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Pathologie neuromusculaire
T. Lenglet a a
Département de neurophysiologie clinique, groupe
J.-P. Camdessanché b,c hospitalier Pitié-Salpêtrière, Assistance publique–
hôpitaux de Paris, 47–83, boulevard de l'Hôpital,
75651 Paris cedex 13, France
b
Service de neurologie, CHU de Saint-Étienne,
hôpital Nord, 42000 Saint-Étienne, France
c
Centre de ressources et de compétences maladies
neuromusculaires rares, CHU de Saint-Étienne,
42000 Saint-Étienne, France
SUMMARY
Peripheral neuropathy (PN) is a clinical situation commonly encountered in routine far beyond
the neurological specialty. It encompasses a wide range of disorders affecting the peripheral
nervous system in various patterns each referring to different etiologies. Facing a patient with
suspicion of PN, the neurologist will have to specify through anamnesis and clinical examination,
the characteristics of this neuropathy (mode of installation, topography, family or general context,
etc.). A first line biological assessment will be proposed and very often sufficient to diagnose the
most frequent PN. In addition, an electroneuromyogram may be done in the absence of a clear
etiology or an atypical presentation of a neuropathy of obvious cause. A second or even third line
assessment, potentially including a nerve biopsy, will be recommended depending on the
characteristics of the NP, its evolution, and any extraneurological context.
© 2020 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Auteur correspondant.
T. Lenglet,
Département de neurophysiologie
clinique dans le contexte du suivi de patholo- clinique, groupe hospitalier Pitié-
INTRODUCTION Salpêtrière, Assistance publique–
gies chroniques, comme le diabète, première
cause de NP. Dans la littérature, il est rapporté hôpitaux de Paris, 47–83,
La neuropathie périphérique (NP) constitue un
boulevard de l'Hôpital, 75651
motif très fréquent de consultation en en neu- que 1 % de la population générale serait tou- Paris cedex 13, France.
rologie. Elle s'avère même bien souvent chée par une NP et que cette prévalence Adresse e-mail :
dépistable en l'absence de toute plainte atteindrait 7 % après 65 ans [1]. En pratique timothee.lenglet@aphp.fr
https://doi.org/10.1016/j.praneu.2020.01.006
© 2020 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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établir un diagnostic étiologique d'une NP peut se révéler distinguera les neuropathies longueur-dépendante renvoyant
difficile compte tenu de la variété de situations cliniques ren- vers un mécanisme carentiel, dysmétabolique ou toxique, des
contrées. Dès 2003 Péréon et al. ont proposé un classement neuropathies non longueur-dépendante suggérant un méca-
de l'ensemble des NP en fonction du mode d'installation (aigu/ nisme dysimmun.
subaigu ou chronique), du caractère symétrique ou asymé- Préciser le mode d'installation aigu (moins d'un mois), subaigu
trique et enfin du profil axonal ou démyélinisant à l'électroneu- (entre un et six mois) ou chronique (plus de six mois) de la NP
romyogramme (ENMG) [2]. Il s'avère ainsi possible de placer constitue un temps primordial pour orienter son diagnostic
sur un graphique à trois dimensions plusieurs dizaines d'étio- étiologique [3].
logies de NP. En découle un très large éventail d'examens L'anamnèse doit permettre de préciser une éventuelle histoire
diagnostiques allant d'une biologie standard à des examens familiale et le mode de transmission de la NP de type auto-
beaucoup plus techniques et coûteux d'imagerie, de génétique somique dominant, récessif ou lié à l'X. Il faut savoir se méfier
ou d'immunologie, voire invasifs comme la biopsie de nerf, d'un effet de censure si l'un des parents est décédé pour une
justifiant que leur réalisation soit confiée à des centres spé- autre raison avant d'avoir développé des symptômes. Le
cialisés. Pour autant examen clinique et interrogatoire s'avè- caractère héréditaire peut aussi être suspecté aussi du fait
rent le plus souvent suffisants pour retenir le diagnostic d'antécédents médicaux dans l'enfance ou l'adolescence
étiologique d'une NP. A contrario, près d'un tiers des NP comme des entorses à répétition, une certaine inaptitude au
demeurent sans cause identifiée, quelle que soit l'exhaustivité sport, une cyphoscoliose ou un contexte de pieds creux [3].
