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Propriétés physico-chimique de

l'eau :
Source : http://acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/limites/eau/comprendre/proprietes-physico-
chimique-de-leau

Quelques propriétés physico-chimiques de la molécule d'eau.

 Structure et propriétés
 

L'atome d'oxygène possède 6 électrons périphériques. Sa valence (nb. de liaisons)


est égale à 2 (il est bivalent). L'hydrogène possède un électron périphérique et établit
une liaison de covalence (monovalent).
Structure de la molécule d'eau.

Du fait de la présence de deux doublets non liants sur l'atome d'oxygène, l'eau a une
structure tétraédrique. La géométrie de la molécule d'eau est donc coudée. Les
études spectroscopiques montrent que l'angle H-Ô-H est de 104,5° et que la
distance interatomique dO-H = 95,7 pm (picomètre) soit 9,57.10-11 m.
Ces considérations géométriques expliquent en partie la polarité de la molécule
d'eau et ses propriétés de solvant.
L’oxygène étant beaucoup plus électronégatif que l’hydrogène, le doublet d'électrons
de chaque liaison O-H se déplace donc vers l'atome d'oxygène. Cela se traduit par
un excédent de charges négatives sur l’atome d'oxygène (d’où l’apparition de 2
charges négatives partielles notées d-) et un déficit sur l’atome d’hydrogène (d’où
l’apparition de 2 charges positives partielle notées d+, la molécule étant
électriquement neutre). On dit que les deux liaisons O-H sont polarisées.
 

 La molécule d'eau est donc polaire (on dit aussi dipolaire ou bipolaire). Elle
constitue un dipôle électrique permanent (un dipôle électrique étant l’ensemble de
deux charges égales et de signes contraires à une distance fixe l’une de l’autre).
Cela explique qu'elle soit un bon solvant pour les électrolytes solides, liquides ou
gazeux (ex : pour les molécules polaires comme HCl ou pour les solides ioniques
cristallins comme le sel). En effet, l'eau peut dissoudre tous les solides ioniques
cristallins, conduisant à des solutions comportant des ions solvatés.
La solvatation est le phénomène physico-chimique observé lors de la dissolution d'un composé
chimique dans un solvant. C'est pourquoi l'eau intervient dans de nombreux
phénomènes géologiques. 

L'eau est un composé thermiquement stable. A partir de 3000°C, elle peut se


dissocier selon l'équation : H2O(g) -> H2(g) + 1/2 O2(g).  C'est une transformation
endothermique.
Cette dissociation peut également se produire sous l'effet d'un rayonnement
électromagnétique. Pour qu'une liaison O-H soit rompue, il faut fournir une énergie
au moins égale à l'énergie de liaison D O-H soit 461,6 kJ.mol-1.

Exemple : l'énergie nécessaire à un photon pour casser la liaison O-H :

 NA nombre d’Avogadro


On peut maintenant en déduire la longueur d'onde de ce photon en appliquant la
relation de Planck :

Cela correspond à un rayonnement de longueur d'onde inférieur à 259 nm


(rayonnement U.V). La vapeur d'eau peut donc être dissociée par le
rayonnement U.V solaire dans les couches supérieures de l'atmosphère terrestre.
On verra que cette propriété peut expliquer l'absence d'eau sur certaine planètes du
système solaire. Sur Terre, la durée de vie de la molécule d’eau est de 36 heures
(cette durée de vie étant définie comme le temps nécessaire pour que le nombre de
molécules soit diminué d’un facteur 2 par photodissociation due au rayonnement UV
solaire).
 

Les températures de changement d'état de l'eau sont élevées.


A la pression atmosphérique : Tfusion = 0°C et Teb= 100°C.
Cela témoigne d'un milieu où les molécules sont très associées. En effet, il existe dans l'eau liquide et dans la glace
des liaisons intermoléculaires de type électrostatique : les liaisons hydrogène (liaison H). Il s'agit de liaisons
impliquant l'atome d'hydrogène d'une molécule et le doublet non liant de l'atome d'oxygène d'une autre molécule.
Ces liaisons sont assez difficiles à briser. Elles confèrent donc une grande stabilité physique à ces deux phases de l'eau.
A quantités de matière égales, la glace occupe un plus grand volume que l'eau liquide. Cela est dû aux liaisons H.  En
établissant ses liaisons, les molécules d'eau adoptent une disposition spatiale qui conduit à une structure peu
compacte pour la glace et a un comportement très particulier : la glace étant moins dense que l'eau liquide, la glace
flotte sur l'eau. Peu de substances possèdent cette caractéristique : l'eau, le bismuth et l'antimoine.

La transformation inverse correspond à la synthèse de l'eau :


H2(g) + 1/2 O2(g) -> H2O(g)
Il s'agit d'un mécanisme complexe qui se déroule en plusieurs phases, (initiation,
propagation et rupture) avec formation de radicaux. Cet ensemble de réactions
chimiques conduisant à la molécule d’eau à partir des atomes O et H est très
exothermique. C'est ce qui rend possible la formation de l'eau dans le milieu
interstellaire, à basse température, sans nécessiter la présence d’une source
d’énergie externe.
 
