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Chapitre 5

Classification des épilepsies


et des syndromes épileptiques
Évolution des classifications d’une association non fortuite de signes et symp-
tômes électrocliniques.
des syndromes épileptiques En 2017, l’ILAE a proposé une nouvelle ver-
sion de la classification avec trois niveaux [3] :
En 1989, la Ligue internationale contre l’épilepsie • niveau 1 : définition du type de crises ;
(ILAE) [1] proposait une classification, toujours • niveau 2 : définition du type d’épilepsie : focale,
usitée, basée sur une double distinction : généralisée, focale et généralisée, inconnue ;
• localisatrice : épilepsies généralisées versus épi- • niveau 3 : définition du syndrome épileptique.
lepsies partielles ; L’étiologie (génétique, structurelle, infectieuse,
• étiologique  : épilepsies idiopathiques (base métabolique, immune, inconnue) et les comor-
génétique), cryptogéniques (de cause inconnue bidités interviennent dans la définition des trois
mais non idiopathiques) et symptomatiques niveaux (fig.  5.1). Dans cette nouvelle classifica-
(cause retrouvée) (tableau 5.1). tion, les auteurs proposent de ne garder l’appel-
En 2000, l’ILAE a proposé une nouvelle clas- lation épilepsie généralisée idiopathique que pour
sification [2]. Dans cette nouvelle classification, quatre syndromes : épilepsie-absence de l’enfant,
les termes génétique, structurel-métabolique et épilepsie-absence de l’adolescence, épilepsie myo-
de cause inconnue remplacent les termes idio- clonique juvénile, épilepsie avec crises tonico-
pathique, symptomatique et cryptogénique cloniques exclusives (du réveil).
(tableau 5.2).
La différence majeure concerne la définition
des syndromes électrocliniques qui se réduisent à Principaux syndromes
des entités homogènes en termes de présentation épileptiques et types
clinique et EEG et d’âge de début. Toutes les
épilepsies ne sont plus reconnues en tant que
d’épilepsies
syndromes électrocliniques. Certaines formes
d’épilepsies «  non syndromiques  » sont définies Pour cette description des principaux syndromes
par leurs causes (structurelles-métaboliques ou épileptiques et types d’épilepsies, nous avons
de cause inconnue), d’autres sont qualifiées de retenu la dernière proposition de classification de
constellations (conditions reconnues sur les bases 2017 [3], les épilepsies ou syndromes épileptiques
de leurs caractéristiques cliniques), enfin, on dis- focaux et généralisés quelle que soit leur étiologie
tingue des conditions associées à des crises épilep- (idiopathique-génétique ou symptomatique).
tiques mais qui ne sont pas diagnostiquées comme Pour des raisons pratiques, nous avons présenté
une forme d’épilepsie. les syndromes focaux ou généralisés en fonction
de leur âge privilégié d’apparition lorsqu’il exis-
●● À noter tait. Nous n’avons pas retenu les constellations
Le terme « syndrome » est réservé à des entités de la classification de 2010 [2] qui sont intégrées
cliniques identifiées de manière fiable en raison dans les syndromes.

Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte


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44 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

Tableau 5.1. Classification internationale des syndromes


épileptiques (1989) d’après [1]
Épilepsies et syndromes
épileptiques généralisés
Épilepsies et syndromes
épileptiques focaux
Idiopathiques, liés à l’âge :
Épilepsie bénigne de l’enfance
ou avec combinaison crises
à paroxysmes rolandiques généralisées et crises focales
Épilepsie bénigne de l’enfance
à paroxysmes occipitaux Liés à l’âge : du nouveau-né
Épilepsie primaire de la lecture et du nourrisson
Symptomatiques
Syndrome de Kojewnikow (épilepsie Crises néonatales
partielle continue)
Épilepsies lobaires (temporales, Les crises néonatales peuvent soit être révélatrices
frontales, pariétales, occipitales) d’une forme grave d’épilepsie, soit être bénignes.
Cryptogéniques
Épilepsies et syndromes Idiopathiques, liés à l’âge : ●● À noter
épileptiques généralisés Convulsions néonatales familiales Les crises néonatales répondent à des syndromes
bénignes épileptiques combinant le plus souvent des crises
Convulsions néonatales bénignes focales et généralisées.
Épilepsie myoclonique bénigne
du nourrisson
Épilepsie-absence de l’enfance Crises néonatales révélatrices d’une
Épilepsie-absence de l’adolescence
Épilepsie myoclonique juvénile
forme grave d’épilepsie : généralités
Épilepsie à crises grand mal du réveil Les crises néonatales sont une manifestation fré-
Épilepsies autres (modalités quente d’encéphalopathie chez le nouveau-né
spécifiques de déclenchement…)
Cryptogéniques ou symptomatiques : [4]. Leur incidence varie de 1,8 pour 1 000 à
Syndrome de West 5/1 000 selon les études et l’on estime qu’elles
Syndrome de Lennox-Gastaut surviendraient chez 0,15 à 3,5  % des nouveau-
Épilepsie avec crises nés. La difficulté diagnostique réside dans le
myoclono-astatiques (syndrome
de Doose) fait que des épisodes très évocateurs de crises
Épilepsie avec absences comitiales ne s’accompagnent pas toujours chez
myocloniques le nouveau-né d’anomalies EEG et que, parfois,
Symptomatiques les manifestations cliniques épileptiques restent
Sans étiologie spécifique
Encéphalopathie myoclonique précoce très limitées  : brève déviation des yeux, arrêt de
Encéphalopathie infantile précoce l’activité motrice normale, apnée, signes dysauto-
avec suppression-bursts (syndrome nomiques, prises de posture anormales, pouvant
d’Ohtahara) passer inaperçues. On note, par ailleurs, le plus
Étiologie spécifique
Épilepsies myocloniques progressives souvent un mixte de crises généralisées et de crises
Divers focales. Dans la plupart des cas, le pronostic de
Épilepsies dont le Avec association de crises ces crises néonatales est mauvais : la mortalité est
caractère focal ou généralisées et partielles, haute (environ 30 %) de même que la morbidité
généralisé n’est pas avec en particulier et l’on estime que le risque de survenue ultérieure
déterminé Crises néonatales
d’une épilepsie est élevé (de l’ordre de 30 %), et
Épilepsie myoclonique sévère
Épilepsie avec pointes-ondes ce, même si la période de crises néonatales est le
continues pendant le sommeil lent plus souvent limitée (quelques jours à quelques
Épilepsie avec aphasie acquise semaines). Il est bien entendu que ce pronos-
Sans caractères généralisés
tic est directement lié à l’étiologie des crises,
ou focaux certains
certaines étiologies étant de relativement bon
Syndromes spéciaux Crises situationnelles
Convulsion fébrile pronostic (hypocalcémie, AVC, terrain familial
Crises uniquement précipitées de crises ou d’épilepsie idiopathique) et d’autres
par un facteur toxique ou métabolique de mauvais pronostic (encéphalopathie hypo-
Crise isolée, état de mal isolé xique-ischémique, méningites, malformations du
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 45

Tableau 5.2. Classification internationale des crises épileptiques (2010) d’après [2].


Syndromes électrocliniques par âge de début
Du nouveau-né
Épilepsie bénigne familiale néonatale (BFNE)
Encéphalopathie myoclonique précoce (EME)
Syndrome d’Ohtahara
Du nourrisson
Épilepsie focale à foyer variable
Syndrome de West
Épilepsie myoclonique du nourrisson (MEI)
Épilepsie bénigne du nourrisson
Épilepsie familiale bénigne du nourrisson
Syndrome de Dravet
Épilepsies myocloniques des encéphalopathies non progressives
De l’enfant
Crises fébriles + (FS + ) (peut débuter chez nourrisson)
Syndrome de Panayiotopoulos
Épilepsie avec crises myocloniques atoniques (ex astatiques)
Épilepsie bénigne à pointes centrotemporales (BECTS)
Épilepsie frontale nocturne autosomique dominante (ADNFLE)
Épilepsie occipitale de l’enfant à début tardif (type Gastaut)
Épilepsie avec absences myocloniques
Syndrome de Lennox-Gastaut
Encéphalopathie épileptique avec pointes-ondes continues du sommeil (CSWS)
Syndrome de Landau Kleffner
Épilepsie-absence de l’enfance
De l’adolescent et de l’adulte
Épilepsie-absence de l’adolescence
Épilepsie myoclonique juvénile
Épilepsie avec crises tonicocloniques exclusives
Épilepsies myocloniques progressives
Épilepsie autosomique dominante avec symptômes auditifs (ADEAF)
Autres formes familiales d’épilepsie temporale
Sans âge spécifique de début
Épilepsie familiale focale à foyer variable
Épilepsies réflexes
Constellations distinctes
Épilepsie temporale médiale avec sclérose hippocampique
Syndrome de Rasmussen
Crises gélastiques avec hamartome hypothalamique
Hémiconvulsion-hémiplégie-épilepsie (HHE)
Épilepsies attribuables à une cause structurelle-métabolique non classées en syndromes ou constellations
Malformations du cortex, syndromes neurocutanés, tumeur, infection, traumatisme, angiome, lésion périnatale, AVC, etc.
Épilepsies de cause inconnue
Maladies avec des crises ne répondant pas à une forme d’épilepsie
Crises néonatales bénignes
Crises fébriles
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Figure 5.1. Proposition de nouvelle classification des syndromes épileptiques d’après [3].

développement cortical). Il est également évident naissance et le troisième mois, parfois in utero.
que la gravité potentielle de ces crises va imposer Les anomalies EEG sont rarement spécifiques et
chez le nouveau-né une démarche diagnostique montrent des décharges focales et multifocales
et étiologique rapide et complète afin de mettre de pointes-ondes avec réponses photoparoxys-
tiques. Le test diagnostique consiste à injecter
au plus vite en place un traitement approprié
50 à 100  mg de pyridoxine (vitamine B6) par
(tableaux  5.3 et  5.4) et de pouvoir donner aux voie intraveineuse. On doit donc assister à un
parents une première idée pronostique. arrêt des crises et à une normalisation de l’acti-
vité EEG pendant quelques heures, il faudra alors
●● À noter prendre le relais par de la vitamine B6 per os en
Les crises pyridoxine-dépendantes sont liées à une chronique (50 à 100  mg par jour). Dans certains
affection autosomique récessive débutant entre la cas, l’injection IV de pyridoxine peut entraîner

Tableau 5.3. Étiologie des crises néonatales Tableau 5.4. Démarche diagnostique
Encéphalopathie ischémique ou anoxique (début pré ou postnatal) Prélèvement sanguin avec dosage sanguin systématique de :
Infections (méningite-encéphalite) congénitales et postnatales, glucose, calcium, magnésium, ammonium, lactate,
septicémie sans méningite pH + ionogramme complet

