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DIAGNOSTIC DE L’HÉMATURIE

DR LENGANI H. AIDA 1
OBJECTIFS

1) Définir l’hématurie
2) Décrire la conduite à tenir devant une hématurie
macroscopique
3) Décrire l’épreuve des 3 verres et préciser sa valeur
sémiologique
4) Etablir le diagnostic positif de l’hématurie microscopique
5) Différencier l’hématurie d’origine glomérulaire de
l’hématurie d’origine non glomérulaire
6) Citer les causes d’hématurie microscopique
7) Citer les causes d’hématurie macroscopique

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PLAN
1-Généralités
1-1-Définition
1-2-Intérêts
1-3-Rappels
2-Diagnostic
2-1-Diagnostic positif
2-2-Diagnistic de gravité
2-3-Diagnostic différentiel
2-4-Diagnostic étiologique
3-Traitement
3
1-GÉNÉRALITÉS

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1-1-DÉFINITION

Hématurie = présence de sang dans les urines au cours d’une


miction.

§ Elle peut être:


-Macroscopique: visible à l'œil nu
-Microscopique: non visible à l’œil nu

§ Elle est considérée comme pathologique si :


>10 hématies/mm3 à la cytologie urinaire
>10000 hématies/min au compte d’Addis

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1-2-INTÉRÊTS
vEpidémiologique:
-Symptôme relativement fréquent 0,19 à 16,1% de la
population générale
v Diagnostique :
-Bandelette urinaire = méthode de dépistage simple et
peu onéreux
-Etude du sédiment urinaire: confirmation
-Démarche diagnostique rigoureuse et méthodique:
explorations paracliniques
-Etiologies multiples: enquête étiologique rigoureuse
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1-2-INTÉRÊTS

vPronostique
-Vital: Urgence diagnostique et thérapeutique pouvant
engager le pronostic en cas d’hématurie
macroscopique abondante (état de choc)
Fonctionnel: évolution à bas bruit des néphropathies
vers l’insuffisance rénale chronique terminale
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1-3-RAPPELS
1-3-1-RAPPELS ANATOMIQUES

Appareil urinaire:
-Reins Rein
-Uretères
-Vessie uretère
-Urêtre
vessie

urêtre

Figure 1: Appareil urinaire 8


1-3-RAPPELS
1-3-1-RAPPELS ANATOMIQUES

-1000000 néphrons/rein
-Néphron = glomérule +
tubule

§ Gl o méru l e : unité de
filtration donnant l’urine
primitive (150 à 180L/jour)
§ Tubule:unité de transfert
bidirectionnel (sécrétion-
réabsorption) donnant
l’urine définitive (1,5 à
2,4L/jour
9
Figure 2: schéma d’un néphron
1-3-RAPPELS
1-3-1-RAPPELS ANATOMIQUES
Figure 3: schéma d’un glomérule

Capsule de Bowman

Capillaire glomérulaire Figure 4: barrière de filtration glomérulaire

Podocyte
Pédicelle

Endothélium
fenestré

Lames basales
1-3-RAPPELS
1-3-2-PHYSIOPATHOLOGIE

v Hématurie urologique
-Lésion anatomique mettant en communication des
vaisseaux sanguins et un conduit urinaire (du fond d'un
calice jusqu’à l'urètre prostatique)

v Hématurie néphrologique
-Atteinte glomérulaire, des anomalies congénitales ou
acquises de la barrière de filtration glomérulaire
-Absence de caillots = mise en jeu de systèmes
fibrinolytiques dans la lumière tubulaire.
11
2-DIAGNOSTIC

12
2-1-DIAGNOSTIC POSITIF
2-1-1-CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE

Variables selon le type d’hématurie


vHématurie macroscopique
- Motifde consultation devant le
changement de coloration des urines qui
alerte le patient
- Coloration des urines variable :
rosée, bouillon sale « coca cola
» ou franchement hématique

