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Revue du Rhumatisme 72 (2005) 443–447

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Fait Clinique

Myélopathie cervicarthrosique chez l’infirme moteur cérébral dystonique,


à propos de cinq observations
Cervical spondylotic myelopathy in athetoid cerebral palsy patients:
about five cases e
Aurélie Duruflé a,b, Sabine Pétrilli c, Jean-Luc Le Guiet d, Gilles Brassier e, Benoît Nicolas b,c,
Hélène Le Tallec a, Philippe Gallien a,*,b
a
Service de médecine physique et de réadaptation, , CHU de Rennes, 2, rue Henri-Le-Guilloux, 35033 Rennes cedex, France
b
Consultation IMC adultes, CHU de Rennes, 2, rue Henri-Le-Guilloux 35033 Rennes cedex, France
c
Clinique de médecine physique et de réadaptation Notre-Dame-de-Lourde, 54, rue Saint-Hélier, 35000 Rennes, France
d
Centre de médecine physique et de réadaptation Kerpape, 56275 Ploemeur cedex, France
e
Service de neurochirurgie, CHU de Rennes, 2, rue Henri-Le-Guilloux, 35033 Rennes cedex, France
Reçu le 14 octobre 2003 ; accepté le 20 mai 2004
Disponible sur internet le 23 juillet 2004

Résumé

Du fait de la présence de mouvements anormaux, certains patients infirmes moteurs cérébraux (IMC) sont exposés aux complications
dégénératives du rachis cervical. Nous rapportons les cas de cinq patients ayant présenté une myélopathie cervicarthrosique avec un niveau
plus élevé que dans la population normale. Quatre d’entre eux ont bénéficié d’une décompression chirurgicale. L’existence d’un syndrome
dépressif associé peut amener à un retard diagnostique compte tenu d’un examen neurologique de base qui est déjà pathologique. L’examen
par résonance magnétique nucléaire est probablement le plus pertinent sur le plan diagnostic, avec une réalisation qui est rendue difficile du
fait de l’existence des mouvements anormaux. Sur le plan thérapeutique la chirurgie donne les meilleurs résultats.
Conclusion. – La myélopathie cervicarthrosique doit être discutée systématiquement chez les patients IMC qui présentent une aggravation
sur le plan fonctionnel. La chirurgie est le traitement de référence dans ce contexte.
© 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

We herein report five cases of cerebral palsy athetosic patients with spondyloid cervical myelopathy. Four of them underwent decompres-
sive surgery. The level of cervic arthrosis differs from a control population with a more frequent osteoarthritis on the lower cervical spine. The
diagnosis of spondylotic cervical myelopathy is frequently overlooked because of the insidious progression of neurologic disorders and of the
pre-existent neurological handicap. Depressive syndrome is often evoked in such a situation, and thus responsible for a delay of diagnosis. The
presence of an hypersignal in T2 MRI sequences is still controversial. For some authors it is an indication for surgery, which is the treatment
with the best functional results.
Conclusion. – Cervical spondylotic myelopathy must be evoked in patients with athetoid cerebral palsy who complain about a decrease of
their functional ability.
© 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Infirmité motrice cérébrale ; Myélopathie cervicarthrosique ; Arthrose

Keywords: Cerebral palsy; Arthrosis; Spondylotic cervical myelopathy

e
Pour citer cet article, utiliser ce titre en anglais et sa référence en anglais dans le même volume de Joint Bone Spine.
* Auteur correspondant. CHRU Pontchaillou, 2, rue Henri-Le-Guilloux, 35033 Rennes cedex 09, France.
Adresse e-mail : philippe.gallien@chu-rennes.fr (P. Gallien).

