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- Une femme jeune qui se présente pour une hématurie le diagnostic le plus fréquent c’est
une infection urinaire : la cystite. Il y a des cystites qui sont hémorragiques graves ou
sévères...
o En ce qui concerne l’âge :
Si c’est un homme âgé ou une femme âgée qui se présente pour une hématurie on pense à des
causes plus graves comme le cancer : les cancers urothéliaux ou le cancer du rein
essentiellement.
N.B.
Chez la femme, la recherche d'une hématurie doit être réalisée en dehors d'une période
menstruelle
On a toujours des hématies dans les urines, l’hématurie c’est quand ce chiffre dépasse le
seuil de 10/mm3.
On en distingue deux types :
- Visible a l’œil nu : coloration rosée, rouge ou - Anomalie quantitative a l’examen cytologique
brunâtre des urines
- A partir de 500 hématies/mm3 - Urines macroscopiquement normales
- ≥ 10 hématies/mm3
Le malade ne voit pas l'urine rouge, mais en faisant
un examen d'urine pour n'importe quelle raison, on
trouve plus que 10 hématies/mm3
Circonstances de découverte
Isolée motivant une consultation : Isolée sur bandelette urinaire (BU) ou ECBU :
- Aux urgences, au décours d'un épisode - Réalisés de façon systématique (dépistage en
- À distance d'un épisode aigu unique ou répété médecine du travail, néphropathie familiale)
- Orientés lors d'un bilan de :
Associée à des troubles mictionnels, des douleurs lombaires ou de la fièvre évoquant une pathologie urologique
(néoplasiques, infectieuses, lithiasiques)
Associée à une HTA ou des œdèmes évoquant une pathologie néphrologique
Physiopathologie
Les hématuries micro- et macroscopiques peuvent intervenir dans deux cadres nosologiques du
point de vue physiopathologie :
Urologique Néphrologique
La présence des hématies dans les urines est L'hématurie est liée au passage des hématies à
liée à : travers la membrane basale glomérulaire
Une lésion du parenchyme rénal altérée.
2- Enumérer
Coloration d'origine
les
alimentaire
différents
Coloration liée à une prise diagnostics
DIAGNOSTICS médicamenteuse
DIFFERENTIELS
Origine métabolique
Hémorragie de voisinage
Attention : ces médicaments colorent les urines en rouge sans qu’il y ait des GR, cependant les anticoagulants
augmentent le risque de saignement et donc la présence de GR dans les urines → et donc une vraie hématurie.
d. Origine métabolique
- Hémoglobinurie par hémolyse : suite à l’hémolyse, l’hème va passer et donner la
couleur rouge des urines sans qu’il y ait de GR.
- Myoglobinurie par rhabdomyolyse.
- Urobilinurie, porphyrie = la porphyrie est une affection caractérisée par la présence,
dans l'organisme, de quantités massives de porphyrines, molécules précurseurs de l'hème,
le signe commun des porphyries étant la présence de porphyrines dans
l'urine (porphyrinurie) qui lui donne cette couleur rouge.
- Intoxication : plomb, mercure.
Diagnostic Positif
La BU (test qualitatif) détecte la présence de sang dans les urines (≥ 5 hématies/mm3) grâce aux propriétés
peroxydasiques de l'hémoglobine :
On prend une bandelette et on la trempe dans l’urine.
On met sur la bandelette une substance qui agit avec l’hémoglobine, si on observe un changement de couleur on
confirme la présence de GR.
La sensibilité de cet examen est de 90 %, mais il existe des faux positifs : myoglobinurie, hémoglobinurie, porphyrie,
prise médicamenteuse, consommation de betterave.
Comment donc faire la différence entre une vraie hématurie et une fausse hématurie ?
Avant la réalisation d'un bilan étiologique, la présence de fausses hématuries est à éliminer par
un examen cytologique quantitatif des urines lors d'un ECBU qui montre ≥ 10 hématies/mm3 :
On met les urines sur une lame et on voit si on a + que 10 hématies /mm3 ce qui
confirme une hématurie.
Dans cette étape, nous allons interroger le patient sur ses habitudes de vie, ses antécédentes,
les circonstances dans laquelle il a découvert qu'il souffrait d’une hématurie, ainsi que les
caractéristiques de cette hématurie. Ces questions seront orientées selon l’origine urologique ou
néphrologique de ce syndrome.
