l'eau :
Source : http://acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/limites/eau/comprendre/proprietes-physico-
chimique-de-leau
Structure et propriétés
Du fait de la présence de deux doublets non liants sur l'atome d'oxygène, l'eau a une
structure tétraédrique. La géométrie de la molécule d'eau est donc coudée. Les
études spectroscopiques montrent que l'angle H-Ô-H est de 104,5° et que la
distance interatomique dO-H = 95,7 pm (picomètre) soit 9,57.10-11 m.
Ces considérations géométriques expliquent en partie la polarité de la molécule
d'eau et ses propriétés de solvant.
L’oxygène étant beaucoup plus électronégatif que l’hydrogène, le doublet d'électrons
de chaque liaison O-H se déplace donc vers l'atome d'oxygène. Cela se traduit par
un excédent de charges négatives sur l’atome d'oxygène (d’où l’apparition de 2
charges négatives partielles notées d-) et un déficit sur l’atome d’hydrogène (d’où
l’apparition de 2 charges positives partielle notées d+, la molécule étant
électriquement neutre). On dit que les deux liaisons O-H sont polarisées.
La molécule d'eau est donc polaire (on dit aussi dipolaire ou bipolaire). Elle
constitue un dipôle électrique permanent (un dipôle électrique étant l’ensemble de
deux charges égales et de signes contraires à une distance fixe l’une de l’autre).
Cela explique qu'elle soit un bon solvant pour les électrolytes solides, liquides ou
gazeux (ex : pour les molécules polaires comme HCl ou pour les solides ioniques
cristallins comme le sel). En effet, l'eau peut dissoudre tous les solides ioniques
cristallins, conduisant à des solutions comportant des ions solvatés.
La solvatation est le phénomène physico-chimique observé lors de la dissolution d'un composé
chimique dans un solvant. C'est pourquoi l'eau intervient dans de nombreux
phénomènes géologiques.
Les état ortho et para de l'eau (source : Thérèze Encrenaz"A la recherche de
l'eau dans l'Univers", Belin suo 2004
Ces termes font référence à deux états particuliers du dihydrogène H 2. Ces états
sont définis par la valeur du spin +1/2 ou-1/2 des protons des atomes d'hydrogène
de cette molécule, le spin déterminant le "sens de rotation" du proton sur lui même.
Si les deux spins nucléaires sont opposés, la molécule H 2 est dite para ; si non, elle
est dite ortho. Ces définitions s'appliquent également à la molécule d'eau.
Cette distinction présente un grand intérêt. En effet, on peut montrer qu’il y a trois
fois plus de manière de parvenir à un état ortho qu'à un état para. Cela implique que
les intensités des raies spectrales qui correspondent aux transitions de rotation et de
vibration-rotation des deux variétés d'H 2O, intervenant à des longueurs d'onde
légèrement différentes, sont dans des proportions de 3 pour 1.
D'où a possibilité de mesurer par spectroscopie le rapport des quantités des deux
variétés d'H2O. Or ce rapport d'abondance dépend de la température à laquelle la
molécule d'eau s'est formée (ce rapport ne pouvant être modifié par la suite). La
mesure du rapport ortho/par de l'eau donne donc une indication directe sur la
température de formation de la molécule.
L'eau lourde
Le noyau d'un atome est constitué de nucléons (les protons chargés positivement et
les neutrons qui sont électriquement neutres). Sa représentation symbolique
est où :
Un élément chimique est l'ensemble des entités (atomes ou ions) ayant le même nombre
de charge Z. Alors qu'il n'y a qu'une centaine d'éléments chimiques, il y a plus de 1 500
noyaux répertoriés dont 325 naturels. En effet, pour un Z donné, il existe plusieurs noyaux
qui différent par leur nombre de neutrons. Ces noyaux sont appelés isotopes.
L'hydrogène possède des isotopes stables : 1H (99,985 %) et 2H
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appelé deutérieum D (0,015 %). L'oxygène possède des isotopes stables : O (99,762
%), 17O (0,038) et 18O (0,2 %). La combinaison de ces isotopes permet d'obtenir cinq
isotopes principaux pour la molécule d'eau : H 216O (le plus abondant), H217O,
H218O, HDO (appelée "eau semi lourde") et D2O (appelé "eau lourde"). L'eau semi-lourde
est naturellement plus abondante que l'eau lourde.
HDO et D2O ont des densités plus élevées que l'eau H216O, d'où leurs noms. L’eau lourde
est utilisée dans les réacteurs nucléaires comme modérateur de neutrons ; les neutrons
ralentis ont alors une probabilité plus élevée d'aller provoquer de nouvelles fissions de
noyaux d'uranium, permettant ainsi la réaction en chaîne. L'eau lourde est également utilisée
comme détecteur de neutrinos (effet Tcherenkov).