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Évaluation des capacités physiques

et aptitude à la performance

vincent.pialoux@univ-lyon1.fr
Pourquoi évaluer l’athlète ?

Planifier l’entraînement
Comprendre et prédire Mesurer les effets de
la performance l’entraînement

Détecter et
sélectionner
Synchronisation des actions motrices ?

COORDINATION SOUPLESSE

Fxv

Combien de temps / Quelle distance peut elle soutenir cette puissance ?


ENDURANCE
Les facteurs qui influencent la performance
et la capacité à la performance

Puissance et capacité
métabolique
Technique
morphologie

rendement
capacité Coordination
musculaire motrice et
souplesse
PERFORMANCE

Tactique Âge
Croissance,
Motivation, maturation
environnement
Buts d'un test d'évaluation

Un programme d'évaluation efficace est bénéfique à l'athlète et à


l'entraîneur pour (McDOUGALL et WENGER 1988) :

1. L'identification des forces et des faiblesses du sportif, par rapport à sa


propre discipline en fournissant des indications sur les besoins spécifiques
d'un programme d'entraînement individualisé

2. Un "feed-back" permettant de mesurer l'efficacité d'un programme


d'entraînement

3. Une information sur l'état de forme‚ de l'athlète. L'accumulation de


charges de travail relativement importantes durant un cycle
d'entraînement peut conduire à l'apparition d'une fatigue généralisée
Buts d'un test d'évaluation

Un programme d'évaluation efficace est bénéfique à l'athlète et à


l'entraîneur pour (McDOUGALL et WENGER 1988) :

4 - Une approche pédagogique qui permet à l'athlète de mieux


comprendre le fonctionnement de son corps et les exigences spécifiques
du sport qu'il pratique.
L'entraîné ne se comporte plus seulement comme un récepteur passif,
mais intègre dorénavant des données génératrices d'un affinement de
ses propres sensations kinesthésiques et d'une meilleure
compréhension de l'activité‚ qu'il pratique.

5 - L'évaluation des qualités physiques permet également de comparer et


sélectionner les athlètes puis de doser et planifier l'entraînement en
fonction de leurs capacités du moment (LEGER et coll. 1982).

Faire très attention à l’interprétation des résultats


Efficacité d'un test

1. Des variables mesurées pertinentes. Il y a peu d'intérêt à évaluer des


composantes physiologiques peu significatives par rapport à la discipline
considérée
2. Des tests standardisés et sûrs ayant été validés et dont la
reproductibilité est significative

3. La spécificité du protocole pour le sport pratiqué

4. Une administration du test rigoureusement contrôlée avec une


standardisation des instructions données aux athlètes, du protocole
d'échauffement, de la température ambiante etc

5 - Une répétition à intervalles réguliers du test suivant les différentes


étapes de l'entraînement
Caractéristiques d'un test

-Validité
-Reproductibilité
-Sensibilité
-Pertinence
-Accessibilité
-Non redondance
a - Validité

Un test est valide lorsqu'il mesure réellement ce qu'il prétend


évaluer.
Il importe d'assurer la validité des deux facteurs suivants :

1) La simulation même de la performance (validité structurale)


2) Une sélection appropriée des mesures physiologiques à
effectuer
(validité de contenu).
b- La reproductibilité (fidélité)
Un test est reproductible lorsque les résultats qu'il fournit sont
constants et stables lors d’une procédure test - re-test .

Appliqué deux fois de suite sur un sujet, il doit donner les mêmes
valeurs si ce sujet n'a pas changé et donc assurer la stabilité des
résultats.

Attention !!!
Les facteurs environnementaux sont moins facilement contrôlables
au cours d'épreuves effectuées sur le terrain.
Il faut identifier avec soin les conditions qui ont permis la
performance simulée.

La reproductibilité peut être confirmée en tenant compte d'une


gamme raisonnable de conditions environnementales
c - La sensibilité

La sensibilité fait également partie des qualités importantes d'un test.


Elle correspond à sa finesse discriminative.

Un test est dit avoir une plus ou moins grande finesse discriminative
selon qu'il peut classer les individus en un nombre plus ou moins
grand d'échelons.

