SUPERIEUR
F. Khiami
TENDINITES DE L’EPAULE
Clinique
Les tendinites de l’épaule touchent essentiellement les muscles de la coiffe des
rotateurs (supraépineux, infraépineux, subscapularis, teres minor et biceps). Elles
surviennent chez des patients de 30 à 40 ans et sont secondaires à des activités
sportives intense ou à une reprise d’activité physique après un arrêt. Les tendinites
peuvent concerner un ou plusieurs muscles. Elles sont caractérisées par des
douleurs lors de l’effort mais aussi parfois nocturne (car mise en tension de la
coiffe en décubitus dorsal). Les douleurs sont non spécifiques, antéro-supérieures
et peuvent irradier au membre supérieur.
A l’examen clinique
Il n’existe pas d’amyotrophie importante des muscles considérés (supra et
infraépineux visibles sur la scapula). Les mobilités passives et actives sont
conservées. Les tests de provocation de la douleur sont positifs :
supraépineux = test de Jobe,
subscapularis = test de Gerber,
biceps = Palm up test
Des signes de conflit (sous acromial ou coracoidien) doivent être recherchés
respectivement par un arc douloureux et un signe de Hawkins. Il n’existe aucune
instabilité de l’épaule (signe de l’armé négatif) et le rachis doit être indolore
(éliminer une névralgie cervico-brachiale). Le test de Neer (infiltration de
Xylocaine dans la bourse sous-acromiale) est positif. Ce test peut être d’un grand
intérêt notamment pour faire la part entre une arthropathie acromio-claviculaire et
une tendinopathie de la coiffe.
1
Examens complémentaires
Les radiographies sont peu contributives et éliminent une tendinite calcifiante, une
diminution de l’espace sous-acromial (rupture de coiffe), un os acromial. Elles
peuvent mettre en évidence un acromion agressif avec une ostéophytose
importante. Un arthroscanner élimine une rupture de coiffe transfixiante. Une IRM
permet de mettre en évidence un hypersignal intratendineux.
Traitement
Le traitement comprend le repos musculaire avec arrêt des activités sportives (repos
relatif ou absolu). Un traitement antalgique et AINS, par infiltrations (3 au
maximum) lors de la phase aiguë. La rééducation avec physiothérapie (glace,
fangothérapie, ultrasons avec ondes courtes, ionophorèse) ainsi que la mésothérapie
peuvent être utilisées à la phase chronique. La reprise des activités physiques doit
être progressive. Le traitement chirurgical n’a pas de place en première intention.
Cependant en cas d’échec du traitement médical bien conduit une acromioplastie
endoscopique peut être proposée.
TENDINITES CALCIFIANTES
Clinique
2
Radiographie
La calcification se trouve dans l’espace sous acromial. Son aspect peut être dense
homogène et unilobé (Type A classification de la Société Française
d’Arthroscopie), dense homogène plurilobé (Type B) ou inhomogène et nuageux
(Type C).
Traitement
Le traitement est avant tout médical avec antalgique et AINS lors de la phase
aiguë qui précède la guérison. Lors de la phase chronique, un traitement par
physiothérapie et mésothérapie peut être efficace. En cas de douleurs invalidantes
depuis plus d’un an et après un traitement médical bien conduit, un traitement
endoscopique peut être proposé.
Clinique :
Les douleurs antérieures de l’épaule surviennent lors d’activités sportives en
position d’armer du bras. Une sensation d’appréhension peut être présente lors de
cette position et gêner les pratiques physiques. L’interrogatoire ne retrouve pas
d’épisode de luxation de l’épaule.
L’examen peut confirmer une appréhension lors de l’armer du bras. Les mobilités
sont conservées et les tests de la coiffe sont négatifs.
Examens complémentaires
3
Les radiographies ne montrent généralement pas de signe de luxation récidivante
(encoche postéro-externe de Malgaigne), cependant, un éculement du bourrelet
peut être parfois présent. Il n’existe pas de poche de décollement capsulaire à
l’arthroscanner.
Le traitement est avant tout médical avec de la rééducation renforçant les muscles
rotateurs internes. Si l’instabilité persiste un traitement chirurgical est alors
nécessaire. Il consistera en une stabilisation gléno-humérale par une butée osseuse
(intervention de Latarjet) ou par une plastie capsulaire (intervention de Bankart ou
capsulorraphie de Neer).
EPICONDYLALGIE
Clinique
4
Examens complémentaires
Traitement
Il comprendra des conseils sportifs pour améliorer le geste ou éliminer une erreur
technique. La tension de cordage doit être diminuée avec utilisation d’une raquette
plus légère pour éviter les vibrations.
