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1.

SYSTEME D’EXPLOITATION D’HYDROCARBURES

1.1. SYNTHESE SUR LA FORMATION DES HYDROCARBURES ET SUR LEURS MOUVEMENT


DE MIGRATION.

1.1.1. Synthèse sur la formation des hydrocarbures

Dans les profondeurs de la Terre, pétrole et gaz naturel naissent


d'une transformation de la matière organique de plantes ou d'animaux morts. Leur genèse
s'étale sur des millions d'années et nécessite des conditions particulières de pression et de
température. Quand un organisme vivant meurt, la matière qui le compose est
généralement recyclée de deux manières différentes :

 des charognards ou des bactéries s'en nourrissent…


 exposée à l'air ambiant ou à des eaux chargées en oxygène, la matière résiduelle
s'oxyde : les atomes d'hydrogène, de carbone, d'azote, de soufre et de phosphore
qu'elle contient se combinent avec les atomes d'oxygène et se changent en eau
(H2O), en gaz carbonique (CO2), en nitrates, en sulfates et en phosphates qui peuvent
alimenter la croissance de nouvelles plantes.

Une infime partie de cette masse organique, de l'ordre de 0,1 %,


échappe à ce destin. Transportée par les cours d'eau, cette matière se dépose parfois au
fond des mers ou au fond de grands lacs continentaux. Dans ces milieux peu oxygénés, peu
agités par les courants, elle est en partie préservée. Elle se mêle à des matières minérales
(particules d'argile ou sables très fins), mais aussi au plancton marin mort (animaux et
végétaux microscopiques). Sous l'action de bactéries anaérobies, ce mélange se transforme
en boues sombres et malodorantes.

Au fil du temps, ces boues s'accumulent et durcissent. Si elles


contiennent au moins 1 à 2 % de matière organique, elles pourront jouer le rôle de roche
mère qui, à terme, conduira à des gisements de pétrole et gisements de gaz. Ce pourcentage
semble faible. Toutefois, pour qu'il forme des hydrocarbures, le site concerné doit présenter
des caractéristiques exceptionnelles :

 un climat chaud favorisant le développement d'importantes quantités de plancton ;


 la proximité de l'embouchure d'un grand fleuve charriant beaucoup de débris
végétaux ;
 pas de montagne à proximité pour limiter les volumes de sédiments minéraux.

Très lentement, la roche mère s'enfonce dans la croûte terrestre sous


le poids des sédiments : elle parcourt quelques mètres ou quelques centaines de mètres par
million d'années. Cet affaissement progressif porte le nom de subsidence et débouche sur la
formation d'un bassin sédimentaire.

1
En s'enfouissant dans le sol, la roche mère est soumise à des
températures de plus en plus fortes et la matière organique qui la compose se retrouve
écrasée par le poids des sédiments, la pression augmentant en moyenne de 25 bars par 100
mètres. À un kilomètre sous terre, il fait 50 °C pour une pression de 250 bars.

Dans ces conditions physiques, les atomes d'azote, de soufre et de


phosphore finissent par disparaître et la matière organique se transforme en kérogène, un
matériau intermédiaire composé d'eau, de CO2, de carbone et d'hydrogène, qui se changera
ensuite en pétrole ou en gaz.

À 2 000 mètres de profondeur, lorsque la température du sous-sol


atteint 100 °C, le kérogène commence à générer des hydrocarbures :

 entre 2 000 et 3 800 mètres, il se change en pétrole. Cet intervalle de profondeur est
appelé « fenêtre à huile » (huile étant ici l'autre nom du pétrole) ;
 quand l'enfouissement de la roche mère se poursuit entre 3 800 et 5 000 mètres, la
production d'hydrocarbures liquides atteint un pic. Les liquides produits deviennent
de plus en plus légers et passent à l'état gazeux : ils donnent du gaz méthane, le plus
léger des hydrocarbures. Cet intervalle de profondeur se nomme « fenêtre à gaz ».

Au-delà de 8 à 10 kilomètres, on ne peut plus trouver


d'hydrocarbures : ils sont détruits à cause de l'élévation de la température.

La proportion de liquides et de gaz dépend de la nature de la roche


mère. Si les débris organiques qui la composent sont principalement d'origine animale, elle
donnera plus de pétrole que de gaz. Si elle est constituée essentiellement de débris
végétaux, la roche mère produira surtout du gaz.

Ainsi, avec une sédimentation moyenne de 50 mètres par million


d'années, il faut 60 millions d'années pour que des animaux morts se transforment en
hydrocarbures liquides. Dès lors, on comprend mieux pourquoi le pétrole est classé parmi les
énergies non renouvelables.

 Entre 60° et 120°C (entre 2 000 à 3 000 mètres de profondeur), le kérogène produit
principalement du pétrole et une faible quantité de gaz ;
 A partir de 120°C (soit 3 000 mètres), la production de pétrole à partir du kérogène
devient insignifiante. Les hydrocarbures liquides présents dans la roche-mère sont à
leur tour transformés en molécules de gaz sous l’effet de la température et de la
pression ;
 Au-delà de 150°C (soit un enfouissement supérieur à 4 000 mètres), il ne se forme
plus que du gaz.

Ces hydrocarbures formés dans la roche mer peu perméable et de


fine granulométrie migrent vers une roche plus perméable et de granulométrie plus

2
grossière dite roche réservoir ; c’est la migration primaire. Une fois dans la roche réservoir,
les hydrocarbures migrent de nouveaux vers les pièges ; c’est la migration secondaire.

1.1.2. Synthèse sur les mouvements de migration des hydrocarbures

La théorie de l’écoulement des hydrocarbures liquides et gazeux dans


une roche saturée d’eau à été expliquée, pour la première fois, par Hubert en 1953. Sa
théorie que nous allons reproduire ici, car généralement admise, distingue les mouvements
dans la roche mère et le mouvement dans la roche réservoir.

1.1.2.1. Mouvements des hydrocarbures dans la roche mère

L’équation du potentiel de force exprimant l’énergie des


hydrocarbures liquide par unité de masse s’écrit comme celle exprimant l’énergie de l’eau
par unité de masse en ajoutant aux énergies potentielles de position et de pression l’énergie
qui exprime les forces de tension interfaciale au contact hydrocarbure-eau-roche. Ainsi, on
écrira :
𝑝 𝑝𝑐
𝜑𝑙∗ = 𝑔𝑧 + + + 𝐶 𝑡𝑒
𝜌𝑙 𝜌𝑙

Avec

 𝜑𝑙∗ : potentiel de force par unité de masse de l’hydrocarbure


 𝑧 : élévation par rapport à un plan horizontal de référence du point où on exprime
l’énergie
 𝑝 : la pression de l’eau en ce point
 𝜌𝑙 : la masse spécifique de l’hydrocarbure
 𝑝𝑐 : la différence de pression de part et d’autre de l’interface (interface eau-
hydrocarbure, interface eau-roche ou interface hydrocarbure-roche)

La valeur de 𝑝𝑐 dépend de la mouillabilité de la roche. En général, les roches sont plus


mouillables à l’eau qu’aux hydrocarbures ; en outre, 𝑝𝑐 est toujours positive, cela veut dire
que comme 𝑝𝑐 = 𝑝𝑙 − 𝑝, la pression à l’intérieur de l’hydrocarbure est toujours supérieure à
celle à l’intérieure de l’eau.

Si l’hydrocarbure est un gaz, du fait de la variation de la masse


spécifique par compression ou expansion, l’équation de l’énergie par unité de masse de
l’hydrocarbure gazeux s’écrira :
𝑝 𝑝+𝑝𝑐
𝑑𝑝 𝑑𝑝
𝜑𝑙∗ = 𝑔𝑧 + ∫ + ∫ + 𝐶 𝑡𝑒
𝜌 𝜌
0 𝑝

3
Dans cette équation, la variation de 𝜌, la masse spécifique de l’hydrocarbure gazeux, est
fonction uniquement de la pression (détente ou compression isotherme).

Pour déterminer la force en un point de la masse unitaire de


l’hydrocarbure dans la roche mère pendant l’immigration vers la roche réservoir, il faudra,
comme cela a été fait pour le mouvement de l’eau, déterminer le gradient (∇) de 𝜑𝑙∗ . Lors de
𝑝𝑐
la migration primaire, le terme est le terme le plus important à considérer dans la région
𝜌𝑙
de la limite entre la roche argileuse et la roche sableuse. En effet, c’est ce terme seul qui
dépend de la géométrie et de la taille des pores des roches, d’où le fait que son gradient est
très fort au niveau de surface de contact des roches dont les pores ont des géométries et
des tailles très différentes (roche mère et roche réservoir) et y dicte donc, comme force
principale, le mouvement des hydrocarbures de la roche mère vers la roche réservoir. Ceci
découle de l’expression de pc donnée par Laplace :

𝐶𝜏cos⁡(𝜃)
𝑝𝑐 =
2𝑟
Avec
 C : un coefficient sans dimensions
 2r : le diamètre moyen des grains de la roche
 𝜏 : la tension superficielle de l’hydrocarbure
 𝜃 : l’angle dans la phase eau que la surface interfaciale eau-hydrocarbure fait avec la
roche.

Figure 1.1.1. : Interface des fluides non miscibles

4
Figure 1.1.2. : Tube capillaire dans un liquide mouillant

(phase 2 : eau, phase 1 : hydrocarbure, les parois du tube capillaire figurent


schématiquement la roche en contact avec les deux phases.)

