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DIAGNOSTIC ET TRAITEMENTS
I. GENERALITES
1.1.1 La LAE qui sera notre forme de description est aussi l’entité la
plus fréquente ; est un déboitement de la tête humérale de la concavité
de la glène de l’omoplate de façon brutale et inaugurale par un
mécanisme descriptible dans le cadre d’un traumatisme violent.
1.1.2. La LRE quant à elle est la 1ère ou la 2ème récidive d’une LAE
souvent à la faveur d’un traumatisme de moindre énergie. La moindre
intensité du traumatisme qui la provoque laisse présager des autres
récidivent qui vont suivre et aussi de la gravité des lésions anatomiques
provoquées par le traumatisme initial et dont la solution définitive ne
sera que chirurgicale.
1.1.3. L’ICE se définit comme un déboitement plus ou moins complet,
et inconfortable ou douloureux, des 2 surfaces articulaires de l’épaule
en rapport avec des mouvements extrêmes d’un sport ou d’une activité
particulière comme la danse ou la gymnastique.
1.2 Etiopathogénie : Que le cadre soit celui d’un AVP, d’un accident
de sport ou du travail, on retrouve typiquement du moins pour la forme
fondamentale que constitue la LAE, 4 mécanismes de survenus à savoir :
1.2.1. Une chute sur la paume de la main en rotation externe, avec le
membre en extension complète du coude et rétropulsion,
1.2.2 Une chute sur la paume de la main avec une abduction rotation
externe forcée
1.2.3. Une traction sur le membre en abduction rotation externe.
1.2.4. Un choc direct sur le moignon de l'épaule.
En tout état de cause, La LAE est surtout l’apanage de l’adulte jeune ;
en effet, l’enfant sous effet des mêmes mécanismes, fera le plus souvent une
fracture décollement épiphysaire de l’humérus proximale, cependant que la
personne âgée fera plutôt une fracture du col anatomique ou chirurgicale de
l’humérus.
1.3. Anatomie pathologie : L’anatomie pathologie rend compte des formes
topographiques des LAE ; mais aussi des lésions découlant du mécanisme et de
la violence ; elle se résume en lésions capsuloligamentaires, lésion osseuse, et
en fin, en lésion associées toutes choses responsables de l’évolution vers la
chronicité.
1.3.1. Les formes topographiques des luxations aiguent de l’épaule : Il
s’agit ici, des formes découlant toutes d’une combinaison du mécanisme et du
cadre du traumatisme ; les plus classiques sont au nombre de trois à savoir :
i. Les luxations aiguent antérointernes de l’épaule dans
laquelle, le déboitement de la tête humérale se fait en
direction antérieur et inférieur de la glène et du corps. Elles
sont ensuite dites extra coracoïdiennes, sous coracoïdiennes,
ou sous claviculaires selon la tête humérale est logée en
dehors, sous ou en dedans de l’apophyse coracoïde.
ii. Les luxations aigues postérieurs de l’épaules dans lesquelles,
le déboitement de la tête humérale de fait en direction
postérieure de la glène et du corps ; elle est presque
’exclusivement l’apanage de la crise épileptique de type
grand mal qu’il faut savoir confirmer à l’anamnèse.
iii. Les luxations Erecta ou inférieurs, beaucoup plus rares, voir
exceptionnelles, au cours de laquelle le déboitement de la tête
humérale se fait dans le creux de l’aisselle, le membre
supérieur restant bloqué en antépulsion de 180 degrés.
II.DIAGNOSTIC
Les signes qui conduisent au diagnostic des luxations de l’épaule sont
fondamentalement anamnestiques, physiques et radiologiques, mais ils ne
doivent être recherchés que chez un malade chez qui les douleurs ont été au
moins calmées par des antalgiques puissants par voie parentérale et la réduction
sous neuroleptanalgésie.
2.1. Les signes anamnestiques ou fonctionnels : dans la forme de
description qui est la luxation aigue antérointerne de l’épaule – en raison de son
extrême fréquence – on retrouve à l’anamnèse :
i. La notion de traumatisme, plus souvent de sport, avec la
description typique du mécanisme de la chute au sol, sur la
face palmaire de la main homolatérale en rotation externe
forcée, le bras en extension complète du coude et abduction
ou rétropulsion du bras.
ii. La notion de douleur sévère, de 8 à dix sur l’échelle
analogique.
iii. La notion d’impotence fonctionnelle totale, le malade étant
incapable d’effectuer le moindre autre mouvement.
L’anamnèse se boucle bien sûr par la revue des systèmes et les antécédents
médico-chirurgicaux personnels et familiaux.
2.2. Les signes physiques : ils relèvent pour la plus part, de l’inspection
discrète faite pendant toute la phase d’accueil essentiellement consacrée à
calmer la douleur par des antalgiques puissants par voie parentérale et la
réduction sous neuroleptanalgésie. On se souvient alors :
i. De l’attitude de Desault ; dans laquelle est arrivée la malade
avec l’épaule abaissée, le coude fléchit, l’avant-bras
soutenu par le membre sain ou une écharpe de fortune.
ii. La disparition du galbe de l’épaule ; du fait de l’absence du
trochiter
iii. Le signe de l’épaulette de l’exubérance de l’apophyse acromiale
iv. Le comblement du sillon delto-pectoral, du fait du bombement
de la tête humérale luxée.
Cet examen physique se termine par la vérification des deux pouls (radial et
cubital) et des 3 nerfs (radial, médian et cubital) distaux sur le plan locorégionale
ainsi que par l’examen topographique sur le plan général.
Fig.2 : du bilan radiographique conventionnel devant une suspicion de LAE montrant à gauche,
sur l’incidence de face, le déboitement distale et médiale de la tête humérale dont la
localisation antérieure ( du coté de la voute acromiale et de l’acromion) est confirmée sur
l’incidence de « profil de l’omoplate » à droite.
III.TRAITEMENT
Fig.4 : montrant un bandage coude au corps de type Mayo clinic consécutif à une
réduction de luxation de l’épaule.
3.2.4. La kinésithérapie et la rééducation fonctionnelle : elle consiste en des
exercices de mobilisation passives, puis actives assistée de l’épaule jusqu’aux
amplitudes physiologiques. Dans certains cas, il peut être nécessaire d’y associer
des rubriques de musculation ou d’antalgie.
3.2.5. Les méthodes chirurgicales, dont les plus populaires tantôt à ciel ou
ouvert, tantôt en endoscopies restent la reconstruction en paletot de la capsule
articulaire de Putti-Plat, la réinsertion du décollement de Bankart, le Capsular
Shift des Américains, ou la butée de Latarget ; elles sont toutes réservées aux
formes chroniques.