Le traitement médical comprendra en phase aiguë des AINS locaux, des
antalgiques du repos, de la mésothérapie. Un traitement physiothérapique
(cryothérapie, ultrasons) peut être associé à de la kinésithérapie (massage
transverses profonds).
Le traitement chirurgical ne sera proposé qu’en cas d’échec du traitement médical
et après 6 mois d’évolution. Il consistera à désinsérer les muscle épicondyliens de
l’épicondyle et / ou à libérer la branche profonde du nerf radial pour selon le type
de lésion suspectée.
EPITROCHLEALGIE
Pendant interne du « tennis elbow », elle a été étiquetée « golfer’s elbow » du fait
de sa fréquence chez le golfeur. Elle est secondaire à des sollicitation répétées du
coude en valgus et donc des muscles épitrochléens. Elle peut être associée à une
atteinte du nerf ulnaire (20-50 %).
Clinique
Le diagnostic est clinique devant des douleurs internes du coude réveillées par la
palpation de l’épitrochlée. La mise en flexion contre résistance du poignet, coude
étendu (fléchisseur radial du carpe) et / ou la pronation contrariée (rond pronateur)
5
peuvent reproduire ces douleurs. Une atteinte du nerf ulnaire doit être recherchée
systématiquement. Les mobilités du coude sont normales et la perte de force est
constante liée à la douleur et à la sous utilisation.
Examens complémentaires
L’électromyogramme est utile si une atteinte du nerf ulnaire est suspectée. Les
radiographies peuvent montrer de rares calcifications en regard de l’épitrochlée.
Traitement
Le traitement est initialement médical avec une prévention adéquate (correction
du geste sportif, amélioration du poste de travail). Le repos est indispensable avec
le port d’orthèse, poignet en rectitude, associé à des AINS locaux ou généraux, de
la mésothérapie, de la physiothérapie (massages transverses profonds,
cryothérapie).
Le traitement chirurgical ne sera proposé qu’en cas d’échec du traitement médical
et après 6 mois d’évolution. Il consistera à désinsérer les muscles épitrochléens
associé éventuellement à une libération du nerf ulnaire en cas d’atteinte
préopératoire.
TENDINITES DU POIGNET
6
Le traitement chirurgical est utilisé en cas d’échec du traitement médical ou en cas
de rupture tendineuse.
7
Rechercher un carpe bossu qui irrite par l’os styloideum lors du passage de
l’inclinaison radiale à ulnaire
Traitement médical par orthèse en position neutre du poignet pendant 3 semaines
avec AINS, antalgiques, mésothérapie.
Résection cunéiforme du carpe bossu, si balayage des tendons et si échec du
traitement médical
Styloidite radiale
Syndrome de l’intersection
8
Parfois tuméfaction visible
Examen
-douleur à la palpation de la styloïde
–hypertrophie de la gaine du 1er compartiment
–test de Finkelstein positif (les doigts long étant fermés sur le pouce replié dans la
paume)
–abduction contrariée du pouce douloureuse
–opposition contre résistance douloureuse
Eliminer un syndrome de l’intersection et
Eliminer un syndrome de Wartenberg (névrite antérieure de la branche radiale)
–pathologies associées (canal carpien, doigt à ressaut, kystes synoviaux du poignet,
épicondylalgie)
Traitement médical par attelle commissurale de repos, AINS et infiltration à
distance, mésothérapie
Chirurgie si échec du traitement (20 %) : ouverture de la gaine du LAP et CEP
9
ENTORSES DU POIGNET
Elles concernent les ligaments latéral interne et externe. Le traumatisme est le plus
souvent en hyperextension avec une composant d’inclinaison radiale ou ulnaire.
Une douleur latérale ou médiale est retrouvée et il peut exister un œdème diffus
du poignet. Il n’existe pas de douleur sur l’interligne scapho-lunaire ou triquétro-
lunaire. Il n’existe pas de douleur postérieure ou de ressaut à la manœuvre de
Watson (pression sur le tubercule du scaphoïde avec inclinaison radiale et ulnaire
du poignet).
Les radiographies sont le plus souvent normales ou peuvent montrer très rarement
un arrachement osseux latéral ou médial. Le traitement consiste en une
immobilisation par une attelle pendant 15 jours avec traitement antalgique et
AINS. Puis l’attelle est retiré et une radiographie de contrôle est pratiquée afin de
vérifier l’absence de lésion scaphoidienne ou scapho–lunaire. Lorsque des
douleurs chroniques sont présentes, la physiothérapie et la mésothérapie sont
indiquées.