La force due au phénomène de capillarité peut être déterminée par


la dérivation de l’équation de Laplace ci-dessus :

1 𝐶𝜎 cos(𝜃) ∇(𝑟)
− ∇(𝑝𝑐 ) =
𝜌𝑙 2𝜌𝑙 𝑟2

Hubert qui avait, le premier établi la théorie que nous reproduisons ici concernant le
mouvement des hydrocarbures de la roche mère à la roche réservoir avait considéré que
∇(𝑟) = 𝛽𝑟 (avec 𝛽 un coefficient de proportionnalité sans dimensions, constant). On peut
regrouper tous les termes constants de l’équation ci-dessus en un seul contant C’ et la
réécrire :

1 𝐶′
− ∇(𝑝𝑐 ) =
𝜌𝑙 𝑟

Les deux équations ci-dessus indiquent que la force agissant sur les hydrocarbures liquides a
comme direction du plus grand gradient (variation) des tailles de grains des roches (c’est ce
que signifie le terme ∇(𝑟)) ; elles indiquent aussi que pour un ∇(𝑟) donné, cette force est
inversement proportionnel à la taille de grain (r) de la roche. La valeur maximum de ∇(𝑟) se
trouve généralement dans la direction perpendiculaire à la stratification des roches et les
hydrocarbures liquides se déplacent très souvent dans cette direction sous l’influence de la
capillarité. Lorsqu’une particule de l’hydrocarbure arrive à l’interface de deux couches de
roches de granulométrie différente (figure 1.1.3), une partie de sa masse sera poussée par
1
une force capillaire proportionnelle à 𝑟1
de la roche dont les grains ont le diamètre 2r1 et

5
1
l’autre partie de sa masse sera poussée par une force capillaire proportionnelle à de la
𝑟2
roche dont

Figure 1.1.3. : Molécule d’hydrocarbure (M.H.) subissant la migration


primaire

1 1
les grains ont le diamètre 2r2. La résultante sera une force proportionnelle à − 𝑟 avec r1 >
𝑟1 2
r2. L’intensité de forces est indiquée par la longueur des flèches de la figure 1.1.3, ci-dessus.
Il en découle que dans un environnement aqueux et saturé en eau, sous l’effet de la
capillarité, une particule d’hydrocarbure liquide ou gazeux va se déplacer toujours dans le
sens de la roche à grain plus fins vers la roche à grains plus grossiers et jamais dans le sens
inverse. Il doit être souligné que l’action capillaire qui dicte des mouvements
d’hydrocarbures n’aurait pas agit si le milieu n’avait pas d’eau. A l’absence de l’eau on aurait
un écoulement monophasique de l’hydrocarbure présent (liquide ou gaz) qui se serait de
placé dans un sens ou dans l’autre obéissant à la loi de différence de potentiel uniquement.

Ceci est le cas de l’eau qui se déplace aisément dans un sens ou dans l’autre n’obéissant qu’à
la loi de la différence de potentiel hydraulique. Ainsi, la surface de contact sable-argile est
une barrière pour les hydrocarbures qui sont dans le sable les empêchant de passer dans
l’argile mais n’est pas une barrière pour l’eau qui serait dans le sable.

Dans la roche mer, les hydrocarbures sont aussi sous l’effet des forces de gradient des
𝑝
l’énergie potentiel de position (z) et de pression (𝛾 ) qui figurent comme premier et
𝑙
deuxième terme dans les équations de l’énergie par unité de poids des hydrocarbures en un
point de la roche mère que nous avons présentées ci-dessus. Il faudra donc ajouter ces deux
forces, quoique mineures par rapport à la force capillaire qui, dans le milieu saturé en eau,
est de l’ordre de dizaines de pression atmosphérique.

1.1.2.2. Mouvement des hydrocarbures liquides et gazeux dans la roche réservoir

6
Le rôle de la force capillaire qui est de l’ordre de plusieurs dizaines
d’atmosphères dans la roche mère devient seulement de l’ordre d’un dixième d’atmosphère
dans la roche réservoir. C’est pour cela qu’elle est négligeable dans l’étude des mouvements
des hydrocarbures dans la roche réservoir.

La force Fl qui commande le mouvement, d’une masse unitaire des


hydrocarbures liquides dans la roche réservoir est :

1
𝐹𝑙 = −𝑔𝑟𝑎𝑑(Φ𝑙∗ ) = 𝑔 + 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑝)
𝜌𝑙

Et celle commandant le mouvement d’une masse unitaire de l’eau environnant est

∗)
1
𝐹𝑤 = −𝑔𝑟𝑎𝑑(Φ𝑤 =𝑔+ 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑝)
𝜌𝑤

Comme la pression est la même dans les deux équations, nous pouvons l’éliminer et écrire

(𝐹𝑤 − 𝑔)𝜌𝑤 = 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑝)

En mettant cette valeur de grad(p) dans la première équation, nous écrivons


𝜌𝑤
𝐹𝑙 = 𝑔 + (𝐹 − 𝑔)
𝜌𝑙 𝑤

Le même raisonnement nous amène à écrire la force, Fg, par unité de masse
d’hydrocarbures à l’état gazeux :
𝜌𝑤
𝐹𝑔 = 𝑔 + (𝐹 − 𝑔)
𝜌𝑔 𝑤

Figure 2.5. : Diagramme de force d’écoulement des fluides non


miscibles

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Le diagramme ci-dessus, tracé par Hubert, représente les équations des forces F w, Fl et Fg tel
qu’indiquée par leurs équations. Le diagramme permet de mettre en évidence que pour un
écoulement donné de l’eau environnante, la masse spécifique de l’hydrocarbure dicte la
direction des forces Fl et Fg et est responsable de la séparation entre les hydrocarbures
liquides et gazeux dans les conditions géologiques données.

Figure 2.6. : Dispositions possibles des fluides non miscibles dans un


piège à pétrole

En observant ces diagrammes, on voit que pour des conditions


géologiques et d’écoulement d’eau données, la variation de la masse spécifique de
l’hydrocarbure commande la direction de Fl et de Fg ainsi que la séparation de deux états
physiques des hydrocarbures (état liquide et état gazeux). C’est ce que l’on voit sur ces trois
figures où, du fait de la forme anticlinal de la roche réservoir, le gaz de faible masse
spécifique migre vers le haut tendis que l’huile qui a une masse spécifique plus grande migre
vers le bas. Et comme la couche d’argile qui surmonte la couche réservoir de sable et
imperméable aux hydrocarbures à cause des effets de la tension superficielle tel que nous
venons de le voir au point 1.3.6.1., ceux-ci sont piégés entre la couche d’eau plus dense en
bas et la couche d’argile en haut. Le changement de la valeur de Fw peut amener les deux
états physiques d’hydrocarbures de migrer dans le même sens.

8
Tout comme l’eau, les hydrocarbures se déplacent de l’endroit à
haute énergie vers les endroits à faible énergie et restent en repos lorsqu’ils sont entourés
des fluides (l’eau par exemple) dont l’énergie est plus forte que la leur ou lorsqu’ils sont
piégés entre une formation géologique imperméable et un fluide à plus haute énergie. Les
figures a, b et c, ci-dessus montrent ces piégeages. A la figure a, l’huile et le gaz forme une
surface de séparation horizontale alors que la surface de séparation entre l’eau est l’huile
est inclinée du fait que l’eau se déplace sous l’huile et subit une perte de charge. Dans la
sous-section suivante nous allons examiner l’angle d’inclinaison de l’interface eau-huile.

1.1.2.3. Pente de l’interface hydrocarbure-eau



Le potentiel hydraulique (Φ𝑤 ) par unité de masse d’eau et par unité

de masse d’hydrocarbure liquide (Φ𝑙 ) est respectivement :


𝑝
Φ𝑤 = 𝑔𝑧 +
𝛾𝑤

et
𝑝
Φ𝑙∗ = 𝑔𝑧 +
𝛾𝑙

Les deux équations peuvent aussi s’écrire :



𝛾𝑤 Φ𝑤 = 𝑔𝑧𝛾𝑤 + 𝑝

et

𝛾𝑙 Φ𝑙∗ = 𝑔𝑧𝛾𝑙 + 𝑝

Si nous soustrayons la seconde de la première, nous aurons



𝛾𝑤 Φ𝑤 − 𝛾𝑙 Φ𝑙∗ = 𝑔𝑧𝛾𝑤 − 𝑔𝑧𝛾𝑙

D’où la détermination de z quelque soit les points de même z pris dans la masse de deux
liquides (eau et huile) :

1 𝜌𝑤 Φ𝑤∗
𝜌𝑙 Φ𝑙∗
𝑧= [ − ]
𝑔 𝛾𝑤 − 𝜌𝑙 𝛾𝑤 − 𝛾𝑙

Par le même raisonnement, il est possible d’obtenir une équation similaire pour la surface de
contact entre l’eau et l’hydrocarbure gazeux. Cette équation est valable évidemment aussi le
point ou on veut connaître z est sur l’interface de deux liquides. Elle permettrait de
déterminer z en trois points différents de l’interface et ainsi connaitre la pente de

l’interface. Pour cela, il faudrait connaître en ces trois points les valeurs des potentiels Φ𝑤 et

Φ𝑙 . Il se fait, malheureusement que ces potentiels sont généralement inconnus le long de
cette interface.

9
On contourne la difficulté en ayant recours à la loi de Darcy qui permet de remplacer le
gradient du potentiel par une expression qui contient la vitesse d’écoulement. En effet, le
gradient du potentiel le long de l’interface s’écrit pour l’eau :

𝜕Φ𝑤 𝑔
=− 𝑉
𝜕𝑠 𝐾𝑤 𝑤,𝑠

et pour l’huile :

𝜕Φ𝑙∗ 𝑔
= − 𝑉𝑙,𝑠
𝜕𝑠 𝐾𝑙

Or la dérivée de z le long de l’interface s, est égale à sin(𝛼), 𝛼 étant l’angle que forme la
trace de l’interface avec l’horizontal sur un plan vertical, donc la pente de l’interface.

𝜕𝑧 1 𝜌𝑤 𝜕Φ𝑤 ∗
𝜌𝑙 𝜕Φ𝑙∗
sin(𝛼) = = [ − ]
𝜕𝑠 𝑔 𝜌𝑤 − 𝜌𝑙 𝜕𝑠 𝜌𝑤 − 𝜌𝑙 𝜕𝑠

En remplaçant les dérivées des potentiels par les expressions qui contiennent la vitesse
d’écoulement des deux liquides, nous pouvons écrire :

𝜕𝑧 𝜌𝑤 1 𝜌𝑙 1
sin(𝛼) = = −[ 𝑉𝑤,𝑠 − 𝑉 ]
𝜕𝑠 𝜌𝑤 − 𝜌𝑙 𝐾𝑤 𝜌𝑤 − 𝜌𝑙 𝐾𝑙 𝑙,𝑠

A partir de cette équation il est possible de saisir l’évolution de z de l’interface le long de s et


en particulier quand un des liquides stagne, comme souvent est le cas quand l’huile est
piégée, seule l’eau coule. Dans ce cas, l’équation ci-dessus s’écrira, quand Vl,s est nulle :

𝜕𝑧 𝜌𝑤 1
sin(𝛼) = = −[ 𝑉 ]
𝜕𝑠 𝜌𝑤 − 𝜌𝑙 𝐾𝑤 𝑤,𝑠

Comme la masse spécifique de l’eau est supérieure à celui de l’huile, sin(𝛼) sera négatif ; ce
𝜋
qui veut dire qu’on aura − 2 < 𝛼 < 0 ; et la pente de l’interface sera d’autant plus fort que
𝑉𝑤,𝑠 et que Kw sont faibles. L’équation montre également que la pente de l’interface est
d’autant plus faible que la différence 𝜌𝑤 − 𝜌𝑙 est grande ; ce qui est le cas quand l’huile est
remplacé par le gaz.

