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Thème: Secourisme et EPS

Département EPS
Ecole Normale Supérieure
Casablanca

LICENCES EPS

Support de Cours

Secourisme et EPS

Document réalisé par :


M. MADANI Mohammed
(Professeur Habilité à l’ENS de Casablanca)

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Thème: Secourisme et EPS

SOMMAIRE

1. Introduction...................................................................................................................................... 3

2. Réduire le plus possible les risques d'aggravation de l'état du blessé en attendant les secours....... 4

3. Présentation des accidents et des conduites à tenir avant l'arrivée des secours................................ 5
3.1. Atteintes osseuses..................................................................................................................... 5
3.2. Atteintes articulaires................................................................................................................. 9
3.3. Atteintes musculaires................................................................................................................ 11
3.4. Les plaies………...................................................................................................................... 14
3.5. Cas des urgences vitales........................................................................................................... 33
3.5.1. Les hémorragies ………................................................................................................... 33

4. Résumé…......................................................................................................................................... 39

5. Références ....................................................................................................................................... 40

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Thème: Secourisme et EPS

1. Introduction.

Dans la réalité de l'enseignement de l'EPS au Maroc, l'enseignant doit faire face à deux
types de problèmes au niveau de la sécurité physiologique des apprenants:

- D'une part, un manque total d'informations sur l'état de santé de ses élèves avant l'entame de son
intervention à cause de l'absence de certification médicale prouvant leur aptitude à la pratique
physique.
Ce fait prive l'enseignant du minimum de garanties quant à la capacité des élèves à soutenir
physiologiquement les efforts qu'il sera amené à leur proposer. Le risque d'avènement d'accident de
nature physiologique est donc réel à cause de ce type d'irrégularité.

- D'autre part, les statistiques montrent que les accidents qui surviennent en EPS sont trop
nombreux (en moyenne 462,7 accidents/an entre 1996/2005).

Cet état de fait démontre que le risque "zéro" n'existe pas. Ce qui est compréhensible vu la nature
de la discipline (incertitudes); mais aussi parce qu'il est extrêmement difficile pour l'enseignant
d'EPS de contrôler constamment tous les événements ou comportements qui peuvent se produire
lors de la séance.
Ceci dit, lorsqu'un accident survient, la procédure habituelle à suivre consiste à alerter
l'administration de l'établissement (qui prend alors en charge le blessé) et à rédiger un rapport
circonstanciel.

Dans le cas où l'enseignant dispose d'une certification de secouriste, il a la responsabilité civile


d'intervenir sur le blessé.

Au vu de la variété et du nombre important de dommages corporels qui peuvent résulter


des accidents inhérents à l'activité physique en milieu scolaire, il était important d'intégrer cette
certification dans le cursus de formation des enseignants d'EPS marocains1 afin qu'ils puissent
légalement agir en cas d'accident.

1: Dans d'autres pays (comme en France par exemple), le diplôme de secouriste (brevet National de
secourisme) est depuis longtemps un préalable pour postuler au concours d'admission au professorat d'EPS.

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2. Réduire le plus possible les risques d'aggravation de l'état du blessé en


attendant les secours.

Suite à l’accident survenu sur le terrain de sport, l'enseignant d'ÉPS, doit s'organiser de façon
à réduire le plus possible les risques d'aggravation de l'état du blessé,

L'atteinte de cet objectif est largement conditionnée par au moins 2 niveaux d'organisation:
* le premier concerne la reconnaissance ou l'appréciation du type de blessure ou de lésion dont
souffre le blessé;
* Le deuxième niveau est relatif à la procédure à suivre pour préserver la santé du blessé (qui n'est
pas en situation critique) et à le sécuriser de l'environnement proche.

INTERVENTION - ORGANISATION

objectifs

Éliminer les risques préserver au mieux


d'aggravation l'état du blessé

2 niveaux d'organisation mini. pour


l'atteinte de ce double objectif

1 2
Reconnaître préserver
le type de +
blessure sécuriser

Afin de clarifier ces deux niveaux d'organisation, nous allons présenter dans ce qui suit,
quelques types d'accidents les plus fréquemment constatés en milieu sportif (reconnaissance du
type de blessure) et les conduites à tenir pour éviter l'aggravation des traumatismes subis
(préserver + sécuriser).

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3. Présentation des accidents et des conduites à tenir (premiers soins) avant


l'arrivée des secours.

3.1. Atteintes osseuses.


Il s'agit généralement des fractures d'un ou de plusieurs Os. Une fracture est la rupture
partielle ou totale d'un os dont les origines sont diverses. En effet, elle peut être due:
- à des chocs directs; il peut s'agir d'un coup ou d'un choc sur l'os, de la chute d'un objet
sur la tête ou sur un membre, d'une jambe qui heurte un poteau ou un agrès, etc.; (figure N° 1a)
- à des chocs indirects comme lors d'une chute où le bras et l'avant-bras peuvent être
fracturés même si la main seule a été portée sur le sol (figure N° 1b).

Les schémas suivants illustrent des exemples de chocs qui peuvent engendrer des
fractures ; (a) direct = l’extrémité supérieure de l’humérus, (b) Indirect = fracture du cubitus)

Figure N°1a : Choc direct : Figure N°1b : Choc indirect : chute sur la main en
pronation avec rotation forcée entraînant un conflit entre
fracture l’extrémité supérieure de l’humérus
cubitus et radius et expliquant la fracture du cubitus et la
luxation du radius.

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a) Types de fractures.
Les types de fractures sont nombreux. Nous en citerons quelques unes des plus courantes
dans le tableau N°1 qui suit:

Tableau N°1 : Types de fractures les plus courantes


Type de fracture illustration description Commentaires

L'os présente une la majorité des fractures


fermée cassure nette, mais ne sont de ce type.
pénètre pas la peau.

plus grave qu'une fracture


Les bouts d'os cassés fermée. Il peut s'en suivre
Ouverte percent les tissus mous une grave infection de l'os
et la peau. (ostéomyélite) qui
nécessite des doses
massives d'antibiotiques.

Courante chez les


Os brisé en nombreux personnes âgées en
Plurifragmentaire fragments. particulier, dont les os
(ou comminutive) sont plus cassants.

Enfoncement la partie fracturée de l'os Exemple typique de


localisé est poussée vers fracture du crâne.
l'intérieur.

Os fracturé de façon Courante chez les enfants


en bois vert incomplète, à la façon dont les os sont plus
d'une brindille de bois flexibles que chez les
vert. adultes.

