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I- INTRODUCTION
Epilepsie : maladie neurologique chronique
Reste dans le vécu des patients quelque chose de honteux, qu’on ne veut pas
nommer (tabou)
Beaucoup d’épilepsies sont bien contrôlées par le traitement et permettent une vie quasi normale aux
patients
Epilepsies : affections chroniques, d’étiologies diverses, caractérisées par la répétition de crises épileptiques
La crise épileptique est l’ensemble des manifestations cliniques lié à une décharge soudaine et
Crise épileptique unique et crises accidentelles ne constituent donc pas une épilepsie maladie,
ainsi que la répétition de crises épileptiques au cours d’une affection neurologique aiguë
chroniques
1 – Facteurs périnataux
Très variés : AVC, infections, intoxications médicamenteuses materno-fœtales, encéphalopathies (souffrances
néonatales), contusions cérébrales,…
3 – Lésions cicatricielles
Sclérose hippocampique (SH) syndrome de la face mésiale temporale; peut être objectivée par l’IRM cérébrale
Convulsions fébriles au cours de la petite enfance
B – Facteurs acquis
4 – Maladies infectieuses
Ménigoencéphalite infectieuse (tuberculose, syphilis) ou abcès cérébral…
Certaines infections avec convulsions dans l’enfance sclérose hippocampique ou syndrome hémiconvulsion-
hémiplégie-épilepsie (HHE)
5 – Tumeurs cérébrales
Rares chez l’enfant et l’adolescent
Epilepsie post-traumatique rare, deux tiers des patients qui ont une plaie crânio-cérébrale ne deviendront pas
épileptiques
Dans environ 70 % des cas, l’épilepsie s’installe moins de deux ans après le traumatisme crânien
7 – Maladies cérébro-vasculaires
Cicatrices corticales séquellaires des AVC (sujet âgé ++)
et l ’étiologie
VI / Classification des épilepsies
Épilepsies généralisées : toutes les crises sont généralisées, anomalies EEG bilatérales,
symétriques et synchrones
Epilepsies focales : les crises ont un point de départ focal, parfois généralisation secondaire
Classement en fonction de l ’étiologie :
Phase tonique (10 à 20 sec) : contracture des muscles avec apnée et cyanose
Phase clonique (30 sec à 2 min) : secousses musculaires généralisées (=convulsions, = clonies) rythmiques,
Phase post-critique ou résolutive (quelques min à 2 à 3 heures), relâchement musculaire, respiration stertoreuse,
L’enfant suspend son activité pendant la crise, ne répond pas, son visage devient inexpressif.
Dès la fin de la crise, reprend son activité antérieure comme si de rien n’était
Absences atypiques ou complexes : altération de la conscience moins profonde, début et fin plus
progressifs, s’accompagnent de phénomènes moteurs (myoclonies, automatismes…)
Crises toniques :
contraction musculaire à début et à fin brusque ou progressif,
dure quelques sec à 1 min.
Surtout dans les encéphalopathies épileptogène infantiles
Crises cloniques :
surtout chez les enfants ;
secousses cloniques bilatérales, souvent asymétriques, avec perte de connaissance
Crises à début généralisé
Crises atoniques :
Diminution ou abolition du tonus postural, avec affaissement du corps, parfois simple chute de la
tête.
Surtout dans les encéphalopathies épileptogènes infantiles
Crises myocloniques :
Secousses musculaires brèves, en éclair, bilatérales et symétriques.
Souvent localisées aux MS, parfois aux MI chute
Souvent matinales, favorisées par la privation de sommeil
2 – Les crises à début focal (anciennes crises
partielles)
crises somato-motrices (cortex moteur primaire) : clonies de l’hémiface ou d’un membre ou d’un
hémicorps.
cortex moteur. La crise débute à la face, la main ou le pied et s’étend vers la racine du membre puis
tout l’hémicorps.
Crises versives (++ fréquentes): déviation conjuguée de la tête et des yeux et parfois du tronc.
b - Crises sensitives et sensorielles :
d’hallucinations
cardiaque)
Exemple de crise focale avec altération de la conscience :
- Crise débute par une aura : végétative (pesanteur épigastrique ascendante), émotionnelle (peur,
- Rupture du contact avec automatismes variés : gestuels simples ou complexes, ambulatoires, verbaux,
– Enregistre l ’activité électrique du cerveau au moyen d ’électrodes de surface posées sur le scalp.