Toujours dans le cas où un des fluides est stagnant, il peut être commode de calculer la
dérivée de z non pas le long de s mais le long de l’axe des x. Dans ce cas, sin(𝛼) est remplacé
par tan(𝛼) :

𝜕𝑧 1 𝜌𝑤 1 𝜌𝑤 𝑑ℎ𝑤
tan(𝛼) = =− [ 𝑉𝑤,𝑠 ] =
𝜕𝑥 𝐾 𝜌𝑤 − 𝜌𝑙 𝐾𝑤 𝜌𝑤 − 𝜌𝑙 𝑑𝑥

10
Cette équation permet de calculer la pente de l’interface connaissant 𝑑ℎ𝑤 , qui est la
différence des hauteurs d’eau dans deux piézomètres dont la distance sur l’axe des x où ils
𝑑ℎ𝑤 𝑑ℎ𝑤
sont plantés est connue car = .
𝑑𝑥 𝑥

Figure 2.7. : La pente de l’interface des fluides non miscibles en


écoulement dans la roche réservoir

En général, la migration secondaire du pétrole n’est pas arrêtée par


un obstacle. Le pétrole finit par atteindre les premiers mètres du sol, où il est dégradé en
bitumes sous l'action de bactéries. Les combustibles fossiles produits sont alors des pétroles
dits « lourds » ou « extra-lourds » et des sables bitumineux. Ils peuvent être utilisés comme
des indices de surface pour détecter un bassin sédimentaire susceptible de contenir du
pétrole, lors de prospections réalisées par l’industrie pétrolière.

Parfois, la migration du pétrole brut vers la surface est empêchée par


une formation géologique imperméable, comme une couche de sel par exemple, appelée
« roche-couverture » (également qualifiée de « roche imperméable »). Une accumulation de
pétrole associé à de l’eau et du gaz se forme dans la couche perméable sous-jacente créant
ainsi une roche-réservoir en dessous de la roche-couverture. Dans ce réservoir poreux, le gaz
s’accumule au-dessus du pétrole brut, lequel se retrouve au-dessus de l’eau en raison des
densités respectives de ces produits (le gaz naturel est plus léger que le pétrole, lui-même
plus léger que l’eau).

Seule une partie de pétrole brut est concentrée dans les roches-
réservoirs. En effet, 10 à 40 % des hydrocarbures restent piégés dans la roche-mère, de
manière disséminée. Le pétrole de roche-mère est alors plus connu sous le nom d’« huile de
schiste » ou de « pétrole de schiste ». Moins facile à extraire que le pétrole sous forme de
gisements, il requiert des techniques d’exploitation particulières comme la fracturation
hydraulique (des techniques alternatives sont également à l'étude).

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L’ensemble roche-réservoir/roche-couverture forme une structure
dite de « piège à pétrole ». Plusieurs types de pièges sont décrits, principalement en
fonction de la déformation des roches au cours de phénomènes géologiques.

a) Pièges structuraux

 Le plus courant est le piège anticlinal, structure où les roches ont été plissées en
forme de voûte par les mouvements terrestres. Pour le géologue, la présence d’un
anticlinal est un indice en faveur de la présence de gisements. En effet, environ 80%
des gisements de pétrole sont de ce type.
 Lors de la création d’une faille, un bloc terrestre peut également glisser vers le haut
ou vers le bas au niveau de la cassure. Une couche imperméable peut alors venir
obstruer une couche perméable et arrêter le pétrole dans sa migration.

b) Pièges stratigraphiques

 Les dômes de sel (appelés diapirs) sont des masses de sel formées en profondeur qui
remontent sous l’effet de la température et de la pression. En s’élevant, elles
traversent des couches perméables et subdivisent les réserves de pétrole. En
surplombant les roches-réservoirs, les dômes de sel imperméables constituent des
roches-couvertures.

Figure 3.2. : Quelques types de pièges à pétroles (image Google)

Les mouvements tectoniques sont susceptibles de modifier les


gisements formés. Le pétrole peut être enfoui plus profondément : il subit alors à nouveau
un craquage thermique et donne alors un gisement de gaz naturel. Les gisements de pétrole

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peuvent également fuir. Dans cette situation, le pétrole migre vers la surface ou vers un
autre piège.

Pour mieux diriger la production des hydrocarbures ou pour


participer en tant qu’ingénieur à cette production, un minimum de connaissance des
principaux éléments de mécanismes de mouvement d’hydrocarbure vers un puits selon la
nature et la géométrie du gisement est indispensable. Ce chapitre en décrit brièvement les
mécanismes de récupération primaire ; c’est-àdire, la récupération d’hydrocarbures qui se
déplacent vers le dispositif de captage (puits) grâces aux différentes énergies préexistantes
dans la roche (poussée d’eau, pression des gaz etc.)

1.2. ELEMENTS ESSENTIELS CONSTITUTIFS D’UNE EXPLOITATION PETROLIERE PAR PUITS

Les principaux éléments constitutifs d’une exploitation pétrolière par


puits sont le réservoir, le puits, le séparateur, la pompe, le compresseur, les pipelines et les
équipements de sécurités.

Quoique la majorité de ces éléments est examinée dans le cours de


Technologie de Production de Pétrole et de Gaz Naturels, ce cours en donne quelques
aspects constitutifs majeurs.

Figure 3.1. : Eléments constitutifs d’un captage d’hydrocarbures par


puits (image Google)

13
1.2.1. Réservoir

Le réservoir est le piège qui contient naturellement les hydrocarbures


qui s’y trouvent sous pression du fait du toit imperméable qui surplombe le réservoir ou du
fait de l’eau en contact des hydrocarbures. Le réservoir est donc formé d’une roche dont la
perméabilité permet aux hydrocarbures qu’il contient de se déplacer par gravité ou par
différence de pression.

La pression d’un réservoir qui n’est pas encore en connexion naturel


ou artificielle avec l’atmosphère est unique et la même dans tout le réservoir.

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Figure 3.3. : Quelques types des puits à pétroles (image Google)

Un champ (un gisement) pétrolier est formé d’un ou plusieurs


réservoirs contenant des hydrocarbures liquides et ou gazeux appartenant à une même
structure géologique. Un pool pétrolier est formé de plusieurs réservoirs pétroliers
appartenant à des structures géologiques différentes sur un même espace géographique.

La roche-réservoir est poreuse et perméable, sa structure est limitée


par des barrières imperméables qui piègent les hydrocarbures (HC).

La disposition verticale des fluides contenus dans la structure est


régie par la pesanteur (les plus lourds en bas et les plus légers en haut).

Selon les conditions de pression et de température régnant dans le


réservoir, les hydrocarbures, nous venons de le voir, peuvent y exister sous forme de liquide,
sous forme de condensat gazeux ou sous forme de gaz. Comme le gaz se dissout dans les
hydrocarbures liquides, à une température donnée, d’autant plus que la pression s’élève, la
pression à laquelle le gaz dissout commence à se dégager sous forme de bulle est appelé
point à bulles (bubble point) ; c’est le point de saturation. Au dessus de cette pression, le
pétrole liquide est non saturé en gaz car il peut encore en dissoudre.

Comme il sera souvent question de parler du gaz dans ce chapitre, il


est bon que je définisse un terme qui reviendra souvent dans ce sous-chapitre, le GOR (gas-
oil ratio). Lorsque l'huile du réservoir est amenée aux conditions de pression et de
température standard à la surface du sol, il est habituel que certains gaz naturels qui y
étaient dissouts dans les conditions de pression et de température du réservoir se dégagent
de l’huile. Le GOR est le rapport entre le volume de gaz qui sort de la solution au volume
d'huile dans des conditions normales.

Un fait à vérifier est de savoir si le volume d'huile est mesurée avant


ou après que le gaz se soit dégagé de la solution, puisque le volume de pétrole va diminuer
15
lorsque le gaz s’y dégage. En effet, le dégagement du gaz et le rétrécissement du volume
d'huile se produiront à plusieurs étapes au cours de la trajectoire du flux d'hydrocarbures du
réservoir à travers l'installation de puits de forage et de traitement à jusqu’au point
d’exportation. GOR déclarées peuvent être calculées à partir des volumes d'exportation qui
peuvent ne pas être dans des conditions normales.

On parlera aussi au sous-chapitre 3.2. du solution gas-oil ration (Rs)


qui sera le rapport de gaz qui pourrait être dissout dans une unité de volume d’huile lorsque
les deux sont portés aux conditions normales de pression et de température.

Dans cette sous-section (réservoir), nous parlerons de GOR et non de


solution GOR.
Selon la quantité de gaz produit par un puits, on peut faire le
classement suivant des réservoirs :

 le réservoir est considéré comme réservoir d’hydrocarbures gazeux lorsque les


hydrocarbures liquides du puits présente un GOR de plus de 100000 scf/stb 1 ;
 le réservoir à condensats gazeux, lors que le puits foré dans ce réservoir produit une
huile dont le GOR varie de 100000 csf/stb à 5000 scf/stb ;
 le réservoir à hydrocarbures liquides, lorsque l’huile produit par le puits présente un
GOR inférieur à 5000 scf/stb.

Les réservoirs d’hydrocarbures peuvent également se classer selon la


nature de corps formant leurs limites extérieures et selon les mécanismes d’entrainement
d’hydrocarbures. En effet, les fluides contenus dans un gisement non exploité, qui sont à une
pression assez importante, sont susceptibles de se détendre. La matrice solide de la roche
poreuse est également susceptible de changer son volume, si la pression des fluides
contenus dans les pores diminue. Cette capacité d’expansion des fluides et de la roche est
l’agent moteur principal du drainage naturel. Ces mécanismes permettent la production
dite primaire et permettent le calcul de l’indice de drainage, défini comme l’expansion d’un
mécanisme sur la production d’huile et de son gaz associé. Les hydrocarbures vont couler de
la roche réservoir vers le puits de production et de ce puits, à la surface si la pression du
réservoir est suffisante pour entraîner les fluides jusqu’à la surface ; autrement, ils devront
être pompés.
Au fur et à mesure que l’huile est produite, la pression chute dans le
réservoir. Le taux de chute de la pression dépend du mécanisme d'entraînement du
réservoir. Le mécanisme d'entraînement du réservoir dépend à son tour de la vitesse à

1
scf : standards cubic feet et stb =bbl : baril
1 m3 d’huile vaut 6,28981100 barils
1 m3 de gaz dans les conditions standards vaut : 35,314666721 scf.