Pathologie vasculaire (AVC, thrombose veineuse) PL (garder un tube pour les études métaboliques)
Hémorragie intracérébrale, en particulier avec leucomalacie Échographie transcrânienne, en particulier si le scanner cérébral
périventriculaire n’est pas disponible
EEG avec perfusion de pyridoxine
Encéphalopathie métabolique (transitoire ou erreur innée
du métabolisme) Acides organiques urinaires
Anomalies du développement cortical, incluant les mutations Acides aminés dans le sérum et le liquide céphalorachidien (LCR)
chromosomiques
Sérologies virales et recherches bactériennes chez l’enfant
Traumatisme (relatif à l’accouchement et non accidentel) et la mère
Idiopathique Scanner cérébral (hémorragie, calcification) ou IRM cérébrale
Syndromes épileptiques, incluant les épilepsies familiales (anomalie du développement cortical, AVC)
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 47

une réponse paradoxale avec apnée, hypotonie et • Pathogénie  : diverses malformations cérébrales
parfois coma voire arrêt respiratoire. Cela serait (hémimégalencéphalie, dysplasies, troubles de
dû à l’augmentation brutale des taux cérébraux de la migration, cavités porencéphaliques, etc.),
GABA provoquée par l’administration de pyridoxine. troubles métaboliques (hyperglycinémie non
Malgré un traitement adapté et précoce, certains
cétosique, déficit en cytochrome C, crises pyri-
de ces enfants évolueront vers un retard mental
avec signes de leucodystrophie à l’IRM. doxine-dépendantes, déficit en carnitine palmitoyl-
transferase, etc.), génétique (mutations du gène
STXBP1, du gène KCNT1, du gène ARX) [5].
Crises néonatales révélatrices d’une forme • Traitement  : pharmacorésistance avérée, cor-
grave d’épilepsie : syndrome d’Ohtahara rection des éventuels désordres métaboliques.
• Diagnostic différentiel : encéphalopathie myo-
• Début : le plus souvent pendant les deux pre-
clonique précoce.
mières semaines de vie jusqu’à trois mois [5].
• Pronostic : très mauvais, mortalité conséquente,
• Crises  : spasmes toniques latéralisés ou géné-
retard psychomoteur, possible évolution vers un
ralisés, isolés ou en salves, dans 1/3 des cas  :
syndrome de West ou un syndrome de Lennox
apparition ultérieure de crises focales motrices,
Gastaut.
de crises cloniques unilatérales, ou de crises
généralisées tonico-cloniques [6].
• EEG : aspect spécifique de burst-suppression ; Crises néonatales révélatrices d’une forme grave
bouffées de pointes et poly-pointes de grandes d’épilepsie : encéphalopathie myoclonique précoce
amplitudes synchrones des spasmes alternant • Début : période néonatale (parfois très précoce :
régulièrement avec des périodes de silence élec- quelques heures après la naissance) jusqu’à trois
trique (fig. 5.2). mois [5].

Figure 5.2. Tracé EEG épilepsie de syndrome d’Ohtahara (suppression bursts).


48 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

• Crises : myoclonies focales, le plus souvent de Crises néonatales bénignes : épilepsie


l’extrémité ou de la tête, parfois très limitées bénigne familiale néonatale ou convulsions
(doigts, paupières), secousses erratiques, frag- néonatales familiales bénignes (CNBF)
mentaires, asynchrones, pouvant passer d’un • Début  : dès les premiers jours de la vie avec
territoire à l’autre, association dans 80 % des cas disparition spontanée à partir du sixième mois.
avec des crises focales [7]. • Crises : brèves, débutant par une phase tonique
• EEG : pattern de suppression burst, discontinu, avec apnée suivie d’une phase clonique avec des
renforcé par le sommeil pouvant évoluer dans automatismes moteurs.
50  % des cas vers un pattern d’hypsarythmie • EEG : non spécifique.
(syndrome de West) [7] puis retour à un tracé • Pathogénie  : génétique, autosomique domi-
de suppression-bursts. nant  : deux loci identifiés EBN1 en 20q13.1
• Pathogénie  : désordres métaboliques (hyper- et EBN2 en 8q24 et donc deux gènes res-
glycinémie non cétosique +++) [8], plus rare- ponsables, KCNQ2 en 20q et KCNQ3 en
ment malformations cérébrales, une étude 8q, codant pour des canaux potassiques vol-
rapporte une mutation du gène ErbB4 [9]. tage-dépendants [14]. Une famille isolée avec
• Traitement  : pharmacorésistance avérée, inversion du chromosome 5 a été décrite avec
correction des éventuels désordres métabolique. ce phénotype [15].
• Diagnostic différentiel : syndrome d’Ohtahara. • Diagnostic différentiel : épilepsie familiale bé­
• Pronostic : très mauvais : 50 % de décès dans nigne du nourrisson ou épilepsie infantile  fami-
les 2 ans, sinon retard psychomoteur très sévère liale bénigne, crises symptomatiques d’une lésion.
voire état végétatif. • Pronostic : excellent (rémission spontanée des
crises) mais rares cas d’épilepsie ultérieure (10-
Crises néonatales et du nourrisson bénignes : 15 %), développement psychomoteur normal.
généralités
Dans le cadre des crises néonatales et du nourris- Crises néonatales bénignes :
son bénignes, on distingue les crises épileptiques convulsions néonatales bénignes
(convulsions néonatales bénignes, familiales ou • Début : crises survenant entre le 4e et le 6e jour
non) des crises non épileptiques (mouvements de vie (syndrome des convulsions du cinquième
anormaux) qui peuvent parfois représenter un jour de vie).
diagnostic différentiel de crises néonatales asso- • Incidence : 2 à 7 % des crises néonatales corres-
ciées à une épilepsie sévère. pondraient au syndrome des convulsions du
cinquième jour de vie.
• Crises : le plus souvent cloniques partielles avec
Focus
apnée  ; des états de mal peuvent parfois sur-
Crises néonatales non épileptiques venir.
• Myoclonies bénignes de la petite enfance (benign • EEG  : dans 60  % des cas, on retrouve sur
myoclonus of early infancy [BMI])  : myoclonies des
l’EEG un aspect dit « thêta pointu alternant »
membres inférieurs apparaissant entre 3 et 15 mois
à l’éveil et disparaissant spontanément vers l’âge de dans la région centrale qui semble relativement
2 ans [10], le principal diagnostic différentiel est le syn- spécifique.
drome de West [11]. • Pathogénie  : l’étiologie de ce syndrome est
• Myoclonies bénignes du sommeil de la petite enfance inconnue (des déficits en zinc ou des causes
(benign sleep myoclonus in infancy [BSMI]) : idem BMI virales ont été évoqués)
mais apparition sélective durant le sommeil et dis- • Diagnostic différentiel  : convulsions néo-
paraissant à l’éveil [12]. natales et infantiles familiales bénignes, crises
• Myoclonies bénignes néonatales du sommeil (benign néonatales symptomatiques.
neonatal sleep myoclonus [BNSM])  : idem BSMI mais
• Pronostic  : excellent, le développement ulté-
début néonatal [13].
rieur vers une épilepsie demeure exceptionnel.
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 49

Liés à l’âge : du nourrisson • Crises : salves de spasmes en flexion ou exten-


Épilepsie myoclonique du nourrisson sion, association possible à d’autres types de
(MEI ou épilepsie myoclonique crises (focales ou généralisées).
idiopathique du nourrisson) • Diagnostic porté sur une triade caractéristique
[20] :
• Début : trois premières années de vie [16]. – salves de spasmes infantiles ;
• Crises : brèves myoclonies généralisées. – arrêt du développement psychomoteur (peut
• EEG : pointes-ondes généralisées. parfois précéder la survenue des spasmes) ;
• Pathogénie  : inconnue mais base génétique – aspect hypsarythmique de l’EEG.
suspectée (« idiopathique »). • EEG : tracé hypsarythmique : désorganisation
• Traitement : médicaments antimyocloniques. du rythme de fond avec présence d’ondes
• Diagnostic différentiel : myoclonies non épi- lentes, d’ondes aiguës et de pointes de localisa-
leptiques, Dravet, myoclonies réflexes. tion et fréquence aléatoires (fig. 5.3).
• Pronostic : excellent, mais : • Pathogénie  : symptomatiques dont 2/3 des
– possible évolution dans l’enfance-adolescence cas du fait de lésions cérébrales (malformations
vers une autre épilepsie généralisée idiopa- cérébrales, sclérose tubéreuse de Bourneville,
thique [17] ; encéphalopathie anoxique, séquelles d’infec-
– existence de difficultés cognitives ou compor- tion à cytomégalovirus [CMV], etc.) ou de
tementales modérées relevées chez presque désordres métaboliques (hyperglycinémie sans
40 % des patients [18]. cétose, phénylcétonurie, mitochondriopathies,
etc.), sans cause retrouvée dans 1/3 des cas
Syndrome de West (cryptogénique).
• Sex-ratio : prépondérance masculine. ●● À noter
• Début  : le plus souvent avant l’âge de un an Les spasmes peuvent être classés dans les
avec un pic à 5 mois [19]. épilepsies généralisées ou focales ou rester de
• Incidence : 1 pour 5 000 naissances. localisation inconnue.

Figure 5.3. Tracé EEG de syndrome de West (hypsarythmie).


50 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

• Traitement  : adreno-cortico-trophic hormone • Pathogénie : mutation du gène SCN1A codant


(ACTH) et corticoïdes, vigabatrin dans la sclé- pour un canal sodique chez 70 à 80 % des patients,
rose tubéreuse de Bourneville  [21], éventuel description d’autres mutations ponctuelles impli-
traitement étiologique (dont chirurgie). quant les gènes : CHD2, GABRA1, GABARG2,
• Diagnostic différentiel  : spasmes infantiles STXBP1, SCN1B, SCN2A et PCDH19. 2.
autres. • Traitement  : éviter les bloqueurs sodiques et
• Pronostic : généralement défavorable avec une notamment la lamotrigine.
mortalité élevée, sinon un retard psychomoteur • Diagnostic différentiel : épilepsie myoclonique
marqué et l’évolution éventuelle vers un syn- bénigne.
drome de Lennox-Gastaut. Les formes symp- • Pronostic  : mauvais, mortalité accrue par
tomatiques sont associées à un moins bon SUDEP, retard cognitif et troubles compor-
pronostic  [22]. Une évolution favorable est tementaux d’intensité variable s’installant dès
toutefois possible, les facteurs de prédisposition la deuxième année de vie, ataxie avec troubles
d’une telle évolution positive sont une forme posturaux (démarche « semi-accroupie » carac-
cryptogénique, un âge de début après quatre téristique) et possible syndrome extrapyramidal,
mois, l’absence de spasmes atypiques ou de l’épilepsie tend généralement à s’améliorer à
crises focales associées, l’absence d’asymétrie l’âge adulte [26].
du tracé EEG, la cessation rapide des spasmes
sous traitement [23]. À noter, dans ces cas favo- Épilepsies myocloniques des encéphalopathies
rables, la possible réapparition d’une épilepsie à non progressives
l’âge adulte. • Début : première année de vie.
• Crises : début par un retard psychomoteur puis
●● À noter des myoclonies massives de l’axe et des mem-
Le syndrome de West est un sous-type de
bres ou myoclonies localisées à un ou plusieurs
syndrome de spasmes infantiles défini par la
coexistence de spasmes infantiles et d’un tracé
segments de membres, crises cloniques générali-
d’hypsarythmie [20]. sées, fréquents états de mal myocloniques [27].
Certains spasmes infantiles peuvent différer du • EEG  : pointes ondes diffuses sur une activité
West de part : de fond rythmique pathologique sans rythme
• leur âge de début (après 2 ans) ; de base identifiable.
• l’absence de régression psychomotrice ; • Traitement  : médicaments antiépileptiques et
• l’absence de tracé hypsarythmique sur l’EEG. antimyocloniques.
• Pathogénie  : symptomatique  ; hypothèse de
Syndrome de Dravet (Épilepsie lésions d’origine vasculaire périnatale touchant
myoclonique sévère du nourrisson) surtout les régions centrales.
• Sex-ratio : prépondérance masculine, ratio : 2,1. • Diagnostic différentiel  : encéphalopathie
• Début : première année de vie [24]. myoclonique précoce, encéphalopathie mito-
• Incidence : 1 pour 22 000-40 000 [25]. chondriale, encéphalopathies progressives.
• Crises  : convulsions fébriles et afébriles géné- • Pronostic  : évolution défavorable tant sur le
ralisées et unilatérales (hémicorporelles), crises plan de l’épilepsie que sur celui du développe-
tonicocloniques puis apparition avec l’évolution ment, tableau d’encéphalopathie non progres-
de myoclonies, d’absences atypiques et de crises sive avec hypotonie prédominante et retard
focales ; possibles états de mal convulsifs ou non sévère du développement psychomoteur.
convulsifs.
• Facteurs déclenchant : fièvre (la sensibilité à la Liés à l’âge : de l’enfant
fièvre décroît avec l’âge).
• EEG  : souvent normal au début, puis appa- Épilepsie absence de l’enfance
rition d’anomalies focales et généralisées sans • Sex-ratio : prépondérance féminine (60 à 76 %
pattern spécifique. de filles) [28].
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 51

