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SEMIOLOGIE PSYCHIATRIQUE
Cours S4
DEFINITIONS
1- La sémiologie :
- Sémiologie du grec « séméion », le signe, et logos, étude.
- Sémiologie : Science ou étude des signes.
- Signes : observations cliniques, « objective »
- Symptômes : expériences décrites par le patient, « subjective »
- Syndromes : groupe de signes ou de symptômes formant un ensemble reconnaissable
2- La psychiatrie :
- Psychiatrie provient du grec psyché = âme ou esprit, et iatros qui signifie médecine
(littéralement médecine de l'âme).
- Psychiatrie : spécialité médicale qui intéresse les maladies mentales : du diagnostic au
traitement, mais aussi la prévention.
3- La sémiologie psychiatrique :
- Affection qui perturbe la pensée, les sentiments ou les comportements de façon à causer une
souffrance psychique du patient et ou de son entourage.
- Elle fait partie du champ d'étude et pratique de la psychiatrie, de la psychopathologie et de la
psychologie clinique.
5- La santé mentale :
Trouble de personnalité 64h
- Santé selon OMS: « est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste
pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité». La santé mentale est de ce fait, une
composante essentielle de la santé.
- Elle n’est pas que l’absence de troubles ou de handicaps mentaux.
- Santé mentale : état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les
tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa
communauté. Elle est ainsi, le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement
d’une communauté.
Trouble de personnalité 64h
PLAN
• Les troubles de la présentation et de l expression
• L’étude des fonctions intelectuelles !:
• Les troubles de la conscience ;Vigilance, Attention
• Les troubles de la conscience de soi :
• Troubles du langage
• Troubles de la mémoire
• Troubles de jugement
• Troubles de la pensée
• Les troubles de la perception
• Troubles de l’humeur et l’affect
▪ Les troubles instinctuels
▪ Les troubles du sommeil
▪ Les troubles des conduites alimentaires
▪ Les troubles des conduites sexuelles
▪ Les troubles des conduites
o Les troubles de l’insight
o Les troubles de la personnalité
o Les syndromes en psychiatrie
Trouble de personnalité 64h
Ces premiers instants donnent des indications sur l'ensemble de l'état physique et psychique dont
la valeur sémiologique est précieuse.
- L'inspection Elle porte en particulier sur :
Les malformations physiques
Les cicatrices : témoignage s d'une ou de plusieurs tentative s de suicide par phlébotomie (section
des veines) ou de traumatismes multiples (accidents, bagarres, gestes auto agressifs,
automutilations). Les signes physiques : tremblements, transpiration abondante, couleur des
téguments (pâleur ou couleur violacée), signes de traumatismes (bleus, hématomes, plaies...),
traces d'injections ou de brûlures, inégalité des pupilles, mydriase ou myosis uni- ou bilatéral.
La démarche Elle peut être normale ou lente, hésitante, bizarre, assurée, titubante.
- La tenue vestimentaire
Tenue négligée : vêtements sales, avec débris alimentaires révélant une incurie générale avec
absence de soins corporels (syndrome démentiel, syndrome confusionnel, syndrome dissociatif,
syndrome maniaque). Il arrive que le malade s'habille à l'envers (syndrome maniaque , syndrome
dissociatif, syndrome démentiel).
Excentricité vestimentaire : couleur vive des vêtements, maquillage exagéré, inadaptation à l'âge
ou au sexe (travestisme), décorations fantaisistes avec ornement de bijoux, port d'objets religieux
(croix, bague, chapelets...), d'objets inusités (amulettes, blindage) ou de médailles, parfois
vêtements ridicules et baroques. Cette extravagance vestimentaire, souvent accompagnée d'un
arrangement spécial de la coiffure et de la barbe (parfois haussée d'ornements), se rencontre
principalement chez certains patients délirants ou maniaques.
Tenues correctes et recherchées avec surpropreté (certains troubles de la personnalité de type
paranoïaque ou obsessionnel) et présentation hyperconventionnelle.
Tenues déchirées, déchiquetées, fréquentes dans les états d'agitation extrême (confusion mentale,
fureur maniaque).
La nudité : en rapport avec la désinhibition instinctivo-affective (syndrome maniaque),
- L'hygiène
Incurie, absence de soins corporels, odeurs en rapport avec l'incurie, mauvaise haleine, denture
abîmée.
La physionomie Il s'agit de l'ensemble des expressions du visage
Trouble de personnalité 64h
L'expression mimique porte sur les attitudes et mouvements du visage ; l'action mimique
concerne les attitudes et mouvements du corps (notamment les membres supérieurs et la tête).
La mimique
Troubles de l'expression mimique :
• Hypermimie : exagération de l'expression mimique traduite par : - soit une mobilité excessive
des traits du visage, une augmentation de la durée des expressions ou une production des
expressions sous l'influence des causes les plus légères avec diffusion de la mimique aux bras ou
au tronc ; - soit une fixité anormale de l'expression, avec concentration de la mimique (exemple
dans la mélancolie).
• Hypomimie : (diminution de l'expression mimique. Les mouvements des traits du visage sont
plus faibles, plus lents et moins durables.
• Amimie : suppression de l'expression physionomique. On distingue deux variétés : - asthénique
: résolution des traits du visage qui ne représentent plus aucune expression ; - hyperesthésique :
caractérisée par des contractions musculaires donnant un aspect fixe et invariable.
• Paramimie : dans certains cas il existe une dissociation entre l'état psychique et la mimique ;
l'expression physionomique est paradoxale (grimaces bizarres relevant du syndrome dissociatif,
air joyeux du patient mélancolique...).
Troubles de l'action mimique :
• Hypersémie ou action mimique exagérée.
• Hyposémie ou action mimique diminuée .
• Asémie : disparition complète de la gesticulation entraînant une immobilité avec ou sans
raideur.
• Parasémie : certains patients délirants traduisent leurs idées délirantes par des gestes bizarre s
dont la signification toute personnelle échappe à l'entourage. Stéréotypies gestuelles :
• Attitudes, tics, gestes
• Echomimies et échopraxies sont la répétition et l'imitation de la mimique et des gestes.
Reproduction des gestes de son voisin ou de son interlocuteur. Le malade répète les attitudes et
les gestes dont il est spectateur.
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❖ "la belle indifférence" : expression de la psychiatrie classique pour qualifier le contact dans
l'hystérie de conversion où le symptôme est présenté avec un faux détachement.
- L’agitation : est une expression motrice désordonnée et plus ou moins explosive qui réalise des
actes hors d’un plan élaboré. le niveau d’hyperactivité motrice est important, et les comportements
se succèdent sans coordination et sans efficacité. Les conduites agressives sont fréquentes
(Exemple : Schizophrénie, manie, psychopathie).
- La fureur : une agitation extrême avec colère et agressivité incontrôlée, destructive et parfois
meurtrière (Exemple : manie coléreuse, épilepsie).
a-1 Diminution :
- Le ralentissement psychomoteur : l’activité motrice est diminuée. Les gestes et la marche sont
lents. Les expressions mimiques sont pauvres. La parole est rare, lente et hésitante (Syndrome
dépressif (mélancolie), schizophrénie déficitaire).
- La catatonie : elle comporte 2 types de troubles, le négativisme moteur et la passivité.
* Le négativisme moteur exprime une opposition aux sollicitations extérieures ; le patient reste figé
dans une attitude de raideur, opposant un refus total à toute tentative de mobilisation corporelle. Il est
amimique, indifférent, refuse l’alimentation et la main tendue.
* Le syndrome de passivité comporte également une absence d’initiative motrice, mais associée à
une obéissance « automatique » aux injonctions de l’entourage qui peut aller jusqu’à la répétition
immédiate des actes (échopraxie) et des mimiques (échomimie) de l’interlocuteur.
- La catalepsie : désigne une inertie motrice avec une « flexibilité cireuse » des muscles des
membres, que caractérise une hypertonie plastique, le patient gardant les positions spontanées ou
imposées sans prendre l’initiative d’une position de repos (maintien des attitudes : signe de l’oreiller)
(Exemple : Schizophrénie, états confusionnels toxiques ou infectieux).
- La stupeur : toute l’activité motrice est suspendue ; le malade est figé, totalement immobile,
mutique, ne réagissant à aucune des stimulations extérieures. (Exemple : Mélancolie, catatonie,
confusion mentale).
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b- Etude qualitative :
Ce sont des symptômes moteurs qui peuvent se voir en dehors d’une modification quantitative de
l’activité psychomotrice de base.
- Les tics : des mouvements anormaux, involontaires mais conscients, brusques, brefs et
spasmodiques. (maladie neurologique Gill De la Tourette).
- Les comportements rituels : une large gamme de conduites qui peut être banale ou complexe,
répétitive et envahissante comme dans le trouble obsessionnel compulsif : Rituel de lavage, de
vérification, de comptage.
- Les stéréotypies : mouvements répétitifs, sans but adapté, souvent bizarres et toujours
identiques à eux-mêmes (balancements du corps, hochement de la tête). (Exemple :
schizophrénie, personnalité hystérique).
La vigilance est une présence attentive au monde. La vigilance est un état du système
nerveux permettant à l'organisme de s'adapter et d'échanger avec le milieu. Les
variations du niveau de vigilance peuvent s'observer selon tous les degrés entre la
perte de vigilance que constitue le sommeil et l'hypervigilance que constitue un état
d'alerte ou d'excitation. L'examen de la vigilance procède par l'étude de l'orientation
temporo-spatiale, de la concentration ou l'attention, la mémoire de fixation,
l'organisation de la pensée (dans sa logique et sa rigueur), l'activité imaginative.
■ Coma : perte totale de la conscience avec absence totale ou partielle de la réactivité aux
stimulations douloureuses.
Dans la plupart des pathologies mentales (sauf ceux secondaires aux intoxications aux drogues),
l’état de conscience est préservé
Si trouble de conscience, pensé au syndrome confusionnel et adresser au service des urgences.
■ L’état crépusculaire : est proche de la confusion mentale dont il partage l’obnubilation, mais
qui laisse possible la conservation d’une activité relativement cohérente et coordonnée. S’il existe
une activité hallucinatoire ou onirique, elle est en partie consciente et critiquée.