16
laquelle le fluide se dilate pour remplir l'espace laissé vacant par le fluide produit. On
distingue trois types principaux de mécanisme d’entrainement des réservoirs :

 mécanisme d’entraînement par l'eau (water-drive mecanism).


 mécanisme d’entrainement par le chapeau de gaz (gas cap drive mecanism) .
 mécanisme d’entrainement par le gaz dissout (dissolved gaz drive mecanism)

On peut ainsi distinguer trois types de réservoirs selon leurs


mécanismes d’entrainement d’hydrocarbure dans la phase de la récupération primaire.

 Water-drive reservoir (réservoir à mécanisme d’entrainement par l’eau)


 Gas-cap drive reservoir (à réservoir mécanisme d’entrainement par le chapeau de
gaz)
 Dissolved-gas drive reservoir (réservoir à mécanisme d’entrainement par le gaz
dissout dans l’huile)

Ainsi en examinant chacun de ces réservoirs, nous allons aussi


indiquer brièvement le fonctionnement de son mécanisme d’entrainement des
hydrocarbures vers le puits de production.

En effet, la récupération d'hydrocarbures à partir d'un réservoir


d'huile se fait couramment en plusieurs phases qui sont :

(i) la récupération primaire


(ii) la récupération secondaire
(iii) la récupération tertiaire (Enhanced Oil Recovery (EOR))
(iv) la récupération de forage intercalaire de puits.

La récupération primaire. C’est la récupération d'hydrocarbures à partir du réservoir à l'aide


de l’énergie naturelle du réservoir. En effet, les fluides contenus dans un gisement vierge,
qui sont à une pression assez importante (plusieurs centaines de bars), sont susceptibles de
se détendre. La matrice solide de la roche poreuse est également susceptible d’augmenter le
volume, si la pression des fluides contenus dans les pores diminue brusquement suite
l’échappement des hydrocarbures vers le puits. Cette capacité d’expansion des fluides et de
la roche est l’agent moteur principal du drainage naturel.

Cette technique simple, uniquement basée sur la différence de pression, atteint ses limites
lorsque la pression dans le réservoir devient très faible, rendant la production d'huile trop
faible ou la production de gaz trop importante pour un rendement énergétique et/ou
économique efficient. Elle permet de récupérer de quelques unités à quelques dizaines
(suivant le type de réservoir et de son mécanisme naturel d’entrainement d’hydrocarbures)
de pourcentages de la quantité d'huile présente dans le réservoir (Orginal Oil In Place (OOIP)
ou Orginal Gas In Place (OGIP)).

17
La récupération secondaire.

Après la récupération primaire la pression dans le réservoir n’est plus suffisamment élevée
pour propulser les hydrocarbures en surface, on met alors en œuvre des techniques
permettant de réaugmenter la pression de fond pour continuer l'exploitation ; ceci exige
l'installation d'équipements complémentaires :

 pompe immergée en fond de puits, c'est l'image classique des chevalets de pompage
(« têtes de cheval »), (voir cours de technologie de l’industrie pétrolière)
 injection d'eau : cette technique est de plus en plus courante ; elle nécessite une
compréhension précise de la physionomie du gisement, et de l'eau disponible en
grandes quantités ; cette technique est évidemment fréquemment employée dans
l'exploitation en mer.
 injection du gaz de formation : il est fréquent que le pétrole soit produit en
association avec du gaz, ce dernier en trop petite quantité pour être vendu ; il est
alors brûlé à la torche. Cette pratique est de plus en plus critiquée, et le gaz peut être
réinjecté dans le gisement pour maintenir la pression et continuer l'exploitation
 injection de CO2, d'azote : à partir d'une source à proximité, on injecte l'un de ces gaz
dans le gisement, de la même manière que ci-dessus ; cette méthode implique de
séparer le gaz miscible quand il parvient en surface, pour le réinjecter. L'azote est
généralement obtenu par séparation cryogénique ; ce gaz a l'avantage d'être
pratiquement inerte, donc non corrosif pour l'équipement d'exploitation. Le CO2 peut
être d'origine naturelle, ou venir d'une installation industrielle, ce qui permet de
procéder à de l'enfouissement de CO2 par la même occasion. Il est généralement
gratuit, mais corrosif.

 Ces méthodes sont employées couramment sur les gisements suffisamment


importants ; elles permettent d'atteindre un taux de récupération de l'ordre de
25 % à 35 % du pétrole en place.

Le reste d’hydrocarbures qui ne sera pas récupéré pendant ces deux premières phases, sera
récupéré lors d’une troisième phase. C’est la récupération tertiaire.

La récupération tertiaire (EOR). Il existe différentes techniques de récupération tertiaire.


Elles visent soit à récupérer de l'huile à des endroits qui ont déjà été balayés par le fluide
déplaçant au cours de la récupération secondaire, soit à récupérer de l'huile à des endroits
qui n'ont pas été balayés par le fluide déplaçant.

 Les techniques utilisées sont des procédés chimiques tendant à changer


favorablement les propriétés des fluides à récupérer (notamment la diminution de
leur viscosité, la modification de leur tension superficielle (mouillabilité), la
réduction de la taille des leurs molécules etc.), ou des procédés physiques tendant
à améliorer la diffusion des fluides recherchés à l'intérieur du gisement
amélioration de la perméabilité de la roche, par exemple). La mise en œuvre de
l'une ou l'autre méthode dépend des caractéristiques du gisement, mais également
des ressources disponibles localement.
 On peut en citer quelques procédés chimiques

18
 Injection de dioxyde de carbone : cette technique emploie du CO2 comme ci-dessus,
mais l'injection se fait dans la phase liquide de la formation ; le CO2, en se
mélangeant avec le liquide, diminue sa viscosité, et améliore son écoulement vers le
puits de production ; on peut également employer de l'azote
 injection de vapeur : le gaz produit en même temps que le pétrole est brûlé en
surface, et les produits de la combustion sont injectés dans la formation
 injection de surfactants : elle permet de mieux balayer l'ensemble du gisement, mais
est limitée par l'existence de chemins préférentiels
 injection de gaz non-miscibles

 Ces méthodes chimiques peuvent être utilisées séparément, successivement ou


simultanément.
 Signalons aussi quelques procédés physiques qui, employées ponctuellement et
éventuellement conjointement, contribuent à améliorer le taux de récupération :

 fracturation hydraulique ;
 acidification ;
 nettoyage du sable s'accumulant peu à peu à proximité du tubing ;
 perforation supplémentaire du casing (cuvelage)
 forage horizontal dans le gisement.

Récupération intercalaire. Est effectuée lorsque la récupération des trois phases


précédentes n’a pas réussi à récupérer tout le pétrole récupérable du réservoir. Elle implique
le forage des trous de production à bas prix entre forages existants pour s’assurer que
l'ensemble du réservoir a été entièrement bien exploité.

Toutes ces techniques de récupération secondaire et tertiaire seront


examinées plus en détail à partir du point 3.4. et les suivants.

A cette section qui traire du réservoir, nous n’examinerons que les


mécanismes qui sont à la base de récupération d’hydrocarbures à la phase de récupération
primaire.

1.2.1.1 Water-drive reservoir.

Les water-drive reservoirs sont des réservoirs qui sont en contact


direct avec l’eau ou en contact avec un aquifère ou des aquifères situés dans leurs voisinage
et avec lesquels ils communiquent par l’intermédiaire des cassures, par exemple.

Les water-drive reservoirs peuvent être classés suivant le type de


contact qu’ils ont avec les nappes aquifères. On a ainsi :

 le peripheral water-drive reservoir : l’aquifère encercle entièrement ou


partiellement le réservoir ;

19
 le edgewater-drive reservoir : le réservoir communique avec l’aquifère par un de ses
flancs ;
 le bottomwater-drive reservoir : le réservoir repose sur l’aquifère. C’est dans ce type
de réservoir où l’eau qui se détend atteint plus rapidement le puits de production
que dans les deux autres types.

1.2.1.1.1. Principe de mécanisme d’entrainement d’hydrocarbures par l’eau

Aux premiers instants de la mise en route de la production, l’huile


extraite du réservoir sous-pression diminue la pression dans le réservoir, ce qui provoque la
diminution de la pression sur l’eau de l’aquifère adjacente ou situé dans les environs mais
qui communique avec le réservoir par les cassures. Ceci provoque à son tour l’expansion de
l’eau qui était comprimée (l’eau, comme tous les liquides réputés incompressibles dans les
conditions standards, est quand même légèrement compressible dans les conditions de
hautes pressions qui règnent dans la fenêtre à huile (2000 à 3800 m de profondeur)). Cette
détente de l’eau provoque deux faits qui améliorent la production d’huile :

(i) L’augmentation du volume de l’eau par sa détente accroît la pression dans le


réservoir ; or comme on le verra au point 3.3., le débit du puits de pétrole croit
avec la croissance de la pression dans le réservoir quand la pression au fond du
puits reste constante ou diminue. Cette détente de l’eau peut maintenir pendant
longtemps la haute pression dans le puits.

(ii) L’eau dont le volume a augmenté va pousser (cas du edgewater-drive reservoir)


les hydrocarbures en contact avec elle et auxquels elle n’est pas miscible vers le
puits de production ; ce qui augmente le débit de production.

L’eau des aquifères en contact avec le réservoir joue comme s’il y


avait activation du puits par méthode d’injection d’eau.

La baisse de la pression du réservoir sera si faible que dans certains


cas, elle peut demeurer inchangée pendant longtemps ; ce qui crée un régime d’équilibre
que nous verrons au point 3.3. Le GOR aussi restera plus ou moins constant.