A présent, sont présentés dans le tableau N°2, les principaux signes qui servent à
reconnaître ou à deviner une fracture ainsi quelques illustrations de ce type de traumatisme.
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Tableau N°2 : Principaux signes des fractures et C.A.T.

√ Cinq signes principaux permettent de reconnaître une fracture.


Illustrations
principaux signes

1- Une douleur localisée en un point précis, et


qui s'exacerbe au moindre mouvement.

2- Une impotence fonctionnelle des membres


///////////////////////////////////
ou de la partie fracturée (le blessé ne peut pas
s'en servir).

3- Un déformation est constatée, elle résulte du


déplacement des segments osseux (angulation
au niveau de la fracture, le membre n'est plus en
position normale, exemples: coude - poignet,
etc..)

4- plus ou moins rapidement peuvent apparaître


un gonflement, un oedème, des hématomes,
///////////////////////////////////
signes d'une hémorragie provoquée par la
rupture des vaisseaux sanguins.

5- parfois, le sujet a entendu un craquement.

Il est rare de rencontrer l'ensemble de ces signes, mais l'un d'entre eux suffit pour orienter
l'attention de l'enseignant pour suspecter un cas de fracture.

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Les conduites à tenir (C.A.T.) en cas de fracture tiennent en cinq actions successives à suivre
scrupuleusement pour éviter l'aggravation du traumatisme:

1- Préserver les fonctions vitales qui ont un caractère d'urgence absolue, sans aggraver les
fractures évidentes ou suspectées;
2- Découvrir les lésions associées;
3- Éviter l'aggravation de l'atteinte constatée par toute manipulation intempestive et éloigner les
"spectateurs" et les élèves qui voudraient "aider";
4- Si le blessé peut se déplacer lui-même, le mettre dans une position confortable. Sinon, le
maintenir dans la position où il a été trouvé (s'il est conscient);
5- Alerter les secours et rassurer le blessé en lui parlant continuellement et en le maintenant en
état de conscience.

C.A.T en cas de fracture:


5 actions successives

1- Préserver les fonctions vitales qui ont un


1 caractère d'urgence absolue, sans aggraver
les fractures évidentes ou suspectées;

2 2- découvrir les lésions associées;

3- éviter l'aggravation de l'atteinte constatée


par toute manipulation intempestive
3 et éloigner les "spectateurs" et les élèves
qui voudraient "aider";

4- Si le blessé peut se déplacer lui-même,


le mettre dans un position confortable.
4 Sinon, le maintenir dans la position où
il a été trouvé (s'il est conscient);

5- alerter les secours et rassurer le blessé


5 en lui parlant continuellement
et en le maintenant en état de conscience.

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3.2. Atteintes articulaires.

Dans la plupart des cas, les blessures des articulations sont les entorses et les luxations.

a) L'entorse (figure N°2).

C'est une élongation (étirement) ou une déchirure des ligaments qui renforcent une
articulation. Les entorses les plus courantes sont celles de la région lombaire, de la cheville et du
genou. Parfois aussi, on rencontre des entorses au niveau du poignet et du coude. Elles peuvent
être provoquées par une chute ou une mauvaise réception après un saut en gymnastique par
exemple.

* Signes de l'entorse: Sur le moment, le sujet ressent une douleur très vive empêchant le
mouvement pendant quelques minutes, puis la douleur diminue et la reprise de mouvement est
possible (à l'inverse de la fracture). Un autre signe révélateur de l'entorse est l'enflement de
l'articulation.

mécanisme de l'entorse de la cheville : le pied se tord


le sujet ressent une douleur très vive lors de la
en varus
palpation du ligament latéral externe

Figure N°2 : mécanisme de l’entorse de la cheville, le ligament latéral externe étant celui qui est le
plus touché dans ce genre d’atteintes.

* Conduite à tenir: Interdire la poursuite de l'activité et consulter un médecin. (qui,


normalement procédera à un examen radiologique).

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b) La luxation (figure N°3)..


C'est une entorse grave accompagnée d'un déboîtement des os de l'articulation (c'est à dire
que les os se sont déplacés de leurs positions normales).

exemple de luxation du coude (os de l'avant-bras) :


- a : en arrière; - b : en avant

Figure N°3 : mécanisme de la luxation du coude. A noter le déboîtement des os au niveau de


l’articulation.

* Signes de la luxation: Ils se manifestent par une impotence fonctionnelle, c'est à dire
que le blessé ne peut plus se servir du membre atteint, ni le déplacer, l'articulation étant bloquée
dans une position anormale (à l'inverse de l'entorse, où le sujet peut se servir du membre atteint
quelques minutes après l'accident).

Les luxations peuvent survenir lors d'une chute grave ou lors d'un contact brutal dans les
sports de combat (comme le judo par exemple). Les luxations les plus fréquentes sont celles des
épaules, du coude et des doigts.

* Conduite à tenir: maintenir l'articulation dans la position où elle se trouve; surtout ne


pas chercher à la remettre à sa place quelque soit sa position. Prévenir les secours.

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3.3. Atteintes musculaires.

Ce sont généralement des déchirures des muscles et/ou des tendons Elles sont
nombreuses, nous en citerons quelques unes en relation avec l'activité physique.

a) La contracture. (accident sans lésion)

Elle résulte d’une sollicitation intense du muscle qui


engendre une contraction involontaire et permanente
d’un ou de plusieurs faisceaux musculaire. Elle disparaît
d’elle-même après 4 à 5 jours (sans traitement).
( figure N°4).
Figure N°4 : illustration de la contracture.

b) L’élongation. (accident avec lésion)


C’est un étirement excessif avec des micro-
déchirures du muscle (figure N°5). Les signes sont une
douleur immédiate mais modérée. Le sujet peut encore
bouger le membre blessé. 8 à 10 jours sont nécessaires
pour récupérer complètement.
Figure N°5 : illustration de l’élongation.

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c) La contusion. (accident avec lésion)


C’est un écrasement des fibres musculaire (figure N°6), causée par un traumatisme et suivie
d'une hémorragie dans les tissus (formation d'un hématome*) ainsi que d'une douleur intense et
prolongée. Elle se produit fréquemment en sports de contact et en football au niveau du muscle
quadriceps fémoral.

Figure N°6 : illustration de la contusion.

d) Le claquage (accident avec lésion).

