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C. R. Acad. Sci. Paris, t. 328, Série II b, p.

317–322, 2000
Mécanique des fluides/Fluid mechanics

Structure double diffusive des équations


de la convection en air humide saturé
avec application à l’air nuageux
Agnès KUBICKI, Pierre-Antoine BOIS

Laboratoire de mécanique De Lille, URA CNRS 1441, UFR de mathématiques, bât. M3, USTL,
F-59655 Villeneuve d’Ascq, France
Courriel : kubicki@univ-lille1.fr ; pbois@pop.univ-lille1.fr.

(Reçu le 18 octobre 1999, accepté après révision le 21 mars 2000)

Résumé. Le mélange ternaire air sec-vapeur d’eau-eau condensée (nuage) est en général un milieu
statiquement stable à cause du très grand nombre de propriétés que possède le milieu :
double diffusivité, loi d’état de fluide hétérogène et équilibre de saturation notamment.
L’étude de l’apparition de l’instabilité convective dans ce milieu peut être décrite à l’aide
d’un nombre de Rayleigh Ra et d’un nombre de Rayleigh humide Rh. On établit les
conditions d’apparition de l’instabilité dans le plan (Ra, Rh) en fonction de l’état statique
et de caractéristiques phénoménologiques du milieu. On montre en particulier que des
régimes d’instabilité stationnaire correspondant à la formation de « doigts d’humidité »
peuvent exister même si le milieu sec est statiquement stable.  2000 Académie des
sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS
humidité atmosphérique / mélanges fluides / air humide saturé / convection peu
profonde / instabilité double-diffusive

Double diffusive structure of the equations of convection in


moist-saturated air

Abstract. The ternary mixture ‘dry air–water vapor–liquid water’ is a statically stable medium
in general. This property is a consequence of the great number of physical properties
of the medium, such as double diffusivity, heterogeneous medium equation of state, and
equilibrium of saturation. Convective instability in that medium can be modelled with the
help of a Rayleigh number Ra and a moist Rayleigh number Rh. In this paper, we establish
necessary conditions for appearance of the instability for a given static distribution of
temperature and water vapor concentration, with respect to physical characteristics of the
medium. In particular, regimes of stationary instability (‘moisture fingers’) can exist, even
if the dry medium is statically stable.  2000 Académie des sciences/Éditions scientifiques
et médicales Elsevier SAS
atmospheric moisture / fluid mixtures / moist-saturated air / shallow convection / double
diffusive instability

Abridged English version

The role of the moisture in the atmospheric gravity waves has been studied several years ago. For
instance, Bougeault [1] studied its influence on the atmospheric turbulence. Durran and Klemp [2] estimate

Note présentée par Henri C ABANNES.

S1287-4620(00)00129-0/FLA
 2000 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. 317
A. Kubicki, P.-A. Bois

