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Plan

I. Introduction –Définition
II. Présentation Clinique
-Formes cliniques
Objectifs pédagogiques
III. étiologies médico-chirurgicales
• Reconnaitre et diagnostiquer un état d’agitation Causes non psychiatriques.
Causes Psychiatriques.
• Savoir maîtriser la situation IV. Conduite à tenir aux urgences
• Réaliser le diagnostic étiologique V. Conclusion

Introduction – Définition :

• L’état d’agitation est un trouble du comportement psychomoteur caractérisé par une hyperactivité motrice
désordonnée non productive (sans but précis) associée à une perte de contrôle des actes, de la parole et de la
pensée.
• Cet état peut s’accompagner d’une violence verbale et comportementale avec auto et/ou hétéroagressivité.
• L’état d’agitation est une urgence qui peut prendre plusieurs formes allant de la petite agitation jusqu’à la fureur
• C'est une urgence absolue.
• Il s’agit d’un symptôme Trans nosographique, pouvant relever d’une multitude d’étiologies psychiatriques et
organiques d’où la nécessité d’une prise en charge immédiate.

Présentation clinique : Les manifestations cliniques de l'agitation sont:

• Motrice: déambulations, mouvements intenses et brusques, auto-et ou hétéro agressivité (Tentative de


suicide,automutilation, coups et blessures sur autrui, crises clastiques...
• Verbale: élévation de la voix, tendance logorrhéique, cris…
• L’intensité de l’agitation peut varier des formes les plus mineures à celle de la FUREUR

Formes cliniques des agitations :

1-Les formes mineures de l'agitation motrices sont:

o Irritabilité ou énervement:le sujet ne peut pas rester en place (mouvements d’aller et venue), il est instable,
reconnaît l'anomalie de son état, ne supporte pas la moindre contrariété
o Turbulence: elle est constituée par une impossibilité de repos, une hyperkinésie, exécute des mouvements vifs et
brusques avec des contractions toniques des muscles des membres, logorrhée avec une tendance à l'hyperactivité
improductive.

2-La fureur: forme d'agitation extrême, incoercible, caractérisée par la violence des manifestations motrices à tendance
destructrice.

Par ailleurs, L'agitation peut être plus ou moins continue ou survenir par crises, intense ou modérée à type de
subexcitation, violente et agressive (patient imprévisible, réaction paradoxale), Un raptus anxieux (risque de crise
suicidaire imminente), euphorie et ludisme, ,parfois accompagnée de manifestations théâtrales

Etiologies des états d’agitation :

1-Causes non psychiatriques : dites compréhensibles, a rechercher systématiquement (examen somatique, entretien
avec le patient et son entourage sur l existanced’ ATC medicochirurgicaux du patient, la survenue de cette agitation
(installation progressive, aigue, d’emblée brutale?) ,l’existence d’un facteur déclenchant, un traumatisme crânien?, une
consommation de toxiques?

Les agitations d’origine psychiatrique sont envisagées une fois que l’on a éliminé de façon certaine une cause organique.

A-Causes iatrogénes:

L'agitation peut être provoquée par l'isoniazide, les corticoïdes,lesconfusions d’origine médicamenteuse sont
fréquentes avec les psychotropes (antidépresseurs, benzodiazépines, lithium, antiparkinsoniens, L-Dopa).

B-Autres intoxications : CO, plomb, atropiniques, amphetamines


C-Causes métaboliques et endocriniennes:

o Hypoglycémie :la prise de médicaments hypoglycémiants retient l’attention en faveur du diagnostic ; signes
cliniques : sueurs, confusion, hypertonie généralisée (avec signe de Babinski bilatéral), des convulsions sont
parfois signalées ; l’agitation est un signe de la gravité de l’hypoglycémie ;
o Acidocétose diabétique (Haleine acétonéedu patient);
o Urémie ;
o Grandes déshydratations (coma hyperosmolaire) ;
o Perturbation de la natrémie, de la calcémie ;
o Hypocapnie, hypercapnie (insuffisance respiratoire) ;
o Hyperthyroïdie ;
o Syndrome de Cushing ;
o Hyperparathyroïdie.

D-Causes neuroméningées:

o Hémorragies méningées ;
o Méningite : l’irritation méningée se manifeste éventuellement par une agitation,raideurde la
nuque,vomissements,
o Encéphalites ;
o Tumeurs cérébrales (frontales) ;
o Hypertension intracrânienne ;
o Hématome sous dural (aigu ou chronique) peut occasionner une symptomatologie trompeuse qui peut être à
l’origine d’une agitation(traumatisme, un traitement anticoagulant, chez une personne âgée ou un éthylique).un
scanner cérébral détecte la collection sanguine ;
o Epilepsie

La Confusion mentale : Il s’agit d’un tableau clinique à expression psychiatrique riche transitoire sous tendu par une
cause organique, il est fait de:

o Des troubles de la conscience et de la vigilance


o Une désorientation temporo-spatiale.
o Des troubles de mémoire.
o Un délire onirique avec hallucinations visuelles, proche d’un état de rêve, vécu et agi.
o Ces symptômes sont marqués par une évolution nycthémérale, aggravés par l’obscurité