La production de pétrole restera relativement stable jusqu'à ce que


l'eau atteigne le puits ; à ce moment là la baisse de la pression dans le réservoir diminue la
production d’hydrocarbures, d’une part, et, d’autre part, la proportion d’eau dans le
mélange hétérogène qui arrive en surface s’accroît. Une fois que le mécanisme d'afflux de
l'eau a été observer, on doit immédiatement poser un diagnostique qui porte, tant sur le
type de réservoir, les conditions de pompage (coning water) et diagnostiquer étroitement
les puits de production et afin de trouver les causes de cette production excessive d’eau afin
20
d’en minimiser la production. La réduction de la production de l'eau peut se faire, par
exemple, en cimentant la partie inférieure perforée du puits (quand il s’agit de
bottomwater-drive) ou par étanchéisation des passages de l’eau d’un aquifère voisin du
réservoir vers celui-ci ou/et la fermeture systématique des tous les puits du côté d’où vient
l’eau lorsque celle-ci les aura déjà atteints (dans le cas du edgewater-drive reservoir)

La croissance de la production due à la détente de l’eau dépendra de

 L’étendue de surface de contact entre le réservoir et l’aquifère ;


 la quantité d’eau de l’aquifère qui va pousser les hydrocarbures du réservoir (cette
quantité d’eau sera évaluée comme le débit d’eau qui pousse les hydrocarbures et
qui est directement proportionnel à l’épaisseur de la couche d’eau multipliée par la
conductivité hydraulique de la couche aquifère : la transmissivité) ;
 la facilité de communication entre le réservoir et l’aquifère ou les aquifères existant
dans le voisinage du réservoir.

Figure 3.4. : Water-drive reservoir. Bottomwater- drive (image


Google)

Certains champs de pétrole les plus prolifiques dans le monde sont


des Water-drive reservoirs dont un des exemples les plus cités est le champ pétrolier de
l’Est du Texas aux Etats-Unis d’Amérique dont nous allons tiré un exemple pour comparer les
différents mécanismes d’entrainement dans la phase de la récupération primaire.

Une partie intégrante de la surveillance des waterdrives reservoirs


est un programme d'évaluation active. La première phase de l'évaluation comprend le
diagnostic, la classification et la caractérisation du réservoir. La deuxième phase identifie les
modèles mathématiques qui simulent le mieux l’écoulement de l’eau de l'aquifère, en
particulier, les puits de production. Cette phase comprend l'estimation fiable des paramètres
(l’épaisseur de l’aquifère, sa conductivité hydraulique, etc.) du modèle mathématique

21
analytique de l’écoulement de l’eau qui va pousser les hydrocarbures vers le puits de
production). La troisième et dernière phase consiste à fondre ensemble la configuration
géologique du réservoir obtenue dans la première phase et le modèle mathématique de la
deuxième phase dans un modèle unique qui pourra être utilisé pour prévoir la production
future d’huile de façon efficace et d'identifier des stratégies à apprendre pour arriver à
extraire quasi entièrement tous les hydrocarbures récupérables dans cette phase de
récupération primaire. Le succès de la troisième phase dépend fortement du succès des
deux phases précédentes.

1.2.1.1.2. Quelques faits indicateurs de l’action d’un mécanisme d’entrainement par l’eau

Il y a plusieurs signes qui aident à émettre une hypothèse de


l’existence d’un water-drive reservoir ou d’en écarter l’hypothèse. Nous allons, à titre
d’exemple, en citer quelques uns :

(i) En premier lieu, c’est la géologie du complexe réservoir-aquifère qui permettra


de dire s’il y a ou non communication entre l’huile et l’eau de l’aquifère. Pour cela
une compréhension de la géologie du réservoir est importante. La totalité de la
surface du réservoir doit être examinée soigneusement afin d'identifier de zones
de communication directe (contact aquifère-huile) et indirecte (communication
aquifère-réservoir d’huile par l’intermédiaire des cassures, par exemple) ainsi que
des zones où une communication quelconque avec de l’eau ou un aquifère voisin
est impossible. Ce travail permet de déterminer les conditions aux limites
indispensables pour toutes modélisations (analytique ou numérique) d’un
réservoir d’hydrocarbures. Pour bien mener cette investigation les cartes et les
coupes géologiques devraient être consultées ou dressées pour identifier le type
de réservoir piège ainsi que de sa surface. En effet, toutes les surfaces de
piégeage représentent des surfaces impénétrables par l’eau et sont écartées
d’office comme des zones d'entrée possibles d'eau. Les surfaces extérieures
restantes doivent être évalués et classées. Si aucune des voies de communication
avec un aquifère existant dans les environs du réservoir ou si aucun contact direct
de l’huile avec l’eau n’existe, le réservoir peut être classé comme un non water-
drive reservoir. Evidemment, si des contacts directs ou indirects de l’huile du
réservoir avec l’eau d’un aquifère existent, le réservoir est classé comme un
candidat sérieux au statut d’un water-drive reservoir.

(ii) Deuxièmement, et peut-être le signe le plus important, est une constante


croissance du cut water (rapport de volume de l’eau produite par un puits
pendant un temps donné au volume total des liquides produits par le puits durant
la même période) au cours de l’évolution chronologique des effluents fournis par

22
le puits de production. C’est pour cela qu’il est important d’enregistrer tous les
débits journaliers d’eau et d’hydrocarbures du puits de production et calculer
chaque jour le cut water. Une hausse constante du cut water d'un puits est un
bon indicateur d'un aquifère actif. Bien que ce soit parmi les meilleurs
indicateurs, le cut water n’est pas infaillible. En effet, une croissance de l'eau
dans le puits (cut water) peut être causée tout simplement par un coning de l'eau
du réservoir et pas nécessairement par le mécanisme de waterdrive (mécanisme
d’entrainement par l’eau). Les précautions particulières doivent être prises pour
éviter le phénomène de coning de l'eau. Une augmentation de la surface de
contact eau-huile (water-oil-contact (WOC)) est un bon indicateur d'un
bottomwater-drive reservoir. Une attention particulière devrait être accordée à la
localisation des puits qui présentent de forts water cut. Leur emplacement aidera
à localiser la position de contact réservoir-aquifère dans le cas d’un peripheral
water-drive reservoir ou d’un edgewater drive reservoir.

(iii) En troisième lieu, la variation de la pression du réservoir peut également être un


indicateur utile. Les water-drive reservoirs très actifs sont caractérisés par une
baisse de pression lente ou négligeable sur une logue période (dizaines d’années)
(Figure 3.10.). Ainsi, une baisse de pression plus lente que prévu peut aider à
indiquer la présence d’un water-drive reservoir. La résolution analytique ou
numérique des équations de « material balance calculations » est importante
pour aider à identifier et confirmer une baisse de pression plus lente que prévu.
La répartition spatiale de la pression dans un champ des puits de pétrole peut
également aider à diagnostiquer un aquifère actif. En effet, pour le peripheral
water-drive reservoir et pour un edgewater-drive reservoir, des pressions plus
élevées ont tendance à exister le long de la limite réservoir-aquifère alors que les
pressions plus basses ont tendance à exister à des endroits plus éloignés de cette
limite. Une carte en courbes isobares est utile pour localiser cette zone de limite.

(iv) Quatrièmement, le rapport gaz-oil production (GOR) peut être un indicateur utile.
Les water-drive reservoirs importants sont caractérisées par de petits
changements du terme GOR (Figure 3.11. a). Le petit changement de GOR est
directement lié à la légère baisse de pression.

(v) Cinquièmement, une analyse du bilan matière (gaz, huile, eau) peut aider à
diagnostiquer les afflux d'eau. Cette analyse est basée sur l’hypothèse selon
laquelle le volume des matières produites mesuré aux conditions (PVT) de surface
serait égal à celui qu’occuperait la même matière dans les conditions (PVT) du
réservoir après expansion.

23
1.2.1.2. Gas-cap drive reservoir

1.2.1.2.1. Définition et principe de mécanisme de mise en mouvement des hydrocarbures

Dans certains cas, des réservoirs de pétrole sont découverts avec une
zone de gaz séparée recouvrant la zone d'huile. Ce sont des réservoirs où la pression est en
dessous de point des bulles (bubble point). La zone de gaz recouvrant est considérée comme
un chapeau primaire de gaz. (En plus de gaz, les chapeaux primaires contiennent
habituellement de l'eau fossile et l'huile résiduelle). En outre, lorsque la pression du
réservoir diminue avec la production, le gaz dissout dans l’huile commence à se dégager de
la solution et migre vers le haut de la structure pour s’ajouter au gaz du chapeau primaire
préexistant et l’ensemble forme ainsi un chapeau secondaire de gaz.

Le chapeau secondaire crée ainsi dans le réservoir une forte pression


qui peut se maintenir pendant longtemps si elle est bien entretenue. Comme nous l’avons
souligné pour les water-drive reservoir, cette augmentation de la pression du réservoir
augmente la production du puits en hydrocarbures si la pression au fond du puits reste
constante ou diminue. Lorsque le gaz va commencer à sortir du réservoir par le puits, la
pression baissera dans le réservoir ce qui va diminuer la production du puits en huile. D’où il
faudrait lors de la complétion du puits prendre les mesures préventives contre cette fuite de
gaz. En effet, lorsque ces mesures sont efficaces, le chapeau de gaz va rester longtemps dans
le réservoir y maintenant la haute pression ce qui va continuer à favoriser la production
d’huile.

Figure 3.5. : Gas cap drive reservoir. (image Google)

24
Figure 3.6. : Water-drive reservoir en même temps Gas cap drive
reservoir. (image Google)

Il arrive souvent qu’un même réservoir soit à la fois gaz-cap drive et


waterdrive (Figure 3.6.).

Comme nous venons de le souligner, s’ils sont rationnellement


exploités, les chapeaux de gaz peuvent améliorer considérablement la récupération du
pétrole. Le degré avec lequel ils améliorent la récupération dépend principalement de leur
taille et de la perméabilité verticale de la roche réservoir. Afin d’éviter une forte production
de gaz, les puits sont généralement équipés d’un dispositif de production (perforation du
casing, par exemple) uniquement dans leur partie située dans la zone d’huile.

1.2.1.2.2. Propriétés des chapeaux de gaz

Les chapeaux de gaz sont classés, de façon générale, en


«segregating cap» et en «nonsegregating cap».

Les segregating cap sont des chapeaux qui se développent et


forment une zone de chapeau de gaz très agrandie au dessus de l’huile. Deux mécanismes
de ségrégation sont possibles :

(i) Extension du chapeau de gaz préexistant et le déplacement frontal de l’huile par le


chapeau de gaz

(ii) La migration vers le haut du gaz dissout qui s’est libéré de l’huile et qui va former
avec le chapeau de gaz préexistant, un chapeau de gaz secondaire. Ceci va
déclencher un mouvement descendant simultané de l'huile pour libérer l’espace à
l’extension du chapeau de gaz suite au flux de gaz qui monte vers le haut. Cette
configuration d'écoulement diamétralement opposé est appelé contre-courant. Elle
n’est possible que grâce à la perméabilité verticale de la roche réservoir

25
On considère le premier mécanisme comme une ségrégation passive
et le second mécanisme comme une ségrégation active. On dit aussi du premier mécanisme
comme se faisant dans le sens du courant et du second comme impliquant un entrainement
des hydrocarbures à contre courant. Les effets de deux mécanismes sont fonction du temps ;
et l'efficacité de déplacement de gaz et de l’huile dépendra de la différence entre la densité
du gaz et celle de l’huile et enfin de la perméabilité verticale de la roche réservoir.