Le test doit donc se rapprocher le plus près possible d'un instrument


de mesure réagissant aux plus légères variations
d - Pertinence
Choix du test guidé par les besoins

e - Non redondance
Un seul test par qualité

f - Accessibilité
Simplicité de passation, nombre d’individus
Mesure de l’aptitude aérobie
- Aptitude aérobie = ensemble de critères de performances nécessaires à
pratique d’ex prolongés, au delà de 3 min

- Source majoritaire de régénération d’ATP : glucides + lipides

- Puissance maximale aérobie = puissance développée à VO2 max

- VO2max = capacité du sujet à utiliser O2 pour apporter énergie

- L/min, L/min/kg et L/min/kgMM

- Mesures triangulaires ou rectangulaires


Les paramètres de la performance aérobie

VO2max Endurance

Performance aérobie

Coût énergétique
Evaluation de VO2max

• Méthode directe : laboratoire voir terrain (calorimétrie indirecte)

• Méthode indirecte : terrain ou laboratoire

A partir : - d’un exercice maximal


(basée sur la relation VO2- puissance ou VO2- vitesse)

- d’un exercice sous maximal


(basée sur les relations FC-VO2 et VO2- puissance)
Fc (bpm)

200
180
160
140
120

100
80
60

VO2 (l/min)
FC

FC max

FC réserve

FC repos

VO2 / intensité

VO2max
VMA
FC cible = FC repos + % (intensité) x FC réserve
Estimation de VO2max à partir de la fréquence
cardiaque lors de l’effort sous maximal

1 - Linéarité de la relation FC-VO2

2 – FCmax identique chez tous les sujets

3 – Efficacité mécanique constante

4 – Variation journalière de FC
L’épreuve sur bicyclette ergométrique (Astrand et Rhyming)

• Basé sur la relation VO2- puissance


• Effort rectangulaire de 6 minutes
• 60 < Fréquence de pédalage < 70 rpm
• FC > 130 bpm
• Calcul de la puissance mécanique
• Estimation à partir de FC et puissance

Le Step test (Astrand et Rhyming)

• Même principe
• Monter et descendre une marche de 33 cm pour les femmes
et de 40 cm pour les hommes
• 22,5 fois par minute
• Estimation à partir du poids et de FC
VO2 (ml/min/kg)

VO2max

VMA Vitesse (km/h)


Estimation de VO2max à partir de la fréquence cardiaque
lors de l’exercice maximal

1 - Linéarité de la relation Vitesse-VO2

2– Coût énergétique constant


Le test de Cooper (1968)

• Basé sur la relation VO2- Vitesse


• Effort rectangulaire maximal de 12 minutes en course
• VO2max = [d (en km) x 22,351] – 11,288

Le test de 5 minutes (Berthon, 1997)


• Même principe
• Courir la plus grande distance en 5’
• VMA = d x 12
• VO2max = VMA x 3,5

L’équation de prédiction de Margaria

• A partir d’une épreuve de course d’une durée > 10’


• d = 5 x (VO2max – 6) x t
VO2
VMA
vitesse

VMA
VO2 max

temps

VMA : C’est la plus petite vitesse d’atteinte VO2max


Estimation de la Vitesse maximal aérobie

Protocoles rectangulaires (ex : test de 5 minutes) :


• parcourir la plus grande distance

Protocoles triangulaires (ex : VAMEVAL) :


• Augmentation progressive de la charge ou la vitesse
• Paliers de 1 à 4 minutes
• Jusqu’à l’épuisement du sujet
Le test Léger-Boucher

• Matériel : piste, plots, sifflet et bande sonore


•Vitesse de départ : 8,5 k/h
• Augmentation de 0,5 km/h toute les minutes
• VMA = dernier palier effectué
• VO2max = 3.5 x VMA
• Variantes : VAMEVAL (plots tout les 20m), Brue
(derrière vélo)
VO2max peut également être calculé par la formule :
VO2max (ml/min/kg) = 14,49 + 2,143 V + 0,0324 V2

où v est la vitesse atteinte lors du dernier palier en km/h


Le test navette de Léger

-Course en aller-retour

-Le sujet coure de façon continue en faisant des aller-retour entre les deux lignes
distantes de 20 m.

-La vitesse de course est déterminée par des bips sonores.


-A chaque bip, le sujet doit avoir un pied ayant dépassé la ligne.

-La vitesse de course augmente toutes les 1 min ou toutes les 2 min par une
diminution de l’intervalle de temps entre deux bips.

-Inconvénients : biomécanique (demi tour) et physiologique (arrêt et reprise,


autres muscles sollicités ?).

