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I.N.E.S.S.

M D’ALGER – DEPARTEMENT
DE MEDECONE D’ALGER
COURS DE GRADUATION
MODULE DE PSYCHIATRIE / 5 éme
Année

Dr .Z/A SAYAH

CHU Bab El Oued

CONFUSION
MENTALE
I.  DEFINITION : confusion mentale ou delirium dans la classification
internationale

o Un syndrome clinique fréquent,


o Caractérisé par la désorganisation aigue de l'ensemble des
fonctions cognitives et Comportementales,
o Son installation est sur un mode aigu, en quelques heures ou au
plus quelques jours, la souffrance cérébrale est souvent réversible,
o Elle est secondaire à un grand nombre d’affection neurologiques
ou somatiques générales (d’origine organique dans 90% des cas).
o Une urgence diagnostique et thérapeutique ++++++++++

II. CLINIQUE :

Le début est brutal, mais peut parfois être précédé d’une phase
prodromique faite de  : Anxiété, somnolence diurne, insomnie, hallucinations
transitoires (surtout chez le sujet alcoolique), cauchemars, agitation, modifications
de l’humeur et du caractère constatées par l’entourage.

A la période d’état la confusion mentale est un syndrome caractérisé,


par une triade faite d’une :

o Altération cognitive (intellectuelle),


o Un onirisme,
o Un syndrome physique.

A. PRESENTATION DU PATIENT :

L’impression d’un malade qui est absent,

o Le faciès est hébété, figé,


o Une mimique inadaptée.
o Le regard est hagard, flou, lointain.

Le comportement psychomoteur deux tableaux possibles avec un


passage imprévisibles et rapide de l’un à l’ autre .
La forme stuporeuse : dans cette forme Le malade est :

o Apathique, somnolent,
o Répondant difficilement aux stimulations.
o Sans initiative et a besoin d‘ assistance pour les actes élémentaires
manger, se laver, etc…….

La forme agitée : dans cette forme, le malade est

o Bruyant , en perpétuel état d'alerte.


o L’agitation est stérile.
o On décrit l’onirisme :
 Incapable de faire la part entre des images internes et celles de
l'environnement.
 L’adhésion est totale il vit ce tableau,
 Il peut tenter de s'échapper, se défenestrer, ou avoir des gestes de
défense dangereux pour lui ou les autres.
 Cette forme est l’état confuso-onirique

B. LE SYNDROME CONFUSIONNEL :

1. Les altérations cognitives :

1. A. L’altération de la conscience et de l’attention :

Il s'agit d'un symptôme-clé, le plus fiable ayant un intérêt dans les


formes atténuées et chez le sujet âgé.

Il s’agit perturbation de la conscience ++++ avec diminution de la capacité à


focaliser, soutenir ou déplacer l’attention+++++.

Elle fluctue dans la journée++++++, un argument en faveur de la


confusion mentale.

Très évocatrice quand elle est présente le malade semble faire un effort
et poser des questions pour se repérer ou reconnaître les autres : la
perplexité anxieuse ou interrogative (++++++).

2. B. Orientation :

L ’orientation dans le temps +++++ est habituellement perdue ++++, même


dans les formes légères.
L'orientation dans l’espace+++ et la capacité à reconnaître les autres
personnes+++ (membres de la famille) sont détériorées +++ dans les cas
sévères.

Une identification erronée de personnes étrangères comme familières:


fausses reconnaissances+++ (médecin et infirmier pris pour membre de la
famille ou collègue).

3. B. Langage :

Il y a souvent des anomalies du langage++++. Le discours peut être


décousu,++++ inadapté ou incohérent++++, et le patient peut avoir du mal à
comprendre ce qu'on lui dit .

2. Onirisme :

Non obligatoire au diagnostic (Présent 50% des cas).Il constitue une source
d’erreur diagnostique (avec les autres troubles psychotiques). Le plus souvent,
l’existence de l’onirisme oriente vers une étiologie toxique.

Le confus peut présenter un délire onirique+++ (ONEIROS = Rêve). Ce


dernier est assimilé à un état de « Rêve éveillé » immédiatement vécu et agi.

 Les mécanismes du délire++++ : sont principalement hallucinatoires.

Les hallucinations sont surtout visuelles++++, mais aussi, auditives, olfactives,


cénesthésiques.

Elles peuvent prendre un caractère simple (tâche lumineuse, son…) ou un


être complexes et élaborées (défilés d’images mobiles, enchaînement de
scènes comme dans un film. Les illusions visuelles et auditives sont
fréquentes..

 Les thèmes du délire ++++:

Le contenu est désagréable, et terrifiant (visages monstrueux, flamme). Les


thèmes de zoopsies+++++ (visions d’animaux effrayants) sont classiques.