© 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.


doi:10.1016/j.rhum.2004.05.007
444 A. Duruflé et al. / Revue du Rhumatisme 72 (2005) 443–447

1. Introduction 2.2. Cas no 2

La myélopathie cervicarthrosique survient le plus souvent Monsieur C., âgé de 56 ans, est hospitalisé en août 1996
après soixante ans. La physiopathologie en est complexe et dans le service de neurologie pour un déficit moteur du
plurifactorielle. D’un côté, elle fait intervenir des éléments membre supérieur droit évoluant depuis deux mois. En 1988
congénitaux, comme la présence d’un canal cervical étroit et une arthrodèse lombaire L1–L3 a été réalisée pour un canal
de l’autre des éléments acquis : atteinte dégénérative, trou- lombaire étroit, suivie en 1993 d’une neurolyse chirurgicale
bles vasculaires veineux ou artériels et, bien sûr, des éléments des racines C5 puis de C4 en 1994 : ostéophytectomie dé-
dynamiques responsables de microtraumatismes répétés compressive sans geste de laminectomie. Le patient présente
[1–4]. Chez l’infirme moteur cérébral (IMC) choréoathétosi- une tétraparésie spastique peu déficitaire sans troubles sensi-
que les mouvements anormaux du rachis cervical sont res- tifs avec des mouvements dystoniques axiaux et des mem-
ponsables de phénomènes dégénératifs de survenue beau- bres supérieurs. La station debout permet les transferts et les
coup plus précoce que dans la population normale [5,6]. Bien déplacements sur de très courtes distances et il utilise un
qu’aucune relation de cause à effet n’ait été établie avec fauteuil roulant électrique. Il est autonome pour les actes de
certitude entre la myélopathie cervicarthrosique et les mou- la vie courante. Deux mois avant l’hospitalisation il a pré-
vements anormaux, plusieurs auteurs ont rapporté cette asso- senté une douleur cervicale latéralisée à droite et irradiant à
ciation dans la littérature [5–11]. Dans ce contexte le dia- l’épaule. L’examen neurologique initial met en évidence une
gnostic s’avère souvent difficile, pourtant les conséquences atteinte sensorimotrice dans les territoires C5 et C6 droit. La
fonctionnelles peuvent être dramatiques amenant à recher- notion de troubles urinaires de survenue récente est égale-
cher cette complication au moindre doute. Nous rapportons ment retrouvée à l’interrogatoire. Un myéloscanner cervical
cinq cas de patients infirmes moteurs cérébraux ayant pré- retrouve des lésions arthrosiques et un canal cervical diminué
senté une myélopathie cervicarthrosique. À partir de ces de la région C3–C5 avec une tendance cyphotique, sans
observations et d’une revue de la littérature nous discuterons réelle compression médullaire (Fig. 1). Une laminectomie
les spécificités sémiologiques et les modalités de prise en C3–T1 associée à une arthrodèse postérieure est réalisée,
charge thérapeutique. sans immobilisation postopératoire. L’évolution est favora-
ble avec une bonne consolidation sur le plan chirurgical et
une récupération sur le plan fonctionnel avec disparition des
2. Observations troubles urinaires, récupération du déficit moteur et restaura-
tion d’une autonomie complète.
2.1. Cas no 1

Monsieur M. âgé de 43 ans consulte en juillet 1990 pour 2.3. Cas no 3


des cervicalgies. Sur le plan fonctionnel il est entièrement
autonome et marche sans aucune aide technique avec un Monsieur C. âgé de 35 ans est hospitalisé en mars 1999
schème de Little. Le tableau neurologique rend difficile l’in- pour des troubles de la marche. Il présente une chorée-
terprétation de l’examen clinique, du fait des mouvements athétose avec hémiparésie gauche. Il est autonome pour les
choréoathétosiques incessants. L’élément le plus significatif actes de la vie courante avec un périmètre de marche de
est une asymétrie du tonus aux membres inférieurs avec une 500 mètres, et utilise un fauteuil roulant manuel pour les
hypertonie spastique marquée du membre inférieur droit sans longues distances. Les troubles remontent à 1998 avec une
déficit moteur franc. Le diagnostic retenu est celui d’une perte d’autonomie et des chutes fréquentes. Un syndrome
aggravation fonctionnelle liée à un syndrome dépressif, réac- dépressif est évoqué à plusieurs reprises par les médecins
tionnel aux difficultés d’intégration. Un mois plus tard le
patient est admis en neurologie pour des paresthésies des
deux mains associées à une altération des possibilités de
marche. L’examen neurologique retrouve alors un déficit
musculaire net avec une atteinte sensitive de niveau C8. Les
radiographies standard montrent une cervicarthrose étagée
de C4 à C7. L’IRM d’interprétation délicate en raison des
mouvements anormaux ne retrouve pas de modification du
signal médullaire. Le scanner du rachis cervical montre un
canal cervical étroit. Le diagnostic de myélopathie cervi-
carthrosique est alors retenu. Compte tenu des mouvements
athétosiques, l’indication chirurgicale n’est pas retenue par
peur d’une instabilité postopératoire. Malgré une prise en
charge en centre de rééducation, l’évolution clinique est
défavorable avec une perte d’autonomie totale nécessitant un Fig. 1. Myéloscanner du rachis cervical : rétrécissement du canal rachidien
placement dans un foyer de vie pour handicapé moteur. en rapport avec une atteinte arthrosique.
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tion du déficit moteur aux membres supérieurs. Une