a value of the Brunt–Väisälä frequency. Bretherton and Smolarkiewicz [3–5] considered the motion of
clouds under moist convection effects.
The combined influences of both heat conduction and vapor diffusion in a medium such as a cloud
make the phenomena double-diffusive. The aim of the present paper is to use the properties of this double
diffusivity in order to describe the convective instability of such a medium. The equations of motion are set
up using an asymptotic formulation used in a previous paper [6] under the following additional assumptions:
(i) the moist atmosphere is considered as a continuum medium and the condensed water is treated as an
aerosol; (ii) there exists a static state of the medium, described with the help of an unique variable (the
altitude referred to the atmospheric scale); (iii) the characteristic vertical scale of the motion is small
before this atmospheric scale, allowing to use the Boussinesq approximation. Under these assumptions
the dissipation equations are reduced to a double diffusive system satisfied by the main unknowns of the
problem, namely the temperature and the water vapor concentration qv : the equations, for a mixture of
polytropic gases, read in the form (1) and (2). The full problem is described by equations (1)–(6).
It is of interest to set the problem with the help of simplifying assumptions, in particular those of
small mixing ratios of water vapor and liquid water and a Schmidt number of same order as the water
concentration. We denote by q0 this order of magnitude. By introducing two parameters characterizing the
temperature gradient (namely the Rayleigh number Ra) and the total moisture gradient (namely the moist
Rayleigh number Rh) the linearized equations of the motion are reduced to the eight-order equation (8).
In order to study the double diffusive nature of the problem, we choose the free surface boundary
conditions (10): these conditions allow to look for simple normal mode solutions.
From the dispersion equation associated with equation (8), we get the following results: (i) stationary
instability exists when the inequality (11) is satisfied, in a region of the (Ra, Rh) plane bounded by a
straight line XY (see figure): this instability is mainly located in the region (Ra < 0, Rh > 0); (ii) the
oscillatory instability appears, in the (Ra, Rh) plane, inside the region bounded by the angle UAW (see
figure): this instability exists when the two inequalities (12) and (13) are satisfied, and the unstable region
is mainly located in a zone where Ra and Rh are positive.
Since the moist Rayleigh number is referred to the total water gradient, it is also of the order of
magnitude q0 . Hence, the only realistic region of the (Ra, Rh) plane described by our theory is the
neighbourhood of the Ra-axis. In particular, the only realistic instability is the stationary instability. Since
this instability occurs for negative values of Ra, it is entirely due to the moisture. In these unstable
motions, the major perturbations of the medium are the perturbation of dry air and the perturbation of liquid
water: this model describes ‘moisture fingers’ analogous to the ‘salt fingers’ existing in the thermohaline
convection.

1. Introduction

L’étude de la convection en milieu humide saturé soulève de nombreux problèmes de modélisation dus
notamment à la présence de trois phases dans le milieu (air sec, vapeur d’eau, eau liquide), l’existence de
divers facteurs de dissipation, la prise en compte des échanges de masse entre les constituants (changement
de phase entre l’eau et la vapeur), etc. La prise en compte d’un grand nombre de ces propriétés peut être
envisagée dans une simulation numérique, mais il est plus commode d’isoler le plus grand nombre possible
de ces facteurs lorsque l’on recherche la caractérisation d’un phénomène particulier.
De nombreux travaux ont porté dans les dernières décennies sur la modélisation de phénomènes liés à la
convection nuageuse ; citons, par exemple, les travaux de Bougeault [1], Durran et Klemp [2], Bretherton
et Smolarkiewicz [3–5], Bois [6], chacun de ces travaux dans une optique différente. Ainsi dans [1], les gaz
sont parfaits et les équations sont écrites en vue de modélisation turbulente ; la dissipation est négligée dans

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Convection double diffusive en air humide saturé

[2] et [6] ; les nombres de Prandtl et de Schmidt sont exactement égaux à 1 dans [3–5], où la dissipation
envisagée est d’origine turbulente.
L’objet de la présente note est d’une part d’examiner l’influence des deux diffusions régnant dans le
milieu, l’une due à la dissipation thermique, l’autre à la nature hétérogène du milieu et aux changements
de phase eau liquide-vapeur d’eau. Il est ainsi possible de réduire le modèle rhéologique à un système
simplifié binaire double diffusif, et d’autre part d’étudier dans le système réduit l’existence de mouvements
convectifs : on se limite ici à l’approximation de convection peu profonde. Les paramètres qui jouent un rôle
effectif sont le gradient de concentration de vapeur d’eau et le gradient de température, mais les résultats
dépendent fortement de la chaleur latente de vaporisation et des deux nombres de Prandtl et de Schmidt.
Dans le cas de petites concentrations d’eau et de vapeur et de faible nombre de Schmidt, il est commode
d’utiliser un modèle double diffusif analogue à celui de la convection thermohaline. Les conclusions de ce
problème conduisent, dans les cas réalistes, à l’existence d’une convection stationnaire apparaissant dans
des zones statiquement stables du milieu. Ces conclusions sont ensuite interprétées (« doigts d’humidité »).

