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Trouble de personnalité 64h

SEMIOLOGIE PSYCHIATRIQUE
Cours S4

DEFINITIONS
1- La sémiologie :
- Sémiologie du grec « séméion », le signe, et logos, étude.
- Sémiologie : Science ou étude des signes.
- Signes : observations cliniques, « objective »
- Symptômes : expériences décrites par le patient, « subjective »
- Syndromes : groupe de signes ou de symptômes formant un ensemble reconnaissable
2- La psychiatrie :
- Psychiatrie provient du grec psyché = âme ou esprit, et iatros qui signifie médecine
(littéralement médecine de l'âme).
- Psychiatrie : spécialité médicale qui intéresse les maladies mentales : du diagnostic au
traitement, mais aussi la prévention.

3- La sémiologie psychiatrique :

- Sémiologie psychiatrique : Branche de la sémiologie médicale. Elle étudie les signes,


symptômes et syndromes observés au cours des troubles mentaux.

4- La maladie ou trouble mentale :

- Affection qui perturbe la pensée, les sentiments ou les comportements de façon à causer une
souffrance psychique du patient et ou de son entourage.
- Elle fait partie du champ d'étude et pratique de la psychiatrie, de la psychopathologie et de la
psychologie clinique.

5- La santé mentale :
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- Santé selon OMS: « est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste
pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité». La santé mentale est de ce fait, une
composante essentielle de la santé.
- Elle n’est pas que l’absence de troubles ou de handicaps mentaux.

- Santé mentale : état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les
tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa
communauté. Elle est ainsi, le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement
d’une communauté.
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LA SEMIOLOGIE PSYCHIATRIQUE DE L’ADULTE

PLAN
• Les troubles de la présentation et de l expression
• L’étude des fonctions intelectuelles !:
• Les troubles de la conscience ;Vigilance, Attention
• Les troubles de la conscience de soi :
• Troubles du langage
• Troubles de la mémoire
• Troubles de jugement
• Troubles de la pensée
• Les troubles de la perception
• Troubles de l’humeur et l’affect
▪ Les troubles instinctuels
▪ Les troubles du sommeil
▪ Les troubles des conduites alimentaires
▪ Les troubles des conduites sexuelles
▪ Les troubles des conduites
o Les troubles de l’insight
o Les troubles de la personnalité
o Les syndromes en psychiatrie
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Les troubles de la présentation générale :


La présentation générale est la 1ère donnée de l’entretien infirmier qui se livre à nous dés le 1er
contact avec le patient. En effet, l’étude de ses éléments : l’activité psychomotrice ; l’attitude, , la
tenue et les soins corporels, la mimique et le contact peuvent déjà orienter vers un syndrome
et/ou un trouble psychiatrique.
- Présentation :
Aspect physique Allure générale Tenue vestimentaire Coiffure, Ongles…
Le premier temps de l'examen clinique est celui de l'observation prenant en compte l'aspect
général, l'attitude, la tenue, la mimique et la façon de parler.
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Ces premiers instants donnent des indications sur l'ensemble de l'état physique et psychique dont
la valeur sémiologique est précieuse.
- L'inspection Elle porte en particulier sur :
Les malformations physiques
Les cicatrices : témoignage s d'une ou de plusieurs tentative s de suicide par phlébotomie (section
des veines) ou de traumatismes multiples (accidents, bagarres, gestes auto agressifs,
automutilations). Les signes physiques : tremblements, transpiration abondante, couleur des
téguments (pâleur ou couleur violacée), signes de traumatismes (bleus, hématomes, plaies...),
traces d'injections ou de brûlures, inégalité des pupilles, mydriase ou myosis uni- ou bilatéral.
La démarche Elle peut être normale ou lente, hésitante, bizarre, assurée, titubante.
- La tenue vestimentaire
Tenue négligée : vêtements sales, avec débris alimentaires révélant une incurie générale avec
absence de soins corporels (syndrome démentiel, syndrome confusionnel, syndrome dissociatif,
syndrome maniaque). Il arrive que le malade s'habille à l'envers (syndrome maniaque , syndrome
dissociatif, syndrome démentiel).
Excentricité vestimentaire : couleur vive des vêtements, maquillage exagéré, inadaptation à l'âge
ou au sexe (travestisme), décorations fantaisistes avec ornement de bijoux, port d'objets religieux
(croix, bague, chapelets...), d'objets inusités (amulettes, blindage) ou de médailles, parfois
vêtements ridicules et baroques. Cette extravagance vestimentaire, souvent accompagnée d'un
arrangement spécial de la coiffure et de la barbe (parfois haussée d'ornements), se rencontre
principalement chez certains patients délirants ou maniaques.
Tenues correctes et recherchées avec surpropreté (certains troubles de la personnalité de type
paranoïaque ou obsessionnel) et présentation hyperconventionnelle.
Tenues déchirées, déchiquetées, fréquentes dans les états d'agitation extrême (confusion mentale,
fureur maniaque).
La nudité : en rapport avec la désinhibition instinctivo-affective (syndrome maniaque),
- L'hygiène
Incurie, absence de soins corporels, odeurs en rapport avec l'incurie, mauvaise haleine, denture
abîmée.
La physionomie Il s'agit de l'ensemble des expressions du visage
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L'expression mimique porte sur les attitudes et mouvements du visage ; l'action mimique
concerne les attitudes et mouvements du corps (notamment les membres supérieurs et la tête).

La mimique
Troubles de l'expression mimique :
• Hypermimie : exagération de l'expression mimique traduite par : - soit une mobilité excessive
des traits du visage, une augmentation de la durée des expressions ou une production des
expressions sous l'influence des causes les plus légères avec diffusion de la mimique aux bras ou
au tronc ; - soit une fixité anormale de l'expression, avec concentration de la mimique (exemple
dans la mélancolie).
• Hypomimie : (diminution de l'expression mimique. Les mouvements des traits du visage sont
plus faibles, plus lents et moins durables.
• Amimie : suppression de l'expression physionomique. On distingue deux variétés : - asthénique
: résolution des traits du visage qui ne représentent plus aucune expression ; - hyperesthésique :
caractérisée par des contractions musculaires donnant un aspect fixe et invariable.
• Paramimie : dans certains cas il existe une dissociation entre l'état psychique et la mimique ;
l'expression physionomique est paradoxale (grimaces bizarres relevant du syndrome dissociatif,
air joyeux du patient mélancolique...).
Troubles de l'action mimique :
• Hypersémie ou action mimique exagérée.
• Hyposémie ou action mimique diminuée .
• Asémie : disparition complète de la gesticulation entraînant une immobilité avec ou sans
raideur.
• Parasémie : certains patients délirants traduisent leurs idées délirantes par des gestes bizarre s
dont la signification toute personnelle échappe à l'entourage. Stéréotypies gestuelles :
• Attitudes, tics, gestes
• Echomimies et échopraxies sont la répétition et l'imitation de la mimique et des gestes.
Reproduction des gestes de son voisin ou de son interlocuteur. Le malade répète les attitudes et
les gestes dont il est spectateur.
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• Parakinésies : mouvements anormaux qui parasitent, remplacent ou caricaturent les


mouvements normaux. Il s'agit le plus souvent de stéréotypies de grattage, de balancement, de
rotation, de frottement de la tête contre le mur (jusqu'à de graves lésions crâniennes).
Stéréotypies akinétiques ou d'attitude : adoption répétitive d'attitudes indéfiniment conservées
comme une station sur la pointe des pieds, la tête renversée en arrière,
Le maniérisme Se traduit par un ensemble de manifestations motrices (expressions mimiques,
gestes, attitudes) donnant l'impression d'un comportement artificiel, emprunté , théâtral
Le contact
De nombreuses modalités sémiologiques permettent de distinguer plusieurs types de contact
relationnel en fonction du caractère adapté à la situation, coopérant ou réticent, calme ou agressif,
présent, absent ou distrait, etc. Les cas les plus fréquents et caractéristiques sont :
❖ Syntonie : participation spontanée à l'ambiance, avec fusion affective, le contact s'établit
facilement, le comportement du patient pendant l'entretien est adapté à la situation. Il n'y a ni
réticence ni familiarité excessive. Le contact syntone est un contact en accord avec
l'ambiance.
❖ Hypersyntonie : il s'agit d'une familiarité excessive du contact. Le patient réagit de façon
excessive à l'ambiance. Elle peut entraîner un ludisme « Ludisme : dans la manie (le patient
se montre joueur : il se moque de l'observateur, pratique des calembours inadaptés, entre
dans une relation de jeu). » où le patient s'exprime avec prolixité, multipliant les taquineries.
familiarité excessive au cours de la manie Coopératif, actif, aisance dans l’expression avec
familiarité excessive ou ludisme comme dans la manie (joueur, il se moque, calembours
inadaptés)

❖ Indifférence : l'indifférence est la perte de la tendance à s'intéresser à l'entourage et à soi-


même. Le patient, quasi mutique , ne répond à aucune sollicitation verbale, donnant une
impression de froideur. Le contact est très difficile à établir. Parfois le patient paraît absent,
ne prêtant aucune attention à ce qui se passe autour de lui, semble être ailleurs. La
conversation est difficile et pauvre, limitée à quelques paroles banales.
❖ Opposant (mutisme ou semi-mutisme) : dépressif
❖ Distant, froid, détaché, et superficiel (schizophrène) : « Bizarre, froid, et hermétique » dans
la schizophrénie. On parle aussi d'impénétrabilité, de sentiment par l'observateur de
détachement (à ne pas confondre avec l'indifférence).
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❖ Réticence pathologique : attitude de méfiance excessive qui se traduit par un refus


systématique et volontaire d'exprimer sa pensée, ses idées, d'expliquer (par exemple) les
raisons de ses propres difficultés. Il s'agit le plus souvent d'un silence volontaire Passif,
attitude du sujet qui refuse le contact, l'évite manifestement, refuse de parler, etc. Cela peut
masquer un délire sous-jacent, tenu secret, ou bien entrer dans le cadre d'une démence. La
réticence prolixe est une logorrhée permettant au patient de ne pas aborder le sujet qu'il veut
éviter. - Réservé ; Réticence pathologique et méfiance : sujet qui refuse le contact, l'évite
manifestement (Psychose)
❖ Familiarité :
❖ Discordance : perception globale par l'examinateur de « discordances », de bizarreries, entre
l'habitus général, le discours, la pensée, les mimiques, les attitudes du patient.
Voir schizophrénie.

❖ "la belle indifférence" : expression de la psychiatrie classique pour qualifier le contact dans
l'hystérie de conversion où le symptôme est présenté avec un faux détachement.

❖ Contact dissocié (voir chapitre : Syndrome dissociatif) : discordance de la mimique ; le


patient éclate de rire en racontant une histoire triste, en exprimant ses idées suicidaires ou
encore quand on lui apprend une mauvaise nouvelle. Parfois les rires sont immotivés, sans
aucune raison apparente. Il prend un air sérieux pour dire des banalités
❖ Contact érotisé ou attitudes de séduction

L’étude de l’activité psychomotrice :


Elle est un des aspects les plus immédiats et directement observable par lesquels s’expriment les
perturbations de la pensée. Son interprétation se fond sur l’analyse de l’ensemble des données de
l’entretien. Son évaluation doit être quantitative et qualitative.
a- L’étude quantitative :
a-1 Augmentation :
- L’hyperactivité : est l’augmentation des conduites motrices et des comportements complexes, qui
peut être coordonnée et efficace. (Exemple : Sujet normal, hypomanie, manie, l’enfant hyperactif).
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- L’agitation : est une expression motrice désordonnée et plus ou moins explosive qui réalise des
actes hors d’un plan élaboré. le niveau d’hyperactivité motrice est important, et les comportements
se succèdent sans coordination et sans efficacité. Les conduites agressives sont fréquentes
(Exemple : Schizophrénie, manie, psychopathie).
- La fureur : une agitation extrême avec colère et agressivité incontrôlée, destructive et parfois
meurtrière (Exemple : manie coléreuse, épilepsie).
a-1 Diminution :
- Le ralentissement psychomoteur : l’activité motrice est diminuée. Les gestes et la marche sont
lents. Les expressions mimiques sont pauvres. La parole est rare, lente et hésitante (Syndrome
dépressif (mélancolie), schizophrénie déficitaire).
- La catatonie : elle comporte 2 types de troubles, le négativisme moteur et la passivité.
* Le négativisme moteur exprime une opposition aux sollicitations extérieures ; le patient reste figé
dans une attitude de raideur, opposant un refus total à toute tentative de mobilisation corporelle. Il est
amimique, indifférent, refuse l’alimentation et la main tendue.

* Le syndrome de passivité comporte également une absence d’initiative motrice, mais associée à
une obéissance « automatique » aux injonctions de l’entourage qui peut aller jusqu’à la répétition
immédiate des actes (échopraxie) et des mimiques (échomimie) de l’interlocuteur.
- La catalepsie : désigne une inertie motrice avec une « flexibilité cireuse » des muscles des
membres, que caractérise une hypertonie plastique, le patient gardant les positions spontanées ou
imposées sans prendre l’initiative d’une position de repos (maintien des attitudes : signe de l’oreiller)
(Exemple : Schizophrénie, états confusionnels toxiques ou infectieux).
- La stupeur : toute l’activité motrice est suspendue ; le malade est figé, totalement immobile,
mutique, ne réagissant à aucune des stimulations extérieures. (Exemple : Mélancolie, catatonie,
confusion mentale).
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b- Etude qualitative :
Ce sont des symptômes moteurs qui peuvent se voir en dehors d’une modification quantitative de
l’activité psychomotrice de base.
- Les tics : des mouvements anormaux, involontaires mais conscients, brusques, brefs et
spasmodiques. (maladie neurologique Gill De la Tourette).
- Les comportements rituels : une large gamme de conduites qui peut être banale ou complexe,
répétitive et envahissante comme dans le trouble obsessionnel compulsif : Rituel de lavage, de
vérification, de comptage.

- L’impulsion : le besoin impérieux et brutal de réaliser un acte délictueux, agressif et absurde


(Exemple : psychopathie, suicide, alcoolisme).

- Les stéréotypies : mouvements répétitifs, sans but adapté, souvent bizarres et toujours
identiques à eux-mêmes (balancements du corps, hochement de la tête). (Exemple :
schizophrénie, personnalité hystérique).

1- L’étude des activités psychiques de base :


Les activités psychiques de base sont constituées de la conscience, la vigilance, l’attention et la
mémoire.
la conscience :
La conscience est constituée par la capacité d’orientation dans le temps (temporelle) et dans
l’espace (spatiale), la vigilance et l’attention.
Les troubles du champ de la conscience (ou troubles de la vigilance proprement
dite):
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La vigilance est une présence attentive au monde. La vigilance est un état du système
nerveux permettant à l'organisme de s'adapter et d'échanger avec le milieu. Les
variations du niveau de vigilance peuvent s'observer selon tous les degrés entre la
perte de vigilance que constitue le sommeil et l'hypervigilance que constitue un état
d'alerte ou d'excitation. L'examen de la vigilance procède par l'étude de l'orientation
temporo-spatiale, de la concentration ou l'attention, la mémoire de fixation,
l'organisation de la pensée (dans sa logique et sa rigueur), l'activité imaginative.

Les troubles de la vigilance :


La vigilance comprend la capacité de percevoir les informations ambiantes, de reconnaître le lieu ou
on se trouve, les personnes de l’entourage ; de se nommer et de se présenter.
- Troubles quantitatifs
■ Hypervigilance : augmentation de la vigilance, parfois stérile (avec baisse de la performance
intellectuelle), souvent accompagnée d'une excitation psychomotrice. Peut être normal e (état
d'alerte en cas de danger ou de menace) ou pathologique, comme dans le syndrome maniaque .
■ Hypovigilance : diminution de la vigilance. Selon la profondeur de la baisse de la vigilance, on
distingue :
- Obtusion : somnolence, lenteur de l'idéation, difficultés de compréhension et de préciser ses
idées. Parfois, présence d'une légère désorientation temporo-spatiale ;
- hébétude : diminution de la performance intellectuelle caractérisée par un étonnement et une
perplexité. Le patient paraît absent, complètement détaché de son environnement ;
- - obnubilation : marqué e par un engourdissement psychique avec difficultés de la
compréhension et distractibilité ;
■ Confusion mentale : confusion (voir Syndrome confusionnel) : baisse importante de la vigilance,
souvent fluctuante dans la journée (plus accentuée le soir ou à l'obscurité), avec désorientation
temporospatiale nette, difficultés de la synthèse mentale (troubles du jugement, du raisonnement, de
l'attention), amnésie de fixation et onirisme (non constant) marqué par une activité hallucinatoire
particulièrement visuelle, extrêmement angoissante, entraînant des troubles du comportement chez le
patient. baisse importante de la vigilance qui est fluctuante selon les moments de la journée avec
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désorientation temporo-spatiale, trouble du jugement et du raisonnement, trouble de l’attention,


amnésie de fixation (antérograde), l’onirisme possible.
Troubles qualitatifs
:■ L’onirisme ou l’état oniroïde : comme un rêve qui fait irruption dans la conscience. C’est une
sorte de rêve éveillé auquel le sujet adhère et peut être dangereux (délire en acte) le sujet agit en
fonction de son contenu onirique souvent associé à une désorientation spatio-temporelle.
(État confuso-onirique du delirium tremens : complication aigue de sevrage à l’alcool.
• Onirisme ou délire de rêve : constitué par l'apparition à l'état de veille d'une succession d'image s
presque exclusivement visuelles et d'associations fortuites d'idées, comme dans le rêve. Le délire est
caractérisé par une activité hallucinatoire particulièrement visuelle. L'adhésion au délire est totale, la
charge affective massive avec des réactions comportementales parfois graves (rêve agi et vécu).
L'intensité du délire évolue par vagues successives. Au degré le plus faible il est exclusivement
nocturne, cesse au lever et réapparaît le soir ou dans l'obscurité. A un degré plus marqué il cesse le
matin mais réapparaît dès que le patient ferme les yeux. Au degré le plus élevé le délire persiste toute
la journée.

■ Coma : perte totale de la conscience avec absence totale ou partielle de la réactivité aux
stimulations douloureuses.
Dans la plupart des pathologies mentales (sauf ceux secondaires aux intoxications aux drogues),
l’état de conscience est préservé
Si trouble de conscience, pensé au syndrome confusionnel et adresser au service des urgences.
■ L’état crépusculaire : est proche de la confusion mentale dont il partage l’obnubilation, mais
qui laisse possible la conservation d’une activité relativement cohérente et coordonnée. S’il existe
une activité hallucinatoire ou onirique, elle est en partie consciente et critiquée.
État crépusculaire : il s'agit d'un état proche du rêve avec rétrécissement du champ de la conscience,
sentiment de déréalisation et de dépersonnalisation (métamorphose des objets et des personnages) et
diminution de la synthèse mentale. Cet état est marqué par une suspension des activités habituelles
avec conservation des activités relativement coordonnées mais automatiques, entraînant des troubles
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du comportement parfois graves (fugues, vols, actes de délinquance, crimes), vécus avec une
angoisse importante laissant une amnésie lacunaire de l'accès oniroïde.

Elle peut entrainer des comportements pathologiques (fugue, agression) à caractère automatique
l’état crépusculaire est en règle générale transitoire et suivi d’une amnésie partielle ou totale.
(Troubles métaboliques cérébraux, grands traumatismes émotionnels, certaines épilepsies).
■ Les états seconds : il s’agit d’une « méconnaissance » sélective et d’un « rétrécissement du
champ de la conscience », qui ne prend pas en compte une partie du comportement du sujet. En effet,
ce dernier peut se livrer à des actes très précisément coordonnés, mais qui lui paraissent étrangers et
en rupture avec sa personnalité habituelle. Ces états sont labiles, sensibles à la suggestion et suivis
d’une amnésie elle-même superficielle. (Exemple : Hystérie). c'est un état de perte de la conscience
pendant lequel le sujet est cependant capable d'accomplir de façon automatique des actes parfois
compliqués. L'accès débute et cesse brusquement. Le patient abandonne tout à coup ce qu'il fait. Il se
trouve plus tard dans un endroit éloigné de son point de départ, ne se rappelant pas comment s'est
effectué ce déplacement. Pendant l'accès, le sujet fait tout de façon automatique sans être remarqué :
il traverse des rues, évite les voitures, va à l'hôtel ou au restaurant.