NB: L’œil humain perçoit cette colorationpour un


débit d’hématies supérieur à 500/mm3 ou 300000
éléments/mn. 13
2-1-DIAGNOSTIC POSITIF
2-1-1-CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE

v Hématurie microscopique
Celle-ci étant invisible à l’œil nu, la découverte peut
être:
-Fortuite (bandelette urinaire) : médecine de travail,
médecine scolaire, campagne de dépistage de masse…
-Systématique: symptôme ou signe d'appel associé
(HTA, syndrome œdémateux, dysurie, colique
néphrétique, traumatisme abdominal ou pelvien), bilan
de suivi d’une maladie (diabète, lupus…)
-Devant des complications : insuffisance rénale sévère
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2-1-DIAGNOSTIC POSITIF
2-1-2-MOYENS DIAGNOSTIQUES

vBandelettes urinaires
-Moyen simple et peu onéreux de dépistage de
l’hématurie
-Principe: détection de la présence de sang dans les
urines grâce aux propriétés pérodoxydasiques de
l’hémoglobine responsables du virage d’un indicateur
coloré du jaune au vert plus ou moins foncé selon le
dégré de l’hématurie
Un test à la bandelette urinaire positive doit toujours
être confirmé par un sédiment urinaire
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2-1-DIAGNOSTIC POSITIF
2-1-2-MOYENS DIAGNOSTIQUES

vBandelettes urinaires
ØFaux positifs
Hémoglobinurie, myoglobinurie, présence de substances
oxydantes dans les urines (désinfectants), péroxydases de
certains microbes lors d’infections urinaires).

ØFaux négatifs
Consommation de vitamine C, urines très concentrées,
longtemps conservées, forte protéinurie 16
2-1-DIAGNOSTIC POSITIF
2-1-2-MOYENS DIAGNOSTIQUES

Figure 5 : spectre de coloration de la BU Figure 6: BU plongée dans un échantillon


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en cas d’hématurie d’urine
2-1-DIAGNOSTIC POSITIF
2-1-2-MOYENS DIAGNOSTIQUES

v Examens urinaires
Conditions de prélèvement des urines
-A distance d’un exercice physique ou d’un rapport
sexuel (48 h au moins)
-En dehors de la période de menstruations chez la
femme
-Toilette des organes génitaux externes (pas
d’antiseptiques)
-Récolter les urines (premières urines du matin) en
milieu de jet, dans un bocal ou un tube stérile 18
2-1-DIAGNOSTIC POSITIF
2-1-2-MOYENS DIAGNOSTIQUES

ØCompte d’Addis ou hématies-leucocytes par minute


(HLM)

-Etude quantitative

-Mesure le débit urinaire des hématies par minute

-Pathologique : débit > 10000 hématies/min


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2-1-DIAGNOSTIC POSITIF
2-1-2-MOYENS DIAGNOSTIQUES
ØExamen cyto-bactériologique des urines (ECBU)
-Etude quantitative et qualitative
-Permet de:
• Quantifier les hématies, seuil pathologique :
• GR >10 éléments/mm3
• GR >10000 éléments/ml
• Détecter des anomalies morphologiques des globules
rouges
• Détecter la présence de cylindres hématiques (preuve que
les hématies proviennent des glomérules rénaux) ou
d’autres anomalies associées à l’hématurie 20
2-1-DIAGNOSTIC POSITIF
2-1-2-MOYENS DIAGNOSTIQUES

Figure : Hématurie avec des hématies d’aspect normal à l’ECBU 21


2-1-DIAGNOSTIC POSITIF
2-1-2-MOYENS DIAGNOSTIQUES

Figure 8: Hématurie avec des hématies dysmorphiques à l’ECBU (acanthocytes)