-Formule : VO2max = 5.86 VMA – 19.46

-Pour des enfants de moins de 18 ans,


formule : VO2max = 31.025 + 3.238 x VMA – 3.248
x age + 0.156 x age x VMA
Validité de la VO2max estimée à partir
des tests (Cazorla, 2001)
Course navette (Léger et coll. 1985)
-En fonction de l’âge des sujets, le test présente un niveau de corrélation
compris entre 0,70 (n = 188 enfants) et 0,90 (n = 77 adultes).

Course sur piste (Léger et Boucher, 1980)


- Test valide pour prédire le VO2max de sujets adultes (r = 0,96 ; n = 25 adultes).
- Très bonne prédiction des performances de demi-fond (r = 0,96 ; n = 23
adultes) et de fond (r = 0,96 ; n = 24 adultes).

Test de Brue (1985)


Test valide : 1500m (r=0,96 ; n=12) et 3000 m (r=0,91 ; n=11).

Test de Cooper
-Niveaux de corrélation non significatif (r=0.24) à très significatif (r=0.94).
-Cette grande variabilité interdit d’adopter sans réserve cette épreuve pour
prédire le VO2 max.
Temps limite à vitesse/puissance maximal aérobie

Échauffement de 20 minutes à 60 % de VMA


Maintenir VMA le plus longtemps possible (protocole rectangulaire)

vitesse

100 %
60 % VMA

temps
Temps limite à vitesse/puissance maximal aérobie

• Paramètre reproductible

• Variabilité inter-individuelle du temps de soutien à VMA


(entre 4 et 11 minutes)

• Indice prédictif de la performance aérobie complémentaire de VO2max et


VMA

• Paramètre utile (nécessaire ?) à la programmation des séances de


développement de VMA > notion d’individualisation
Temps limite à vitesse/puissance maximal aérobie

5 répétitions au maximum (Billat et al., 1996)


vitesse

½ Tlim à VMA

½ Tlim à VMA

½ Tlim à VMA

½ Tlim à VMA

½ Tlim à VMA
20 minutes à 60 % VMA

temps
Les paramètres de la performance aérobie

VO2max Endurance

Performance aérobie

Coût énergétique
Index d’endurance (Péronnet et Thibault, 1987)

Vitesse (km/h)

25

24

23

22

21

ln temps (s)
2 3 4 5 6
Index d’endurance

Endurance : C’est la capacité à utiliser une fraction importante de VO2max

Index d’endurance (IE): C’est la réduction de la fraction d’utilisation de


VO2max lorsque le temps de course est supérieur à 7 minutes

• IE = (100 - % VO2max) / ln 7 – ln t (t en min)


• IE = (Δ % VO2max) / Δ ln t

• IE > 8 : médiocre
• IE inf 5 : bon
Seuil anaérobie (Wasserman, 1973)

Définition : Intensité au delà de laquelle la le métabolisme anaérobie intervient dans le


renouvellement de l’ATP

Le seuil est l’intensité au delà de laquelle la production d’acide lactique (et de lactates)
est plus importante que son élimination
VMA
Énergie
Alactique
Seuil
anaérobie Métabolisme
Anaérobie
Seuil lactique
des graisses

Oxydation des glucides


Métabolisme
aérobie

Oxydation des lipides

Intensité
Seuil anaérobie déterminé à partir de la lactatémie

Onset of Plasma Lactate Acumulation (OPLA)


[La] plasmatique > +1 valeur basale
(Farrel et al., 1979)

Anaerobic threshold [La] sanguin > 4 mmol/l


(Kindermann et al., 1979)

• Onset of Blood Lactate Acumulation (OBLA)


(Sjödin et Jacobs, 1981)
• Individual Anaerobic Threshold (IAT) Accumulation de [La] sanguin
(Stegmann et Kindermann, 1982)
• Lacate Threshold (Aunola et Rusko, 1984)
[La] en mmol/l

5
4
3

OBLA Intensité
Seuil anaérobie déterminé à partir de la lactatémie

Onset of Plasma Lactate Acumulation (OPLA)


[La] plasmatique > +1 valeur basale
(Farrel et al., 1979)

Anaerobic threshold [La] sanguin > 4 mmol/l


(Kindermann et al., 1979)

• Onset of Blood Lactate Acumulation (OBLA)


(Sjödin et Jacobs, 1981)
• Individual Anaerobic Threshold (IAT) Accumulation de [La] sanguin
(Stegmann et Kindermann, 1982)
• Lacate Threshold (Aunola et Rusko, 1984)

Maximal steady state of blood lactate concentration Intensité = [La] sanguin stable
(MLSS) (Chassain, 1986)
Concept d’état stable maximal de la lactatémie