amyotrophie diffuse très nette est retrouvée à droite. Les
radiographies standard mettent en évidence une arthrose
interapophysaire postérieure aux étages C5–C7. À l’IRM un
canal cervical rétréci est retrouvé de C3 à C6. Une laminec-
tomie C2–C7 est réalisée en décembre 1999, avec absence de
récupération. Le patient reste extrêmement dépendant pour
les actes de la vie courante et utilise un fauteuil roulant
électrique pour ses déplacements.

2.5. Cas no 5

Monsieur L., 39 ans, consulte en février 1998 pour une


dégradation de la marche avec une perte d’autonomie. Il
présente une athétose non déficitaire associée à une surdité et
à un mutisme. Il était jusqu’alors entièrement autonome. Son
histoire récente a été marquée par le décès de son père. À
l’examen neurologique un syndrome pyramidal des quatre
membres sans déficit moteur est noté. Le scanner cérébral est
normal et un syndrome de « glissement » dans un contexte
Fig. 2. Hypersignal médullaire sur une séquence IRM pondérée T2 au anxiodépressif réactionnel au décès de son père est évoqué.
niveau C4. En mai 1998 il est hospitalisé pour une aggravation de son
état neurologique. À l’examen un déficit moteur net des
consultés. En mars 1999, suite à une nouvelle chute, est quatre membres est objectivé. Les radiographies standard
constaté un déficit de l’hémicorps droit non connu préalable- montrent une arthrose étagée. Un canal cervical rétréci de C3
ment ainsi que des troubles urinaires. L’examen clinique à C6 est mis en évidence à l’IRM avec un hypersignal au
retrouve un déficit de l’hémicorps droit prédominant en dis- niveau C3. Une laminectomie est réalisée en mai 1998.
tal, sans signe sensitif ainsi que les éléments neurologiques L’évolution est favorable, mais avec une récupération qui
connus antérieurement. Le scanner crânien demandé pour n’est pas totale sur le plan moteur, et persistance d’une
écarter un hématome sous dural est normal. Un scanner dépendance pour certains actes de la vie courante. La marche
rachidien retrouve une arthrose cervicale diffuse prédomi- ne s’effectue que sur 100 mètres avec l’utilisation d’un
nant sur les étages C3 et C4 avec une ossification du ligament déambulateur. La prescription d’un fauteuil roulant électri-
postérieur et une diminution du canal cervical. À l’IRM que est rendue nécessaire pour les déplacements extérieurs
médullaire un hypersignal en T2 au niveau C4 et un rétrécis- notamment.
sement du canal prédominant en C3–C4 et C5–C6 sont ob-
servés (Fig. 2). Le diagnostic de myélopathie cervicarthrosi-
que est alors retenu et l’indication chirurgicale posée : 3. Discussion
laminectomie C3–C6 sans immobilisation postopératoire.
L’évolution sera défavorable avec un petit gain sur le plan L’arthrose cervicale est fréquente chez les patients de plus
analytique mais sans amélioration fonctionnelle franche. La de 55 ans dans la population normale. Chez l’infirme moteur
marche n’est reprise que sur une distance de 50 mètres avec cérébral cette complication survient plus tôt, trois de nos
orthèse crurojambière et déambulateur. Il utilise un fauteuil patients ont moins de 45 ans. Les mouvements athétosiques
roulant électrique et a désormais besoin d’une tierce per- sont responsables de contraintes mécaniques majeures au
sonne pour les actes de la vie courante. niveau du rachis cervical. Ebara a montré que chez les pa-
tients infirmes moteurs cérébraux la vitesse et surtout l’accé-
2.4. Cas no 4 lération des mouvements de flexion–extension sont plus éle-
vées, spécialement au niveau C4–C5, avec des mouvements
Monsieur C., âgé de 59 ans, consulte en juillet 1998 pour plus amples, des directions aléatoires qui accélèrent le pro-