État crépusculaire : il s'agit d'un état proche du rêve avec rétrécissement du champ de la conscience,
sentiment de déréalisation et de dépersonnalisation (métamorphose des objets et des personnages) et
diminution de la synthèse mentale. Cet état est marqué par une suspension des activités habituelles
avec conservation des activités relativement coordonnées mais automatiques, entraînant des troubles
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du comportement parfois graves (fugues, vols, actes de délinquance, crimes), vécus avec une
angoisse importante laissant une amnésie lacunaire de l'accès oniroïde.
Elle peut entrainer des comportements pathologiques (fugue, agression) à caractère automatique
l’état crépusculaire est en règle générale transitoire et suivi d’une amnésie partielle ou totale.
(Troubles métaboliques cérébraux, grands traumatismes émotionnels, certaines épilepsies).
■ Les états seconds : il s’agit d’une « méconnaissance » sélective et d’un « rétrécissement du
champ de la conscience », qui ne prend pas en compte une partie du comportement du sujet. En effet,
ce dernier peut se livrer à des actes très précisément coordonnés, mais qui lui paraissent étrangers et
en rupture avec sa personnalité habituelle. Ces états sont labiles, sensibles à la suggestion et suivis
d’une amnésie elle-même superficielle. (Exemple : Hystérie). c'est un état de perte de la conscience
pendant lequel le sujet est cependant capable d'accomplir de façon automatique des actes parfois
compliqués. L'accès débute et cesse brusquement. Le patient abandonne tout à coup ce qu'il fait. Il se
trouve plus tard dans un endroit éloigné de son point de départ, ne se rappelant pas comment s'est
effectué ce déplacement. Pendant l'accès, le sujet fait tout de façon automatique sans être remarqué :
il traverse des rues, évite les voitures, va à l'hôtel ou au restaurant.
Il a également l’impression de ne plus être lui-même, il doute de son identité, ne se reconnaît plus, ne
sait plus si ses pensées sont à lui. La dépersonnalisation s’accompagne souvent de déréalisation
(Exemple : Crise d’angoisse, épisodes aigus de la schizophrénie : signe du miroir).
La dépersonnalisation : trouble de la conscience de soi qui se caractérise par le sentiment de ne plus
être soi-même.
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L’hypocondrie : estimation péjorative de son intégrité physique ou de l’état de santé de son corps.
La dysmorphophobie : préoccupation morbide concernant l’apparence corporelle. Appréciation
fausse et péjorative de l’image d’une partie ou de l’ensemble de son corps.
Le vécu dissociatif : perte de l’unité du Moi, qui est scindé, disloqué, morcelé.
Troubles du langage
Le langage permet la représentation et la communication des idées et concepts grâce à un système
conventionnel de signes oraux ou graphiques. Il diffère de la parole qui est l'expression de la pensée
par la production des sons constitutifs du langage parlé .
Nous n'étudions pas ici les troubles du langage liés à des troubles neurologiques, comme par
exemple, les aphasies. Le langage peut être perturbé dans sa dynamique ou bien dans son contenu.
Ces troubles peuvent concerner :
➢ Logorrhée : flux de parole continu, rapide, incoercible et parfois improductif, avec possible
bredouillement. Le patient parle sans trêve, intarissable, infatigable, il poursuit les
interlocuteurs lassés.
➢ Bradyphémie : lenteur du rythme verbal
➢ Ralentissement du discours qu'on observe dans la dépression
➢ Mutisme : il s'agit d'une absence de langage sans cause organique à cela. La signification est
variable :
➢ conversion hystérique, opposition chez un patient sous l'effet d'un délire, grande anxiété,
repli autistique au cours de la schizophrénie, simulation... ; Inhibition de la faculté de
communication avec autrui par la parole, avec conservation de l'intégrité organique des
centres du langage et de l'appareil vocal, ce qui permet de le différencier de la mutité. Dans
ce dernier cas l'impossibilité du langage du fait de lésions organiques peut se décrire sous
deux formes, en particulier chez l'enfant : l'audi-mutité (sans surdité) et la surdi-mutité (avec
surdité).
Suspension du discours :
• Barrages : trouble du cours de la pensée caractéristique du syndrome dissociatif. Ruptures brusques
du discours, souvent au milieu d'une phrase. Le sujet reprend après quelques secondes, sur le même
sujet ou sur un sujet totalement différent.
• Fading mental : autre trouble du cours de la pensée, caractéristique du syndrome dissociatif.
Rupture progressive du discours caractérisée par une diminution du rythme et de l'intensité de la
parole, de façon progressive, et suivie d'une reprise du rythme normal sur un thème identique ou sur
toute autre idée.
Troubles sémantiques :
• Lapsus : c'est la déformation involontaire d'un mot. Pour la psychanalyse, le lapsus traduit
l'émergence d'un désir inconscient, mais il n'a pas de signification pathologique. Exemple de lapsus
par Jospin lors de l'université d'été 2006 du PS : "Je ne vous ai pas
accompagnés...euh....abandonnés."
souvent associée à une écholalie au cours de laquelle le patient répète les mots de son interlocuteur
(schizophrénie, démence). • Paralogisme : utilisation des mots habituels dans un sens personnel avec
une signification nouvelle.
•Néologisme : fabrication et emploi d'un mot nouveau inexistant. Certains mots sont usuels mais
défigurés ou détournés de leur sens habituel.
• Glossolalie : Langage nouveau, incompréhensible, propre au malade ;
➢ Schizophasie : Langage totalement hermétique et incohérent, caractéristique du syndrome
dissociatif au cours de la schizophrénie.
➢ Verbigération : répétition anarchique de mots dénués de sens, de façon incompréhensible,
rendant le langage tout à fait incohérent.
Troubles de la syntaxe
C'est principalement l'agrammatisme : la perte de la capacité de faire des phrases syntaxiquement
correctes (place des mots dans la phrase, orthographe grammatical)
Troubles de l'articulation
• Bredouillement : Expression caractérisée par une accélération du débit avec articulation
défectueuse rendant la compréhension difficile, traduisant en général un état d’hyperémotivité ;
Trouble de personnalité 64h
• Bégaiement : Trouble caractérisé par un blocage répété de l’expression sur une syllabe souvent
associé à la répétition de cette syllabe.
• Dysarthrie : Difficulté à émettre des sons intelligibles par atteinte de l’articulation suite à un
dysfonctionnement cérébral.
Troubles de l'apprentissage :
• Dyslexie : trouble spécifique de l’apprentissage de la lecture ; • Dysgraphie, dysorthographie et
dyscalculie : troubles de l’apprentissage, voisins de la dyslexie, touchant respectivement l’écriture,
l’orthographe et le calcul
• Dysgraphie : difficulté dans l'apprentissage de l'écriture. Dysorthographie : difficulté dans la
manière d'écrire correctement un mot.
Incapacité d’intégrer de nouvelles informations alors que les informations anciennes sont conservées.
C’est l’amnésie antérograde. Amnésie antérograde (de fixation) : incapacité à fixer de nouveaux
souvenirs avec conservation des informations anciennes. A partir d'une certaine date (la survenue des
troubles mnésiques), aucun souvenir ou aucune information ne peut plus se fixer.
❖ l’amnésie d’évocation :
Incapacité de remémorer une information qui a été normalement fixée. C’est l’amnésie rétrograde.
Amnésie rétrograde (d'évocation) : impossibilité de restituer un souvenir qui a été normalement fixé.
Le malade ne peut plus faire un récit de son passé.
❖ l’amnésie de conservation :
Elle d écrit l’effacement définitif de souvenirs normalement fixés.
❖ l’amnésie antéro-rétrograde :
Elle porte à la fois sur la fixation et l’évocation.
❖ l’amnésie lacunaire :
Elle porte sur une période précise nettement délimitée dans le temps. oubli portant sur une portion
limité e du passé.
❖ Les amnésies transitoires :
- Lors des confusions mentales (encéphalopathie toxique ou métabolique, crise comitiale
généralisée).
Après la fin de celles-ci, les troubles de l’évocation disparaissent en quelques semaines, mais il peut
persister une lacune totale ou partielle de la période du traitement.
❖ les amnésies électives :
Elles témoignent du caractère actif et signifiant de l’oubli.
Ces amnésies peuvent porter sur toute une période de la vie du sujet, sur un événement marquant, sur
les relations avec une personne déterminée. Leur caractère sélectif est très caractéristique du
refoulement destiné à préserver le sujet des émotions insupportables. Amnésie élective : porte sur un
secteur particulier des souvenirs. Elle peut être simple : oubli d'un nom, de titres de romans ou de
films, d'un numéro de téléphone, etc. Elle peut être complexe : concernant les souvenirs liés à une
Trouble de personnalité 64h
période déterminée, caractérisée par un trou dans le récit du passé. Il existe des formes particulières :
amnésie de l'enfance
Ce trouble s’observe également chez des sujets présentant un développement exceptionnel des
capacités mnésiques, en discordance avec une intelligence très moyenne, voire avec une authentique
oligophrénie.
La fonction mnésique hypertrophiée est alors généralement sélective, limitée aux nombres, aux dates,
aux mots, entretenue par des exercices mécaniques et répétitifs mentales dans les autres domaines.
Ces hypermnésies ne doivent pas être confondues avec celles qui existent au contraire dans un
contexte d’intelligence brillante ou de personnalités pathologiques (obsessionnelles ou
paranoïaques).
Les troubles du raisonnement
Ils se traduisent par des illogismes, c’est à dire par des inférences (déductions ou inductions)
logiquement incorrectes.
Ces troubles du raisonnement peuvent apparaître dans le discours ou l’argumentation du patient.
On peut également les « tester » en proposant au patient des petits raisonnements logiques.
On peut observer de tels troubles du raisonnement chez des schizophrènes dont la pensée est
désorganisée (dissociée), mais aussi et plus typiquement dans les démences, ces troubles du
raisonnement traduisant alors l’altération des facultés intellectuelle
- Le rationalisme morbide : caractérise un type de pensée pathologique typiquement schizophrénique.
Il s’agit d’un pseudo-raisonnement abstrait, complexe, dont on ne comprend ni le point de départ ni
l’aboutissement, qui est totalement détaché de toute préoccupation concrète et de la réalité.
Les troubles du raisonnement entraînent toujours des troubles du jugement, mais l’inverse n’est pas
vrai.
Les troubles du jugement
Le jugement c’est qualité générale et complexe de l’activité intellectuelle. Il conditionne l’adaptation
aux réalités et les orientations de la vie du sujet, tout en restant relativement dépendant de la vie
affective. Le jugement est la capacité d'affirmer des rapports, d'évaluer des résultats, de discerner le
vrai du faux, la justesse de l'erreur.
