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Pratique Neurologique – FMC 2015;6:87–95

Maladies neuromusculaires
Particularités syndromiques

Déficit moteur distal : quand penser


à une myopathie ?
Distal weakness: When thinking about myopathy?

Centre de référence des maladies neuromusculaires et de la SLA, hôpital La Timone, E. Salort-Campana


université Aix-Marseille, CHU de Marseille, 264, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille A. Sevy
cedex 05, France A. Verschueren
A.-M. Grapperon
E. Delmont
J. Pouget
S. Attarian
RÉSUMÉ
Si un déficit moteur distal évoque classiquement une atteinte de la corne antérieure ou du nerf Mots clés
périphérique, il peut être plus rarement l'expression d'une maladie musculaire. Une myopathie Myopathie distale
doit être évoquée devant un déficit distal moteur pur, sélectif, ne correspondant pas une Algorithmes
systématisation tronculaire ou radiculaire. L'interrogatoire et l'examen clinique minutieux doivent diagnostiques
rechercher des signes en faveur d'une atteinte musculaire plus diffuse ou d'autres atteintes Déficit moteur distal
systémiques. Les examens complémentaires tels que le dosage des CPK, l'ENMG, l'imagerie Myopathie myofibrillaire
musculaire apportent des arguments au diagnostic topographique mais peuvent être d'inter-
prétation difficile. La biopsie musculaire est un élément clé du diagnostic : en confirmant le Keywords
caractère myopathique du déficit et en mettant en évidence des anomalies (vacuoles bordées,
Distal myopathy
déficit protéique) permettant d'orienter l'enquête moléculaire. La clinique, l'ENMG et l'imagerie
Diagnostic algorithms
musculaire doivent guider le siège de la biopsie pour améliorer sa rentabilité. Les maladies
Distal motor weakness
musculaires se présentant par un déficit distal sont essentiellement des maladies musculaires
Myofibrillar myopathy
génétiques. Le diagnostic moléculaire repose sur une stratégie de séquençage ciblé « gène par
gène » par méthode Sanger tenant compte de l'âge de début, du mode de transmission, de la
topographie de l'atteinte et de la présence ou non de vacuoles bordées en histopathologie.
Cependant, l'avènement du séquençage à haut débit ouvre de nouvelles perspectives dans le
diagnostic de ces pathologies.
© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

SUMMARY
A distal weakness may be the expression of a muscular disease. The diagnosis should be
suspected from careful clinical history and medical examination. The paraclinical investigations
includes CK assessment, electromyographic investigations, muscle imaging and in most cases
muscle biopsy. The molecular diagnosis is guided by diagnostic algorithms using morphological
and clinical data as the starting point. Distal myopathies are a heterogeneous group of rare
muscular diseases. Many remain without genetic characterization. Next-generation sequencing
(NGS) may improve molecular diagnosis yield of distal myopathies and highlights the complexity
of current distal myopathies classification.
© 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Auteur correspondant :
E. Salort-Campana,
Centre de référence des
parfois associée à une fatigabilité, des cram- maladies neuromusculaires
INTRODUCTION pes ou des myalgies. Plus rarement, elles et de la SLA, hôpital La
Un déficit moteur distal des membres infé- peuvent débuter ou s'exprimer exclusivement Timone, université Aix-
Marseille, CHU de Marseille,
rieurs et/ou supérieurs évoque classiquement par un déficit distal. Cette présentation cli- 264, rue Saint-Pierre, 13385
une atteinte de la corne antérieure ou du nerf nique inhabituelle est souvent à l'origine Marseille cedex 05, France.
périphérique. Les affections musculaires se d'un retard et d'une errance diagnostiques. Adresse e-mail :
présentent habituellement sous la forme Une démarche clinique rigoureuse est néces- emmanuelle.salort-campana
d'une faiblesse symétrique des ceintures, saire pour évoquer ce diagnostic sachant que @ap-hm.fr

http://dx.doi.org/10.1016/j.praneu.2015.01.015
© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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Maladies neuromusculaires E. Salort-Campana et al.

