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Ionogramme urinaire

La mesure de la concentration des électrolytes dans les urines ( sodium, potassium, chlorure ),
associée à celle de lʹosmolarité et du pH, contribute au diagnostic des désordres électrolytiques.
Le plus souvent, lʹionogramme urinaire se réduit à la détermination du sodium et du potassium,
le chlorure étant difficile à interpréter.
Précautions de prélèvement
Recueil des urines de 24 heures contrôlé par la mesure de la créatinine. Dans certains cas
particuliers, dosage du sodium et du potassium sur une miction.
Valeurs usuelles
Il nʹexiste pas, pour les électrolytes urinaires, de valeurs usuelles fixes, puisque le rein adapte en
permanence lʹexcrétion des différents solutés à lʹapport alimentaire. En état stable, en lʹabsence
de diarrhée ou de sueurs abondantes, chez un sujet se nourissant normalement:
- sodium: 50 à 220 mmol/24 h;
- potassium: 25 à 130 mmol/24 h;
- chlorure: 50 à 220 mmol/24 h.
En function des apports alimentaires ou de lʹétat dʹhydratation dʹun sujet, les reins sont capables
dʹadjuster ces valeurs dans des limites trés larges: de 0 à 400 mmol/24 h pour le sodium et le
chlorure et de 50 à 200 mmol / 24 h pour le potassium.
Osmolalité urinaire
Chez le sujet normal, lʹosmolalité urinaire peut être estimée par calcul à partir de la formule
suivante:
Uosm : [(Na + K ) x 2 ]+ uree
Elle peut varier beaucoup: de 50 mOsm/L pour des urines très diluées ( diabète insipide ) à 1200
mOsm/L pour des urines très concentrées. Chez un sujet normal, lʹurine excrétée est en général
hypertonique ( 600 à 700 mOsm/L).
Natriurèse
La natriurèse est le débit urinaire du sodium. Elle varie avec les apports sodés. Il nʹy a donc pas
de natriurèse “normale” à proprement parler.
En lʹabsence de pertes sodées digestives, chez un sujet dont le poids est stable, la natriurèse se
situe entre 100 mEq ( soit 6 g de sel ) et 200 mEq ( soit 12 g de sel ) par 24 heures les sorties
extra-urinaires par voie digestive ( 0,5 à 5 mmol/24 h ) et par la sueur ( 15 à 20 mmol/24 h ) étant
très faibles.
Lʹétude de la natriurèse est utile au diagnostic des déplétions sodées:
- en cas de pertes extrarénales ( digestives ), la natriurèse est faible, inférieure à 10 mEq/L
ou 24 heures et le rapport Na/K urinaire devient <1;
- en cas des pertes rénales, la natriurèse est supérieure à 20 mEq/L ou 24 heures malgré la
déplétion sodée, et le rapport Na/K urinaire reste >1.
En cas dʹhyponatrémie, la natriurèse est conservée lorsque le pouvoir de dilution des urines est
perdu ( sécrétion inappropriée dʹhormone antidiurétique ); la natriurèse est effondrée dans les
autres cas.
La détermination de la natriurèse est intéressante pour apprécier le suivi dʹun régime hyposodé ;
la natriurèse doit être basse ( 1 g de Cl correspond à 17 mmol de NaCl). Dans lʹinsuffisance
rénale aiquë, la natriurie ( cʹest à dire non plus le débit, mais la concentration du sodium
urinaire ) peut être utilisée en urgence, pour affirmer le caractère fonctionnel de celle-ci. En effet,
dans lʹ IRA fonctionnelle des hypovolémies et des états de choc, la réabsorption proximale et
distale du sodium par des tubules intacts est intense: la natriurie est donc basse: < 20 mmol/L.
Ceci nʹest vrai quʹ à la condition que l IRA ne soit pas due à des pertes hydrosodées rénales.
Kaliurèse
En pratique courante, la kaliurèse nʹest mesurée que pour rechercher la cause dʹune
hypokaliémie.
Une excrétion urinaire de potassium inférieure à 10 mmol/24 h suggère une perte extrarénale par
diarrhées ou vomissements répétés. Une excrétion de plus de 20 mmol/24 h oriente vers des
pertes urinaires ( diurétiques ).
Rapport Na/K urinaire
Normalement, le rapport Na/K urinaire est > 1.
Dans lʹinsuffisance rénale fonctionnelle qui est liée en général à une hypovolemie par fuite
sodée, la natriurie est basse et lʹexcrétion du potassium est conservée. Le rapport Na/K est
inférieur à 1.
Dans lʹinsuffisance rénale aiquë organique ( néphropathie tubulo-interstitielle aiquë ) où la
natriurie est élevée, le rapport Na/K est supérieur à 1.

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