A) Mode de vie :
- Origine ethnique évocatrice de bilharziose Pas de mode de vie qui oriente vers une origine
néphrologique
- Notion de voyage en zone d'endémie pour certaines
expositions environnementales ou infectieuses
(bilharziose, tuberculose)
B) Antécédents :
C) Circonstances de découverte :
- Recherche d'un contexte évocateur évident : comme un Recherche d'un contexte évocateur de pathologie
traumatisme, une chirurgie urologique ou une manœuvre néphrologique :
endo-urologique récente (sondage, cystoscopie). o HTA (orienté par des signes indirects ;
céphalée et acouphènes),
- Recherche de l'existence de signes fonctionnels o Œdèmes des membres inférieurs,
urologiques : pollakiurie, dysurie qui évoqueront une o Fièvre,
étiologie du bas appareil. o Perte de poids,
o Asthénie (insuffisance rénale).
- Des douleurs lombaires chroniques ou des coliques
néphrétiques feront évoquer plutôt un caillotage de la
voie excrétrice ou une pathologie lithiasique.
D) Caractéristique du saignement :
Recherche d'un globe vésical (rétention aiguë sur caillotage) indispensable en cas d'hématurie
macroscopique par la palpation hypogastrique
Attention à ne pas poser de cathéter sus-pubien : Toute hématurie pouvant révéler un cancer urothélial, la pose
d'un cathéter pourrait aggraver le stade d'une éventuelle lésion en réalisant une dissémination le long de son
trajet.
B- Enumérer les moyens de diagnostic d’une hématurie
Les examens complémentaires sont de 4 catégories : biologique, morphologique ou radiologique,
endoscopique et anatomopathologique.
Examens
biologiques
Retentissement de
Protéinurie des 24
ECBU Créatininémie l’hématurie (NFS,
heures
hemostase)
C’est un examen de première intention prescrit par le médecin, réalisé au laboratoire préférablement le matin
et utilisant un flacon d’analyse stérile. Il doit être effectué avant tout traitement antibiotique pour ne pas
bloquer la prolifération bactérienne si présente.
i- Analyse cytologique :
- Quantitative : confirme le diagnostic microscopique et élimine une fausse hématurie détectée par la BU
(exemples de fausses hématuries : hémoglobinurie, porphyrie, prise médicamenteuse…)
- Qualitative : confirme une néphropathie glomérulaire (détection d’hématies déformées et de cylindres
hématiques)
ii- Analyse bactériologique : élimine une infection urinaire
Remarque : En cas de contexte évocateur, il faut faire une recherche spécifique d’infection urinaire par
bilharziose et tuberculose. Ces infections peu courantes ne sont pas recherchées en routine.
La protéinurie est définie par la présence de quantité anormale de protéines dans les urines. Elle utilise une
bandelette urinaire et doit être recherchée en dehors d’une hématurie macroscopique puisqu’elle indique
possiblement la présence de sang en grande quantité dans les urines.
> 0.5g/24h atteinte glomérulaire
c) Créatininémie
Une créatininémie permet d’explorer la fonction rénale et surtout le débit de filtration glomérulaire (DFG).
Elle est normalement recherchée par recueil des urines du patient de 24 heures et qui sont conservées à basse
température. Un taux urinaire de créatinine élevé oriente vers un problème rénal (urologique ou
néphrologique).
De plus, une altération de DFG en absence d’une insuffisance rénale aigue obstructive (qui est la
conséquence d’un obstacle tel globe vésical, caillot ou obstacle bilatéral de la voie excrétrice…) indique une
anomalie d’origine néphrologique
Remarque : Il est important de noter que le taux de créatinine urinaire chez la femme est plus bas que celui
chez l’homme ; ceci est due à différence de masse musculaire entre les 2.
d) Retentissement de l’hématurie
Une numération-formule sanguine (NFS) et un bilan d’hémostase (crase) sont aussi effectués surtout chez
ceux qui sont sous traitement (anticoagulant, prise d’antiagrégant plaquettaire). Ils permettent :
Les examens radiologiques demandés sont : une échographie vésicorénale en 1ère intention, un
uroscanner qui est l’examen de référence pour sa sensibilité supérieure, et il y a d’autres examens
qui diffèrent en fonction des circonstances et les indications.
a) Echographie vésicorénale
Examen de référence en 1ère intention : cause urologique de l’hématurie
Surtout pour visualiser : rein – vessie – prostate (moins performante pour la visualisation
des uretères)
Intérêt :
Sensibilité pour détection des tumeurs et calculs de petite taille > l'échographie.
