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LA CONFUSION MENTALE

LA CONFUSION MENTALE
Objectifs :

1- Définir la confusion mentale


2- Citer 3 signes de la période de début et 6 signes de la période d’état
3- Enumérer les principales causes
4- Enoncer le principe de la prise en charge

Plan :

I- Généralités
1-1- Définition
1-2- Intérêt
II- Etude clinique

II-1- Circonstance de découverte

II-2- Période de début

II-3- Période d’état

III- Diagnostic
III-1- Positif
III-2- Différentiel
III-3- Etiologie
IV- Evolution- Pronostic
V- Prise e n charge
V-1- But
V-2- Moyens
V-3- Indications
V-4- Résultats
Conclusion

I- Généralité

I-1- Définition : la confusion mentale est un état aigu habituellement transitoire et réversible,
réalisant un déficit global de toute l’activité psychique. Elle témoigne d’une souffrance
cérébrale aiguë et se rattache ainsi le plus souvent à une cause organique.

1-2- Intérêt : il s’agit d’une affection fréquente, c’est une urgence psychiatrique, de cause
toujours organique et multiples, souvent plus chez les personnes âgées.

II- Etude clinique

II-1- Circonstance de découverte

- Il s’agit d’un sujet adressé pour troubles du comportement (agitation, violence…)


insomnie, troubles de la conscience suite à un épisode fébrile ou après un traumatisme
crânien avec perte de connaissance,
- Un sujet alcoolique chronique hospitalisé pour une cure herniaire ou autres pathologies.
- Un sujet alcoolique incarcéré

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II-2- Période de début


La mode de début dépend de la cause ;il peut être brutal ou rapidement progressif
(trouble du sommeil, céphalée, retentissement, modification de l’humeur ou du caractère)
II-3- période d’état :
 Présentation et comportement psychomoteur.

Le confus à l’air absent, égaré, hagard, anxieux. Ses gestes sont inappropriés, ses
propos sont difficiles à suivre. Le refus de s’alimenter (sitiophobie) est habituel. Il peut
être inerte, mutique, ralenti à l’extrême dans les formes stuporeuses, ou au contraire,
excité, bruyant, violent dans les formes agitées. Tous les degrés peuvent se rencontrer
entre les deux formes

 Troubles de la conscience et de la vigilance : le degré variable de la simple


obnubilation à la torpeur. Ils s’accompagnent d’une diminution de l’attention, du
jugement et de la réflexion
 Une désorientation temporelle et /ou spatial
 Des troubles de la mémoire, portant sur la mémoire d’évocation (amnésie rétrograde)
ou le plus souvent de fixation, responsable d’une amnésie antérograde avec oubli. Il
existe parfois des fausses reconnaissances et des fabulations. Ces troubles
entrainent ainsi une amnésie lacunaire concernant toute la période de la confusion
 Une perplexité anxieuse : Par moments, le confus semble réaliser ce qui lui arrive et
s’interroge. Cette perplexité anxieuse, à l’occasion de brefs intervalles de lucidité est
très spécifique de l’état confusionnel. En effet une caractéristique essentielle de la
confusion est la variabilité de la sémiologie avec des fluctuations au cours du
nycthémère.
 Le délire onirique (expérience proche du celle du rêve). Il comporte des hallucinations
surtout visuelles, sous forme d’image discontinues, chaotiques, mais pouvant
s’enchainer pour réaliser des scènes. Plus rarement, d’autres hallucinations
sensorielles peuvent se rencontrer (auditives, tactiles, cénesthésiques). Les thèmes
de ce délire sont le plus souvent, source d’angoisse, voir de terreur (préoccupation
professionnelles, visions d’animaux monstrueux : zoopsies). Fait essentiel, l’adhésion
à ce délire est totale. Le patient commente ce qu’il voit, crie, se débat, fuit etc….
Ainsi, l’onirisme peut être d’origine de comportements, impulsifs dangereux
(agression défenestration).
Là encore, le tableau est variable dans le nycthémère, évoluant par vagues
successives, se majorant au bruit ou a l obscurité .
 Les signes somatiques :

Insomnie nocturne qui contraste avec une somnolence diurne ;

Atteinte de l’état général : fièvre, déshydratation et

D’autres signes qui sont fonctions de l étiologie et du terrain

Examens complémentaires

- A visé étiologique

Dosage urinaire et sanguin des toxiques ou autres produits

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Sérologie, Widal et rétrovirale

Glycémie, créatinémie, T3, T4

Rx pul , crâniens ,scanner, cérébral, EEG

- Explorant le terrain

NFS, Transaminase, TS, TC, EEG, Ionogramme Sanguin

III- DIAGNOSTIC

III-1- Positif : il repose sur un faisceau d’argument tire essentiellement

de la clinique

- Troubles de la conscience vigile (de l’obnubilation au coma)


- Désorientation temporelle et /ou spatiale
- Délire onirique
- Perplexité anxieuse
- Fluctuation nycthémérale

III-2- Différentiel : devoir un tableau de confusion mentale; il faut éliminer

1- La Démence : évolution lente, progressive, déficit intellectuel global sans troubles de


la conscience vigile. Mais une confusion mentale.
2- Les autres psychoses aigue
- Formes stuporeuse d’une dépression sévère (mélancolie): Pas de trouble de la
conscience vigile, pas de fluctuation nycthémérale de la symptomatologie.
- Accès catatonique de la schizophrénie: présence d’élément du syndrome dissociatif.
- Accès manique : Exaltation de l’humeur familiarité excessive du contact.
- Bouffé délirante aiguë : délire polymorphe, hallucinations visuelles moins fréquentes mais
des hallucinations auditives plus fréquentes.