2-Causes Psychiatriques : Recherchées après avoir éliminé toute cause organique

1. Agitation des bouffées délirantes aiguës (BDA) : -Elle est secondaire au délire. -Cette agitation est
désordonnée, fluctuante et peu prévisible. -Le délire est riche, mal systématisé avec participation thymique
(émotionnelle) importante
2. Agitation de la schizophrénie : Marquée par son caractère imprévisible et surtout inadéquat. -Elle
s’accompagne de propos incohérents et de discordance.
3. Agitation maniaque : De diagnostic souvent facile, marquée par une excitation psychomotrice et une exaltation
de l’humeur, familliaritédu contact et ludisme
4. Agitation névrotique : -Brève et compréhensible en raison d’un contexte (familial ou conjugal) particulier -
L’agitation met en avant l’expression du corps qui se substitue à la parole. -Contrôlable par le sujet, est
particulièrement sensible à l’approche relationnelle.
5. Agitation des états dépressifs : -Le ralentissement psychomoteur est inconstant au cours des épisodes dépressif
-Il peut être remplacé par une agitation motrice -Peut alimenter et précipiter le passage à l’acte suicidaire.
6. Agitation et démence : L’âge avancé du sujet+++.
o Peu dangereuse et est généralement marquée par des actes saugrenus.
o Survient souvent de façon brutale et impulsive et s’accompagne fréquemment d’agressivité.
7. Agitation et alcoolisme : -urgence très fréquente « l’ivresse aigue » -caractérisée par une excitation
psychomotrice
8. Agitation et toxicomanie : La consommation de toxiques, drogues et médicaments suite à une prise aigue ou à
un sevrage brutal
Conduite à tenir en Urgence :

Moyens de traitement de l’agitation:

Moyens non pharmacologiques :

o Approche relationnelle
o Contention mécanique
o Isolement du patient.
o Moyens pharmacologiques:
o Les psychotropes Neuroleptiques à visée sédative
o Les anxiolytiques

Prise en charge ponctuelle: La prise en charge du patient agité est immédiate .Elle est initialement relationnelle

⇨ Retour au calme

L'interrogatoire :

o De l’entourage, puis du patient, chaque fois que cela sera possible. -rechercher les circonstances exactes de
survenue de l’agitation.
o Rechercher les facteurs déclenchant d’ordre psychologique, l’existence d’une intoxication médicamenteuse
volontaire ou accidentelle, la consommation d’alcool ou d’autres toxiques, un traumatisme physique, une
pathologie organique sous-jacente chronique ou aiguë.
o Rechercher des antécédents psychiatriques et organiques.

L’examen somatique : -Temps clé de l’évaluation. Il doit être particulièrement minutieux lorsque l’anamnèse relève des
éléments en faveur d’une étiologie organique. TA,T, Dextro, Chimie des urines

L’examen psychiatrique : Consiste à observer et à écouter attentivement afin d’apprécier au mieux :

• Les caractéristiques de l’agitation : intensité ; permanence ; récurrence ; qualité de contact.


• L’état de conscience : désorientation temporelle et spatiale ; obnubilation.
• L’existence d’altération de l’humeur ; l’orientation ; Des troubles de l’attention
La présence de phénomènes hallucinatoires et délirants (attitudes d’écoute, poursuite oculaire, rires immotivés…

Au terme de votre observation clinique ‘ interrogatoire, exsomatique, ex psychiatrique), vous pourrez répondre aux
questions suivantes :

Le patient est-il confus ?

• Est-il Délirant ?
• Existe-t-il des troubles du contact ou de l’affectivité ?

Les examens para cliniques : En fonction de l’âge, de l’anamnèse, de l’orientation clinique, un certain nombre
d’examens complémentaires sera éventuellement utile: Glycémie capillaire

Bilan standard : ionogramme, calcémie, NFS, CRP, bilan hépatique/renal; Saturation artérielle en oxygène (SpO2),

ECG Imagerie cérébrale; PL; EEG Vitesse de sédimentation

Tout état d’agitation, surtout chez un sujet sans antécédents psychopathologiques connus, peut masquer une urgence
médicale qui peut engager le pronostic vital.

Deux tableaux cliniques sont particulièrement évocateurs et doivent faire rechercher une affection organique à
expression psychiatrique :

1. La confusion mentale,
2. La crise aigüe d'angoisse ou attaque de panique.(réalisation d’un ECG en urgence)
CAS clinique :

Mme Saliha 55 ans arrive aux urgences psychiatriques accompagnée de son mari et de leur deux enfants pour un état
d’agitation avec heteroagressivitécentrée sur son entourage.

Au cours de l’entretien,lapatiente est colereuse,persuadéequ’elle est atteinte d’un cancer, par ailleurs elle vous explique
que son mari ainsi que ses enfants veulent lui faire du mal et complotent derrière son dos.

Son mari dit que son épouse n a jamais été suivie en psychiatrie mais a toujours eu un caractere«méfiant», il vous
rapporte également qu’elle doute souvent de sa fidélité menant ainsi à de nombreuses disputes

Quelle est votre CAT?

o Isoler la patiente de son entourage


o Tenter un abord relationnelle
o Réaliser un examen somatique minutieux
o Explorer sa mémoire
o Sédaterla patiente et lui proposer une hospitalisation
o Lancer les examens complémentaires: Bilan standard, TSH, bilan hépato/renal, TDM cérébrale
o Réévaluer la patiente ultérieurement

Conclusion :

• L’état d’agitation est une urgence absolue. Le traitement de l'agitation aux urgences est un sujet complexe de
par les difficultés diagnostiques.
• La Recherche d’étiologie organique systématiquement devant tout état d’agitation
• la relation avec le patient reste primordiale.
• Tenter d'obtenir sa collaboration est une priorité permettant de favoriser la médication orale.
• De manière générale, la poly chimiothérapie n'est pas à conseiller.

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