 La réaction au délire +++++:

Le sujet n’est pas spectateur de ces visions hallucinatoires : il en est


l’acteur++++ ; Il les vit++ et les agit intensément,+++ participant à son
cauchemar, se battre +++ contre ses hallucinations, agresser ses adversaires ++
++ (imaginaires), ou se défenestre en fuyant +++ (risque médico-légal) ++++
+.
3. Le syndrome physique+++++ : toujours présents ++++++

Evaluer l’état général par un examen somatique complet ++


+++

III. DIAGNOSTIC DIFERENTIEL :


02 Dgc différentiels à évoquer. +++++

1. Démence :

o Le début est le plus souvent progressif+++,


o La conscience est normale+++++,
o L’absence ++++ d’aggravation nycthémère +++ et de perplexité
anxieuse +++ (le patient est le plus souvent indifférent),
o L’évolution ++++ de la démence est spontanément irréversible.++++

2. Bouffées délirante aigu :

o Il n’existe +++++ pas d’altération profonde de la vigilance+++++,


o Le délire est polymorphe, ++++
o L’attitude du patient est sans++ perplexité anxieuse++++,
o L’ étiologie organique+++ est absente++++.

IV. DIAGNOSTICC ETIOLOGIQUE :

 Les causes iatrogènes:

Les anticholinergiques sur un terrain fragilisé comme le sujet âgé.

Les médicaments les plus fréquemment associés à une confusion : les


psychotropes, les antiparkinsoniens, les anti-arythmiques, les anticonvulsivants, les
corticoïdes à fortes doses, AINS , les antihistaminiques , les hypoglycémiants oraux,
les antibiotiques, les antalgiques, les médicaments cardiovasculaires (digitaliques, β-
bloquant ), la théophylline .

 Les causes infectieuses,

Toutes les maladies infectieuses peuvent entraîner une confusion, en


raison de la fièvre qui les accompagne ou par l’action directe du germe
responsable. Elles peuvent être virales, bactériennes ou parasitaires.

 Causes cardiovasculaires :
Syndrome coronaire aigu, trouble du rythme ou de la conduction, embolie
pulmonaire, état de choc.

 Causes neurologiques :

Accident vasculaire cérébral, hématome sous-dural, hémorragie méningée, épilepsie


(per ou postcritique), traumatisme crânien, encéphalopathie carentielle, tumeur
cérébrale.

 Causes métaboliques et endocriniennes:

Hypoglycémie, acidocétose diabétique, dysthyroïdies,

Hyponatrémie, hypernatrémie, déshydratation, hypercalcémie,

Hypoxie (anémie, insuffisance respiratoire ou cardiaque),

Insuffisance rénale aiguë, encéphalopathie hépatique.

 Causes toxiques :

0H et les drogues psychostimulantes et psychodysleptiques et les intoxications


accidentelles (mercure, zinc, oxyde de carbone, insecticides, ...).

 Autres :

Douleurs aiguës, rétention aiguë d’urine, État sub-occlusif sur fécalome,


Traumatismes ostéo-articulaires ou des parties molles,

Facteurs environnementaux dont la contention physique, privation ou surcharge


sensorielle aiguë (visuelle ou auditive), privation de sommeil, affections
hématologiques (leucémies ...)

Electrocution, coup de chaleur; irradiation thérapeutique.

 Causes psychiatriques (rares après exclusion de toutes les autres causes) :


o Confusion mentale post émotionnelle et réactionnelle : situations de stress
intense,
o Traumatismes psychiques (deuil, guerre …).
o Psychose puerpérale : qui peut se manifester par un état confuso-
onirique.
o Des accès confuso -oniriques ou confuso- délirants peuvent inaugurer ou
émailler une schizophrénie.
o Une forme confusionnelle d’un trouble de l’humeur .
V. PRISE EN CHARGE :

Indication d’hospitalisation :

o Un état clinique menaçant le pronostic vital ou fonctionnel,


o La dangerosité du patient pour lui-même ou son entourage,
o L’impossibilité à réaliser des examens complémentaires nécessaire en
ambulatoire,
o Quand l’arrêt d’un traitement potentiellement responsable de la confusion,
nécessite une surveillance médicalisée pluriquotidiennes.

Isolement dans une chambre calme.

Mesure de protection ; retrait des objets dangereux, verrouillage des issues.

La réhydratation: Par voies possible lorsque cela est possible ou si besoin : pose
de voie veineuse périphérique et perfusion de glucosée avec vitamines (b1, b6, PP).

Arrêt de tout traitement antérieur confusogéne +++++++++

Chimiothérapie-neuroleptique :

 Pour sédation de l’agitation et de l’onirisme,


o Indiquée pour une courte durée (24- 48 h) ; après évaluation individuelle de son
rapport bénéfice –risque ; la prise en charge non médicamenteuse s’avère
insuffisante,
o Haldol (halopéridol), médicament de choix en raison de ses effets
anticholinergiques minimes.
o Doit être prescrit à faible dose régulièrement et pour des périodes limitées
(0,5 mg toutes les 06 h pendant 03 jours) ne pas dépasser 2-10 mg /24h.
o Les effets secondaires des neuroleptiques peuvent aggraver la confusion.
 Les benzodiazépines :
 Eviter les correcteurs des effets extrapyramidaux si possibles.

Traitement étiologique:

o Doit être entrepris le plus précocement possible,


o Conditionne le pronostic.

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