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les examens complémentaires tels que l'ENMG ou la biopsie


musculaire peuvent être mis en défaut.
Les affections musculaires s'exprimant par un déficit moteur
distal sont essentiellement des maladies génétiques. Parmi
celles-ci, il faut distinguer le groupe des myopathies distales et
les myopathies à expression distale. Les myopathies distales
constituent un ensemble hétérogène de maladies génétiques
rares définies par une faiblesse ou une amyotrophie débutant
dans les muscles des mains, des avant-bras, des jambes et/ou
des pieds et des explorations neuromusculaires compatibles
avec une atteinte myopathique [1]. Les différentes entités de
cette classification ont été individualisées sur leurs caracté-
ristiques cliniques. Ces 15 dernières années, bon nombre
d'entre-elles ont été caractérisées sur le plan génétique.
Les avancées spectaculaires de la biologie moléculaire ont
montré que les anomalies génétiques sous tendant les myo- Figure 1. Illustration de la sélectivité musculaire. Patient se plaignant
pathies distales pouvaient être associées à des phénotypes d'un pied tombant et présentant un déficit de la loge antérieure de
très différents [2]. Actuellement, l'évolution va vers une clas- jambe avec une préservation du muscle pédieux (flèche).
sification des myopathies en fonction des anomalies généti-
ques observées. Cependant, cette classification conserve tout est complété par la recherche des réflexes ostéo-tendineux
son sens pour la démarche diagnostique clinique. La classi- et l'étude de la sensibilité.
fication des myopathies distales ne sont pas intégrées dans Au terme de cet examen, une affection musculaire doit être
cette classification car elles sont aisément identifiables par évoquée devant un déficit moteur distal pur, sélectif dont la
d'autres éléments cliniques (atteinte faciale, myotonie) et/ou systématisation ne répond pas à un territoire nerveux ou
histologiques. radiculaire. C'est le cas, par exemple, un patient se plaignant
d'un pied tombant qui présente un déficit de la loge antérieure
de jambe avec une préservation du muscle pédieux, sans
trouble sensitif (Fig. 1 et 2). Les réflexes ostéo-tendineux sont
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE habituellement préservés mais les réflexes achilléens peuvent
être diminués ou abolis dans certaines myopathies. Dans les
La clinique est essentielle devant un déficit moteur distal car signes négatifs, on notera l'absence de fasciculations.
c'est elle qui va orienter la suite de la démarche diagnostique
et le choix des examens complémentaires. Affirmer l'origine musculaire du déficit par les
examens complémentaires et éliminer les
Évoquer une maladie musculaire devant un déficit
diagnostics différentiels
moteur distal
Les examens complémentaires aident à confirmer la nature
Devant un déficit moteur distal pur, on peut évoquer une myopathique du déficit mais peuvent être aussi source d'erreur.
pathologie radiculaire, une neuropathie (neuropathie motrice
multifocale, neuropathie héréditaire de Charcot-Marie-Tooth), Le dosage des créatines kinases sériques (CPK)
une maladie du motoneurone (sclérose latérale amyotro-
phique, amyotrophie spinale distale) ou une myopathie. Les créatines kinases sériques (CPK) sont élevées de façon
La démarche initiale repose sur : inconstante. Une augmentation marquée des CPK apporte
 un interrogatoire soigneux recueillant : l'âge des premiers des arguments au diagnostic positif et oriente plus volontiers
symptômes, la topographie des premiers signes (prédomi- vers une affection génétique impliquant les protéines mem-
nance sur le compartiment antérieur ou postérieur de jam- branaires (dysferline, cavéoline. . .). Cependant, un taux
bes, l'atteinte précoce des mains), l'évolution des normal n'exclut pas la possibilité d'une myopathie et à l'inverse,
symptômes, les signes associés éventuels. Un arbre généa- une élévation modérée des CPK peut être observée lors de
logique doit systématiquement être établi, y compris lorsque processus de dénervation.
que le patient affirme qu'il n'y a aucun antécédent notable
dans l'histoire familiale. On recherchera en particulier dans Une imagerie musculaire (TDM, IRM)
les antécédents personnels et familiaux : une cataracte L'imagerie musculaire (TDM, IRM) met en évidence l'involution
précoce, une cardiomyopathie, des troubles du rythme et/ fibroadipeuse de certains groupes musculaires. Elle ne doit
ou de conduction, un diabète, une démence. . . ; pas se focaliser sur la zone déficitaire mais comprendre au
 l'examen clinique est l'étape clé permettant d'établir le diag- minimum l'examen des jambes et des cuisses. Bien qu'elle ne
nostic topographique. Bien que la plainte du patient et le soit pas actuellement disponible dans tous les centres, la
motif de consultation soient « focalisés » sur le déficit distal technique d'IRM « corps entier » qui permet d'explorer tous
des membres, une inspection et un examen complet de la les muscles simultanément sera probablement la technique de
musculature doit être effectué recherchant notamment une choix dans les années à venir [3].
atteinte faciale, d'un décollement des omoplates, un déficit L'imagerie complète l'examen clinique en prouvant l'existence
musculaire axial, la présence de fasciculations, d'une myo- d'une sélectivité musculaire, y compris en montrant une
tonie, de déformations des pieds, de rétractions musculaires. atteinte infraclinique des muscles des cuisses ou d'un autre
L'amyotrophie et/ou l'hypertrophie éventuelles de certains segment (Fig. 3). Chaque dystrophie musculaire a un profil
groupes musculaires doivent être consignées. L'examen d'atteinte musculaire particulier, suggérant une sensibilité