A – L’électroencéphalogramme (EEG)
EEG de sommeil
Vidéo-EEG
Techniques invasives
VIII – Explorations paracliniques
A – L’électroencéphalogramme (EEG)
généralisées ou partielles
Plusieurs types: pointe, polypointe, pointe–onde rapide à 3 Hz, pointe-onde lente à 2 Hz,
• Avant tout, c ’est l’interrogatoire du patient et de l ’entourage +++ diagnostic souvent rétrospectif
des crises basé sur :
– Le caractère paroxystique et la stéréotypie des crises,
– La chute avec l’éventuel traumatisme engendré
– La morsure de la langue
– La miction involontaire
– L’amnésie post-critique
– L’obnubilation post-critique, l’asthénie, les courbatures musculaires
• Rechercher la perte immédiate de la conscience (Crise généralisé) ou l’existence d’aura orientant vers
une crise partielle complexe
- Recherche de facteurs étiologiques :
Devant une crise partielle sans altération de la conscience: accident ischémique transitoire,
épisode de migraine accompagnée…
Accidents à la naissance
Anoxie néonatale , Traumatisme obstétrical
Infections :
Tous types de germes (virales, bactériennes, Tuberculose, syphilis),
• Chez le nourrisson : toute épilepsie doit faire rechercher une souffrance traumatique, une
étiologie infectieuse, malformative ; épilepsie en général symptomatique
• Chez l ’enfant : crises généralisées GM et PM les plus fréquentes; si l ’examen clinique est
normal, fortes présomption pour que l ’épilepsie soit idiopathique ; il n ’est pas nécessaire de
demander des investigations
• Chez l ’adulte de plus de 25 ans : toute crise épileptique est dite tardive, et nécessite une
recherche étiologique (imagerie)
XII – Formes syndromiques
A - Syndrome de West:
Enfant de moins de 1 an (pic : 4 - 7 mois)
Triade caractéristique : spasmes en flexion, ralentissement du développement psycho-moteur, tracé
EEG désorganisé avec activité paroxystique permanente
Pronostic toujours réservé, lié à la mise en route précoce d ’un traitement corticoïde
B- Syndrome de Lennox-Gastaut :
Epilepsie généralisée débutant entre 2 et 7 ans
Crises diverses avec surtout des crises atoniques diurnes et toniques nocturnes
EEG : PO lentes diffuses
Pronostic réservé, variable, souvent polythérapie
C- Epilepsie absences de l’enfant
Crises focales avec ou sans altération de la conscience, pseudo-absence : réaction d’arrêt moteur, fixité
du regard, automatismes oro-alimentaires suivis d’une amnésie de la crise, durée des crises > 1 minute,
souvent confusion post-critique
Utiliser un seul anti-épileptique (monothérapie), adapté aux types des crises ; si échec
essayer un autre anti-épileptique
Choisir de façon préférentielle le médicament qui donne le moins d ’effets secondaires sur
les fonctions cognitives
Le dosage des taux sanguins d’antiépileptiques utile que dans deux circonstances :
lors d’une récidive des crises pour ajuster la posologie et vérifier la compliance
en cas d’effets indésirables pour réduire la posologie
Des règles d’hygiène de vie doivent toujours être préconisées : sommeil de qualité et de
quantité suffisantes, absence de prise d’alcool et de certains toxiques ou excitants, …mener
une vie aussi normale que possible (restrictions limitées)
Lorsque le patient a eu une crise unique le traitement n’est pas systématique étant donné
que la probabilité de récidive est < 50%
B – Moyens thérapeutiques
1 – Traitement médical :
a – Médicaments antiépileptiques
- Valproate de sodium (VPA) (Dépakine*) : cp à 200, 500 mg; LP 500 mg; forme pédiatrique à 200 mg/ml
Posologie : 20-30 mg/kg/j
Effets Secondaires (ES) : toxicité hépatique, somnolence, troubles digestifs
Très efficace dans toutes les formes d ’épilepsie, y compris le PM
-
- Carbamazépine (CBZ) (Tégrétol*) : cp à 200, 400 mg; LP à 200 et 400 mg
Posologie : 10-15 mg/kg/j
ES:toxicité cutanée, somnolence, ataxie, nystagmus, hématologique
Actif sur toutes les crises, sauf absence et myoclonies ; actives surtout dans crises partielles
complexes
- Vigabatrin (Sabril*)
A cause du risque d’altération du champ visuel, presque exclusivement dans le traitement du syndrome de West
Primidone (Mysoline*)
Dans les épilepsies focales, traitement de 1ère intention : CBZ; mais aussi VPA
Phénobarbital encore prescrit pour des raisons économiques (mais effets sédatifs et cognitifs)
e – Autres médicaments d’appoint (non antiépileptiques)
l’acétazolamide (Diamox*) : utilisé dans les épilepsies rebelles, et dans les épilepsies
cataméniales
2 - Traitement chirurgical
a – Diète cétogène
Si une deuxième crise survient, c’est peut être le début d’un état de mal, et le traitement s’impose
La prudence est de mise pour certains sports (natation, sports nautiques, cyclisme…) tant que les crises ne sont pas
contrôlées
Conseils à une jeune femme épileptique :
Certains antiépileptiques sont inducteurs enzymatiques et abaissent entre autres le taux des oestro-progestatifs dans le sang
(Phénobarbital, Valproate de sodium, Carbamazépine)
La procréation n’est vraiment à déconseiller que dans les formes graves d’épilepsie et si le conjoint est lui même épileptique.
Tous les antiépileptiques sont suspects d’être tératogènes. Les malformations sont essentiellement cardiaques et de la fente palatine
Le valproate de sodium ne doit pas être prescrit chez la femme en âge de procréer
Si l’épilepsie est stable et bien contrôlée et que la femme a un désir de grossesse, on peut baisser la posologie du traitement, mais
pas l’arrêter car le risque de crise généralisée pour un fœtus est considéré comme plus grave que le risque malformatif.
Chez la femme en fin de grossesse et le nouveau né, certains médicaments provoquent une tendance hémorragique et de la vitamine
K doit être utilisée.
La Lamotrigine semble être un médicament intéressant pendant la grossesse, n’entraînant pas d’augmentation du risque tératogène.
• Grâce au traitement médical bien conduit 75% des patients peuvent mener une vie normale.
• On distingue
EME convulsifs
EME non convulsifs (syndrome confusionnel prolongé, avec altération de la conscience) Le
diagnostic est basé sur l’aspect EEG (pointes-ondes continues) et la réponse rapide au Valium*
intraveineux