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DÉPISTAGE DE LA LUXATION CONGÉNITALESDE LA HANCHE

I. INTRODUCTION - DÉFINITIONS :
La "LCH" et la dysplasie de la hanche regroupent un ensemble d'anomalies congénitales :
-La luxation : où la tête fémorale est hors du cotyle.
-La hanche luxable: Où la tête fémorale peut être mise hors du cotyle.
-La sub-luxation : Où la tête fémorale est anormalement latéralisée et ascensionnée mais
reste dans le cotyle.
-La dysplasie de la hanche: C'est un défaut architectural du développement du cotyle.
 Interet de la question :
-La LCH reste un problème de santé publique.
-Le traitement de la LCH est spécifique et adapté à chaque tranche d'age et à chaque
situation sociale.
-La prévention est primordiale repose sur le dépistage en période néonatale garant d’une
bonne évolution a long terme.
II. ÉTIOPATHOGÉNIE :
A- POPULATION A RISQUE :
-Les filles.
-Présentation du siège.
-haut poids de naissance.
-la hanche gauche.
-Primiparité.
-antécédents familiaux vrais.
B- PATHOGÉNIE :
1) Moment de la luxation :
 In utero : c’est la que se produit la luxation, en particulier au 3em trimestre car c’est
pendant cette période que s’installe le conflit mécanique foetomaternel
 A la naissance : la luxation est impossible car le traumatisme obstétrical entraîne
plutôt un décollement
2) Facteurs conduisant a la luxation :
 La théorie traumatique.
 La théorie malformative.
 La théorie fémorale.
 La théorie génétique (Czeizel): La configuration anatomique de la hanche serait
polygénique et la laxité ligamentaire mono génique.
 La théorie de la dysplasie luxante (Klisic): Il existe un déplacement par défaut de
développement (défaut primitif du cotyle laissant échapper la tête.)
 La théorie mécanique (Dupuytren, Lorenz, Browne, Dunn): Oppose la rapidité du
développement et la mobilité croissante du foetus avec une moindre plasticité tissulaire.
Ainsi, c'est la pression axiale sur une hanche fléchie qui luxe la tête en arrière.
Il existe alors la notion de hanche à risque (siège, génu-récurvatum, torticolis, métatarsus
varus, talus.)
 La théorie uniciste (Seringue): Associe les théories génétique et mécanique. Les
facteurs génétiques étant inconstants mais indéniables (hyper laxité, cotyle peu profond.)
Les facteurs mécaniques étant déterminants (pression axiale sur le grand trochanter d'un
fémur en rotation externe, hanche fléchie luxe la tête en haut et en arrière.)
-les LCH sont plus fréquentes à gauche car le rachis maternel appuie sur le trochanter, le
foetus ayant le plus souvent le dos à gauche.
-Les LCH sont également plus fréquentes les dernières semaines de vie foetale, où la
mobilité du fœtus est réduite.

V- DIAGNOSTIC CLINIQUE :
III.
A. L'interrogatoire: Oriente vers les hanches à risque
- Antécédents familiaux de LCH chez un proche parent (jumeaux homozygote, dizygote.)
- Antécédents obstétricaux:
•disproportion foeto-uterine : Primiparité, Haut poids de naissance (> 4kg),Oligoamnios.
• Postures luxantes : siège décomplété ou siège complet
B. L'examen clinique : recherche
1) Un syndrome postural :
- Torticolis.
- Bassin asymétrique.
- Malposition vicieuse du pieds (génu-récurvatum, métatarsus varus adductus et talus.)
2) Les signes de malformation probable :
- Une asymétrie des plis cutanés
- Un raccourcissement de la cuisse
- Une rétraction vraie des adducteurs avec limitation de l'abduction (< 60°, genou fléchi à
90°.)
3) Les signes de malformation certaine :
 Le ressaut, maître symptôme: C'est le franchissement du rebord cotyloïdien par
l'épiphyse fémorale. Traduisant :
- Une hanche luxée s'il se fait de dehors en dedans.
- Une hanche luxable s'il se fait de dedans en dehors.
 La manoeuvre d'Ortolani: L'examinateur empaume le genou de l'enfant, son index
étant positionné sur le grand trochanter, les hanches fléchies. L'abduction progressive
déclenche un ressaut (pénétration de la tête dans le cotyle.) Le pouce maintiendra la
réduction. C'est un ressaut de réduction (de dedans en dehors) d'une hanche luxée
réductible.
 La manoeuvre de Barlow: L'examinateur empaume le genou de l'enfant, son pouce
étant positionné sur le petit trochanter, les hanches fléchies. L'abduction avec pression
antéro-postérieure déclenche un ressaut (de dedans en dehors) d'une hanche luxable.
 Le piston: C'est la perception d'un va-et-vient de l'épiphyse franchissant le bord
postéro-supérieur du cotyle.
 La manoeuvre de Damany
Chez le grand enfant, dès l'age de la marche, le diagnostic est posé devant :
- Hyperlordose lombaire.
- Limitation de l'adduction.
- Boiterie des épaules.