22
2-1-DIAGNOSTIC POSITIF
2-1-2-MOYENS DIAGNOSTIQUES

Figure 9: cylindre hématique à l’ECBU 23


2-2-DIAGNOSTIC DE GRAVITÉ
2-2-1-SIGNES DE GRAVITÉ
vEtat de choc
-Hypotension artérielle, tachycardie, pouls filant,
-polypnée,
-Troubles de la conscience
-Marbrures, cyanose, extrémités froides, sueurs
vAnémie
Hématurie de grande abondance et/ou persistant
durant plusieurs jours
v Caillotage dans les voies urinaires
Dans l’ uretère (colique néphrétique) ou la vessie
(rétention aigue d’urines) 24
2-2-DIAGNOSTIC DE GRAVITÉ
2-2-2-CAT EN URGENCE

v État de choc
-Conditionnement du malade: repos en décubitus dorsal strict
voire position de Trelenbourg
-02 voies veineuses périphériques de gros calibre voire une voie
veineuse centrale
-Oxygénothérapie
-Remplissage vasculaire rapide (culot globulaire, macromolécules,
cristalloïdes)
- G e s t e d ’ h é m o s t a s e e n c a s d e s a i g n e m e n t a c tif
(électrocoagulation , embolisation)
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2-2-DIAGNOSTIC DE GRAVITÉ
2-2-2-CAT EN URGENCE

vAnémie
Transfusion sanguine si elle est mal tolérée
(installation rapide, anémie sévère )
vCaillotage dans les voies urinaires
- Anti-spasmodique pour la douleur
- Si rétention d’urine: évacuation par sonde urétrale à
double courant, lavages répétés au sérum
physiologique et décaillotage à la seringue à la
seringue si nécessaire

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2-3-DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
2-3-1-URINES COLORÉES NON HÉMATURIQUES

vPigments
Hémoglobinurie, myoglobinurie, mélanine, porphyrie,
bilirubinurie
vMédicaments
Métronidazole, rifampicine, nitrofurantoine,
riboflavine, warfarine, azathioprine
vColoration d’origine alimentaire
Betteraves, choux rouges, carottes, colorants alimentaires
des aliments transformés
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2-3-DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
2-3-2-HÉMORRAGIE DE VOISINAGE

vUrétrorragie
Écoulement de sang par le méat urétral
indépendamment de la miction, d’origine urétrale

vSaignement d’origine génitale chez la femme:


métrorragies, ménorragies.
Le saignement peut alors contaminer les urines.

vHémospermie
Présence de sang dans l’éjaculat

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2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-1-ENQUÊTE ÉTIOLOGIQUE

v Interrogatoire
ØCaractères de l’hématurie (date d’apparition, chronologie de
l’hématurie par rapport à la miction)
Ø Antécédents
§ Médicaux
Drépanocytose, HTA, diabète, coagulopathie, bilharziose uro-
génitale, tuberculose, néphropathie connue
§ Chirurgicaux
Traumatisme abdominal récent, lithiases, tumeurs
§ N o ti o n d e p r i s e m é d i c a m e n t e u s e : r i fa m p i c i n e ,
anticoagulants…
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2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-1-ENQUÊTE ÉTIOLOGIQUE

v Examen physique

Ø État général:
Etat de conscience, bouffissure du visage, coloration des
muqueuses, œdèmes des membres inférieurs

Constantes : Pression artérielle, pouls, température, diurèse

30
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-1-ENQUÊTE ÉTIOLOGIQUE

ØExamen de l'appareil urinaire:


- Étude de la miction, épreuve des 3 verres pour
confirmer la chronologie de l’hématurie macroscopique
- Palpation des fosses lombaires à la recherche de gros
rein
- Rechercher un globe vésical, une masse hypogastrique,
- Palpation des trajets urétéraux
- Auscultation abdominale à la recherche d’un souffle
lombaire 31
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-1-ENQUÊTE ÉTIOLOGIQUE

-Toucher rectal systématique +++


(adénome ou cancer de la prostate)
-Touchervaginalet examenau spéculum
systématique +++ (cancer du col ou de l’utérus
envahissant la vessie)