2. Modèle rhéologique pour l’air humide saturé

Le milieu est un fluide hétérogène dissipatif composé de trois constituants : l’air sec, la vapeur d’eau et
l’eau liquide. Nous supposons que la phase liquide (qui se présente sous forme de brouillard) se déplace
dans le milieu à la vitesse moyenne du mélange. Cette hypothèse (classique) caractérise un mouvement
non-précipitant. On adopte les notations suivantes : qv , qg , qL désignent les concentrations de vapeur, d’air
sec et d’eau liquide rapportées à la masse volumique totale ρ du mélange, ρ est la masse volumique du
mélange et Lv est la chaleur latente de vaporisation de l’eau. Les hα , α = L, v, g, désignent les enthalpies
des constituants. On désigne par cp la chaleur spécifique à pression et à concentrations constantes. Φ est
la dissipation visqueuse, k est le coefficient de diffusivité thermique et D est le coefficient de diffusion de
la vapeur d’eau dans le mélange. L’équation de diffusion moléculaire et l’équation de l’énergie peuvent se
réduire à la forme :
qg dqv Rm Lv dT Rm 1 dp D
− +  − = ∇ · (ρ∇qv ) (1)
qv dt 2
Rg Rv T dt Rg p dt ρ
dT 1 dp dqv k D
cp − + Lv = ∆T + D∇qv · ∇(hv − hg ) + Lv ∇(ρ∇qv ) + Φ (2)
dt ρ dt dt ρ ρ
Aux équations (1) et (2) sont jointes les équations dynamiques du mouvement, les lois d’état des
constituants, la loi de Dalton et la loi de changement de phase de Clausius–Clapeyron. Pour des lois d’état
de gaz parfaits pour l’air sec et la vapeur d’eau, ces relations s’écrivent :
du 1
∇u = 0, + ∇p + gk = ν∆u (3)
dt ρ
p = Rm ρT, pv = Rv ρv T, pg = Rg ρg T, Rm = Rg qg + Rv qv (4)
α
  
qv ρ0 Θ Θ0
qv = 0 α 0 exp {Λ0 + α − 1} 1 − (5)
ρT T
L0 cp − cpL
Lv = L0 + (cpv − cpL )(T − Θ0 ), Λ0 = , α=1− v . (6)
Rv Θ0 Rv
L’ensemble des équations (1) à (6) constitue un système de 8 équations scalaires pour les 8 inconnues
u, p, ρ, T, qv et qg . Les deux formes (1) et (2) sont symétriques : supposant dp/dt connu dans ces
équations (voir l’approximation de Boussinesq), les deux inconnues dans (1) et (2) sont dT /dt et dqv /dt.
Ces équations peuvent être résolues en deux équations indépendantes caractérisant le phénomène double
diffusif.

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A. Kubicki, P.-A. Bois

3. Convection nuageuse

Pour examiner la possibilité d’existence de mouvements convectifs, nous faisons les simplifications
suivantes : (i) les concentrations qv et qL sont petites et du même ordre ; (ii) le nombre de Schmidt
S ∗ = ν/D est petit et du même ordre de grandeur q0 que les concentrations. Ces deux hypothèses
simplifient les équations en conservant leur caractère double diffusif. On pose dans ce qui suit S ∗ = q0 S.
En milieu d’épaisseur faible devant l’échelle atmosphérique (convection peu profonde) le repos est une
solution particulière des équations du mouvement. Nous faisons l’approximation de Boussinesq et nous
linéarisons autour de l’état de repos. Nous recherchons une solution des équations dont la vitesse verticale
s’écrive w = W ei(ωt−kx−hy) , les perturbations des autres variables ayant des expressions analogues. En
variables normalisées, les équations se réduisent à une équation d’ordre 8 satisfaite par W . En introduisant
les nouvelles notations :
 S
Ra = −Pr Re 2 N 2 , Rh = Pr Re 2 Γ − Λ0 N 2 , τ= ,
Pr (7)
γg
Γ = Q00 − + Λ0 , N 2 = T00 + 1,
γg − 1

où Q00v = q0 Q00 et T00 sont respectivement les gradients de vapeur d’eau et de température dans l’état
statique, cette équation prend la forme :
 
