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Prise en charge des déviations

latérales du rachis

KINESITHERAPEUTE: MOUNA HARRACHI


Le mot scoliose est employé d’une façon beaucoup
plus élargie dans l’usage courant, alors que l’attitude
scoliotique n’est qu’une attitude et la scoliose vraie
est une déviation latérale touchant la structure.
I. Scoliose

A. Définition

B. Etiologie
A. Définition

La scoliose est une déformation tridimensionnelle du tronc


évoluant vers des déformations osseuses, des déséquilibres
des balances musculaires, des rétractions disco-capsulo-
ligamentaire.
Au début, la scoliose est quelque chose de réductible : dès
qu’une des 3 arrive, on passe à une scoliose grave,
irréductible, raide.
Il en résulte :
→ Une désorganisation posturale tridimensionnelle.
→ Des déséquilibres des contraintes vertébrales.
→ Des modifications cinésiologiques.
 Inflexion latérale qui correspond au
déplacement dans le plan frontal
· Extension ou dos plat correspondant au
déplacement dans le plan sagittal
· Rotation, correspondant au mouvement de la
vertèbre dans un plan horizontal. Elle se traduit
cliniquement par la gibbosité
B. Etiologie

Deux types de scoliose :


 la scoliose secondaire (ou symptomatique) : 30%.
 La scoliose idiopathique : 70%.
1. Les scolioses secondaires

a. Les scolioses malformatives

b. Les scolioses d’origine neuromusculaires

c. Les scolioses par atteinte du cartilage


(chondropathie)

d. Autres causes


a. Les scolioses malformatives

Les scolioses est diagnostiquée dès la naissance (ou


avant par échographie) liée à une ou plusieurs
malformations vertébrales.
On a la nécessité de rechercher des malformations
associées :
- malformation cardiaque.
- Malformation rénale ou de l’appareil urinaire.
- Malformation digestive.
- Malformation faciale.
b. Les scolioses d’origine neuromusculaires

 Infirmité motrice cérébrale (IMC) : troubles de la


commande motrice, spasticité souvent associée,
bascule du bassin. Le traitement est difficile.
 Poliomyélite antérieure aigue : atteinte de la corne
antérieure de la moelle. On a une scoliose avec un
effondrement rachidien avec une rétraction des
muscles paralysés.
C.Les scolioses par atteinte du cartilage (chondropathie)

Altération de la qualité du cartilage de croissance


(pathologie d’origine métabolique). La conséquence
sera un retard de croissance, déformation articulaire,
scoliose.
d. Autres causes

Scolioses thoracogènes :
- après chirurgie thoracique (cardiaque,
oesophagienne,..) de l’enfant.
- Incision des muscles inter costaux.
- Possibilité de rétraction de la plèvre.
2. Les scolioses idiopathiques

Scoliose idiopathique : dont la cause n’est pas


connue.
Fréquence : 70 à 80% des scolioses.
C. Classification

Selon la chronologie

Selon la forme de la courbure

Selon l’évolution et le degré d’angulation


Selon la chronologie

 Scoliose du nourrisson : apparition entre 0 et 1 an.


  Scoliose infantile : apparition de la scoliose entre 1 et 3 ans.
  Scoliose juvénile :
  apparition de la scoliose entre 1 et 3 ans.
  apparition de la scoliose entre 4 ans et le début de la puberté.
 → Juvénile 1 : entre 4 et 7 ans.
 → Juvénile 2 : entre 7 et 11 ans.
 → Juvénile 3 : entre 11 ans et le début de la puberté.
  Courbure surtout lombaire gauche et thoracique droite.
  Scoliose de l’adolescent : apparition de la scoliose entre le début de la
puberté et la maturité osseuse.
  Scoliose de l’adulte : apparition de la scoliose après la maturité osseuse.
Selon la forme de la courbure

 Scoliose en C = totale
 Scoliose en S = à double courbure
 Scoliose à plusieurs courbures.
Selon l’évolution et le degré d’angulation

 De 0° à 25°, 30° Rééducation


 De 25°, 30° à 50° Corset + Rééducation
 De 50° à 70° Chirurgie
II. Attitude scoliotique

A. Définition
C’est une déviation rachidienne exclusivement dans
le plan frontal, totalement réductible en décubitus.

B. Causes / étiologies des attitudes


scoliotiques
3. Causes inférieures (atteintes du train porteur).