• Incidence annuelle  : entre 6,3/100  000 et • Crises :


8/100 000 chez les enfants, 10 % des épilepsies – absences typiques  : parfois très fréquentes
pédiatriques [29]. (« picnolepsie ») ;
• Début : pic de survenue vers l’âge de 6-7 ans, – la présence initiale de crises généralisées toni-
un début très précoce (avant 6 ans) est possible cocloniques exclut le diagnostic d’épilepsie
mais rare. absence typique de l’enfant mais elles peu-
vent, néanmoins, émailler l’évolution ulté-
rieure de l’épilepsie absence de l’enfant.
●● À noter
• Facteurs déclenchant : émotionnels (chagrins,
Un début très précoce (avant 3  ans) doit faire
suspecter un autre syndrome épileptique, notam- peur, colère, etc.), intellectuels (manque d’inté-
ment une anomalie du transporteur de glucose rêt, relâchement de l’attention), nycthéméraux
de type 1 (GLUT-1) ou une maladie de Vivo. Ce (soirées ou réveils), métaboliques (hypoglycé-
d’autant qu’il existe d’autres symptômes évoca- mie, hyperventilation).
teurs du diagnostic et non présents dans les épi- • EEG : caractéristique, décharge bilatérale, symé-
lepsies généralisées idiopathiques (EGI) : retard du trique et synchrone de pointes-ondes rythmiques
développement psychomoteur, spasticité, ataxie, à trois cycles par seconde. L’amplitude a généra-
dysarthrie, troubles neurologiques paroxystiques
lement son maximum sous les électrodes fronto-
survenant souvent avant les repas. Le traitement
centrales. L’hyperpnée est un facteur déclenchant
repose sur une diète cétogène afin de diminuer les
besoins énergétiques du cerveau en l’absence de reconnu des absences pendant l’EEG (fig. 5.4).
glucose. Les substances diminuant le transport du • Pathogénie : syndrome génétique, probable­ment
glucose médié par GLUT-1 doivent être évitées  : polygénique, entraînant une dysrégulation et une
phénobarbital, caféine, méthylxanthines. hyperexcitabilité d’une boucle thalamocorticale.

Figure 5.4. Tracé EEG d’épilepsie absence.


52 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

●● À noter comme un syndrome épileptique à part entière.


Dans les absences, l’initiation des crises se fait Néanmoins, ses spécificités cliniques nécessitent
dans les neurones pyramidaux du cortex puis la de le décrire à part des épilepsies absences de
décharge se généralise à l’ensemble des boucles l’enfant.
thalamocorticales [30]. Le thalamus joue alors
un rôle de maintien des oscillations synchrones • Début : enfance.
pendant la crise. Au sein du thalamus, ce sont les • Crises  : absences de durée brève (deux à
neurones du noyau réticulaire [31] qui semblent quatre secondes) sans autres signes (végétatifs,
jouer un rôle prépondérant  : ces neurones, qui automatismes, etc.), non repérées par le patient
représentent une des principales sources d’inhibi- ou l’entourage  : «  absences fantôme  »  [36],
tion GABAergique des neurones thalamocorticaux, possible association à des états de mal absence
présentent lors des décharges à trois cycles par
(50  % des cas) et plus rarement à des crises
seconde des absences des décharges rythmiques
et des bouffées de potentiels d’action dues à une généralisées tonicocloniques à l’âge adulte.
suractivation des canaux calciques de type T. Il en • Facteurs déclenchant : photosensibilité excep-
résulte alors une surinhibition GABAergique des tionnelle.
neurones thalamiques permettant le maintien et • EEG  : décharges généralisées de pointes ou
l’entretien des oscillations thalamocorticales. poly-pointes à 3-4 Hz de durée brève (2-4 sec),
abondantes décharges de poly-pointes et d’acti-
• Traitement  : pharmacosensibilité habituelle vités rapides pendant le sommeil [37].
(médicaments à large spectre). • Diagnostic différentiel  : diagnostic souvent
• Diagnostic différentiel : ignoré du fait de la non-reconnaissance des
– autres épilepsies généralisées idiopathiques symptômes, évoqué lors de la survenue d’états
ou génétiques ; confusionnels (états de mal absence) et parfois
– absences myocloniques. alors confondu avec une épilepsie focale.
• Pronostic : bon ; rémission complète des crises • Pronostic  : bon  ; pas de déficit cognitif mais
avec arrêt de traitement dans 56 % à 84 % des persistance à l’âge adulte de possibles troubles
cas [32, 33]. Mais : attentionnels relatés aux absences fantômes.
– on note une faible proportion de patients
(5-10 %) avec une forme pharmacorésistante Syndrome de Jeavons ou épilepsie
[29] ; avec myoclonies palpébrales
– possible rechute ultérieure sous forme de
crises généralisées tonicocloniques ; ●● À noter
Le syndrome de Jeavons ou épilepsie avec myo-
– possibles difficultés cognitives et compor-
clonies palpébrales n’est pas identifié au sens
tementales, notamment dans les domaines strict du terme comme un syndrome épileptique à
attentionnels et exécutifs [34]. part entière. Néanmoins, ses spécificités cliniques
nécessitent de le décrire à part des épilepsies
●● À noter absences de l’enfant, certains auteurs le ratta-
Une forme particulière d’épilepsie absence a été chant même à une forme d’épilepsie myoclonique.
individualisée  : les absences avec myoclonies
péri-orales prononcées. Cette forme, générale- • Sex-ratio : prépondérance féminine.
ment plus sévère, débute entre 2 et 13 ans mais • Début : enfance avec un pic vers 6-8 ans.
ne guérit pas à la puberté et s’accompagne le plus
• Crises  : absences avec myoclonies palpébrales
souvent d’un déficit cognitif et/ou comportemen-
tal. Elle n’est néanmoins pas reconnue comme
déclenchées par la fermeture lente des pau-
un syndrome à part entière car de pronostic très pières  [38], fréquente association à de rares
variable et parfois tout à fait favorable [35] crises généralisées tonicocloniques.
• Facteurs déclenchant : possible autostimulation.
Épilepsie avec absences fantômes • EEG  : décharges généralisées de pointes ou
●● À noter poly-pointes à 3-6  Hz survenant immédiate-
Le syndrome de l’épilepsie avec absences fan- ment à la fermeture des yeux, photosensibilité
tômes n’est pas identifié au sens strict du terme habituelle disparaissant avec l’âge [39].
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 53

• Pathogénie : génétique probable (polygénique). • Crises : crises myoclono-atoniques responsables


• Traitement  : médicaments anti-myocloniques de chutes brutales, myoclonies isolées, absences
et anti-absences. typiques et atypiques, crises généralisées tonico-
• Diagnostic différentiel : épilepsie absence, EMJ. cloniques, possibles crises toniques pendant le
• Pronostic  : pas de rémission à la puberté, sommeil, possibles états de mal myocloniques
persistance à l’âge adulte imposant le maintien ou états de mal absence.
du traitement anti-épileptique, possibles formes • EEG  : pointes-ondes généralisées sur un
pharmacorésistantes. rythme de fond normal, pas de rythmes rapides
pendant le sommeil.
Épilepsie avec absences myocloniques • Pathogénie  : des causes structurelles (Sturge
• Sex-ratio : prépondérance masculine [40, 41] : Weber)  [47] et génétique (SCNA1, SCNIB,
70 % de garçons atteints. GABrg2)  [46,48] ont été récemment iden-
• Début : 3-12 ans avec un pic vers 5-7 ans [40] ; tifiées, néanmoins dans la majorité des cas
des débuts très précoces ont été relatés (pre- pas de cause retrouvée  : une cause génétique
mière année de vie) [42]. polygénique est alors fortement suspectée.
• Crises  : absences pluriquotidiennes accompa-
gnées de myoclonies, rythmiques, marquées
●● À noter
et diffuses souvent associées à une contraction Le syndrome de Sturge-Weber (SSW) est un
tonique progressive, association à des crises trouble neurocutané congénital rare caractérisé
généralisées tonicocloniques dans 45 % des cas. par des malformations capillaires faciales (avec
• EEG : décharges bilatérales, symétriques et syn- glaucome ipsilatéral) et des angiomes lepto-
chrones de pointes-ondes rythmiques à 3 cycles méningés. Les crises d’épilepsie surviennent
par seconde contemporaines de la survenue des chez 75 à 85  % des patients, souvent précoce-
myoclonies sur l’électromyogramme (EMG). ment (avant l’âge d’un an chez les trois quarts
• Pathogénie  : des formes symptomatiques avec d’entre eux).
La fréquence des crises et leur caractère pharma-
anomalies de l’imagerie cérébrale ont été décrites.
corésistant impactent le devenir cognitif et moteur
• Traitement : médicaments anti-absences. et sont eux-mêmes corrélés à la présence d’un
• Diagnostic différentiel : angiome leptoméningé étendu.
– autres épilepsies généralisées idiopathiques
ou génétiques ; • Diagnostic différentiel  : épilepsie myoclo-
– épilepsie-absence. nique bénigne du nourrisson, syndrome de
• Pronostic  : variable, fréquent retard dévelop- Dravet, épilepsie partielle bénigne atypique du
pemental, la présence de crises généralisées nourrisson, syndrome de Lennox Gastaut.
tonicocloniques est facteur de mauvais pronos- • Pronostic : très variable, rémission sans séquelles
tic et de moindres chances de rémission  [43], ou évolution vers une forme pharmacorésistante
la rémission est observée dans 37,5  % des avec déficit cognitif marqué.
cas [41, 44] possible évolution vers une encé-
phalopathie épileptique.
●● À noter
Le développement intellectuel est toujours normal
Épilepsie avec crises myoclonono-atoniques
avant l’apparition du syndrome de Doose, ce qui
(ex myoclono-astatiques, syndrome de Doose) avait conduit à proposer de l’inclure dans les épi-
• Sex-ratio  : prépondérance masculine, ratio  : lepsies généralisées idiopathiques. Cependant, la
2.1. révélation de formes symptomatiques et la varia-
• Incidence : 1 pour 10 000 enfants, environ 1 à bilité du devenir ont fait reclasser le syndrome de
2 % des épilepsies de l’enfant [45]. Doose dans les formes non idiopathiques.
• Début  : majoritairement dans les cinq pre-
mières années de vie avec un pic vers 3-4 ans, Syndrome de Lennox Gastaut
des formes à début plus précoces (première • Sex-ratio : légère prépondérance masculine [49].
année de vie) sont décrites [46]. • Incidence : 1 à 2 % des épilepsies [49].
54 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