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Figure 2. Exemples de myopathie distale. A. Patient de 61 ans, présentant une myopathie avec mutation du gène VCP présentant un déficit
sélectif des fléchisseurs communs profonds des doigts. B. Patiente de 38 ans, vue dans les suites d'un bloc auriculo-ventriculaire complet
nécessitant la mise en place d'un pacemaker. Elle présente un déficit et une amyotrophie de la loge antéro-externe de jambe (flèche). Une
mutation dans le gène de la desmine est identifiée.

Figure 3. Exemples d'imagerie musculaire.

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différente de chaque muscle à une anomalie génétique don- rapide et à un faible coût [5–7]. Ces nouvelles techniques
née. La reconnaissance de ce profil par l'imagerie musculaire permettent le séquençage de gènes de grande taille et la
permet de guider le diagnostic moléculaire [2]. découverte de nouveaux phénotypes. L'interprétation des
résultats générés par ces techniques est à ce jour d'interpréta-
Un électroneuromyogramme (ENMG) tion délicate. En effet, pour un patient donné, de nombreuses
Il a un rôle majeur dans le diagnostic différentiel avec une variations de séquences sont mises en évidence dans diffé-
neuropathie ou une atteinte motoneurone. L'étude des vitesses rents gènes, ce qui rend difficile l'identification de la mutation
de conduction nerveuses motrices et sensitives doit rechercher causale. Une confrontation pluridisciplinaire des données
des arguments en faveur d'une neuropathie. L'examen de moléculaires, cliniques et anatomopathologiques est néces-
détection confirme la nature myopathique du déficit moteur saire pour parvenir au diagnostic.
en enregistrant des tracés « myogènes ». Il peut orienter le
diagnostic en mettant en évidence des activités d'insertion à type
de décharges myotoniques. Cependant, l'examen de détection LES MYOPATHIES DISTALES
peut être trompeur dans certaines myopathies distales comme
les zaspopathies ou les myotilinopathies avec l'enregistrement Les formes principales de myopathies distales peuvent être
de tracés mixtes ou « pseudoneurogènes ». classées selon les critères cliniques suivants : mode de trans-
mission récessif ou dominant, âge de début précoce ou
Une biopsie musculaire tardif, atteinte initiale des mains ou des jambes (loge anté-
Parfois la clinique permet d'évoquer fortement le diagnostic rieure ou postérieure). Ces 15 dernières années, les bases
comme par exemple dans la dystrophie myotonique de Stei- moléculaires de plusieurs d'entre elles ont pu être définies
nert ou la myopathie Facio-scapulo-humérale. Si ce n'est pas (Tableaux I et II).
le cas, une biopsie musculaire doit être réalisée. Le choix de
son siège est crucial et doit être guidé par l'ENMG et l'imagerie Formes de transmission autosomiques récessives
musculaire [3]. Le muscle « idéal » doit être atteint mais ne
pas être le siège d'une involution trop marquée. L'étude histo- La myopathie de Miyoshi ou forme distale de
logique comprendra une étude des protéines membranaires dysferlinopathie [8,9]
chez les patients présentant une élévation importante des Décrite initialement au Japon dans les années 1970, la myopa-
CPK. Les aspects importants à rechercher sont les vacuoles thie de Miyoshi est la plus fréquente des myopathies distales en
bordées et une désorganisation du réseau intermyofibrillaire. Europe. Elle est causée par des mutations du gène DYSF
En fonction des premiers résultats, une étude immuno-histo- codant pour la dysferline, protéine de réparation de la mem-
chimique et en microscopie électronique peut être demandée. brane musculaire. L'âge de début se situe en général avant
20 ans avec une atteinte de la loge postérieure de jambe. Le
Aboutir au diagnostic moléculaire déficit peut être asymétrique et s'associer à un gonflement