Les deux mécanismes de ségrégation occasionnent la descente


progressive de l’interface gaz-huile (GOC). Les mécanismes de le segragating gas cap peuvent
être renforcés par injection de gaz dans la crête du piège lors de la récupération secondaire.

Si aucune de ces mécanismes de ségrégation n’est présente, le


chapeau de gaz est appelé nonsegregating cap. Le Nonsegregating cap ne forme pas un
chapeau important et l’interface gaz-huile (GOC) semble stationnaire. Le chapeau de gaz
dilate mais sa dilatation est limitée par le fait qu’une partie de gaz va se résorber dans
l’huile. La figure 3.8. ci-dessous illustre la distribution de l'eau, du pétrole et du gaz dans
l’huile chapeau de gaz d’un réservoir nonsegregation cap.

Globalement, les chapeaux de gaz agissent pour atténuer la baisse de


pression, de prolonger la vie du réservoir, et, finalement, améliorer la récupération du
pétrole. Le degré d'amélioration de la récupération de l’huile dépend de :

 la taille de la calotte de gaz


 type du chapeau à savoir, segregation cap ou nonsegregation cap.

Le tableau 3.1. ci-dessous indique les caractéristiques de chaque


mécanisme.

Le tableau 3.1. : caractéristique des mécanismes d’entrainement


d’hydrocarbures par le segregating gas cap et de nonsegregating gas cap.

Segregating cap (chapeau) Nonsegregating cap (chapeau)


 Extension du chapeau de gaz  Non extension du chapeau de gaz
 Descente de la surface de contact  GOC stationnaire
gaz-huile (Gas Oil Contact (GOC))
 Mise en œuvre des mécanismes de  Le gaz du chapeau pénètre dans
ségrégation l’huile
 Ségrégation active : le gaz contenu  Faible perméabilité verticale
dans l’huile se dégage et monte dans
le chapeau de gaz alors que l’huile
descend grâce à la forte perméabilité
verticale
 Ségrégation passive : le chapeau de  Production modérée de pétrole
gaz se dilate et le GOC descend
26
 Fort soulagement vertical de la
pression
 Sensibilité du débit
 Production élevée de pétrole

La figure 3.7. : Vue schématique d’un réservoir avec Segregation cap. (a) : avant le forage et
(b) : après le forage.

La figure 3.8. : Vue schématique d’un réservoir avec Nonsegregation cap. (a) : avant le forage
et (b) : après le forage.

1.2.1.2.3. Principaux trait d’un gas cap drive reservoir

a) Pression du reservoir. La pression dans le réservoir tombe doucement


continuellement.
b) L’eau produite. Absente ou en quantité négligeables.

27
c) Gas-oil ratio (GOR). Le GOR augmente continuellement dans la partie supérieure du
puits.
d) Ultime récupération d’huile. La fraction de l’OOIP récupérée est généralement entre
0,2 et 0,4.


1.2.1.3. Disolved-gas drive reservoir

1.2.1.3.1. Définition et principe de mécanisme de mise en mouvement des hydrocarbures

Dans un dissolved-gas drive reservoir (aussi appelé solution-gas drive


reservoir ou volumetric reservoir), le réservoir est entièrement entouré de barrières
imperméables. Le contenu du réservoir est monophasique avant le forage (s’il ya du gaz
dissout, celui-ci ne forme pas encore des bulles dans l’huile) (figure 3.9. image de gauche). La
pression du réservoir est au dessus du point de bulle. Comme la pression du réservoir tombe
pendant la production, l'expansion de l'huile et son gaz dissous fournit la majeure partie de
l'énergie d'entraînement du réservoir. De l'énergie supplémentaire est obtenue à partir de
l'expansion de la roche et l'eau associée.

La figure 3.9. : Vue schématique d’un dissolved-gas drive reservoir


avant le forage d’exploitation (image de gauche) et pendant l’exploitation (image de droite)

Dès que l'huile est produite, la perte de pression libère le gaz dissout
qui forment des bulles dans la phase huile (figure 3.9. image de droite). Cette libération de
gaz de la solution provoquant le rétrécissement de l'huile (mais ce rétrécissement est plus
que compensée par l'expansion des gaz dissout) est la principale source d'énergie
d'entraînement du réservoir au-dessous du point de bulle.

1.2.1.3.2. Etapes de production

28
Les mécanismes de production primaire dans les dissolved-gas drive
reservoirs peuvent théoriquement être séquencés en quatre étapes.

(i) Production pendant la sous saturation de l’huile en gaz dissouts (pression au dessus
du point de bulle)
(ii) Production durant la saturation de l’huile en gaz dissout mais le gaz qui se libère reste
immobile
(iii) Production durant la saturation de l’huile en gaz dissout, le gaz libéré devient mobile
et le GOR est en augmentation
(iv) Production pendant la saturation de l’huile en gaz dissout, le gaz libéré reste mobile
cependant que le GOR baisse

Toutes ces étapes peuvent ne pas se réalisées dans chaque cas. Par
exemple, l'étape 4 peut ne pas être réalisée si la récupération primaire est terminée lors de
l'étape 3.

Les caractéristiques clés de chaque étape sont décrits ici.

Étape 1

 Pas de gaz libre


 Les récupérations de pétrole et de gaz sont faibles
 La pression du réservoir diminue rapidement
 La durée de cette étape est généralement courte. Elle dépend du degré de sous-
saturation initiale. Plus est grande est la sous-saturation initiale, plus longue est la
durée de l’étape 1.

Etape 2

 La pression du réservoir est inférieure au point de bulle


 Le gaz libre apparaît, mais la saturation étant faible, il est immobile
 Le GOR de production est légèrement inférieur GOR initial
 Le taux de diminution de la pression est atténué

Etape 3

 Le gaz libre devient mobile


 Le GOR de production augmente constamment
 La récupération de gaz dépasse celle de l’huile
 C’est la plus longue de toutes les étapes ; elle consomme généralement 85 à 95% de
temps de récupération primaire
 La récupération primaire peut être terminée pendant cette étape

29
Etape 4

 La pression du réservoir est très faible, typiquement inférieure à 400 voire à 100 psia
 Le GOR de production décroît
 Très souvent la phase de récupération primaire s’achève avant cette étape.

Cette chronologie et ces caractéristiques sont une idéalisation et une


simplification du comportement réel des fluides dans les dissolved-gas drive reservoirs ;
néanmoins, elles sont instructives et fournissent une base préliminaire pour comprendre
plus tard les scénarios qui sont plus compliqués de ces mécanismes.

1.2.1.3.3. Liants entre l’évolution des paramètres

Les dissolved-gas drive reservoirs montrent des liants de l’évolution


de certains paramètres lors de la production des hydrocarbures. En l’occurrence, la pression
du réservoir, le rapport gaz-huile, les débits du pétrole et de l'eau au cours de la durée de vie
du réservoir évoluent beaucoup. Si le réservoir est initialement sous-saturé, la pression du
réservoir tombe rapidement au cours de la production de pétrole en raison de la faible
compressibilité de l'huile, de l'eau, et de la roche. La chute de pression de plusieurs
centaines de livres par pouce carré peut facilement se produire sur une période de quelques
mois seulement. Comme la seule quantité de gaz qui existe est celle contenue dans l’huile
produite, le ratio gaz-pétrole (GOR) reste constant jusqu'à ce que le réservoir atteigne le
point de bulle.

Une fois que la pression du réservoir a atteint la pression du point de


bulle ou si le réservoir a été initialement juste au point de saturation, la pression dans le
réservoir diminue moins vite en raison de la grande compressibilité des bulles de gaz se
formant dans le réservoir. Le GOR de production augmente rapidement du fait que les bulles
se rejoignent vers le haut et commencent à couler et peuvent augmenter à autant que dix
fois le GOR initial. Si la pression du réservoir continue à baisser, le GOR de production finira
par baisser du fait que le gaz se dilate de moins en moins pendant qu’il monte dans le puits
de production.

Le taux de production de pétrole tombe rapidement une fois que le


GOR de production commence à augmenter. Les puits doivent alors être placés sous le
régime d’activation par air lift, par exemple. Initialement, l'eau est peu ou pas du tout
produite. Cependant, comme la pression du réservoir tombe, une petite quantité d'eau peut
être produite lorsque la saturation de l'eau interstitielle augmente et dépasse la valeur
critique pour l'écoulement requis.

30
1.2.1.3.4. Récupération de l’huile
La récupération de l’huile par le mécanisme des dissolved-gas drive reservoirs est
généralement faible, allant de 5 à 30 % de l'huile d'origine en place (Original Oil In Place
(OOIP)) (voir le tableau 3.1). Typiquement, moins de 5 % de la OOIP sont récupérés au-
dessus du point de bulle. En général, les taux de récupération dans les dissolved-gas drive
reservoir sont obtenus dans les gisements présentant des huiles à viscosité relativement
faible et dont les propriétés de la roche sont relativement homogènes. La récupération peut
parfois être améliorée avec les stratégies de complétion qui économisent o du réservoir en
minimisant le GOR de production.

1.2.1.4. Conclusion sur les reservoir

Comme nous venons de le voir, les réservoirs participent, au


mécanisme de récupération primaire de façons différentes selon leur type. Nous
approfondirons ces mécanismes au sous-chapitre 3.5. qui porte sur les mécanismes de
récupérations primaires. En effet, la compréhension de ces mécanismes fait appelle aux pré-
requis telles les propriétés des hydrocarbures, l’écoulement des hydrocarbures vers les puits
etc. Nous allons donc examiner, aux sous-chapitres 3.3, et 3.4. respectivement les
propriétés des hydrocarbures et les équations des mouvements des hydrocarbures vers les
puits de captages avant d’étudier les mécanismes d’entrainement des hydrocarbures cours
de la récupération primaire.

Les diagrammes ci-dessous peuvent servir à distinguer différents


mécanismes de drainages lorsqu’on présume qu’ils agissent seuls sans combinaison entre
eux.

