Vous êtes sur la page 1sur 2

5S88 COMMUNICATIONS PARTICULIÈRES — SFA 2007

d’une hyperlaxité, la présence d’une encoche de Malgaigne visi- Dans 20 cas où le tendon sous-scapulaire était rétracté, 12 fois le
ble sur les clichés de face en rotation externe et la perte de con- LGHS était inséré sur son bord proximal. Il n’y avait que
tour de la partie inférieure de la glène sur les clichés de face ont 2 lésions isolées du sous-scapulaire, sans lésion des supra ou
été identifiés comme des facteurs de risque de récidive. Ces fac- infra épineux associées. La longue portion du biceps était rom-
teurs ont été intégrés dans un score pronostic d’instabilité : le pue 5 fois, 17 fois d’aspect pathologique. Les liens entre LGHS
score ISIS (Instability Severity Index Score). Ce score a été testé et tendon sous-scapulaire sont importants, ils restent souvent
rétrospectivement sur le même échantillon de patients. Le risque solidaires dans les désinsertions avec rétraction du sous-scapu-
de récidive était évalué à 10 % chez les patients qui avaient un laire. La mise en évidence du LGHS en position anormale, mais
score inférieur ou égal à 6, et à 70 % pour un score supérieur à 6 bien reconnaissable, permet, quand il reste inséré sur le sous-
(p < 0,001). scapulaire, de retrouver le bord supérieur du tendon, élément
CONCLUSION. L’utilisation d’un score basé sur les éléments indispensable à sa réinsertion in situ.
de l’examen clinique et les radiographies standard préopératoires
permet de sélectionner les indications de la technique de stabili-
sation arthroscopique et de proposer le cas échéant une techni-
que de type butée. 35 La ténodèse du long biceps par vis
d’interférence permet-elle d’éviter
les séquelles de la ténotomie iso-
34 Analyse anatomique arthroscopi- lée ?
que des rapports entre ligament J.C. BALESTRO, C. TROJANI, N. JACQUOT,
gléno-huméral supérieur et tendon S. GONFRIER, P. BOILEAU (Nice)
sous-scapulaire lors des ruptures
INTRODUCTION. La résection intra-articulaire du long
du tendon sous-scapulaire et inté- biceps est une option thérapeutique efficace dans les ruptures
rêt thérapeutique irréparables de la coiffe des rotateurs. Les déformations du
biceps, l’apparition de crampes, et la perte de force sont les
A. GODENÈCHE, L. NOVÉ-JOSSERAND, séquelles possibles de cette intervention. Les objectifs de cette
G. WALCH, L. NEYTON, E. NOËL, étude étaient d’évaluer les séquelles esthétiques et fonctionnelles
J.-P. LIOTARD (Lyon) de la ténotomie et de les comparer à celle de la ténodèse du long
biceps par vis d’interférence.
Les rapports anatomiques arthroscopiques entre ligament
gléno-huméral supérieur (LGHS) et tendon sous-scapulaire sont MATÉRIEL ET MÉTHODES. Nous avons réalisé une étude
mal connus. Lors d’une réparation arthroscopique du tendon, il rétrospective sur 158 patients présentant une rupture irréparable
est indispensable de retrouver le bord supérieur du tendon sou- de la coiffe des rotateurs. Soixante et onze patients ont bénéficié
vent rétracté, parfois non visible par voie postérieure arthrosco- d’une ténotomie du long biceps et 87 d’une ténodèse du long