- le rationalisme morbide = raisonnements pousse?s jusqu'a@ l’absurde
(raisonnements en boucles, schizophrénie, fonctionnement paranoïde, morbide =
maladif = raisonnement malade)
- la faussete- du jugement = erreurs de jugement de?termine?s par des
affects(occasionnés par des débordements d’affects, on les rencontre bcp ds la
paranoïa)
Trouble de personnalité 64h
Les associations d’une idée à une autre se font sans logique, soit par assonance entre les mots, par
contiguïté ou par ressemblance approximative (Manie, intoxication par les psychostimulants).
b- Bradypsychie :
C’est un ralentissement du rythme de la pensée. Celle-ci est lente, laborieuse ; le sujet parait faire un
effort important pour répondre aux questions, il est hésitant, peu intéressé et donne une impression de
pauvreté intellectuelle.
- les associations des idées sont rares et pauvres.
- Le monoïdéisme traduit l’adhérence de la pensée à un thème unique, sans cesse énoncé, de
culpabilité ou d’incurabilité (mélancolie).
Trouble de personnalité 64h
Dans sa continuité :
• Barrage : interruption brutale du discours du sujet au cours d'une phrase. Le discours reprend au
bout de quelques instants sur le même sujet ou sur un autre. Le sujet ne peut dire ce qui s'est
passé en lui pendant l'intervalle de temps, il y a eu un "blanc", un "vide" de la pensée. Ce
symptôme est assez caractéristique de la schizophrénie
• Fading mental, c'est un équivalent a minima du barrage : la pensée s'englue pendant quelques
instants
• Prolixité circumlocutoire : difficulté à orienter la pensée vers un but précis avec retour au sujet
initial après de multiples détails
• Pensée tangentielle : perte du fil du discours, le patient suit des idées qui lui viennent de
stimulations externes ou internes
• Pensée diffluente : la pensée se disperse de façon anarchique, sans logique apparente, renvoyant
ainsi à l'hermétisme de la pensée dans la schizophrénie
• Fuite des idées : enchaînement rapide, encore contrôlé ou déjà incontrôlable par le patient dans
la manie
• Dissociation du cours et du contenu de la pensée : cette expression rejoint les notions
d'hermétisme, d'ambivalence psychotique, de discordance constituant un syndrome clinique
majeur de la schizophrénie dans la littérature française. Elle est à distinguer catégoriquement des
« troubles dissociatifs » de la littérature psychiatrique
• Inhibition intellectuelle : diminution de la vigueur mental e à l'origine d'un déficit de la
productivité des représentations (idées, souvenirs). Possibles intervalles d'improductivité totale.
Effort nécessaire mais souvent infructueux ou insuffisant pour penser. Démarrage lent et
réponses lentes (voir Conduite s d'inhibition).
• • Viscosité mentale : ralentissement du débit idéique, du rythme des associations idéiques, de
l'expression, de la réponse adéquate à une question.
• • Persévération mentale : exagération de la rémanence qui maintient normalement une idée dans
le champ de la conscience. Elle se traduit par un défaut de fluidité idéique : impossibilité
d'abandonner rapidement une idée pour une autre. Cette adhésivité peut s'intensifier jusqu' à la
viscosité mentale. La persévération est l'inverse de la fuite des idées.
• américaine (DSM) qui renvoient aux troubles anxieux.
Dans son contenu :
• Phobie : la phobie est la crainte irraisonnée d'un objet extérieur ou d'une situation sans danger
objectif (objet ou situation phobogène). Cette crainte est jugée absurde par le patient. La
confrontation à l'objet ou à la situation redoutée provoque une angoisse intense. Le sujet
développe des conduites d'évitement pour éviter la confrontation, ou bien alors il s'aide d'objets
ou d'attitudes contraphobiques. On distingue les phobies simples, la phobie sociale (au cours de
laquelle c'est une situation sociale qui est redoutée) et l'agoraphobie qui est une phobie liée à
l'espace. Dans la phobie, l'angoisse disparaît en l'absence d'exposition à l'objet phobogène.
Trouble de personnalité 64h
• Obsession : l'obsession est une idée ou un sentiment qui s'impose à la conscience du sujet qui le
ressent comme contraignant mais absurde, fait des efforts pour le chasser, mais n'y parvient pas.
En général, des compulsions se développent. On rencontre des obsessions principalement au
cours de la névrose obsessionnelle ou trouble obsessionnel compulsif. Il existe trois types
d'obsessions :
o obsessions idéatives : ce sont des idées qui s'imposent au sujet, sous forme de doutes, de
scrupules qui entraînent des ruminations incessantes ;
o obsessions phobiques : il s'agit alors de craintes obsédantes (par exemple : peur d'être
attaqué, peur d'avoir un cancer, etc.) ;
o obsessions impulsives (ou phobies d'impulsion) : il s'agit de la crainte de commettre un acte
délictueux ou dangereux (crainte d'agresser quelqu'un, de blasphémer dans une église, etc.).
Nota Bene : les obsessions phobiques et les phobies d'impulsion sont donc des obsessions et pas des
phobies.
• Idée délirante : idée en opposition avec la réalité entraînant l'adhésion du sujet. On rencontre des
idées délirantes au cours des psychoses, de la mélancolie, de la manie. Des épisodes quasi
délirants peuvent se rencontrer au cours d'états modifiés de conscience.
• pensée magique : forme de pensée qui s'attribue le pouvoir de réaliser ou d'empêcher des
évènements, sans support matériel.
• idées de référence conviction que certains éléments de l'environnement (télévision, journaux)
envoient des signes destinés au patient.
• L imagination
- Proximité sémiologique avec le syndrome de Ganser caractérisé par des réponses à côté
et des réponses absurdes (voir Troubles de l'imagination).
- Pensée paralogique : pensée respectant un cadre d'élaboration logique des associations
idéiques, des représentations, du jugement pour conforter ses idées prévalantes. Le
raisonnement paraît juste et logique mais le ou les postulats sont faux. Toute s les
conséquences du raisonnement, toutes les interprétations vont dans l'unique sens d'une
conviction prévalante.
- Rationalisme morbide : processus mental qui restreint et étouffe la réalité vivante et
concrète à l'aide de raisonnements abstraits, d'élaborations stériles et contraignantes,
théories, programme s et dogmatisme, ayant en commun l'inefficacité et l'inadéquation au
réel. Ce processus caractérise souvent la pensée dissociée [voir Syndrome dissociatif).
- Pensée xénopathique : pensée ressentie comme empêchée, dictée et contrôlée par une
influence extérieure.
- Troubles imaginatifs :
Les troubles de l'imagination L'imagination toujours créatrice invente des constructions
intellectuelles faisant intervenir la mémoire plus les associations d'idées. Dans ses Pensées, Pascal
définit les divers aspects de l'imagination en des termes qui motivent parfaitement leur insertion dans
un Précis de sémiologie : " C'est cette partie dominante dans l'homme , cette maîtresse d'erreur et de
fausseté, et d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours, car elle serait règle infaillible de vérité,
si elle l'était infaillible du mensonge. [...] Cette superbe puissance ennemie de la raison, qui se plaît à
la contrôler et à la dominer, pour montrer combien elle peut en toutes choses, a établi dans l'homme
une seconde nature. Elle a ses heureux, ses malheureux, ses sains, ses malades, ses riches, ses
pauvres. Elle fait croire, douter, nier la raison. Elle suspend les sens, elle les fait sentir. Elle a ses
fous et ses sages. Et rien ne nous dépite davantage que de voir qu'elle remplit ses hôtes d'une
satisfaction bien autrement pleine et entière que la raison " (Pensées, 44-82 ; 1670).
L'imagination normale est à l'origine de la production artistique et scientifique ainsi que de
nombreux aspects de la vie culturelle, spirituelle et intellectuelle. Dans le champ pathologique on
distingue une imagination diminuée, une perturbation hyperimaginative ou d'autres formes de
distorsion du fonctionnement imaginatif.
façon plus ou moins ordonnée par rapport à la fiction choisie, dans un but de compensation, de
prestige, pour nuir e ou sous l'effet d'une impulsion habituelle.
o L’onirisme : succession d’images se présentant comme des perceptions actuelles. Rêve éveillé.
o La mythomanie : exagération de l’activité imaginative, construction d’histoire apparemment
o réelle. Mythomanie : exagération de l'activité imaginative aboutissant à la création de
constructions imaginaires exubérantes, nombreuses, intenses, donnant au sujet lui-même
l'apparence de la réalité et engageant sa conviction. Il s'agit d'une disposition habituelle chez
certains sujets, et en l'absence d'intention précise ou de but défini, à altérer la vérité, à simuler, à
mentir, à élaborer des fables.
o La pathomimie : se manifeste par une tendance pathologie plus ou moins volontaire d’avoir
recours au mensonge, ou par la simulation d’un état organique pathologique (pathomimie cutanée
Pathomimies : ce sont des tendance s pathologique s plus ou moins volontaires et conscientes au
mensonge et à la création de fables imaginaire s exprimées oralement ou par écrit ou se
manifestant par la simulation d'un état organique pathologique.
• Sémiologie du délire
o Délirer : du latin delirare, sortir du sillon.
o Le délire est une déformation subjective de la réalité, qui s’accompagne d’une conviction solide
du sujet. Il est convaincu que sa perception est la bonne. Il adhère avec plus de conviction à sa
perception qu’à la réalité extérieure. Le délire est un symptôme majeur des psychoses, il n’est pas
constitutif de la structure psychotique.
▪ L’altération du sens de la réalité
▪ Le désintérêt pour la réalité extérieure.