Du fait du développement des techniques de biologie molé- douloureux du mollet. L'évolution est marquée par une atteinte
culaire, la classification des myopathies distales comprend proximale atteignant le quadriceps, avec une perte de la marche
plus de 20 entités différentes. La stratégie actuelle pour le 10 à 20 ans après le début des symptômes. L'élévation impor-
diagnostic moléculaire se base sur une recherche de muta- tante des CPK, de 5 à 50 fois la normale, doit faire évoquer le
tions « gène par gène » par séquençage Sanger. Pour sélec- diagnostic. La biopsie musculaire montre un profil dystrophique
tionner les gènes candidats à séquencer à priorité, le clinicien et des marqueurs inflammatoires périmysiaux et périvascu-
s'appuie sur des éléments cliniques et paracliniques : le mode laires. Un déficit en dysferline est mis en évidence par l'étude
de transmission de la maladie, l'âge de début, la distribution du immuno-histochimique et en Western blot. Le diagnostic est
déficit clinique, le pattern de l'atteinte musculaire visible en confirmé par la biologie moléculaire du gène DYSF mettant en
imagerie, la présence d'une cardiomyopathie, le taux de CPK, évidence deux mutations à effet récessif.
les résultats de la biopsie musculaire (présence de vacuoles
bordées, myopathie myofibrillaire (MFM), lésions de dystro- Anoctaminopathie de forme distale [10]
phie musculaire, hypotrophie des fibres de type I. . .). Deux
Un phénotype similaire, d'individualisation plus récente, est
algorithmes diagnostiques élaborés lors de l'ENMC Interna-
associé à des mutations du gène de l'anoctamine 5. L'âge de
tional Workshop sur les myopathies distales en 2009 [3] et
début est plus tardif, l'évolution plus lente et la sévérité plus
actualisés en 2012 [4] combinent ces différents paramètres et
marquée chez les hommes. Par comparaison aux dysferlino-
sont d'une grande utilité pour guider les recherches généti-
pathies, la biopsie musculaire met en évidence un pattern
ques (Fig. 4 et 5). Cependant, le diagnostic moléculaire des
dystrophique prédominant mais l'immuno-histochimie de la
myopathies distales reste long et difficile du fait de la difficulté
dysferline est normale. La biologie moléculaire du gène de
du séquençage en routine de certains gènes de grande taille
l'anoctamine 5 confirme le diagnostic.
(gènes codant pour la titine [TTN] et la nébuline [NEB]) et du
nombre croissant des gènes potentiellement candidats. Envi-
ron 50 % des patients présentant une myopathie distale n'ont Myopathies distales à nébuline [11]
pas de diagnostic moléculaire. Le gène de la nébuline (NEB) avait initialement été rapporté
Durant les cinq dernières années, les techniques de séquen- comme impliqué dans une forme de myopathie congénitale
çage à haut débit de nouvelle génération (NGS) sont l'objet à bâtonnets. Plus récemment, un déficit en nébuline a été
d'un intérêt croissant dans le diagnostic des maladies neuro- incriminé dans une myopathie distale survenant dans
musculaires permettant d'analyser simultanément un grand l'enfance avec un déficit intéressant la dorsiflexion de la che-
nombre de gènes et d'établir un diagnostic moléculaire plus ville, les extenseurs des doigts et des mains et les fléchisseurs

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Figure 4. Algorithme décisionnel permettant le choix d'un nombre réduit de gènes pour le diagnostic moléculaire des myopathies distales se
basant sur les données cliniques adapté de « Udd. 165th ENMC International Workshop: distal myopathies, 2009 » et de « Udd. Distal
myopathies – new genetic entities expand diagnostic challenge, 2012 ». AD : autosomique dominant ; spor : sporadique ; AR :
autosomique récessif ; ant : loge antérieure de jambe ; post : loge postérieure de jambe.

Tableau I. Formes autosomiques dominantes de myopathies distales.