Les troubles de l’attention :


On peut avoir un bon état de conscience mais de mauvaises facultés attentionnelles.
Le rôle principal de l'attention est de fixer l'esprit sur des objets déterminés et de lutter contre
l'émergence et l'envahissement de pensées involontaires qui se manifestent dès que faiblit l'attention.
L'attention se manifeste sous deux formes : l'attention spontanée et l'attention réfléchie ou volontaire.
La première consiste dans une simple fixation spontanée des phénomènes, la seconde utilise les
associations d'idées, dirige le cours des représentations, permettant ainsi à chacune de se maintenir
logiquement dans le champ de la conscience.
Sur le plan quantitatif, on décrit trois degrés d'attention
Hyperprosexie : augmentation et polarisation de l'attention sur un sujet précis avec
souvent une diminution dans d'autres domaines. (Anxiété)
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Hypoprosexie : incapacité de se fixer sur quelque chose, diminution de l'attention


avec distractibilité. Se traduit cliniquement par des difficultés de concentration.
Aprosexie : perte de l'attention avec distractibilité extrême : (trouble de l’attention
sélective) : extrême distraction : fréquente dans la schizophrénie.et impossibilité
de se concentrer de façon durable. (Etats psychotiques) ;

b- Les troubles de la conscience de soi :


La conscience de soi peut être perturbée dans tous les troubles de la vigilance et de l’attention qui ont
été évoqués ci-dessus, de même que dans les troubles perceptifs.
Nous n’envisagerons ici que les troubles spécifiques de la conscience de soi corporel et
psychologique.
b-1 Les troubles du schéma corporel :
- L’illusion du membre fantôme : perception par les amputés de la présence des mouvements du
membre amputé.
- L’hémiasomatognosie, ou perte de la conscience d’un hémicorps, observé dans les lésions de
l’hémisphère mineur ;

b-2 Les altérations de l’image du corps des états délirants :


des troubles délirants
b-3 La dépersonnalisation :
C’est l’impression de modification corporelle et de transformation de la personnalité. Le sujet perd le
sentiment de familiarité avec son corps, il le perçoit changé, inhabituel, et étrange.

Il a également l’impression de ne plus être lui-même, il doute de son identité, ne se reconnaît plus, ne
sait plus si ses pensées sont à lui. La dépersonnalisation s’accompagne souvent de déréalisation
(Exemple : Crise d’angoisse, épisodes aigus de la schizophrénie : signe du miroir).
La dépersonnalisation : trouble de la conscience de soi qui se caractérise par le sentiment de ne plus
être soi-même.
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L’hypocondrie : estimation péjorative de son intégrité physique ou de l’état de santé de son corps.
La dysmorphophobie : préoccupation morbide concernant l’apparence corporelle. Appréciation
fausse et péjorative de l’image d’une partie ou de l’ensemble de son corps.
Le vécu dissociatif : perte de l’unité du Moi, qui est scindé, disloqué, morcelé.

Troubles du langage
Le langage permet la représentation et la communication des idées et concepts grâce à un système
conventionnel de signes oraux ou graphiques. Il diffère de la parole qui est l'expression de la pensée
par la production des sons constitutifs du langage parlé .

Nous n'étudions pas ici les troubles du langage liés à des troubles neurologiques, comme par
exemple, les aphasies. Le langage peut être perturbé dans sa dynamique ou bien dans son contenu.
Ces troubles peuvent concerner :

• La dynamique : modifications de la voix, logorrhée, verbigeration, mutisme , , bégaiement,


palilalie.
• La syntaxe : l'agrammatisme .
• La sémantique : les paralogismes, néologismes.
Les modifications de la voix :
• Élevée, intense, rauque , éraillée avec vocifération (syndrome maniaque).
• Faiblement émise, voilée, monotone (syndrome dépressif)-
• Aphonie : privation de la voix (conduite d'inhibition, syndrome de conversion).
• Affaiblie, traînante, indistincte (syndrome démentiel ; syndrome confusionnel).
• Chuchotée , basse, mais non affaiblie (méfiance, persécution parfois en rapport avec un syndrome
délirant).

Les modifications du débit verbal :


➢ Tachyphémie : accélération du rythme verbal prenant la forme d'une précipitation plus ou
moins bredouillante de la parole. Il s'agit donc à la fois d'un trouble du débit verbal et d'un
trouble de l'articulation.
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➢ Logorrhée : flux de parole continu, rapide, incoercible et parfois improductif, avec possible
bredouillement. Le patient parle sans trêve, intarissable, infatigable, il poursuit les
interlocuteurs lassés.
➢ Bradyphémie : lenteur du rythme verbal
➢ Ralentissement du discours qu'on observe dans la dépression
➢ Mutisme : il s'agit d'une absence de langage sans cause organique à cela. La signification est
variable :
➢ conversion hystérique, opposition chez un patient sous l'effet d'un délire, grande anxiété,
repli autistique au cours de la schizophrénie, simulation... ; Inhibition de la faculté de
communication avec autrui par la parole, avec conservation de l'intégrité organique des
centres du langage et de l'appareil vocal, ce qui permet de le différencier de la mutité. Dans
ce dernier cas l'impossibilité du langage du fait de lésions organiques peut se décrire sous
deux formes, en particulier chez l'enfant : l'audi-mutité (sans surdité) et la surdi-mutité (avec
surdité).

Suspension du discours :
• Barrages : trouble du cours de la pensée caractéristique du syndrome dissociatif. Ruptures brusques
du discours, souvent au milieu d'une phrase. Le sujet reprend après quelques secondes, sur le même
sujet ou sur un sujet totalement différent.
• Fading mental : autre trouble du cours de la pensée, caractéristique du syndrome dissociatif.
Rupture progressive du discours caractérisée par une diminution du rythme et de l'intensité de la
parole, de façon progressive, et suivie d'une reprise du rythme normal sur un thème identique ou sur
toute autre idée.

Les productions supplémentaires du langage :


•Stéréotypies verbales : répétition de mots et/ou de phrases hors de propos et sans signification
actuelle,
•Écholalie : répétition involontaire, immédiat e et dénuée de sens des derniers mots entendus par le
malade .
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•Palilalie : répétition itérative et involontaire de mots, de syllabes ou de phrases courtes, avec


accélération du rythme et tendance au chuchotement.
•Impulsions verbales : émission incoercible de mots souvent grossiers, obscènes, orduriers
• Persévération : répétition d'une réponse qui était adaptée à une question antérieure en
réponse aux questions qui suivent au cours d'un même entretien.

Troubles sémantiques :
• Lapsus : c'est la déformation involontaire d'un mot. Pour la psychanalyse, le lapsus traduit
l'émergence d'un désir inconscient, mais il n'a pas de signification pathologique. Exemple de lapsus
par Jospin lors de l'université d'été 2006 du PS : "Je ne vous ai pas
accompagnés...euh....abandonnés."

souvent associée à une écholalie au cours de laquelle le patient répète les mots de son interlocuteur
(schizophrénie, démence). • Paralogisme : utilisation des mots habituels dans un sens personnel avec
une signification nouvelle.
•Néologisme : fabrication et emploi d'un mot nouveau inexistant. Certains mots sont usuels mais
défigurés ou détournés de leur sens habituel.
• Glossolalie : Langage nouveau, incompréhensible, propre au malade ;
➢ Schizophasie : Langage totalement hermétique et incohérent, caractéristique du syndrome
dissociatif au cours de la schizophrénie.
➢ Verbigération : répétition anarchique de mots dénués de sens, de façon incompréhensible,
rendant le langage tout à fait incohérent.

Troubles de la syntaxe
C'est principalement l'agrammatisme : la perte de la capacité de faire des phrases syntaxiquement
correctes (place des mots dans la phrase, orthographe grammatical)
Troubles de l'articulation
• Bredouillement : Expression caractérisée par une accélération du débit avec articulation
défectueuse rendant la compréhension difficile, traduisant en général un état d’hyperémotivité ;
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• Bégaiement : Trouble caractérisé par un blocage répété de l’expression sur une syllabe souvent
associé à la répétition de cette syllabe.
• Dysarthrie : Difficulté à émettre des sons intelligibles par atteinte de l’articulation suite à un
dysfonctionnement cérébral.
Troubles de l'apprentissage :
• Dyslexie : trouble spécifique de l’apprentissage de la lecture ; • Dysgraphie, dysorthographie et
dyscalculie : troubles de l’apprentissage, voisins de la dyslexie, touchant respectivement l’écriture,
l’orthographe et le calcul
• Dysgraphie : difficulté dans l'apprentissage de l'écriture. Dysorthographie : difficulté dans la
manière d'écrire correctement un mot.

Les troubles de la mémoire :


La mémoire est la fonction psychique qui permet d’enregistrer, de conserver et d’évoquer les
informations et les expériences du passé et de les confronter aux données de la situation présente. La
mémoire permet l'ordonnancement du comportement intellectuel d'un individu en fonction d'une
expérience antérieurement vécue. Elle est le fait de mémoriser, de conserver et de remémore r des
informations. De nombreux processus cognitifs permettent ces différentes étapes : processus
d'intégration, d'engrammation (mémoriser), processus de stockage (conserver), processus de
remémoration (restituer).

Les troubles de la mémoire :


L'amnésie est une difficulté, voire une impossibilité pour un sujet d'acquérir
(mémorisation), de conserver (stockage), et ou d'utiliser (rappel) des expériences ou
des événements constituant des informations. L'amnésie est dite d'évocation quand le
rappel des souvenirs antérieurement fixés est impossible ; systématique lorsqu'elle
concerne un groupe d'idées ; localisée ou lacunaire lorsqu'elle se rapporte à une
période de temps donnée ; quand elle porte sur des faits fragmentaires très localisés.
De nombreuses formes cliniques d'amnésies peuvent être distinguées :
1 Les amnésies
❖ l’amnésie de fixation :
Trouble de personnalité 64h

Incapacité d’intégrer de nouvelles informations alors que les informations anciennes sont conservées.
C’est l’amnésie antérograde. Amnésie antérograde (de fixation) : incapacité à fixer de nouveaux
souvenirs avec conservation des informations anciennes. A partir d'une certaine date (la survenue des
troubles mnésiques), aucun souvenir ou aucune information ne peut plus se fixer.

❖ l’amnésie d’évocation :
Incapacité de remémorer une information qui a été normalement fixée. C’est l’amnésie rétrograde.
Amnésie rétrograde (d'évocation) : impossibilité de restituer un souvenir qui a été normalement fixé.
Le malade ne peut plus faire un récit de son passé.

❖ l’amnésie de conservation :
Elle d écrit l’effacement définitif de souvenirs normalement fixés.

❖ l’amnésie antéro-rétrograde :
Elle porte à la fois sur la fixation et l’évocation.
❖ l’amnésie lacunaire :
Elle porte sur une période précise nettement délimitée dans le temps. oubli portant sur une portion
limité e du passé.
❖ Les amnésies transitoires :
- Lors des confusions mentales (encéphalopathie toxique ou métabolique, crise comitiale
généralisée).
Après la fin de celles-ci, les troubles de l’évocation disparaissent en quelques semaines, mais il peut
persister une lacune totale ou partielle de la période du traitement.
❖ les amnésies électives :
Elles témoignent du caractère actif et signifiant de l’oubli.
Ces amnésies peuvent porter sur toute une période de la vie du sujet, sur un événement marquant, sur
les relations avec une personne déterminée. Leur caractère sélectif est très caractéristique du
refoulement destiné à préserver le sujet des émotions insupportables. Amnésie élective : porte sur un
secteur particulier des souvenirs. Elle peut être simple : oubli d'un nom, de titres de romans ou de
films, d'un numéro de téléphone, etc. Elle peut être complexe : concernant les souvenirs liés à une
Trouble de personnalité 64h

période déterminée, caractérisée par un trou dans le récit du passé. Il existe des formes particulières :
amnésie de l'enfance

Les autres troubles de la mémoire :


-2 les paramnésies :
✓ L’ecmnésie, consiste en l’irruption dans la conscience du sujet de souvenirs du passé
ressentis et revécus comme présents, appartenant à l’expérience actuelle. Elle peut avoir le
caractère d’une reviviscence actuelle d’un défilé panoramique du passé (hystérie, confusion
mentale) Ecmnésie ou hallucination du passé : réminiscence intense d'une situation passée
avec les propos et les gestes correspondants. Les souvenirs anciens sont convertis en
expérience vécue. Le passé est vécu comme présent
✓ L’illusion du déjà vu ou déjà vécu qualifie une impression ressentie par le sujet d’avoir déjà
vu en scène qui se déroule devant lui, déjà éprouvé les mêmes sentiments, déjà vécu la même
situation. Ces phénomènes, qui ne sont pas toujours pathologiques, s’observent dans certains
états d’anxiété, de schizophrénie ou états oniroïdes et l’épilepsie temporale. Négation des
souvenirs et illusion du jamais vu : la négation des souvenirs est le négativisme mnésique. Le
sujet nie l'existence d'un souvenir
✓ Fausses reconnaissances : identification erronée de personnes ou de lieux. Le patient croit
avoir été déjà en présence de telle situation, de telle personne (déjà vu ou déjà vécu) ou
n'avoir jamais été en présence d'eux (jamais vu). Le patient identifie la personne qu'il voit
avec des êtres déjà connus familiers ou non, chers ou détestés. Les faux reconnus sont
souvent identifiés à des personnages fréquentés dans la jeunesse et incorporés comme des
acteurs supposés du délire.
✓ Fabulation : création de récits imaginaires et fantaisistes riches avec des détails très
circonstanciés, mobiles et changeants d'un jour à l'autre et compensateurs du déficit
mnésique.
Les hypermnésies :
On utilise parfois ce terme pour qualifier une exaltation des évocations de souvenirs qui accompagne
l’accélération des processus de pensée dans les états d’excitation.
Trouble de personnalité 64h

Ce trouble s’observe également chez des sujets présentant un développement exceptionnel des
capacités mnésiques, en discordance avec une intelligence très moyenne, voire avec une authentique
oligophrénie.

La fonction mnésique hypertrophiée est alors généralement sélective, limitée aux nombres, aux dates,
aux mots, entretenue par des exercices mécaniques et répétitifs mentales dans les autres domaines.
Ces hypermnésies ne doivent pas être confondues avec celles qui existent au contraire dans un
contexte d’intelligence brillante ou de personnalités pathologiques (obsessionnelles ou
paranoïaques).
Les troubles du raisonnement
Ils se traduisent par des illogismes, c’est à dire par des inférences (déductions ou inductions)
logiquement incorrectes.
Ces troubles du raisonnement peuvent apparaître dans le discours ou l’argumentation du patient.
On peut également les « tester » en proposant au patient des petits raisonnements logiques.
On peut observer de tels troubles du raisonnement chez des schizophrènes dont la pensée est
désorganisée (dissociée), mais aussi et plus typiquement dans les démences, ces troubles du
raisonnement traduisant alors l’altération des facultés intellectuelle
- Le rationalisme morbide : caractérise un type de pensée pathologique typiquement schizophrénique.
Il s’agit d’un pseudo-raisonnement abstrait, complexe, dont on ne comprend ni le point de départ ni
l’aboutissement, qui est totalement détaché de toute préoccupation concrète et de la réalité.
Les troubles du raisonnement entraînent toujours des troubles du jugement, mais l’inverse n’est pas
vrai.
Les troubles du jugement
Le jugement c’est qualité générale et complexe de l’activité intellectuelle. Il conditionne l’adaptation
aux réalités et les orientations de la vie du sujet, tout en restant relativement dépendant de la vie
affective. Le jugement est la capacité d'affirmer des rapports, d'évaluer des résultats, de discerner le
vrai du faux, la justesse de l'erreur.
- le rationalisme morbide = raisonnements pousse?s jusqu'a@ l’absurde
(raisonnements en boucles, schizophrénie, fonctionnement paranoïde, morbide =
maladif = raisonnement malade)
- la faussete- du jugement = erreurs de jugement de?termine?s par des
affects(occasionnés par des débordements d’affects, on les rencontre bcp ds la
paranoïa)
Trouble de personnalité 64h

- l'interpre-tation (saisir le sens) = attribution de significations errone?es (signe


pathologique

- Illogisme : Le syndrome démentiel : comporte constamment une altération du jugement,


marquée par des erreurs logiques, une perte de l’autocritique et par des comportements
incohérents ou incongrus.
- L incohérence
- Les interprétations délirantes et la pensée paralogique (c’est la fausseté du jugement
caractéristique de la pensée paranoïaque).
- Les distorsions du jugement Concernent principalement les syndromes délirants. Les distorsions
du jugement qui peuvent relever d'une perturbation du discernement d'un fait réel (idée délirante)
ou d'une importance démesurée attribuée à ce fait (idée prévalante). Elles peuvent aussi
correspondre aux altérations de la pensée dissociée (voir Syndrome dissociatif), aux mécanismes
délirants (voir Syndrome délirant), aux troubles de la conscience et de la vigilance comme dans
le syndrome confusionnel. Rationalisme morbide :
- • Jugement conservé dans ses aspects dynamique s et ses possibilités discriminatives mais il
reste flou et abstrait. Il s'observe dans la pensée dissociée caractéristique du syndrome dissociatif
et se traduit par une rationalisation systématique, froide et pseudologique associée au désintérêt
et à l'inaffectivité. Fausseté du jugement :
- • Tendance à tout interpréter dans le même sens, en rapport avec une conviction prévalante et
caractéristique de la pensée paralogique. Ce trouble du jugement infléchit le raisonnement et
s'exprime par un discours démonstratif, ordonné, cohérent et rigoureux mais fondé sur des
postulats inexacts.
Trouble de personnalité 64h

Les troubles de la pensée :


La pensée est une activité psychique consciente qui se définit comme un enchainement d’idées,
d’images mentales et d’associations, dirigé vers des conclusions ou des jugements correspondant au
consensus de la majorité des individus quant à la notion de « réalité ». La pensée est l'ensemble des
opérations intellectuelles qui permettent de comprendre les objets et leurs relations et d'accéder à la
connaissance du monde .
La pensée peut être perturbée dans son développement, son déroulement (le cours de la pensée) ou
son contenu. Le contenu de la pensée est un flux permanent et indifférencié d'idées, de sensations, de
souvenirs, d'images, d'émotions qui peuvent à tout moment s'ordonner, se préciser, se cristalliser, se
synthétiser et se présentifier puis se verbaliser intérieurement ou à haute voix. Des troubles affectifs
ou cognitifs peuvent altérer les contenus idéiques.

Les troubles du cours de la pensée :

Dans son cours :


a- Tachypsychie :
- Est une accélération du rythme de la pensée. Elle se traduit par une pensée rapide, ou se succèdent
sans cesse les souvenirs, les détails du présent, et parfois les productions imaginaires. En général.
- La fuite des idées, est un éparpillement de la pensée, qui vole d’un détail à l’autre, multiplie les
digressions et change sans cesse de thème.