D8 W + iω Re (Λ0 µ − 1)Pr + τ Pr − 1 D6 W + ω 2 Re 2 Pr Λ0 µ − 1 + τ + τ Pr D4 W
   
+ −iω 3 Re 3 Pr 2 τ − K 2 Ra(Λ0 − 1) − Rh µ(Λ0 − 1) + τ D2 W
= −iωK 2 Pr Re τ (Ra − Rh)W (8)
Ra est le nombre de Rayleigh de l’écoulement, Rh le nombre de Rayleigh humide rapporté au gradient
d’eau totale dans le milieu, τ le rapport des diffusivités. On a posé dans (8) :

d2 n Rv
K 2 = k 2 + h2 , D2 = − K 2, D2n = D2 , µ = (γg − 1)Λ0 (9)
dz 2 γg Rg

Afin d’examiner le type d’instabilité gouverné par l’équation (8), nous considérons un milieu compris
entre deux surfaces libres ; les conditions aux limites (voir [7]) s’écrivent :

W = D2 W = 0, T = 0, q̄v = 0, en z=0 et z = 1 (10)

T et q̄v désignant les perturbations de température et de concentration de vapeur. Les trois premières
relations expriment les conditions de surface libre dans l’approximation de Boussinesq, les deux restantes
traduisent l’annulation sur cette surface des perturbations de température et de concentration de vapeur.
Malgré le caractère académique des conditions aux limites (10), la solution de ce problème permet d’inférer
qualitativement celle d’un problème à conditions aux limites plus réalistes. Ces conditions sont satisfaites
par des solutions particulières de l’équation (8) de la forme W = A sin nπz, n = 1.
L’équation (8) possède des solutions stationnaires si est satisfaite la condition :

  27π 4
µ(Λ0 − 1) + τ Rh − (Λ0 − 1)Ra > (11)
4

Dans le plan (Ra, Rh), l’inégalité (11) définit une région délimitée par une droite XY (figure), qui, pour
des valeurs réalistes des paramètres Λ0 et τ , délimite une zone instable localisée principalement dans la
région (Ra < 0, Rh > 0) (zone d’instabilité (II) de la figure).

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Convection double diffusive en air humide saturé

Figure. Afin de faire apparaître plus explicitement les différentes zones, les échelles ne sont pas respectées sur cette
figure. Les coordonnées de A sont Ra a = 790, Rh a = 13,7, celles de B sont Ra b = −35, Rh b = 0. La zone réaliste
est la zone hachurée du plan. A, point polycritique du problème, se trouve en dehors du domaine de réalisme de la
solution. Les valeurs numériques définissant A et B sont (unités MKS) : L0 = 2600 · 103 , Θ0 = 288, cpv = 1004,
Rv = 464, Rg = 287, S = S ∗ /q0 = 721, Pr = 0,76. Les droites XY , UV , TW sont respectivement celles
d’équations données par (11)–(13) où l’on remplacerait les inégalités par des égalités.