Imagerie Biopsie musculaire Gène Protéine
Formes AD de début tardif
Myopathie de Welander Mixte VB TIA1 TIA1
Dystrophie musculaire tibiale Loge ant VB TTN Titine
Myotilinopathies distales Loge post MMF MYOT Myotiline
ZASPopathy Loge post MMF LDB3 ZASP
Myopathie distale à Matrine 3 Mixte VB MATR3 Matrine 3
Myopathie distale liée à VCP Loge ant VB VCP VCP
Alpha-B crystallinopathie MMF CRYAB aB-crystallin
Formes AD de début adulte
Desminopathie Loge ant MMF DES Desmine
ABD-filamentopathie Loge post Non spécifique FLNC Filamine C
Formes AD de début précoce
Myopathie de Laing Loge ant Hypotrophie fb de type I MYH7 Myosine bêta
Myopathie à KLHL9 Non spécifique KLHL9 KLHL9
Loge ant : loge antérieure de jambe ; loge post : loge postérieure de jambe ; VB : vacuoles bordées ; MMF : myopathie myofibrillaire ; fb : fibres ; KLHL9 : Kelch-like
homologue 9 ; AD : autosomique dominant.

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Figure 5. Algorithme décisionnel permettant le choix d'un nombre réduit de gènes pour le diagnostic moléculaire des myopathies distales se
basant sur les données morphologiques adapté de « Udd. 165th ENMC International Workshop: distal myopathies, 2009 » et de « Udd.
Distal myopathies – new genetic entities expand diagnostic challenge, 2012 ». AD : autosomique dominant ; spor : sporadique ; AR :
autosomique récessif ; ant : loge antérieure de jambe ; post : loge postérieure de jambe.

de nuque. Les CPK sont subnormales de 1 à 2 fois la normale. Myopathie liée à GNE ou myopathie de Nonaka ou
L'EMG montrent des tracés d'allure myogènes ou mixtes. Une myopathie distale à vacuoles bordées [12,13]
atteinte sélective du compartiment antérieur de jambe est
visible à l'imagerie musculaire. La biopsie peut être d'inter- La myopathie de Nonaka, initialement décrite chez des
prétation difficile montrant des fibres groupées et atrophiques patients japonais, se présente comme une déficit de la loge
pouvant mimer des lésions de dénervation et ne met pas en antéro-externe de jambe débutant chez l'adulte jeune, entre
évidence les bâtonnets classiquement associés à d'autres 10 et 30 ans, évoluant vers un pied tombant, puis une atteinte
formes de nébulinopathie. Cette forme de nébulinopathie des muscles de la cuisse épargnant de manière caractéris-
est causée par deux mutations faux-sens dans le gène NEB. tique le quadriceps. Les patients sont confinés au fauteuil

Tableau II. Formes autosomiques récessives de myopathies distales.


Imagerie Biopsie musculaire Gène Protéine
Formes AR de début précoce
Myopathie distale à nébuline Loge ant NEB Nébuline

Formes AR de début adulte


Myopathie de Miyoshi Loge post Dystrophique, Déficit en dysferline DYSF Dysferline
Anoctaminopathie distale Loge post Dystrophique, dysferline normale ANO5 Anoctamine 5
Myopathie de Nonaka Loge ant VB GNE GNE
Loge ant : loge antérieure de jambe ; loge post : loge postérieure de jambe ; dystrophique : lésions de dystrophie musculaire ; VB : vacuoles bordées ; AR : autosomique
récessif.