Cette blessure cause des déchirures des muscles


(figure N°7). Elle est fréquente au niveau des muscles
quadriceps. Elle survient surtout chez les pratiquants
qui ne s'échauffent pas suffisamment et qui font des
mouvements d'extension complète de la hanche
(exemples: en saut en longueur ou lancer de javelot).
Figure N°7 : illustration de la contusion.

* Signes de la foulure: La douleur est vive, comparable à un coup de poignard. Le muscle


est paralysé.

*: l'hématome est une accumulation du sang sous les tissus. Le sang forme une poche ou un kyste qui se
loge à l'intérieur des tissus. Il se signale par une variation des couleurs de la peau à l'endroit de la
blessure (rouge, puis bleue ou verte).

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e) La déchirure musculaire
Elle correspond à une rupture d'un faisceau
musculaire (figure N°8). Elle survient lors d'une
contraction brutale ou lors d'un choc violent sur le
muscle contracté. La douleur est syncopale et
l'impotence fonctionnelle totale. La mobilisation du muscle est impossible. Il y a également
présence d'un hématome important. Figure N°8: illustration de
la déchirure.

* Conduites à tenir pour les différentes atteintes (a-e): semblables à celle de l'entorse:
Interdire la poursuite de l'activité et consulter un médecin.

f) Cas de la crampe.

La crampe est une contraction involontaire, persistante et douloureuse d'un ou de


plusieurs muscles.
On explique ce phénomène par une action nerveuse à distance ou par une vascularisation
perturbée. Les raisons de ces dérèglements sont multiples : froid, fatigue, position défectueuse,
déficit de l'organisme en sel, ....
* Signes de la crampe: Les muscles deviennent
durs, douloureux, incapables de décontraction. Le sujet
ne peut plus poursuivre son activité normalement. La
crampe se localise le plus souvent aux muscles du
mollet; mais les muscles des doigts, des orteils, les
muscles ischio-jambiers, dorsaux et lombaires peuvent
être atteints.
Conduite à tenir: Dès l'apparition de la crampe, il
s'agit de réaliser l'élongation du muscle spasmé,
(Figure N°9) que l'on masse ensuite. Donner à boire
au sujet et interdire la poursuite de l'activité.
Figure N°9 : CAT face à une crampe du mollet

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3.4. Les plaies.

Il existe généralement trois (3) types de plaies :


1- les plaies simples : ce sont des coupures superficielles appelées écorchures ou éraflures qui se
cicatrisent normalement. Le saignement est généralement minime.

2- les plaies graves, dont le traitement dépend exclusivement du médecin, elles peuvent avoir
plusieurs caractéristiques (parfois combinées) :
* étendues,
* profondes,
* très souillées,
* occupées par un corps étranger important ou difficile à retirer,
* compliquées d’une fracture ou d’une hémorragie.

3- les plaies particulières : ce sont des plaies qui font courir un risque important (parfois vital) au
blessé. Il s’agit entre autres des plaies du thorax, de l’abdomen, de la face et de l’œil.

Fréquentes en E.P.S (et domestique)

Ce sont des coupures


+ ou – profondes des
tissus (peau et
possible des organes)

Simples Coupures profondes Particulières


Coupures Étendues, souillées… Risque vital : thorax,
superficielles abdomen, visage
Saignement minime

Danger commun

INFECTION MICROBIENNE

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Avant de rentrer dans le détail des conduites à tenir face à ces différentes sortes de plaies, il
est important de retenir que, quelque soit le degré de gravité, le danger commun à ces différentes
catégories de plaies est celui de l’infection microbienne qui peut en résulter même dans le cas des
plaies simples.
En effet, toute plaie, même minime, est infectée, c'est-à-dire que des microbes profitent de
l’ouverture de la barrière naturelle qu’est la peau, pour pénétrer dans l’organisme. Ces microbes se
multiplient avec une très grande rapidité et peuvent (selon leur nature et l’état de résistance du
corps : vacciné ou non notamment contre le tétanos) provoquer une infection locale ou même
parfois généralisée. L’infection microbienne est la première complication des plaies.
D’autre part, il faut absolument éviter de rincer (laver) à l’eau les plaies car cela pourrait également
les infecter (ce geste est souvent observé lors de ce type de lésions).

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Nous allons maintenant détailler les différentes sortes de plaies et les conduites à tenir
lorsqu’elles surviennent.

 Les plaies simples :


Ce sont des coupures superficielles de la peau
avec généralement un saignement minime.

3 phases successives sont à considérer :


- le lavage des mains du sauveteur,
- la désinfection de la plaie,
- la protection de la plaie.

Plaies simples =
Coupures superficielles
Saignement minime

3 phases à considérer

1- Lavage des mains 2- désinfection de la plaie 3- protection de la plaie

Le premier geste fondamental du sauveteur est le lavage minutieux des mains. De


nombreuses infections et complications pourraient être évitées si ce geste simple était
régulièrement effectué.

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Thème: Secourisme et EPS

Le lavage s’effectue de la manière suivante : les manches doivent être retroussées, le
lavage des mains doit se pratiquer à l’eau et au savon, de préférence sous le robinet (figure N°10a).
Suite au rinçage des mains, il est préférable de ne pas les essuyer mais de terminer le rinçage en
versant un peu d’alcool à 90° dans la paume, ce qui assure une bonne désinfection et facilite le
séchage (figure N°10 b).
Suite à cette préparation, il est alors possible de s’occuper de la plaie.

a : Lavage des mains au savon b : puis à l’alcool 90°

Figure N°10 : Lavage des mains

 La désinfection de la plaie.

Toute plaie est souillée d’emblée par les germes venant de l’extérieur mais également par les
germes du voisinage (c'est-à-dire ceux qui sont au bord de la coupure). Pour les éliminer, il faut un
agent antiseptique qui ne doit pas faire souffrir (éviter les produits à base d’alcool et préférer par
exemple de la bétadine), ni nécroser les tissus. La plaie doit être nettoyée à l’aide d’une compresse.

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Thème: Secourisme et EPS

 la prise de la compresse.
En l’absence de pinces, la compresse est sortie par un angle de son emballage. S’il s’agit d’une
pochette individuelle, elle est déchirée sur un bord et extraite par un angle. On rassemble ensuite
les 4 angles que l’on saisit entre le pouce et l’index. Un petit tampon est ainsi réalisé, dont le
centre (la partie renflée) qui n’a à aucun moment touché, ni les mains du sauveteur, ni une surface
étrangère (figures N°11 a & b).

b : réaliser un tampon avec en son


a : sortir la compresse de sa pochette. centre un partie renflée qui n’a pas
touché les doigts.