Les associations d’une idée à une autre se font sans logique, soit par assonance entre les mots, par
contiguïté ou par ressemblance approximative (Manie, intoxication par les psychostimulants).
b- Bradypsychie :
C’est un ralentissement du rythme de la pensée. Celle-ci est lente, laborieuse ; le sujet parait faire un
effort important pour répondre aux questions, il est hésitant, peu intéressé et donne une impression de
pauvreté intellectuelle.
- les associations des idées sont rares et pauvres.
- Le monoïdéisme traduit l’adhérence de la pensée à un thème unique, sans cesse énoncé, de
culpabilité ou d’incurabilité (mélancolie).
Trouble de personnalité 64h

Dans sa continuité :

• Barrage : interruption brutale du discours du sujet au cours d'une phrase. Le discours reprend au
bout de quelques instants sur le même sujet ou sur un autre. Le sujet ne peut dire ce qui s'est
passé en lui pendant l'intervalle de temps, il y a eu un "blanc", un "vide" de la pensée. Ce
symptôme est assez caractéristique de la schizophrénie
• Fading mental, c'est un équivalent a minima du barrage : la pensée s'englue pendant quelques
instants
• Prolixité circumlocutoire : difficulté à orienter la pensée vers un but précis avec retour au sujet
initial après de multiples détails
• Pensée tangentielle : perte du fil du discours, le patient suit des idées qui lui viennent de
stimulations externes ou internes
• Pensée diffluente : la pensée se disperse de façon anarchique, sans logique apparente, renvoyant
ainsi à l'hermétisme de la pensée dans la schizophrénie
• Fuite des idées : enchaînement rapide, encore contrôlé ou déjà incontrôlable par le patient dans
la manie
• Dissociation du cours et du contenu de la pensée : cette expression rejoint les notions
d'hermétisme, d'ambivalence psychotique, de discordance constituant un syndrome clinique
majeur de la schizophrénie dans la littérature française. Elle est à distinguer catégoriquement des
« troubles dissociatifs » de la littérature psychiatrique
• Inhibition intellectuelle : diminution de la vigueur mental e à l'origine d'un déficit de la
productivité des représentations (idées, souvenirs). Possibles intervalles d'improductivité totale.
Effort nécessaire mais souvent infructueux ou insuffisant pour penser. Démarrage lent et
réponses lentes (voir Conduite s d'inhibition).
• • Viscosité mentale : ralentissement du débit idéique, du rythme des associations idéiques, de
l'expression, de la réponse adéquate à une question.
• • Persévération mentale : exagération de la rémanence qui maintient normalement une idée dans
le champ de la conscience. Elle se traduit par un défaut de fluidité idéique : impossibilité
d'abandonner rapidement une idée pour une autre. Cette adhésivité peut s'intensifier jusqu' à la
viscosité mentale. La persévération est l'inverse de la fuite des idées.
• américaine (DSM) qui renvoient aux troubles anxieux.
Dans son contenu :

• Phobie : la phobie est la crainte irraisonnée d'un objet extérieur ou d'une situation sans danger
objectif (objet ou situation phobogène). Cette crainte est jugée absurde par le patient. La
confrontation à l'objet ou à la situation redoutée provoque une angoisse intense. Le sujet
développe des conduites d'évitement pour éviter la confrontation, ou bien alors il s'aide d'objets
ou d'attitudes contraphobiques. On distingue les phobies simples, la phobie sociale (au cours de
laquelle c'est une situation sociale qui est redoutée) et l'agoraphobie qui est une phobie liée à
l'espace. Dans la phobie, l'angoisse disparaît en l'absence d'exposition à l'objet phobogène.
Trouble de personnalité 64h

• Obsession : l'obsession est une idée ou un sentiment qui s'impose à la conscience du sujet qui le
ressent comme contraignant mais absurde, fait des efforts pour le chasser, mais n'y parvient pas.
En général, des compulsions se développent. On rencontre des obsessions principalement au
cours de la névrose obsessionnelle ou trouble obsessionnel compulsif. Il existe trois types
d'obsessions :
o obsessions idéatives : ce sont des idées qui s'imposent au sujet, sous forme de doutes, de
scrupules qui entraînent des ruminations incessantes ;
o obsessions phobiques : il s'agit alors de craintes obsédantes (par exemple : peur d'être
attaqué, peur d'avoir un cancer, etc.) ;
o obsessions impulsives (ou phobies d'impulsion) : il s'agit de la crainte de commettre un acte
délictueux ou dangereux (crainte d'agresser quelqu'un, de blasphémer dans une église, etc.).
Nota Bene : les obsessions phobiques et les phobies d'impulsion sont donc des obsessions et pas des
phobies.

• Idée délirante : idée en opposition avec la réalité entraînant l'adhésion du sujet. On rencontre des
idées délirantes au cours des psychoses, de la mélancolie, de la manie. Des épisodes quasi
délirants peuvent se rencontrer au cours d'états modifiés de conscience.
• pensée magique : forme de pensée qui s'attribue le pouvoir de réaliser ou d'empêcher des
évènements, sans support matériel.
• idées de référence conviction que certains éléments de l'environnement (télévision, journaux)
envoient des signes destinés au patient.
• L imagination

Les distorsions de la pensée

- Pensée déréelle ou déréistique : élaboration mentale en contradiction avec la réalité


commune ; pensée faite d'abstractions formelles sans support objectif ; les données
subjectives et imaginaires prévalent sur les données objectives.
- Pensée autistique : enfermement dans une pensée intérieur e déréelle aux dépens de la
réalité extérieure
- . Pensée magique : mode de pensée libérée des références logiques, fondée sur la toute-
puissance du désir, ne tenant pas compte de l'expérience commune . La réalisation du
désir est mise sur le compte de forces supérieures intuitivement ou explicitement admises.
Commun e chez l'enfant, elle est caractéristique de la mentalité superstitieuse et se
manifeste dans certaines pathologies mentales par des rites, des pratiques ou des idées
délirantes.
- Pensée syncrétique : mode d'appréhension globale et indifférenciée du monde extérieur et
de son propre corps. Au cours du développement normal de l'enfant, la pensée
syncrétique précède la perception et la pensée logique de l'adulte. Ce mode de pensée
s'observe dans le syndrome dissociatif.
- Digression de la pensée : interruption de la direction normale des associations idéiques
par une idée parasite puis retour à l'idée initiale. La pensée intercalée est souvent
inattendue, paradoxale. Les séries d'associations parasites peuvent se poursuivre et
provoque r un égarement de la pensée.
Trouble de personnalité 64h

- Proximité sémiologique avec le syndrome de Ganser caractérisé par des réponses à côté
et des réponses absurdes (voir Troubles de l'imagination).
- Pensée paralogique : pensée respectant un cadre d'élaboration logique des associations
idéiques, des représentations, du jugement pour conforter ses idées prévalantes. Le
raisonnement paraît juste et logique mais le ou les postulats sont faux. Toute s les
conséquences du raisonnement, toutes les interprétations vont dans l'unique sens d'une
conviction prévalante.
- Rationalisme morbide : processus mental qui restreint et étouffe la réalité vivante et
concrète à l'aide de raisonnements abstraits, d'élaborations stériles et contraignantes,
théories, programme s et dogmatisme, ayant en commun l'inefficacité et l'inadéquation au
réel. Ce processus caractérise souvent la pensée dissociée [voir Syndrome dissociatif).
- Pensée xénopathique : pensée ressentie comme empêchée, dictée et contrôlée par une
influence extérieure.

- Troubles imaginatifs :
Les troubles de l'imagination L'imagination toujours créatrice invente des constructions
intellectuelles faisant intervenir la mémoire plus les associations d'idées. Dans ses Pensées, Pascal
définit les divers aspects de l'imagination en des termes qui motivent parfaitement leur insertion dans
un Précis de sémiologie : " C'est cette partie dominante dans l'homme , cette maîtresse d'erreur et de
fausseté, et d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours, car elle serait règle infaillible de vérité,
si elle l'était infaillible du mensonge. [...] Cette superbe puissance ennemie de la raison, qui se plaît à
la contrôler et à la dominer, pour montrer combien elle peut en toutes choses, a établi dans l'homme
une seconde nature. Elle a ses heureux, ses malheureux, ses sains, ses malades, ses riches, ses
pauvres. Elle fait croire, douter, nier la raison. Elle suspend les sens, elle les fait sentir. Elle a ses
fous et ses sages. Et rien ne nous dépite davantage que de voir qu'elle remplit ses hôtes d'une
satisfaction bien autrement pleine et entière que la raison " (Pensées, 44-82 ; 1670).
L'imagination normale est à l'origine de la production artistique et scientifique ainsi que de
nombreux aspects de la vie culturelle, spirituelle et intellectuelle. Dans le champ pathologique on
distingue une imagination diminuée, une perturbation hyperimaginative ou d'autres formes de
distorsion du fonctionnement imaginatif.

• Les troubles de l’imagination :


o La fabulation : production imaginaire sous forme de récit, à partir de fantasme imaginatif.
Symptôme inconscient : Production de faits imaginaires, tenus pour des souvenirs réels ;
construction d'événements fictifs et croyance à leur réalité. Désir de réaménager la réalité de
Trouble de personnalité 64h

façon plus ou moins ordonnée par rapport à la fiction choisie, dans un but de compensation, de
prestige, pour nuir e ou sous l'effet d'une impulsion habituelle.
o L’onirisme : succession d’images se présentant comme des perceptions actuelles. Rêve éveillé.
o La mythomanie : exagération de l’activité imaginative, construction d’histoire apparemment
o réelle. Mythomanie : exagération de l'activité imaginative aboutissant à la création de
constructions imaginaires exubérantes, nombreuses, intenses, donnant au sujet lui-même
l'apparence de la réalité et engageant sa conviction. Il s'agit d'une disposition habituelle chez
certains sujets, et en l'absence d'intention précise ou de but défini, à altérer la vérité, à simuler, à
mentir, à élaborer des fables.
o La pathomimie : se manifeste par une tendance pathologie plus ou moins volontaire d’avoir
recours au mensonge, ou par la simulation d’un état organique pathologique (pathomimie cutanée
Pathomimies : ce sont des tendance s pathologique s plus ou moins volontaires et conscientes au
mensonge et à la création de fables imaginaire s exprimées oralement ou par écrit ou se
manifestant par la simulation d'un état organique pathologique.

• Sémiologie du délire
o Délirer : du latin delirare, sortir du sillon.
o Le délire est une déformation subjective de la réalité, qui s’accompagne d’une conviction solide
du sujet. Il est convaincu que sa perception est la bonne. Il adhère avec plus de conviction à sa
perception qu’à la réalité extérieure. Le délire est un symptôme majeur des psychoses, il n’est pas
constitutif de la structure psychotique.
▪ L’altération du sens de la réalité
▪ Le désintérêt pour la réalité extérieure.
▪ Le syndrome délirant :Un délire est un trouble du contenu de la pensée caractérisé par la
permanence d'idées délirantes. Ces dernières sont des idées en rapport avec une réalité propre
au patient, réalité différente de la réalité commune , idées auxquelles le sujet attache une foi
absolue, non soumise à la preuve et à la démonstration, non rectifiable par le raisonnement. Le
s idées délirantes peuvent être centrées sur le même thème (exemple : délire de jalousie) ou
avec des thèmes multiples. Elles sont sous-tendues par un ou plusieurs mécanismes
(interprétation, imagination, intuition, hallucination) et peuvent s'organiser selon une logique ou
rester sans liens immédiats entre elles. La définition conventionnelle du délire n'est pas toujours
satisfaisante. Il est important sur le plan clinique et psychopathologique de distinguer le délire
dans le cadre d'une pathologie organique (origine tumorale, métabolique, iatrogène,etc.) ou une
pathologie psychiatrique (psychoses, névroses). Il faut tenir compte aussi du contexte culturel,
religieux, historique . Pa r exempl e certaines minorités religieuses ou culturelles peuvent être
considérées comme délirante s car elles ne partagent pas les même s convictions que la
majorité. A l'inverse le délire d'un patient peut être considéré comme une pensée normale car
acceptable sur le plan culturel par la société.


• L’analyse sémiologique du délire :
o Le début : brutalement (bouffée délirante : « coups de tonnerre dans un ciel serein ») ou
progressivement (insidieux).
Trouble de personnalité 64h

o La durée et l’évolution : épisode délirant aigu ou chronique (incidence différente sur la vie du
sujet, sur les traitements, sur l’activité sociale, …).

• Les mécanismes du délire


• : processus par lesquels se construit le délire, mode de production des idées délirantes.
o L’interprétation délirante : le sujet attribue à un fait réel une signification nouvelle centrée sur
lui-même et contribuant ainsi à modifier le réseau de significations de l’ensemble des
phénomènes ou évènements perçus. Jugement faux sur une perception exacte. Donner un sens
personnel au réel, auquel on croit, on adhère.
o L’intuition délirante : le sujet admet comme réel une idée ou un fantasme qui lui traverse l’esprit,
sans aucune critique possible.
o L’illusion délirante : perception déformée d’objet réel, à base sensorielle.
o L’imagination délirante : production irréelle, affabulatoire, fantastique, tout est inventé.
o Les hallucinations : perceptions sans objet, aucun stimulus extérieur. Mais même intensité que si
c’était réel.
▪ Les hallucinations psychosensorielles : exprimées par le malade comme perçues par ses organes
sensoriels.
▪ Auditives : voix, ordres, bruits, … Il en parle mais nous on entend rien.
▪ Visuelles : de toutes sortes.
▪ Tactiles : concerne essentiellement l’épiderme (décharge électrique, brûlures, piqûres, …).
▪ Olfactives et gustatives : odeurs nauséabondes (putréfaction, cadavre, excréments, …), goût
désagréable, …
▪ Cénesthésiques ou corporelles : sensations de transformation corporelle touchant tout ou
partie du corps.
▪ Kinesthésiques ou motrices : mouvements forcés imposés au patient, concerne souvent
l’appareil phonatoire.
▪ Les hallucinations psychiques : perceptions sans objet, en l’absence de caractère sensoriel,
produites par la pensée.
▪ Auditives : voix intérieure autre que Moi.
▪ Visuelles : flash qui s’impose, sans utilisation de l’organe de perception visuel.
▪ Automatisme mentale : perte du contrôle de la pensée. Le sujet se dit influencé par des forces
étrangères extérieures. Automatisme du cours de la pensée (la pensée suit son propre cours et
ne peut être maîtrisée), écho de la pensée, devinement de la pensée (le sujet est convaincu que
l’autre peut deviner, s’approprier ses pensées).
▪ Le syndrome d’influence : le patient se sent influencé, dépossédé de sa propre pensée, se sent
l’objet d’actions extérieures.

• Les thèmes, les idées :


o La persécution (délirante) : Persécution : conviction délirant e d'être en proie à un monde hostile,
l'objet d'agressions, la victime d'une machination ou de préjudices, le sujet d'allusions
malveillantes, la cible d'une surveillance ou d'une conspiration. Le s idées de persécution peuvent
être sous-tendues par tous les mécanisme s délirants : interprétatif, hallucinatoire, imaginatif ou
intuitif
o préjudice :moral ou matériel dont la personne se dit être victime. Le mécanisme est
l’interprétation délirante.
Trouble de personnalité 64h

o préjudice :moral ou matériel dont la personne se dit être victime. Le mécanisme est
l’interprétation délirante.
o La mégalomanie : idées de grandeur, surestimation de soi, projet démesuré. Tendance à la
surévaluation de soi ; idées de richesse, de puissance,
o Idées d’influence : une autre personne agit sur le sujet et lui impose un certain nombre d’idées.
o Idées mystiques : en rapport avec la religion, signes ostentatoires, …
o Idées ésotériques : en rapport avec les forces occultes, les forces du mal, pouvoirs sataniques,
pouvoirs surnaturels, pouvoirs de guérison, …
o Idées de possession : le sujet se sent obligé de dire ou de faire des actes contraires à la religion.
o Idées de revendication : filiation revendiquée. Ils reposent sur la conviction d'un préjudice subi :
o Idée d’auto-accusation : idée d’incapacité, de remord, d’indignité, de culpabilité.
o Idées de grossesse : la patiente en parle, s’habille, se tient comme si c’était vrai. Idées délirantes
en rapport avec la puerpéralité. Conviction d'avoir un ou plusieurs enfants dans le ventre, d'avoir
accouché d'enfants
o Idées de filiation : conviction d’être de descendance illustre.
o Idées de jalousie ou délire passionnel : le sujet imagine qu’il a un rivale, il développe des
comportements (espionnage), agressivité (contre l’amant, le conjoint, contre soi). Construction
délirante à partir d’un objet réel. La jalousie est un sentiment de frustration, de duperie ou
d'abandon à l'égard de l'amour et de la possession d'un être investi affectivement. Le patient
délirant imagine le rival et l'inconduite, puis pose leur réalité comme un postulat sur lequel se
fonde toute une conduite d'inquisition et de soupçons. Lorsque la jalousie est l'unique thématique
délirante, il s'agit alors d'un délire dit passionnel.
o Idées érotomaniaques : conviction d’être aimé par un être cher.
o Idées de négation d’organe :. Conviction délirante d'absence ou de mort d'un ou plusieurs organes
de son propre corps
o Idées hypochondriaques



• L’organisation du délire :
o Délire systématisé (délire paranoïaque) : cohérent, structuré, bien construit, logique ou pseudo
logique, raisonnement clair, plausible. On y trouve généralement un seul mécanisme et un thème
prévalent.
o Délire non systématisé (délire paranoïde) : floue, incohérent, illogique, incompréhensible,
hermétique, discours impénétrable, on ne peut y adhérer (contrairement au délire paranoïaque).
Délire polymorphe dans les thèmes et les mécanismes.

• L’adhésion, le vécu
• Les éventuelles conséquences du délire : voyage pathologique, passage à l’acte (tentative de
suicide), gestes hétéro ou auto-agressifs (mutilation), crises clastiques, troubles des conduites
alimentaires, démarches inopportunes.
• Les délires onirique
Trouble de personnalité 64h

Les troubles de la perception :


La perception est la fonction par laquelle l’esprit se représente les objets et prend conscience, à partir
des données sensorielles, des informations qu’il reçoit sur lui-même et sur son environnement. Elle
met en jeu les systèmes sensitivo-sensoriels, l’intégration corticale de leurs données, la vigilance et la
mémoire. La pathologie de la perception est largement dominée par les phénomènes hallucinatoires.
La perception est la synthèse des informations qui permet une prise de conscience d'un objet. Il peut
s'agir d'informations à partir des cinq sens, l'objet perçu est alors présent dans l'espace réel, il est
objectivé. Mais il peut s'agir aussi d'une représentation mentale, l'objet est imaginé, il est " perçu "
dans un espace imaginaire. La perception peut être augmentée, diminuée, abolie, faussée ou peut
concerner une réalité propre au sujet.

1. Les illusions :

Ils consistent en déformations de la perception d’un objet réel.

On distingue les illusions :

Pathologiques :

• Illusions visuelles (métarmorphosies) : déformation des objets, illusion des


mouvements, multiplication des objets (polyopie), altération de leur taille. Il
peut associer d’autres phénomènes : perte ou accentuation de la couleur,
accélération ou ralentissement du mouvement ;
• Illusions auditives : les sons sont plus graves ou plus aigus qu’ils ne devraient
l’être, plus lointains ou plus proches, modifiés dans leur timbre ou leur
rythme.

Ses phénomènes illusionnels s’observent lors de migraines ophtalmiques, de


crises épileptiques partielles, dans les syndromes confusionnels, les troubles
de vigilance.

En pathologie mentale, ils sont constants dans l’onirisme où ils se combinent


aux productions hallucinatoires dans une perturbation globale de l’expérience
sensorielle. Des métarmorphopsies sont assez fréquentes dans la schizophrénie
surtout en période invasive et s’observent aussi lors d’expériences de
déréalisation accompagnant des crises d’angoisse paroxystique ou des états de
stress aigus. Les hystériques se plaignent souvent de phénomènes à type de
polyopsie, de modifications des couleurs ou des odeurs.
Trouble de personnalité 64h

Les hallucinoses :le plus souvent d’origine organique .

L’hallucinose est reconnue comme un phénomène anormal au moment même où elle


se produit. Il y a habituellement incongruence entre l’hallucinose et les données
fournies par les autres sens mais la prégnance sensorielle est très forte. H.Ey a
proposé de substituer le terme d’eidolies hallucinosiques pour éviter la confusion avec
l’hallucinose au sens de la psychiatrie germanique (hallucinose des buveurs de
Wernicke), c’est-à-dire d’un délire très hallucinatoire.

Les hallucinoses s’observent chez les otopathes, les ophtalmopathes, les


hémianopsiques et dans les lésions corticales. Il s’agit souvent de phénomènes
paroxystiques, en rapport avec la comitialité ou parfois un accès migraineux.

Les hallucinations :

Les hallucinations se différencient des interprétations qui supposent qu’à partir de


perceptions exactes sont portés des jugements faux.On distingue les hallucinations
psychotiques des hallucinations non psychotiques.

. Les hallucinations physiologiques :


• Hallucinations hypnagogiques : surviennent chez le sujet normal à
l’endormissement, visuelles ou auditives, correspondent souvent à des
événements de la journée, s’accompagnent de sensation d’apesanteur, de chute
libre, de frottement. Elles prennent fin avec l’endormissement ou un sursaut, et
ne sont pas angoissantes.
• Hallucinations hypnopompiques : correspondent à l’intrusion du contenu du
rêve au moment du réveil, avec une période de désorientation brève, survient
lors d’expérience de privation de sommeil ou d’isolement sensoriel.
a. Les hallucinations non psychotiques : cause organique .
b. Les hallucinations psychotiques :

Elles surviennent dans un contexte délirant, non reconnue par le sujet comme émanation de sa propre
pensée, ni comme morbide. On distingue deux types :

Hallucinations psychosensorielles : objectivées par l’un des 5 sens, caractérisés par leur spatialité et
leur sensorialité, associées à la conviction de leur réalité objective.

