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Grimper à la CORDE !

Introduction

Cet article propose une progression de situation sur un agrès statique et oscillatoire, le grimper de corde,
qui sur le plan sportif et éducatif a permis bien des progressions dans le développement de la force
musculaire, de la coordination et de la confiance en soi.
Cet agrès qui, à tort, est délaissé aujourd’hui a participé durant de nombreuses années à la construction
physique de générations de collégiens, de lycéens, d’universitaires et d’athlètes de haut niveau…

Pourquoi utiliser la corde à grimper en athlétisme ?


L’histoire du grimper de corde remonte à plusieurs siècles, de nombreuses corporations l’ont utilisé dans
l’éducation et la préparation physique. De MERCURIALIS en 1573 et ses arts de la gymnastique, avec
Johann GUTSMUTHS qui révéla le portique et ses agrès en 1785, AMAR DURIVIER, JAUFFRET en 1803,
Francisco AMOROS en 1830 en passant par Georges HEBERT et sa méthode naturelle, nombreux sont les
établissements d’enseignement scolaire et universitaire, les différents corps d’armée qui au fil du temps
ont fait pratiquer le grimpé de corde.
Aujourd’hui, cet agrès est de moins en moins pratiqué, les collectivités territoriales, pour raison de
sécurité le font disparaître de leurs gymnases ; il en reste heureusement quelques unes de part et
d’autre !
Les utilisateurs peuvent être nombreux, les clubs sportifs, les écoles de sport municipal,
l’accompagnement périscolaire … tous prendront un réel plaisir à construire l’enfant au travers de cette
activité qui s’insérera parfaitement au début de votre séance (15minutes à la suite de l’échauffement),
moyennant quelques principes de sécurité et une progression dans la difficulté qui soit adapté à vos
élèves.

Le matériel :
Un portique, une poutre en acier ou en béton, une équerre en bout de tribune bref un endroit
permettant d’accrocher une corde à grimper offrant toutes les sécurités de solidité pour l’usager.
Une corde de 5 m de haut graduée tous les mètres par un scotch rouge de 3cm de largeur et d’un scotch
jaune de 1cm tous les 50cm. Cette graduation permet au pratiquant d’avoir des repères visuels à l’arrêt
mais aussi quand il grimpe ; il pourra facilement s’auto évaluer.de même l’encadrant qui observe l’élève
aura des repères objectifs pour percevoir les progrès.

Sous la corde quelques tapis « SARNEIGE » de 4 à 5 cm d’épaisseur préserveront les élèves en cas de
« maladresses ».

Le grimper à la corde développe de nombreuses qualités


physiques tant physiques que mentales …

La CONFIANCE en soi :
 En bas de la corde l’athlète souhaite aller en haut ! Soit il y parvient et sa fierté en sera
renforcée ; soit il n’y arrive que de manière parcellaire et il connait immédiatement le reste du
chemin à parcourir ; soit il est en échec total et il lui faut identifier les pourquoi : peur (de
l’espace, peur de tomber, peur de ne pas être capable de se soulever, incapacité de se maintenir
avec ses pieds…) il devra surmonter ses appréhensions et travailler ses manques.

La FORCE MUSCULAIRE :
 Haut du corps, muscles du dos et muscles de la ceinture pelvienne, sont sollicités par cet
exercice. Cette pratique du grimper de corde permet de renforcer la force de préhension de la
main grâce au renforcement des avant bras et des bras, du haut du dos, de l’ensemble de la
ceinture scapulaire ainsi que de la sangle abdominale lorsque le bassin est maintenu en légère
rétroversion.

La COORDINATION :
 Cette pratique demande un travail de dissociation des membres inférieurs avec les membres
supérieurs. Le travail devant s’exécuter en diagonale, alors que la main droite est en prise
supérieure, le genou gauche monte le plus haut possible et inversement au fil des changements
de prise de main. Le bassin doit être en placé en rétroversion et ne jamais descendre.

La VITESSE :
 On peut très bien imaginer monter 2m, 3m puis 5m de corde le plus vite possible. Cette
recherche de vitesse débouchera immédiatement sur des challenges chronométriques. Les
élèves pourront se défier-se comparer- en jouant sur l’amplitude (grandes « brassée ») ou sur la
fréquence (petits écarts entre les mains). Comparaison avec les autres mais aussi comparaison
avec soi-même !

L’ENDURANCE de FORCE :
 Toujours en prenant soin de demander des réalisations adaptées en fonction des possibilités
individuelles des élèves de nombreuses combinaisons pourront être envisagées ; prenons
l’exemple de la répétition de deux grimpers avec peu de récupération entre chacune ; ce type
de travail renforcera la capacité d’endurance de force de l’individu. A ce jeu, vous pourrez
imaginer de nombreuses combinaisons… à terme ces enchaînements amèneront le grimpeur à
exécuter l’ascension avec de plus en plus de facilité.
Les exécutions du grimper de corde se feront dans un premier temps avec son seul poids de corps ;
ensuite il sera possible d’augmenter les contraintes en ajoutant progressivement des charges
additionnelles (haltères pédestres, un gilet lesté… ceci pourra être envisagé quand l’exercice semblera
être réalisé de manière trop aisée)

Au cours de la montée, le travail musculaire est plutôt de type CONCENTRIQUE (traction ou tirage des
bras) alors que pendant la descente le travail musculaire est plutôt de type EXCENTRIQUE (freiner la
descente)

Le matériel : corde
Pour permettre un repérage efficace, la corde sera étalonnée avec des scotchs tous les 50 cm ; ces
repères permettront à l’élève et à l’éducateur d’avoir des repères sur la corde.