• Début : généralement avant 8 ans, avec un pic • Diagnosctic  : le diagnostic de syndrome de


entre 3 et 5 ans [50, 51], peut survenir de novo Lennox Gastaut repose sur une triade clinique
chez un enfant avec un développement psy- caractéristique associant :
chomoteur normal ou faire suite à un syndrome – crises polymorphes multiples, responsables de
de West. chutes, dont des crises toniques ;
• Crises : multiples, très fréquentes, traumatisantes – retard psychomoteur ;
dont : – aspect EEG caractéristique.
– crises toniques (caractéristiques du syndrome • EEG : bouffées de pointes-ondes lentes diffuses
de lennox gastaut) ; à 2-2,5 cycles/s sur le tracé intercritique d’éveil,
– absences atypiques ; bouffées d’ondes rythmiques rapides, de poly-
– crises atoniques ; pointes lentes et de rythmes rapides généralisés
– myoclonies ; à environ 10 cycles/s sur le tracé intercritique de
– crises tonicocloniques ; sommeil. Le tracé de sommeil permet souvent
– crises cloniques unilatérales ; d’enregistrer des crises toniques avec des bouffées
– états de mal absence ou atonique ; contemporaines de rythmes rapides (fig. 5.5).
– crises focales. • Pathogénie : inconnue, 65 à 75 % des formes
sont symptomatiques (malformations céré-
brales, séquelles d’anoxie cérébrale, d’encépha-
●● À noter lite, maladies métaboliques, génétiques, etc.),
La conséquence de certaines de ces crises est d’autres demeurent de cause inconnue [49].
des chutes traumatisantes vers l’avant ou l’arrière. • Traitement  : polythérapie antiépileptique, sti-
On qualifie également les crises avec chutes de mulation du nerf vague, chirurgie (callosoto-
« drop attacks ». mie, exérèse focale)

Figure 5.5. Tracé de Lennox Gastaut (rythmes rapides généralisés (generalized paroxysmal fast activity ou GPFA))
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 55

• Diagnostic différentiel : encéphalopathie épi- ●● À noter


leptique autre. La régression cognitive est le symptôme cardinal
• Pronostic  : mauvais, pharmacorésistance avé- du POCS.
rée, nombreuses chutes traumatisantes, aggra-
vation progressive du retard psychomoteur qui • EEG  : caractéristique  : pointes généralisées,
devient sévère avec régression des acquisitions, continues, à 1-3  cycles par seconde durant au
troubles comportementaux avec possible syn- moins 85  % du temps de sommeil non-REM,
drome autistique. l’EEG de veille peut être normal ou montrer
des décharges généralisées ou focales (fig. 5.6).
●● À noter • Pathogénie  : hypothèse d’un point de départ
Des formes de début tardif ou à l’âge adulte
focal avec phénomène de bisynchronie secon-
ont été décrites. Du fait de la coexistence de
crises généralisées et de crises focales et de la
daire relayé par le thalamus [53], cependant
fréquence importante de formes symptomatiques l’IRM ne montre des anomalies cérébrales
avec lésions focales, certains auteurs considèrent focales que dans 20 % des cas.
que le syndrome de Lennox Gastaut pourrait être • Traitement : les crises sont habituellement bien
une forme d’épilepsie focale évoluant vers la contrôlées par le traitement contrairement aux
constitution de réseaux épileptiques diffus secon- décharges intercritiques nocturnes qui persis-
daires. Des formes de transition d’épilepsie focale tent sous traitement anti-épileptique.
vers des tableaux électrocliniques évocateurs de • Diagnostic différentiel : syndrome de Landau
syndrome de Lennox Gastaut de l’âge adulte ont
Kleffner.
également été décrites [52].
• Pronostic : l’aggravation cognitive est contem-
poraine des décharges intercritiques pendant le
Encéphalopathie épileptique avec sommeil, tendance à la rémission clinique avec
pointes-ondes continues du sommeil (POCS) disparition des anomalies EEG dans un délai
• Sex-ratio : prépondérance masculine. variable, des séquelles cognitives d’intensité
• Début  : dans les dix  premières années de vie variable (troubles de l’attention jusqu’à des
avec un pic vers 4-5 ans [53]. tableaux d’autisme ou de démence) sont
• Incidence : non estimée, très rare. décrites après disparition des anomalies EEG
• Crises  : crises nocturnes mais dans 20  % des durant le sommeil, ces séquelles paraissent
cas absence de crises cliniques identifiables, d’autant plus sévères que la durée des décharges
différents types de crises sont décrits  : focales intercritiques a été prolongée.
motrices, focales avec rupture de conscience
focales secondairement généralisées, absences ●● À noter
typiques ou atypiques, crises atoniques ou Il a été décrit des formes de passage d’épilepsies
crises cloniques unilatérales [54]. Le diagnostic focales idiopathiques vers des POCS.
repose en fait sur un tableau clinique associant :
– des crises nocturnes dans 80 % des cas. Syndrome de Landau-Kleffner
– un déficit cognitif et comportemental appa- • Sex-ratio : prépondérance masculine [55].
raissant chez un enfant qui jusque-là avait un • Début : entre 3 et 8 ans chez des enfants avec
développement normal : troubles de l’atten- développement psychomoteur normal jusque-
tion, hyperactivité, trouble du langage, dys- là, notamment dans le domaine du langage,
praxie pouvant aller jusqu’à un déclin cognitif des débuts plus précoces (2 ans) et plus tardifs
très sévère, néanmoins le déclin cognitif peut (jusqu’à 14  ans) ont été décrits de manière
survenir chez des enfants qui présentaient anecdotique [56].
déjà un retard préalable du développement • Crises  : début par une régression du langage
(30  % des cas) mais dans tous les cas on parlé ; tableau d’aphasie progressive avec para-
notera une régression cognitive. phasies, erreurs phonologiques pouvant aller
– un aspect EEG de sommeil caractéristique ; jusqu’au mutisme, évolution vers un tableau
56 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

Figure 5.6. Tracé EEG de POCS.

d’agnosie verbale et/ou auditive, association à • Traitement : crises bien contrôlées sous traite-
des crises dans 60 % à 70 % des cas [54, 56] : ment antiépileptique, préconisation pour cer-
crises focales, absences, crises généralisées tains d’une corticothérapie de courte durée.
tonicocloniques, association fréquente à des • Diagnostic différentiel : POCS.
troubles de l’attention, de la concentration
voire des troubles comportementaux sévères ●● À noter
avec agressivité ou régression autistique. Certains auteurs considèrent le Landau Kleffner
• EEG  : décharges de pointes, pointes-ondes comme un sous-type spécifique de POCS. Une
grande confusion demeure dans la terminologie.
bitemporales fortement activées par le sommeil
non-REM pouvant confiner à un aspect proche
• Pronostic  : rémission complète des crises à
du POCS avec néanmoins un index de 85  %
l’adolescence, séquelles aphasiques de sévérité
d’anomalies épileptiques généralement non
variable  ; un début précoce et la persistance
atteint.
d’anomalies EEG sur une longue durée étant
• Pathogénie : inconnue, des familles avec muta-
des facteurs de mauvais pronostic, intelligence
tions du gène GRIN2A ont été décrites dont
préservée.
certains membres présentaient un tableau de
Landau Kleffner (d’autres membres avaient un Liés à l’âge : de l’adolescent
tableau de POCS, d’autres encore un tableau et de l’adulte
d’EPR) [56], une piste auto-immune ou inflam-
matoire a été évoquée du fait de l’efficacité des Épilepsie absence de l’adolescent
stéroïdes chez certains enfants, l’IRM cérébrale • Sex-ratio : prépondérance féminine (60 à 76 %
est le plus souvent normale. de filles).
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 57

• Début : pic de survenue vers 11-12 ans. • Incidence  : syndrome fréquent  : 5 à 10  %


• Crises : des épilepsies, 18  % des épilepsies généralisées
– absences ; idiopathiques [58].
– crises généralisées tonicocloniques (CGTC) ; • Crises :
– plus rarement : des myoclonies. – myoclonies  : secousses bilatérales, brèves,
relativement symétriques et synchrones, tou-
●● À noter chant le plus souvent les membres supé-
L’épilepsie-absence de l’adolescent se distingue rieurs, pouvant parfois s’étendre aux membres
de celle de l’enfant non seulement par un début inférieurs, touchant les muscles extenseurs,
plus tardif mais aussi par :
survenue isolée ou en salves, conservation de
• une moindre fréquence des absences : « absences
spanioleptiques » ; la conscience, survenue préférentielle au réveil
• le caractère éventuellement plus atypique de (« maladresse du petit-déjeuner ») [59] ;
ces absences avec une rupture de conscience – crises généralisées tonicocloniques  : faisant le
moins franche ; plus souvent suite à une salve de myoclonies,
• la fréquence des crises généralisées tonicoclo- crises au réveil le plus souvent (à différencier de
niques voire des myoclonies qui peuvent précéder l’épilepsie à crises tonicocloniques du réveil) ;
l’apparition des absences [35]. – absences : plus rares, 10 % des cas.
• Facteurs déclenchant : manque de sommeil, sti-
• Facteurs déclenchant : émotionnels (chagrins, mulation lumineuse intermittente (SLI), détente.
peur, colère, etc.), intellectuels (manque d’inté- • EEG  : décharges de poly-pointes-ondes, bilaté-
rêt, relâchement de l’attention), nycthéméraux rales et symétriques en critique, caractéristiques,
(soirées ou réveils), métaboliques (hypoglycé- contemporaines des myoclonies : 49 % ; pointes-
mie, hyperventilation). ondes rapides (4-6 Hz) : 21 % ; pointes-ondes à
• EEG  : caractéristique, décharge bilatérale, 3 Hz : 11 % ; pointes-ondes irrégulières : 12 % ;
symétrique et synchrone de pointes-ondes fréquente photosensibilité (EGI la plus photosen-
rythmiques souvent supérieures à 3 cycles par sible) disparaissant avec l’âge. Attention, parfois
seconde ou de poly-pointes-ondes. début asymétrique ou décharge d’allure focale.
• Pathogénie  : syndrome génétique, pro- • Pathogénie  : syndrome génétique, probable-
bablement polygénique, entraînant une dys- ment polygénique avec plusieurs gènes impli-
régulation et une hyperexcitabilité d’une boucle qués, les différents modes d’hérédité et différents
thalamocorticale. génotypes pouvant rendre compte des variations
• Traitement : pharmacosensibilité habituelle. de phénotype.
• Diagnostic différentiel : autres EGI, absences • Traitement  : pharmacosensibilité habituelle,
myocloniques. pharmacodépendance avec risque élevé de
• Pronostic : possible persistance de crises à l’âge rechute à l’arrêt du traitement, grande impor-
adulte  : absences, états de mal absence, crises tance des conseils d’hygiène de vie pour contrô-
généralisées tonicocloniques [57]. ler les facteurs déclenchants, notamment la
privation de sommeil [60].
●● À noter
Il semble exister un continuum entre les épi-
lepsies-absences et les épilepsies myocloniques ●● À noter
juvéniles, l’apparition de myoclonies semblant Il est admis que le traitement doit être maintenu
constituer un facteur de moindre rémission et de sur une longue période sous peine de rechutes.
nécessité de maintien d’un traitement. Néanmoins, un nombre grandissant d’études
rapportent des séries de patients avec EMJ chez
qui le traitement a été arrêté et qui demeurent
Épilepsie myoclonique juvénile (EMJ)
libres de crises [61]. Ce dogme de la pharmacodé-
• Sex-ratio : prépondérance féminine [58]. pendance est donc certainement à modérer selon
• Début : 79 % entre 12 et 18 ans (âges extrêmes : les patients, leur mode de vie et la fréquence et
8-26 ans), âge moyen : 15 ans. gravité initiales de leurs crises.
58 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