b) Autres examens :
L'abdomen sans préparation ASP :
Facile d'accès
Souvent réalisé en urgence (couplé à l'échographie) pour la recherche d'une image
lithiasique lors d'une colique néphrétique
Sensibilité < scanner, ce qui n'en fait plus un examen de première intention lors d'un
bilan d'hématurie
L'artériographie :
N’est réalisée qu'en cas de forte suspicion d'atteinte vasculaire, notamment lors d'un
traumatisme rénal
BUT : Objectiver un saignement actif l'assécher par une embolisation
Les examens complémentaires à réaliser en première intention pour explorer une hématurie sont :
a) Urétrocystoscopie :
Indications :
- Suspicion de tumeur vésicale à l'échographie ou au scanner
- Hématurie isolée avec facteurs de risque :
Patient de plus de 50 ans
Tabac
Exposition professionnelle
Origine ethnique évocatrice de bilharziose
- Suspicion d’obstruction des voies urinaires basses
- Suspicion de présence de corps étrangers dans la vessie
b) Urétéroscopie :
Indications :
- Orientation spécifique des examens précédents (suspicion de tumeur urétérale ou pyélocalicielle) et peut
s'associer à la réalisation de biopsies.
- Patient présentant des facteurs de risque de tumeur urothéliale avec bilan morphologique et cystoscopique
négatif.
a) Cytologie urinaire :
Réalisée idéalement sur les urines du matin, ou lors d'un examen endoscopique.
Indications :
- Proposée dans les mêmes conditions que la cystoscopie, selon les résultats du bilan étiologique
de première intention.
Sensibilité élevée pour la détection des cellules tumorales de haut grade (avec une sensibilité de
plus de 90 % dans la détection du CIS vésical)
Mais faible sensibilité pour les tumeurs de bas grade.
Indications :
- Suspicion de :
o Néphropathie glomérulaire (hématurie microscopique associée à une protéinurie et/ou
insuffisance rénale et HTA)
o Altération récente et rapide de la fonction rénale
o Maladie de Berger
Glomérulonéphrite
o Aigue post- infectieuse
Diagnostic – en règle générale : o Rapidement progressive
(GNRP)
Si hématurie initiale : Problème au niveau de l’urètre/ o Chronique : maladie de
prostate
Berger
Si hématurie terminale : Problème au niveau de la vessie
Syndrome d’Alport
Si hématurie totale : soit hématurie abondante, soit problème
rénal sans localisation précise (?)
- Néphropathie interstitielle aigue
médicamenteuse
- Néphropathie vasculaire
Nécrose papillaire
Infarctus rénal
L’hématurie n’est pas une maladie, mais un signe qui peut orienter vers une maladie quelconque.
C’est pourquoi, il n'y a pas de traitement ou de médicament spécifique pour la soigner. En
revanche, le médecin doit en rechercher la cause, contre laquelle il existe un traitement.
Pour tout ce qui est pathologie néphrologique, le patient sera orienté vers un néphrologue.
b. D’une anémie. L’anémie aiguë donne une déglobulisation massive, alors qu’une
anémie chronique donne des symptômes d’anémie inflammatoire (en cas de cancer
ou de maladies infectieuses) et un syndrome paranéoplasique souvent associé à une
polyglobulie. Les signes cliniques à relever sont une polypnée et une pâleur
cutanéomuqueuse, etc.
Remarque : La prise d’anticoagulants ou d’antiagrégants plaquettaires peut favoriser une
hématurie mais n'est jamais à considérer comme étiologie de 1ère intention, les tests demeurent
nécessaires.
2. La recherche d’un globe vésical (rétention aiguë sur caillotage) est incontournable en cas
d'hématurie macroscopique. Dans ce cas où il est présent, il faut :
a. Mettre en place une sonde vésicale double courant, avec mesure d’asepsie, en
système clos, avec ECBU au moment de la mise en place
b. Faire une irrigation et décaillotage à la seringue si nécessaire.
Contre-indication de cathéter sus- pubien : Pour toute hématurie pouvant révéler un cancer
urothélial, la pose d'un cathéter sus- pubien pourrait aggraver le stade d'une éventuelle lésion en
réalisant une dissémination le long de son trajet.
4. Lors d’une colique néphrétique, il faut faire un abdomen sans préparation en urgence à la
recherche d’une image lithiasique.
6. En cas d’hématurie associée à une douleur lombaire brutale difficilement calmée par les
antalgiques, il faut penser à un infarctus rénal, surtout s’il y a un terrain à risque (post-
traumatique, drépanocytose, maladie a potentiel thromboembolique ACFA). Le diagnostic
est réalisé par un scanner abdominopelvien injecté, une angio-IRM ou une échographie-
Doppler, et la prise en charge doit se faire en urgence (dans les 6 heures) par
reperméabilisation de l'artère rénale par voie radio-interventionnelle (stent) ou chirurgicale
(thrombectomie), sous peine d'ischémie définitive.
7. Un tableau de septicémie (en cas de pyélonéphrite, ou autre infection) est également une
indication d’hospitalisation.