Hallucinations psychiques : caractérisées par l’absence de sensorialité, l’absence de spatialité, et


une représentation mentale exclusive.

Hallucinations psychosensorielles

Hallucinations auditives :
Trouble de personnalité 64h

Elémentaires : sons simples ; murmures indistincts, souffle, eau qui coule, sifflement, mots
isolés, nom ou prénom du patient, insultes, mots grossiers …

Complexes : bruits de moteurs, de machine, de sirène d’alerte, mélodies, musiques


instrumentales, voix déformées ou claires, uniques ou multiples, nettement localisées dans
l’espace, des conversations, parfois à type d’ordres dictés.

Contenu : en rapport avec la thématique délirante.

Hallucinations visuelles :

Simples : lumière, halos colorés, lignes, flashs

Complexes : vision de personnages, d’animaux, de paysages, de scènes, Héautoscopie


(vision de soi même).

L’image hallucinatoire peut être de position variable dans le champ visuel, il peut s’agir de
déformations spatiales des objets concernant leur taille, nombre, distance, ou leur position.

Hallucinations olfactives et gustatives : rares

Rarement agréables ( encens, parfums), souvent nauséabondes: odeur ou gout de putréfaction,


de cadavre, d’excréments, de gaz. Parfois odeurs ou gout indéfinissables.

Localisation de l’hallucination : perçues comme provenant de l’extérieur, ou émanant de lui-


même (gout de putréfaction dans le délire de transformation corporelle).

Ce type d’hallucinations est plus fréquemment d’origine organique.

Hallucinations tactiles :peuvent être

Superficielles : sensations de froid, de chaud, de brulure, picotement, paresthésies, prurit.

Sous-épidermiques : Zoopathies cutanéo-muqueuses : sensations de piqures, de


démangeaisons ou de mouvements attribués à l’infestation par des parasites (insectes ou
animaux) situées en sus et sous épidermique.

Hallucinations cénesthésiques :

Générales : sentiment de n’être plus soi même, Ex : sentiment d’être changé en animal,
sensation d’être possédé ou dématérialisé. Les hallucinations cénesthésiques (corporelles)
Générales : trouble de la conscience de soi caractérisé par le sentiment de n'être plus soi-
même. La perception de soi est faussée {voir Dépersonnalisation). Exemples : sensation
d'être changé en animal (zoopathie), sensation d'être possédé ou dématérialisé.
Trouble de personnalité 64h

Partielles :

Localisées à un organe ou un viscère (intéroceptives) : sensation de présence d’animaux dans les


viscères, disparition d’organes ou leur remplacement par des objets inertes ( pierres, terre..), organes
morts ( cœur arrêté, intestin bouché) .Ex : sensation de serpent à la place du cerveau.

Sexuelles, génitales : fréquentes, sensations de pénétration anale ou vaginale, d’orgasmes hallucinés,


souvent vécu angoissant lié à la thématique (viols à distance, castration).

Hallucinations kinesthésiques :

Sensations de mouvements imposés : impulsions motrices, le patient subit des pressions, des
tractions, des mouvements automatiques.

Sensations d’articulations verbales forcées, ex : on parle à ma place.

Secondaire au syndrome d’influence qui est la résultante de multiples phénomènes parasites et


imposés qui sont vécus par le sujet comme émanant d’une action extérieur.

Hallucinations intrapsychiques :

Perception sans objet, caractérisées par l’absence de caractère sensoriel, à la différence des
hallucinations psychosensorielles qui impliquent un ou plusieurs organes sensoriels. Ce sont des
représentations mentales (perceptions à l’intérieur de sa tète de voix ou d’images), des idées qui
s’imposent à la pensée, liées à la conviction d’un pouvoir extérieur sur la pensée. On distingue :

Pseudo-hallucinations visuelles : images mentales, rêveries, visions intérieures, scènes imaginaires


intenses.

Hallucinations psychiques verbales : le patient reçoit par sa pensée des voix étrangères aux organes
de sens, des conversations. Ces voix peuvent répéter sa pensée, sa lecture, commenter ses actes.

Automatisme mentale de Clerambault :

C’est un syndrome hallucinatoire, caractérisé par une conviction délirante d’être influencé par une
force extérieur qui contrôle sa pensée, ses actes et ses perceptions.

l’automatisme mental : Décrit par Clérambault, comporte une série de phénomènes psychiques :
idées, perceptions, souvenirs, productions de mots ou de gestes qui s’imposent à la conscience du
sujet, malgré lui et de façon presque mécanique. Il comporte :
Trouble de personnalité 64h

- des sensations parasites qui correspondent à des hallucinations de tout type mais surtout
auditives ;
- des automatismes moteurs et idéiques, tels que des énonciations et des jeux verbaux et un
dévidement incoercibles de la pensée ;
- des phénomènes d’écho de la pensée et des actes, ou le sujet a l’impression que ses actes, ses
pensées et ses intentions sont énoncés, devancés, répétés en écho ou commentés par des voix
intérieures indépendantes de lui.

Les troubles de l’affectivité


L’étude de l’état émotionnel :
Les émotions représentent l’ensemble des phénomènes affectifs qui caractérisent les réactions à
une situation donnée. Elles ont une composante psychologique (affects) et somatique (végétative)
L’affect est défini comme la tonalité du sentiment (agréable ou désagréable) qui accompagne une
idée.

Les troubles de l’état émotionnel :


a- L’expression générale des émotions :

- L’hyperémotivité le patient est sujet à des réactions émotionnelles exagérées (états de stress post-
traumatique, état maniaque, syndrome démentiel).
- Anémotivité ou absence d'expression émotionnelle : se traduit par une pauvreté des expressions
avec émoussement affectif, froideur du contact, indifférence aux événements aboutissant à une
totale inexpressivité ;La froideur, l’émoussement affectif du dément, la contention des émotions
de l’obsessionnel, ou encore chez le patient déprimé.
- Parathymie : L’inadéquation de l’émotivité : décalage entre l’affect exprimé et le contenu du
discours, cela est caractéristique dans la discordance du schizophrène. : consiste en des réactions
émotionnelles paradoxales résultant d'un manque d'harmonie entre les affects exprimés et le contexte
du discours. Le patient raconte un événement triste avec un grand sourire ou un événement heureux
avec tristesse.

- La labilité émotionnelle est fréquente et consiste en un passage très rapide et brutal d’un état
émotionnel à un autre (du calme aux pleurs puis au rire ou à l’agressivité par exemple).
Trouble de personnalité 64h

- La peur est une émotion de base qui comprend une composante neurovégétative (sueurs,
tremblements, accélération du rythme cardiaque…), motrice (sidération puis évitement),
psychique (éprouvé désagréable, malaise plus ou moins intense) en réponse à un danger
extérieur. Elle devient pathologique quand elle est disproportionnée au danger et/ou trop
prolongée.

• L'anxiété est le versant psychique de la peur caractérisé par un malaise diffus, une appréhension
d’un danger à venir, un sentiment d’insécurité. L'anxiété peut-être flottante, continue, on parle
alors d'anxiété généralisée, ou bien évoluer sous la forme de crises d'angoisse répétées (attaques
de panique) comme dans le trouble panique. Ces deux entités correspondent à ce que les
freudiens nomment névrose d'angoisse.
• La colère est une réaction émotionnelle paroxystique face à une menace ou une frustration,
caractérisée par une agitation verbale et motrice associée à des manifestations neurovégétatives.
• L'ambivalence est soit un sentiment d'hésitation entre « le pour et le contre », souvent présent
chez certaines personnalités de type névrotique, soit la coexistence simultanée de sentiments
contraires que l'on rencontre dans la schizophrénie.
• La méfiance, voire l'hostilité, témoignent souvent du vécu persécutif d'un patient délirant.

L’humeur, dénommée également « thymie », a été définie pas J. Delay : « une disposition
affective de base, qui donne à chacun de nos états d’âme une tonalité agréable ou désagréable ;
oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur »
Le trouble de l’humeur devient pathologique lorsqu’il constitue une réponse univoque à des
situations variables, ou lorsqu’il est d’une intensité disproportionnée.

Les troubles de l’humeur :


a- Humeur dépressive :
Elle comporte une tonalité affective de tristesse constante, d’une intensité qui peut aller de la
morosité à la douleur morale la plus profonde.
Elle s’accompagne d’une vision pessimiste de l’avenir, d’une représentation péjorative du présent et
du passé, de regrets et de remords, d’un sentiment d’incapacité et de dévalorisation de soi, d’un
désintérêt global et d’un désir de mort.
b- Humeur expansive :
L’affect de base est l’euphorie, sentiment de bien être et de satisfaction qui peut atteindre un niveau
d’élation et d’extase.
Trouble de personnalité 64h

L’humeur est souvent mobile passant rapidement de l’euphorie à l’ironie, à la colère et parfois
l’agressivité (manie, prise d’alcool).

c- Indifférence affective :

• Indifférence thymique ou athymie Absence de tout affect. Le patient n'éprouve ni joie ni


tristesse. Il peut comprendre les événements extérieurs mais il n'en est en rien ému. Son contact
est pauvre, la mimique est inexpressive, ses mouvements sont rares, l'humeur est atone.
• D Humeur mixte : coexistence d'éléments expansifs et dépressifs ; ces états sont à haut risque
suicidaire.

Les troubles des conduites instinctuels:


Les troubles du sommeil
Le sommeil :
Le sommeil est un phénomène actif, aussi bien par le déroulement de ses différents stades que par
l’activité psychique très particulière qui a lieu pendant cette suspension rythmique de la conscience
vigilé. Il est très fréquemment perturbé au cours des troubles mentaux.

A Les insomnies :
- L’insomnie d’endormissement, les réveils nocturnes accompagnés ou non de rêves angoissants.
Elle est fréquente dans l’anxiété et la dépression.
- L’insomnie matinale : avec réveil précoce, caractéristique des dépressions sévères. Elle est par
contre assez banale chez les sujets âgés.

• l’insomnie totale : est exceptionnelle elle peut s’observer au cours de la manie, la confusion
mentale, les délires, ou les sevrages d’alcool ou d’hypnotiques.
• Agrypnie : perte totale prolongée du sommeil.

a- Les hypersomnies :

L'hypersomnie est l'augmentation de la durée du sommeil.


- L’hypersomnie chez les sujets anxieux et dépressifs pour qui le sommeil constitue un refuge.
- Les hypersomnies paroxystiques :
Trouble de personnalité 64h

• narcolepsie : ou besoin impérieux de dormir, survenant par accès brutaux et brefs (15 à
30 minutes) qui s’associent à des accès de cataplexie, des hallucinations hypnagogiques
et des troubles du sommeil.
C Parasomnies Terreur nocturne La terreur nocturne : survient pendant la première moitié de la
nuit, se manifeste sous forme de grandes agitations et de cris perçants.
• La somniloquie : quand la personne parle en dormant.

• Somnambulisme
• le bruxisme : Le bruxisme : quand la personne grince des dents en dormant. un serrement dentaire
sans mouvement latéral. il s'agit de grincements de dents avec micromouvements latéraux de la
mâchoire. Il est fréquent et physiologique durant l'enfance, où son rôle est l'usure des dents de lait ;
le bruxisme d'éveil : le sujet bruxe pendant ses heures d'éveil mais généralement il arrive à se
contrôler,
• Paralysie du sommeil
• Cauchemar
• Conduites agressives durant le sommeil : les hypnologues décrivent des phénomènes agressifs
identifiés au cours du sommeil, pouvant conduire à des actes médicolégaux.
D Trouble du rythme circadien[
- La désorganisation du rythme circadien, avec somnolence diurne et insomnie nocturne est
fréquente dans les démences et dépression.
Le plus souvent d’origine psychogène, ils peuvent révéler une pathologie organique ou être un des
symptômes d’une affection générale ou neurologique. La pathologie du sommeil fait partie
intégrante de la pathologie psychiatrique.
E les autres anomalies du sommeil :

- le mentisme : défilement rapide d’idées ou d’images mentales incontrôlables. Il est généralement


secondaire à un état de fatigue, de tension ou d’anxiété réactionnelle banale.
- les phénomènes hypnagogiques : surviennent entre l’éveil et le sommeil, comportent des
phénomènes sensoriels (audition d’un bruit, d’une vision d’une lumière), moteurs (sursaut
musculaire) ou psychosensoriels (illusions et fausses hallucinations, généralement visuelles
Les troubles des conduites alimentaires :
a- Les conduites de restriction alimentaire :
a-1 l’anorexie :
Trouble de personnalité 64h

Elle se définit par la diminution ou la perte de l’appétit. Elle peut être volontaire ou non, entrainer
une perte de poids plus ou moins importante et être renforcée par des vomissements volontaires.
Elle peut s’observer dans :
- l’anorexie mentale : ou la restriction alimentaire et l’amaigrissement s’accompagnent d’une
aménorrhée, d’un maintien des activités intellectuelles et sociales et de difficultés à accepter une
image corporelles et un statut sexuel féminin.

a-2 le refus alimentaire :


C’est une restriction sans perte de l’appétit, qui s’observe dans un contexte délirant (idées de
culpabilité, de persécution) et ou dépressif.
b- les excès alimentaires :
- La boulimie : elle se caractérise souvent mais inconstamment par une sensation de faim intense,
souvent vécue dans l’angoisse et amène le sujet à absorber rapidement une grande quantité de
nourriture, sans faire le choix alimentaire et souvent en se cachant.

Elle se voit dans


- la manie, la schizophrénie, les déments, les arriérés, les anxieux, les déprimés et l’anorexie
mentale.
- La gloutonnerie : avidité :rapidité à manger excessivement et avec rapidité. Le sujet (souvent
arriéré
- L’hyperphagie : c’est l’absorption excessive de nourriture qui entraine une prise de poids. Elle
est souvent en rapport avec des difficultés affectives, une immaturité ou tendance dépressive ;
mais elle peut exister en dehors de tout contexte psychopathologique.
- La potomanie : c’est le besoin impérieux permanent et difficilement contrôlable d’ingérer de
grandes quantités de liquides, de l’eau le plus souvent. Elle se rencontre en dehors du diabète
insipide, chez les personnalités histrioniques et psychopathiques.
- Sitiophobie : refus alimentaire (ou de certains aliments), généralement dans le cadre d'une
pathologie délirante sous-jacente (par exemple par crainte d'être empoisonné)
-
Trouble de personnalité 64h

- La dipsomanie : c’est le besoin irrésistible, survenant, par accès intermittents, de boire de


grandes quantités de boissons généralement alcoolisés. Elle une des formes de l’alcoolisme
intermittent, parfois en rapport avec une dépression.
- Phagomanie : habitude de manger entre les repas sans que la faim impose cette conduite.

c- les conduites alimentaires aberrantes :


- le mérycisme : c’est une régurgitation des aliments avec rumination interminable (l’arriération
mentale). phénomène digestif assez rare survenant en général chez le très jeune enfant (entre 6
mois et 3 ans) caractérisé par le retour volontaire ou involontaire des aliments de l'estomac dans
la bouche, où ils peuvent être à nouveau mastiqués.
- Le pica : c’est l’absorption de substances non nutritives : terre, savon, chevaux.
- La coprophagie : l’absorption d’excréments, souvent associée à des conduites de barbouillage,
s’observe chez certains schizophrènes.
Les conduites sphinctériennes :
Le contrôle sphinctérien est acquis la plupart du temps au cours de la 2ème et ou la 3ème année, lorsque
la maturation fonctionnelle du système nerveux.
Les troubles sphinctériens correspondent soit à un retard dans l’acquisition de ce contrôle par
l’enfant, soit à sa perte temporaire ou définitive chez l’adulte.
a- Les troubles sphinctériens de l’enfant :
- l’énurésie : c’est l’absence de contrôle de l’émission des urines après l’âge de 3 ou 4 ans.
- l’encoprésie : c’est une incontinence fécale fonctionnelle, chez un enfant de plus de 3 ans (en
l’absence de lésion du système nerveux ou de la maladie de Hirchprung).

b- Les troubles sphinctériens des états organiques :


- l’incontinence sphinctérienne : c’est le relâchement involontaire et incontrôlable des sphincters. Il
peut accompagner de nombreux accidents cérébraux ; et la démence.
- le gâtisme : c’est une perturbation plus globale ou interviennent les troubles de la conscience, les
fluctuations émotionnelles, l’indifférence à l’environnement social et le renoncement à l’effort que
nécessite le contrôle sphinctérien.
c- Les troubles des conduites sphinctériens chez l’adulte :
Trouble de personnalité 64h

c-1 Le gâtisme psychotique :


Assez rare dans la schizophrénie catatonique. Il comporte un désintérêt complet pour l’hygiène
corporelle, un laisser aller total, des mictions et des défécations dans les vêtements ou dans le lit,
voire des activités de barbouillage et de coprophagie.
c-2 Les rétentions aigues d’urine :
Elles peuvent s’observer dans les états de stupeur, mélancolique ou catatonique. Elles sont souvent
supportées sans douleur apparente, voire avec indifférence.

Les conduites sexuelles :


a- Les troubles de la fonction sexuelle :
a-1 Chez l’homme comme chez la femme :
L’indifférence à la sexualité et l’apragmatisme sexuel avec absence de désir et de plaisir peuvent
s’observer dans les états dépressifs. A l’inverse les états d’excitation s’accompagnent souvent d’une
hyperactivité sexuelle.
a-2 Chez l’homme :
- le trouble de l’érection peut être partiel ou totale. Elle réalise une érection insuffisante pour aboutir
à la pénétration et à un coït normal. Elle est le plus souvent psychogène et dans ce cas les érections
matinales spontanées sont généralement conservées.
- l’éjaculation précoce est caractérisée par une éjaculation survenant dans les toutes 1ères minutes du
rapport sexuel, voire avant la pénétration, et surtout plus tôt que ne le souhaite le sujet.
- le retard ou l’absence d’éjaculation (anorgasmie masculine). Elle peut être causée ou renforcée par
un facteur organique ou la prise de médicaments psychotropes.
Anhédonie : incapacité à éprouver le plaisir qui accompagne normalement l'éjaculation.

a-3 Chez la femme :


- l’anorgasmie
- la dyspareunie se caractérise par l’existence de douleurs survenant lors de la pénétration et au
cours du coït
- le vaginisme est une contraction douloureuse des muscles pelviens empêchant parfois le coït.
Trouble de personnalité 64h

b- Les paraphilies ou déviations sexuelles :


Remplacent le terme de perversions, on décrit ainsi :
b-1 les déviations du choix de l’objet sexuel :
- La masturbation ou onanisme : banale et non pathologique. Elle ne parait pathologique que
lorsqu’elle est préféré à une activité sexuelle normale ou lorsqu’elle est compulsive ou stéréotypé.
- l’homosexualité relations sexuelles entre partenaires du même sexe. Elle n’est considérée comme
pathologique que lorsqu’elle est mal supportée par le sujet et entraînant une souffrance psychique.
- la pédophilie : caractérise l’attirance sexuelle pour les enfants.
- la gérontophilie : est l’attirance sexuelle pour les vieillards
- la zoophilie : est l’attirance sexuelle pour les animaux.
b-2 les déviations des modalités du comportement sexuel :
- le sadisme : c’est l’obtention de la satisfaction sexuelle par des souffrances physiques et des
humiliations infligées à un partenaire non consentant.
- le masochisme : est l’obtention du plaisir sexuel en se faisant infliger des souffrances physiques et
des humiliations.
- le fétichisme est caractérisé par la fixation du désir érotique sur un objet inanimé ou sur une partie
limitée du corps de la partenaire, qui seul procureur l’excitation sexuelle.
- le voyeurisme : est l’obtention du plaisir sexuel par le spectacle de la nudité d’autrui ou
l’observation de personnes en train d’avoir des rapports sexuels
- l’exhibitionnisme est l’obtention du plaisir sexuel par l’exhibition des organes génitaux, souvent
accompagnée de masturbation, devant un tiers pris au dépourvu.
- le transvestisme ou travestisme est l’utilisation de vêtements de l’autre sexe pour obtenir
l’excitation sexuelle.