▪ Le syndrome délirant :Un délire est un trouble du contenu de la pensée caractérisé par la
permanence d'idées délirantes. Ces dernières sont des idées en rapport avec une réalité propre
au patient, réalité différente de la réalité commune , idées auxquelles le sujet attache une foi
absolue, non soumise à la preuve et à la démonstration, non rectifiable par le raisonnement. Le
s idées délirantes peuvent être centrées sur le même thème (exemple : délire de jalousie) ou
avec des thèmes multiples. Elles sont sous-tendues par un ou plusieurs mécanismes
(interprétation, imagination, intuition, hallucination) et peuvent s'organiser selon une logique ou
rester sans liens immédiats entre elles. La définition conventionnelle du délire n'est pas toujours
satisfaisante. Il est important sur le plan clinique et psychopathologique de distinguer le délire
dans le cadre d'une pathologie organique (origine tumorale, métabolique, iatrogène,etc.) ou une
pathologie psychiatrique (psychoses, névroses). Il faut tenir compte aussi du contexte culturel,
religieux, historique . Pa r exempl e certaines minorités religieuses ou culturelles peuvent être
considérées comme délirante s car elles ne partagent pas les même s convictions que la
majorité. A l'inverse le délire d'un patient peut être considéré comme une pensée normale car
acceptable sur le plan culturel par la société.
•
•
• L’analyse sémiologique du délire :
o Le début : brutalement (bouffée délirante : « coups de tonnerre dans un ciel serein ») ou
progressivement (insidieux).
Trouble de personnalité 64h
o La durée et l’évolution : épisode délirant aigu ou chronique (incidence différente sur la vie du
sujet, sur les traitements, sur l’activité sociale, …).
o préjudice :moral ou matériel dont la personne se dit être victime. Le mécanisme est
l’interprétation délirante.
o La mégalomanie : idées de grandeur, surestimation de soi, projet démesuré. Tendance à la
surévaluation de soi ; idées de richesse, de puissance,
o Idées d’influence : une autre personne agit sur le sujet et lui impose un certain nombre d’idées.
o Idées mystiques : en rapport avec la religion, signes ostentatoires, …
o Idées ésotériques : en rapport avec les forces occultes, les forces du mal, pouvoirs sataniques,
pouvoirs surnaturels, pouvoirs de guérison, …
o Idées de possession : le sujet se sent obligé de dire ou de faire des actes contraires à la religion.
o Idées de revendication : filiation revendiquée. Ils reposent sur la conviction d'un préjudice subi :
o Idée d’auto-accusation : idée d’incapacité, de remord, d’indignité, de culpabilité.
o Idées de grossesse : la patiente en parle, s’habille, se tient comme si c’était vrai. Idées délirantes
en rapport avec la puerpéralité. Conviction d'avoir un ou plusieurs enfants dans le ventre, d'avoir
accouché d'enfants
o Idées de filiation : conviction d’être de descendance illustre.
o Idées de jalousie ou délire passionnel : le sujet imagine qu’il a un rivale, il développe des
comportements (espionnage), agressivité (contre l’amant, le conjoint, contre soi). Construction
délirante à partir d’un objet réel. La jalousie est un sentiment de frustration, de duperie ou
d'abandon à l'égard de l'amour et de la possession d'un être investi affectivement. Le patient
délirant imagine le rival et l'inconduite, puis pose leur réalité comme un postulat sur lequel se
fonde toute une conduite d'inquisition et de soupçons. Lorsque la jalousie est l'unique thématique
délirante, il s'agit alors d'un délire dit passionnel.
o Idées érotomaniaques : conviction d’être aimé par un être cher.
o Idées de négation d’organe :. Conviction délirante d'absence ou de mort d'un ou plusieurs organes
de son propre corps
o Idées hypochondriaques
•
•
• L’organisation du délire :
o Délire systématisé (délire paranoïaque) : cohérent, structuré, bien construit, logique ou pseudo
logique, raisonnement clair, plausible. On y trouve généralement un seul mécanisme et un thème
prévalent.
o Délire non systématisé (délire paranoïde) : floue, incohérent, illogique, incompréhensible,
hermétique, discours impénétrable, on ne peut y adhérer (contrairement au délire paranoïaque).
Délire polymorphe dans les thèmes et les mécanismes.
• L’adhésion, le vécu
• Les éventuelles conséquences du délire : voyage pathologique, passage à l’acte (tentative de
suicide), gestes hétéro ou auto-agressifs (mutilation), crises clastiques, troubles des conduites
alimentaires, démarches inopportunes.
• Les délires onirique
Trouble de personnalité 64h
1. Les illusions :
Pathologiques :
Les hallucinations :
Elles surviennent dans un contexte délirant, non reconnue par le sujet comme émanation de sa propre
pensée, ni comme morbide. On distingue deux types :
Hallucinations psychosensorielles : objectivées par l’un des 5 sens, caractérisés par leur spatialité et
leur sensorialité, associées à la conviction de leur réalité objective.
Hallucinations psychosensorielles
Hallucinations auditives :
Trouble de personnalité 64h
Elémentaires : sons simples ; murmures indistincts, souffle, eau qui coule, sifflement, mots
isolés, nom ou prénom du patient, insultes, mots grossiers …
Hallucinations visuelles :
L’image hallucinatoire peut être de position variable dans le champ visuel, il peut s’agir de
déformations spatiales des objets concernant leur taille, nombre, distance, ou leur position.
Hallucinations cénesthésiques :
Générales : sentiment de n’être plus soi même, Ex : sentiment d’être changé en animal,
sensation d’être possédé ou dématérialisé. Les hallucinations cénesthésiques (corporelles)
Générales : trouble de la conscience de soi caractérisé par le sentiment de n'être plus soi-
même. La perception de soi est faussée {voir Dépersonnalisation). Exemples : sensation
d'être changé en animal (zoopathie), sensation d'être possédé ou dématérialisé.
Trouble de personnalité 64h
Partielles :
Hallucinations kinesthésiques :
Sensations de mouvements imposés : impulsions motrices, le patient subit des pressions, des
tractions, des mouvements automatiques.
Hallucinations intrapsychiques :
Perception sans objet, caractérisées par l’absence de caractère sensoriel, à la différence des
hallucinations psychosensorielles qui impliquent un ou plusieurs organes sensoriels. Ce sont des
représentations mentales (perceptions à l’intérieur de sa tète de voix ou d’images), des idées qui
s’imposent à la pensée, liées à la conviction d’un pouvoir extérieur sur la pensée. On distingue :
Hallucinations psychiques verbales : le patient reçoit par sa pensée des voix étrangères aux organes
de sens, des conversations. Ces voix peuvent répéter sa pensée, sa lecture, commenter ses actes.
C’est un syndrome hallucinatoire, caractérisé par une conviction délirante d’être influencé par une
force extérieur qui contrôle sa pensée, ses actes et ses perceptions.
l’automatisme mental : Décrit par Clérambault, comporte une série de phénomènes psychiques :
idées, perceptions, souvenirs, productions de mots ou de gestes qui s’imposent à la conscience du
sujet, malgré lui et de façon presque mécanique. Il comporte :
Trouble de personnalité 64h
- des sensations parasites qui correspondent à des hallucinations de tout type mais surtout
auditives ;
- des automatismes moteurs et idéiques, tels que des énonciations et des jeux verbaux et un
dévidement incoercibles de la pensée ;
- des phénomènes d’écho de la pensée et des actes, ou le sujet a l’impression que ses actes, ses
pensées et ses intentions sont énoncés, devancés, répétés en écho ou commentés par des voix
intérieures indépendantes de lui.
- L’hyperémotivité le patient est sujet à des réactions émotionnelles exagérées (états de stress post-
traumatique, état maniaque, syndrome démentiel).
- Anémotivité ou absence d'expression émotionnelle : se traduit par une pauvreté des expressions
avec émoussement affectif, froideur du contact, indifférence aux événements aboutissant à une
totale inexpressivité ;La froideur, l’émoussement affectif du dément, la contention des émotions
de l’obsessionnel, ou encore chez le patient déprimé.
- Parathymie : L’inadéquation de l’émotivité : décalage entre l’affect exprimé et le contenu du
discours, cela est caractéristique dans la discordance du schizophrène. : consiste en des réactions
émotionnelles paradoxales résultant d'un manque d'harmonie entre les affects exprimés et le contexte
du discours. Le patient raconte un événement triste avec un grand sourire ou un événement heureux
avec tristesse.
- La labilité émotionnelle est fréquente et consiste en un passage très rapide et brutal d’un état
émotionnel à un autre (du calme aux pleurs puis au rire ou à l’agressivité par exemple).
Trouble de personnalité 64h
- La peur est une émotion de base qui comprend une composante neurovégétative (sueurs,
tremblements, accélération du rythme cardiaque…), motrice (sidération puis évitement),
psychique (éprouvé désagréable, malaise plus ou moins intense) en réponse à un danger
extérieur. Elle devient pathologique quand elle est disproportionnée au danger et/ou trop
prolongée.
• L'anxiété est le versant psychique de la peur caractérisé par un malaise diffus, une appréhension
d’un danger à venir, un sentiment d’insécurité. L'anxiété peut-être flottante, continue, on parle
alors d'anxiété généralisée, ou bien évoluer sous la forme de crises d'angoisse répétées (attaques
de panique) comme dans le trouble panique. Ces deux entités correspondent à ce que les
freudiens nomment névrose d'angoisse.
• La colère est une réaction émotionnelle paroxystique face à une menace ou une frustration,
caractérisée par une agitation verbale et motrice associée à des manifestations neurovégétatives.
• L'ambivalence est soit un sentiment d'hésitation entre « le pour et le contre », souvent présent
chez certaines personnalités de type névrotique, soit la coexistence simultanée de sentiments
contraires que l'on rencontre dans la schizophrénie.
• La méfiance, voire l'hostilité, témoignent souvent du vécu persécutif d'un patient délirant.
L’humeur, dénommée également « thymie », a été définie pas J. Delay : « une disposition
affective de base, qui donne à chacun de nos états d’âme une tonalité agréable ou désagréable ;
oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur »
Le trouble de l’humeur devient pathologique lorsqu’il constitue une réponse univoque à des
situations variables, ou lorsqu’il est d’une intensité disproportionnée.
L’humeur est souvent mobile passant rapidement de l’euphorie à l’ironie, à la colère et parfois
l’agressivité (manie, prise d’alcool).
c- Indifférence affective :
A Les insomnies :
- L’insomnie d’endormissement, les réveils nocturnes accompagnés ou non de rêves angoissants.
Elle est fréquente dans l’anxiété et la dépression.
- L’insomnie matinale : avec réveil précoce, caractéristique des dépressions sévères. Elle est par
contre assez banale chez les sujets âgés.
• l’insomnie totale : est exceptionnelle elle peut s’observer au cours de la manie, la confusion
mentale, les délires, ou les sevrages d’alcool ou d’hypnotiques.