une dégradation fonctionnelle d’installation progressive se cessus dégénératif arthrosique [5]. La plupart des auteurs
développant depuis plusieurs années dans un contexte de s’accordent sur la relation de cause à effet entre mouvements
névralgie cervicobrachiale droite chronique. Il présente une choréoathétosique et arthrose cervicale [6,8,10,11]. Pour
infirmité motrice cérébrale avec une chorée athétose, vit seul d’autres comme Anderson [12], cette relation n’est pas aussi
avec une autonomie satisfaisante pour les actes de la vie évidente. Ainsi il ne rapporte que deux cas de myélopathie
courante. Il marche sur les petites distances et utilise un cervicarthrosique chez des patients âgés de 57 et 87 ans dans
fauteuil roulant manuel pour les longs déplacements. En une population de neuf patients infirmes moteurs cérébraux,
septembre 1999, il est hospitalisé en raison d’une aggrava- concluant que l’incidence de la myélopathie cervicarthrosi-
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que n’est pas plus importante dans cette population que dans consensus sur la voie d’abord et le type de chirurgie dans la
la population normale. Pour Hirose [9] la fréquence de la littérature, particulièrement chez l’infirme moteur cérébral.
myélopathie cervicarthrosique n’apparaît pas plus impor- Deux types de voie d’abord peuvent être discutées, aucune
tante chez les patients athétosiques avec quatre cas de pa- n’ayant fait la preuve de sa supériorité [4]. La voie antérieure
tients IMC sur une population de 251 patients atteints de permet une décompression médullaire avec un geste osseux
myélopathie cervicarthrosique. En fait aucune étude ne rap- sur les ostéophytes en association ou non avec une arthrodèse
porte l’incidence réelle sur un échantillon conséquent de [9,11,21–24]. Cette approche est recommandée en cas d’at-
personnes atteintes d’IMC. Les études par ailleurs portent teinte étagée sur au moins trois niveaux avec des signes
essentiellement sur l’enfant et rarement sur la population d’atteintes radiculaires. En postopératoire : le risque d’hyper-
adulte. mobilité peut nécessiter une immobilisation, qui pour la
Le niveau de l’atteinte chez ces patients diffère de celui majorité des auteurs pose problème en cas de mouvement
noté dans la population générale avec une atteinte prédomi- dyskinétique du rachis cervical [11,14]. Quelques auteurs ont
nante du rachis cervical haut, comme c’est le cas chez tous proposé un traitement préopératoire par toxine botulique
nos patients en raison d’une mobilité plus importante en pour faciliter l’immobilisation par une réduction des mouve-
rotation et flexion latérale se situant au niveau C1–C4 et ments anormaux [10,25,26]. La voie postérieure consiste en
d’une flexion extension prédominante en C5–C7 [5,6,11,13– une laminectomie, recommandée en cas de sténose verticale
15]. Le diagnostic d’atteinte médullaire ou de compression étendue avec une hypertrophie du ligament jaune
radiculaire est souvent difficile dans un contexte d’atteinte [2,3,7,14,17,19,27]. Plusieurs auteurs ont évoqué le risque
neurologique chronique dont le bilan analytique est délicat. d’instabilité cervicale à long terme [7,11,26]. Aucun de nos
L’évolution est souvent lente et insidieuse [16,17], et l’éva- patients ayant bénéficié de ce type d’intervention n’a pré-
luation objective de l’aggravation du tableau neurologique senté de problème d’instabilité à distance, mais le suivi ne
difficile. L’atteinte neurologique initiale chez le patient IMC dépasse pas cinq ans.
est non évolutive [7,8], en revanche l’atteinte fonctionnelle Si à court terme les résultats fonctionnels sont bons, une
tend à s’aggraver avec l’âge et l’augmentation des mouve- aggravation secondaire peut être observée à moyen terme,