ØExamen des autres appareils


En fonction des signes d'appel : ORL, dermatologiques

32
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-1-ENQUÊTE ÉTIOLOGIQUE

Épreuve des 3 verres


-Recueil des urines en début, milieu et fin de miction
-Permet de localiser l’origine du saignement
§ Hématurie initiale: début de la miction, origine urétrale ou
prostatique
§ Hématurie terminale: en fin de miction, plus souvent
vésicale
§ Hématurie totale : origine parenchymateuse rénale ou
voies excrétrices hautes

Toutefois, quel que soit le siège du saignement, toute


hématurie abondante est totale (valeur localisatrice faible)
33
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-1-ENQUÊTE ÉTIOLOGIQUE

Figure 10: épreuve des 3 verres


34
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-1-ENQUÊTE ÉTIOLOGIQUE

v Bilan paraclinique
Précisela tolérance, les facteurs favorisantset
l’origine de l’hématurie
ØBiologie
- Hémogramme, groupage sanguin/rhésus
- Bilan de la crase sanguine:TP, TCA, fibrinogène
- Urée et créatinine sérique
- ECBU
- Protéinurie de 24h: en cas de suspicion
de néphropathie associée 35
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-1-ENQUÊTE ÉTIOLOGIQUE

ØExamens morphologiques
-Echographie de l’arbre urinaire
-Uroscanner
-Uro-IRM
ØExamens endoscopiques
-Uretro-cystoscopie
-Urétéroscopie
ØPonction-biopsie rénale
36
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-1-ENQUÊTE ÉTIOLOGIQUE

En absence de contre indication, la ponction-biopsie rénale est


réalisée de façon systématique chez l’adulte devant une
hématurie d’origine néphrologique associée à une protéinurie,
une hypertension artérielle et/ou une insuffisance rénale.

37
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

A-Les causes néphrologiques


Certains éléments sont en faveur d’une hématurie d’origine
néphrologique
-Présence de cylindres hématiques
-Présence d'une protéinurie
-Présence d'une HTA
-Présence d’œdèmes
-Absence de caillots
-Absence de signes urinaires associés
-Imagerie normale

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2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

v Causes néphrologiques
Ø Hématurie d’origine glomérulaire
§ Syndrome d’hématurie macroscopique récidivante
Hématurie macroscopique totale, indolore, sans caillot évoluant
par épisodes faisant souvent suite à un épisode infectieux de la
sphère ORL
Étiologies
- Néphropathie à dépôts mésangiaux d’IgA (Maladie de Berger)
- Maladie des membranes basales fines (syndrome d’Alport)

39
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

§ Le syndrome de glomérulonéphrite rapidement progressive (GNRP)


- Urgence néphrologique diagnostique (PBR) et thérapeutique
- Hématurie microscopique de fort débit, parfois
macroscopique
- Augmentation rapide de la créatininémie (elle double en moins de 3
mois)
- Absence d’HTA et d’OMI
- Signes extra rénaux (en fonction de la cause)

Etiologies
Syndrome de Goodpasture, granulomatose de Wegener,
vascularites.. 40
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

§ Le syndrome néphritique aigu


-Syndrome œdémateux de type rénal
-Hématurie souvent macroscopique totale sans caillot
-Oligurie voir anurie avec urines d’aspect «bouillon sale» ou
«coca-cola»
-HTA sévère
-IRA de gravité variable, pouvant nécessiter la dialyse en
urgence

Étiologies
Glomérulonéphrite post-streptococcique, lupus érythémateux
disséminé, purpura rhumatoide 41
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

§ Syndrome néphrotique impur


- PU > 3g/24h ou 50mg/Kg/24h
- Albuminémie < 30 g/l
- Protidémie < 60 g/l

Diagnostic d’impureté :
- Hématurie macroscopique totale sans caillot indolore ou
microscopique
- HTA
- IR organique
Étiologies
SN primitif (sans cause retrouvée) ou secondaire (lupus,
hépatite B, hépatite C, diabète)
42
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

ØHématurie d’origine vasculaire


• HTA au premier plan
• Hématurie et protéinurie modérées

Étiologies
Microangiopathies thrombotiques (SHU), embolies de
cristaux de cholestérol, occlusion aigue d’une ou des artères
rénales responsable d’une hématurie macroscopique, crise
aiguë sclérodermique
43
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Ø Hématurie d’origine interstitielle

Les néphropathies interstitielles sont très rarement


responsables d'hématurie en dehors de certaines
néphrites interstitielles aiguës, notamment d'origine
immuno- allergique.