Figure N°11: réaliser un tampon .


 la prise de la compresse.
En l’absence de pinces, la compresse est sortie par un angle de son emballage. S’il s’agit d’une
pochette individuelle, elle est déchirée sur un bord et extraite par un angle. On rassemble ensuite
les 4 angles que l’on saisit entre le pouce et l’index. Un petit tampon est ainsi réalisé, dont le
centre (la partie renflée) qui n’a à aucun moment touché, ni les mains du sauveteur, ni une surface
étrangère.

 L’imbibation de la compresse.
L’antiseptique est versé sur la compresse tenue par les 4 coins sans que celle-ci ne touche le
goulot de la bouteille. N’oublions pas que c’est la plaie qui doit être nettoyée et non le goulot de la
bouteille.

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Thème: Secourisme et EPS

 Le nettoyage proprement dit (Figures N°12 a et b).


Il s’effectue à l’aide de la compresse en allant du centre vers la périphérie et en débordant sur la
peau saine sans jamais repasser deux fois au même endroit, pour ne pas ramener les débris divers
sur la partie déjà nettoyée. On peut également effectuer un nettoyage en spirale en partant du centre
vers la périphérie. Dès que la compresse est sale, elle est jetée et une autre est utilisée dans les
mêmes conditions, et ainsi de suite jusqu’au nettoyage complet.

b : nettoyage de la plaie en allant


a : plaie souillée
du centre vers la périphérie.

Figure N°12 : a : plaie souillée ; b : nettoyage de la plaie en allant du centre vers la périphérie.

 La protection de la plaie.
Lorsque la plaie et son contour sont propres, il est possible d’appliquer un antiseptique coloré
(type bétadine) sur toute la surface avec une autre compresse. Pour bien protéger la plaie, il faut
mettre un pansement adhésif lorsque la peau aura séchée complètement afin de l’isoler de l’air
libre (figure N° 13 a et b).

a : décoller le ruban de protection. b : appliquer le pansement sur la plaie

Figures N°13: application du ruban adhésif sur la plaie.

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Thème: Secourisme et EPS

Dans le cas où la compresse n’est pas adhésive, il s’agit de la maintenir par un tissu adhésif
collé sur les 4 côtés à cheval sur la peau et sur les bords de la compresse (figure N° 14 a, b et c). Il
faut faire attention de na pas souiller la partie centrale de la compresse au contact avec la plaie. Si
celle-ci est importante et que la compresse risque d’être traversée, il est souhaitable d’ajouter du
coton hydrophile au dessus des compresses de protection.

a :pose de la compresse sur b :mettre le tissu adhésif c : tissu adhésif collé sur les 4
la plaie. (sparadra) sur la compresse côtés à cheval entre la peau et la
compresse

Figure N°14 : compresse maintenue par un tissu adhésif sur les 4 côtés à cheval entre la peau et sur les
bords de la compresse.

 La surveillance de la plaie.
La plaie comme le pansement doivent être surveillés.
En l’absence de tout signe anormal (douleur, chaleur, écoulement), le pansement sera refait tous
les 2 jours. Les personnes mal informées contrecarrent bien souvent le sérieux du premier
pansement en soulevant, plusieurs fois par jour, un coin pour voir si tout va bien. A chaque fois,
une porte s’ouvre vers l’extérieur et l’introduction de poussières et de microbes est facilitée par ce
geste.

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Thème: Secourisme et EPS

Si la plaie présente des signes évidents d’inflammation locale (rougeur, gonflement, douleur
importante, chaleur locale), ou d’infection généralisée (ganglions au dessus de la plaie), il faut
consulter le médecin.

Surveillance de la plaie

Si PAS de signes Si signes ANORMAUX


anormaux comme : comme :
- douleur - douleur
- écoulement - écoulement
- chaleur - gonflement,
- ganglions

Médecin
Changement
compresse / 2 jours

 Conclusion sur les plaies simples.

Le traitement d’une plaie simple est une action courante, mais il ne faut pas oublier :
 que du premier pansement va souvent dépendre le devenir de la plaie,
 qu’une plaie simple chez un sujet non vacciné devient une plaie grave qu’il convient de
montrer au médecin qui pratiquera éventuellement les injections nécessaires (d’où
l’importance de s’assurer de la vaccination des élèves).
 Enfin, le coton hydrophile ne doit servir ni pour la désinfection de la plaie, ni comme
pansement en contact direct avec celle-ci. En effet, il s’effiloche et laisse des brins
accrochés aux aspérités de la blessure, retardant ainsi la cicatrisation.

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Thème: Secourisme et EPS

 Les plaies graves (coupures profondes, étendues et souillées etc..)


La conduite à tenir tient en 3 actions :
- isoler la plaie,
- éviter l’aggravation,
- surveiller le blessé en attendant les secours.

 Isolement de la plaie.

Les moyens dont dispose le sauveteur sont insuffisants pour nettoyer correctement la blessure et
assurer une désinfection efficace. Toute application d’antiseptique ou d’un produit quelconque est
à proscrire. La plaie est à laisser en l’état jusqu’à l’arrivée des secours.
Une seule consigne « NE PAS Y TOUCHER ».

 Éviter l’aggravation de la plaie.

Cette aggravation peut intervenir au niveau :


 de la plaie, par une surinfection,
 du blessé par l’apparition de l’état de choc (dont les signes extérieurs sont : un pouls
rapide et faible (plus de 100 battements par minute), une peau moite, blême et froide.
Le patient est apathique ou agité voire excité ; un état d’angoisse et d’agitation du
blessé qui ressent une sensation de mort imminente).

La plaie doit être recouverte suivant son importance,


de compresses stériles, ou, si elle est étendue d’un
grand linge propre (mouchoir, serviette,…)
(Figure N°15). Certaines plaies graves, étendues et
profondes sont traumatisantes. Le blessé est donc
systématiquement allongé à plat, en position
horizontale, couvert et réconforté.

Figure N°15 : Recouvrement d’une plaie grave

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Thème: Secourisme et EPS

 Surveiller le blessé en attendant les secours.


En attendant l’arrivée des secours, il faut maintenir le blessé en état de conscience (en lui
parlant) et surveiller ses fonctions vitales en cas d’inconscience.