• Agrypnie : perte totale prolongée du sommeil.
a- Les hypersomnies :
• narcolepsie : ou besoin impérieux de dormir, survenant par accès brutaux et brefs (15 à
30 minutes) qui s’associent à des accès de cataplexie, des hallucinations hypnagogiques
et des troubles du sommeil.
C Parasomnies Terreur nocturne La terreur nocturne : survient pendant la première moitié de la
nuit, se manifeste sous forme de grandes agitations et de cris perçants.
• La somniloquie : quand la personne parle en dormant.
• Somnambulisme
• le bruxisme : Le bruxisme : quand la personne grince des dents en dormant. un serrement dentaire
sans mouvement latéral. il s'agit de grincements de dents avec micromouvements latéraux de la
mâchoire. Il est fréquent et physiologique durant l'enfance, où son rôle est l'usure des dents de lait ;
le bruxisme d'éveil : le sujet bruxe pendant ses heures d'éveil mais généralement il arrive à se
contrôler,
• Paralysie du sommeil
• Cauchemar
• Conduites agressives durant le sommeil : les hypnologues décrivent des phénomènes agressifs
identifiés au cours du sommeil, pouvant conduire à des actes médicolégaux.
D Trouble du rythme circadien[
- La désorganisation du rythme circadien, avec somnolence diurne et insomnie nocturne est
fréquente dans les démences et dépression.
Le plus souvent d’origine psychogène, ils peuvent révéler une pathologie organique ou être un des
symptômes d’une affection générale ou neurologique. La pathologie du sommeil fait partie
intégrante de la pathologie psychiatrique.
E les autres anomalies du sommeil :
Elle se définit par la diminution ou la perte de l’appétit. Elle peut être volontaire ou non, entrainer
une perte de poids plus ou moins importante et être renforcée par des vomissements volontaires.
Elle peut s’observer dans :
- l’anorexie mentale : ou la restriction alimentaire et l’amaigrissement s’accompagnent d’une
aménorrhée, d’un maintien des activités intellectuelles et sociales et de difficultés à accepter une
image corporelles et un statut sexuel féminin.
Les conduites :
La violence et les passages à l’acte agressif sont plus fréquents en pathologie mentale et peuvent
s’observer dans la pathologie de la personnalité au cours de l’épilepsie, en réaction à l’angoisse dans
las états confusionnels ou sous l’influence d’une idée délirante dans les psychoses chroniques. La
principale cause facilitant l’expression de l’agressivité reste l’alcoolisme, qu’il soit aigu ou
chronique. C’est aussi dans ce contexte que sont observés bon nombre de viols et de sévices.
Trouble de personnalité 64h
L’homicide est rare chez les malades mentaux, et rien ne démontre que la dangerosité globale de
ceux-ci soit supérieure à celle de la population générale.
L’étude de la personnalité :
1- Définitions :
histrionique
Personnalité
narcissique
Personnalité
Anxieuse
évitante
Personnalié
dépendante
Personnalité obsessionnelle-
compulsive
Les troubles de personnalité sont classés en 3 familles ou clusters : A, qui correspond aux
personnalités psychotiques ; B, qui correspond aux personnalités émotives et impulsives ;
C, qui correspond aux personnalités anxieuses. Les troubles de personnalité ne sont pas
exclusifs les uns des autres.
La prévalence des troubles de personnalité est de 10 %. Le trouble de personnalité
borderline est le plus fréquent.
Chaque trouble de personnalité prédispose à d’autres troubles psychiatriques associés
dont la prise en charge est essentielle.
* Le trouble de personnalité paranoïaque se caractérise par une méfiance généralisée et
une hypertrophie du moi.
1 Le Syndrome Dépressif
La dépression se définit comme une tristesse pathologique sans motif et non expliquée. Le syndrome
dépressif réalise l’association clinique, à des degrés variables, les symptômes émanant des
perturbations émotionnelles, comportementales, somatiques et cognitives caractéristiques.
La forme typique est celle de l’épisode dépressif, elle se traduit par quatre grands types de
symptômes : les altérations dépressives de l’humeur et les représentations négatives, le
ralentissement psychomoteur, le désir de mort ; les idées suicidaires et les symptômes somatiques.
1. L’humeur dépressive :
Elle s’exprime par une tristesse pathologique accompagnée parfois à l’irritabilité et l’anxiété
de façon diverse.
• L’anxiété s’observe dans la presque totalité des dépressions, parfois avec des idées
d’incapacité ou d’incurabilité. Il s’agit le plus souvent d’une anxiété généralisée.
2. Les représentations négatives :
Le sujet porte sur lui-même un regard négatif émanant de sa propre pensée. Celui-ci se fonde
sur un sentiment d’impuissance à agir, d’incapacité, et se traduit par une perte de
confiance et d’estime de soi avec parfois un sentiment de culpabilité.
4 Le ralentissement psychomoteur
Il représente un véritable syndrome déficitaire global
d’intensité très variable selon le type clinique et la gravité de la
dépression. Ce ralentissement se constate objectivement, à
l’examen de la présentation et de l’état mental du sujet, comme
elle se traduit subjectivement par un ensemble de plaintes
caractéristiques.
1. Le ralentissement psychique :
2. Le ralentissement moteur :
• Asthénie
• Troubles neurovégétatifs : sont plus fréquents lorsque le
niveau d’anxiété est élevé.
• Troubles digestifs (constipation, nausées voir diarrhée en
cas d’anxiété sévère)
• Troubles urinaires (pollakiurie anxieuse)
• Troubles cardio-vasculaires (hypotension et bradycardie,
parfois hypertension, tachycardie et bouffées vasomotrices
en cas d’anxiété associée)
• Troubles neuromusculaires
• 2 Le Syndrome Confusionnel
Introduction
La présentation
3. Un trouble de la mémoire:
5. La perplexité anxieuse:
7. Onirisme :
1. Le retentissement de la confusion :
a. Altération de l’état général :
• Troubles digestifs divers : anorexie,
constipation, langue saburrale.
• Troubles du sommeil constants
• Déshydratation : oligurie, fièvre, sueur,
pli cutanée
• Dénutrition si le syndrome confusionnel
dure depuis plusieurs jours.
b. Signes neurologiques non spécifiques :
céphalées, tremblements, hypertonie
musculaire, hyper réflexivité osteo-tendineuse,
parfois un relâchement sphinctérien qui est à
l’origine d’une incontinence urinaire voire
fécale.
3 Le syndrome dissociatif
La dissociation correspond à la rupture de l’unité psychique et
de l’homogénéité de la personnalité provoquant un
relâchement des processus associatifs qui permettent le
fonctionnement mental.
Contact dissocié
2. Troubles de la mémoire :
Troubles de la pensée
Troubles du langage
Dissociation affective
Dissociation comportementale.
Bizarreries comportementales
4 Syndrome catatonique
Négativisme psychomoteur
1. Conduites négativistes :
2. Claustration: réclusion volontaire, retrait et isolement;
3. Clinophilie: quête permanente du lit et de la position
allongée;
4. Négativisme: résistance active du malade à tout contact,
allant du refus de la main tendue, occlusion palpébrale,
refus de s’asseoir, éternuements sans se détourner, tête
couverte aux crises clastiques, refus d’aliments et accès
de fureur;
5. Fugues;
6. Mutisme.
7. Inertie :
5 Syndrome délirant
Sémiologie
• Début du délire,
• Thèmes délirants,
• Mécanismes,
• Degré de systématisation,
• Mode d’extension,
• Degré de conviction,
• Participation émotionnelle.
Début du délire
Modes d’entrée
•
Facteurs déclenchants
Thèmes du délire
Persécution
• Origine :
o Floue : mondes hostiles, forces célestes, gens,
pouvoir politique…
o Précise : persécuteur désigné (ex : le paranoïaque
nomme telle personne comme étant à l’origine de
son préjudice), agressivité +++, indication à
l’hospitalisation.
• Type :
• Persécution passive : traduction de la pensée à des
persécutions, patient = persécuté (ex : la paranoïa
sensitive).
• Persécution active (centripète) : traduction de
l’intention de diriger des persécutions contre autrui,
patient = persécuteur.
• Persécution méritée (centrifuge), retrouvée surtout
dans la mélancolie.
Mise en évidence :
• Persécution passive :
o Difficile : méfiance et rareté des propos, le
patient pèse ses paroles,
o Formule indirecte ex : « vous savez tout
aussi bien que moi », « ils en ont parlé à la
télévision…»
o Formule directe, certaines personnes
agissent contre lui…
• Persécution active :
o Expression des tendances à poursuivre les
autres à son tour = idées de revendication et
de vengeance.
Mégalomanie :
Mystique :
Damnation :
Possession diabolique :
Filiation :
Revendication :
Jalousie :
Erotomanie :
Hypochondrie :
Syndrome de COTARD
Négation
Immortalité
Enormité
Damnation
ressent un vide
Idées organes : négation de parties du
délirantes de corps, organes morts, inexistants
négation ou déformés.
existence : négation de soi,
négation du monde .
Négativisme
Auto-agressivité
Idées
délirantes la mort est impossible.
d'immortalit
é
Idées
délirantes augmentation de la taille, du
d'énormité volume du corps.
conviction d'une
Idées
damnation éternelle.
délirantes de
mêm e la mort ne
damnation.
changera rien.
suicide altruiste pour sauver son
entourage
refus des
Négativisme aliments,
mutisme
automutilatio
Actes auto-
ns, suicide
agressifs
Auto-accusation :
Enormité :
Erotique :
Mécanismes :
Interprétation
Caractérisée par :
Intuition
Participation émotionnelle
Autres caractéristiques
Signes cliniques
• Présentation :
o Tenue très entretenue attirant couleur vive,
extravagante, parfois ridicule, débraillée.
o Visage : mobile, vif, hypermimie, grimaces.
o Contact : familier, superficiel, ludique avec
moquerie et jeux de mots.
o Langage : logorrhée, chante facilement,
spontanément ou après stimulation, parle fort,
voix enrouée, propos rapides, la phrase sort
rarement terminée.
• Signes thymiques :
o Le patient est euphorique, éprouve un bonheur
intense (expansivité de l’humeur), les
stimulations de l’environnement trouvent en lui
un écho affectif intense (hyperesthésie
affective), il se sent en communication étroite
avec ce qui l’entoure et réagit immédiatement
(hyper syntonie).
o Parfois l’euphorie est entrecoupée de moments
de tristesse, traduisant une labilité de l’humeur,
on observe aussi une agressivité qui peut rester
seulement verbale.