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roulant 10 à 15 ans après le début des symptômes. Les gastrocnémien médian et du soléaire. Plus tardivement, tous les
CPK sont modérément élevées de 3 à 4 fois la normale. La muscles jambiers sont le siège d'un remplacement fibroadipeux
biopsie montre d'abondantes vacuoles bordées. Le diagnos- et des modifications modérées des muscles du compartiment
tic est confirmé par la mise en évidence de mutations dans le postérieur peuvent être observées. La biopsie musculaire mon-
gène GNE (UDP-N-acetylglucosamine 2 epimerase/N-acetyl tre des anomalies myofibrillaires avec des vacuoles bordées et
manno-samine kinase). Ce gène a d'abord été identifié chez non bordées. La microscopie électronique objective des signes
des patients ayant une myopathie à vacuoles bordées avec de désintégration myofibrillaire.
épargne du quadriceps (HIBM1). Les myotilinopathies surviennent en général entre 50 et
60 ans [18]. Elles se présentent par une atteinte intéressant
Formes de transmission autosomiques les deux loges de jambes. Une atteinte des mains concomi-
dominantes tante doit être recherchée. Malgré un début tardif, l'évolution
peut être invalidante avec une évolution vers une atteinte
Les myopathies myofibrillaires (MMF) proximale des membres inférieurs et une perte de la marche
dix ans après le début des symptômes. L'association à une
Les myopathies myofibrillaires (MMF) constituent un groupe neuropathie sensitive a été décrite. L'IRM musculaire montre
d'affections hétérogènes unifiées par un profil commun histo- une involution fibroadipeuse débutant dans la loge postérieure
pathologique : une désorganisation du réseau intermyofibril- de jambes et atteignant progressivement tous les muscles
laire et une accumulation non spécifique de matériel protéique jambiers et les muscles proximaux des membres inférieurs.
mise en évidence par les techniques d'immunomarquage. Les La pathologie musculaire est myofibrillaire.
CPK sont généralement normales ou peu élevées. Six gènes
principaux sont actuellement connus : DES, ABC, MYOT, Myopathie distale de Welander [19]
LDB3, FLNC et BAG3. Cependant, les contours du concept
des MMF ne sont pas clairs et d'autres myopathies, telles que Cette affection est essentiellement observée chez des patients
les myopathies associées à FHL1 ou les sélénoprotéinopa- d'origine suédoise et finlandaise. Elle est à évoquer devant un
thies, peuvent avoir un profil histopathologique évocateur de début tardif, après 40 ans et une atteinte prédominante de
MMF. Le diagnostic repose sur la biopsie musculaire mais les mains. Les extenseurs des doigts et du poignet sont les pre-
phénotypes associés sont très hétérogènes. Les MMF sont miers atteints suivis d'une atrophie de la loge thénarienne et des
devenues l'une des étiologies principales des myopathies muscles intrinséques des mains. Dans l'évolution, une atteinte
distales. Dans les formes à présentation distale, on retient : des fléchisseurs des doigts et du poignet ainsi que de la loge
 devant une faiblesse distale des jambes de début précoce, antéro-externe de jambe peuvent apparaître. La progression est
entre 20 et 40 ans, associé une cardiomyopathie (troubles lente. Les CPK sont modérément élevées. L'étude anatomopa-
du rythme, troubles de conduction) et/ou une atteinte respi- thologique montre une myopathie à vacuoles bordées. Le gène
ratoire, on doit évoquer en priorité une desminopathie (DES) impliqué, TIA1, a récemment été identifié.
[14]. Les CPK sont modérément augmentées et la biopsie
musculaire est compatible avec une MMF. Cependant, ces Dystrophie musculaire tibiale (titinopathie) [20]
anomalies histopathologiques sont inconstantes comme Il s'agit d'une affection décrite en Finlande mais rare en
dans le syndrome scapulo-péronéal de Kaeser, décrit ini- France. Elle débute typiquement après 35–40 ans par un
tialement comme étant une atteinte du motoneurone, qui a déficit de la loge antéro-externe de la jambe, fréquemment
pu être rapporté à une mutation p.R350P du gène DES [15]. de manière unilatérale. Malgré une progression vers le seg-
L'imagerie musculaire est caractéristique montrant une ment proximal des membres inférieurs, la plupart des patients
atteinte précoce des muscles péroniers puis du tibial anté- demeurent ambulants. Les CPK sont modérément élevées.
rieur avec une progression vers d'autres muscles distaux et L'IRM musculaire montre une involution fibroadipeuse très
proximaux (gracilis, sartorius et semi-tendineux) ; sélective de la loge antéro-externe de jambe débutant dans
 débutant chez l'adulte jeune, les alpha-B crystallinopathies
le jambier antérieur, s'étendant ensuite à la loge postérieure de
sont beaucoup plus rares et peuvent aussi comporter une cuisse et de jambe. La biopsie musculaire ciblée sur le jambier
cardiopathie et une cataracte [16] ; antérieur montre des vacuoles bordées et de rares fibres
 après 40 ans, on doit évoquer les zaspopathies et les
nécrotiques. Une mutation du gène de la titine pourra être
myotilinopathies. recherchée mais l'étude du gène de la titine est malaisée du
Les zaspopathies débutent initialement par une faiblesse de la fait de la grande taille de ce gène.
loge antéro-externe de jambe progressant très lentement vers
une atteinte proximale des membres inférieurs et une atteinte
des extenseurs des doigts et des poignets [17]. Une perte de la Myopathie distale liée à des mutations de VCP
marche est cependant possible après 70 ans. Une cardiomyo- [21,22]
pathie tardive et des blocs de conduction ont été rarement Cette myopathie distale de début tardif se présenter avec un
rapportés. L'ENMG montre des potentiels d'unités motrices déficit et une amyotrophie de la loge antéro-externe de jambe
d'allure myogène ou des tracés d'allure mixte avec de poten- très comparable à la myopathie de Welander ou la myopathie
tiels d'unités motrices myogène et neurogène. Des anomalies tibiale. Cette forme clinique est moins fréquente que celle
des vitesses de conduction nerveuses en faveur d'une neuro- associant myopathie à inclusion, maladie de Paget et
pathie périphérique associée ont été rapportées de manière démence frontotemporale (IBMPFD). Chez certains patients,
inconstante. Comme dans d'autres MMF, des activités sponta- une démence d'évolution rapide a été observée. Le profil
nées anormales abondantes ou des activités d'insertion incluant anatomopathologique est celui d'une myopathie à inclusions.
des décharges myotoniques peuvent être enregistrées. L'ima- Ce phénotype est associé à la mutation P137L (c.410C > T)
gerie musculaire montre à un stade précoce une involution du dans le gène VCP.