• Diagnostic différentiel : poly-pointes-ondes généralisées (41 %), photo-


– autres EGI, épilepsie à crises tonicocloniques sensibilité dans 10 % des cas.
du réveil ; • Pathogénie : syndrome génétique, probablement
– épilepsies myocloniques progressives à leur polygénique avec plusieurs gènes impliqués.
début. • Diagnostic différentiel : autres EGI.
• Pronostic : • Pronostic  : bon, habituelle pharmacosensibi-
– obtention d’une rémission à long terme chez lité, fréquence faible de crises.
2/3 à 85 % des patients [60, 61], le non-res-
pect des règles d’hygiène de vie est souvent ●● À noter
mis en cause chez les patients « pharmacoré- L’épilepsie avec crises généralisées tonicoclo-
sistants » ; niques du réveil, encore appelée épilepsie avec
crises généralisées tonicocloniques prédomi-
– par ailleurs, on note une haute fréquence de
nantes ou exclusives, apparaît plus comme un
comorbidités cognitivo-psychiatriques dans ce continuum entre différentes formes d’épilepsies
syndrome (26-47  %)  : syndrome dyséxécutif généralisées idiopathiques avec pour seule spéci-
au premier plan, troubles de la personnalité, ficité l’horaire des crises [35].
anxiété sévère.
Épilepsies myocloniques progressives :
●● À noter syndrome de Lafora (EMP2)
Il a été décrit qu’environ 15  % des patients • Début : à l’adolescence entre 8-19 ans avec un
ayant présenté un tableau d’épilepsie-absence de
pic vers 14-16 ans [64].
l’enfant entré en rémission développeront ulté-
rieurement un tableau d’épilepsie myoclonique • Crises  : début fréquent par des crises focales
juvénile [62]. visuelles chez un enfant ou un adolescent jusque-
là en bonne santé  ; amaurose transitoire, hal-
lucinations visuelles simples ou complexes puis
Épilepsie à crises généralisées tonicocloniques apparition rapide de crises généralisées avec :
du réveil (ou épilepsie à crises généralisées – myoclonies de repos et stimulus dépendantes :
tonicocloniques prédominantes ou exclusives) déclenchées par l’action, la SLI, l’émotion ;
• Sex-ratio  : légère prépondérance masculine – crises tonicocloniques ;
(entre 54 et 65 %). – absences ;
• Début : 78 % entre 6 et 22 ans avec un pic net – crises atoniques avec chutes (drop attacks).
d’apparition autour de la puberté. Des symptômes neuropsychiatriques avec apa-
• Crises : thie, dépression, changements de comportement
– crises généralisées tonicocloniques  : sur- sont souvent présents précocement avec évo-
venant électivement dans les deux heures lution rapide vers un tableau de détérioration
qui suivent le réveil spontané ou provoqué cognitive avec démence, troubles psychotiques
(le plus souvent le matin donc) [63] avec un avec des hallucinations dont l’origine épileptique
deuxième pic lors de la période du repos le n’est alors plus certaine, dysarthrie ou mutisme,
soir, crises rares ; ataxie cérébelleuse et dépression respiratoire. On
– myoclonies : rares ; note parallèlement l’exacerbation des myoclonies
– absences : rares. et l’aggravation des crises d’épilepsie avec de
• Facteurs déclenchant  : la responsabilité de la fréquents états de mal réfractaires.
privation de sommeil dans le déclenchement des • Facteurs déclenchant  : fréquente photosensi-
crises est considérée comme un élément consti- bilité.
tutif du syndrome. Les facteurs les plus impor- • EEG  : ralentissement de l’activité de fond,
tants sont le manque de sommeil, l’absorption décharges généralisées non spécifiques ou
excessive d’alcool, un réveil provoqué. focales occipitales alors caractéristiques.
• EEG : abondantes ondes lentes (76 %), activité • Pathogénie : maladie autosomique récessive, deux
de fond désorganisée (63  %), décharges de gènes principaux ont été identifiés  : EPM2A
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 59

localisé sur le chromosome 6q24 codant pour • EEG : ralentissement modéré du tracé de fond,
la laforine, et NHLRC1/EPM2B localisé sur le fréquentes anomalies intercritiques à type de
chromosome 6p22 codant pour la maline [65], pointes-ondes généralisées.
et de façon plus anecdotique  PRDM8. Dans • Pathogénie  : mutation du gène localisé sur
tous les cas, les gènes incriminés semblent inter- le chromosome 21  codant pour la cystatine B
venir dans la régulation du métabolisme du (EMP1) [69].
glycogène, leur mutation conduisant à l’accu- • Traitement  : traitement symptomatique des
mulation dans les cellules, notamment les neu- myoclonies.
rones, de polyglycosannes encore appelés corps • Diagnostic différentiel : EMJ, autre EMP.
de Lafora.On peut rechercher ces corps de • Pronostic  : évolution lentement progressive,
Lafora sur une biopsie de peau ou de glandes variable selon les individus, pouvant aboutir à
axillaires. une perte d’autonomie motrice avec déplace-
• Traitement : symptomatique. ments en fauteuil roulant.

●● À noter Épilepsies myocloniques


Des essais visant à réguler la voie du glycogène progressives : myoclonic epilepsy
sont en cours et pourraient à l’avenir avoir des with ragged red fibers (MERFF)
retombées positives.
• Début : enfance, jeune adulte (l’âge de début
• Diagnostic différentiel : autres EMP, EMJ au peut varier chez différents membres atteints
début. d’une même famille).
• Pronostic : catastrophique, décès le plus sou- • Crises : triade clinique : myoclonies, crises géné-
vent dans les 10 ans suivant le diagnostic, néan- ralisées tonicocloniques, ataxie cérébelleuse [70].
moins, des formes à début plus tardif avec une Des signes associés peuvent être présents et
évolution beaucoup plus lente en rapport avec orienter vers le diagnostic de mitochondriopa-
des mutations d’EPM2B ont été décrites [66]. thie  : surdité, intolérance à l’effort, démence,
neuropathie périphérique, petite taille, trouble de
Épilepsies myocloniques progressives : la conduction cardiaque, cardiomyopathie, oph-
syndrome d’Unverricht Lundborg (EMP1) talmoparésie, rétinite pigmentaire, lipome [71].
• Sex-ratio : égal. • Facteurs déclenchant  : photosensibilité habi-
• Début  : début vers la fin de l’enfance ou le tuelle.
début de l’adolescence avec un pic vers 12-13 • EEG : ralentissement modéré du tracé de fond,
ans [67]. possibles décharges intercritiques généralisées.
• Crises : début par des crises généralisées toni- • Pathogénie  : mitochondriopathie avec pré-
cocloniques du réveil ou du sommeil puis sence de fibres rouges déchiquetées (Ragged
apparition rapide de myoclonies diffuses, mas- Red Fibers) à la biopsie musculaire liée à des
sives, prédominant au début au réveil et deve- mutations de l’ADN mitochondrial  : gène
nant rapidement favorisées par le stress ou la MT-TK ou TRNK décrit initialement  [72]
SLI, la surprise et pouvant affecter l’extrémité mais de nombreuses autres mutations ont été
céphalique puis la sphère oro-laryngo-pharyn- décrites  [73]. On retrouve dans le sang une
gée. Les myoclonies deviennent de plus en élévation des lactates et pyruvates.
plus fréquentes et invalidantes avec l’évolution • Traitement : symptomatique, coenzyme Q10,
alors que les crises généralisées tonicoclo- L carnitine.
niques s’estompent  [68]. On note souvent • Diagnostic différentiel : autre EMP.
une ataxie associée, les troubles cognitifs sont • Pronostic : dégradation progressive avec néces-
modérés ou absents mais les comorbidités sité d’une évaluation multi-organes régulière,
psychiatriques très fréquentes (dépression, variabilité importante de la sévérité et de l’évo-
suicides). lutivité même au sein des membres atteints
• Facteurs déclenchant : stress, SLI, surprise. d’une même famille.
60 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

Épilepsies myocloniques infantile, infantile tardive, juvénile et adulte,


progressives : autres causes de nombreux gènes sont identifiés (CLN1 à
De nombreuses autres étiologies peuvent donner CLN14), ces formes sont habituellement auto-
un tableau d’EMP associant myoclonies, crises somiques récessives mais possiblement domi-
d’épilepsie et dégradation neurologique progres- nantes en cas de début très tardif, il s’agit d’une
sive associée à d’autres signes parfois évocateurs maladie neurodégénérative affectant le stockage
de l’étiologie responsable (figure 5.7). Les princi- des lysosomes avec sur le plan histologique
pales étiologies sont [74] : une  accumulation intracellulaire d’un lipopig-
• céroïde lipofuscinose neuronale : groupe hété- ment autofluorescent, la lipofuscine céroïde,
rogène avec présence fréquente d’une déficience dans les neurones du cerveau et les cellules de la
visuelle (par dégénérescence rétinienne) asso- rétine. Des thérapies ciblées sont en cours de
ciée à une détérioration motrice et cognitive, développement et pourraient affecter très favo-
début en néonatal, dans l’enfance ou à l’âge rablement le pronostic si elles sont administrées
adulte (maladie de Kufs) : formes congénitale, précocément ;

Figure 5.7. Récapitulatif des différentes étiologies d’EMP et tests diagnostiques dédiés d’après [74].
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 61

