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I. INTRODUCTION
La dystrophie myotonique de Steinert est la plus fréquente à l'âge adulte [1]. Elle atteint
en premier lieu les muscles distaux puis secondairement les muscles proximaux. Elle touche
également les muscles du rachis et de la face.
Les troubles de la marche et de l’équilibre sont une des conséquences fonctionnelles des
déficiences liées à la dystrophie myotonique, particulièrement fréquente, pouvant entrainer
des chutes. Ces difficultés peuvent être secondaires à un déficit des releveurs du pied, à
l’atteinte du triceps sural, et surtout à celle du quadriceps ; parfois celui-ci est seulement
dystonique. L’évolution peut se faire vers l’installation de rétractions (notamment
achilléennes) avec équin bilatéral des pieds [2].
Le déficit des muscles axiaux est à l’origine de cyphose, de ptose abdominale mais
surtout de lombalgies chroniques fréquentes avec ou sans irradiation, souvent invalidantes.
La prise en charge en rééducation consiste à prévenir les rétractions par une rééducation
posturale et proprioceptive. Le recours à des appareillages peut passer par la mise en place
de systèmes releveurs avec ou sans chaussage adapté.
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C. DYSTROPHIE MUSCULAIRE DE BECKER
La maladie atteint initialement les muscles de la face et de la scapula, viennent ensuite les
fléchisseurs de la cheville et les muscles de la ceinture pelvienne. Il y a une asymétrie nette
de l'implication des muscles d'un côté à l'autre.
Les dystrophies musculaires des ceintures sont une famille de dystrophies musculaires
hétérogènes tant sur le plan des gènes altérés que des symptômes cliniques. Ces pathologies
se caractérisent par une atteinte initiale des muscles des ceintures scapulaires et/ou
pelviennes avec uneprogression secondaire aux muscles des autres parties du corps [3].
Avant de prendre en charge un patient présentant une MNM, un bilan rééducatif est
effectué afin de déterminer les objectifs de la rééducation.
A. BILAN MUSCULAIRE
B. BILAN OSTEO-ARTICULAIRE
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Ce bilan est complété par une lecture radiographique ostéo articulaire.
C. BILAN DE LA DOULEUR
Les MNM peuvent induire des douleurs, aiguës ou chroniques, impactant la qualité de vie
des patients et ce quelle que soit le niveau de l’atteinte [6,7].
La douleur est évaluée de 0 à 10 selon l’échelle visuelle analogique (EVA) ou numérique
(EVN) en précisant le siège et le type mécanique ou inflammatoire.
Ces douleurs sont plurifactorielles, dues généralement à des postures anormales, à des
techniques de rééducation comme les étirements entre autres.
E. BILAN RESPIRATOIRE
Ce bilan est complété par les explorations fonctionnelles : téléthorax, EFR, gaz du sang…
F. BILAN CARDIAQUE
La MNM est caractérisée par une atteinte des muscles squelettiques mais elle peut
intéresser également le myocarde. Elle se traduit soit par une insuffisance cardiaque de type
dilatation ou hypertrophique, soit par des troubles du rythme, comme au cours de la maladie
de Steinert et des dystrophies musculaires congénitales. La survenue de ces complications
doit être régulièrement dépistée et faire l’objet d'une prise en charge spécialisée en
cardiologie.
G. BILAN FONCTIONNEL
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des programmes de rééducation afin d’ajuster la rééducation et de proposer des adaptations
environnementales.
La MFM permet d’évaluer la posture et les mouvements actifs de la tête, du tronc, des
membres supérieurs et inférieurs dans la plupart des maladies neuromusculaires quel que
soit leur degré de sévérité. Elle nécessite la participation active du patient et la
compréhension de consignes très codifiées.
A. OBJECTIFS
B. PRINCIPES
La rééducation neurologique est lourde ; elle doit être précoce, personnalisée et continue
compte tenu de l’évolutivité de la MNM qui s’aggrave avec le temps. Il est indispensable
d’adapter régulièrement le protocole de rééducation tout en tenant compte de l’état de santé
du patient et de sa fatigabilité. Il faut donc veiller à ne pas épuiser le patient lors des
séances ; par ailleurs, les exercices contre résistance sont contre indiqués.