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Filaminopathie de forme distale (ABD-


Tableau III. Myopathies à expression distale.
filamentopathy) [23]
Dystrophie musculaire facio-scapulo-humérale
Il s'agit d'une myopathie distale d'individualisation récente se
présentant une faiblesse de la pince chez le jeune adulte. Vers Dystrophie myotonique de Steinert
l'âge de 40 ans, une atrophie de la loge thénar et une faiblesse Myopathie centronucléaire liée à des mutations de DNM2
du mollet apparaissent. Le taux de CPK est subnormal. La
biopsie musculaire montre des anomalies aspécifiques, et non Myopathies métaboliques
la myopathie myofibrillaire et à vacuoles bordées observée Glycogénose de type 3
dans la forme généralisée de filamentopathie. L'imagerie des Déficit en phosphorylase b kinase
membres inférieurs montre un remplacement fibroadipeux de Lipidose liée à PNPLA2
tous les muscles de la loge postérieure de jambe avec une Cavéolinopathie
préservation des autres compartiments. Les mutations se Télethoninopathie
situent dans le domaine liant l'actine N-terminal du gène de
la filamine C (FLNC) alors que les mutations impliquées dans Myosite à inclusions sporadique
forme généralisée de filamentopathie sont localisées au centre D'après Udd [4].
ou en C-terminal du gène.

Myopathie de Laing [24]


Cette myopathie est de début précoce dans l'enfance, touchant plurisystémique (cataracte, atteinte cardiaque, diabète, calvi-
les releveurs des orteils, les fléchisseurs de nuque. Secondai- tie), une myotonie clinique et électrique, une atteinte muscu-
rement, une atteinte des extenseurs des doigts peut apparaître. laire plus diffuse : ptosis, amyotrophie et déficit des muscles
La biopsie musculaire est compatible avec une disproportion temporaux et masséters qui réalisent un faciès évocateur, un
congénitale en type de fibres. Ce phénotype est associé à des déficit des fléchisseurs du cou et des muscles distaux des
mutations situées dans les régions codant pour la queue de la membres supérieurs. La dystrophie musculaire facio-scapulo-
chaîne lourde de MYH7, une isoforme de la myosine. humérale peut débuter par une faiblesse du jambier antérieur
alors que les atteintes faciale ou scapulaire sont au second
Myopathie distale liée à des mutations de KHLH9 plan. Un examen attentif doit rechercher l'atteinte faciale
[25] caractéristique avec un déficit des orbiculaire des yeux et
des lèvres, le décollement scapulaire, l'atteinte des muscles
Le gène muté, KLHL9, code pour la protéine Kelch-like homo- du tronc (trapèze, pectoraux, abdominaux) qui ont souvent été
logue 9 impliquée dans la voie de dégradation de l'ubiquitine. banalisée par le patient. Ces caractéristiques cliniques ainsi
Cliniquement, il existe une faiblesse de la loge antéro-externe qu'une asymétrie nette de l'atteinte musculaire sont très évo-
de jambe (dorsiflexion de cheville), accompagnée plus tardi- catrices du diagnostic. Dans ces deux cas de figures, la
vement d'une atteinte des muscles intrinsèques de la main. Le biologie moléculaire sera demandée d'emblée, confirmant le
taux de CPK est normal ou légèrement augmenté. L'examen diagnostic.
de détection électromyographique peut porter à confusion
dans le diagnostic différentiel avec une neuropathie. La biop-
sie musculaire est aspécifique, sans vacuoles bordées.
CONCLUSION
Le clinicien doit savoir évoquer une maladie musculaire devant
LES MYOPATHIES À EXPRESSION DISTALE un déficit moteur pur distal. Les myopathies à présentation
Ces maladies musculaires peuvent s'exprimer par un phéno- distale constituent un groupe très hétérogène d'affections
type distal mais ne sont pas intégrées dans la classification génétiques. Une démarche diagnostique rigoureuse basée
des myopathies distales du fait de caractéristiques cliniques sur la clinique, l'imagerie musculaire et l'anatomopathologie
ou anatomopathologiques qui les distinguent [4]. Une liste non est nécessaire pour parvenir au diagnostic génétique. Les
exhaustive de ces affections figure sur le Tableau III. techniques de séquençage de nouvelle génération à haut
Les deux dystrophies musculaires les plus fréquentes de débit ouvrent de nouvelles perspectives en améliorant le ren-
l'adulte, la dystrophie myotonique de Steinert et la dystrophie dement diagnostique et la découverte de nouveaux gènes
musculaire facio-scapulo-humérale doivent être évoquées mais rendent plus que jamais nécessaires la confrontation
devant un déficit distal des membres qui peut être le motif entre données cliniques et génétiques.
de consultation initial. Cependant, dans la majorité des cas,
des signes cliniques au second plan permettent d'évoquer Déclaration d'intérêts
aisément le diagnostic. En faveur de la dystrophie myotonique Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation
de Steinert, on recherchera des signes d'atteinte avec cet article.