• sialidose  de type 1  : mutation de l’enzyme praxies ou des tâches de langage) ou focales (crises
α-N-acetyl neuraminidase-1 (codé par le gène induites par la surprise, la lecture, l’alimentation,
NEU1 sur le chromosome 6p21), marqueur l’eau chaude, les stimuli somatosensoriels ou excep-
spécifique (mais non pathognomonique) : tache tionnellement l’orgasme, cf. syndromes focaux). À
maculaire rouge cerise au fond d’œil ; l’exception des épilepsies photosensibles, ces épi-
• syndrome EMP avec ataxie reliée au gène lepsies réflexes sont rares, ne représentant que 1 %
PRICKLE1 (EMP5)  : début vers 5-10  ans, de l’ensemble des épilepsies avec un pronostic très
cognition normale, les myoclonies d’action variable et une grande hétérogénéité clinique. On
affectent particulièrement les muscles faciaux distingue les épilepsies réflexes simples (en réponse
(dysarthrie marquée) ; à une stimulation sensorielle élémentaire, plus ou
• EMP de la mer du Nord (EMP6) : début très moins spécifique) des épilepsies réflexes complexes
précoce (2 ans) par une ataxie, et apparition des (en réponse à un ou des stimuli complexes compre-
myoclonies vers 6-7 ans ; symptôme clé : sco- nant de multiples composantes).
liose se développant à l’adolescence et devant
faire évoquer le diagnostic, possibles autres
déformations squelettiques, lié à une mutation Épilepsies et syndromes
du gène du complexe-récepteur Golgi SNAP 2 épileptiques focaux
(GOSR2) ;
• DRPLA (atrophie dentato-pallido-lyusienne)  : Liés à l’âge : néonatales
maladie autosomique dominante (gène DRPLA Voir « Épilepsies et syndromes épileptiques géné-
situé sur le chromosome 12), faits caractéris- ralisés ou avec combinaison crises généralisées et
tiques  : mouvements anormaux de type cho- crises focales »
réoathétose et démence, phénotype d’EMP
associé à une DRPLA à début plus précoce
avec plus d’expansions au sein du gène ; Liés à l’âge : nourrisson
• gangliosidose GM2 (maladie de Tay-Sachs)  : Épilepsie focale migrante du nourrisson
groupe de maladies autosomiques récessives • Début  : en moyenne à trois  mois  [78], très
caractérisées par l’accumulation de ganglioside rare, développement jusque là normal
GM2 type de glycolipide présent dans les neu- • Crises : crises rapidement multifocales et bilaté-
rones, lié à des mutations des gènes HEXA, rales, fréquence pluriquotidienne en phase d’état.
HEXB, GM2A ; • EEG : décharges venant de sites multiples indé-
• maladie de Gaucher  de type 3  : maladie du pendants, variables d’un enregistrement à l’autre
stockage des lysosomes par déficit d’une enzyme • Pathogénie  : différents gènes individualisés
lysosomale  (la bêta-glucocérébrosidase), plus dont KCNT1 (50% des cas), SCN2A, SLC12A5
de 200 mutations ont été décrites ; et dans certains cas rares des délétions 2q24
• syndrome de myoclonus d’action-insuffisance • Traitement : pharmacorésistance avérée,
rénale (EMP4)  : tableau d’EMP associé à une • Diagnostic différentiel : encéphalopathie néo-
dysfonction rénale, maladie autosomique réces- natale
sive par mutation du gène SCARB2. • Pronostic  : très mauvais  : 50  % haut taux
de mortalité, sinon retard psychomoteur très
Non liés à l’âge sévère avec hypotonie, grabatérisation
Épilepsies réflexes
Les épilepsies réflexes sont des épilepsies avec des Épilepsie partielle bénigne du nourrisson
crises survenant en réponse à un stimulus, et ce, de (syndrome de Watanabe)
façon exclusive, principale ou accessoire [76, 77]. • Début : 3-10 mois.
Les épilepsies réflexes peuvent être généralisées • Crises  : fréquente histoire familiale de crises
(crises induites par les stimuli visuels, la pensée, les bénignes, crises focales (temporales ou centrales)
62 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

avec ou sans crise secondairement généralisée, Liés à l’âge : de l’enfant


développement psychomoteur normal avant le Épilepsie bénigne à pointes centrotemporales
début de la maladie, absence d’anomalie neu- (BECTS) ou épilepsie de l’enfance à
rologique ou autres pathologies [79]. paroxysmes rolandiques (EPR)
• EEG : EEG intercritique normal.
• Pathogénie : inconnue, entité discutée. • Sex-ratio : légère prédominance masculine.
• Traitement : médicaments d’épilepsie focale. • Début : 3-13 ans, avec un pic de fréquence de
• Pronostic : bon. début entre 5 et 8 ans [84].
• Incidence  : 6,2-21 pour 100  000 enfants,
épilepsie fréquente représentant 15  % des épi-
Épilepsie familiale bénigne du nourrisson lepsies de l’enfant [85].
ou épilepsie infantile familiale bénigne • Crises : nocturnes, focales motrices (contraction
• Début : entre le troisième et le huitième mois tonique ou clonies) impliquant l’hémiface et la
après la naissance, avec des clusters d’épisodes sphère bucco-pharyngée, et à un moindre degré
répétés (8 à 10 fois par jour) et brefs (2 à 5 le membre supérieur, des crises somato-sensitives
minutes) sur quelques jours. peuvent être présentes dans les mêmes territoires,
• Crises  : focales (rupture de contact, déviation des généralisations secondaires sont possibles.
de la tête et des yeux, secousses palpébrales)
avec possible généralisation secondaire [80]. ●● À noter
• Pathogénie : autosomique dominant, plusieurs Les crises se manifestent souvent la nuit par des
émissions vocales à type de grognements et gar-
mutations décrites  : gène  SCN2A (2q24.3)
gouillements (liés à l’anarthrie) avec hypersalivation.
codant pour le canal à sodium NaV1.2,
gène PPRT2 (proline-rich transmembrane pro-
• Facteurs déclenchant : sommeil.
tein 2, 16p11.2), gènes  KCNQ2 (20q13.33)
• EEG  : l’EEG de veille est le plus souvent
et KCNQ3 (8q24) [81].
normal, l’EEG de sommeil montre des pointes
• Traitement : médicaments d’épilepsie focale.
lentes centrotemporales augmentant en fré-
• Diagnostic différentiel : crises focales sympto-
quence dès l’endormissement.
matiques.
• Pathogénie : composante génétique complexe
• Pronostic : excellent.
[86].
• Traitement : la fréquence des crises est faible :
Épilepsie focale à foyer variable 25  % des patients EPR présenteraient un épi-
• Début  : adolescence le plus souvent mais sode unique, 50  % moins de cinq crises et
grande variabilité (9 mois à âge adulte). seulement 8  % plus de 20 crises  [87], ce qui
• Crises  : les différents membres atteints d’une explique qu’une abstention thérapeutique est
même famille peuvent présenter des crises le plus souvent préconisée. Si les crises se
venant de différentes localisations corticales  : répètent, un traitement d’épilepsie focale peut
temporales, frontales, centropariétales, ou occi- être néanmoins introduit mais devra être arrêté
pitales, mais pour un individu donné, le tableau rapidement après cessation des crises.
électroclinique est homogène, évocateur d’une • Diagnostic différentiel : épilepsie focale motrice
seule localisation [82]. symptomatique.
• EEG  : présence inconstante d’un foyer focal • Pronostic : le pronostic est généralement consi-
intercritique. déré comme excellent avec une disparition des
• Pathogénie : maladie autosomique dominante crises à l’adolescence (le plus souvent vers l’âge de
à pénétrance variable, mutation décrite du gène 13 ans), néanmoins il faut émettre deux réserves :
DEPDC5 situé sur le chromosome 22q12 [83]. – les enfants ayant présenté une EPR sont plus
• Traitement : médicaments d’épilepsie focale. à risque de présenter des difficultés cognitives
• Diagnostic différentiel  : épilepsie focale non (langage, performances visuospatiales) et/ou
génétique. comportementales [88]. À noter que les déficits
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 63

cognitifs demeurent modérés et ne semblent • EEG :


pas impacter l’insertion socio-professionnelle – type  Panayiotopoulos  : pointes ou ondes
des patients à l’âge adulte [89] ; lentes occipitales activées par la fermeture des
– des cas atypiques (et très rares) d’évolution yeux ou le sommeil ;
de l’EPR vers un syndrome de pointes-ondes – type Gastaut : EEG interictal EEG avec une
continues du sommeil avec déficit cognitif mar- activité de fond normale et des pointes-ondes
qué ont été notés [90]. La responsabilité de la amples (uni ou bilatérales) survenant exclusi-
carbamazépine avait à un moment été incrimi- vement les yeux fermés.
née dans cette évolution péjorative mais à ce • Pathogénie : composante génétique complexe
jour il existe peu d’arguments pour retenir un probable (description de formes familiales).
rôle délétère de la carbamazépine  [91] même • Traitement : possible abstention thérapeutique
si certains prescripteurs continuent à éviter ce dans les formes à début précoce (Panayio-
médicament dans les EPR à titre de précaution. topoulos) avec crises uniques ou très rares,
médicaments d’épilepsie focale sinon.
Épilepsie bénigne de l’enfance • Diagnostic différentiel  : migraine, épilepsie
à paroxysmes occipitaux (EPO) occipitale symptomatique.
• Sex-ratio : prépondérance féminine. • Pronostic : variable suivant l’âge de début :
• Début : deux sous-types suivant l’âge de début : – type Panayiotopoulos : rémission vers l’âge de
– précoce : entre 2 et 12 ans (5 ans en moyenne) : 12 ans ;
type Panayiotopoulos [92] ; – type Gastaut : rémission à l’adolescence dans
– plus tardif  : entre 3 et 16  ans (8  ans en seulement 60 % des cas.
moyenne) : type Gastaut [93].
• Incidence : ●● À noter
Tout comme dans l’EPR, des difficultés cognitives
– 6,7 % [94] à 13 % des épilepsies focales pédia- et comportementales ont été décrites chez les
triques pour l’EPO type Panayiotopoulos [95] ; enfants avec EPO à début précoce (type Panayio-
– 0,15 % des épilepsies focales tout-venant pour topoulos).
l’EPO type Gastaut [95].
• Crises : Épilepsie occipitale photosensible
– type  Panayiotopoulos  : crises rares (un seul • Début : enfance, adolescence.
épisode dans 30  % des cas), habituellement • Crises : crises occipitales avec sémiologie visuelle
nocturnes, se manifestant par des nausées initiale (hallucinations visuelles élémentaires,
voire des vomissements (ictus emeticus) flou visuel), possibles vomissements, vertiges et
ictaux avec déviation des yeux pouvant évo- céphalées ictales, version de la tête et des yeux
luer vers des clonies hémicorporelles (33  % en pleine conscience ; possible survenue de crises
des cas) ou une généralisation secondaire. nocturnes sans déclenchement réflexe [96].
La durée des crises est variable : brève ou au • Facteurs déclenchant : SLI.
contraire très prolongée (plusieurs heures) ; • EEG  : rythme de fond normal, possible foyer
– type Gastaut  : crises brèves, habituellement intercritique occipital.
diurnes, symptômes visuels (amaurose tran- • Pathogénie : épilepsie réflexe considérée comme
sitoire, hallucinations visuelles élémentaires, idiopathique, crises déclenchées par la SLI.
illusions visuelles) isolés ou suivis d’une rup- • Traitement : médicaments d’épilepsie focale ou
ture de conscience ou d’une crise clonique abstention thérapeutique si rares crises.
hémicorporelle (40 % des cas). Dans un tiers • Diagnostic différentiel : syndrome de Panayio-
des cas, la phase postcritique est marquée par topoulos.
des céphalées intenses de type migraineux • Pronostic  : bon  ; mais des évolutions vers des
avec nausées et éventuels vomissements. formes d’épilepsie myoclonique juvénile avec appa-
• Facteurs déclenchant : sommeil dans la forme rition de myoclonies ont été décrites ou encore
précoce (Panayiotopoulos). l’existence de difficultés d’apprentissage [97].
64 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