44
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

B-Les causes urologiques


Ø Les tumeurs :
a)Tumeurs rénales :
- Bénignes : Angiomyolipome rénal
- Malignes : cancer du rein
b)Tumeurs urothéliales :
- Cancer de la vessie
- Tumeurs des voies excrétrices supérieurs
c) Tumeurs prostatiques : HBP, Cancer de la prostate
45
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Ø Les lithiases urinaires

Ø Les infections urinaires


Pyélonéphrite aigue, prostatite aigue, cystite, bilharziose
urogénitale, tuberculose urinaire

46
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

La pyélonéphrite aiguë est une infection touchant la


cavité pyélocalicielle et le parenchyme rénal.
Signes cliniques :
- Début brutal avec fièvre élevée >38,5 associé à des
frissons
- Douleurs lombaires le plus souvent unilatérales parfois
à type de colique néphrétique
- Urines foncées troubles et parfois hématurie
macroscopique totale
- Troubles urinaires avec Pollakiurie, brulures mictionnelles,
oligurie
- Défense lombaire douloureuse avec signe de Giordano
positif 47
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Signes paracliniques :
- ECBU associée à l’antibiogramme = antifongigramme:
- Hémoculture,
- NFS, CRP:SINBS
- ASP (lithiase), échographie rénale (calcul, tumeur,
syndrome de jonction)
- Uroscanner = lésion triangulaire hypodense à base
externe et à sommet hilaire

48
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

La cystite est une inflammation de la vessie le plus souvent


d’origine bactérienne. Elle touche 10% des femmes entre 20 et 60
ans.
Ø Signes :
- Pollakiurie, impériosité mictionnelle, dysurie, brûlures
mictionnelles
- Hématurie macroscopique terminale
- Absence de fièvre
- Bandelettes urinaires : leucocytes, nitrites, hématies 49
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

La prostatite aigue est une inflammation aigue d’origine


microbienne de la glande prostatique
Signes
- Syndrome infectieux
- Pollakiurie, dysurie voire rétention aigue d’urine
- Hématurie initiale macroscopique ou microscopique
- Douleurs pelviennes et/ou périnéales

50
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Bilharziose urogénitale: maladie parasitaire due à un ver trématode


hématophage appelé Schistosoma haematobium.
Signes cliniques :
La maladie évolue en 4 phases:
- Invasion avec prurit et érythème
- Toxémique avec fièvre, céphalées, manifestations pulmonaires ,
urticaire, hyperéosinophilie entre 30 et 80%
- Etat avec migration des vers dans le plexus veineux périvésicaux et
ponte des œufs responsable d’HU typiquement terminale, spontanée,
répétée, capricieuse, indolore et peu abondante (douloureuse en cas
de surinfection)
- Complications à type de surinfection, sténose
uretère/urètre, urétérohydronéphrose, cancérisation,
stérilité, GEU
51
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Signes paracliniques :

- Mise en évidence des œufs de bilharziose à l’examen


parasitologique des urines ou à la biopsie de la muqueuse
rectale
- Test immunologique : dosage des Ac circulants