Plaie grave Coupures profondes étendues et souillée

C.A.T

1- Isoler la plaie
2 - Eviter 3- Surveiller le
1- Isoler la plaie l’aggravation blessé
de la plaie

Maintenir en état de
Ne pas y toucher la recouvrir et conscience et
faire allonger le surveiller les
blessé fonctions vitales

Afin de surveiller les fonction vitales (cardiaques et respiratoires), il faut s’assurer constamment
que le pouls et la ventilation pulmonaire sont normaux : c'est-à-dire que les battements cardiaques
et les mouvements respiratoires soient perceptibles avec une Fc et une fréquence respiratoire
(entre12 et 16 cycles/min) normales.
Dans le cas où le pouls est fuyant ou faible et/ou lorsque le blessé n’arrive pas à respirer, à ce
moment là, il s’agit d’une urgence vitale qui impose une intervention immédiate sur le blessé
(ventilation artificielle par exemple).

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Thème: Secourisme et EPS

Surveillance des fonctions vitales

Card + Resp.

Situation Normale si : Situation problématique si :


FIG. 4.1 – Compression directe et tampon relais
- Pouls fuyant ou
- Pouls et ventilation
inexistant et/ou
perceptibles
ventilation difficile
(saccadée, rapide,
- Fc et F resp normales.
résistance)
- Fc et F. resp
anormales (élevées ou
faibles).

Action sur le blessé


Attente des secours en
peut être nécessaire
évitant les risques
avant l’arrivée des
d’aggravation.
secours (ventilation
artificielle).

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Thème: Secourisme et EPS

 Les plaies particulières

 les plaies du thorax.


Lorsqu’on est en présence d’une plaie située au niveau du thorax (devant ou derrière), il faut
examiner aussitôt si l’air passe à travers la plaie, s’il y a des "bulles", c'est-à-dire, une
communication entre l’intérieur des poumons et l’extérieur, par la plaie.
Si c’est le cas, il est nécessaire d’occlure (boucher – obturer) au plus vite cette plaie par un
pansement étanche (on dit qu’il faut mettre une "Rustine").

Plusieurs techniques sont utilisables selon le matériel disponible :

 en cas d’urgence, c’est la main du


sauveteur qui appuie directement sur la
a
plaie ou qui applique un linge propre et
épais (figure N°16 a),

 avec un lien improvisé, on maintient le


linge par une fronde à 3 chefs attachée
autour du thorax et prenant appui sur une b
épaule par le chef supérieur (figure N°16
b),

 si l’on dispose d’un peu de matériel, la


plaie est couverte par plusieurs épaisseurs
de compresses de gaze et l’étanchéité est
assurée par du tissu adhésif disposé en
c
tuile. Chaque morceau du tissu adhésif
déborde largement les compresses (figure
N°16 c).
Figure N°16: Techniques à utiliser lors d’une plaie
au thorax en fonction du matériel disponible.

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Thème: Secourisme et EPS

 Position d’attente des secours.


Les plaies du thorax nécessitent toujours une
évacuation d’urgence.
 Si le sujet est conscient, le blessé doit être placé en
position semi assise (figure N° 17), parfois légèrement
couché sur le côté de la blessure ; en fait il se met lui-
même dans la position qui lui est la moins
inconfortable.
 Si le sujet est inconscient, il est mis en Position
Latérale de sécurité (P.L.S.) qui permet d’éviter
l’asphyxie du sujet blessé que pourrait créer la chute de
la langue en arrière (ce qui obture le pharynx) ou
l’inondation des poumons par les secrétions digestives.
Figure N° 17 : Position d’attente des secours
suite à une plaie du thorax.

La technique de PLS est simple. Elle consiste à installer avec précaution le sujet de la manière
suivante (Figure N°18. a-e):

26
Thème: Secourisme et EPS

 Lorsque le sauveteur est seul, il se met à genoux à côté du blessé, au niveau du thorax.

- Il place d’abord le bras de la victime (le plus proche) à angle


droit en gardant la paume de sa main tournée vers le haut et
maintient l’autre main contre la joue de celui-ci (figure 18 a).

a
- Ensuite, de l’autre main, il saisit la partie inférieure de la cuisse
(près du genou) (figure 18 b).

- Il tire alors sur la jambe pliée afin de faire rouler la victime vers
lui jusqu'à ce que le genou touche le sol. Le mouvement de
retournement doit être fait sans brusquerie, en un seul temps. Le
maintien de la main de la victime contre sa joue permet de
respecter l'axe de la colonne vertébrale cervicale (figure 18 c).

- A ce niveau, il faut alors dégager la main du sauveteur qui est


sous la tête de la victime, en maintenant le coude de celle-ci avec
la main qui tenait le genou (pour ne pas entraîner la main de la
victime et éviter toute mobilisation de sa tête) (figure 18 d).

- Enfin, il faut fléchir la jambe du dessus pour que la hanche et le


genou soient à angle droit (de façon à stabiliser le corps de la
victime) et ouvrir la bouche de la victime avec le pouce et l'index
d'une main, sans mobiliser la tête, afin de permettre l'écoulement
des liquides vers l'extérieur (figure 18 e).
e

Figure N° 18 : Phases à respecter pour placer le blessé en Position Latérale de Sécurité.

27
Thème: Secourisme et EPS

 Lorsqu’il y a trois sauveteurs, ce qui est souhaitable lorsqu’on suspecte une atteinte de la
colonne cervicale, il est possible d’adopter la méthode suivante :
On utilise les trois secouristes pour le retournement, ce qui permet de maintenir l'axe tête-cou-tronc
droit et sans torsion (Figure N°19).
 Le secouriste le plus expérimenté (le chef) se met à la tête de la victime et la maintient entre
ses mains. Il peut utiliser une prise latéro-latérale, les paumes se plaçant contre les joues. Il
servira de coordinateur pour la manœuvre.
 Le second secouriste maintient les hanches pendant que le troisième aligne les jambes.
 Le bras du côté du retournement est écarté du corps en le faisant glisser sur le sol paume
vers le haut. On pose alors un coussin, parfois appelé « billot » (couverture ou vêtement
plié), à côté de la tête de la victime, du côté du retournement.
 Puis, les deux autres secouristes se disposent sur le côté du patient, le plus fort des deux au
torse, le second aux jambes ; ces deux secouristes croisent leurs mains (voir figure N°18)
afin d'assurer une uniformité optimale de la poussée, et ainsi un maintient de la colonne
vertébrale dans son alignement.