inégalité de longueur des MI +++ : cause la plus


fréquente. Si l’inégalité > 10 mm, on aura une
bascule du bassin avec une courbure de
compensation rachidienne (pour assurer
l’horizontalité du regard). Le traitement se fera par
une correction de l’inégalité de longueur (par
semelle, talonnette ou chirurgie).
On distingue 2 causes principales : soit elle existe à la naissance
et celle-ci s’accroît au cours du temps mais elle peut également
être d’origine traumatique (choc au niveau du cartilage de
croissance donc la croissance sera moins importante).
- Paralysie du Moyen Fessier et des muscles stabilisateurs du
bassin : ceci entraînera une bascule du bassin avec une
courbure rachidienne de compensation (pour garder
l’horizontalité du regard).
- Rétraction musculaire et limitation, déformation articulaire :
ceci aboutit à une pseudo-inégalité de longueur des MI et une
bascule du bassin
 Rétraction des fléchisseurs de hanche, TFL.
 Rétraction des IJ = flexum de genou.
 Rétraction des fléchisseurs plantaires : équin.
Le traitement se fera par une lutte contre ses
rétractions.
4. Causes moyennes (atteintes rachidiennes).

- Hypotonie rachidienne des spinaux (cause


fréquente) : C’est une diminution du tonus postural
responsable d’une attitude scoliotique +/- associée à
une attitude cyphotique.
 Attitude antalgique de cause vertébrale :
Lombalgie aigue, ostéome, ostéite,… (fréquemment
concavité du côté de la douleur).
 Contractures des spinaux
5. Les causes supérieures (atteintes de la colonne cervicale et des MS) :

- attitude antalgique des membres supérieurs :


Traumatologie : fracture de l’humérus, clavicule
- rétraction musculaire : SCM, trapèze,…
déformation rachidienne pour garder l’horizontalité
du regard.
- Torticolis congénital : Présence d’un hématome au
niveau du SCM puis calcification et rétraction du
SCM.
6. Attitude scoliotique : conclusion

Les causes les plus fréquentes :


- inégalité de longueur des membres inférieurs.
- Hypotonie musculaire rachidienne des spinaux.
- Position antalgique.

Traitement de l’attitude scoliotique en fonction de


l’étiologie
Scoliose idiopatique ou structurale

 La scoliose est dite « vraie » (ou structurale) quand une rotation


est associée à la déviation latérale. Ce cas concerne une certaine
proportion de la population générale
 La grande majorité des scolioses de l'enfance sont
« idiopathiques », ce qui signifie que leur origine est inconnue, à
la différence des scolioses secondaires à une anomalie
neuromusculaire, une tumeur, un traumatisme ou une
malformation vertébrale. La scoliose idiopathique est à
différencier aussi de l'attitude scoliotique, ou scoliose posturale,
qui ne comporte pas de rotation des corps vertébraux, et qui se
corrige en position couchée. Elle peut aussi être héréditaire. Dans
la population, la majorité des scolioses sont légères (inférieures à
20°). Les scolioses moyennes et sévères ne concernent
heureusement qu'un faible pourcentage de la population.
EVALUATION D’UNE
SCOLIOSE
Le diagnostic positif de scoliose est
essentiellement clinique, fondée sur l'inspection
du tronc à la recherche de l'asymétrie des ceintures,
d'une gibbosité et d'un déséquilibre du tronc.
Cage thoracique

Le patient peut présenter une déformation de la cage


thoracique, plus haute d'un côté que de l'autre.
Une forte déviation de la colonne vertébrale peut,
dans certains cas, exercer une pression sur les
poumons. Le patient peut alors souffrir de graves
problèmes respiratoires. Ce problème est assez rare.
 L'asymétrie des ceintures sera recherchée : au
niveau du bassin on recherchera une asymétrie des
triangles ilio-lombaires, on étudiera l'équilibre du
bassin (ceci permettra également d'éliminer une
attitude scoliotique par inégalité de longueur ou par
attitude vicieuse des membres inférieurs). On
recherchera également une surélévation d'une
épaule, d'une antépulsion des scapula.
La gibbosité est provoquée par la rotation des
corps vertébraux et les déformations costales. Cette
gibbosité est mieux visible à l'étage dorsal et plus
difficile à rechercher à l'étage lombaire. L'enfant doit
être examiné déshabillé, penché en avant, pieds
joints, bassin équilibré. Cette gibbosité doit être
mesurée. Elle est la caractéristique principale d'une
scoliose structurale. Elle n'existe pas dans les
attitudes scoliotiques.
Le déséquilibre du tronc, étudié grâce à un fil à
plomb, est un signe de déformation rachidienne
inquiétante dans son évolution. Cependant le
déséquilibre du tronc n'est pas obligatoire et
certaines scolioses peuvent être parfaitement
équilibrées.
L'imagerie a une place importante pour :

- confirmer le diagnostic et apprécier l'importance de


la déformation et son potentiel évolutif,
- rechercher une étiologie,
- surveiller l'évolution spontanée,
- évaluer l'efficacité d'un traitement orthopédique et
aider au choix du traitement chirurgical (voie
d'abord, limite de la traction, arthrodèse).
Diagnostic et évaluation d'une scoliose en imagerie.