Monter à la corde de différentes façons


Cliquez sur les liens pour afficher les vidéos des exercices.

Film N° 1 A
Technique d’un pied sous l’autre pied : la technique la plus simple d’un point de vue moteur. Elle
consiste à monter le plus haut possible le genou pour créer un marchepied avec le pied libre.

Film N°1 B
Technique de la corde enroulée autour d’une jambe : celle-ci consiste à monter dans un premier temps
les genoux le plus haut possible et dans un second temps les mains.

Monter à la force des BRAS. Elle consiste à monter la main gauche et le genou droit en même temps sur
une brassée et inversement sur la brassée suivante. Elle permet de travailler la force de la ceinture
scapulaire ainsi que la coordination segmentaire et le gainage. Il faut prendre son temps, on commence
par monter 2m50 puis 3m, etc.…
Quelques exercices sur une corde SANS oscillation

ALLER et RETOUR autour des épaules avec 2 cordes


En position debout, une corde dans chaque main, celles-ci sont placées au niveau de la tête. L’élève
pivote, se reçoit sur ses pieds, remonte et revient à la position de départ.
Cet exercice permet à l’élève de prendre confiance en lui s’il parvient à en laisser tomber sa « ligne
d’épaule » en arrière, il consiste à ce recevoir sur ses pieds pour ensuite remonter et revenir à la position
de départ.

Grouper avec DEUX cordes


En position debout, une corde dans chaque main, celles-ci sont placées au niveau de la tête. En tirant le
moins possible sur ses bras l’élève amène ses genoux à la poitrine afin de réaliser un grouper avec ses
deux jambes. Pour être parfaitement réalisé le coccyx doit pointer vers le ciel.

Grouper sur UNE corde


Départ debout sur une seule corde et sans tirer sur les bras, l’athlète monte son bassin en flexion sur le
tronc.

Grouper/extension sur deux cordes DEPART sur UN PIED


Départ debout sur un pied et sur deux cordes, l’athlète réalise un grouper extension ; l’objectif sera de
conserver l’équilibre la tête en bas, les pieds en haut. Le gainage tient une place prépondérante.

Grouper/extension sur deux cordes DEPART en SUSPENSION


Même exercice que le précédent mais avec un départ en suspension. Aucun appui au sol pour amorcer
l’élan. Monter le bassin et terminer par l’extension.

DEPART ASSIS les pieds décollés, réaliser une extension. La difficulté est importante compte tenu du peu
d’élan dont dispose l’athlète, avant le départ du mouvement, les talons ne doivent jamais toucher le sol.
Les épaules doivent descendre en arrière.

Monter à mi-corde et REALISER un GROUPER/EXTENSION à cette hauteur. Cet exercice demande une
qualité d’endurance de force, la posture à réaliser en fin de grimper de corde devant être réalisée en
état de fatigue ; la hauteur demandée sera variable, (il est préférable de commencer à une hauteur
basse et d’augmenter cette contrainte petit à petit)
2 appuis marchés ou couru au sol, IMPULSION extension sur deux cordes. L’athlète doit attraper une
corde dans chaque main à la bonne hauteur et réaliser son mouvement d’extension en tenant l’équilibre.
Le travail de coordination est bien sollicité,

Le même mouvement est demandé sur 2 appuis au sol, IMPULSION extension sur UNE seule corde.

Quelques exercices sur une corde AVEC oscillation


Film N° 9 A filles - 9 B garçon
Aller et retour jambes/cuisses à 90 degrés, sur une corde oscillante, l’athlète est agrippé à la corde les
bras fléchis ou tendus. Il maintient ses cuisses en flexion sur le tronc à 90 degrés sur un, puis deux
aller/retour oscillants. Cet exercice est un travail destiné à améliorer le gainage.

Film N° 10 A et 10 B
Toucher le mur le plus haut possible, la corde tenue à sa base, laisser tomber cette dernière bien droite
sans la lancer. Après un aller-retour, l’athlète court à côté pour s’en emparer et court le plus loin possible
pour aller toucher le mur le plus haut possible avec son pied.

Film N° 11 A et 11 B
Réaliser un enchainement de deux groupers sur DEUX cordes oscillantes. Une corde dans chaque main,
l’athlète court le plus loin possible pour impulser et amorcer une montée du bassin les genoux à la
poitrine.

Film N° 12 A et 12 B
Réaliser un enchainement de deux extensions sur DEUX cordes oscillantes. Une corde dans chaque main,
l’athlète court le plus loin possible pour impulser et amorcer une montée en extension autour des
épaules, le retour en arrière ne doit pas déséquilibrer l’athlète.

Film N° 13
Sur une corde tendue réaliser une extension.

Film N° 14 A
Courir impulsion extension sur DEUX cordes.

Film N° 14 B
Courir impulsion extension sur UNE corde

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