Les conduites :

La violence et les passages à l’acte agressif sont plus fréquents en pathologie mentale et peuvent
s’observer dans la pathologie de la personnalité au cours de l’épilepsie, en réaction à l’angoisse dans
las états confusionnels ou sous l’influence d’une idée délirante dans les psychoses chroniques. La
principale cause facilitant l’expression de l’agressivité reste l’alcoolisme, qu’il soit aigu ou
chronique. C’est aussi dans ce contexte que sont observés bon nombre de viols et de sévices.
Trouble de personnalité 64h

L’homicide est rare chez les malades mentaux, et rien ne démontre que la dangerosité globale de
ceux-ci soit supérieure à celle de la population générale.

• Agitation : voir la section Troubles psychomoteurs


• Impulsions : voir la section Troubles psychomoteurs
• Agressivité : c’est une tendance à attaquer autrui. Elle peut se manifester de différentes façons,
tant par le regard, les paroles que les actes. Elle peut être présente dans presque toutes les
pathologies psychiatriques. Elle va de la simple manifestation d’agressivité à la fureur et
l’homicide. L’agressivité peut être dirigée contre soi-même : actes
suicidaires, automutilations (comportement de destruction ou de dégradation de son propre
corps).
• Comportement suicidaire :
o le suicide est l’acte de se donner la mort
• La fugue : c’est un comportement inhabituel et imprévu de fuite du lieu habituel de résidence.
On distingue les fugues symptômes d’une pathologie neuropsychiatrique comme la confusion
mentale, la démence ou la schizophrénie du comportement impulsif. Le patient peut garder le
souvenir de sa fugue ou non (amnésie).
• La pyromanie est une impulsion à allumer des incendies. Se rencontre dans la débilité, la
psychopathie, et l’activité délirante du schizophrène ou du paranoïaque.
• La kleptomanie est une impulsion à voler sans nécessité économique ni recherche de l’utilité
de la chose volée.

L’étude de la personnalité :
1- Définitions :

- La personnalité correspond à la permanence des pensées, des comportements et d’un style


relationnel.
- La personnalité est dite normale lorsqu’il existe un équilibre satisfaisant entre les différentes
composantes de la personnalité et dans la relation et l’interaction du sujet avec son environnement.
Cet équilibre est maintenu constamment assurant un maximum de possibilité d’action, de création,
de communication sans préjudice ni pour le sujet ni pour l’entourage.
- La notion de personnalité pathologique, aussi mal définie soit-elle, s’est imposée progressivement
pour qualifier des sujets qui, par leur manière d’être, leurs conduites et leur style relationnel étaient
significativement différents des personnalités « normales » ou habituelles, sans présenter pour autant
les symptômes d’un trouble mental caractérisé.
Trouble de personnalité 64h

2- Les personnalités pathologiques :

La personnalité désigne ce qu’il y a de stable et unique dans le fonctionnement


psychologique d’un individu : c’est la signature psychologique d’un individu. Elle
résulte de l’intégration de facteurs cognitifs et émotionnels.
Les traits de personnalité sont relativement stables dans le temps, et définissent un
fonctionnement psychologique, une perception de l’environnement et une façon de
gérer ses relations interpersonnelles.
La personnalité associe le tempérament et le caractère.
Le tempérament fait référence aux aspects biologiques, innés et stables de la personnalité.
Le caractère, qui désigne les dimensions de la personnalité déterminées par les
expériences de la vie et l’apprentissage social, est susceptible de varier au cours du
temps.
La personnalité « normale » est souple et adaptable, elle utilise des modalités de
fonctionnement variées. Elle évolue au gré des expériences de vie.
On parle de personnalité pathologique ou de trouble de la personnalité lorsque les traits
de personnalité sont particulièrement marqués, rigides, et associés à une altération du
fonctionnement social et une incapacité à s’adapter aux différentes situations de la vie.
Le trouble de personnalité constitue un facteur de vulnérabilité (cf. Item 58) à d’autres
troubles psychiatriques : troubles dépressifs, anxieux et addictifs essentiellement.
Contrairement aux autres troubles psychiatriques qui font rupture avec un
fonctionnement antérieur, l’expression du trouble de la personnalité est intégrée dans la
façon d’être du sujet et donc difficilement identifiable par celui-ci. Il s’exprime à travers
des modalités relationnelles à l’autre, des styles cognitifs et/ou une impulsivité.

Caractéristique Troubles de personnalité


principale
Personnalité
Psychotique paranoïaque
Personnalité
schizoïde
Personnalité
schizotypique
Personnalité
antisociale
Émotionnelle Personnalité
borderline
Personnalité
Trouble de personnalité 64h

histrionique
Personnalité
narcissique

Personnalité
Anxieuse
évitante
Personnalié
dépendante
Personnalité obsessionnelle-
compulsive

Les troubles de personnalité sont classés en 3 familles ou clusters : A, qui correspond aux
personnalités psychotiques ; B, qui correspond aux personnalités émotives et impulsives ;
C, qui correspond aux personnalités anxieuses. Les troubles de personnalité ne sont pas
exclusifs les uns des autres.
La prévalence des troubles de personnalité est de 10 %. Le trouble de personnalité
borderline est le plus fréquent.
Chaque trouble de personnalité prédispose à d’autres troubles psychiatriques associés
dont la prise en charge est essentielle.
* Le trouble de personnalité paranoïaque se caractérise par une méfiance généralisée et
une hypertrophie du moi.

Le trouble de personnalité schizoïde se caractérise par un repli des


différentes activités sociales et des affects pauvres.
Le trouble de personnalité schizotypique se caractérise par des compétences
sociales altérées et des distorsions cognitives.
Le trouble de personnalité antisociale se caractérise par une impulsivité, une
absence de culpabilité et une incapacité à se conformer aux normes sociales.
Le trouble de personnalité borderline (ou état-limite) se caractérise par une
instabilité de l’humeur, des relations interpersonnelles et de l’identité
associée à une impulsivité marquée.
Le trouble de personnalité histrionique se caractérise par une labilité
émotionnelle, une quête affective excessive, un théâtralisme, des attitudes de
séduction et une suggestibilité
Le trouble de personnalité narcissique se caractérise par un sens grandiose
de leur propre importance, une surestimation de leurs capacités, une volonté
de puissance et de succès illimité et un mépris d’autrui.
Le trouble de la personnalité évitante se caractérise par une inhibition
Trouble de personnalité 64h

relationnelle et sociale et une sensibilité exacerbée au jugement d’autrui.

Le trouble de la personnalité dépendante se caractérise par un besoin


excessif d’être pris en charge par autrui et une tendance à la dévalorisation.
Le trouble de la personnalité obsessionnelle se caractérise par une
méticulosité, une rigidité, un perfectionnisme et une prudence excessive.
Le traitement reposera à la fois sur celui des pathologies associées
(traitements biologiques et psychothérapiques) et sur celui de la personnalité
pathologique.

Les syndromes en psychiatrie

1 Le Syndrome Dépressif

La dépression se définit comme une tristesse pathologique sans motif et non expliquée. Le syndrome
dépressif réalise l’association clinique, à des degrés variables, les symptômes émanant des
perturbations émotionnelles, comportementales, somatiques et cognitives caractéristiques.

La forme typique est celle de l’épisode dépressif, elle se traduit par quatre grands types de
symptômes : les altérations dépressives de l’humeur et les représentations négatives, le
ralentissement psychomoteur, le désir de mort ; les idées suicidaires et les symptômes somatiques.

Sémiologie de l’accès dépressif


Humeur dépressive et Représentations négatives

1. L’humeur dépressive :

Elle s’exprime par une tristesse pathologique accompagnée parfois à l’irritabilité et l’anxiété
de façon diverse.

• La tristesse constitue la composante principale de l’humeur dépressive. Elle se


distingue de la tristesse ordinaire par sa capacité à imprégner l’ensemble de la vie
mentale et par sa permanence. Elle est sans motifs ou apparaît disproportionnée avec
les causes invoquées.
• L’irritabilité, parfois latente, mais peut aussi s’extérioriser ; elle s’exprime par une
irascibilité, des récriminations incessantes. On parle dans ce cas de l’humeur
dysphorique.
Trouble de personnalité 64h

• L’anxiété s’observe dans la presque totalité des dépressions, parfois avec des idées
d’incapacité ou d’incurabilité. Il s’agit le plus souvent d’une anxiété généralisée.
2. Les représentations négatives :

Le sujet porte sur lui-même un regard négatif émanant de sa propre pensée. Celui-ci se fonde
sur un sentiment d’impuissance à agir, d’incapacité, et se traduit par une perte de
confiance et d’estime de soi avec parfois un sentiment de culpabilité.

La vision de l’avenir est occultée par le pessimisme et la perte d’espoir.


La vision du monde est aussi déformée par la même
négativité : idées noires. Le déprimé polarise son attention sur
les seuls aspects négatifs de son environnement « tout est noir
», ce qui lui donne un sentiment d’isolement renforçant la
croyance en l’incommunicabilité de l’expérience dépressive et
en l’inefficacité de l’aide d’autrui.

L’affectivité du sujet se traduit par une anhédonie,


indifférence et instabilité.

3. Les conduites suicidaires :

Le désir de mort est fréquent et doit faire l’objet d’une


évaluation systématique. Son existence conditionne en
effet le risque suicidaire, toujours à craindre chez le
déprimé. Il est souvent l’aboutissement logique de la
vision négative que porte le déprimé sur son existence.
Le suicide peut être inaugural, survenu dans les suites
ou à la fin de la mélancolie.

L’évaluation du risque de passage à l’acte est


toujours délicate. Cependant, certaines conditions
ont une valeur péjorative :

• L’existence d’une forte intentionnalité


suicidaire dont peut témoigner la planification
du projet, tout en sachant que certains suicides
se réalisent de façon impulsive, sans
préméditation.
• L’isolement social et affectif.
• L’existence d’un profond désespoir, d’un niveau
d’anxiété et/ou d’agitation élevé, de troubles du
sommeil et de tentatives de suicides antérieures
personnelles ou familiales.

4 Le ralentissement psychomoteur
Il représente un véritable syndrome déficitaire global
d’intensité très variable selon le type clinique et la gravité de la
dépression. Ce ralentissement se constate objectivement, à
l’examen de la présentation et de l’état mental du sujet, comme
elle se traduit subjectivement par un ensemble de plaintes
caractéristiques.

1. Le ralentissement psychique :

Sur le plan cognitif : ce ralentissement se traduit par une


incapacité à penser de façon claire et efficace. On définit une
bradypsychie où la pensée est lente, laborieuse, fatigable ;
avec monoidéisme (la pensée stagne sur une idée unique). Le
déprimé se plaint fréquemment de difficultés d’attention et de
concentration qui réduisent sa capacité à lire, à soutenir
une conversation, à suivre une émission télévisée, mais aussi
de troubles mnésiques l’obligeant à de difficiles efforts de
rappel. Le temps est ralenti, ne passe pas.

Sur le plan affectif : il se traduit par un sentiment


d’indifférence ou d’anesthésie affectif ; voir même une
perte de la capacité à éprouver des sentiments d’amour, de
joie, de peur ou de colère. Un tel sentiment renforce
habituellement la souffrance subjective et parfois la
culpabilité.

Sur le plan conatif : le ralentissement se traduit par une


inhibition de la volonté, une perte de motivation, qui
contribuent à la réduction des capacités d’initiative et de
maintien des activités. Au bout du compte toute l’activité du
sujet est dégradée : hésitant, indécis, il agit moins, avec
beaucoup de difficultés à se mettre en route.

2. Le ralentissement moteur :

se traduit par une réduction des mouvements, qui sont rares,


lents et de faible amplitude. La posture du déprimé est inerte,
affaissée, son dos voûté, ses épaules tombantes. La
ponctuation du discours est réduite, l’expression mimique est
monotone. Le sujet répond aux questions avec inertie, après
un temps de latence, par des réponses courtes et parfois
inachevées.

Les conduites instinctuelles

1. Les troubles des conduites instinctuels:


a. Les troubles de sommeil sont habituels :

Insomnie le plus souvent, mais aussi parfois hypersomnie.

L’insomnie est variable :

Insomnie d’endormissement, accompagnée de tension


psychologique, de mentisme, d’agitation psychomotrice avec
détente neuromusculaire impossible, lorsque le niveau
d’anxiété est élevé (dépressions anxieuses).

Insomnie du milieu de nuit, avec réveils nocturnes et ré


endormissements difficiles.

Insomnie de fin de nuit, la plus évocatrice, avec réveils


matinaux précoces, en avance sur le rythme d’éveil habituel
du sujet.

Insomnie mixte fréquente, associant retard à


l’endormissement, réveils nocturnes et en avance matinale,
conduisant à un épuisement rapide.

L’hypersomnie est plus rare : elle se caractérise par un


sommeil nocturne excessif avec réveils tardifs et une
somnolence diurne conduisant à la multiplication des siestes,
se voit le plus souvent chez l’adolescent.
Dans tous les cas (insomnie ou hypersomnie) la qualité du
sommeil est médiocre, le sujet décrivant son sommeil comme
superficiel, agité et non réparateur.

b. Les troubles de l’appétit sont également


fréquents :

Anorexie, le plus souvent, mais aussi parfois augmentation de


l’appétit.

L’anorexie est d’intensité variable : parfois modérée,


combattue par le déprimé avec l’aide de son entourage, elle
peut aussi conduire à une perte de poids significative. Certains
cas de refus alimentaire peuvent témoigner d’une
intentionnalité suicidaire.

L’augmentation de l’appétit est plus rare : elle se traduit par


une hyperphagie ou boulimie avec prise de poids consécutive.

Le refus alimentaire peut se voir dans un cadre surtout


délirant.

2. Les troubles sexuels consistent en une diminution


de la libido, une impuissance et une frigidité..

6 Les plaintes somatiques

• Asthénie
• Troubles neurovégétatifs : sont plus fréquents lorsque le
niveau d’anxiété est élevé.
• Troubles digestifs (constipation, nausées voir diarrhée en
cas d’anxiété sévère)
• Troubles urinaires (pollakiurie anxieuse)
• Troubles cardio-vasculaires (hypotension et bradycardie,
parfois hypertension, tachycardie et bouffées vasomotrices
en cas d’anxiété associée)
• Troubles neuromusculaires
• 2 Le Syndrome Confusionnel

Introduction

Le syndrome confusionnel est un syndrome neuropsychiatrique


aigu, qui traduit l’existence d’une souffrance cérébrale,
d’étiologie organique en premier lieu. C’est une perturbation
aigue et transitoire des capacités d’éveil et d’attention
généralement réversible, d’autant plus curable que sa cause est
rapidement identifiée, d’où l’urgence de l’enquête étiologique.

C’est une urgence diagnostique et thérapeutique qui peut


mettre en jeu le pronostic vital.

La présentation

1. Les signes de retentissement physique: Epuisement,


amaigrissement, voire cachexie, déshydratation, pâleur.
2. Incurie: Négligence des soins corporels et de l’habillement
parfois dénudement
3. Faciès: figé, sans expressions ni réaction aux sollicitations
extérieures, regard flou lointain avec rareté du clignement des
yeux, le visage donne l’impression d’hébétude et d’égarement.
4. Contact: difficile et parfois absent. Il ne répond pas ou peu aux
questions, les réponses sont imprécises et parfois ne
correspondent pas aux questions. Parfois il existe de courts
moments de lucidité pendant lesquels le confus interroge son
entourage « Qu’est-ce qu’il y’a ? où suis-je ? Qui êtes vous ? »
5. Langage: pauvre, la parole est mal articulée,
chuchotée, hésitante avec augmentation du temps de
latence des réponses, des réponses à coté. Au maximum
un mutisme.
6. Comportement: L’activité motrice est variable, on
trouve une agitation importante désordonnée alternant
avec des états stuporeux. On peut trouver des
impulsions inattendues, violences, réaction de fuite.

Les signes psychiques

1. Un trouble de la conscience: Une baisse de la


vigilance.

Les différents niveaux de la vigilance:

Obnubilation: le patient exécute les ordres avec lenteur, après


des stimulations nociceptives ou auditives fortes.

Stupeur: le patient ne peut plus exécuter quasiment que les


ordres simples après stimulations importantes.

2. Une baisse des capacités d’attention (aprosexie) aux


stimuli externes, que traduisent cliniquement :

Une inattention: L’examinateur doit répéter ses questions,


insister pour obtenir la réponse souhaitée. Au pire, la
communication est nulle

Une distractibilité: L’attention se disperse sans discrimination


entre important et accessoire, interrompue par des détails
sensoriels (exemple : bruit du couloir…)

Des persévérations, par inattention : le sujet fournit une


réponse mais à la question précédente.

3. Un trouble de la mémoire:

Atteinte de la mémoire antérograde avec impossibilité de


mémoriser les événements récents
La mémoire rétrograde d’évocation est aussi altérée

Il peut en résulter des productions paramnésiques des


fabulations : le sujet cache son manque de souvenirs par des
récits imaginaires, des fausses reconnaissances, les
phénomènes de déjà vu, déjà vécu

Après la guérison il y a une persistance d’une amnésie


lacunaire.

4. Une désorientation temporo-spatiale: +++

C’est un signe caractéristique du syndrome confusionnel. La


désorientation temporal s’installe en premier, le sujet ignore la
date du jour, confond le matin et le soir, la désorientation peut
atteindre la perte complète des repères temporo-spatiaux et
socio-familiaux : Le sujet ne reconnaît plus ni les lieux, ni les
dates, ni les personnes : il se croit chez lui alors qu’il est à
l’hôpital, se lève la nuit et annonce qu’il va au travail, confond
l’infirmière avec sa femme.

5. La perplexité anxieuse:

Il s’agit de cours moments de lucidité ou le confus sort de sa


stupeur et s’inquiète de ce qui lui arrive avec grande angoisse
accompagnée d’efforts pour en sortir.

6. Les troubles de la pensée :

Une désorganisation de la pensée avec un discours décousu,


flou, imprécis. Les propos incohérents, la compréhension est
défaillante. Parfois des idées délirantes de persécution et la
conviction n’est pas totale.

7. Onirisme :

Ou délire de rêve Inconstant favorisé par la dégradation de la


conscience et par l’obscurité. Tous les mécanismes délirants
participent au délire onirique mais plus particulièrement les
hallucinations visuelles, tactiles et cénesthésiques. Les illusions
ne sont pas rares le malade prend l’oreiller pour un animal, la
porte pour une personne. Les thèmes fréquemment rencontrés
sont : les zoopsies ou vision terrifiante d’animaux répugnants
(rats, souris, serpents…) ou fantastiques difficiles à décrire
parfois, figures humaines grimaçantes, sanglantes. On peut
observer également des thèmes mystiques et érotiques. C’est
un délire désordonné non systématisé. L’adhésion au délire est
totale, le délire est vécu et agi. Il existe une charge
émotionnelle massive d’ou le risque de passage à l’acte (délire
des actes)

8. Inversion du cycle veille sommeil.

Les signes physiques

1. Le retentissement de la confusion :
a. Altération de l’état général :
• Troubles digestifs divers : anorexie,
constipation, langue saburrale.
• Troubles du sommeil constants
• Déshydratation : oligurie, fièvre, sueur,
pli cutanée
• Dénutrition si le syndrome confusionnel
dure depuis plusieurs jours.
b. Signes neurologiques non spécifiques :
céphalées, tremblements, hypertonie
musculaire, hyper réflexivité osteo-tendineuse,
parfois un relâchement sphinctérien qui est à
l’origine d’une incontinence urinaire voire
fécale.

3 Le syndrome dissociatif
La dissociation correspond à la rupture de l’unité psychique et
de l’homogénéité de la personnalité provoquant un
relâchement des processus associatifs qui permettent le
fonctionnement mental.

Ce processus aboutit à la discordance, l’incohérence avec une


impression de morcellement de la vie psychique.

Le syndrome dissociatif affecte tous les secteurs de la vie


relationnelle et mentale : intellectuelle – affectivité –
psychomotricité.