du bilan engagé, signifiant le plus souvent une NP idiopathique Les habitudes toxiques (notamment l'alcoolisme chronique) de
d'évolution bénigne. Aussi apparaît-il essentiel d'établir une même que l'activité professionnelle (séquences motrices répé-
démarche diagnostique rationnelle face à une NP, visant à gui- titives, exposition à des toxiques) doivent être renseignées.
der la réalisation d'examens complémentaire et à baliser le De principe, la question d'une NP iatrogénique doit toujours
recours à une prise en charge spécialisée. Dans le texte qui être posée. Il s'agit le plus souvent d'une neurotoxicité directe
suit, nous avons ainsi voulu poser les bases de l'approche comme observée au cours de chimiothérapies anti-
diagnostique d'une NP basée sur la clinique, la neurophysio- cancéreuses (bortezomib, sels de platine, taxanes, vincristine,
logie et autres investigations paracliniques en particulier etc.) ou avec la prise de certains antibiotiques. Pourtant, la
biologique et discuter la place de la biopsie de nerf (Fig. 1). question de NP dysimmunitaires induites se pose désormais
régulièrement en particulier depuis l'émergence de certaines
immunothérapies comme les inhibiteurs du checkpoint [4].
Il est important de préciser si la NP est isolée ou si elle s'inscrit
STRATÉGIE CLINIQUE dans une maladie plus générale. Cette dernière peut être
connue et plus ancienne comme un diabète par exemple. La
L'examen clinique constitue un temps fondamental du diag- neuropathie est alors une complication. Il peut s'agir d'une
nostic de NP. Il s'agit de renseigner une liste de symptômes et maladie pour laquelle l'atteinte du nerf correspond à l'atteinte
anomalies de l'examen clinique de nature à établir la réalité d'un tissu parmi d'autres comme dans certaines maladies auto-
d'une NP et préciser le type de fibres nerveuses impliquées et immunes. La NP peut aussi la première manifestation d'une
leur distribution. Symptômes sensitifs positifs (paresthésies, maladie qui atteindra à terme plusieurs organes. Concernant le
picotements, douleurs neuropathiques) ou négatifs (hypoes- dépistage des manifestations extraneurologiques, on insistera
thésie ou altération de la sensation au chaud/froid), ataxie en particulier sur l'examen attentif de la peau.
proprioceptive traduisant une atteinte du contingent lemniscal,
trouble moteur (déficit, amyotrophie, crampes, fasciculations),
dysautonomie (hypotension orthostatique, troubles digestifs,
troubles génito-urinaires, troubles de la sudation. . .) ou encore STRATÉGIE PARACLINIQUE DE 1RE INTENTION
troubles trophiques constituent les points d'appel classiques
d'une NP. De principe, une atteinte des nerfs crâniens sera Examen ENMG
également recherchée. Dans certaines pathologies chroni- Toutes les NP n'appellent pas à la pratique d'un ENMG. Les
ques comme le diabète la survenue d'une neuropathie peut recommandations HAS de 2007 n'indiquent sa réalisation que
également être dépistée via l'usage d'un monofilament de si le diagnostic de NP ne peut être affirmé cliniquement avec
nylon de calibre 5,07 en dépit d'une sensibilité très imparfaite. certitude et/ou en cas de discordance entre le tableau clinique
En pratique un examen clinique minutieux permet de classer la ou son évolution et l'étiologie suspectée. À titre d'exemple la
neuropathie en fonction du type de fibre (motrice, sensitive survenue d'une polyneuropathie sensitive distale (PSD)
« grosses fibres » ou « petites fibres », autonome ou combi- typique chez un sujet diabétique connu n'engage pas à la
née) et la distribution clinique longueur-dépendante ou non réalisation d'un ENMG (HAS, 2007). Cette restriction s'étend
longueur-dépendante, symétrique ou asymétrique, voire mul- théoriquement également au contexte d'une PSD survenant
tifocale. Il convient en particulier d'insister sur l'importance chez sujet éthylique chronique ou exposé à une chimiothéra-
d'une étude soigneuse des réflexes tendineux pour approcher pie neurotoxique, mais il apparaît plus discutable chez eux de
le mécanisme longueur-dépendant (aréflexie achilléenne ou ne pas pratiquer ENMG visant à documenter la sévérité de la
des membres inférieurs) ou non longueur-dépendant (aréfle- NP et considérant qu'il s'agit là de patients à risque de pré-
xie généralisée) d'une NP. senter une NP d'une autre cause.