Épilepsie primaire de la lecture remplis ou si deux des trois critères de la partie B


sont présents.
• Sex-ratio : prépondérance masculine.
• Début  : 10-40  ans, le plus souvent jeune Partie A
adulte [98]. 1. Clinique : crises focales (avec ou sans épilepsie
partielle continue) et déficit(s) cortical(aux) unilaté-
• Crises : myoclonies orofaciales, ou de la mâchoire
ral(aux).
ou crises focales (symptômes visuels avec dyslexie) 2. EEG  : ralentissement unilatéral avec ou sans
déclenchées par la lecture ou toute autre activité activité épileptique, crises à début unilatéral.
reliée au langage (écriture, fait de parler), pos- 3. IRM  : atrophie focale corticale hémisphérique
sible généralisation secondaire si la lecture est avec au moins un des critères additionnels suivants : 
poursuivie. hypersignal de la substance grise ou blanche
• Facteurs déclenchant  : lecture ou toute autre en T2/flair ;
activité reliée au langage (écriture, fait de parler). hypersignal ou atrophie ipsilatérale de la tête
• EEG  : décharges hémisphériques gauches du noyau caudé.
contemporaines des myoclonies orofaciales, ou Partie B
de la mâchoire [98]. 1. Clinique : épilepsie partielle continue ou déficit
progressif cortical unilatéral.
• Pathogénie : overlap entre le réseau physiolo-
2. IRM  : atrophie focale corticale hémisphérique
gique de la lecture et le réseau épileptique [99]. progressive (fig. 5.8).
• Traitement : médicaments d’épilepsie focale. 3. Histopathologie : encéphalite à cellules T majo-
• Pronostic : pharmacosensibilité habituelle. ritaires avec des cellules microgliales activées
(formant typiquement mais non nécessairement
des nodules) et astrogliose réactive.
Syndrome de Rasmussen
• Début  : petite enfance, de rares formes ont Crises gélastiques avec
été décrites débutant chez l’adolescent ou chez hamartome hypothalamique
l’adulte [100]. • Début : dans l’enfance.
• Crises  : tableau d’épilepsie focale motrice • Crises : focales avec une triade clinique évoca-
(continue dans plus de 50  % des cas) avec trice [103] :
constitution et aggravation progressive d’une – crises gélastiques (de rire, les plus évocatrices)
hémiparésie et d’un déficit cognitif [101]. ou dacryocystiques (de pleurs) possiblement
• EEG  : non spécifique montrant un ralentisse­ associées à d’autres types de crises focales, ou
ment unilatéral. secondairement généralisées ;
• Pathogénie : encéphalite chronique dont le subs- – puberté précoce ;
trat est mal connu (maladie vraisemblablement – détérioration cognitive avec possibles troubles
auto-immune, déclenchement infectieux ?). comportementaux.
• Traitement : chez l’enfant, le traitement est le • EEG : foyer intercritique à distance, temporal
plus souvent radical (hémisphérotomie)  ; chez ou frontal.
l’adulte, les traitements immunomodulateurs • Pathogénie  : l’IRM révèle un hamartome
(plasmaphérèses, immunoglobulines intravei- hypothalamique  ; formation sessile ou pédi-
neuses) ou immunosuppresseurs sont privilé- culée de tissu hétérotopique et hyperplasique.
giés [102]. Des études en stéréo-électro-encéphalographie
(SEEG) ont montré que les crises d’épilepsie
partaient des neurones de l’hamartome et se
●● À noter
propageaient secondairement au cortex.
Des critères diagnostiques ont été proposés
par Bien et adoptés par la communauté pédia- • Traitement : déconnexion ou exérèse ou des-
trique [101]. truction par radiochirurgie de l’hamartome,
Le diagnostic d’encéphalite de Rasmussen peut traitement d’épilepsie focale, supplémentation
être porté si les trois critères de la partie  A sont endocrinienne (fig. 5.9).
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 65

Figure 5.8. Atrophie progressive de la tête du noyau caudé dans le cadre d’une encéphalite de Rasmussen
de l’adulte.

Épilepsie autosomique dominante


frontale nocturne (ADNFLE)
• Début : en moyenne vers l’âge de 11 ans avec
des extrêmes de 2 mois à 52 ans.
• Crises : crises frontales nocturnes survenant en
sommeil léger (stade 2) et caractérisées par des
cris, des automatismes moteurs violents, parfois
des phénomènes toniques et/ou cloniques, le
tout de durée brève (20-40  sec) et le plus
souvent en salves, avec de rares généralisations
secondaires. Ces crises peuvent entraîner un
réveil et être précédées d’auras variées avec
Figure 5.9. Hamartome hypothalamique. parfois un déroulement conscient et souvent
alors une sensation de difficulté respiratoire ou
de peur ; rares crises diurnes.
• EEG  : normalité de l’EEG de sommeil dans
Hémiconvulsion-hémiplégie-épilepsie (HHE) 50 % des cas [105].
• Début  : période néonatale ou petite enfance • Traitement : bonne réponse à des petites doses
[104]. de carbamazépine.
• Crises  : crises cloniques prolongées à prédo- • Pathogénie  : épilepsie frontale familiale auto-
minance unilatérale suivies du développement somique dominante avec 75  % de pénétrance,
d’une hémiplégie. liée principalement à une mutation d’un
• Pathogénie  : conséquence rare de crises gène codant pour un récepteur nicotinique
fébriles convulsives focales prolongées avec sur (CHRNA4  : 20q13.2)  [106], relative hétéro-
l’IRM un œdème hémisphérique unilatéral lors généité génétique avec d’autres mutations déjà
de l’état de mal initial suivi d’une hémiatro- décrites sur KCNT1, DEPDC5, CHRNB2,
phie hémisphérique dans un second temps. CHRNA2, le cluster CHRNA3/CHRNA5/
L’étiologie demeure indéterminée même si CHRNB4 sur le chromosome 15, etc.  [107].
l’existence de lésions focales semble un facteur L’imagerie est normale.
prédisposant. • Diagnostic différentiel : troubles du sommeil.
66 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

●● À noter 18, 1  [116] voire DEPDC5  [117]. L’IRM


Très longtemps, les manifestations cliniques cérébrale peut être normale ou montrer une
nocturnes de l’ADNLFE n’ont pas été reconnues atrophie hippocampique.
comme épileptiques et étiquetées «  dystonies • Traitement : médicaments d’épilepsie focale.
paroxystiques nocturnes ». • Diagnostic différentiel  : épilepsie temporale
• Pronostic  : bon, pharmacosensibilité habi- médiale non génétique.
tuelle, avec de toute façon une tendance à une • Pronostic  : pharmacosensibilité variable, sui-
amélioration au fil des ans. vant l’existence associée ou non d’une atrophie
hippocampique
Liés à l’âge : de l’adolescent
et de l’adulte Liées à l’âge : du sujet d’âge
mûr ou du sujet âgé
Épilepsie autosomique dominante
avec aura auditive (ADEAF) Épilepsies temporales avec amnésie transitoire
(épilepsie amnésique transitoire) (TEA)
• Début  : variable de  4 à 50  ans avec un pic à
l’adolescence et chez le jeune adulte [108]. • Sex-ratio : prépondérance masculine dans cer-
• Crises  : crises temporales néocorticales avec taines séries [118].
aura auditive (possible déclenchement auditif • Début : début tardif (50-70 ans) [119].
réflexe), et parfois aphasie précoce, fréquente • Crises : épisodes récurrents d’amnésie antéro-
existence d’antécédents familiaux [109]. grade et à un degré variable rétrograde, de
• EEG : foyer temporal. durée brève (moins d’une heure) correspon-
• Pathogénie : épilepsie temporale familiale auto- dant à des crises temporales prolongées [119].
somique dominante, en rapport, entre autres, • EEG  : anomalies EEG intercritiques tempo-
avec une anomalie située sur le chromosome rales fréquentes activées par le sommeil.
10q24 codant le gène leucine-rich glioma- • Pathogénie : inconnue, pas de lésion à l’IRM.
inactivated (LGI1)  [110]. D’autres muta- • Traitement : médicaments d’épilepsie focale.
tions ont été décrites mais demeurent plus • Diagnostic différentiel : ictus amnésique.
rares, notamment sur RELN  [111] et • Pronostic  : plaintes mnésiques intercritiques
DEPDC5 [112]. L’IRM cérébrale est normale. caractéristiques comprenant des troubles de la
• Traitement : médicaments d’épilepsie focale. mémoire autobiographique et topographique
• Diagnostic différentiel  : épilepsie temporale et de la consolidation à long terme, pharmaco-
latérale non génétique. sensibilité usuelle [120].
• Pronostic : bon, la pharmacosensibilité est de
règle. ●● À noter
Les critères diagnostiques du TEA regroupent les
Épilepsie temporale médiale familiale (FMTLE) éléments suivants :
1. la récurrence des épisodes d’amnésie transi-
• Début : variable avec un pic à l’adolescence et toire observée par des témoins ;
chez le jeune adulte [113]. 2. l’intégrité des autres fonctions cognitives
• Crises  : antécédent variable de convulsions (autres que la mémoire) pendant l’épisode, là
fébriles, crises temporales médiales avec aura à encore attestée par un témoin ;
type de déjà vu/déjà vécu et symptômes dysau- 3. des éléments additionnels orientant vers le
tonomiques, fréquente existence d’antécédents diagnostic d’épilepsie :
familiaux avec une grande variabilité de présenta- 3a. anomalies épileptiques sur l’électroencé-
phalogramme,
tion clinique au sein d’une même famille [114].
3b. présence de symptômes épileptiques
• EEG : souvent normal. contemporains de l’épisode, comme un
• Pathogénie : épilepsie temporale familiale auto- mâchonnement, ou une hallucination olfactive,
somique dominante avec pénétrance incom- 3c. réponse claire aux médicaments antiépi-
plète, hétérogénéité génétique avec description leptiques,
d’anomalies situées sur le chromosome 4 [115], 3d. une combinaison des trois critères ci-dessus.
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 67