 Pour confirmer le diagnostic et apprécier l'évolutivité de la scoliose,


les radiographies comporteront d'une part des radiographies du
rachis en entier de face et de profil, d'autre part des radiographies
permettant d'évaluer la maturation osseuse (radiographie de main et
de poignet pour âge osseux selon la technique de Greulich et Pyle).
 La radiographie du rachis devra comporter l'ensemble de la colonne
vertébrale, de la base du crâne jusqu'au sacrum, de face et de profil en
position debout. Cette radiographie doit être réalisée après correction
éventuelle d'une inégalité de longueur des membres inférieurs. Cette
radiographie est réalisée en incidence postéro-antérieure afin de
diminuer l'irradiation mammaire, notamment chez les jeunes filles.
L'utilisation de l'imagerie numérique pourrait permettre de diminuer
l'irradiation pour certains, mais ceci reste pour l'instant un objet de
discussions puisque les premiers résultats semblent contradictoires.
La radiographie de face permet d'authentifier la scoliose. Cette
authentique courbure est limitée par les deux vertèbres les plus
inclinées par rapport à l'horizontal. Ce sont les vertèbres limites
de la courbure. La vertèbre sommet est définie par la vertèbre
dont la rotation est la plus importante et qui reste horizontale.
Les vertèbres neutres sont celles dont la rotation est nulle à
chaque extrémité. Une contre-courbure se termine également
par une vertèbre horizontale et sans rotation.
Le cliché de profil est particulièrement utile lors de la première
exploration du patient pour mettre en évidence une déformation
à type de cyphose et de scoliose afin de pouvoir mesurer ses
angulations dans chaque secteur (cyphose thoracique, lordose
lombaire et lombo-sacrée).
Pour estimer l'importance de la déformation liée à la scoliose,
la mesure la plus couramment effectuée sur l'incidence de face
est celle de l'angle de Cobb. C'est l'angle formé par la droite
passant par le plateau supérieur de la vertèbre limite
supérieure et la droite passant par le plateau inférieur de la
vertèbre limite inférieure. Cette mesure est un indicateur très
partiel de la déformation qui est en réalité tridimensionnelle.
Elle permet en revanche de suivre l'évolution d'une scoliose.
Cet angle doit être mesuré pour chaque véritable courbure. La
variabilité inter-observateur de cette mesure est estimée à 3
ou 4°. La mesure de l'angle de rotation de la vertèbre sommet
a également été proposée par toutes les méthodes d'imagerie
(scanner, IRM)
L'évolutivité d'une scoliose

Apprécier l'évolutivité de cette scoliose est essentiel


afin de choisir le traitement. Pour approcher la
réponse à cette question, on se limitera à l'étude des
scolioses dites idiopathiques qui représentent 80%
des scolioses dites structurales. Les facteurs
principaux sont l'âge de découverte de la scoliose, la
maturation osseuse et l'existence de signes cliniques
de puberté.
Traitement kinésithérapique
de l’attitude scoliotique
L’attitude scoliotique est une courbure instable
réductible intégralement en position couché, en
inclinaison latérale.
Le traitement kinésithérapique sera basé sur

1. Massage décontracturant

2. Rééducation posturale

3. Exercices respiratoires

4. Assouplissement

5. Renforcement de la musculature


1. Massage décontracturant

Des tissus mous c-à-d pour fascias et muscles


contracturés. L’hydrothérapie sera utile par
l’association de l’eau chaude et le massage aux jets.
2. Rééducation posturale

 Par la prise de conscience du corps sans puis avec


contraction posturale
 Apprentissage de l’étirement axial actif : à utiliser
pendant tous les autres exercices.
3. Exercices respiratoires

 Des abdominaux, thoracique > et <.


 Insister sur l’expiration (avec le placement
scapulaire) et sur les exercices de modelage
thoracique par l’intérieur en chassant l’air dans le
thorax par une contraction abdominale en fin
d’inspiration maximale.
 Il est préférable de faire ces exercices en DV ou en
position assise.
4. Assouplissement

 Vertébrale :
 Modéré dans tous les sens.
 Posture d’élongation axiale.
 Des ceintures.
5. Renforcement de la musculature

 En position de correction maximale


 En statique :
 Des abdominaux++ ++ ;
 Des fessiers ;
 Des fixateurs des omoplates ;
 Paravertébraux en 1èr lieu.

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