Il convient ensuite de préciser la topographie des troubles. On L'ENMG doit être envisagé comme un véritable prolongement
distinguera ainsi le contexte des neuropathies focales et muti- de l'examen clinique indiquant qu'il soit réalisé par un praticien
focales pour lesquelles le déficit neurologique peut prendre qualifié à partir d'une demande correctement renseignée. Si tel
une distribution tronculaire, pluritronculaire, plexulaire ou radi- n'est pas le cas l'examinateur veillera à appréhender le
culaire. Et en cas de neuropathie diffuse (polyneuropathie) on contexte de cet examen par un interrogatoire et un examen
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Stratégie diagnostique face à une neuropathie
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démyélinisation distale doit faire rechercher des anticorps anti- en cas d'histoire familiale, de début dans l'enfance, de mani-
MAG. La neuropathie pourra évoluer dans un contexte de festations associées ou d'une sémiologie évocatrice (insensibi-
gammapathie monoclonale de signification indéterminée lité à la douleur, érythromélalgie, syndrome de douleur extrême
(MGUS) ou dépendre d'une maladie hématologique comme paroxystique). On estime qu'actuellement une cause potentiel-
la maladie de Waldenström [17]. lement traitable de NPF peut être identifiée chez un tiers à la
Chez des patients présentant une association ataxie-hypoes- moitié des patients à partir des données de leur histoire clinique
thésie-aréflexie, parfois des paresthésies distales et péri-ora- et d'un bilan biologique bien conduit [20]. La part de NPF
les et un déficit moteur oculo-bulbaire avec ophtalmoplégie, d'origine idiopathique demeure cependant non négligeable.
dysphagie et/ou dysarthrie, un syndrome de « Chronic Ataxic
Neuropathy Ophtalmoplegia IgM paraprotein, cold Agglutins Contexte d'une neuropathie asymétrique axonale
Disialosyls » (CANOMAD) sera recherché en dosant une IgM
monoclonale ciblant les épitopes disialylé glycosphingolipides S'il s'agit d'une atteinte asymétrique sensitivo-motrice plus
membranaires GD1b, GT1b, GQ1b, GD2, GD3 [18]. souvent que sensitive pure, d'installation aiguë, douloureuse,
isolée ou intégrée dans une maladie générale et que l'ENMG
confirme une atteinte axonale dans une distribution multi-tron-
Contexte d'une ganglionopathie culaire et asymétrique on évoquera d'emblée le cadre d'une
Des critères diagnostiques sont disponibles pour établir ce mononeuropathie multiple. Son mécanisme relève le plus sou-
cadre qu'on évoquera devant une atteinte sensitive pure vent d'une vascularite source d'une ischémie nerveuse qu'il
non longueur-dépendante avec des potentiels d'action sensitif s'agisse d'une vascularite systémique primitive type périartérite
d'amplitude diminuée [6]. Le mode d'installation peut être aigu noueuse ou ANCA positive (polyangéite microscopique, gra-
ou subaigu dans un contexte paranéoplasique et doit faire nulomatose de Wegener, granulomatose éosinophilique avec
réaliser un dosage d'anticorps onconeuraux anti-Hu et anti- polyangéite), associée à une affection systémique (lupus, syn-
CV2/CRMP5. Le tableau peut être plus insidieux dans un drome de Sjögren et autres connectivites) ou secondaires
cadre dysimmun de type syndrome de Sjögren (anticorps (post-infectieuse, toxique, paranéoplasique) [21]. Si le bilan
antinucléaires, anti-SSA/-SSB), carentiel (vitamine B12) ou systémique réalisé ne permet pas d'affirmer le diagnostic de
infectieux (VIH, EBV). En cas d'évolution très chronique et/ vascularite ou si la neuropathie s'avère restreinte au nerf péri-
ou de discordance électro-clinique marquée on évoquera une phérique, une biopsie de nerf (voir le bilan de troisième ligne
origine hérédo-dégénérative s'intégrant le plus souvent dans pour ses conditions de réalisation) doit légitimement être pro-
une atteinte multisystémique (maladie de Friedreich, A-bêta posée dès le bilan de deuxième ligne tenant compte de
lipoprotidémie/vitamine E, mitochondriopathies SCA3 ou syn- l'urgence diagnostique et thérapeutique.