Entorse Scapho-lunaire
10
Si la lésion scapho-lunaire n’est pas traitée immédiatement, l’évolution se fait vers
une perte de force avec des douleurs chroniques du poignet, puis vers une arthrose
radio-carpienne secondaire à une désaxation du carpe.
Le diagnostic est radiographique devant un écart anormal scapho-lunaire (> 2
mm) ou signe de Terry Thomas. Il peut être associé à une bascule postérieure du
semi lunaire (DISI) de profil strict et à un signe de l’anneau sur le scaphoïde sur le
cliché de face en position neutre du poignet (superposition du tubercule
témoignant de l’aspect couché du scaphoïde). L’arthroscanner est utile surtout à la
phase chronique permettant de voir le passage de liquide de contraste de la médio-
carpienne à la radio-carpienne par l’interligne scapho-lunaire.
Le traitement à la phase aiguë est chirurgical (brochage scapho-lunaire et suture
du ligament). A la phase chronique, le traitement reste chirurgical
(ligamentoplastie ou suture secondaire du ligament, arthrodèse scapho-lunaire).
Cependant, dans les lésions « chroniques » l’arthroscanner peut montrer une
lésion partielle du ligament, dans ce cas un traitement médical peut être proposé
en première intention.
11
ENTORSE DES DOIGTS LONGS
Les entorses des doigts longs sont très fréquentes. Cependant elles ne doivent pas
être négligées afin d’éviter des séquelles invalidantes. Elles se divisent en entorse
(et luxation) dorsale, latérale et palmaire .
12
Le traumatisme est direct sur l’IPP doigt en extension ou en compression rotation
IPP demi fléchie, s’il se poursuit une luxation antérieure peut survenir. Dans ce
cas la bandelette médiane de l’extenseur est rompue aboutissant à un déficit
d’extension active de l’IPP et progressivement à un doigt en boutonnière. Le
traitement en urgence est le plus souvent médical (après réduction d’une
éventuelle luxation) par immobilisation par une attelle maintenant de façon stricte
l’IPP en extension pendant 6 semaines, l’IPD étant rééduquée précocement.
Entorse du pouce
Les entorses du pouce sont fréquentes dans le cadre de traumatisme sportif (ski,
volleyball…). Elles sont secondaires à un traumatisme sur le pouce mettant en
tension le ligament latéral ulnaire (LLU : 85 %) plus rarement radial (15 %). Les
entorses du LLU présentent un caractère particulier su fait de l’existence de l’effet
Stener. Cette effet correspond au passage du LLU rompu au dessus de l’expansion
tendue de l’adducteur du pouce au long extenseur du pouce empêchant tout espoir
de cicatrisation et indiquant un traitement chirurgical. En effet, le traitement
secondaire d’un instabilité de l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce est
toujours plus difficile.
La laxité dans les ruptures complète du LLU est toujours importante mais l’ effet
Stener n’est pas systématique si bien que certains patients sont opérés alors qu’il
pourrait bénéficier d’un traitement orthopédique. Le diagnostic de l’effet Stener a
alors été proposé par IRM, échographie…
13
opposé à 30 ° de flexion (ligament principal) et en extension (ligament
accessoire). Une radiographie doit être pratiquée. Elle peut montrer un
arrachement osseux sur la base de P1, témoignant de l’intégrité du LLU. Le
traitement orthopédique (immobilisation commissurale pendant 6 semaines) est
proposé si
la laxité est identique au coté sain : l’entorse est bénigne
le fragment osseux sur lequel s’insère le LLU n’est pas déplacé
Le traitement chirurgical est proposé en cas d’entorse grave (laxité du coté atteint
est plus importante que celle du coté sain) afin de ne pas passer à coté d’un effet
Stener sauf si la possibilité d’examens complémentaires existe rapidement (IRM,
échographie par un opérateur entraîné) et / ou en cas de fragment osseux déplacé.
Il consistera en une réinsertion transosseuse du LLU ou une synthèse du fragment
osseux déplacé, sur lequel il s’insère.
DOIGT A RESSAUT
14
Le traitement de 1ère intention est l’infiltration de corticoïde dans la gaine et au
pourtour de l’entrée de la poulie (sous anesthésie locale, avec des corticoïdes de
résorption rapide et 2 à 3 infiltrations au maximum). Ce traitement est efficace
dans 60 à 80 % des cas. En cas d’échec, un traitement chirurgical peut être
proposé. Il consistera en une ouverture de la poulie A1 sous anesthésie locale.
15