IV. VI- DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE :


1- L'échographie: Indiquée à partir de la 4e semaine jusqu'au 3e ou 4e mois. Précise :
-L'étude dynamique de l'instabilité en temps réel.
-L'orientation du cotyle et le creusement.
-La position de la tête et le pourcentage de recouvrement.
-La morphologie du limbus (inversé ou éversé.)
2- La radiographie de la hanche : Indiquée au delà de 4 mois, à l'age de la marche ainsi que
pour le control des hanches luxées et traitées.doit être de bonne qualité,permet :
- La mesure de l'angle acétabulaire ou angle d'Hilgenreiner, augmenté en cas de dysplasie
et diminuant avec l'age (25° ± 5 à 4 mois et 20° ± 5 à 6 mois.)
- Le diagnostic de luxation et de sub-luxation en utilisant les constructions d'Ombre-danne: le
noyau épiphysaire se situe dans le cadran inféro-interne de l'horizontale passant par les
cartilages en Y et la perpendiculaire abaissée du bord externe du toit du cotyle.)
3- La TDM et IRM: Nécessite une anesthésie générale et permettent l'étude du centrage de
la tête.

V. TRAITEMENT :
1) But:
- Réduction de la tête fémorale dans le cotyle.
- Stabilisation par posture de recentrage (abduction et rotation interne.)
- Correction de la dysplasie cotyloïdienne.
2) Moyens:
 Traitement orthopédique (a domicile)
- Langeage par culotte d'abduction
- Le harnais en flexion de Pavlik
- Le harnais de Scott:
- L'attelle à hanche libre de Petit.
- L'attelle de Von Rosen:
 Méthodes hospitalières:
-Traction au zénith.En cas d'échec :
-Traction dans le plan du lit de Somerville Petit
-Traitement chirurgical
3) Indications:
 Chez le nouveau-né:
- luxation irréductible: Rare, attendre jusqu'au 4e mois.
- luxation réductible: Langeage en abduction flexion. En cas de rétraction importante des
adducteurs, attendre le 2e mois et mettre un harnais de Pavlik pendant 3 semaines.
- hanche luxable: Langeage.
- dysplasie: Surveillance.
 Chez le nourisson:
- Harnais de Pavlik (3 à 6 mois)
- Traction au zénith
-Traction de Petit collé + ténotomie (après 6 mois)
- Chirurgie
 Chez le grand enfant:
Entre 2 et 3 ans: Traitement orthopédique par traction douce.
au dela: Traitement chirurgical.
4) Complication du TRT :
- La difficulté de réduction
- La reluxation précoce après traitement chirurgical: Impose la reprise de la capsulorraphie.
- La sub-luxation après traitement orthopédique: Impose la surveillance et l'abstention
thérapeutique car l'amélioration spontanée est possible. Sinon, reprise du traitement vers
l'age de 3 ou 4 ans.
- Les fractures du fémur
- La raideur de la hanche: fréquente après capsulorraphie.
- L'ostéochondrite ou épiphysite: Complication la plus redoutable. Elle fait suite à un
étirement ou une compression vasculaire et impose la surveillance radiologique.

Conclusion :
-La LCH revêt un grand polymorphisme clinique et radiologique
-Son Dc requiert une certaine vigilance dans les manœuvres du dépistage
- son Pc devrait être amélioré par un Dc précoce rendu possible grâce au dépistage .

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