C. MOYENS
D. PROTOCOLE DE REEDUCATION
1. Sur le plan de la douleur
- Prévenir les douleurs en luttant contre l’immobilité, en préconisant des mobilisations
passives, des séances de balnéothérapie chaude et des orthèses de repos.
- Prescrire des antalgiques de palier 1 et 2.
- Prescrire les séances de physiothérapie telles que le TENS (neurostimulation
électrique transcutanée) les ondes infra-rouges et les ondes courtes.
- Modifier les protocoles de rééducation générateurs de douleur en les fractionnant et en
les adaptant.
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hanches en cas de rétraction des tenseurs du fascia-lata et des fléchisseurs. Ces
étirements doivent être complétés par des postures segmentaires en bonne position :
extension, adduction et rotation neutre de la hanche ; extension du genou et pied à
angle droit.
- Corriger les déformations résultant d’un déséquilibre musculaire secondaire à une
faiblesse musculaire par l’utilisation d’orthèses de membres.
- Stabiliser les déformations rachidiennes grâce à une rééducation vertébrale et au port
de des corsets de maintien.
4. Rééducation respiratoire
Au début de l’évolution de la maladie, les exercices respiratoires insistent sur le
travail expiratoire comme l’augmentation du flux expiratoire et surtout sur la mobilisation
costale. Lorsque l’atteinte respiratoire s’intensifie, il est essentiel d’éduquer le patient à la
toux et à l’expectoration afin d’effectuer un drainage bronchique efficace dès les premiers
signes d’encombrement. Il est également important d’apprendre au patient la respiration
thoraco-abdominale.
5. Appareillage
L’appareillage est un élément essentiel dans la prise en charge des maladies
neuromusculaires. Il contribue largement à la prévention des complications orthopédiques.
L’appareillage du tronc est préconisé pour limiter l’évolution de la scoliose en
utilisant le corset Garchois. Pour corriger une hyperlordose, l’orthèse thoraco-lombo-sacrée
(TLSO) est indiquée.
L’appareillage des membres supérieurs privilégie les orthèses de fonction pour
faciliter les préhensions dans les activités de la vie quotidienne.
L’appareillage des membres inférieurs est de deux types : soit des orthèses de posture
comme l’orthèse fémoro-pédieuse limitant le flexum du genou et l’équin du pied, préconisé
surtout la nuit ; soit des orthèses de marche comme les releveurs du pied pour corriger
l’équin de pied. Les releveurs sont renforcés par des chaussures orthopédiques : des
chaussures de ville à tige montante si équin dans l’axe, chaussures orthopédiques si
déformation complexe du pied [11].
Les aides techniques (cannes, déambulateurs) peuvent être d’un appoint précieux
pour la stabilité à un stade plus avancé de la maladie.
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Corset Garchois
V. CONCLUSION
VI. BIBLIOGRAPHIE
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3. Medline Plus. Limb-girdle muscular dystrophies. U.S. National Library of Medicine;
Accessed: 2016-07-11.
5. Emery AE. The muscular dystrophies. The Lancet. 2002 feb ;359(9307):687695.
8. Petrof BJ. The molecular basis of activity-induced muscle injury in Duchenne muscular
dystrophy. Molecular and Cellular Biochemistry. 1998 ;179(1-2):111123.
9. Lim JH, Kim DY, Bang MS. Effects of exercise and steroid on skeletal muscle apoptosis
in themdx mouse. Muscle & Nerve. 2004 ;30(4):456462.
10. Jansen M, de Groot IJ, van Alfen N, Geurts AC. Physical training in boys with
Duchenne Muscular Dystrophy: the protocol of the No Use is Disuse study. BMC
Pediatr.2010 aug ;10(55):115.
11. Sackley CD, Turner-Stokes PB, Wade L, Brittle DT, Hoppitt NT. Rehabilitation
interventions for foot drop in neuromuscular disease (review). Cochrane Database Syst
Rev 2009 ;8:3CD003908.