Figure N° 19: Disposition des secouristes lors d’une manœuvre de PLS à trois.

 Le chef demande « Êtes-vous prêts ? » ; les équipiers doivent répondre « Prêts(es) ! ». S'ils le
sont, le chef ordonne alors : « Attention pour tourner... Tournez ! » ; de manière synchrone,
les secouristes tournent la victime d'un bloc, sans torsion, jusqu'à une position semi-ventrale
(environ 45° avec le sol). La tête repose alors sur le coussin.

28
Thème: Secourisme et EPS

 Le secouriste aux jambes lâche prise et vient placer la jambe du dessus à angle droit, en
fléchissant la cuisse. Il place le pied dans le creux poplité (arrière du genou) de la jambe au
sol (figure N°20 a1).

a1

a2

Figure N° 20 : Placement du pied dans le creux poplité (a1) et de


l’avant bras opposé au sol (a2) pour stabiliser le blessé.

Ce même secouriste saisit ensuit le bras de la victime pour le placer coude au sol, coude et avant
bras opposés au sol sur le bras allongé (figure N°20 a2). À ce moment là, la victime est stabilisée, et
le secouriste au torse peut lâcher prise délicatement, en s'assurant que la victime ne bouge pas.
Le cas échant, un secouriste vient maintenir la tête de la victime pour que le chef puisse enlever la
main placée sous la tête ; sinon, le chef peut garder cette prise en prévision du relevage.

La victime est couverte, et un secouriste se place face à la victime pour surveiller son visage, et
met une main sur l'abdomen afin de sentir la persistance des mouvements respiratoires et détecter un
éventuel arrêt respiratoire.

29
Thème: Secourisme et EPS

 les plaies de l’abdomen.


Devant toute plaie au ventre, il faut craindre en plus de l’infection, 2 dangers immédiats : l’état
de choc et l’hémorragie interne.
Lorsque le corps étranger qui a provoqué la plaie est resté sur place (couteau, tesson de bouteille,
bout de fer, etc….), il ne doit en aucun cas être retiré par le sauveteur. Le blessé doit être
dans la mesure du possible maintenu sur place. Si la plaie est béante (importante), parfois les
anneaux intestinaux peuvent apparaître, il ne faut surtout pas chercher à la remettre en place.

La C.A.T. est simple et tient en 4 points :


a- emballer la plaie avec du linge propre, peu serré ;
b- ne mettre aucun produit, ni compresses, ne jamais désinfecter la plaie. En effet, les petites
compresses habituellement les seules disponibles risquent de disparaître dans la plaie,
devenant ainsi invisibles aux yeux du chirurgien qui ne suspectera pas leur présence ;
c- allonger le blessé à plat en position horizontale en mettant les jambes pliées sur les genoux
du sauveteur (figures N° 21a) ou, si possible, sur une chaise pour éviter que la paroi
abdominale ne soit tendue (ce qui diminuera la douleur et mettra le blessé dans une position
plus confortable). (Figure N° 21b)
d- si le sujet est inconscient, il s’agira de le mettre en P.L.S.

a b

Figure N° 21 : Plaie de l’abdomen : position à plat dos, cuisses fléchies,


jambes horizontales pour relâcher les muscles de l’abdomen et diminuer la douleur.

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Thème: Secourisme et EPS

 les plaies du visage et de l’oeil.

→ Plaies du visage en général :


Il s’agit, dans un premier temps d’arrêter l’hémorragie par une compression locale : appuyer
directement sur la plaie avec la main, éventuellement protégé par un linge propre. (Figure N°22).

Figure N° 22 : Plaies du visage. Lorsque la plaie est grave, il faut suspecter un traumatisme crânien.

Lorsque l’accident est grave, les plaies du visage peuvent faire suspecter un traumatisme crânien.
Dans ce cas, le sujet blessé peut devenir inconscient, sa respiration peut alors être gênée par le
basculement de la langue, la respiration devient alors gargouillante à cause du sang qui coule par la
bouche et par le nez. Il risque alors de périr étouffé par son sang qui coagule.
Il est alors nécessaire de l’allonger en P.L.S. en respectant l’axe tête-tronc-jambes. La bouche est
soigneusement nettoyée et doit rester ouverte et dirigée vers le sol. Ceci pour faciliter le rejet vers
l’extérieur du sang et des mucosités.

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Thème: Secourisme et EPS

 les plaies de l’oeil.


Lorsque la plaie de l’œil est provoquée par la projection d’une particule ou d’un petit objet
(métal, verre, bois, etc…) et que celui-ci est resté sur place, il ne faut pas chercher à l’extraire.
Le blessé doit être allongé à plat sur le dos, tête droite, les yeux maintenus fermés par un
pansement (figure N°23). Cependant, l’œil sain, comme l’œil atteint doivent être fermés pour qu’il
ne bouge pas. Puis, il faut évacuer le blessé vers un service d’ophtalmologie spécialisé.

Figure N°23: En cas de plaie de l’œil, LES DEUX YEUX doivent être maintenus fermés par un
pansement pour éviter les mouvements oculaires pouvant aggraver la plaie.

Plaies du visage

Sujet conscient Sujet Inconscient

Arrêter l’hémorragie par - P.L.S. en respectant


compression locale l’axe tête-cou-tronc.

Plaies de l’oeil

Ne pas extraire d’objets Position couchée à plat


coincés dans l’œil. sur le dos, tête droite et
panser les DEUX yeux.

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Thème: Secourisme et EPS

3.5. Cas des urgences vitales.


Ce sont les situations où les principales fonctions vitales du blessé sont compromises ou en
danger. Ces situations intéressent généralement (séparément ou en concomitance) les fonctions
suivantes :
 l’état de conscience,
 la ventilation (respiration, fréquence respiratoire),
 et la circulation (battements et fréquence cardiaques)
Etant données les restrictions dues au programme, nous ne pourrons présenter que quelques états
d’urgences vitales, notamment celles qui concernent les hémorragies ; Bien évidemment, il en existe
d’autres (détresse respiratoires, arrêt cardiaque).

3.5.1. Les hémorragies

Une hémorragie est un écoulement de sang hors des vaisseaux sanguins dû à la rupture
d’une artère, d’une veine ou d’un capillaire. Le sang s’écoule à l’intérieur des tissus ou, s’il y
a plaie, à l’extérieur du corps.

 les types d’hémorragies.