pique. Le but de cette étude était de décrire les rapports entre le biceps par vis d’interférence. Le recul moyen était de 44 mois
LGHS supérieur et le bord proximal du tendon sous-scapulaire pour les ténodèses et 86 mois pour les ténotomies. Un examina-
et d’analyser les intérêts techniques pour la réparation arthros- teur indépendant a recherché une déformation bicipitale (signe
copique du tendon. Il s’agit d’une étude prospective continue de de popeye) et la présence de crampes du biceps pour tous les
55 réparations arthroscopiques de la coiffe des rotateurs réalisée patients, alors que l’étude de la force a été réalisée sur 53 ténoto-
mies contre 52 ténodèses. La force en flexion du coude était
par 2 chirurgiens en 10 semaines. Nous avons mis en évidence
33 lésions du tendon sous-scapulaire (60 %) que nous avons mesurée de façon bilatérale avec un dynamomètre standard, et la
analysées. Un facteur traumatique était retrouvé dans 11 cas. Il y force en supination avec un dynamomètre de poignet. La perte
de force a été calculée par rapport au côté controlatéral et par
avait 6 lésions partielles avec désinsertion de la face profonde
sans rétraction tendineuse, 16 ruptures du 1/3 supérieur, 11 rup- rapport à la force théorique du côté dominant.
tures des 2/3 supérieurs. Le bord supérieur du tendon était RÉSULTATS. La rétraction de la longue portion du biceps
13 fois à l’aplomb de son insertion anatomique sur le trochin, (signe de popeye) était évidente objectivement chez 28 % des
13 fois rétracté entre trochin et glène et 7 fois rétracté à la glène. ténotomies contre 10 % dans la série de ténodèse (p < 0,001).
Nous avons analysé l’aspect et la situation du LGHS. Il était D’un point de vue subjectif, 6 patients avaient remarqué la
absent dans 3 cas, inséré sur le trochin, au bord interne de la déformation bicipitale et seule patiente une avait des doléances
gouttière bicipitale dans 16 cas et sur le bord supero-externe du esthétiques. L’incidence des crampes du groupe ténodèse
tendon sous-scapulaire dans 15 cas (1 insertion double). Dans (12,6 %) est divisée par deux par rapport au groupe ténotomie
les 15 cas où il s’insérait sur le sous-scapulaire, il suivait le (23 %). Par rapport au côté controlatéral, nous avons retrouvé
déplacement tendineux prenant l’aspect d’une bande ligamen- deux fois moins de perte de force en flexion dans le groupe téno-
taire verticale, oblique lorsque le tendon avait une rétraction dèse (9 %) que dans le groupe ténotomie (20 %) (p < 0,05), et
intermédiaire (7 cas), totalement vertical (6 cas), parallèle au quatre fois moins de perte de force en supination dans le groupe
bourrelet glénoïdien antérieur quand le tendon était rétracté à la ténodèse (3 %) que dans le groupe ténotomie (12 %) (p < 0,05).
glène. Dans ces cas, la traction sur le LGHS permettait la réduc- Par rapport à la force théorique en flexion du coude côté domi-
tion du tendon proximal du sous-scapulaire, qui apparaissait nant, la perte de force était de 26 % dans le groupe ténotomie par
alors quand il était rétracté à la glène, non visible initialement. rapport à 16 % pour le groupe ténodèse.
COMMUNICATIONS PARTICULIÈRES — SFA 2007 5S89

