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La Luxation Congénitale de la Hanche

Pr Mustapha ABOUMAAROUF

Chef de Service d’Orthopédie et de Traumatologie Pédiatriques


Hôpital universitaire d‘Enfants Abderrahim HAROUCHI
CHU Ibn Rochd. Casablanca
INTRODUCTION
  Dépistage de la LCH : basé sur l’examen clinique des hanches.

 Examen systématique chez tout nouveau né.

 Mise en évidence d’une instabilité de la hanche :


 affirmer la luxation
 doit faire entreprendre le traitement.

 Connaissance et recherche de certains facteurs :


 sélection des enfants porteurs de hanche à risque
 en vue d’une surveillance étroite.

 Echographie et radiographie : aides au diagnostic en cas de hanche à


risque.
Pathogénie

 Déplacement anormal de la tête fémorale vers une poche d’expansion capsulaire.

 Peut être perceptible à l’examen à la naissance : instabilité avec réduction et/ou


reluxation possible.

 Pathogénie controversée :
 luxation in utéro : facteurs mécaniques prépondérants.
 A la naissance : grâce à la libération des contraintes, l’évolution se fait dans plus de la moitié des cas vers
la guérison spontanée.

 L’hyperlaxité ligamentaire génétique favorise la constitution de la LCH.

 Le langeage cuisses étendues et rapprochées : facteur aggravant.


Comment dépister la LCH ?

Dépistage de la LCH : basé essentiellement sur l’examen clinique des hanches.

Examen systématique à la naissance, répété en période néonatale.

La mise en évidence d’une instabilité permettra d’affirmer la LCH.


Interrogatoire

 Facteurs de hanche à risque :


 antécédents familiaux de luxation,
 présentation par le siège,
 grossesse gémellaire

Rechercher activement l’instabilité des hanches, même en absence d’instabilité à la


naissance,
 

Hanches à risque = surveillance particulière


Inspection

Signes indirects de la luxation


•asymétrie de position spontanée des membres inférieurs,

•asymétrie de gesticulation
– (degré d’écartement ou de rapprochement différent), 

•asymétrie des plis cutanés.


Etude de l’abduction et du tonus
des adducteurs
• Nouveau-né en décubitus dorsal,
• bassin à plat sur la table d’examen,
• partie basse du sillon inter-fessier perpendiculaire
au plan de la table.

• Ecarter les cuisses, hanches fléchies à 90


• Abduction normale : 60 à 85°pour chaque hanche.
• Limitation de l’abduction : amplitude inférieure à
60°.

Facteurs de hanches à risque :


• l’asymétrie ou la limitation de l’abduction,
• l’asymétrie du tonus des adducteurs
Recherche de craquement

Craquement :
- léger accrochage de la tête fémorale sur une bourse séreuse périarticulaire de hanche.
- Perçu au cours d’un mouvement d’écartement puis de rapprochement des cuisses.
- Un craquement isolé ne justifie pas de consultation spécialisée.
 
 
 

 
Recherche de l’instabilité
 
Temps fort de l’examen

Instabilité :
•maître symptôme de la LCH,
•sa mise en évidence permet d’affirmer la luxation.
•Sa recherche doit être conduite de manière attentive, réalisée dans de bonnes conditions :
bébé nu, bien détendu sur un plan ferme.
aide nécessaire pour provoquer le réflexe de succion (relâchement musculaire)
Hanche « Instable »

La tête fémorale
•est sortie, ou
•peut sortir,
•en partie ou en totalité
•de la cavité cotyloidienne

• les hanches luxables


• les hanches luxées réductibles.
2 signes : le Ressaut et le Piston

Le ressaut : signe inconstant;


•sensation palpable et parfois visible,
•liée au franchissement par la tête fémorale de l’obstacle que constitue le rebord
fibrocartilagineux du cotyle (limbus ou labrum).
•peut être perçu à la rentrée de la tête fémorale, à sa sortie, ou dans les 2 sens
•Netteté variable selon que le rebord cotyloidien est plus ou moins saillant.

Le signe du piston (ou signe de Barlow)


•Lorsque le cotyle est peu profond,
•l’instabilité : mouvement de glissement
•traduisant une instabilité sans ressaut.
Examen somatique

Examen somatique complet à la recherche de déformations apparentes

Facteurs de hanche à risque :


- Torticolis congénital,
- Genu recurvatum,
- Malformation des pieds.
Résultat de l’Examen Clinique

Hanches normales 

Hanches instables

 Hanches à risque
Résultat de l’Examen Clinique

Hanches normales :
Tous les paramètres sont normaux, 2 hanches parfaitement stables,
pas de facteurs de hanche à risque :
 aucun examen complémentaire n’est nécessaire,
 Répéter l’examen des hanches pendant les premières semaines de vie 
Résultat de l’Examen Clinique

instabilité = LCH
qu’il existe ou pas des facteurs de hanche à risque.

Consultation de chirurgie pédiatrique pour traitement et suivi

 Hanches à risque :
hanches stables, mais il existe un ou plusieurs facteurs de hanche à risque.

Surveillance particulière :
Répéter l’examen clinique à la recherche d’une instabilité,
échographie des hanches vers la 4ème semaine de vie,
radiographie du bassin à l’âge de 4 mois.
Echographie de Hanche

- Méthode « d’aide au dépistage » de la LCH.


- Systématique si facteurs de hanche à risque, même si hanches stables.
- A réaliser vers l’âge de 1 mois,
- Nécessite matériel performant et opérateur expérimenté.
- Etude dynamique : déplacements en cas d’instabilité de hanche.
 