L’équation (8) possède des solutions oscillatoires si sont satisfaites simultanément les deux conditions
suivantes :
τ Ra(Λ0 (µ − 1) + τ + τ Pr ) − τ Rh(τ Pr + µ − 1) 27π 4
> (12)
(τ + Λ0 µ − 1)(τ + Λ0 µ − 1 + τ Pr − 1/Pr) 4
[(Λ0 − 1)µ + τ ][(Λ0 µ − 1)Pr + τ Pr − 1] + τ Pr
Ra − Rh > 0 (13)
(Λ0 − 1)[(Λ0 µ − 1)Pr + τ Pr − 1] + τ Pr
Les deux inégalités (12) et (13) définissent dans le plan (Ra, Rh), une zone d’instabilité (I) délimitée par
l’angle UAW de la figure. Les coordonnées du sommet A (point critique) sont Ra ∼ 790, Rh ∼ 13,7. La
figure n’a pas été représentée à l’échelle afin de mieux différencier les diverses régions. Notons que le point
A se trouve également sur la droite XY .
Si l’on remarque que le gradient d’eau totale est égal à −(Γ − Λ0 N 2 ), l’hypothèse q0  1 implique
également |Rh| = O(q0 )  1 : on ne doit donc s’intéresser à l’instabilité que sous cette hypothèse : pour
les valeurs numériques utilisées (cas de l’atmosphère terrestre) le point critique A et, plus généralement la
zone d’instabilité oscillatoire, sont en dehors des zones décrites avec réalisme par la présente approche. Au
contraire, la zone stationnairement instable couvre des cas réalistes (le voisinage de l’axe des Ra). Pour
q0 ∼ O(10−3 ), la seule instabilité se produit pour des valeurs de Ra négatives (dans une région comprise
dans la zone statiquement stable du milieu).

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A. Kubicki, P.-A. Bois

Les résultats obtenus ci-dessus pour la vitesse ne fournissent pour les inconnues secondaires (en
particulier les concentrations) des conclusions compatibles avec les hypothèses que si est satisaite la
condition supplémentaire suivante : la perturbation de concentration de vapeur d’eau est d’ordre de
grandeur q0 fois l’ordre de grandeur des perturbations des concentrations d’eau liquide et d’air sec. Cette
propriété montre que le mouvement de convection qui s’établit apparaît, en première approximation, comme
un mouvement des masses d’eau liquide dans l’air sec à l’intérieur du nuage : on peut décrire cette situation
comme une situation de « doigts d’humidité », analogue à la configuration de « doigts de sel » que l’on
rencontre dans le phénomène de convection thermohaline.

4. Conclusion
L’étude qui précède a mis en évidence les rôles joués par les deux nombres de Rayleigh caractérisant le
phénomène, ainsi que l’importance de la concentration de vapeur (paramètre q0 ). La nécessité d’ordre
mathématique |Rh|  1 est en réalité réaliste, puisque pour une concentration d’eau plus élevée la
modélisation de l’eau liquide par un aérosol ne serait plus justifiée.
Les propriétés obtenues ont été établies sur un modèle avec des conditions aux limites académiques :
des cas plus pratiques peuvent être imaginés, comme le couplage de la convection dans une zone saturée
avec la convection dans une zone insaturée, la limite définissant la frontière physique d’un nuage. Notons
les conclusions les plus marquantes qui sont : (i) la stabilité inconditionnelle du nuage lorsque le nombre
de Rayleigh est positif ; (ii) l’existence des mouvements d’instabilité dus à la présence de l’humidité dans
des zones où Ra est négatif, c’est-à dire qui seraient stables si le milieu n’était pas humide. Le modèle peut
décrire des configurations telles que le moutonnement (par cellules ou par rouleaux) des nuages dans l’air
au repos. Ce moutonnement peut être caractérisé par les doigts d’humidité décrits plus haut.

Références bibliographiques

[1] Bougeault P., J. Atm. Sci. 38 (1981) 2414–2428.


[2] Durran D.R., Klemp J.B., J. Atm. Sci. 39 (1982) 2152–2158.
[3] Bretherton C.S., J. Atm. Sci. 44 (1987) 1809–1827.
[4] Bretherton C.S., J. Atm. Sci. 45 (1988) 2391–2415.
[5] Bretherton C.S., Smolarkiewicz P.K., J. Atm. Sci. 46 (1989) 740–759.
[6] Bois P.A., Int. J. Eng. Sci. 32 (1994) 281–290.
[7] Drazin P.G., Reid W.H., Hydrodynamic Stability, Cambridge Univ. Press, 1981.

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