Contact dissocié

Il s’agit des caractères généraux du syndrome dissociatif, qui


sont des traits physionomiques, des impressions cliniques que
l’on rassemble souvent sous l’expression générique de «
contact psychotique » :

• Bizarreries : paroles, gestes, mimiques donnant une


impression d’étrangeté de contact.
• Hermétisme et impénétrabilité du discours et de la vie
: idées, attitudes, intentions du patient difficilement
rattachables à un sens.
• Détachement du réel : impression de retrait et de perte
de contact avec la réalité, un enfermement du patient
dans son délire.
• Ambivalence : présence simultanée d’états
psychologiques contradictoires concernant les registres
intellectuel, affectif et comportemental.

Dissociation des fonctions supérieures


Troubles des fonctions élémentaires supérieures
1. Troubles de l’attention et de la concentration :

Ces troubles peuvent se manifester par une


distractibilité, une baisse de l’attention sélective, des
difficultés d’apprentissage, un désintérêt vis-à-vis du
temps et de l’espace, mais sans troubles éminents de la
vigilance ni de désorientation temporo-spatiale.

2. Troubles de la mémoire :

Il s’agit d’un remaniement sans déficit : mémorisations


étranges, méconnaissances systématiques, faux
souvenirs.

Troubles de la pensée

Ils sont considérés comme étant fondamentaux, primaires et


remarquablement caractéristiques de la schizophrénie au point
d’avancer qu’il s’agit d’une maladie de la pensée.

1. Troubles du contenu de la pensée


• Passage du coq à l’âne ;
• Réponses à coté ;
• Enchaînement incongru des idées ;
• Adhérence au précédent mot inducteur ;
• Originalité des réponses ;
• Stéréotypies des réponses ;
• Répétition des mêmes idées ;
• Parfois le discours est hermétique et allusif.
2. Troubles de la pensée

C’est une atteinte de la dynamique de la pensée,


particulièrement :

Le barrage : de grande valeur sémiologique car il est


pathognomonique de la dissociation intellectuelle. C’est un
arrêt brusque du cours de la pensée avec reprise, après un
silence, sur le même thème ou sur un thème différent, sans
motif apparent et sans que le patient ait conscience de cette
interruption ;

Le fading : diminution progressive du rythme de la pensée,


suivie d’une reprise du rythme normal sur un thème identique
ou bien sur une autre idée ;

La persévération mentale : contamination par une idée parasite,


persistante entravant l’enchainement normal de la pensée.

Troubles du langage

Ils peuvent affecter le langage oral ou écrit, témoignant d’une


incapacité du dissocié à utiliser harmonieusement les règles du
langage et les mots. Il peut s’agir de :

• Modification du débit verbal : ralenti ou accéléré ;


• Troubles de l’intonation et du timbre de la voix :
chuchotements, voix murmurée, raucité…
• Troubles de l’articulation : bégaiement, déplacement
des différentes parties des mots, disparition de la fin des
mots…
• Stéréotypies verbales : écholalie (répétition involontaire
et immédiate du sens des derniers mots entendus par le
malade), palilalie (répétition involontaire de mots, de
syllabes ou de phrases courtes) ;
• Troubles de la sémantique : paralogisme (modification
du sens des mots), néologisme (invention de mots) ;
• Troubles de la syntaxe : agrammatisme,
paragrammatisme ;
• Verbigérations : langage incohérent où les mêmes mots
sont débités de façon incompréhensible ;
• Impulsions verbales : propos obscènes à haute voix ;
• Mutisme ou semi-mutisme : couper le contact et
satisfaire les exigences de repli sur soi-même ;
• Au maximum une schizophasie (création par le patient
d’un néolanguage incompréhensible).
Altération du système logique (illogisme)

La logique du patient est inadéquate, illogique ou pseudo-


logique. On peut retrouver :

• Pensée déréelle : élaboration mentale en contradiction


avec la réalité commune ; c´est une pensée faite
d´abstraction formelle sans support objectif.
• Pensée magique : mode de pensée libérée des
références logiques, fondée sur la toute puissance du
désir, ne tenant pas compte de l´expérience commune.
• Tendance à l’abstractionnisme systématique : serait à
l’origine d’un discours flou et pseudo-philosophique.
• Rationalisme morbide : processus intellectuel qui
restreint et étouffe la réalité vivante et concrète à l’aide
de raisonnement abstrait, d’élaborations stériles,
inefficaces et inadéquates.

Dissociation affective

C’est une dysharmonie émotionnelle, une discordance affective


pouvant s’exprimer de différentes façons :

• Emoussement affectif : diminution de l’affectivité,


diffèrent de l’abrasion de l’affectivité qui consiste en
une perte totale de l’affectivité.
• Athymhormie ou indifférence affective ou perte de
l’élan vital : retrait, désintérêt du sujet vis-à-vis de son
entourage, de ses activités, avec une froideur du
contact. On peut trouver également un négativisme,
résistance passive ou active à toute sollicitation ;
• Réactions affectives imprévisibles, paradoxales,
inadéquates : éclats de rires immotivés, variations
soudaines de l’humeur, crises de rage inexplicable.
Exemple : le malade émet avec le sourire des propos
tristes ;
• Ambivalence affective : coexistence simultanée de
deux sentiments contraires, sans perplexité de la part du
malade. Exemple : « je t’aime, je t’ai toujours détesté» ;
• Discordance idéo-affective ;
• Régression narcissique, auto-érotique (masturbation,
automutilations génitales, dénudation…) homosexuelle
et incestuelle.

Dissociation comportementale.
Bizarreries comportementales

• Conduites contradictoires, comportement ambigus,


actes drôles. Exemple : se lever de sa chaise dans la
salle d’attente et enlever une chaussure et la mettre sur
une autre chaise.
• Indifférence aux valeurs morales et sociales. Exemple :
déambuler tout nu dans la rue comme si cela était
normal ;
• Maniérisme caricatural et théâtralisme ;
• Stéréotypies:
o gestuelles : répétition du même mouvement.
Exemple : grattage, balancement de la tête.
o comportementales : écrire tous les jours la
même lettre, répéter les mêmes déambulations.
o Mimiques (ex : répéter les mimiques de
l’interlocuteur).

4 Syndrome catatonique

Il regroupe le négativisme psychomoteur, la catalepsie, les


hyperkinésies (stéréotypies, impulsions verbales ou gestuelles,)
ainsi que des troubles végétatifs et métaboliques (œdèmes,
perturbations vasomotrices, troubles des sécrétions) dans les
formes majeures.

Manifestations psychomotrices de l’ambivalence


• Aboulie : perte de l’initiative motrice à l’ origine d’une
indécision, une hésitation et une lenteur ;
• Paramimie : discordance des expressions mimiques.
Exemple : regard inquiet avec des sourires, crispations
du visage, grimaces ;
• Ataraxie akinétique : impossibilité de choisir ou de
vouloir une chose précise voire d’aller dans une
direction précise.

Impénétrabilité des motifs

• Impulsions incoercibles : actes soudains, crises


clastiques, hurlements, automutilations, suicides
étranges, crimes immotivés…
• Actes régressifs : satisfaction des désirs instinctifs
sexuels (masturbation, sadomasochisme), conduites
régressives de type anal (coprophagie, barbouillage
fécal)

Négativisme psychomoteur

1. Conduites négativistes :
2. Claustration: réclusion volontaire, retrait et isolement;
3. Clinophilie: quête permanente du lit et de la position
allongée;
4. Négativisme: résistance active du malade à tout contact,
allant du refus de la main tendue, occlusion palpébrale,
refus de s’asseoir, éternuements sans se détourner, tête
couverte aux crises clastiques, refus d’aliments et accès
de fureur;
5. Fugues;
6. Mutisme.
7. Inertie :

Catalepsie : perte de l’initiative motrice avec persistance des


mouvements imposés ou spontanés. Exemple : la main
continue de serrer la main tendue, la tête et le dos ne reposent
pas sur le plan du lit : oreiller psychique ;
Attitude catatonique : sujet immobile, regard lointain et figé,
silencieux, raide, paraissant en état d’hypnose ou de léthargie.
Restant dans la même attitude, assis, couché, le patient ne
cherche pas à s’alimenter, incontinent ou susceptible de
rétention fécale et urinaire, il faut alors le lever le coucher et
l’alimenter.

5 Syndrome délirant

Sémiologie

Sept étapes précisant les caractéristiques du syndrome délirant


:

• Début du délire,
• Thèmes délirants,
• Mécanismes,
• Degré de systématisation,
• Mode d’extension,
• Degré de conviction,
• Participation émotionnelle.

Début du délire
Modes d’entrée

• Aigu : « coup de tonnerre dans un ciel serein », délire


d’emblée exprimé, parfois précédé par des prodromes
(bizarreries comportementales, anxiété, troubles du
sommeil, tristesse, euphorie…).
• Progressif : installation en quelques jours voire
semaines, avec propos et comportements bizarres,
changement des habitudes, anxiété, perplexité,
méfiance, irritabilité, repli sur soi, accentuation de traits
de la personnalité.


Facteurs déclenchants

• Evénements importants dans la vie du sujet ou la vie


familiale : échec ou succès, rupture sentimentale, décès
d’un proche, stress émotionnel, traumatisme
psychique…
• Contexte de puerpéralité : grossesse, accouchement,
fausse couche, avortement…
• Changement de vie : déménagement, départ d’un
proche, nouvelle profession, voyage…
• Prise médicamenteuse : corticoïdes, amphétaminiques,
hormones thyroïdiennes…
• Date religieuse, date historique…
• Facteur organique : début d’une maladie somatique,
fièvre, hyperthyroïdie…

Variations dans le temps

Le délire peut varier au cours de la journée, c’est le cas de la


bouffée délirante aigue et de la confusion où on note un délire
fluctuant à recrudescence vespérale et dans le noir.

Thèmes du délire

La thématique délirante constitue l’objet du discours,


l’ensemble des idées sur lesquelles le patient porte sa
conviction délirante. Les thèmes peuvent être uniques ou
associés.

Persécution

Conviction d’être en proie à un monde hostile, objet


d’agressions, victime de préjudices, sujet d’allusions
malveillants, cible d’une surveillance ou d’une conspiration.

• Origine :
o Floue : mondes hostiles, forces célestes, gens,
pouvoir politique…
o Précise : persécuteur désigné (ex : le paranoïaque
nomme telle personne comme étant à l’origine de
son préjudice), agressivité +++, indication à
l’hospitalisation.
• Type :
• Persécution passive : traduction de la pensée à des
persécutions, patient = persécuté (ex : la paranoïa
sensitive).
• Persécution active (centripète) : traduction de
l’intention de diriger des persécutions contre autrui,
patient = persécuteur.
• Persécution méritée (centrifuge), retrouvée surtout
dans la mélancolie.
Mise en évidence :
• Persécution passive :
o Difficile : méfiance et rareté des propos, le
patient pèse ses paroles,
o Formule indirecte ex : « vous savez tout
aussi bien que moi », « ils en ont parlé à la
télévision…»
o Formule directe, certaines personnes
agissent contre lui…
• Persécution active :
o Expression des tendances à poursuivre les
autres à son tour = idées de revendication et
de vengeance.

Mégalomanie :

Tendance à la surélévation de soi ; des idées de richesse, de


puissance, de notoriété, d’avoir de multiples projets. Ce thème
est retrouvé essentiellement dans les états maniaques et dans
l’atteinte organique telle la neurosyphilis. Souvent, les thèmes
de grandeur sont intriqués à ceux de persécution "on m'en veut
car je suis génial", filiation et mystique.
Influence :

Sentiment qu’a le patient d'être agi, commandé par une force


extérieure à sa volonté; non seulement le sujet n'est pas maître
de ses actions ou de ses sentiments, mais ils lui sont imposés.
La thématique d'influence n'a pas de spécificité particulière
mais elle rentre souvent dans le cadre d'un automatisme
mental.

Mystique :

Thèmes en rapport avec les paroles des Ecritures, une mission


divine à accomplir, l’existence de forces occultes extérieures.

Damnation :

Exprimée sous formes diverses : manquer à ses devoirs,


commettre des fautes, peur de la punition divine, la crainte de
l’enfer, vécue comme châtiment des fautes commises,
s’observant surtout dans la mélancolie.

Possession diabolique :

Conviction d’être possédé par le diable, qui le persécute, le


pousse à dire ou à faire des choses contraintes à la religion.

Filiation :

Conviction délirante d’être issu d’une ascendance illustre,


souvent royale, aristocratique, divine, célébrité.

Revendication :

Conviction d’un préjudice subi :

• convaincu d’avoir été lésé; plaintes, multiples procès…


• : revendique la priorité des découvertes.
• revendication de réparation d’un préjudice corporel,
survenant après un accident de travail, accident de la
voie publique, intervention chirurgicale…
• transmet ses convictions mystiques, politiques ou
sociales; porteur d’une mission.
• conviction délirante d’être issue d’une ascendance
illustre.
• le malade accuse le médecin d’incompétence, de
préjudice dans les suites d’une intervention (délire dit «
chirurgical »), vol d’organes…

Jalousie :

Sentiment de frustration, de duperie ou d’abandon à l’égard de


l’amour et de la possession d’un être investi affectivement. Le
patient imagine le concurrent et l’inconduite, puis pose leur
réalité comme une évidence sur laquelle se pose toute une
conduite d’inquisition et de soupçons; délires paranoïaques,
délires de jalousie alcooliques et les démences.

Erotomanie :

Illusion délirante d’être aimée, généralement par un


personnage jouissant d’un prestige avec lequel le patient n’a
que des relations lointaines voire aucune. Thème rencontré
dans les délires paranoïaques.

Hypochondrie :

Conviction de transformations corporelles, de présence d’êtres


ou de corps étrangers dans son propre corps (ex : conviction de
présence de vers dans le cerveau avec passage à l’acte pour
arrêter la souffrance). Parfois, une altération vague de toutes
les fonctions organiques, une conviction d’être atteint d’une
maladie incurable, modification d’un organe…
Négation d’organes :

Conviction délirante d’absence ou de mort d’un ou plusieurs


organes de son propre corps (syndrome mélancolique,
syndrome de Cotard).

Syndrome de COTARD

Négation
Immortalité
Enormité
Damnation

ressent un vide
Idées organes : négation de parties du
délirantes de corps, organes morts, inexistants
négation ou déformés.
existence : négation de soi,
négation du monde .

Négativisme
Auto-agressivité
Idées
délirantes la mort est impossible.
d'immortalit
é
Idées
délirantes augmentation de la taille, du
d'énormité volume du corps.
conviction d'une
Idées
damnation éternelle.
délirantes de
mêm e la mort ne
damnation.
changera rien.
suicide altruiste pour sauver son
entourage
refus des
Négativisme aliments,
mutisme
automutilatio
Actes auto-
ns, suicide
agressifs

Auto-accusation :

Jugement défavorable sur sa propre personne : idées


d’incapacité, d’indignité, de culpabilité, de corruption, de
remords, de désespoir, de tromperie. On peut avoir d’autres
idées associées à l’auto-accusation : craintes de ruine,
d’accusation, de châtiment, d’emprisonnement, de supplice, de
damnation, de condamnation… è syndrome mélancolique.

Enormité :

Ces idées se manifestent principalement de 2 façons :

• Idées d’immortalité : le patient ne va pas mourir, son


corps n’est concerné ni par la vie ni par la mort è idées
pseudo-mégalomanes car ton de gémissement sans
orgueil avec idée de souffrance éternelle.
• Idées d’énormités proprement dites : associant un
caractère spatial à l’immortalité dans le temps : taille
gigantesque, immense, tête va toucher les étoiles… (Sd
de Cotard)

Erotique :

Ces idées érotiques peuvent se manifester soit dans un contexte


d’exaltation, d’excitation, de satisfaction exagérée, exprimé
avec une désinhibition comportementale, soit dans un contexte
péjoratif, notamment des idées de viol en rapport avec des
hallucinations cénesthésiques génitales. Ce thème est
essentiellement spécifique de la manie et de l’hystérie.

Fantastiques, cosmiques, féeriques, surnaturels :

Filiations imaginaires, scenario fantastique avec mise en scène


de personnages imaginaires, d’animaux et de créatures
étranges, relation avec une vie extraterrestre…

Mécanismes :

Modalités d'élaboration de la thématique délirante :


hallucinatoire, interprétatif, intuitif et imaginatif.
Hallucinations

Perception sans objet à percevoir. Elles peuvent être:

• Psychosensorielles : auditive, visuelle, olfactive,


gustative, tactile et cénesthésique.
• psychiques : le sujet ne perçoit pas les stimuli au
niveau des organes de sens mais dans sa propre pensée:
voix intérieures, transmission de pensées, paroles et
langage intérieurs.

Interprétation

Caractérisée par :

• L’attribution d’une explication erronée à une perception


exacte traduisant ainsi une distorsion du jugement,
rigide, ne s’adaptant pas au contexte de la situation et
inaccessible à la critique.
• La tendance à la reconstitution, à partir de faits exacts,
d’un scenario conforme au délire avec un point de
départ réel et un faux raisonnement.

Intuition

C’est une idée fausse admise sans vérification ni raisonnement


logique en dehors de toute donnée objective ou sensorielle.

Ex : Comment savez-vous que vous êtes le prophète? - Je le


sais, c'est comme ça, je le sens.
Imagination

C’est une fabulation ou invention où l'imagination est au


premier plan et le sujet y joue un rôle central. Elle caractérise
essentiellement les délires paraphréniques.

Prédominance d’un ou plusieurs mécanismes dans certains


types de délire :

• Délire paranoïde; polymorphisme des mécanismes et


des thèmes.
• Délire paranoïaque; essentiellement mécanisme
interprétatif.
• Délire paraphrénique; essentiellement mécanisme
imaginatif.
• Délire hallucinatoire; mécanisme hallucinatoire.

Degré de systématisation ou organisation du délire

Correspond à la cohérence et à l enchainement des idées


délirantes.

On distingue deux types :

• Délire systématisé : ordonné, plausible et


compréhensible. Ce sont des idées agencées avec une
certaine cohérence et qui peuvent entraîner l'adhésion
d'autrui. La thématique est souvent unique et le
mécanisme est souvent interprétatif.
• Délire non systématisé : mal organisé, incohérent, flou
avec un polymorphisme des thèmes et des mécanismes
et en l'absence d'enchaînement logique entre eux.

Degré de conviction ou adhésion

• Inébranlable : le délire est non accessible au


raisonnement ni aux critiques, l’adhésion est totale
entrainant parfois celle de l’entourage.
• Partielle : le patient critique son propre délire,
reconnait la réalité hallucinatoire des voix qu’il
entend…

Participation émotionnelle

Elle dépend du degré de conviction et de l’intensité du délire.


Plus la participation émotionnelle est grande, plus il faut
craindre un passage à l’acte.

Autres caractéristiques

• Congruence avec l’humeur :


o Délire congruent à l’humeur : délire dont le
thème va dans le même sens que la thymie (ex :
idée de ruine, syndrome de Cotard, délire de
persécution, de négation dans la mélancolie ;
délire de grandeur dans la manie).
o Délire non congruent à l’humeur : le thème n’a
pas de lien direct avec l’humeur triste ou
expansive.
• Symptômes ou syndromes associés : doivent être
recherchés systématiquement : troubles thymiques,
syndrome dissociatif, confusion, etc. ( éléments
d’orientation étiologique).
• Evolution : aigue, chronique (>6 mois), parfois un
enkystement du délire (délire réduit sans disparition
totale).

Les états délirants aigus regroupent :

• L'état Confusionnel ou Confuso-Onirique:associe


une baisse des capacités intellectuelles, une
désorientation temporo-spatiale, des troubles de la
mémoire et de la vigilance et parfois un délire onirique
où les hallucinations visuelles prédominent. Le délire
est labile et d'évolution imprévisible. Il est vécu de
manière si intense que le sujet peut passer à l'acte.
L'importance de ce tableau tient au fait que l'étiologie
est le plus souvent organique, ce qui implique un
examen médical complet. Les causes les plus
fréquentes sont :
o causes neurologiques (épilepsie, hématomes,
AVC, HTIC…).
o Intoxications médicamenteuses
(antidépresseurs, corticoïdes, insuline,
isoniazide…).
o Maladies infectieuses (méningite, abcès,
encéphalite…).
o Causes toxiques (alcool, toxiques
professionnels, hachich…)
o Causes métaboliques (hypoglycémie,
hypercalcémie, hypo et hypernatrémie…)
• L'état Maniaque: excitation psychomotrice ludique
avec une humeur euphorique et souvent agressive. On
observe essentiellement des fabulations de grandeur,
mal systématisées.
• L'état Mélancolique: associant une douleur morale et
une inhibition psychomotrice. Le délire mélancolique
est centré sur des idées de culpabilité et de ruine
touchant tous les domaines de la vie. Souvent le sujet
reste mutique et le délire est ainsi masqué.
• La Bouffée Délirante Aiguë : apparition brutale chez
un adulte jeune d'un délire polymorphe, riche, mal
structuré, polythématique et à mécanismes variés.
L'accès est résolutif en quelques semaines et réagit bien
au traitement neuroleptique. Dans le cas contraire,
l'accès peut représenter un mode d'entrée dans la
schizophrénie.
• Psychose puerpérale : délire polymorphe avec des
symptômes thymiques et confusionnels, survenant au
cours de la grossesse ou en post-partum, elle constitue
une urgence psychiatrique car la vie de la mère et du
nourrisson peut être mise en jeu.
• Destruction névrotique : essentiellement l’hystérie
caractérisée par des thèmes érotique et de possession.
• Psychose induite.