III-3- Etiologique : il repose sur la mise en route, sans délai d’un bilan clinique et
paraclinique complet.

1- Causes toxiques
 Alcooliques :
- Ivresse aiguë simple ou compliquée (bouffée confuso-délirante)
- Réaction de sevrage : delirium-tremens
- Encéphalopathie alcooliques : carentielles. (GAYET-WERNICK voir certaines formes
débutantes de Korsakoff) ou porto-cave.
 Médicamenteux :
- Le plus souvent (barbiturique, benzodiazépine, antidépresseurs)
- Par surdosage : corticoïdes, psychotropes, antiparkinsoniens (L-DOPA) digitalique,
antituberculeux, antiparasitaire.
 Par substances toxicomanogènes
- Par intoxication aiguë : amphétamines, cocaïne, hallucination, voir cannabis (accès
confus oniriques), barbituriques, opiacées (confusion stuporeuses)
- Par sevrage : barbiturique, amphétamine

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- Par intoxication accidentelles ou professionnelles, oxyde de carbone, plomb, mercure,


bismuth, tétrachlorure de carbone ; solvants végétale (champignons vénéneux).
2- Causes métaboliques et endocriniennes
- Déshydratation intracellulaire: hypo ou hypernatrémie
- Troubles du métabolisme glucidique: précoma hypoglycémique.
- Acido-cétosique et hyperosmolaire.
- Hypercalcémie
- Hypoxie cérébrale : secondaire à une insuffisance respiratoire
- Un choc cardio-vasculaire, une anémie. De même l’hypercapnie et l’acidose
- Endocriniennes : hyperthyroïdie (crise aigue basedowienne)
- Hypothyroïdie (par come myxœdémateux) insuffisance surrénale hyperparathyroïdie.
- Insuffisance rénale : encéphalopathie urémique ou troubles hydro électrolytiques de
l’hémodialyse.
3- Causes infectieuses et parasitaire
- Toute infection grave peut de post la fièvre et la déshydratation entrainer une confusion
mentale
- Atteinte infectieuse de l’encéphale et des méninges : méningite, abcès du cerveau,
leucoencéphalite secondaire à certaines fièvres éruptives ou à la grippe
 Infections générales plus fréquemment responsables de syndrome confusionnel :
typhoïde, paludisme, coqueluche, brucellose.
4- Causes neurologiques : outre les causes infectieuses, déjà citées, il y a :
- Traumatiques : contusion cérébrale, hématome sous dural ou extra dural,
hydrocéphalie à pression normale
- Vasculaires : accidents vasculaires cérébraux, hémorragie méningée
- Tumeurs cérébrales :
- Encéphalopathie hypertensive (œdème cérébral aigu)
- Autres causes d’hypertension intracrânienne
- Epilepsie : phase post critique ou au cours d’une crise temporale
5- Psychiatriques
- Confusion émotionnelle à la suite d’un traumatisme psychique grave
- A l’issue de certain accès délirant, maniaque ou mélancolique intense et prolongé ou
survenant chez des sujets âgés
- Psychoses de la gravidopuerpéralité : d’origine mixte (bouleversement endocrinien et
affectif de la maternité)
5- Etiologie intriquées
- Confusion du vieillard : mode habituel de réaction à divers agression (changement
d’habitude, maladie, hospitalisation) apparait quand les capacités d’adaptation du sujet
sont dépassées.
- Confusion post opératoire : dépend du terrain (âge, éthylisme, tares somatiques).
IV- EVOLUTION – PRONOSTIC
IV-1- Evolution :
 Le plus souvent favorable avec amélioration progressive à la fois clinique et
biologique. La guérison sans séquelle est habituelle avec amnésie lacunaire de
l’épisode. Dans certains cas, il peut persister des idées fixes post oniriques
(conviction de la réalité de certaines scènes vécus pendant l’épisode).
 La forme grave : rare de nos jours, c’est le syndrome confusionnel malin ou
‘’délire aigu’’ d’évolution mortelle par hyperthermie et hyperazotémie.

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 L’évolution prolongée est possible : elle est liée à une souffrance cérébrale
persistante.

IV-2- Pronostic : il dépend avant tout du processus causal mais également de l’importance
des lésions que la confusion peut engendrer, du terrain sue lequel elle survient et de la
précocité du traitement.

IV- PRISE EN CHARGE

V-1- But : le but de la prise en charge est de favoriser la rémission de la symptomatologie et


la réinsertion.

V-2- Moyens :

- Institutionnel : hospitalisation à temps complète dans une pièce éclairée


- Médicamenteux :
. Neuroleptiques sédatifs :
*Propériciazine 1% ou 4% sol buv : 5 à 200mg/kg Poids/j
*Alimémazine 4% sol buv : 5 à 50gttes/j
. Benzodiazépine ou Carbamates
*Méprobamate 250mg, 400mg : 250mg-1g/j en 2 ou 3 prises

- Electoconvulsothérapie

V-3- Indications

Confusion mentale typique :

- Hospitalisation,
- Propériciazine, Alimémazine, Méprobamate

Confusion mentale stuporeuse :

- Hospitalisation,
- Electoconvulsothérapie

V-4 –Résultats : Rémission complète

Conclusion : la confusion mentale est un trouble psychiatrique d’origine organique. Il s’agit


d’une urgence psychiatrique ; son pronostic est fonction de la cause et de la précocité de la
prise en charge.

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