 

Le diagramme de phase de l'eau P = f(T)


 

Il illustre les domaines de température et de pression où l'eau se trouve à l'état


gazeux, liquide et solide. Le diagramme des phases de l'eau montre que le point
triple correspond à une température de 0,01°C et une pression de 6,15 hectopascals
soit 6,15.10-3 bar (1 bar = 105 pascals). En dessous du point triple, l'eau ne peut
pas exister sous forme liquide. La courbe de changement de phase liquide-vapeur
(appelée courbe de vaporisation) est limitée supérieurement en un point appelé
point critique. Au delà de ce point, l'eau devient un fluide supercritique qui
possède la propriété de dissoudre des substances insolubles dans l'eau en dessous
du point critique.
La pente de la courbe de fusion (changement de phase liquide-solide) est négative
dans un large domaine de pression pour une température proche de celle du point
triple. Cela explique qu'une augmentation de la pression favorise la fusion de la
glace.

 
 
 
 

La lecture de ce diagramme permet de comprendre les raisons pour lesquelles on


retrouve essentiellement de l'eau sous forme de glace et de vapeur dans le cosmos.
A basse pression, et à basse température, l’eau interstellaire est présente sous
forme de vapeur ou de glace amorphe. En effet, selon la température et la pression,
la glace d’eau peut présenter différents types de structure cristalline. Sur Terre, elle
se présente sous la forme d'un réseau hexagonal. Entre -70 °C et -140 °C, elle est
sous forme de réseau cubique. Aux températures inférieures à -140 °C, elle est
amorphe (forme la plus répandue dans le milieu interstellaire).

A la lecture du diagramme, on peut espérer trouver de l'eau liquide si les


conditions suivantes sont réunies :
- température comprise entre 0 et 130 °C pour des pressions comprises
entre 6,15.10-3 et 2 bars : c’est le domaine des planètes telluriques et des
éventuelles exo-terres.
- à haute température et haute pression : c’est le domaine de l'intérieur
des satellites des planètes géantes.
 

 
Les état ortho et para de l'eau (source : Thérèze Encrenaz"A la recherche de
l'eau dans l'Univers", Belin suo 2004
 

Ces termes font référence à deux états particuliers du dihydrogène H 2. Ces états
sont définis par la valeur du spin +1/2 ou-1/2 des protons des atomes d'hydrogène
de cette molécule, le spin déterminant le "sens de rotation" du proton sur lui même.
Si les deux spins nucléaires sont opposés, la molécule H 2 est dite para ; si non, elle
est dite ortho. Ces définitions s'appliquent également à la molécule d'eau.
Cette distinction présente un grand intérêt. En effet, on peut montrer qu’il y a trois
fois plus de manière de parvenir à un état ortho qu'à un état para. Cela implique que
les intensités des raies spectrales qui correspondent aux transitions de rotation et de
vibration-rotation des deux variétés d'H 2O, intervenant à des longueurs d'onde
légèrement différentes, sont dans des proportions de 3 pour 1.
D'où a possibilité de mesurer par spectroscopie le rapport des quantités des deux
variétés d'H2O. Or ce rapport d'abondance dépend de la température à laquelle la
molécule d'eau s'est formée (ce rapport ne pouvant être modifié par la suite). La
mesure du rapport ortho/par de l'eau donne donc une indication directe sur la
température de formation de la molécule.
 

L'eau lourde
Le noyau d'un atome est constitué de nucléons (les protons chargés positivement et
les neutrons qui sont électriquement neutres). Sa représentation symbolique

est   où :

Z est le nombre de charges ou « numéro atomique ». C'est le nombre de


protons présents dans le noyau.
A est le nombre de nucléons appelé aussi « nombre de masse ».
N = A - Z est donc le nombre de neutrons du noyau.

Un élément chimique est l'ensemble des entités (atomes ou ions) ayant le même nombre
de charge Z. Alors qu'il n'y a qu'une centaine d'éléments chimiques, il y a plus de 1 500
noyaux répertoriés dont 325 naturels. En effet, pour un Z donné, il existe plusieurs noyaux
qui différent par leur nombre de neutrons. Ces noyaux sont appelés isotopes.
L'hydrogène possède des isotopes stables : 1H (99,985 %) et  2H
16
appelé deutérieum D (0,015 %). L'oxygène possède des isotopes stables :  O (99,762
%), 17O (0,038) et 18O (0,2 %). La combinaison de ces isotopes permet d'obtenir cinq
isotopes principaux pour la molécule d'eau : H 216O (le plus abondant), H217O,
H218O, HDO (appelée "eau semi lourde") et D2O (appelé "eau lourde"). L'eau semi-lourde
est naturellement plus abondante que l'eau lourde. 
 HDO et D2O ont des densités plus élevées que l'eau H216O, d'où leurs noms. L’eau lourde
est utilisée dans les réacteurs nucléaires comme modérateur de neutrons ; les neutrons
ralentis ont alors une probabilité plus élevée d'aller provoquer de nouvelles fissions de
noyaux d'uranium, permettant ainsi la réaction en chaîne. L'eau lourde est également utilisée
comme détecteur de neutrinos (effet Tcherenkov).
 

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