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Pratique Neurologique – FMC 2015;6:87–95
Maladies neuromusculaires
Particularités syndromiques

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Points essentiels [10] Bolduc V, Marlow G, Boycott KM, Saleki K, Inoue H, Kroon J,
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 Une myopathie doit être évoquée devant un déficit ride channel anoctamin 5 cause proximal LGMD2L and distal
distal moteur pur, sélectif, ne correspondant pas une MMD3 muscular dystrophies. Am J Hum Genet 2010;86:213–21.
systématisation tronculaire ou radiculaire. [11] Wallgren-Pettersson C, Lehtokari VL, Kalimo H, Paetau A,
 La démarche diagnostique repose sur un interroga- Nuutinen E, Hackman P, et al. Distal myopathy caused by
toire et un examen clinique minutieux recueillant homozygous missense mutations in the nebulin gene. Brain
l'âge des premiers symptômes, le mode de transmis- 2007;130:1465–76.
sion, la topographie des premiers signes. [12] Nishino I, Noguchi S, Murayama K, Driss A, Sugie K, Oya Y,
 Le dosage des CPK, l'ENMG, l'imagerie musculaire et al. Distal myopathy with rimmed vacuoles is allelic to hereditary
et la biopsie musculaire permettent de confirmer la inclusion body myopathy. Neurology 2002;59:1689–93.
nature myopathique du déficit et d'orienter le diag- [13] Nonaka I, Sunohara N, Ishiura S, Satoyoshi E. Familial distal
nostic moléculaire mais peuvent être d'interprétation myopathy with rimmed vacuole and lamellar (myeloid) body for-
difficile. mation. J Neurol Sci 1981;51:141–55.
 Le diagnostic moléculaire s'appuie sur des algor- [14] Olivé M, Goldfarb L, Moreno D, Laforet E, Dagvadorj A,
ithmes décisionnels tenant compte de la clinique, Sambuughin N, et al. Desmin-related myopathy: clinical, electro-
l'imagerie musculaire et la biopsie musculaire. physiological, radiological, neuropathological and genetic stu-
 Les myopathies distales constituent un ensemble dies. J Neurol Sci 2004;15:125–37 [219].
hétérogène de maladies génétiques rares. Plus de [15] Walter MC, Reilich P, Huebner A, Fischer D, Schröder R, Vorgerd
15 entités sont actuellement identifiées sur le plan M, et al. Scapuloperoneal syndrome type Kaeser and a wide
génétique, rendant l'identification moléculaire difficile. phenotypic spectrum of adult-onset, dominant myopathies are asso-
 L'avènement du séquençage à haut débit ouvre de ciated with the desmin mutation R350P. Brain 2007;130:1485–96.
nouvelles perspectives dans le diagnostic molécu- [16] Vicart P, Caron A, Guicheney P, Li Z, Prévost MC, Faure A, et al.
laire de ces pathologies. A missense mutation in the alpha-B crystallin chaperone gene
causes a desmin-related myopathy. Nat Genet 1998;20:92–5.
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