Pseudodémences épileptiques gestuels simples, oro-alimentaires et parfois ver-


• Épidémiologie  : très rare, sept cas sur 1  000 baux, et éventuellement une dystonie unilatérale
dans une étude sur des patients souffrant de (controlatérale au foyer)  [124]. Une confusion
troubles de la mémoire [121]. post-critique est habituelle.
• Début : début tardif. • Facteurs déclenchant : stress, fatigue, l’horaire
• Crises  : crises d’épilepsie temporale très fré- des crises est le plus souvent diurne.
quentes mais pauci symptomatiques, entité • EEG : foyer intercritique temporal.
caractérisée par un trouble très pur de la • Pathogénie  : formes lésionnelles  : malfor-
mémoire épisodique, stable sur le long terme et mations vasculaires ou non (DNET, ganglio-
pouvant fluctuer au gré des crises sur le court gliomes, cavernomes, etc.), tumeurs, sclérose
terme [122]. hippocampique, ou non lésionnelles.
• EEG  : anomalies EEG intercritiques tempo- • Traitement  : médicaments d’épilepsie focale,
rales. chirurgie.
• Pathogénie : inconnue, pas de lésion à l’IRM. • Diagnostic différentiel  : autres formes d’épi-
• Traitement : médicaments d’épilepsie focale. lepsie temporale néocorticale ou juxtatempo-
• Diagnostic différentiel  : autres causes de rale (operculaire, insulaire, jonctionnelle).
démences. • Pronostic  : pharmacorésistance variable en
• Pronostic  : réponse incomplète aux médica- fonction de l’étiologie : formes associées à une
ments d’épilepsie focale. sclérose hippocampique très pharmacorésis-
tantes ; troubles mnésiques intercritiques.
●● À noter
Les critères diagnostiques de la pseudo-démence Focus
épileptique  [122] regroupent les éléments sui-
vants : Syndrome de l’épilepsie de la face médiale du
1. troubles mnésiques prédominant sur la mémoire lobe temporal avec sclérose hippocampique
épisodique verbale ;
Il est caractérisé par [125-127] :
2. absence de détérioration cognitive globale ;
• survenue fréquente dans la toute petite enfance
3. relative stabilité troubles mnésiques à long
d’un événement précoce (convulsion fébrile compli-
terme avec fluctuations sur courts intervalles ;
quée +++ ou traumatisme crânien) ;
4. crises subtiles ou infracliniques
• intervalle libre, cliniquement silencieux ;
5. anomalies épileptiques spécifiques sur l’EEG ;
• début dans l’enfance des crises focales temporales
6. absence d’atrophie cérébrale diffuse sur l’IRM ;
médiales ;
7. réponse partielle aux MAE.
• IRM : existence d’une atrophie hippocampique, corol-
laire neuroradiologique de la sclérose hippocampique
Non liés à l’âge dont le diagnostic est anatomopathologique. L’aspect
IRM de la sclérose hippocampique est celui à la fois
Épilepsies lobaires (temporales, d’une diminution du volume hippocampique, reflet de
frontales, pariétales, occipitales) l’atrophie, et d’une modification du signal hippocam-
Épilepsies temporales et temporales+ pique à type d’hypersignal en séquence pondérée T2
et fluid attenuated inversion recovery (Flair) interprétée
On estime qu’environ 60 % à 70 % des épilepsies comme le témoin d’une modification de la composition
lobaires sont temporales [123]. tissulaire (notamment des réactions de gliose accompa-
gnant la déperdition neuronale observée dans l’atrophie
Épilepsies temporales médiales hippocampique) (fig. 5.10) ;
• Crises : crises focales avec une aura évocatrice : • évolution : apparition de troubles de mémoire inter-
phénomènes dysautonomiques (sensation épi- critiques parfois invalidants ;
gastrique ascendante, bouffée de chaleur, palpi- • traitement  : traitement médical rarement efficace,
tations, etc.), dysmnésiques (déjà vu, déjà vécu, contrairement au traitement chirurgical qui doit être
proposé le plus précocement possible pour limiter les
etc.)  ; affectifs (angoisse, peur, etc.) puis une
séquelles neuropsychologiques.
phase de rupture du contact avec automatismes
68 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

operculaires et les épilepsies jonctionnelles tem-


poro-occipitales ou temporopariétales.

Épilepsies insulaires
• Crises :
– signes somatosensitifs non somatotopiques  :
paresthésies ou dysesthésies intéressant
d’emblée tout un hémicorps avec diverses
Figure 5.10. Aspect d’atrophie hippocampique droite sensations (chaleur, brûlure, douleur, froid,
à l’IRM (séquence coronale T2) etc.) [129, 130] ;
– striction laryngée avec sensation angoissante
Épilepsies temporales néocorticales d’étouffer.
• Crises  : aura évocatrice à type de symptômes • EEG : foyer temporal intercritique.
auditifs, voire neurovégétatifs, ou des sensations • Pathogénie :
pseudovertigineuses ; des phénomènes dysmné- – formes lésionnelles  : malformations (vas-
siques et expérientiels peuvent être présents culaires ou non : dysplasies, DNET, ganglio-
même si leur valeur localisatrice néocorticale est gliomes, cavernomes, etc.), tumeurs, etc. ;
discutée. Le déroulement de la phase compor- – formes non lésionnelles.
tant une rupture de contact est identique à celui • Traitement : médicaments d’épilepsie focale.
des crises à point de départ médial. • Diagnostic différentiel  : épilepsie temporale,
• Facteurs déclenchant : stress, fatigue, l’horaire notamment médiale.
des crises est le plus souvent diurne. • Pronostic  : pharmacorésistance variable en
• EEG : foyer intercritique temporal. fonction de l’étiologie.
• Pathogénie :
Épilepsies operculaires
– formes lésionnelles : malformations (vasculaires
ou non  : dysplasies, DNET, gangliogliomes, • Crises  : des hallucinations gustatives, une
cavernomes, etc.), séquelles de traumatisme hypersalivation, des signes végétatifs intenses,
crânien (pôle temporal), tumeurs, etc. ; une anarthrie et des automatismes de mas-
– formes génétiques  : épilepsie autosomique tication sont souvent associés à une origine
dominante avec aura auditive ; operculaire. La propagation peut se faire vers le
– formes non lésionnelles. lobe temporal (épilepsie temporale + ) ou vers
• Traitement  : médicaments d’épilepsie focale, le lobe frontal et revêtir alors un aspect plus
chirurgie. classique d’épilepsie frontale.
• Diagnostic différentiel  : autres formes d’épi- • Pathogénie :
lepsie temporale  : médiale ou juxtatemporale – formes lésionnelles  : malformations (vas-
(operculaire, insulaire, jonctionnelle). culaires ou non  : polymicrogyrie, dysplasies,
• Pronostic  : pharmacorésistance variable en DNET, gangliogliomes, cavernomes, etc.),
fonction de l’étiologie. tumeurs, etc. ;
– formes non lésionnelles.
Épilepsies temporales+ • Traitement : médicaments d’épilepsie focale.
Les épilepsies « temporales+ » (temporales plus) • Diagnostic différentiel  : épilepsie temporale,
sont des épilepsies en apparence temporales mais notamment médiale.
dont certains signes initiaux doivent faire craindre • Pronostic  : pharmacorésistance variable en
la mise en jeu initiale de régions adjacentes, le fonction de l’étiologie.
reste de la crise étant en tout point évocateur
d’une crise d’expression temporale [128]. Épilepsies jonctionnelles
Ces épilepsies temporales+ comprennent essen- • Crises : un début par des hallucinations visuelles
tiellement les épilepsies insulaires, les épilepsies complexes ou des sensations vertigineuses doit
Chapitre 5. Classification des épilepsies et des syndromes épileptiques 69

faire craindre l’implication initiale d’une jonc- • Facteurs déclenchant  : prédominance noc-
tion temporo-occipitale ou temporopariétale. turne (au cours du sommeil).
• Pathogénie : • EEG  : foyer frontal, possible aspect trompeur
– formes lésionnelles  : malformations (vas- de bisynchronie secondaire lors de l’enregis-
culaires ou non  : polymicrogyrie, dysplasies, trement des crises : point de départ focal frontal
DNET, gangliogliomes, cavernomes, etc.), avec diffusion très rapide à l’ensemble du scalp
tumeurs, etc ; donnant un faux aspect de décharge générali-
– formes non lésionnelles. sée.
• Traitement : médicaments d’épilepsie focale. • Pathogénie :
• Diagnostic différentiel : épilepsie temporale. – formes lésionnelles  : malformations (vas-
• Pronostic  : pharmacorésistance variable en culaires ou non  : dysplasies, dysembrioplastic
fonction de l’étiologie. neuroepithelial humour [DNET], ganglio-
gliomes, cavernomes, etc.), séquelles de trau-
Épilepsies frontales
matisme crânien (pôle frontal), tumeurs, etc. ;
Ce sont les épilepsies focales les plus fréquentes – formes génétiques  : épilepsie frontale noc-
après les épilepsies temporales. turne autosomique dominante ;
• Crises  : crises brèves, pouvant être rappro- – formes non lésionnelles.
chées, avec un retour immédiat ou rapide à la • Traitement  : médicaments d’épilepsie focale,
conscience, rareté ou brièveté des symptômes chirurgie.
subjectifs initiaux («  aura  »), automatismes • Pronostic  : pharmacorésistance variable en
violents/crises d’allure hystérique (crises hyper- fonction de l’étiologie.
kinétiques) ou, au contraire, arrêt compor-
temental (pseudo-absences), signes moteurs Épilepsies pariétales
précoces au cours de la crise, urination per- • Crises :
critique et généralisations fréquentes [131]. – crises sensitives élémentaires  ±  marche Bra-
vais-jacksoniennes (postcentrales) ;
●● À noter
Les tableaux cliniques s’avèrent très différents – aura à type d’héautoscopie/métamorphopsie,
selon le point de départ des crises dans le lobe vertige, illusions visuelles, illusions de mou-
frontal et leur propagation [132-134] : vement, hémiasomatognosie [135, 136] ;
• les crises de l’aire motrice supplémentaire – poursuite éventuelle par une manifestation
(AMS) appartenant au cortex prémoteur s’expri- posturale tonique avec des signes variables de
ment par une sémiologie motrice complexe plus propagation frontale.
ou moins consciente (manifestations posturales • Pathogénie :
uni- ou bilatérales des membres, et classiquement – formes lésionnelles  : malformations (vas-
version de la tête et vocalisation) ;
culaires ou non  : polymicrogyrie, dysplasies,
• les épilepsies de la région rolandique motrice
donnent naissance à des crises motrices, plus DNET, gangliogliomes, cavernomes, etc.),
ou moins Bravais-jacksoniennes, associées à un tumeurs, etc. ;
éventuel déficit postcritique ; – formes non lésionnelles.
• les crises impliquant l’aire de Broca engendrent • Traitement : médicaments d’épilepsie focale
une aphémie qui s’associe rapidement à des • Diagnostic différentiel  : épilepsie occipitale,
signes moteurs ; frontale, jonctionnelle
• les épilepsies des aires préfrontales (anté- • Pronostic  : pharmacorésistance variable en
rieures)  : les signes moteurs élémentaires sont fonction de l’étiologie
plus tardifs, parfois même au second plan, ou
absents. Il s’agit plutôt de crises de type arrêt Épilepsies occipitales
comportemental (pseudo-absences) ou de l’appa-
rition précoce de crises hyperkinétiques (grands • Crises :
automatismes moteurs parfois violents (agitation, – aura à type d’hallucinations visuelles sim-
pédalage, etc.)). ples, de clonies palpébrales ou mouvements
70 Epilepsies de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte

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