Débit de production = Débit d’élimination (Brooks, 1985)

[La] en mmol/l

MLSS
temps

Si débit de production > débit d’élimination alors Accumulation du Lactate


Évaluation de la puissance/vitesse maximale d’état stable de la lactatémie

Protocole rectangulaire
2 palier de 20 minutes à 65 % et 85 % de vVO2max
40 minutes de repos

[La] en mmol/l
t2

t1
P2 = 85 %
Δ [La] P2

Δ [La] P1
P1 = 65 %
temps
Δ temps

Détermination de la puissance ou vitesse où Δ [La] / Δ temps = 0


Évaluation de la puissance/vitesse maximale d’état stable de la lactatémie

Détermination de la puissance ou vitesse où Δ [La] / Δ temps = 0

[La] en mmol/l
t2

t1
t1

t2

P1 MLSS P2 Puissance /
Vitesse
Concept puissance ou vitesse critique (Ettema, 1966)

Distance (m)

y=ax+b

b
Temps (s)
Concept puissance ou vitesse critique (Ettema, 1966)

• b = distance lié à l’ATP issu du métabolisme anaérobie (en m)

• a = vitesse critique (en m/s) lié directement au métabolisme aérobie

• 4 minutes < temps limite < 30 minutes (Scherrer, 1989)

• VC bien corrélée (Lechevalier et al., 1989)


• mais surestime V à MLSS (Billat et al., 1994)

• Problème liés aux variation du coût énergétique en natation et en vélo


Détermination de VO2max par la méthode directe

• Forme la plus précise.

• Épreuve triangulaire (incrémentation)

• Elle s'effectue à l'aide d'un analyseur d'échange gazeux qui enregistre la


consommation en oxygène (VO2) au cours de l'effort. Ce protocole se
réalise généralement en laboratoire sur ergocycle ou tapis roulant.

• Chez le même individu VO2max sera différente en natation, course à pied,


et vélo : importance de l’ergomètre
Protocole

• Échauffement de 3 minutes,
• Augmentation régulière l'intensité de l'exercice (15 à
20 watts ou 1 km/h pour les sédentaires à 30 watts ou 2
km/h pour les sportifs) de façon à limiter l’exercice à 12
minutes. (> = fatigue musculaire).

• Système de mesure portatif. Il permet l'évaluation


du sportif "sur le terrain".
On considère que l'épreuve d'effort est maximale, lorsque les
conditions suivantes sont atteintes:

-FC maximale théorique (220 - âge) (+/-) 10 bpm

-plafond des valeurs de VO2max, malgré l'augmentation de la charge

-QR (VCO2/VO2 = quotient respiratoire) > 1,1

-Épuisement du sujet

- [La] > 8 mmol/l


VE : (débit ventilatoire) .

Fractions en O2 et CO2 de l'air expiré : FEO2 et FECO2

Fractions inspirées en O2 FIO2, et en N2 FIN2 de l'air ambiant.

VO2 = VE x [(1-FEO2- FECO2) x (FIO2/FIN2) – FEO2]

où FIO2= 20,93 et FIN2=79,07

Equivalent respiratoire en O2 = VE (débit d'air ventilé) / VO2 (consommation d'O2)


= indicateur de l'économie respiratoire, au repos entre 23 et 28.

Equivalent respiratoire en CO2 = VE / VCO2

QR = quantité de CO2 rejeté / O2 consommé = VCO2 / VO2 :


Analyse des courbes de VO2 et VCO2 lors d’une épreuve triangulaire

Sportif endurant
VO2 VCO2

QR=1

Bonne utilisation des lipides

Faible capacité
anaérobie

Puissance
Vitesse
Analyse des courbes de VO2 et VCO2 lors d’une épreuve triangulaire

Sportif puissant
VO2 VCO2

QR=1

mauvaise utilisation des lipides

grande capacité
anaérobie

Puissance
Vitesse
VO2 (ml/min/kg)

70

Puissance
100 150 200 250 300 350
VO2 (ml/min/kg)

65

Puissance
200 250 300 350 400 450
VO2 (ml/min/kg)

65

Puissance
100 150 200 250 300 350
VO2 VCO2

Vitesse
11 11,5 12 12,5 13 13,5 14 14,5 15 15,5 16 16,5
VO2 VCO2

Vitesse
14 14,5 15 15,5 16 16,5 17 17,5 18 18,5 19 19,5
Analyse des courbes de VO2 et VCO2 pour déterminer le seuil anaérobie

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