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PRISE EN CHARGE DES LUXATIONS POST

TRAUMATIQUE PURES DE LA HANCHE:

COMMENT PRÉVENIR L’ONTF ?


EXPÉRIENCE DE L’HMRUO

BOURIHIA.B - ABDI.A
Service d’orthopédie HMRUO / 2 °RM
INTRODUCTION
Objectif:
Evaluation du pronostic de ces traumatismes graves de
la hanche

 C’est un déplacement permanent de la tête fémorale hors


de la cavité acétabulaire suite à un traumatisme violent sur
une
hanche en attitude propice
ANATOMIE
L’articulation de la hanche est
en manchonné par une capsule
articulaire renforcée par:

-Ligaments extra articulaire :


dont le plus important c’est
Ligament ilio fémoral de
Bertin qui s’étend sur le face
antérieure de l’articulation
Ligament ischio fémoral en
postérieur
Ligament pubo fémoral en bas

-Ligament intra articulaire:


ligament rond
VASCULARISATION
Sa vascularisation est de type Terminale

 Assurée essentiellement par l’artère circonflexe postérieure


MECANISME

 Le mécanisme: traumatisme
indirect

 Les luxations postérieures :


 les plus fréquentes:75%
 le point d’impact se situe sur la
face antérieure du genou fléchi
(accident du tableau de bord)
alors que la hanche est en flexion-
adduction et rotation interne.
MECANISME

 Les luxations antérieures :

 Elles sont rare:25%

 La hanche est en position de flexion-abduction et rotation


externe
MECANISME
 Les circonstances des traumatismes:
 Les accidents de la circulation+++ :70 à 85 % des cas.
 Accident de la voie publique
 Traumatisme sportif
 chute d un lieu élevé.

 Le côté de la luxation: gauche +++


Levin en 1998 a également observé que chez les
automobilistes, les luxations gauches étaient le plus
souvent postérieures alors que du coté droit nous
retrouvions des fractures-luxations ou des luxations
antérieures.
CLASSIFICATION

Elles sont nombreuses.


Bigelow en 1882 basée
sur l’integrite du
ligament ilio-fémoral
et oppose les luxations
régulières aux
irrégulières.

Les luxations régulières


réparties en quatre types
Deux postérieures :
iliaque et ischiatique
Deux antérieures :
obturatrice et pubienne
CLASSIFICATION

 Cinq types de luxations ont été définis par LEVIN :


selon la stabilité et l’association à une fracture
 Type I : luxation pure sans instabilité avec réduction
concentrique.
 Type II : luxation irréductible sans fracture de la tête ou de
l’acétabulum .
 Type III : hanche instable après réduction ou
incarcération.
 Type IV : association à une fracture de l’acétabulum .
 Type V : association à une fracture de la tête ou du col.
LESIONS ASSOCIEES

 Lésions articulaires: les lésions du cartilage de la tête fémorale ou


fractures de la tête fémorale et de l’acétabulum .

 Lésions des parties molles : Les lésions capsulaires (déchirure ou


désinsertion) peuvent entraîner une irréductibilité de la luxation par
leur incarcération.

 Lésions artérielles: déchirure, compression, thrombose (des


vaisseaux circonflexes qui exposent au risque de nécrose céphalique).

 Lésions nerveuses :atteintes du nerf sciatique s’observent dans 7 à 18


% des luxations postérieures.

 Des lésions du membre homolatéral


EVOLUTION
long terme
 Osteonécrose de la tète fémorale: Coxarthrose
 Peut rester longtemps pauci symptomatique, secondaire:
Le diagnostic est essentiellement clinique, la
radiographie standard, l’IRM permet dc •Conséquence d’une
précoce. nécrose céphalique mais
 Aucune étude à ce jour n’a pu affirmer avec peut être liée parfois à des
certitude qu’une réduction avant 6 h d’une lésions ostéochondrales
luxation pure soit la condition suffisante pour intra-articulaires.
ne pas voir apparaître de nécrose secondaire .
 Pronostic Selon la direction de la luxation
•les lésions apparaissent en
moyenne 5 ans après la
(antérieure sont de meilleur pronostic, la
sévérité du traumatisme ainsi que l’importance luxation.
des lésions associées locorégionales et
générale).
 Elle survient après les deux premières années
du traumatisme.
TRAITEMENT
Techniques de réduction

Manœuvre de Böehler
 Sous AG en décubitus dorsal sur
plan dur, on effectue une traction
dans l’axe du fémur hanche et
genou en flexion à 90°.un contre
appui sur les deux épines iliaques
antérosuperieures
 la réduction est sentis par un
ressaut
 La réduction est clinique et
radiologique
SUITES POST-RÉDUCTIONNELLES