ments dystoniques. Le moindre signe clinique objectif nou- surtout en cas de déformation en cyphose du rachis cervical,
veau doit conduire à la réalisation d’investigations complé- qui doit amener à réaliser une arthrodèse [28–31]. Sampath
mentaires. Il est souvent tentant de conclure à un équivalent [32] a comparé les traitements médicaux et chirurgicaux sur
de syndrome de glissement réactionnel à un état dépressif,
une période de un an chez 43 patients, les patients ayant
qui peut conduire à un retard diagnostique dramatique sur le
bénéficié d’une chirurgie avaient une meilleure évolution que
plan du handicap, comme cela a été le cas pour deux de nos
les non opérés avec une stabilisation ou une amélioration de
patients. À l’âge adulte l’IMC a souvent un vécu douloureux
l’atteinte neurologique dans la majorité des cas. Bazin [16] a
de son handicap avec des éléments dépressifs, liés notam-
néanmoins souligné la possibilité de la poursuite de l’aggra-
ment aux difficultés d’insertion. Des investigations paraclini-
vation malgré un geste de décompression chirurgicale en
ques sont nécessaires rapidement en cas de suspicion clini-
raison de lésions intramédullaires qui évoluent pour leur
que d’une telle complication. Les radiographies standard
propre compte. Dans notre série après intervention deux
sont souvent de réalisation et d’interprétation difficile en
patients ont été nettement améliorés, un légèrement sur le
raison des mouvements anormaux. Le scanner rachidien cer-
plan fonctionnel et le dernier est resté stable. En revanche, le
vical, couplé ou non à une myélographie contribue égale-
patient n’ayant pas bénéficié de geste chirurgical a continué à
ment à mettre en évidence l’arthrose et son retentissement
s’aggraver. Il semble que chez le sujet infirme moteur céré-
sur le canal médullaire avec la possibilité de préciser un
bral il faille privilégier le traitement chirurgical. Les diffé-
conflit radiculaire. L’IRM est probablement l’examen le plus
contributif, mais peut nécessiter une anesthésie générale en rents auteurs dans la littérature proposent celle-ci dans plus
raison des mouvements anormaux. En plus des informations de 90 % des cas avec des résultats comparables aux nôtres
sur le diamètre canalaire, cet examen va préciser le caractère [6–15,18,21,23,24,28–31,33].
antérieur ou postérieur prédominant de la compression et Il existe probablement une relation de cause à effet entre
l’existence d’une souffrance médullaire. Ainsi un hypersi- les mouvements anormaux et la survenue d’une myélopathie
gnal en séquences T2 peut être observé évoquant une atteinte cervicarthrosique, même si cela n’a pas été prouvé formelle-
ischémique, comme pour deux de nos patients. La significa- ment. Une myélopathie cervicarthrosique doit être systéma-
tion de cette anomalie reste controversée. Certains auteurs tiquement évoquée en cas d’aggravation fonctionnelle chez
estiment qu’elle est de mauvais pronostique vis-à-vis de la ce type de patient, particulièrement quand ils se plaignent de
récupération postopératoire [20] alors que d’autres soutien- douleurs cervicales, avant d’évoquer une aggravation liée à
nent l’inverse [15]. un syndrome dépressif. Le diagnostic est souvent difficile en
Quatre de nos patients ont bénéficiés d’une intervention raison d’une progression insidieuse et de l’état neurologique
chirurgicale : trois par voie postérieure avec une laminecto- préexistant. L’IRM est l’examen de choix dans ce contexte et
mie étagée et un par voie antérieure et postérieure avec une doit permettre de discuter rapidement un geste chirurgical
laminectomie couplée à une arthrodèse. Il n’existe pas de qui sera d’autant plus efficace s’il est réalisé précocement.
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