Echographie de Hanche

- Enfants à hanches luxées ou dysplasiques :


consultation spécialisée pour la mise en route du traitement.

- Même si les 2 hanches stables et bien couvertes, vue la présence de facteurs


de hanche à risque,
une radiographie du bassin à l’âge de 4 mois doit être réalisée.
Radiographie du Bassin
En période néonatale :
- aucun intérêt,
- obligatoire après le traitement pour vérifier le centrage des hanches.

Vers le 4ème mois :


- élément diagnostique, à réaliser devant toute hanche à risque, même si écho. à 1 mois normale.
- Cliché de face stricte : interprétation fiable.
 

A l’âge de 4 mois :

- point d’ossification de la tête fémorale présent chez 2/3 des filles et 1/3 des garçons.
- ligne de Putti : hauteur et latéralisation de la métaphyse fémorale.
- Lorsque le noyau apparu, construction d’Ombredanne (quadrants)
Ligne de Putti : hauteur et latéralisation de la métaphyse fémorale.
noyaux apparus : construction d’Ombredanne (4 quadrants)
Radiographie du bassin

Analyse du toit osseux du cotyle sur :


l’aspect du bord inférieur de l’ilion,
la forme du talus (angle externe du toit)
l’angle acétabulaire (ligne des Y et tangente au
bord inférieur de l’ilion).

Critères alarmants
Absence de concavité du bord inférieur de l’ilion,
Obliquité exagérée du toit du cotyle
Principes du Traitement

Le traitement d’une LCH nécessite le recours au spécialiste.

 
Objectifs

- Stabiliser la hanche en position de réduction,


- Corriger la dysplasie cotyloïdienne associée.
Principes du Traitement

Mise en abduction des hanches :


culotte d’abduction (Becker)
Principes du Traitement
- culotte souple,
- taille adaptée (écart inter-poplité, hanches en flexion et abduction) ;
- portée en permanence,
- ne doit jamais entraîner de pleurs, signe de souffrance de la hanche.
Principes du Traitement

Au delà de 6 mois,
méthode de traction progressive
suivie d’une immobilisation plâtrée de 4 mois
Vérification de centrage : radiographie du bassin.
EVOLUTION
l’ostéochondrite post-réductionnelle

- Complication grave, redoutable


- nécrose de la tête fémorale.
- L’écart ne doit jamais être excessif,
- la culotte ne doit comporter aucune armature rigide.

Ce traitement d’apparence simple n’est pas anodin, 


Une surveillance étroite doit être poursuivie longtemps de façon à exclure la
survenue lointaine de complications et à vérifier le bon développement de
l’articulation.

Une chirurgie complémentaire secondaire pourra être nécessaire pour


améliorer les rapports articulaires
Conclusion

Le dépistage néonatal de la luxation congénitale de la hanche : obligation


médico-légale dans les pays développés.

S’il est devenu exceptionnel en occident de découvrir une LCH à l’âge de la


marche, c’est grâce à la précocité de ce dépistage, qui permet la guérison sans
séquelles dans la majorité des cas.
Conclusion

L’examen clinique de hanches est au cœur du dépistage de la LCH et de son


traitement.
Cet examen doit être systématique à la naissance, et répété au cours de chaque
examen du bébé,
s’attacher à la recherche des signes d’alarme qui sont les critères de hanche à risque.

La LCH est l’affaire de tous,


des campagnes de sensibilisation doivent être menées dans notre pays, à l’échelle
nationale et régionale, afin de réaliser un effort d’information à tous les niveaux, non
seulement pour élargir le dépistage et le rendre précoce,
lutter contre certaines conduites stéréotypées.
 

Facteurs de Hanche à Risque

- Antécédents familiaux de luxation


- Grossesse gémellaire
- Présentation par le siège
- Sexe féminin
-Asymétrie de l’abduction ou du tonus des adducteurs
-Anomalies positionnelles
-(Torticolis congénital,
-Genu recurvatum,
-Malformation des pieds)

 
Pour un dépistage précoce de la LCH

• Examiner systématiquement les hanches de tout nouveau-né.

• Avoir un relâchement musculaire suffisant pendant l’examen.

• Reconnaître une asymétrie de l’abduction ou du tonus des adducteurs.

• Reconnaître les instabilités sans ressaut (piston).

• Bien sélectionner les hanches à risque.

• Répéter l’examen clinique pendant les 1ères semaines de vie.  


A RETENIR

• Le dépistage de la LCH repose sur l’examen clinique à la naissance en recherchant une


instabilité des hanches.
• L’examen des hanches doit être répété pendant les premières semaines de vie même si
l’examen à la naissance est normal.
• L’échographie de la hanche s’inscrit dans le dépistage dans le cas de hanches à risque avec
un examen clinique normal.
• La radiographie au 4ème mois est demandée dans le cas de hanches à risque.

• Le traitement de la LCH doit être conduit par un chirurgien pédiatre.

• Toute abduction intempestive des hanches expose à l’ostéochondrite post-réductionnelle.


 
 
Traction Lente Progressive
Traction au Zénith
LCH droite,
fille de 7 ans.

Intervention de Klisic.
LCH droite, garçon de 3 ans. Intervention de Salter.
LCH gauche chez une fille de 5 ans (tönnis 4). Recul à + 3 ans
LCH gauche (tönnis 4), garçon de 4 ans 1/2.

Recul de 2 ans

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