Les états délirants chroniques

• Délire chronique schizophrénique : atteint


essentiellement le sujet de 15-25 ans et se caractérise
par une dislocation des processus de pensée et de la vie
affective. C'est une psychose chronique caractérisée par
une dissociation de la vie psychique et une
désorganisation progressive de la personnalité avec
bouleversement des rapports affectifs, intellectuels et
sociaux du sujet avec autrui et la réalité.
• Délires chroniques non schizophréniques :
o La Paranoïa: débute plus tard chez des sujets
présentant une personnalité paranoïaque
(rigidité, méfiance, surestime de soi, fausseté du
jugement). Le délire est essentiellement
passionnel organisé en secteur (érotomaniaque,
de jalousie ou de revendication) bien
systématisé et vécu avec une conviction
inébranlable.
o La Psychose Hallucinatoire
Chronique: débute après 35 ans, touche
essentiellement la femme. Le délire est construit
à partir d'hallucinations surtout auditives; les
thèmes délirants oscillent entre la grandeur et la
persécution, agencés de façon plus ou moins
systématisée.
o La Paraphrénie: ou encore appelée délire
d'imagination, peu systématisé. Le sujet
conserve malgré tout une bonne adaptation
socio-professionnelle. C'est une pathologie
assez rare et peu réactive aux neuroleptiques.
6 Syndrome maniaque

Signes cliniques

• Présentation :
o Tenue très entretenue attirant couleur vive,
extravagante, parfois ridicule, débraillée.
o Visage : mobile, vif, hypermimie, grimaces.
o Contact : familier, superficiel, ludique avec
moquerie et jeux de mots.
o Langage : logorrhée, chante facilement,
spontanément ou après stimulation, parle fort,
voix enrouée, propos rapides, la phrase sort
rarement terminée.
• Signes thymiques :
o Le patient est euphorique, éprouve un bonheur
intense (expansivité de l’humeur), les
stimulations de l’environnement trouvent en lui
un écho affectif intense (hyperesthésie
affective), il se sent en communication étroite
avec ce qui l’entoure et réagit immédiatement
(hyper syntonie).
o Parfois l’euphorie est entrecoupée de moments
de tristesse, traduisant une labilité de l’humeur,
on observe aussi une agressivité qui peut rester
seulement verbale.
• Signes cognitifs :
o Les idées se bousculent dans la tête du patient, à
un rythme accéléré (tachypsychie), en ne
gardant qu’un lien logique très relâché (fuite des
idées ).Le patient a l’impression que ses facultés
intellectuelles sont accrues, ainsi que sa
mémoire (Hypermnésie), sur le plan verbal on a
une production rapide (logorrhée ou
graphorrhée) .
o L’attention ne se fixe pas, ou plutôt attirée par
les sollicitations de l’environnement
(distractibilité). Le contenu de la pensée et des
propos révèle que le patient à une vision
exagérément en lui-même, du monde
(surestimation de soi, optimisme, projets
irréalistes, idées mégalomaniaques).
• Signes moteurs et comportementaux :
o L’hyperactivité motrice est constante. Le
maniaque ne reste pas en place, accomplit de
multiples démarches, visites….. De façon
désordonnée, précipitée sans but précis. Cette
agitation stérile s’accompagne de désinhibition
(recherche des contacts sociaux,
exhibitionnisme, relâchement des censures) et
d’achats inconsidérés. Ces derniers peuvent
justifier une mesure de sauvegarde de justice.
• Signes somatiques :
o L’insomnie sans fatigue ressentie est très
caractéristique. L’hyperactivité se complique
d’amaigrissement et d’une élévation de la
température avec une aménorrhée,
déshydratation, tachycardie et l’hypotension.

7 Syndrome mélancolique

- Définition
La mélancolie réalise la forme la plus grave et la plus
intense de dépression. Le tableau clinique associe une
humeur dépressive avec douleur morale et idées
mélancoliques (le patient se sent misérable, coupable,
menacé et incurable) ; un ralentissement psychomoteur
ou une agitation ; une anesthésie affective ; un risque
suicidaire majeur ; des signes physiques (insomnie,
anorexie...).
Les symptômes mélancoliques sont parfois masqués
par une façade d'indifférence ; ce qui est d'autant plus
grave qu'il n'inquiète pas l'entourage ni le médecin. Le
masque peut aussi prendre les traits de plaintes
somatiques ou idées délirantes particulières : thèmes
mélancoliques : culpabilité, indignité, incurabilité ;
thèmes hypocondriaques ; syndrome de Cotard : idées
délirantes, de transformation corporelle, de négation
d'organes, de négation du monde, d'immortalité,
d'énormité.
Présentation :
• Tenue : négligence des soins corporels et d'habillement
(incurie).
• Mimique : faciès figé, visage terreux, traits immobiles
ou peu mobiles, front plissé (oméga mélancolique : les
plis du front dessinent un oméga à la racine du nez),
sourcils froncés, les yeux grands ouverts, regard fixe et
lointain, concentration douloureuse, abaissement des
commissures labiales, masque marmoréen tragique
exprimant la souffrance et la concentration
douloureuse du patient, la tête et les mains sont
fléchies (attitudes de découragement).
• Contact : souvent réticent ; évitant-refoulant ; toute
l'activité psychique est absorbée par la concentration
pénible sur la douleur morale, ce qui rend tout contact
particulièrement difficile ; le malade entièrement pris
par sa douleur psychique ne prête guère attention au
monde extérieur ; tout effort physique ou intellectuel
lui est pénible. Cette monotonie de l'attention entraîne
une indifférence au milieu. Le patient ne s'attache plus
qu'à ruminer sa tristesse. Parfois le patient essaie de
cacher sa souffrance en minimisant ses troubles
(mélancolie souriante).
• Langage :
- voix monotone et monocorde ;
- voix basse, parfois inintelligible ;
- mussitation : semi-mutisme avec propos rares à voix
basse parfois indistincte ; parfois, mutisme total ;
- le patient murmure ou marmonne ;
- parfois seuls les mouvements des lèvres révèlent que
le patient parle ;
- latence des réponses, longs intervalles entre deux
réponses ;
- parole entrecoupée de soupirs, des gémissements et
très rarement des pleurs.
Comportement :
- prostration ; mouvements lents et rares ; peut rester
immobile des heures dans une attitude de
concentration douloureuse ;
- parfois agitation avec irritabilité et hostilité.
Syndrome mental :
• Ralentissement psychique :
- bradypsychie : lenteur de l'idéation, ralentissement
du cours de la pensée ;
- monoïdéisme : fixation des idées sur un problème
subjectif tel que la culpabilité ; concentration sur les
pensées tristes, constamment attachée à sa douleur
morale ;
- latence des réponses : le patient répond avec lenteur ;
- réponses monosyllabiques ;
- difficultés à la synthèse mentale : vide pénible de la
pensée, improductivité intellectuelle ; troubles de
l'attention et de la concentration ; ralentissement des
associations ; allongement des temps de réaction.
• Ralentissement moteur :
- asthénie : manque de force physique ; fatigabilité
importante, surtout matinale : le mélancolique
éprouve un malaise, une appréhension de la journée,
le découragement et la tristesse sont au maximum. Il
se plaint de son impuissance à penser comme de son
impuissance à agir.
- aboulie : effondrement de la volonté ; perte de l'élan
vital ; perte de l'intérêt pour les activités habituelles ;
le patient se plaint de ne plus pouvoir vouloir, ne sait
plus ce qu'il doit faire ;
- indécision, gestes inachevés, ralentissement gestuel ;
- mouvements lents, ralentissement de la marche
- pauvreté de la mimique ;
- semi-mutisme, mutisme, voix basse et monotone ;
- sentiment d'impuissance, d'incapacité.
• Thymie dépressive :
- douleur morale :
• tristesse profonde, monotone, permanente,
résistante aux sollicitations extérieures et au
réconfort ; accompagnée des sentiments de regret,
de remords et de désespoir ;
• le mélancolique est tellement fasciné par cette
douleur morale qu'il ne prête guère attention au
monde extérieur ;
• concentration douloureuse ;
• cénesthésie pénible : sensation douloureuse intense
du monde extérieur, malaise diffus, vide pénible de
la pensée, sensation d'oppression, algies diverses.
• idées noires : sentiment d'anéantissement ;
• pessimisme : péjoration foncière, incapacité interne
de bonheur avec besoin interne de malheur,
désespoir, certitude de l'inévitable catastrophe,
négation de toute forme positive ou heureuse de
l'existence, l'avenir est bouché. Le patient se trouve
changé, il n'est plus le même, il est devenu un être
différent et en souffre péniblement, il se plaint de
ne plus être tel qu'il était auparavant, il lui semble
que tout est changé autour de lui, que le monde qui
l'entoure a quelque chose d'irréel.
• le patient a du mal à exprimer sa douleur morale
(vague à l'âme).
- anesthésie affective ou émoussement affectif : le
patient se plaint de ne plus pouvoir aimer ses
proches, de ne pouvoir sentir ni s'émouvoir ;
l'anhédonie est constante (rien ne peut lui être
agréable) ;
- anxiété, irritabilité, intolérance à soi-même comme
aux autres, tension intérieure ;
- désir de mort : la mort est imaginée, désirée et
recherchée sans cesse comme la seule solution pour
sortir d'une situation pénible, une obligation ou un
châtiment mérité : le risque suicidaire est majeur et
constant ;
L'acte suicidaire est souvent longtemps prémédité et
ingénieux, mais il peut s'agir d'un raptus suicidaire (une
impulsion qui pousse le mélancolique au suicide)
survenant lors d'un paroxysme de douleur morale et au
moment le plus inattendu ;
Le suicide est souvent efficace ; il peut inaugurer l'accès
mélancolique ; le moment particulièrement à redouter est
la fin de la nuit ou le début de la matinée ;
Des équivalents suicidaires sont fréquents : refus
alimentaire, automutilations, toxicomanie, alcoolisme,
conduites à risque.
Il peut s'agir d'un suicide collectif. Le mélancolique tue
les autres (sa famille) et ensuite se tue, parfois dans le
but de les protéger (suicide altruiste) contre un malheur,
une damnation. Dans certains cas il ne se tue pas après
avoir exterminé son entourage : damné pour l'éternité, sa
mort ne peut le sauver de son malheur.
Le suicide du mélancolique peut survenir à tout moment
de l'évolution : avant le traitement ; lors d'un
relâchement de la surveillance de l'entourage ; en début
de traitement par levée de l'inhibition psychomotrice ; en
fin de traitement, en période de convalescence (queue de
la mélancolie).
• Les idées mélancoliques sont pénibles, monotones : les
idées sont toujours les mêmes (monoïdéisme).
- il s'agit souvent d'une culpabilité majeure caractérisée
par des auto-accusations multiples : le mélancolique
s'accuse souvent de fautes minimes (fautes
professionnelles) ; c'est un pessimisme réfléchi sur
soi ; une autodépréciation, autodévalorisation ; une
indignité : le mélancolique se sent damné et indigne ;
une incurabilité ; un besoin d'expiation ;
- idées de ruine : conviction de la perte de l'objet,
souvent un être cher, des enfants ou de la fortune ;
- idées hypocondriaques {voir Les troubles de la
perception) ;
• syndrome de dépersonnalisation : sentiment de ne plus
être soi-même dans la sphère du corps ou de la
personnalité. Le patient se sent transformé ; peut
entraîner au maximum un syndrome de Cotard : idées
de transformation corporelle, négation du monde,
négation d'organes, idées d'énormité, idées de
damnation.
• Insomnie rebelle : souvent matinale avec réveil
précoce, parfois insomnie d'endormissement, sommeil
interrompu, parfois hypersomnie.

Syndrome physique :
• Anorexie, amaigrissement
• Céphalées.
• Troubles digestifs : nausées, état saburral, constipation
opiniâtre, débâcles diarrhéiques, douleurs
épigastriques.
• Troubles cardiaques : modifications du pouls
(tachycardie dans la mélancolie anxieuse, bradycardie
dans la mélancolie stuporeuse) ;
modifications de la tension artérielle (hypertension
dans la mélancolie anxieuse, hypotension dans la
mélancolie stuporeuse) ; oppression thoracique ;
précordialgies ; palpitations.
• Troubles sexuels : anhédonie (incapacité à éprouver du
plaisir), impuissance, frigidité ; aménorrhée.
• Troubles neurologiques : diminution des réflexes
ostéo-tendineux ; hypotonie.

8 Le syndrome anxieux

L'anxiété est un état émotif complexe caractérisé par le


vécu pénible d'un danger imminent et imprécis, sans
objet réel, avec sentiment d'incertitude et d'insécurité
indéfinissable.
Sémiologie :
• Hypermimie : faciès tendu avec exagération de la
mimique, ou hypomimie : visage figé peu expressif
(sidération anxieuse).
• Excitation psychomotrice avec exagération des
mouvements, tics, tremblements des mains ; va et
vient, tripote ses doigts, serre les poings, ne tient pas en
place (impatience).
• Réactions de sursaut exagéré.
• Pâleur faciale, sueurs froides, respiration haletante.
• Agrandissement de la fente palpébrale et dilatation de
la pupille avec battements des paupières ; avale sa
salive, éructations éventuelles ; altération de la voix,
parfois bégaiement.
Attente anxieuse : peur sans objet réel et défini ; attente
du pire, du danger, anticipation des événements à venir
avec peur ; intuition de la mort prochaine ou possible,
peur de devenir fou ou de commettre un acte incontrôlé ;
ruminations anxieuses : répétition incessante et
monotone des mêmes idées douloureuses.
Inquiétude : sentiment d'insécurité ; incertitude ;
hyperémotivité, irritabilité, sensation d'être incapable de
rester en place ; désarroi psychique ; difficultés de
concentration, troubles de la mémoire.
Insomnie : souvent difficultés d'endormissement ; réveils
nocturnes fréquents
Symptômes cardio-vasculaires : tachycardie souvent variable,
plus rarement bradycardie ; troubles du rythme cardiaque ;
douleurs dans la poitrine (faux angor) avec sensations de
constriction et de pesanteur (oppression thoracique) ;
sensations syncopales.
Symptômes respiratoires : respiration haletante,
sensation d'étouffe- ment (dyspnée), toux, sanglots et
soupirs, raucité de la voix avec bégaiement, blocage
respiratoire asthmatiforme.
Symptômes neuro-végétatifs : pâleur ou rougeur de la
face, bouche sèche, sudation, humidité des mains,
vertiges, refroidissement des extrémités.
Symptômes neuro-musculaires : réaction de sursaut
exagérée, tremblements avec grincements des dents,
douleurs musculaires avec raideur, exagération des
réflexes tendineux, tics.
Symptômes sensoriels : bouffées de chaleur ou sensation
de froid, picotements, bourdonnements d'oreilles.
Symptômes gastro-intestinaux : nausées, vomissements,
perte de l'appétit, douleurs avant ou après le repas
(dyspepsie), sensation de brûlure épigastrique (pyrosis),
diarrhée profuse ou constipation alternant avec la
diarrhée, coliques abdominales, creux à l'estomac,
amaigrissement, ictère.
Symptômes génito-urinaires : mictions fréquentes
(pollakiurie), urgence de la miction, aménorrhée,
ménorragies, frigidité, impuissance, éjaculation précoce.

9 Le syndrome alcoolique

Il s'agit de l'ensemble des aspects somatiques,


psychiatriques et biologiques témoignant de l'abus
prolongé d'alcool. Ce syndrome est caractérisé par :
Syndrome d'imprégnation alcoolique chronique
Présentation :
visage donnant une teinte " brique cuite " avec des
œdèmes de la face et des, conjonctives injectées et
subictériques, langue fendillée avec un enduit jaunâtre,
acné ;
_ Odeur de l'haleine caractéristique (haleine œnolique,
odeur acétonique) ;

Tremblements des lèvres, de la langue et des doigts lors de


faction ou du maintien des attitudes. Ces tremblements
s'accentuent lorsque le sujet fait des efforts pour les contrôler ;

Sueurs ;
Parole instable, mal assurée avec trémulations
péribuccales.
Symptômes psychiques :
Méconnaissance de l'intoxication : la dénégation ou la
minimisation de la gravité du syndrome alcoolique
avec impossibilité d'appréhender l'avenir entraîne
une " inaccessibilité " du sujet au raisonnement.
Régression affective caractérisée par un désintérêt pour
la famille, le conjoint et les enfants, avec sentiment de
rejet et d'abandon. Parfois au contraire, on constate
une avidité affective avec recherche infantile
d'affection et dépendance à l'égard de l'entourage
contrastant avec le désintérêt, l'indifférence, le repli
sur soi et même l'agressivité contemporains de
l'ivresse. Dans certains cas d'alcoolisme chronique, on
peut observer une perte de l'estime de soi et de la
capacité de s'apprécier, une altération des relations et
des échanges interpersonnels conduisant à une
agressivité ou au contraire à une revendication d'être
aimé. Le sujet peut maintenir, parfois longtemps, son
fonctionnement social d'une façon superficielle et
souvent trompeuse (pseudo-adaptation) ;
Syndrome dépressif secondaire à l'alcoolisme : des
aspects cliniques divers de la dépression peuvent
s'observer, allant d'un syndrome mélancolique à une
simple dysphorie avec idéations tristes, pessimisme,
ruminations anxieuses et fatigue. Un état dépressif
peut survenir à tout moment de l'évolution du
syndrome alcoolique. La dépression au cours du
syndrome alcoolique est caractérisée par un sentiment
d'indignité, de culpabilité et de dévalorisation avec
difficultés de l'attention, désintérêt pour l'entourage,
irritabilité, anxiété et parfois agressivité. Elle est
accompagnée de troubles du sommeil et troubles
sexuels (impuissance chez l'homme, frigidité et
anorgasmie chez la femme). Les états dépressifs
peuvent survenir au cours du sevrage alcoolique se
traduisant par un état asthéno-dépressif avec fatigue,
aboulie, désintérêt, irritabilité, anxiété... ;
Modifications du caractère se traduisant par un
égocentrisme, une labilité émotionnelle et affective, une
jalousie, une irritabilité (souvent matinale, liée à
l'abstinence nocturne), parfois une fureur élastique avec
violence physique sans raison ou déclenchée pour des
motifs futiles d'impulsivité des actes avec imprévisibilité
des réactions. Ces troubles du caractère aboutissent à un
isolement affectif et social du sujet alcoolique
(problèmes familiaux, absentéisme professionnel,
licenciement...) ;
Jalousie : préoccupations concernant la fidélité du
conjoint allant de simples soupçons au moment de
l'ivresse jusqu'à une conviction quasi délirante chez le
sujet que son conjoint le trompe. Les risques de passage
à l'acte hétéro-agressif sont réels ;
Troubles intellectuels avec baisse progressive de
l'efficience intellectuelle et troubles de la mémoire
pouvant aller vers un tableau de détérioration mentale
manifeste.
Symptômes somatiques : tremblements, pituites
matinales (vomissements matinaux à jeun d'un liquide
acide), anorexie, amaigrissement, stomatite, œsophagite,
gastrite non spécifique, troubles sexuels (baisse de la
libido, impuissance), crampes musculaires nocturnes au
niveau des mollets, insomnie avec cauchemars. On
recherchera tous les stigmates de complications
hépatiques.
Syndrome de dépendance alcoolique
La dépendance à l'alcool survient après une plus ou
moins longue durée d'intoxication. Deux types de
dépendance : la dépendance psychique et la dépendance
physique.
Dépendance psychique : le " symptôme du premier verre
" se manifeste par la perte du contrôle des quantités
d'alcool ingérées. La consommation d'alcool, entraîne,
dès les premiers verres
un état d'euphorie avec levée des inhibitions, diminution
de l'anxiété et soulagement du sentiment de culpabilité.
Le sujet alcoolique ressent un besoin psychologique
de prolonger cet état par augmentation des quantités
ingérées d'alcool, souvent jusqu'à l'ivresse. Cette perte
de contrôle aboutit à une aggravation du sentiment
de culpabilité avec autodépréciation, tristesse de
l'humeur et remords persistants après l'épisode
d'ivresse, ce qui est à l'origine de tentatives de sevrage.
Dépendance physique : elle est caractérisée par la
survenue du syndrome de sevrage (petits signes de
sevrage et accidents graves comme le delirium
tremens). Cet état de dépendance se manifeste sous deux
formes :
Le sujet est incapable de s'arrêter quand il commence à
boire, buvant jusqu'à l'ivresse ;
Le sujet est incapable de s'abstenir de boire, buvant
quotidiennement sans aller le plus souvent jusqu'à
l'ivresse.
La dépendance physique comporte deux éléments
essentiels : la tolérance (ou accoutumance) aux effets
de l'alcool et l'intolérance à l'arrêt de l'alcool.
tolérance : le patient devient peu à peu capable de
maintenir un fonctionnement social et d'autres types
d'activités (loisirs, conduite automobile...) malgré un
degré important d'imprégnation. Le sujet doit augmenter
ses prises d'alcool afin d'obtenir la même sensation
d'ivresse ;
Intolérance à l'arrêt : le sujet cherche à éviter les
réactions au sevrage par augmentation des quantités
ingérées d'alcool.
Quatre phases dans l'évolution du syndrome
alcoolique :
Phase pré alcoolique avec ivresses fréquentes
(consommation pour soulager l'angoisse ou la tristesse)
et accoutumance progressive aux effets de l'alcool ;
Phase prodromique avec ivresses fréquentes et
prolongées, compulsion de plus en plus forte à boire et
consommation en cachette ;
phase cruciale avec dépendance à l'alcool, le sujet
manifeste un désintérêt pour tout ce qui ne concerne
pas l'alcool, il perd son contrôle dans le choix même
des boissons ;
Phase chronique avec les complications somatiques,
psychiques et sociales de l'abus de l'alcool.
10 Le syndrome de Korsakoff
Encéphalopathie carentielle due à une carence en
vitamine B1 (Thiamine) souvent déclenchée par un
alcoolisme chronique (autres causes possibles :
grossesse, lésions cérébrales, intoxication, infection...).
La symptomatologie comporte : une polynévrite
(atteinte des nerfs périphériques souvent des membres
inférieurs) à laquelle s'associent des troubles mnésiques
(amnésie antérograde), des fabulations compensatrices
et des fausses reconnaissances, parfois une confusion
mentale avec désorientation temporo-spatiale.

