plus
longs sont possibles dans le cas
de certaines maladies.
ÂGE À LA PREMIÈRE OCCURRENCE
Les crises épileptiques liées à la fièvre (« convulsions
­fébriles ») de la petite enfance sont, comme indiqué
­précédemment, les crises occasionnelles de loin les plus
­fréquentes. Chez les adolescents et les jeunes adultes,
c’est souvent la combinaison de privation de sommeil et
d’une consommation excessive d’alcool, chose particulière-
ment observée le week-end, qui est associée à un risque
beaucoup plus élevé de crise le lendemain matin. La priva-
tion de sommeil modérée seule n’est généralement pas
­suffisante et les crises qui y sont couplées doivent être
­considérées comme la possibilité d’un commencement d’une
épilepsie primaire telle qu’une épilepsie de Grand mal du réveil.
Les accidents vasculaires cérébraux et d’autres formes
de problèmes de circulation du cerveau sont,
à un âge plus avancé, à la fois les princi-
pales causes de crises occasionnelles mais
également de causes de l’épilepsie.

EXAMENS

Un examen médical est habituellement utile suite à


une crise occasionnelle. Il est ensuite décidé, en fonction
des spécificités de chaque cas particulier, si d’autres
­examens en dehors d’un EEG (électroencéphalographie)
sont nécessaires.

TRAITEMENT ET ÉVOLUTION
Un traitement préventif permanent ou temporaire ­
( « prophylaxie » ) était autrefois conseillé dans le cas de
crises épileptiques liées à la fièvre ( « convulsions fébriles » ).
Cependant, un traitement de longue durée de simples
convulsions fébriles n’est aujourd’hui que rarement mis en
place, divers tests n’ayant pas été en mesure de prouver
­l’efficacité des médicaments utilisés, et ayant au contraire
­révélé des effets secondaires importants dans certains cas.
Une autre possibilité est l’administration préventive de benzodiazé-
pines ou de suppositoires et d’autres mesures visant à faire retom-
ber la fièvre.
D’autres crises aux causes identifiables et évitables ne sont pas non
plus une raison de traitement antiépileptique. Même dans les rares
cas où il ne s’agit pas d’une seule crise mais d’un état de mal épi-
leptique, seul cet état doit en
principe être traité et aucun De nombreuses crises occasion-
traitement de longue durée nelles peuvent, chez les adultes,
ne doit être initié. être empêchées en évitant cer-
taines causes de déclenchement
Si aucune cause de déclen-
telles que la privation de sommeil
chement n’est perceptible
ou la consommation excessive
( = crise « non provoquée » ) et
d’alcool.
que l’EEG ou l’IRM n’indiquent
aucun risque accru de réci-
dive, la plupart des experts conseillent aujourd’hui plutôt une ap-
proche d’attente et un traitement médicamenteux seulement par la
suite quand la deuxième crise est relativement proche. En fonction
de la nature prévisible des éventuelles conséquences d’une telle
deuxième crise (diagnostic certain d’épilepsie, au moins une
­incapacité musculaire temporaire, etc.), un traitement médical peut
déjà être considéré après une première crise et des résultats
­d’examen non parlants.
Les crises occasionnelles ne sont certes pas de l’épilepsie,
mais elles peuvent exceptionnellement se développer de
cette façon. Ainsi, 2 à 3 % des enfants souffrant de crises épi-
leptiques liées à la fièvre («convulsions fébriles») souffriront
par la suite d’épilepsie. Des crises occasionnelles répétées
peuvent même évoluer chez des adultes et donner lieu à des
crises qui sont de moins en moins liées à des causes déclen-
chantes reconnaissables. Selon certaines indications, chaque
nouvelle crise est un pas dans la direction de l’épilepsie et
­devrait, dans la mesure du possible, être évitée.
Les informations contenues dans ce bulletin ont été compilées avec soin sur la base
des connaissances scientifiques actuelles. Toutefois, ces informations ne sauraient
se substituer aux consignes et conseils d’un médecin. Pour toutes questions ou
problèmes de santé, veuillez vous adresser à votre médecin traitant.

AUTEUR :
Dr Günter Krämer
Spécialiste FMH en neurologie
Neurozentrum Bellevue
Theaterstr. 8
CH-8001 Zürich
g.kraemer@epilepsie-med.de

12 | 2017 | 50070830

REMISE PAR :

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