• Signes cognitifs :
o Les idées se bousculent dans la tête du patient, à
un rythme accéléré (tachypsychie), en ne
gardant qu’un lien logique très relâché (fuite des
idées ).Le patient a l’impression que ses facultés
intellectuelles sont accrues, ainsi que sa
mémoire (Hypermnésie), sur le plan verbal on a
une production rapide (logorrhée ou
graphorrhée) .
o L’attention ne se fixe pas, ou plutôt attirée par
les sollicitations de l’environnement
(distractibilité). Le contenu de la pensée et des
propos révèle que le patient à une vision
exagérément en lui-même, du monde
(surestimation de soi, optimisme, projets
irréalistes, idées mégalomaniaques).
• Signes moteurs et comportementaux :
o L’hyperactivité motrice est constante. Le
maniaque ne reste pas en place, accomplit de
multiples démarches, visites….. De façon
désordonnée, précipitée sans but précis. Cette
agitation stérile s’accompagne de désinhibition
(recherche des contacts sociaux,
exhibitionnisme, relâchement des censures) et
d’achats inconsidérés. Ces derniers peuvent
justifier une mesure de sauvegarde de justice.
• Signes somatiques :
o L’insomnie sans fatigue ressentie est très
caractéristique. L’hyperactivité se complique
d’amaigrissement et d’une élévation de la
température avec une aménorrhée,
déshydratation, tachycardie et l’hypotension.
7 Syndrome mélancolique
- Définition
La mélancolie réalise la forme la plus grave et la plus
intense de dépression. Le tableau clinique associe une
humeur dépressive avec douleur morale et idées
mélancoliques (le patient se sent misérable, coupable,
menacé et incurable) ; un ralentissement psychomoteur
ou une agitation ; une anesthésie affective ; un risque
suicidaire majeur ; des signes physiques (insomnie,
anorexie...).
Les symptômes mélancoliques sont parfois masqués
par une façade d'indifférence ; ce qui est d'autant plus
grave qu'il n'inquiète pas l'entourage ni le médecin. Le
masque peut aussi prendre les traits de plaintes
somatiques ou idées délirantes particulières : thèmes
mélancoliques : culpabilité, indignité, incurabilité ;
thèmes hypocondriaques ; syndrome de Cotard : idées
délirantes, de transformation corporelle, de négation
d'organes, de négation du monde, d'immortalité,
d'énormité.
Présentation :
• Tenue : négligence des soins corporels et d'habillement
(incurie).
• Mimique : faciès figé, visage terreux, traits immobiles
ou peu mobiles, front plissé (oméga mélancolique : les
plis du front dessinent un oméga à la racine du nez),
sourcils froncés, les yeux grands ouverts, regard fixe et
lointain, concentration douloureuse, abaissement des
commissures labiales, masque marmoréen tragique
exprimant la souffrance et la concentration
douloureuse du patient, la tête et les mains sont
fléchies (attitudes de découragement).
• Contact : souvent réticent ; évitant-refoulant ; toute
l'activité psychique est absorbée par la concentration
pénible sur la douleur morale, ce qui rend tout contact
particulièrement difficile ; le malade entièrement pris
par sa douleur psychique ne prête guère attention au
monde extérieur ; tout effort physique ou intellectuel
lui est pénible. Cette monotonie de l'attention entraîne
une indifférence au milieu. Le patient ne s'attache plus
qu'à ruminer sa tristesse. Parfois le patient essaie de
cacher sa souffrance en minimisant ses troubles
(mélancolie souriante).
• Langage :
- voix monotone et monocorde ;
- voix basse, parfois inintelligible ;
- mussitation : semi-mutisme avec propos rares à voix
basse parfois indistincte ; parfois, mutisme total ;
- le patient murmure ou marmonne ;
- parfois seuls les mouvements des lèvres révèlent que
le patient parle ;
- latence des réponses, longs intervalles entre deux
réponses ;
- parole entrecoupée de soupirs, des gémissements et
très rarement des pleurs.
Comportement :
- prostration ; mouvements lents et rares ; peut rester
immobile des heures dans une attitude de
concentration douloureuse ;
- parfois agitation avec irritabilité et hostilité.
Syndrome mental :
• Ralentissement psychique :
- bradypsychie : lenteur de l'idéation, ralentissement
du cours de la pensée ;
- monoïdéisme : fixation des idées sur un problème
subjectif tel que la culpabilité ; concentration sur les
pensées tristes, constamment attachée à sa douleur
morale ;
- latence des réponses : le patient répond avec lenteur ;
- réponses monosyllabiques ;
- difficultés à la synthèse mentale : vide pénible de la
pensée, improductivité intellectuelle ; troubles de
l'attention et de la concentration ; ralentissement des
associations ; allongement des temps de réaction.
• Ralentissement moteur :
- asthénie : manque de force physique ; fatigabilité
importante, surtout matinale : le mélancolique
éprouve un malaise, une appréhension de la journée,
le découragement et la tristesse sont au maximum. Il
se plaint de son impuissance à penser comme de son
impuissance à agir.
- aboulie : effondrement de la volonté ; perte de l'élan
vital ; perte de l'intérêt pour les activités habituelles ;
le patient se plaint de ne plus pouvoir vouloir, ne sait
plus ce qu'il doit faire ;
- indécision, gestes inachevés, ralentissement gestuel ;
- mouvements lents, ralentissement de la marche
- pauvreté de la mimique ;
- semi-mutisme, mutisme, voix basse et monotone ;
- sentiment d'impuissance, d'incapacité.
• Thymie dépressive :
- douleur morale :
• tristesse profonde, monotone, permanente,
résistante aux sollicitations extérieures et au
réconfort ; accompagnée des sentiments de regret,
de remords et de désespoir ;
• le mélancolique est tellement fasciné par cette
douleur morale qu'il ne prête guère attention au
monde extérieur ;
• concentration douloureuse ;
• cénesthésie pénible : sensation douloureuse intense
du monde extérieur, malaise diffus, vide pénible de
la pensée, sensation d'oppression, algies diverses.
• idées noires : sentiment d'anéantissement ;
• pessimisme : péjoration foncière, incapacité interne
de bonheur avec besoin interne de malheur,
désespoir, certitude de l'inévitable catastrophe,
négation de toute forme positive ou heureuse de
l'existence, l'avenir est bouché. Le patient se trouve
changé, il n'est plus le même, il est devenu un être
différent et en souffre péniblement, il se plaint de
ne plus être tel qu'il était auparavant, il lui semble
que tout est changé autour de lui, que le monde qui
l'entoure a quelque chose d'irréel.
• le patient a du mal à exprimer sa douleur morale
(vague à l'âme).
- anesthésie affective ou émoussement affectif : le
patient se plaint de ne plus pouvoir aimer ses
proches, de ne pouvoir sentir ni s'émouvoir ;
l'anhédonie est constante (rien ne peut lui être
agréable) ;
- anxiété, irritabilité, intolérance à soi-même comme
aux autres, tension intérieure ;
- désir de mort : la mort est imaginée, désirée et
recherchée sans cesse comme la seule solution pour
sortir d'une situation pénible, une obligation ou un
châtiment mérité : le risque suicidaire est majeur et
constant ;
L'acte suicidaire est souvent longtemps prémédité et
ingénieux, mais il peut s'agir d'un raptus suicidaire (une
impulsion qui pousse le mélancolique au suicide)
survenant lors d'un paroxysme de douleur morale et au
moment le plus inattendu ;
Le suicide est souvent efficace ; il peut inaugurer l'accès
mélancolique ; le moment particulièrement à redouter est
la fin de la nuit ou le début de la matinée ;
Des équivalents suicidaires sont fréquents : refus
alimentaire, automutilations, toxicomanie, alcoolisme,
conduites à risque.
Il peut s'agir d'un suicide collectif. Le mélancolique tue
les autres (sa famille) et ensuite se tue, parfois dans le
but de les protéger (suicide altruiste) contre un malheur,
une damnation. Dans certains cas il ne se tue pas après
avoir exterminé son entourage : damné pour l'éternité, sa
mort ne peut le sauver de son malheur.
Le suicide du mélancolique peut survenir à tout moment
de l'évolution : avant le traitement ; lors d'un
relâchement de la surveillance de l'entourage ; en début
de traitement par levée de l'inhibition psychomotrice ; en
fin de traitement, en période de convalescence (queue de
la mélancolie).
• Les idées mélancoliques sont pénibles, monotones : les
idées sont toujours les mêmes (monoïdéisme).
- il s'agit souvent d'une culpabilité majeure caractérisée
par des auto-accusations multiples : le mélancolique
s'accuse souvent de fautes minimes (fautes
professionnelles) ; c'est un pessimisme réfléchi sur
soi ; une autodépréciation, autodévalorisation ; une
indignité : le mélancolique se sent damné et indigne ;
une incurabilité ; un besoin d'expiation ;
- idées de ruine : conviction de la perte de l'objet,
souvent un être cher, des enfants ou de la fortune ;
- idées hypocondriaques {voir Les troubles de la
perception) ;
• syndrome de dépersonnalisation : sentiment de ne plus
être soi-même dans la sphère du corps ou de la
personnalité. Le patient se sent transformé ; peut
entraîner au maximum un syndrome de Cotard : idées
de transformation corporelle, négation du monde,
négation d'organes, idées d'énormité, idées de
damnation.
• Insomnie rebelle : souvent matinale avec réveil
précoce, parfois insomnie d'endormissement, sommeil
interrompu, parfois hypersomnie.
Syndrome physique :
• Anorexie, amaigrissement
• Céphalées.
• Troubles digestifs : nausées, état saburral, constipation
opiniâtre, débâcles diarrhéiques, douleurs
épigastriques.
• Troubles cardiaques : modifications du pouls
(tachycardie dans la mélancolie anxieuse, bradycardie
dans la mélancolie stuporeuse) ;
modifications de la tension artérielle (hypertension
dans la mélancolie anxieuse, hypotension dans la
mélancolie stuporeuse) ; oppression thoracique ;
précordialgies ; palpitations.
• Troubles sexuels : anhédonie (incapacité à éprouver du
plaisir), impuissance, frigidité ; aménorrhée.