Troubles mnésiques :
Amnésie antérograde (de fixation) :
Il s'agit d'un oubli à mesure. A partir de la
survenue des troubles, plus aucun souvenir ne s'est
formé, la mémoire immédiate (explorée par la répétition
d'une série de chiffres, de noms. ) est intacte ; le patient
oublie ce qu'il vient de dire, de voir, d'entendre, de
penser. Les souvenirs anciens sont peu touchés au
début, mais ils sont mal utilisés, mélangés, avec des
productions imaginaires et les faits récents, d'où les
impressions de déjà vu et les fausses reconnaissances.
L'amnésie s'étend vers les faits moins récents (débord
rétrograde de l'amnésie).
Fabulation : récit imaginaire compensateur d'un déficit
mnésique, le malade remplace les souvenirs absents par
des récits fantaisistes, cohérents et plausibles avec des
détails très circonstanciés.
dont la formulation prend un aspect automatique.
Les thèmes sont banals, concernant la vie quotidienne ;
le patient raconte un récit sur les gens qu'il a rencontrés,
les événements de sa vie, ses conversations, les livres
qu'il a lus, les films qu'il a vus. Le contenu de ces récits
varie d'un jour à l'autre, il est mobile, variable. Souvent
induit par l'interrogatoire (suggestibilité des alcooliques),
provoqué par des questions que l'interlocuteur pose, le
récit peut changer spontanément ou sous l'influence de la
suggestion.
Fausses reconnaissances et sentiment de déjà vu, déjà
vécu : faux souvenirs, identification erronée de
personnes ou de lieux donnant un sentiment de
familiarité aux perceptions nouvelles, le malade croit
reconnaître un objet ou une personne qu'il n'a jamais
vus. Les fausses reconnaissances portent
essentiellement sur les objets et les personnes ayant
une valeur affective pour le malade.
Anosognosie : méconnaissance du déficit
mnésique. Polynévrite sensitivo-motrice atrophique : il
s'agit d'une atteinte symétrique des nerfs périphériques,
le plus souvent des membres inférieurs. Les nerfs des
membres supérieurs ou crâniens sont rarement atteints.
La polynévrite korsakovienne est caractérisée par :
Déficit moteur : parésie (perte incomplète de la
motricité), voire paralysie complète (quelquefois des
quatre membres), souvent limité aux membres
inférieurs. Il est distal, bilatéral et symétrique,
prédominant sur la loge antéro-externe de la jambe.
Cette parésie induit un accrochage du pied lors de la
montée des escaliers ; la marche devient difficile, en
steppage.
Atrophie musculaire : portant le plus souvent sur les
extenseurs (face antérieure du mollet).
Diminution puis abolition des réflexes ostéo-tendineux
rotuliens et achilléens : cela entraîne une flaccidité des
membres inférieurs.
Perte de sens de la position des orteils.
Crampes et douleurs nocturnes : douleurs à la pression
des masses musculaires et crampes spontanées, souvent
nocturnes, dans les mollets.
Hyperesthésie cutanée : hypersensibilité aux stimuli
externes ; par exemple, le malade ressent une douleur au
contact des draps ;
hypoesthésie, voire anesthésie en chaussette, surtout
apparente aux extrémités des membres (paradoxale à
l'hyperesthésie) ; douleur à la pression des nerfs ou des
muscles.
. Troubles trophiques : peau sèche, chute des poils,
ongles striés, cassants.
Troubles thymiques : le plus souvent, une euphorie
puérile avec l'absence d'inquiétude par rapport à l'état
de santé. Modifications du caractère : irritabilité,
instabilité, insouciance.
Désorientation : n'est pas constante, souvent discrète,
surtout temporelle ; l'orientation spatiale est moins
altérée, le patient se croit à une époque ancienne, ne
sait plus la date. La désorientation spatiale porte
souvent sur l'espace géométrique abstrait, le malade est
incapable de dessiner un triangle, une maison.
Symptômes organiques liés à l'alcoolisme :
amaigrissement, dénutrition, asthénie. Symptômes liés à
la cirrhose (insuffisance hépatique et hypertension
portale) (voir Complication de l'alcoolisme).

11 Le syndrome démentiel
La symptomatologie
Présentation : incurie, tenue négligée, gâtisme
(incontinence urinaire ou fécale),visage égaré, amimique
ou traduisant des sentiments contradictoires, rires
immotivés, donne des réponses inexactes, mal adaptées,
saugrenues. Les actes sont accomplis sans but.
Troubles de l'attention : diminution de l'attention
spontanée et inefficacité de l'attention volontaire,
distractibilité ; le patient se laisse distraire par
l'ambiance environnante ; difficultés de concentration et
de compréhension, il n'écoute pas ce que lui dit
l'interlocuteur, il faut répéter plusieurs fois pour lui
faire comprendre les consignes ; augmentation du temps
de latence des réponses (le patient ne répond pas
immédiatement). Ces troubles sont souvent précoces.
Troubles de la mémoire : obéissent à la loi de Ribot : les
souvenirs les plus anciens résistent et persistent. Les
troubles prédominent sur les événements récents
(amnésie antérograde). Au début l'idée
est évoquée avec précision mais le mot pour
l'exprimer ne vient pas immédiatement. Les noms
propres, surtout récemment acquis, sont les premiers
atteints. Les souvenirs sont imprécis, vagues et inexacts.
Le patient ne se rappelle plus la place des objets rangés
; étant sorti pour faire les courses, il rentre sans rien
avoir acheté. Les périphrases sont fréquentes : il
emploie des mots vagues comme " machin ", " choses
" au lieu de nommer les objets. Dans les cas évolués, on
peut aussi constater un déficit portant sur les souvenirs
anciens, des fabulations (récits imaginaires, pauvres et
plein de redites, fait de souvenirs anciens, des
événements d'autrefois et des lectures qui remplacent
la mémoire défaillante) ; radotage : le patient raconte
toujours les mêmes récits, les mêmes anecdotes et
les mêmes plaisanteries. Troubles de la mémoire
topographique : il ne peut se situer dans un endroit.
Désorientation temporo-spatiale : ne sait où il est ni
d'où il vient. Les troubles portent d'abord sur les
grands espaces (hôpital, ville) et ensuite sur les petits
espaces. Le sujet finit par se perdre dans sa propre
maison. Il ne reconnaît plus le personnel médical ou
prend une personne pour une autre (fausse
reconnaissance). Le patient est incapable d'ordonner
les événements dans le temps (perte de la notion de
succession des événements). Il se trompe sur la
date, se croit à une époque ancienne, oublie sa date de
naissance, ne sait plus manier un calendrier. Une
désorientation peut durer quelques jours ou seulement
quelques minutes ; par exemple un malade conversant
avec une personne familière s'interrompt
brusquement et lui demande : " Qui êtes-vous ? ", " Où
suis-je ? "
Troubles du jugement : le jugement est l'ensemble des
valeurs assignées par le sujet à une situation, ou à une
opinion ou à ses propres opinions. Dans les états
démentiels on constate une altération de la capacité
d'affirmer des rapports et d'évaluer des résultats ou
des faits selon une hiérarchie de valeurs. Le jugement
peut être perturbé dans ses différents aspects : son
ouverture (étroitesse des points de vue), sa souplesse (le
jugement devient rigide, inadaptable), sa stabilité, sa
référence à une échelle de valeurs adaptée à la
situation.
Le malade apprécie mal les circonstances, les situations
et les événements.
Les troubles du jugement se manifestent par une
incompréhension des situations, une incapacité de
trouver une solution face à une situation nouvelle, une
absence d'autocritique, le malade n'est pas conscient du
caractère morbide de ses troubles. Le patient agit sans
juger préalablement et sans prendre conscience de
l'adaptation de ses actes. Il ne reconnaît plus
l'absurdité de son comportement. Il existe une
incapacité d'abstraction traduite par l'impossibilité
d'interpréter correctement des proverbes ; l'absence
d'inhibition morale entraîne un fléchissement éthique,
(impolitesse, agressivité, impulsions sexuelles et risque
de passage à l'acte médico-légal). Le patient incapable
d'acquérir des nouvelles techniques vit sur des
comportements automatiques antérieurement acquis.
Lorsque le patient est conscient (partiellement, au début
de la maladie) de ses déficits intellectuels il réagit au
stress de façon inappropriée : il essaie de changer le
sujet de conversation, raconte des plaisanteries (hors
contexte), devient agressif, fabule, etc.
Modification de la personnalité : il s'agit soit d'une
exacerbation des traits de la personnalité prémorbide soit
d'une véritable modification de la personnalité avec
fréquence de l'irritabilité, l'instabilité émotionnelle,
l'intolérance à la frustration, des réactions de colère
et d'égocentrisme (tendance à tout rapporter à soi). Le
sujet devient avare, soupçonneux, et exprime parfois une
obscénité verbale, un entêtement invincible (une décision
une fois prise est maintenue obstinément). Peut
également s'observer une tendance au repli sur soi,
le sujet cherche à éviter épreuves et changements.
Parfois on rencontre des traits de personnalité
hystérique avec tendance à la somatisation et une
suggestibilité importante. Des traits de personnalité
obsessionnelle sont aussi fréquents (méticulosité, rigidité
morale, entêtement). On peut ainsi rencontrer des
traits de personnalité paranoïaques avec méfiance et
tendance aux interprétations. Dans ce dernier cas les
patients sont particulièrement hostiles à l'égard de leur
famille ou des soignants (infirmiers, aides soignants,
agent des services)
Troubles du comportement : le patient se néglige. Cette
négligence se traduit par une incurie avec mauvais
état d'hygiène, tenue sale et débraillée, devient grossier
et violent. Agitation nocturne (à l'obscurité) quasi
constante. Les comportements délictueux sont fréquents
(vols, incendies, attentats à la pudeur, délits sexuels).
Le comportement sexuel peut se manifester de façon
inhabituelle, en désaccord avec la personnalité
antérieure du sujet ; il fait des propositions aux
personnes familières. Parfois il cherche les enfants,
essaie de faire sur eux des attouchements (en général
sans violence). L'exhibitionnisme est fréquent.
Les actes sont stéréotypés (attitudes et gestes sans
signification actuelle, répétés inlassablement, reproduits
avec fixité : stéréotypies de grattage, du balancement,
de rotation.
Altération des conduites instinctuelles : insomnie avec
inversion du rythme nycthéméral, anorexie, refus
d'aliments ou boulimie, troubles sphinctériens
(incontinence urinaire et/ou fécale).
Altération des conduites sociales : insertion
professionnelle réduite, désinhibition éthique avec
passages à l'acte divers, parfois graves (hétéro-
agressivité, vol, incendie, attentat à la pudeur, délits
sexuels). On peut également constater la fréquence d'une
grossièreté inhabituelle, une coquetterie déplacée, une
désinhibition sexuelle (sans retenue, ni pudeur). Les
délits sexuels (souvent des attouchements mais parfois
viol ou inceste) sont tardifs sauf en cas d'antécédents
prémorbides de passages à l'acte.
Troubles de la pensée : un appauvrissement de la pensée
avec lenteur de l'idéation (bradypsychie), une pensée
diffluente caractérisée par des associations verbales par
assonances, le patient ne termine pas sa phrase, perd le
fil de son discours puis revient aux mêmes choses ;
cette adhésivité de la pensée, c'est-à-dire la difficulté à
passer d'une idée à l'autre aboutit à une persévération
verbale caractérisée par la répétition d'un mot ou d'un
groupe de mots. Il existe une difficulté à manier la
pensée abstraite : en l'absence d'une pensée abstraite, le
patient prend les mots dans leur signification concrète.
Des idées délirantes peuvent être associées.
Troubles du langage : le langage spontané est pauvre,
monotone, souvent mal articulé, difficilement
compréhensible avec manque de mots et parfois un
authentique mutisme (absence de parole, en rapport
avec une cause psychique et sans lésion de
l'appareil vocal et du système nerveux). Les réponses
sont brèves, souvent inexactes. Les modalités
d'expression langagière pathologique sont
principalement :
Persévération : répétition d'un mot, déjà évoqué, à la
place des mots adéquats que le patient ne peut trouver.
Parfois il est seulement incapable de passer d'une idée à
une autre. Perdu dans les détails, il n'arrive pas à choisir
les événements importants pour raconter un récit.
- Radotage : le sujet raconte toujours les mêmes
anecdotes dont l'entourage finit par connaître par
cœur les termes et les intonations.
Écholalie : répétition involontaire, automatique,
immédiate et dénuée de sens des derniers mots ou
phrases entendues par le patient.
Palilalie : répétition irrésistible d'un mot, d'une phrase ou
d'une syllabe. Plusieurs fois de suite avec souvent
accélération du débit verbal et troubles de l'articulation,
chuchotement voire aphonie. L'ensemble de ces
troubles rend le langage incohérent. Le langage est
aussi perturbé dans sa compréhension. Seuls les ordres
simples peuvent être exécutés.
Incompréhension orale : elle est absolue dans les cas
évolués.
Syndrome délirant : le mécanisme du délire peut être
hallucinatoire (particulièrement hallucinations visuelles
ou auditives non verbales).
Dans le cadre d'un syndrome mélancolique : idées
d'incurabilité, d'indignité, de ruine et de dénuement.
Délire de persécution : le sujet est méfiant, il voit des
attaques dans les événements les plus insignifiants.
Quelquefois, il croit entendre pendant la nuit les pas ou
les chuchotements de voleurs ou d'assassins, il en
retrouve même les traces le lendemain. Il est
persuadé que la nourriture a dû être empoisonnée.
Il écrit au procureur de la République, porte plainte et
demande des analyses pour rechercher des toxiques
dans les aliments, démé• nage pour fuir ses voisins,
multiplie les verrous, etc.
Délire de préjudice : le patient blâme la conduite de sa
famille, de ses voisins, du personnel médical et des
actes du gouvernement, parle avec volubilité sur un ton
élevé, écrit aux journaux, aux autorités pour se plaindre
(graphorrhée : lettres interminables adressées à toutes
les connaissances).

Délire de jalousie chez des sujets qui, jusqu'à un âge avancé


n'avaient pas manifesté de jalousie. Le patient surveille son
conjoint et trouve parfois des indices de sa faute. C'est
un délire à mécanisme essentiellement interprétatif.
. Fréquence du délire onirique, notamment lorsque le
syndrome confusionnel se surajoute.
Symptômes thymiques :
Dépression de l'humeur, résistante au traitement, avec perte
de l'estime de soi et autodépréciation, justifiée par la
persistance partielle de la conscience des troubles, désintérêt
aussi bien vis- à-vis de l'entourage que de lui-même, parfois
avec syndrome de Cotard : forme clinique de la
mélancolie délirante caractérisée par des idées de négation
: négation des organes " je n'ai plus de cerveau, je n'ai
plus de cœur ", idées de damnation, idées d'immortalité ou
d'éternité, idées d'énormité.
Plus rarement, euphorie avec exaltation de l'humeur,
excitation psychomotrice et optimisme béat.
Plus souvent le trouble thymique consiste en une labilité
thymique.
Troubles de l'émotivité :
Etat anxieux avec amplification péjorative de l'existence et
désarroi.
État d'émoussement affectif : le patient semble peu sensible,
dépourvu de tact.
Superficialité affective : les émotions ne paraissent pas
l'affecter.
Insuffisance du contrôle émotionnel avec intolérance à la
frustration, irritabilité, parfois réactions affectives brusques et
violentes.
Rires ou pleurs pathologiques : sans aucune raison apparente.
Troubles neurologiques :
Signes neurologiques focalisés : ils sont liés à
l'affection causale.
Apraxies : trouble de l'activité caractérisé par
l'incapacité d'effectuer sur commande des mouvements
orientés vers un but. Principales apraxies :
Apraxie idéatoire (précoce) : les gestes simples sont
exécutés alors que la succession des actes nécessaires à
un mouvement complexe est impossible.

Apraxie idéo-motrice (tardive) : un geste simple (tirer la


langue) est irréalisable alors que des gestes automatiques (se
gratter) ou émotionnels sont conservés.
Apraxie constructive : impossibilité de réaliser des
figures géo• métriques (triangles, carrés, maisons) sur
ordre ou d'après copie.
Apraxie d'habillage : le patient est incapable de
s'habiller, de fermer ou défaire des boutons.
Agnosies : impossibilité de reconnaître certains objets et
certaines formes ; parmi les nombreuses formes
d’agnosies : l'agnosie visuelle (lors de la présentation
d'objets ou d'images) et la prosopagnosie qui est un
trouble de la reconnaissance des visages, une incapacité
de econnaître ses proches, parfois le sujet lui-même
ne se reconnaît plus dans une glace.
Hypertonie.
Indistinction droite-gauche.
Troubles du sommeil : insomnie avec parfois inversion
du rythme nycthéméral.
Dysarthrie, dysphagie.
Le syndrome aphaso-agnoso-apraxique rencontré dans
certaines formes cliniques de démence (maladie
d'Alzheimer) se caractérise par : des troubles du langage
sous forme d'aphasie de Wernicke (troubles de la
compréhension du langage avec manque du mot,
raréfaction du vocabulaire, troubles de la syntaxe,
paraphasies sémantiques, paraphasies phonémiques et
persévérations), une apraxie idéo-motrice et une apraxie
d'habillage.
Trouble de personnalité 64h

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