- Cystoscopie +++ : lésions bilharziennes caractéristiques en 4


stades + biopsie

52
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Tuberculose urinaire :
Elle est souvent secondaire à une tuberculose pulmonaire par
dissémination hématogène, donnant une atteinte rénale bilatérale
d’emblée mais asymétrique se propageant par la suite vers les
uretères puis la vessie, l’urètre et enfin la voie spermatique
rétrograde.
Signes cliniques :
- Cystite récidivante ou rebelle aux antibiotiques classiques
- Douleur lombaire voire colique néphrétique
- Gros rein
- Bandelettes urinaire : Leucocyturie et hématurie 53
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Signes paracliniques :

- ECBU : (3 jours de suite) avec un examen direct du culot de


centrifugation + coloration de Ziehl à la recherche de BAAR
et culture sur milieu approprié type Löwenstein,

- Xpert des urines


- UIV +++ ou Uroscanner montre des lésions spécifiques en
fonction du siège
- Cystoscopie = biopsies vésicales à la recherche de granulomes
54
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Ø Autres causes d’hématurie


Nécrose papillaire, infarctus rénal, malformations de
l’appareil urinaire, causes traumatiques, polykystose rénale

55
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Infarctus rénal:
Causes :
- Thrombose de la veine rénale
- Thrombose de l’artère rénale
- Cardiopathies valvulaires
- Vascularites

56
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

q Les causes vasculaires rénales :


- Anévrismes artério-veineux, angiomes (Dc = Artériographie, phlébographie)
- Fistules urétéro-iliaques, urétéro-aortiques

q Malformations de l’appareil urinaire congénitales ou acquise :


- Reflux vésico-urétérale
- Syndrome de la jonction pyélo-urétérale

q Les causes traumatiques :


À évoquer devant une hématurie post traumatique isolée ou associée à une
douleur lombaire.
CAT: - Apprécier l’état hémodynamique
- Réaliser un bilan lésionnel précis (uro-scanner+++).

57
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Polykystose rénale :

Maladie héréditaire caractérisée par des collections liquidiennes ou semi-


solides, délimitées par une fine couche de cellules à paroi propre
disséminées dans le parenchyme des 2 reins.

On distingue:

- Polykystose autosomique récessive


- Polykystose autosomique dominante

58
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

o Signes rénaux:
- Hématurie :
. macroscopique souvent révélatrice,
. Souvent en rapport avec la rupture d’un kyste
. Facilitée par un effort physique excessif ou par une infection
. Svt récidivante de durée variable allant de 2 à 5 jours
. Elle se tarit le plus souvent spontanément
- Douleurs lombaires habituellement secondaires soit à l’étirement de
la capsule rénale soit à la traction du pédicule rénale.
- HTA
- Voussure lombaire bilatérale avec à la palpation ballottement renal
et contact lombaire
- +/- insuffisance rénale

59
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Hématurie chez l'enfant:


Les étiologies les plus fréquentes:

- Les troubles de la coagulation (hémophilie)

- Les causes du syndrome néphritique

- Causes urologiques (lithiase, cystite, uropathie)

- Le syndrome hémolytique urémique (SHU)

- Sd d'Alport

60
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Hématurie chez le sportif:

La pratique du sport de compétition peut aboutir à un épisode de


myoglobinurie.
Une hématurie vraie, microscopique, a été observée chez les coureurs à pied.
Une des explications est l'existence de microtraumatismes vésicaux répétés.

- si l’hématurie d'effort est confirmée, faire :


- un examen des urines au repos et à distance de l'effort
- rechercher une uropathie latente (lithiase, micro traumatisme vésical)

61
2-4-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
2-4-2- ÉTIOLOGIES

Hématurie et anticoagulants:

Une hématurie survenant au cours d'un traitement


anticoagulant doit faire rechercher un surdosage

Doit être explorée de la même manière que celle


survenant chez un malade ne recevant pas de
traitement anticoagulant

62
CONCLUSION

-Le diagnostic des hématuries impose une


démarche rigoureuse
-Celles-ci, en présence de cylindres hématiques,
est pathogmoniques d’une atteinte glomérulaire
-En cas d’hématurie d’origine urologique, la
présence de signes de gravité impose une
conduite à tenir en urgence

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