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Qu’est-ce que c’est ce que la scoliose ou déformation

rachidienne de l’adulte ?

La colonne vertébrale est une tige de soutien flexible, sans laquelle il n’est pas possible de se
tenir assis ou debout. Elle est constituée de 33 vertèbres reparties de la façon suivante :
- 7 vertèbres cervicales
- 12 vertèbres thoraciques
- 5 vertèbres lombaires
- 5 vertèbres soudées formant le sacrum
- 4 vertèbres formant le coccyx.
Entre chaque vertèbre, un disque intervertébral leur permet de bouger les unes par rapport
aux autres et d’amortir les chocs. Vu de dos la colonne vertébrale est droite, de profil, elle
montre 4 courbures naturelles.

La scoliose est une déformation de la colonne vertébrale dans les 3 plans de l’espace, par
rotation des vertèbres dans les régions dorsales et/ou lombaires. Elle entraine un
aplatissement des courbures de profil.

Quelles sont les causes ?

On retient 3 types de scolioses à l’âge adulte :


Idiopathique de l'adolescence évoluée
De novo
Lombaire dégénérative

La scoliose a des origines diverses : génétique, hormonale, neurologique, biomécanique,


environnementale et dégénérative. Il s’agit surtout d’un phénomène de vieillissement de la
colonne vertébrale.

Comment se manifeste-t-elle ?
Les symptômes de la scoliose sont multiples. Ils se manifestent essentiellement par des
douleurs lombaires et/ou dorsales associées parfois à des radiculalgies (sciatique ou cruralgie)
voir une faiblesse dans les membres inférieurs ou des troubles de la marche. Ces douleurs
participent à une dégradation de la qualité de vie voir à une perte progressive de l’autonomie.

Dans les cas les plus sévères avec des courbures, la déformation peut toucher la zone
thoracique, entraînant des problèmes cardiaques et/ou respiratoires.

Comment établit-on le diagnostic ?

Les clichés nécessaires sont une radiographie de tout le rachis de face et de profil, fait chez
un patient debout. Le principal critère d'évaluation de la scoliose est l'« angle de Cobb », qui
se mesure sur une radiographie du rachis de face. Les conventions médicales veulent qu'un
angle inférieur à 10 degrés ne soit pas considéré comme une scoliose à part entière.
D’autres critères radiologiques permettent à l’équipe chirurgicale de réfléchir quant à la
stratégie de prise en charge des scolioses.

Quels sont les traitements ?

Les traitements non chirurgicaux visent à limiter la progression naturelle des scolioses,
notamment vers les formes graves, et à réduire le risque de complications respiratoires et
douloureuses.

On dispose de la kinésithérapie, de la rééducation et du gainage.

La chirurgie est réservée actuellement aux scolioses importantes avec retentissements


majeurs sur les activités de la vie quotidienne et des douleurs mal calmées malgré la prise en
charge médicale et fonctionnelle.

Le but du traitement chirurgical est la réduction-fixation de la déformation et la


décompression des nerfs « pincés ».

L'opération consiste à aborder la scoliose par voie postérieure pour la réduire et la stabiliser
par des tiges fixées à l'aide de vis placées dans les corps vertébraux. De la greffe osseuse est
placée autour des tiges. L'intervention dure entre 3 et 5 heures. Elle se fait généralement à
l’aide d’un scanner et d’une navigation per-opératoire.

Dans la période postopératoire un séjour en unité de soins continus peut être prévu pour une
surveillance rapprochée et une bonne prise en charge de la douleur.
Quelles sont les complications possibles ?

On distingue essentiellement les complications précoces (péri-opératoire (> 3mois)) et


tardives (>3mois). Elles peuvent êtres mineurs ou majeures.

Les complications mineures sont : Brèche méningée, déficit neurologique transitoire,


ileus ou complication gastro-intestinale, infection urinaire.

Les complications majeures sont : déficit neurologique (paralysie) permanent ou


partiellement résolu, infection du site opératoire pouvant nécessiter une reprise au
bloc chirurgical et un traitement antibiotique, une chirurgie de reprise pour
malposition d’implants, une « phlébite » et/ou embolie pulmonaire. Le traitement est
l’héparine, qui à la fois prévient et traite les caillots.

Lors de la chirurgie, des pertes sanguines importantes nécessitant une transfusion peuvent
survenir. Un bilan sanguin et une injection de Fer en intraveineux peut être proposée
préopératoire.
Plus rarement on peut observer un hématome du site opératoire pouvant nécessiter une
réintervention, une infection pulmonaire, des complications cardiovasculaires ou
neurologiques intracrâniennes.
Parmi les complications tardives on peut noter : Pseudarthrodèse (absence de fusion, fracture
du matériel…), une infection chronique ou un syndrome jonctionnel (par sursollicitation du
niveau en dessous ou dessus de l’arthrodèse) pouvant entrainer des douleurs ou un déficit
neurologique, qui peuvent nécessiter une réintervention.

A votre sortie

Le patient sort du service de chirurgie vers le 15ème jour pour un séjour en centre de
rééducation, voire un retour direct à domicile. Un corset est parfois nécessaire.

Le suivi à distance de l’intervention

La réadaptation

Il faut éviter les contraintes intempestives sur le matériel dans les premiers mois, le temps que
la greffe osseuse « prenne ».
Le patient doit mener une vie tranquille pendant 6 mois. Puis il pourra reprendre
progressivement: la randonnée, la natation et le vélo, faire un travail de renforcement
musculaire sur la ceinture scapulaire et les lombo-fessiers, en évitant, bien sûr, les sports
violents.

La surveillance :

Il conviendra de surveiller régulièrement:


L’absence de douleur et de trouble neurologique
Le bon état de la cicatrice et l’absence de saillie du matériel
Le bon équilibre du tronc dans le plan frontal et le plan sagittal
La prise de la greffe osseuse, le bon positionnement des vis et le bon état des tiges
L’absence de détérioration des segments sus et sous-jacents
La radiographie du rachis entier de contrôle

N’hésitez pas à demander à votre neurochirurgien toutes les précisions concernant votre cas
particulier. La signification ou les termes de ce document ne vous sont peut-être pas
parfaitement compréhensibles. N’hésitez pas également dans ce cas à vous les faire expliquer
de vive voix.

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