• Troubles neurologiques : diminution des réflexes
ostéo-tendineux ; hypotonie.
8 Le syndrome anxieux
9 Le syndrome alcoolique
Sueurs ;
Parole instable, mal assurée avec trémulations
péribuccales.
Symptômes psychiques :
Méconnaissance de l'intoxication : la dénégation ou la
minimisation de la gravité du syndrome alcoolique
avec impossibilité d'appréhender l'avenir entraîne
une " inaccessibilité " du sujet au raisonnement.
Régression affective caractérisée par un désintérêt pour
la famille, le conjoint et les enfants, avec sentiment de
rejet et d'abandon. Parfois au contraire, on constate
une avidité affective avec recherche infantile
d'affection et dépendance à l'égard de l'entourage
contrastant avec le désintérêt, l'indifférence, le repli
sur soi et même l'agressivité contemporains de
l'ivresse. Dans certains cas d'alcoolisme chronique, on
peut observer une perte de l'estime de soi et de la
capacité de s'apprécier, une altération des relations et
des échanges interpersonnels conduisant à une
agressivité ou au contraire à une revendication d'être
aimé. Le sujet peut maintenir, parfois longtemps, son
fonctionnement social d'une façon superficielle et
souvent trompeuse (pseudo-adaptation) ;
Syndrome dépressif secondaire à l'alcoolisme : des
aspects cliniques divers de la dépression peuvent
s'observer, allant d'un syndrome mélancolique à une
simple dysphorie avec idéations tristes, pessimisme,
ruminations anxieuses et fatigue. Un état dépressif
peut survenir à tout moment de l'évolution du
syndrome alcoolique. La dépression au cours du
syndrome alcoolique est caractérisée par un sentiment
d'indignité, de culpabilité et de dévalorisation avec
difficultés de l'attention, désintérêt pour l'entourage,
irritabilité, anxiété et parfois agressivité. Elle est
accompagnée de troubles du sommeil et troubles
sexuels (impuissance chez l'homme, frigidité et
anorgasmie chez la femme). Les états dépressifs
peuvent survenir au cours du sevrage alcoolique se
traduisant par un état asthéno-dépressif avec fatigue,
aboulie, désintérêt, irritabilité, anxiété... ;
Modifications du caractère se traduisant par un
égocentrisme, une labilité émotionnelle et affective, une
jalousie, une irritabilité (souvent matinale, liée à
l'abstinence nocturne), parfois une fureur élastique avec
violence physique sans raison ou déclenchée pour des
motifs futiles d'impulsivité des actes avec imprévisibilité
des réactions. Ces troubles du caractère aboutissent à un
isolement affectif et social du sujet alcoolique
(problèmes familiaux, absentéisme professionnel,
licenciement...) ;
Jalousie : préoccupations concernant la fidélité du
conjoint allant de simples soupçons au moment de
l'ivresse jusqu'à une conviction quasi délirante chez le
sujet que son conjoint le trompe. Les risques de passage
à l'acte hétéro-agressif sont réels ;
Troubles intellectuels avec baisse progressive de
l'efficience intellectuelle et troubles de la mémoire
pouvant aller vers un tableau de détérioration mentale
manifeste.
Symptômes somatiques : tremblements, pituites
matinales (vomissements matinaux à jeun d'un liquide
acide), anorexie, amaigrissement, stomatite, œsophagite,
gastrite non spécifique, troubles sexuels (baisse de la
libido, impuissance), crampes musculaires nocturnes au
niveau des mollets, insomnie avec cauchemars. On
recherchera tous les stigmates de complications
hépatiques.
Syndrome de dépendance alcoolique
La dépendance à l'alcool survient après une plus ou
moins longue durée d'intoxication. Deux types de
dépendance : la dépendance psychique et la dépendance
physique.
Dépendance psychique : le " symptôme du premier verre
" se manifeste par la perte du contrôle des quantités
d'alcool ingérées. La consommation d'alcool, entraîne,
dès les premiers verres
un état d'euphorie avec levée des inhibitions, diminution
de l'anxiété et soulagement du sentiment de culpabilité.
Le sujet alcoolique ressent un besoin psychologique
de prolonger cet état par augmentation des quantités
ingérées d'alcool, souvent jusqu'à l'ivresse. Cette perte
de contrôle aboutit à une aggravation du sentiment
de culpabilité avec autodépréciation, tristesse de
l'humeur et remords persistants après l'épisode
d'ivresse, ce qui est à l'origine de tentatives de sevrage.
Dépendance physique : elle est caractérisée par la
survenue du syndrome de sevrage (petits signes de
sevrage et accidents graves comme le delirium
tremens). Cet état de dépendance se manifeste sous deux
formes :
Le sujet est incapable de s'arrêter quand il commence à
boire, buvant jusqu'à l'ivresse ;
Le sujet est incapable de s'abstenir de boire, buvant
quotidiennement sans aller le plus souvent jusqu'à
l'ivresse.
La dépendance physique comporte deux éléments
essentiels : la tolérance (ou accoutumance) aux effets
de l'alcool et l'intolérance à l'arrêt de l'alcool.
tolérance : le patient devient peu à peu capable de
maintenir un fonctionnement social et d'autres types
d'activités (loisirs, conduite automobile...) malgré un
degré important d'imprégnation. Le sujet doit augmenter
ses prises d'alcool afin d'obtenir la même sensation
d'ivresse ;
Intolérance à l'arrêt : le sujet cherche à éviter les
réactions au sevrage par augmentation des quantités
ingérées d'alcool.
Quatre phases dans l'évolution du syndrome
alcoolique :
Phase pré alcoolique avec ivresses fréquentes
(consommation pour soulager l'angoisse ou la tristesse)
et accoutumance progressive aux effets de l'alcool ;
Phase prodromique avec ivresses fréquentes et
prolongées, compulsion de plus en plus forte à boire et
consommation en cachette ;
phase cruciale avec dépendance à l'alcool, le sujet
manifeste un désintérêt pour tout ce qui ne concerne
pas l'alcool, il perd son contrôle dans le choix même
des boissons ;
Phase chronique avec les complications somatiques,
psychiques et sociales de l'abus de l'alcool.
10 Le syndrome de Korsakoff
Encéphalopathie carentielle due à une carence en
vitamine B1 (Thiamine) souvent déclenchée par un
alcoolisme chronique (autres causes possibles :
grossesse, lésions cérébrales, intoxication, infection...).
La symptomatologie comporte : une polynévrite
(atteinte des nerfs périphériques souvent des membres
inférieurs) à laquelle s'associent des troubles mnésiques
(amnésie antérograde), des fabulations compensatrices
et des fausses reconnaissances, parfois une confusion
mentale avec désorientation temporo-spatiale.
Troubles mnésiques :
Amnésie antérograde (de fixation) :
Il s'agit d'un oubli à mesure. A partir de la
survenue des troubles, plus aucun souvenir ne s'est
formé, la mémoire immédiate (explorée par la répétition
d'une série de chiffres, de noms. ) est intacte ; le patient
oublie ce qu'il vient de dire, de voir, d'entendre, de
penser. Les souvenirs anciens sont peu touchés au
début, mais ils sont mal utilisés, mélangés, avec des
productions imaginaires et les faits récents, d'où les
impressions de déjà vu et les fausses reconnaissances.
L'amnésie s'étend vers les faits moins récents (débord
rétrograde de l'amnésie).
Fabulation : récit imaginaire compensateur d'un déficit
mnésique, le malade remplace les souvenirs absents par
des récits fantaisistes, cohérents et plausibles avec des
détails très circonstanciés.
dont la formulation prend un aspect automatique.
Les thèmes sont banals, concernant la vie quotidienne ;
le patient raconte un récit sur les gens qu'il a rencontrés,
les événements de sa vie, ses conversations, les livres
qu'il a lus, les films qu'il a vus. Le contenu de ces récits
varie d'un jour à l'autre, il est mobile, variable. Souvent
induit par l'interrogatoire (suggestibilité des alcooliques),
provoqué par des questions que l'interlocuteur pose, le
récit peut changer spontanément ou sous l'influence de la
suggestion.
Fausses reconnaissances et sentiment de déjà vu, déjà
vécu : faux souvenirs, identification erronée de
personnes ou de lieux donnant un sentiment de
familiarité aux perceptions nouvelles, le malade croit
reconnaître un objet ou une personne qu'il n'a jamais
vus. Les fausses reconnaissances portent
essentiellement sur les objets et les personnes ayant
une valeur affective pour le malade.
Anosognosie : méconnaissance du déficit
mnésique. Polynévrite sensitivo-motrice atrophique : il
s'agit d'une atteinte symétrique des nerfs périphériques,
le plus souvent des membres inférieurs. Les nerfs des
membres supérieurs ou crâniens sont rarement atteints.
La polynévrite korsakovienne est caractérisée par :
Déficit moteur : parésie (perte incomplète de la
motricité), voire paralysie complète (quelquefois des
quatre membres), souvent limité aux membres
inférieurs. Il est distal, bilatéral et symétrique,
prédominant sur la loge antéro-externe de la jambe.
Cette parésie induit un accrochage du pied lors de la
montée des escaliers ; la marche devient difficile, en
steppage.
Atrophie musculaire : portant le plus souvent sur les
extenseurs (face antérieure du mollet).
Diminution puis abolition des réflexes ostéo-tendineux
rotuliens et achilléens : cela entraîne une flaccidité des
membres inférieurs.
Perte de sens de la position des orteils.
Crampes et douleurs nocturnes : douleurs à la pression
des masses musculaires et crampes spontanées, souvent
nocturnes, dans les mollets.
Hyperesthésie cutanée : hypersensibilité aux stimuli
externes ; par exemple, le malade ressent une douleur au
contact des draps ;
hypoesthésie, voire anesthésie en chaussette, surtout
apparente aux extrémités des membres (paradoxale à
l'hyperesthésie) ; douleur à la pression des nerfs ou des
muscles.
. Troubles trophiques : peau sèche, chute des poils,
ongles striés, cassants.
Troubles thymiques : le plus souvent, une euphorie
puérile avec l'absence d'inquiétude par rapport à l'état
de santé. Modifications du caractère : irritabilité,
instabilité, insouciance.
Désorientation : n'est pas constante, souvent discrète,
surtout temporelle ; l'orientation spatiale est moins
altérée, le patient se croit à une époque ancienne, ne
sait plus la date. La désorientation spatiale porte
souvent sur l'espace géométrique abstrait, le malade est
incapable de dessiner un triangle, une maison.