drome CANVAS) [19]. En cas de neuropathie axonale asymétrique sans distribution
tronculaire claire et/ou avec participation proximale, il faudra
associer au bilan systémique la réalisation d'une étude du
Contexte clinique d'une neuropathie douloureuse liquide cérébro-spinal dans l'hypothèse d'une pathologie
de type « petites fibres » méningo-radiculaire ou radiculo-névritique d'origine infec-
Les neuropathies restreintes aux petites fibres (NPF) ne sont tieuse, inflammatoire ou infiltrative.
pas authentifiées par l'ENMG et peuvent imposer un recours Une atteinte asymétrique motrice pure des membres supérieurs
aux potentiels évoqués laser ou à la biopsie cutanée pour surtout chez un homme jeune doit faire suspecter une neuropa-
mesure de la densité en fibres nerveuses intra-épidermiques. thie motrice avec blocs de conduction. L'ENMG sera bien sûr
Le contingent autonome peut lui-même être investigué par des une pièce centrale du diagnostic pour la mise en évidence du
tests neurophysiologiques (réflexe cutané sympathique, inter- trouble de conduction. Une IgM anti-GM1 sera présente dans
valle RR) ou par l'étude de la conductance cutanée des 40 à 60 % des cas, et le diagnostic pourra également être étayé
extrémités. par une imagerie plexique [22]. En cas d'altération de la conduc-
La présentation des NPF peut être non longueur-dépendante. tion sensitive en regard de territoires touchés on évoquera une
Une atteinte des petites fibres peut cependant constituer un forme multifocale de PIDC de type Lewis-Sumner.
point de départ d'une polyneuropathie axonale longueur- Des atteintes tronculaires dans les suites du maintien même
dépendante et en cas d'évolution vers une atteinte des gros- peu prolongé d'une position avec un ENMG montrant des
ses fibres le bilan rejoindra celui d'une polyneuropathie axo- ralentissements des vitesses de conduction motrice dans
nale évolutive indiquant – en particulier en cas de signes les sites d'entrappement, un allongement diffus des latences
dysautonomiques associés – de contrôler l'absence de dia- distales et une polyneuropathie sensitive doivent faire recher-
bète et d'éliminer une amylose (TTR ou à chaîne légère). cher une neuropathie par hypersensibilité à la pression par
Pour le reste les étiologies potentielles des NPF sont multiples. délétion du gène PMP22 [23].
Parmi les causes acquises on distingue : une origine dysimmu-
nitaire dans le cadre d'un Sjögren, d'un lupus, de pathologies
inflammatoires digestives, paranéoplasique ou suggérée par un
mode d'installation aiguë ; cryoglobulinémique (surtout si infec- BILAN DE 3E LIGNE
tion VHC) ; métabolique par intolérance au glucose, diabète ou
induite par une correction rapide du diabète ou sur dysthyroïdie ; Biopsie de nerf
infectieuse (VHC, VIH) ; toxique liée à la prise de traitement Ce geste invasif ne doit s'envisager que dans un centre spé-
neurotoxique (antirétroviraux, metronidazole, nitrofurantoine, cialisé permettant l'étude standard du tissu interstitiel des dif-
etc.) ou à la consommation d'alcool. En dehors de la NAF il férentes tuniques du nerf (endonèvre, périnèvre, épinèvre),
existe d'autres causes génétiques (canalopathies sodiques, l'étude de la gaine de myéline (coupes semi-fines, voire micro-
Fabry, Tangier, cadre des HSAN) que l'on évoquera surtout scopie électronique ou « teasing ») et des techniques
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