 Consiste à une mise en traction tans-osseuse de 3 semaines


pour passer le cap douloureux aigu et à diminuer les
pressions intra-articulaires pour diminuer le risque de
nécrose de la tête fémorale.
 On réalise systématiquement une TDM de l’articulation
coxo-fémorale en urgence différée .
 La mise en décharge pendant 2 mois et l’appui complet est
proscrit pour 3 mois.
MATERIEL ET METHODES
Série du service (Revue de cas observé de 2009 à 2019)

 Durant cette période 26 luxations de hanche ont été prises en charge au


sein de notre service.
 9 d’entre elles ( soit 35%) n’étaient pas associées à une fracture du cotyle.
 Sur ces 9 patients il y avait 1 femme pour 8 hommes soit 11% contre
89%.
 L’âge moyen était de 27 ans avec des extrêmes allant de 19 à 51 ans.
 Pamis les 9 patients On a retrouvé 8 luxations postéro-supérieures (soit
89%) et 1 postéro inferieur(11%).aucune luxation antérieure.
 Il s’agissait de luxation du côté gauche dans 67% des cas et droite dans
33% avec aucune forme bilatérale.
 Aucune atteinte neurologique n’ a été signale.
OBSERVATION 1
 Jeune homme âgé de 21 ans
 Victime d’un accident de la circulation
 Reçu 3 h après avec luxation postéro iliaque gauche
 Réduction sous AG; traction transcondylienne pendant 3
semaine , appuis autorisé après 3 mois, avec évolution
favorable
OBSERVATION 2
 Jeune homme âgé de 42 ans
 Victime d’un accident de moto
 Luxation postéro iliaque gauche reçu 4 h après
 Réduction sous AG; traction transcondylienne pendant 3
semaine , appuis autorisé après 3 mois, avec évolution favorable.
OBSERVATION 3
 Jeune homme âgé de 31 ans
 Victime d’un accident de la circulation
 Luxation postéro iliaque droite reçu 2 h après
 Réduction sous AG traction transcondylienne pendant 3 semaine , appuis
autorisé après 3 mois, avec évolution favorable
 Malade revue âpres 6mois et un ans
 Evolution favorable
Après 6 mois

Après une année


OBSERVATION 4

 Patient âgé de 28ans victime d’un accident de la circulation


 Présentant une luxation postéro ischiatique irréductible
avec incarcération de fragment intra articulaire et paroi
postérieure nécessitant une réduction sanglante et
stabilisation de la paroi postérieure
OBSERVATION 5
 Homme âgé de 31 ans victime d’un accident de la circulation
 Présentant une luxation postéro iliaque réduite après 24 h
 L’évolution fut marquée par l’apparition d’osteonécrose de la
tête fémorale après 3 ans
DISCUSSION
 Cette série est restreinte mais dans la littérature, hormis de rare
études, toutes les séries étudiant les luxations de hanche incluent
celles associées aux fractures du cotyle. Si on essaye de considérer
de façon isolée les luxations de hanche, les effectifs sont très
restreints.

 Sur le plan épidémiologique, on retrouve, comme dans la


littérature, le mécanisme dans la majorité des cas est un
accident de la circulation.
 La prédominance masculine et le pic de fréquence au cours de la
troisième décennie.
La prédominance du côté gauche dans le côté atteint.
DISCUSSION
 Il est à noter que si le traumatisme est moins violent rechercher
systématiquement une dysplasie cotyloïdienne.
 Ce type de recrutement est expliqué par le nombre de perdus de vue avant 1
année .

 Parmi les 26 luxations 9 étaient vraiment isolées, sans fracture péri-


articulaire associée. Une seule a évolué vers la nécrose( car le délai de prise
en charge était tardif). Pour les autres le pronostic à distance était excellent.
Cela va dans le sens des résultats rapportés dans la littérature

 Quoi qu’il en soit il en ressort que la luxation isolée de hanche semble avoir
un bon pronostic à long terme. L’association à d’autres lésions articulaire
(fracture du cotyle, fracture de tête, corps étranger intra-articulaire) ou à des
polytraumatisme péjore l’évolution à long terme.
CONCLUSION

Prise en charge rapide et adéquate d’une luxation pure de

hanche(réduction selon la méthode de Boehler) peut

garantir un avenir fonctionnel meilleur et met à l’abris de

complication grave notamment l’ONTF.


BIBLIOGRAPHIE
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MERCI

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