(i) Pour water-drive (entrainement par l’eau)

(ii) Pour le gaz cap drive (entrainement par le chapeau de gaz)

31
1.2.2. Puits de Production de pétrole

Un puits de pétrole est un forage dans la terre qui est conçu pour
apporter des hydrocarbures d'huile de pétrole à la surface. Habituellement, une partie du
gaz naturel est produit avec le pétrole. Un puits qui est conçu pour produire principalement
ou uniquement du gaz peut être appelé un puits de gaz.

Ce cours ne traitera pas les procédés de forages de ces puits car ces
notions sont censés avoir déjà étaient rencontrées dans le cours des forages. Cette section
présentera brièvement les parties de complétion d’un puits de pétrole, l’essentiel de la
complétion étant réservé au cours de Technologie de Production de Pétrole et de Gaz
Naturel.
La section présentera donc seulement les parties essentielles d’un puits
déjà foré et déjà complété (Figure 3.10).

32
Figure 3.10. : Exemple d’éléments constitutifs d’un puits à pétrole.
(image Google)

1.2.2.1. La configuration d’un puits de pétrole

Comme l’indique la figure 3.10, ci-dessus, le trou d’un puits de


pétrole est formé de section de diamètres différents. La section supérieure présente le plus
grand diamètre, les diamètres des autres sections décroissent au fur et à mesure que le puits
s’approfondit jusqu’à la roche réservoir.

Après le forage du puits, reviennent les travaux de son équipement


pour qu’il puisse amener en surface de façon efficiente et rationnelle les hydrocarbures
contenus dans la roche réservoir. Les équipements du puits qui font partie du cours de
Technologie de Production de Pétrole et de Gaz Naturel sont examinés sommairement dans
la sous section 3.1.3.2. ci-dessous.

1.2.2.2. Les équipements essentiels d’un puits de pétrole

33
Les équipements d’un puits à pétrole sont faits, compte tenu de
contraintes locales et des besoins de son bon fonctionnement, dans le but d’atteindre
quatre objectifs tels qu’énumérés par D. PERRIN, M. CARON et G. GAILLOT dans leur ouvrage
intitulé : « La production Fond », édité chez EDITIONS TECHNIP. Publications de l’Institut
Français de Pétrole.2 Ces objectifs sont :

 l’accès à a roche réservoir ;


 le transit efficace de l’effluent du fond vers la surface où il sera traité
 le contrôle de cet effluent
 la sécurité de l’installation

Un puits classique de pétrole comprend généralement les


équipements suivants :

 Le cuvelage (ou le tubage ou le casing des Anglos Saxons)


 la tête du puits de production ;
 la colonne de production (tubing)
 les packers (dispositifs d’étanchéité annulaire)
 les équipements de fonds
 l’arbre de Noël (Christmas tree ou 𝜒⁡𝑚𝑎𝑠𝑡𝑟𝑒𝑒)

1.2.2.2.1. Le cuvelage

Il s’agit d’ensemble de buses en béton ou en métal ou tout autre


revêtement destiné à soutenir les parois du puits et à accrocher les dispositifs de suspension
de la colonne de production.

Toutes les sections du puits sont revêtues de ce cuvelage que l’on


appelle casing ou tubage. Dans le but d’éviter la confusion entre le cuvelage et le tubing,
colonne des tubes métalliques dans lesquels vont couler les hydrocarbures de la roche mer
jusqu’à la surface, nous n’allons, dans ce cours, retenir que l’appellation cuvelage pour
désigner le terme anglais «casing», et ne pas utiliser l’appellation tubage, fortement
employées par des francophones malgré le risque de confusion entre colonne des tubings et
colonne des tubes.

L’espace annulaire entre la paroi fraiche du puits et le cuvelage est


complètement cimenté.

Le dernier cuvelage dans le puits, donc celui du plus petit diamètre et


qui s’emboite dans les cuvelages supérieures jusqu’à la tête du puits est appelé cuvelage de
22
Cet ouvrage est une de sources d’inspiration de notes de ce cours.

34
production (production casing). Il est perforé afin permettre aux hydrocarbures de passer de
la roche réservoir au tubing. Et le premier cuvelage est appelé cuvelage de surface.

Le cuvelage de surface supporte la tête du puits.

1.2.2.2.2. La tête du puits

La tête du puits est un ensemble d’équipements supportés par le


cuvelage de surface. Elle a plusieurs rôles, notamment :

 supporter le poids de toute la colonne de tubing de production.


 assurer l’étanchéité des suspensions des colonnes de tubages.
 supporter la tête de production (Christmas tree, Arbre de Noël).
 isoler les espaces annulaires de l’intérieur du tubing.
 fournir un accès pour le contrôle des pressions dans l’espace annulaire et l’intérieur
de tubing.

Elle est composée de deux parties principales :

 la tête du cuvelage (casing head)


 la tête du tubing (tubing head)

Certains auteurs comptent la tête de production comme faisant


partie de la tête du puits. Nous la traiteront à part.

a) La tête de cuvelage

La tête du cuvelage est composé de deux parties situées l’une au


dessus de l’autre. La partie supérieure supporte la colonne de cuvelage de production ; elle
est, en effet, pourvue d’une cuvette dans laquelle se loge le casing hanger (suspension de
cuvelage) auquel est vissée la colonne des cuvelages de production. La partie inférieure de la
tête de cuvelage est vissée au cuvelage de surface ; elle peut aussi y être bridée ou en
connexion cloutée ;

Donc le rôle principal de la tête du cuvelage est de supporter la


colonne de cuvelage de production.

35
b) La tête de tubing

La plupart des puits jaillissants sont pourvus d’une chaîne de


des tubes logée dans la colonne de cuvelage de production. En surface, le train des tubes est
supporté par la tête de tubage (tête de tubing) dont le rôle est d’accrocher le train de tubes
sur le tête de cuvelage de production.

1.2.2.2.3. La tête de production (Christmas tree)

L'équipement placé au-dessus de la tête du tubing est appelé « arbre


de Noël » et il est utilisé pour contrôler le flux de l’effluent exploité provenant de la colonne
des tubings. Il est relier à la chaine des tubings par un adaptateur qui aide à le joindre à la
tête du tubing. L’arbre de Noël peut n’avoir qu’une sortie du flux de l’affluent, ont dit alors
qu’il a la forme de tee-shirt ou deux sorties d'écoulement alors, il a la forme d’une croix. Une
(ou deux vannes, selon le cas) maîtresse est installée en dessous du T ou de la croix. Un
arbre de Noël est constitué d’une vanne principale, des vannes d'aile, et une vanne à
pointeau. Ces vannes sont utilisées pour fermer le puits en cas de besoin. Au sommet de la
Structure de T ou de la croix (sur la partie supérieure de l '«arbre de Noël' '), il ya un
manomètre qui indique la pression dans la colonne du tubing.

Les vannes ailées (wing valves) et de leurs jauges permettent


d’effectuer les mesures des pressions et des caractéristiques d’écoulement des gaz et de
l’huile dans l’espace annulaire.

Globalement un arbre de Noël est constitué de

(i) une (ou deux vannes, rarement, trois) maîtresse (master valve) ;
(ii) une croix (un T, selon le cas) de circulation ;
(iii) une vanne de curage (swab valve) ;
(iv) un chapeau de tête (tree cap) ;
(v) une ou de vannes de production (wing valves)
(vi) un porte-duse

Tous ces dispositifs ont pour rôles :

(i) l’introduction d’outils dans l’axe du puits moyennant la mise en place d’un sas
vissé sur le raccord du chapeau de tête ;
(ii) l’ouverture ou la fermeture du puits via la vanne latérale ;
(iii) le contrôle et le réglage du débit via la duse ;
(iv) la muse en sécurité du puits via les vannes maîtresses.

36
Le nombre et la disposition des vannes n’est pas uniques, ces deux
paramètres devants s’adapter aux caractéristiques de chaque puits ou de chaque champs
pétroliers.

'' Étrangleur de surface '' (une réduction de la section d’écoulement


dans le tubing ou dans les conduites de sortie à partir de l’arbre de Noël) est une pièce
d'équipement utilisé pour contrôler le débit.

Dans la plupart des puits, le taux de production de pétrole est réduit


par l'ajustement de la taille de l'étranglement. L’étranglement brusque cause de contre-
pression dans la colonne du tubing. La contre-pression (causée par les étranglements ou
autres restrictions dans la conduite d'écoulement) augmente la pression au fond de puits.
L’accroissement de cette pression diminue la perte de pression entre la pression du réservoir
et celle du fond du puits. Ainsi, l'augmentation de la contre-pression dans le puits de forage
diminue le débit du puits qui est directement proportionnel à cette perte de charge comme
nous le verrons au point 3.3. Il arrive que dans certains puits, selfs sont installés dans la
partie inférieure des colonnes de production. Cet arrangement d'étranglement réduit tête
de puits pression et augmente le taux de production de pétrole à la suite l'expansion du gaz
dans la colonne de production. Pour les puits de gaz, l'utilisation de au fond du trou selfs
minimise le problème de l'hydrate de gaz dans le flux du puits. Un inconvénient majeur de
l'utilisation de fond de trou selfs est que le remplacement d'un étrangleur est coûteux.

1.2.2.2.4. colonne de production (tubing)

La colonne de tubes ou le tubing est le dispositif du puits dans lequel


circulent les fluides entre le fond du puits et la surface. Le mouvement de ces fluides peut
être de bas en eau en cas d’exploitation d’hydrocarbures ou de haut en bas en cas
d’injection.
Le tubing est logé, comme nous l’avons rappelé ci-dessus, à
l’intérieur du cuvelage de production. Entre les deux colonnes existe un espace annulaire par
lequel remontent les fluides injectés dans le puits pour une raison ou une autre, surtout
pour le nettoyage et de l’intérieur du tubing et de l’espace annulaire.

Le tubing peut aussi servir, en cas de besoin, à pouvoir introduire


dans l’espace annulaire ou dans le puits des fluides de densité et/ou des propriétés physico-
chimiques préalablement recommandés pour les besoins d’activités de démarrage
d’exploitation du puits ou de son contrôle et aussi pour la protection du corps du cuvelage.

Le cours de Technologie de Production de Pétrole et de Gaz Naturel


approfondira les caractéristiques des tubings (matières, diamètres, jointures entre tubes
ect.)

37
1.2.2.2.5. Les packers

Un paker (dispositif d’étanchéisation) est toujours installé dans le


puits au dessus de la zone de captage (au dessus de la zone perforée du casing (cuvelage)
inférieur). Le paker empêche ainsi les fluides corrosifs et à plusieurs égards indésirables
venant de la roche réservoir de corroder ou de former des dépôts sur le corps de la paroi
intérieure du cuvelage.