CONCLUSION. La ténodèse du long biceps diminue nette- 37 Récupération de l’élévation anté-


ment l’incidence du signe de popeye et des crampes par rapport
à une ténotomie. Elle permet aussi une meilleure conservation rieure mains jointes après répara-
de la force en flexion du coude et en supination. tion arthroscopique de la coiffe des
rotateurs : série prospective et con-
tinue de 64 cas
36 Réparation de la coiffe des rota-
P. COLLIN, K. CHAORY, F. CHATAGNIER,
teurs sous arthroscopie : rééduca- S. GAIN (Saint-Grégoire)
tion en centre ou ambulatoire ?
L. NOVÉ-JOSSERAND, J.-P. LIOTARD, INTRODUCTION. La rééducation après une réparation de
A. GODENÈCHE, L. NEYTON, G. WALCH (Lyon) rupture de coiffe des rotateurs influence le résultat final.
Depuis 2005, nous utilisons le protocole d’auto-rééducation
mains jointes, dit protocole de Liotard. Encadré par 3 séances
INTRODUCTION. L’objectif de ce travail est d’évaluer les
de kinésithérapie hebdomadaire. L’objectif de cette étude était
résultats des réparations de la coiffe sous arthroscopie en fonc-
de chiffrer le degré de récupération moyen de la flexion anté-
tion des conditions d’application de la rééducation postopéra-
rieure du 10e jour postopératoire au 6e mois postopératoire en
toire : ambulatoire après retour à domicile ou séjour en centre
de rééducation. fonction du sexe et du type de rupture.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agit d’une série continue MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agit d’une étude clinique
de 139 épaules opérées d’une réparation de la coiffe sous arth- prospective. Entre mai 2005 et août 2006, 206 ruptures de
roscopie au cours de l’année 2004. Cent vingt-cinq épaules sur coiffe des rotateurs (RCT) ont été opérées sous arthroscopie
131 ont été revues cliniquement (score de Constant) avec une par le même chirurgien. Soixante-huit RCR (64 patients,
échographie à 24 mois minimum. Huit patients supplémentaires 24 femmes, 40 hommes) ont été rééduquées selon le même
ont été réopérés à ciel ouvert pour rupture itérative. Il y avait protocole (auto-rééducation mains jointes) et suivis par le
66 hommes et 65 femmes (deux cas bilatéraux). L’âge moyen médecin rééducateur et le même kinésithérapeute. La récupé-
au moment de l’intervention était de 57,3 + 8 ans. Il s’agissait ration de la flexion antérieure a été notée en position assise et
d’une rupture du tendon supraspinatus dans 81 cas, étendue à en position couchée au 10e jour, 21e jour, 45e jour, au 3e mois
l’infraspinatus dans 25 cas et associée à une lésion du subscapu- et au 6e mois par le même examinateur (différent de l’opéra-
laris dans 27 cas. Il y avait 106 ruptures peu rétractées dans le teur).
plan frontal (stade I de Bernageau) et 27 ruptures intermédiaires RÉSULTATS. Il n’a été noté aucune différence de récupéra-
(stade II). Tous les patients sauf un ont eu une attelle d’abduc- tion en fonction de l’âge ou de l’importance de la rupture. En
tion à 20°. Dans 43 cas, soit 32,3 %, la rééducation a été réali- revanche, on a retrouvé une différence significative (P < 0,001)
sée en ambulatoire après retour à domicile. Dans 90 cas, soit en fonction du sexe (récupération moins rapide pour les fem-
67,7 %, la rééducation a été effectuée en centre de rééducation mes) et en fonction de l’extension antérieure de la rupture
pour une durée moyenne de séjour de 3 semaines. Tous les (récupération moins rapide en cas d’atteinte de la partie supé-
patients ont été suivis en consultation par le même médecin réé- rieure du sous-scapulaire).
ducateur. Une infiltration sous contrôle scopique avec bloc
suprascapulaire était proposée en cas de raideur douloureuse
rebelle.
J10 J21 J45 J90 J180
RÉSULTATS. Il n’existe pas de différence significative entre
les deux groupes sur le plan subjectif (SSV : 87,4 % + 15 con- 60 105 130 156 170
tre 85 % + 15). Il n’existe pas de différence significative entre Couché
(30-130) (60-140) (90-170) (120-180) (160-180)
les deux groupes pour le score de Constant (86 + 6 contre 83,6
+ 10). À l’échographie, il n’existe pas de différence significa- 50 90 120 148 170
tive sur le résultat anatomique (rupture itérative, épaisseur ten- Assis
(30-120) (50-130) (85-160) (115-180) (160-180)
dineuse, épanchement). À trois mois postopératoires, la
récupération des amplitudes articulaires était identique dans les
deux groupes. Au cours des six premiers mois, plus d’infiltra-
tions ont été réalisées dans le groupe « centre de rééducation » DISCUSSION ET CONCLUSION. Cette étude se caracté-
(14 % contre 9,3 %). rise par son homogénéité (même chirurgien, même rééduca-
DISCUSSION ET CONCLUSION. Dans le cadre de ruptures teur, même kinésithérapeute). Les chiffres retrouvés permettent
de coiffe peu ou non rétractées, il n’existe pas de différence d’établir une moyenne des résultats attendus avec cette techni-
significative en terme de résultat clinique en fonction des condi- que. Le protocole d’auto-rééducation mains jointes donne de
tions d’application de la rééducation. Ainsi, il est possible de bons résultats en matière de récupération de la flexion anté-
proposer un retour à domicile avec rééducation ambulatoire rieure. Il permet d’éviter un séjour en centre de rééducation. La
après réparation arthroscopique d’une rupture de taille modérée. récupération de la flexion antérieure mains jointes est moins
L’arthroscopie, diminuant la morbidité postopératoire, favorise rapide chez les femmes et en cas d’atteinte du sous-scapulaire
le retour à domicile. associée.

Vous aimerez peut-être aussi