Classiquement on en distingue 3 types :

 les hémorragies externes : qui sont


généralement liées à un accident : on
remarque une plaie et un saignement (le
sang s’écoule à l’extérieur du corps par la
plaie) ; (Figures N°24 a et 24 b).

Figure N°24 : Exemples d’hémorragies externes

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Thème: Secourisme et EPS

 les hémorragies internes : où, bien que quittant son circuit naturel, le sang n’est pas visible
et demeure à l’intérieur du corps. Si l’hémorragie est grave, c’est la notion d’accident et
l’apparition de signes généraux qui attirent l’attention du sauveteur notamment l’état de choc*.
Si elle reste bénigne (peu grave), les manifestations extérieures sont une ecchymose** ou un
hématome (figure N°25).

Figure N°25 : exemples d’hématome près de l’oeil.

 les hémorragies extériorisées : où le sang s’écoule vers


l’extérieur du corps sans qu’il y ait plaie. L’hémorragie se
produit dans l’une des cavités de l’organisme reliée à
l’extérieur, c’est ainsi que l’on a affaire à des hémorragies
internes visibles au niveau des orifices de la tête ou de la
face (oreille, nez, bouche) (figure N°26), ou au niveau des
voies génitales et de l’anus.

Figure N°26: exemples d’hémorragie extériorisés


(écoulement par le nez appelé aussi Epistaxis)

* Une importante perte de sang par hémorragie externe ou interne ou des blessures multiples conduisent
souvent à un état de choc mettant la vie du patient en danger. Rappelons que les symptômes de l’état de
choc sont : un pouls rapide et faible (plus de 100 bpm), une peau moite, blême et froide. Le patient est
apathique ou agité voire excité. Il respire faiblement, de manière accélérée. L’aggravation de son état
général est croissante.

**: l'ecchymose est également une accumulation du sang sous les tissus (suite à la rupture des vaisseaux
capillaires) mais moins grave que l’hématome. L’épanchement du sang dans les tissus est moins
important. La différentiation des deux signes de lésions (ecchymose – hématome) est du ressort du
médecin.
34
Thème: Secourisme et EPS

 C.A.T. en cas d’hémorragies.

- Les hémorragies externes:


La notion de débit est essentielle. La perte importante de liquide sanguin peut-être préjudiciable
à la santé du blessé.
La C.A.T. tient en trois gestes déterminants pour la suite des soins :
1- appuyer immédiatement et directement avec la main (figure N°27 a) soit en utilisant si
possible un linge propre sur la plaie* (figure N°27 b). Ce geste est communément nommé
"compression locale de la plaie". En principe, il suffit d'appuyer sur la plaie pour faire
cesser le saignement.
2- Allonger si nécessaire, le blessé en position horizontale pour prévenir l’aggravation et son
état et le surveiller.
3- Si le sauveteur doit se libérer : substituer un pansement compressif à la compression
manuelle : prendre un morceau de tissu suffisamment épais que l'on maintient sur la plaie
au moyen d'un lien large. Celui-ci doit exercer une pression équivalente à celle de la
compression manuelle (Figure N°27 c).

a b c
Compression locale de la plaie (notion débit essentielle) Pansement compressif

Figure N°27 : Conduite à tenir face à une hémorragie externe.

*: Même si le linge n’est pas stérile l'arrêt de l'hémorragie prime sur les risques d'infection.

35
Thème: Secourisme et EPS

Si le sauveteur reste sur place, il établit au bout de quelques minutes un nouveau bilan, en
relâchant prudemment la compression manuelle. 2 cas peuvent alors se présenter :
a- l’hémorragie cesse ou diminue de façon très nette. Dans ce cas, une compresse ou deux sont
maintenues très modérément sur la plaie pour éviter le garrot (figure N°28).
b- l’hémorragie reprend avec intensité et il faut maintenir le premier geste de compression
locale en attendant les secours.

Figure N°28 : compresse maintenue serrée très modérément (avec un foulard par exemple) pour
éviter le garrot.

- Les hémorragies internes:

- les hémorragies internes graves.


Le sauveteur se contente d’éviter l’aggravation car aucune intervention n’est possible localement.
Il faut évacuer le blessé d’urgence à l’hôpital. En attendant l’arrivée des secours, 2 cas à prévoir :
1- s’il est conscient, il faut le coucher en position à plat, jambes surélevées (figure N°29);
2- s’il est inconscient, le mettre en P.L.S. importante de liquide sanguin peut-être préjudiciable à
la santé du blessé.

Figure N°29: Position à plat, jambes surélevées (le blessé est conscient).

36
Thème: Secourisme et EPS

Dans les deux cas, il faut éviter le refroidissement du blessé et donc le couvrir avec une
couverture.
Si le blessé est conscient et réclame à boire, il ne faut lui donner aucun liquide, ni surtout de
stimulant (café, thé, etc…) car celui-ci va accélérer le rythme cardiaque, ce qui aura pour effet
l’augmentation de l’hémorragie et donc, l’aggravation de l’état général.

- Les hémorragies extériorisées:


Comme cela a été indiqué, ce sont des hémorragies internes visibles au niveau des orifices
naturels. Il y en a plusieurs sortes :

 l’otorragie :
C’est un écoulement du sang par l’oreille qui peut être de différentes origines. Pour les accidents
traumatiques (chute, circulation sur route, etc..), c’est un signe de fracture du crâne. La CAT est la
suivante :
Le blessé doit être mis en PLS quelque soit le côté du retournement, celui-ci est sans importance,
il ne peut ni aggraver, ni améliorer l’état du blessé.

 l’épistaxis :
C’est un écoulement du sang par les cavités nasales. Comme pour l’otorragie, il peut avoir des
origines diverses pouvant être banales dans certains cas (allant du choc mineur sur le nez à la
sensibilité des muqueuses nasales) et qui ne sont pas graves. Par contre, l’épistaxis liés à un
traumatisme crânien ou à une chute grave, même lorsqu’il n’y a pas de signes d’otorragies, devra
être considéré comme un signe extérieur d’une fracture du crâne.
Dans tous les cas graves, la prudence est la règle, le blessé est placé en PLS en attendant les
secours.

 l’hématémèse :
C’est un écoulement du sang par la bouche lors d’un vomissement. Le sujet vomit plus ou
moins abondamment du sang noirâtre qui doit être conservé pour analyse biologique.
Les hématémèses sont d’origine diverses : rupture des varices, des veines, ou des parois de
l’œsophage, ulcère gastrique, gastrite, etc…

37
Thème: Secourisme et EPS

La CAT consiste à mettre le blessé en position semi-assise (figure N°30) ou sur le côté sans
lui donner de glace (afin de ne pas masquer les signes et ne pas aggraver le saignement) et
d’attendre les secours.