Symptômes organiques liés à l'alcoolisme :
amaigrissement, dénutrition, asthénie. Symptômes liés à
la cirrhose (insuffisance hépatique et hypertension
portale) (voir Complication de l'alcoolisme).
11 Le syndrome démentiel
La symptomatologie
Présentation : incurie, tenue négligée, gâtisme
(incontinence urinaire ou fécale),visage égaré, amimique
ou traduisant des sentiments contradictoires, rires
immotivés, donne des réponses inexactes, mal adaptées,
saugrenues. Les actes sont accomplis sans but.
Troubles de l'attention : diminution de l'attention
spontanée et inefficacité de l'attention volontaire,
distractibilité ; le patient se laisse distraire par
l'ambiance environnante ; difficultés de concentration et
de compréhension, il n'écoute pas ce que lui dit
l'interlocuteur, il faut répéter plusieurs fois pour lui
faire comprendre les consignes ; augmentation du temps
de latence des réponses (le patient ne répond pas
immédiatement). Ces troubles sont souvent précoces.
Troubles de la mémoire : obéissent à la loi de Ribot : les
souvenirs les plus anciens résistent et persistent. Les
troubles prédominent sur les événements récents
(amnésie antérograde). Au début l'idée
est évoquée avec précision mais le mot pour
l'exprimer ne vient pas immédiatement. Les noms
propres, surtout récemment acquis, sont les premiers
atteints. Les souvenirs sont imprécis, vagues et inexacts.
Le patient ne se rappelle plus la place des objets rangés
; étant sorti pour faire les courses, il rentre sans rien
avoir acheté. Les périphrases sont fréquentes : il
emploie des mots vagues comme " machin ", " choses
" au lieu de nommer les objets. Dans les cas évolués, on
peut aussi constater un déficit portant sur les souvenirs
anciens, des fabulations (récits imaginaires, pauvres et
plein de redites, fait de souvenirs anciens, des
événements d'autrefois et des lectures qui remplacent
la mémoire défaillante) ; radotage : le patient raconte
toujours les mêmes récits, les mêmes anecdotes et
les mêmes plaisanteries. Troubles de la mémoire
topographique : il ne peut se situer dans un endroit.
Désorientation temporo-spatiale : ne sait où il est ni
d'où il vient. Les troubles portent d'abord sur les
grands espaces (hôpital, ville) et ensuite sur les petits
espaces. Le sujet finit par se perdre dans sa propre
maison. Il ne reconnaît plus le personnel médical ou
prend une personne pour une autre (fausse
reconnaissance). Le patient est incapable d'ordonner
les événements dans le temps (perte de la notion de
succession des événements). Il se trompe sur la
date, se croit à une époque ancienne, oublie sa date de
naissance, ne sait plus manier un calendrier. Une
désorientation peut durer quelques jours ou seulement
quelques minutes ; par exemple un malade conversant
avec une personne familière s'interrompt
brusquement et lui demande : " Qui êtes-vous ? ", " Où
suis-je ? "
Troubles du jugement : le jugement est l'ensemble des
valeurs assignées par le sujet à une situation, ou à une
opinion ou à ses propres opinions. Dans les états
démentiels on constate une altération de la capacité
d'affirmer des rapports et d'évaluer des résultats ou
des faits selon une hiérarchie de valeurs. Le jugement
peut être perturbé dans ses différents aspects : son
ouverture (étroitesse des points de vue), sa souplesse (le
jugement devient rigide, inadaptable), sa stabilité, sa
référence à une échelle de valeurs adaptée à la
situation.
Le malade apprécie mal les circonstances, les situations
et les événements.
Les troubles du jugement se manifestent par une
incompréhension des situations, une incapacité de
trouver une solution face à une situation nouvelle, une
absence d'autocritique, le malade n'est pas conscient du
caractère morbide de ses troubles. Le patient agit sans
juger préalablement et sans prendre conscience de
l'adaptation de ses actes. Il ne reconnaît plus
l'absurdité de son comportement. Il existe une
incapacité d'abstraction traduite par l'impossibilité
d'interpréter correctement des proverbes ; l'absence
d'inhibition morale entraîne un fléchissement éthique,
(impolitesse, agressivité, impulsions sexuelles et risque
de passage à l'acte médico-légal). Le patient incapable
d'acquérir des nouvelles techniques vit sur des
comportements automatiques antérieurement acquis.
Lorsque le patient est conscient (partiellement, au début
de la maladie) de ses déficits intellectuels il réagit au
stress de façon inappropriée : il essaie de changer le
sujet de conversation, raconte des plaisanteries (hors
contexte), devient agressif, fabule, etc.
Modification de la personnalité : il s'agit soit d'une
exacerbation des traits de la personnalité prémorbide soit
d'une véritable modification de la personnalité avec
fréquence de l'irritabilité, l'instabilité émotionnelle,
l'intolérance à la frustration, des réactions de colère
et d'égocentrisme (tendance à tout rapporter à soi). Le
sujet devient avare, soupçonneux, et exprime parfois une
obscénité verbale, un entêtement invincible (une décision
une fois prise est maintenue obstinément). Peut
également s'observer une tendance au repli sur soi,
le sujet cherche à éviter épreuves et changements.
Parfois on rencontre des traits de personnalité
hystérique avec tendance à la somatisation et une
suggestibilité importante. Des traits de personnalité
obsessionnelle sont aussi fréquents (méticulosité, rigidité
morale, entêtement). On peut ainsi rencontrer des
traits de personnalité paranoïaques avec méfiance et
tendance aux interprétations. Dans ce dernier cas les
patients sont particulièrement hostiles à l'égard de leur
famille ou des soignants (infirmiers, aides soignants,
agent des services)
Troubles du comportement : le patient se néglige. Cette
négligence se traduit par une incurie avec mauvais
état d'hygiène, tenue sale et débraillée, devient grossier
et violent. Agitation nocturne (à l'obscurité) quasi
constante. Les comportements délictueux sont fréquents
(vols, incendies, attentats à la pudeur, délits sexuels).
Le comportement sexuel peut se manifester de façon
inhabituelle, en désaccord avec la personnalité
antérieure du sujet ; il fait des propositions aux
personnes familières. Parfois il cherche les enfants,
essaie de faire sur eux des attouchements (en général
sans violence). L'exhibitionnisme est fréquent.
Les actes sont stéréotypés (attitudes et gestes sans
signification actuelle, répétés inlassablement, reproduits
avec fixité : stéréotypies de grattage, du balancement,
de rotation.
Altération des conduites instinctuelles : insomnie avec
inversion du rythme nycthéméral, anorexie, refus
d'aliments ou boulimie, troubles sphinctériens
(incontinence urinaire et/ou fécale).
Altération des conduites sociales : insertion
professionnelle réduite, désinhibition éthique avec
passages à l'acte divers, parfois graves (hétéro-
agressivité, vol, incendie, attentat à la pudeur, délits
sexuels). On peut également constater la fréquence d'une
grossièreté inhabituelle, une coquetterie déplacée, une
désinhibition sexuelle (sans retenue, ni pudeur). Les
délits sexuels (souvent des attouchements mais parfois
viol ou inceste) sont tardifs sauf en cas d'antécédents
prémorbides de passages à l'acte.
Troubles de la pensée : un appauvrissement de la pensée
avec lenteur de l'idéation (bradypsychie), une pensée
diffluente caractérisée par des associations verbales par
assonances, le patient ne termine pas sa phrase, perd le
fil de son discours puis revient aux mêmes choses ;
cette adhésivité de la pensée, c'est-à-dire la difficulté à
passer d'une idée à l'autre aboutit à une persévération
verbale caractérisée par la répétition d'un mot ou d'un
groupe de mots. Il existe une difficulté à manier la
pensée abstraite : en l'absence d'une pensée abstraite, le
patient prend les mots dans leur signification concrète.
Des idées délirantes peuvent être associées.
Troubles du langage : le langage spontané est pauvre,
monotone, souvent mal articulé, difficilement
compréhensible avec manque de mots et parfois un
authentique mutisme (absence de parole, en rapport
avec une cause psychique et sans lésion de
l'appareil vocal et du système nerveux). Les réponses
sont brèves, souvent inexactes. Les modalités
d'expression langagière pathologique sont
principalement :
Persévération : répétition d'un mot, déjà évoqué, à la
place des mots adéquats que le patient ne peut trouver.
Parfois il est seulement incapable de passer d'une idée à
une autre. Perdu dans les détails, il n'arrive pas à choisir
les événements importants pour raconter un récit.
- Radotage : le sujet raconte toujours les mêmes
anecdotes dont l'entourage finit par connaître par
cœur les termes et les intonations.
Écholalie : répétition involontaire, automatique,
immédiate et dénuée de sens des derniers mots ou
phrases entendues par le patient.
Palilalie : répétition irrésistible d'un mot, d'une phrase ou
d'une syllabe. Plusieurs fois de suite avec souvent
accélération du débit verbal et troubles de l'articulation,
chuchotement voire aphonie. L'ensemble de ces
troubles rend le langage incohérent. Le langage est
aussi perturbé dans sa compréhension. Seuls les ordres
simples peuvent être exécutés.
Incompréhension orale : elle est absolue dans les cas
évolués.
Syndrome délirant : le mécanisme du délire peut être
hallucinatoire (particulièrement hallucinations visuelles
ou auditives non verbales).
Dans le cadre d'un syndrome mélancolique : idées
d'incurabilité, d'indignité, de ruine et de dénuement.
Délire de persécution : le sujet est méfiant, il voit des
attaques dans les événements les plus insignifiants.
Quelquefois, il croit entendre pendant la nuit les pas ou
les chuchotements de voleurs ou d'assassins, il en
retrouve même les traces le lendemain. Il est
persuadé que la nourriture a dû être empoisonnée.
Il écrit au procureur de la République, porte plainte et
demande des analyses pour rechercher des toxiques
dans les aliments, démé• nage pour fuir ses voisins,
multiplie les verrous, etc.
Délire de préjudice : le patient blâme la conduite de sa
famille, de ses voisins, du personnel médical et des
actes du gouvernement, parle avec volubilité sur un ton
élevé, écrit aux journaux, aux autorités pour se plaindre
(graphorrhée : lettres interminables adressées à toutes
les connaissances).
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