Figure N°30 : Position semi-assise en cas d’hématémèse.

 l’hémoptysie :
C’est un rejet du sang par des crachats, généralement à l’occasion d’une quinte de toux. Les
hémoptysies sont d’origine cardio-vasculaire (maladies du cœur) ou broncho-pulmonaires
(pneumonies, dilatation des bronches, tuberculoses, etc..), mais peuvent également être dues à
des traumatismes thoraciques.
En attendant les secours, le sauveteur doit garder le blessé en position semi-assise, les voies
respiratoires dégagées. Il ne faut surtout rien donner à boire et éviter à ce que le blessé parle ou
tousse.

Hémorragies extériorisées

C.A.T en attente
TYPE
des secours

- l’otorragie
C’est un écoulement du sang par l’oreille qui P.L.S.
peut être un signe de fracture du crâne
(chute, circulation sur route, etc..),

- l’épistaxis
C’est un écoulement du sang par le NEZ qui P.L.S.
peut être peut être un signe de trauma.
crânien (chute grave, etc..),
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Thème: Secourisme et EPS

- l’hématémèse
C’est un écoulement du sang par la BOUCHE
Position ½ assise
de vomissements (sang noirâtre) ou sur le côté
- causes diverses : ruptures varices, veines,
ulcères, gastrites, ..

- l’hémoptysie Position ½ assise, voies


C’est un rejet du sang par la BOUCHE lors de respiratoires dégagées.
crachats (sang noirâtre) - ne pas boire et éviter
- causes diverses : Pbs cardio-vasculaires, de parler
broncho-P, trauma thoraciques, ..

4. Résumé
L'EPS est une discipline qui, de part sa nature basée sur le mouvement, comporte des
risques d'accidents. Bien que l'une des principales tâches de l'enseignant consiste à prendre toutes
les mesures nécessaires pour éliminer ces risques, il est constaté à la fin de chaque année un
nombre plus ou moins important d'accidents corporels qui surviennent en milieu scolaire.

Face à cette problématique, il est indispensable que l’enseignant d’EPS acquiert des notions
de secourisme et devienne certifié secouriste afin de solutionner (du moins en partie) les problèmes
soulevées en matière de sécurité en EPS afin:

a)- d'accéder à une meilleure connaissance de l'état physiologique général de l'élève avant de
l'investir dans le cours d'EPS,
b)- de préserver le mieux possible l'état de santé de l'élève blessé en attendant les secours
autorisés.

39
Thème: Secourisme et EPS

5. Références
- Abouhadid A., Takhssaoui K. (1994). Accidents, sécurité et prévention dans l'enseignement de
l'EPS. E.N.S de Casablanca. Sous la direction de MM. Madani M. & El Ouartassi A.
- Aboulfaraj A., Najem B. (1995). Contribution à l'optimisation des moyens d'intervention en
urgence dans les accidents pouvant survenir en EPS: Cas du poignet. Mémoire de fin d'études.
ENS de Casablanca. Sous la direction de M. Madani M.
- Anselem B. (1998). Le corps humain, repères pratiques. Ed. Nathan. Paris
- Azelmad A, Kasimi M. (2008). "Profil des accidents sportifs au Maroc" Mémoire de fin
d'études. ENS de Casablanca. Sous la direction de MM. Lotfi S & El Ouartassi A.
- Boucheti A., Rian A., Majid A.M., Harfouf S. (1999). Essai d'analyse des accidents sportifs
scolaires surenus au Maroc de 1996 à 1998). Mémoire de fin d'études. ENS de Casablanca.
Sous la direction de M. El Ouartassi A.
- Derlon A. (1999). Risque et sécurité. Dossier EPS N°46. Éditions Revue EPS. Paris.
- El Alami A., Stitou M. et Koukam A. (1992). Vers l'implantation du secourisme dans le
programme de formation des professeurs d'EPS. Mémoire de fin d'études. ENS de Casablanca.
Sous la direction de M. Madani M.
- Forestier L. (1991). Non à l'accident corporel, prévention - éducation. Ed. C.R.D.P. Rouen.
- Fox E.L., Mathews D.K. (1984). Bases physiologiques de l'activité physique. Ed. Vigot. Paris;
Decarie: Montréal.
- Guendouz W., Galmoum H. (2002): Essai d'analyse des accidents sportifs scolaires survenus
au Maroc de 1998 à 2001. Mémoire de fin d'études pour l'obtention du professorat de second
cycle en EPS. E.N.S de Casablanca. Sous la Direction de M. El Ouartassi A.
- Marieb E.N. (1993). Anatomie et physiologie humaine. Ed. Deboeck Université, Belgique.
- Wilmore J.H., Costill D.L. (1998). Physiologie du sport et de l'exercice physique. Paris -
Bruxelles: Ed. De Boeck Université.
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Dans "De la détermination du profil athlétique de l'élève marocain au contenu et à l'évaluation". pp:
101-103. MENJ. Groupe de Recherche en motricité humaine, ENS de Marrakech.
- Youmache G. (1977). Traumatologie et orthopédie. Ed. MIR. Moscou.

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Thème: Secourisme et EPS

* Quelques sites web:

- www.secourisme.net
- www.secourisme.info
- www.protectioncivile.org/afps/afps-8.htm
- www.projectionniste.net/module8.htm

* Ouvrages institutionnels & encyclopédie:


- Charte Nationale d'éducation et de formation. Ed. Commission Spéciale Education Formation.
Janvier 2000.
- Orientations Pédagogiques spécifiques à l'enseignement de l'EPS dans le deuxième cycle de
l'enseignement fondamental (enseignement collégial). Éd. Ministère de l'Éducation Nationale.
Secrétariat général, Direction du curricula, Service de l'enseignement des disciplines scientifiques
et de l'éducation physique. Mars 2000.
- Le CURRICULA d'enseignement de l'EPS au cycle de l'enseignement secondaire qualifiant.
Édition Direction des Curricula. MEN. AREF du Grand Casablanca. septembre 2006.
- Grande Encyclopédie de la santé. (1986). Ed. EMPA ltd. Jersey C.I. T4. Sous la direction du Dr
Profeta R.A.

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