Le cours de Technologie de Production de Pétrole et de Gaz Naturel


approfondira les caractéristiques des pakers (différents types des pakers, les techniques de
leurs mise en place et de leur enlèvement, types d’ancrage, etc.)

1.2.2.2.6. Les équipements de fond

Quoique l’étude de ces équipements fait partie essentielle du cours


de Technologie de Production de Pétrole et de Gaz Naturel, j’en dis juste quelques mots
pour en donner une idée préliminaire.

Certains équipements, comme le disent Perrin et als (op cit), sont mis
en place sous le packer et au dessus avec comme rôles de servir lors des opérations de mise
en place de l’équipement de l’intervention dans le puits et de contrôle de puits.

Les principaux équipements de fond sont

 les dispositifs de circulation et


 les sièges pour outils (landing nipples)

a) Les dispositifs de circulation. Placés au-dessus du packer, les dispositifs de circulation


permettent, en cas de besoin, de mettre en communication le train de tubes (tubing) en
l’espace annulaire. Ils servent aux opérations de démarrage d’un puits ou de contrôle
lors de la reprise du puits. Il faut cependant attirer l’attention sur le fait que ces
dispositifs sont des potentielles sources des fuites ou de blocages nécessitant, pour la
réparation, dans certains cas limites, la remontée de l’ensemble de l’équipement du
puits ou tout au moins, de celui-ci situé au-dessus du packer. Ce qui est fastidieux et
coûteux.

b) Les sièges pour outils. Ils ont comme rôles :


 tester en pression tout ou partie du tubing ;
 tester l’étanchéité du dispositif de circulation ;
 monter en pression le tubing ou encrage d’un packer hydraulique ;

38
 isoler le tubing de la pression des couches ;
 laisser en place temporairement dans le puits des instruments de mesure de pression
ou/et de température sans trop interférer, dans la mesure du possible, sur les
conditions de production du puits.

1.2.3. Séparateurs

Les fluides produits à partir de puits de pétrole sont normalement


des complexes mélanges de centaines de composés différents, certains miscibles avec
d’autres, d’autres restants non miscibles. Le courant des hydrocarbures gazeux et liquides
qui a lieu dans le tubing se fait à grande vitesse, en régime turbulent en mettant
constamment en expansion ce mélange dans lequel se trouve la vapeur d’eau, l’eau liquide
et parfais des solides. C’est pour cela que ce mélange doit être traité dès que possible après
son arrivée en surface. Les séparateurs sont utilise à cet effet.

Trois types de séparateurs sont généralement disponibles sur le


marché :

 séparateurs horizontaux ;
 séparateurs verticaux et
 séparateur sphériques.

Figure 3.11. Série des séparateurs horizontaux

Les Séparateurs horizontaux. Ils sont classés en deux catégories : tube unique et double
tube. Chaque type de séparateur comporte des avantages et des limitations spécifiques. Le
choix d’un type des séparateurs est basé sur plusieurs facteurs, y compris les
caractéristiques de la vapeur dégagé par l’effluent traité, la disponibilité de l'espace sur le
site de l'installation, le transport et coût. Les séparateurs horizontaux (Fig. 1.13) sont
généralement les premiers choix en raison de leur faible coût. Ils sont largement utilisés
quand l’effluent présente une haut valeur de GOR, moussant, ou dans le cas de séparation
liquide-liquide.

39
Figure 3.12. Série des séparateurs verticaux
1.2.4. Les pompes, les compresseurs, les pipelines, les équipements de sécurité, etc.

Ces matériels purement technologiques seront vus dans le cours de


technologie de production et de transports des hydrocarbures.

2. ROPRIETES DES HYDROCARBURES

Les propriétés examinées ici concernent uniquement les


hydrocarbures fossiles fluides.
Avant d’examiner les propriétés des hydrocarbures, je vais d’abord
dire un mot sur leurs caractéristiques qui sont à la base de leurs propriétés.

2.1. CARACTERISTIQUES DES HYDROCARBURES.

Il existe trois grandes catégories d’hydrocarbures selon leurs masses


moléculaires. Par ordre croissant de ces masses on a :

 Le gaz
 l’huile volatile,
 l’huile noire et
 l'huile lourde.

Il n’existe pas une nette ligne de démarcation entre les


hydrocarbures appartenant à ces quatre groupes, cependant, il est commode de les
distinguer, ne fût-ce que pour mieux concevoir les méthodes de la modélisation de leurs
réservoirs pour une efficiente exploitation.

La masse moléculaire est un critère employé pour classer ces hydrocarbures :

40
 les gaz ont une masse moléculaire (MM) : 𝑀𝑀 < 43
 les huiles volatiles ont une masse moléculaire : 43 ≤ 𝑀𝑀 < 70
 les huiles noirs ont une masse moléculaire : 70 ≤ 𝑀𝑀 ≤ 150 ; mais ils peuvent
atteindre de masse moléculaires de l’ordre de 210 .
 les huiles lourdes ont des masses moléculaires : 𝑀𝑀 > 210

La différence physique entre les huiles volatiles et les huiles noires est leur teneur en gaz
condensable à l’équilibre. Le gaz condensable est le gaz qui se liquéfie aux conditions
standards. Le nombre d’atomes de carbone dans leur chaine varie de 2 à 7, en général. Le
gaz humide et le condensat contiennent aussi du gaz condensable ou huile volatilisable. Les
gaz condensables ou les hydrocarbures condensables, ne sont pas à confondre avec l’huile
noire qui reste sous forme liquide dans les conditions du réservoir ni avec le gaz naturel qui
reste à l’état gazeux dans les conditions standards.

La teneur en gaz volatilisable d’un gaz est le rapport du volume de gaz volatilisable au
volume du gaz. Ce rapport varie de 10 à 300 STB/Mscf (MMscf = millions de scf) ou 0,4 à 8
gal/Mscf (Mscf = milliers de scf). Cependant pour l’huile noire ce rapport est inférieur à 1 à
10 STB/MMscf ou environ 0,04 à 0,4 gal/Mscf, rapport si faible qu’il est souvent négligé.

2.2. PROPRIETES DES HYDROCARBURES LIQUIDES

Les principales propriétés des hydrocarbures liquides qui seront


examinées sont :

 la solution gas oil ratio (GOR)


 la formation volume factor
 la viscosité
 la compressibilité
 la densité
 la tension interfaciale
 le point de bulle

2.2.1. Dissolved gas-oil ratio (GOR)

L’huile du réservoir arrive toujours en surface avec du gaz dissout qui


se dégage de l’huile au fur et à mesure que la pression baisse. Gas-oil ration (GOR) est le
rapport du volume de gaz qui se dégage de l’huile au volume de l’huile. Comme la pression
commence à baisser dans le réservoir dès la mise en route de la production jusqu’à la
citerne, donc le dégagement du gaz commence depuis le réservoir il est donc question de
savoir quel volume de deux fluides prendre et quand les prendre. Donc le dégagement du
gaz et la réduction du volume de l’huile qui s’ensuit sont des processus qui se réalisent
constamment depuis le réservoir jusqu’au point de vente. Alors quel volume d’huile va-t-on
vendre ? Ainsi pour les huiles légères et riches en condensat de gaz, le GOR final au point de

41
vente pour l’exportation est tributaire de l’efficience avec laquelle l’huile a été traitée dans
le séparateur.

Le GOR est un nombre sans dimension car c’est le résultat de la


division du volume par le volume dans le système métrique ; mais dans le système des unités
de terrain, il est habituellement exprimé en pieds (feet) au cube de gaz par baril d’huile.

Comme le gaz qui se dégage de l’huile est plus difficile à déterminer


que le gaz dissout dans l’huile, on utilise souvent la solution gas-oil ratio (GOR), symbolisé
par Rs qui est le rapport du volume de gaz dissout au volume de l’huile qui le contient.
𝑉𝑔𝑎𝑠
𝑅𝑠 = ……………………………………………………………………..(2.2.1)
𝑉𝑜

Avec

 𝑉𝑔𝑎𝑠 : volume de gaz dissout aux conditions standards


 𝑉𝑜 : volume de l’huile dans les conditions du tank de stockage (stock tank conditions
(stb)

Aux USA où la majorité de ces formules a été établie, les conditions standards sont de 14,7
psia pour la pression atmosphérique et de 60°F (15,56°C) pour la température ambiante.
Pour une température donnée dans le réservoir, le GOR reste constant au-dessus de la
pression de bulle. Le GOR décroit dans les conditions isothermes quand la pression se trouve
en dessous de la pression de bulle.

Le GOR dissout est déterminé en laboratoire, cependant, il existe des


formules empiriques qui permettent de l’estimer, nous en donnons une de celles qui sont les
plus utilisées :

𝑝 100,0125(°𝐴𝑃𝐼) 1,2048
𝑅𝑠 = 𝑑𝑔 [18 ] …………………………………………………………..(2.2.2)
100,000916𝑇

Où 𝑑𝑔 et °𝐴𝑃𝐼 seront définis ci-dessous et p et T sont respectivement la pression en psia et


la température en °F.

2.2.2. Masse spécifique.

2.2.2.1. Définition des termes

Comme dans le domaine de pétrole les unités utilisées sont souvent


du Système Impérial (anglo-saxon) et comme les appellations peuvent différer du Système
International (SI) (kilogramme, mètre, seconde) auquel nous sommes habitués, je redéfinis
les termes qui seront utilisés dans cette sous-section.

42
 La masse spécifique. La masse spécifique ou la masse volumique que les anglons
saxon appelle « density » d’une substance est définie comme le rapport de sa masse
au volume qu’occupe cette masse dans les conditions standards. Pour les corps dont
le volume change selon la pression et la température auxquelles ils sont soumis, il est
impératif de préciser dans quelles conditions de pression et de température
auxquelles la masse spécifique est déterminée. La masse spécifique est généralement
symbolisée par la lettre grecque, ρ, à la quelle on ajoute, si nécessaire, un indice pour
spécifier la substance à laquelle elle se rapporte
′ ′
(ρo , pour⁡l huile(oil)⁡; ρw , pour⁡l eau⁡(water); ⁡etc. ).⁡

 Le poids spécifique (weight gravity). Le poids spécifique des substances est la masse
spécifique de la substance multipliée par l’accélération de la pesanteur, g :𝛾 = 𝜌𝑔

Dans le système international (SI), 𝒈 = 𝟗, 𝟖𝟎𝟕⁡𝒐𝒖⁡𝟗, 𝟖𝟏⁡𝒎/𝒔𝟐

Dans le system impérial (US), 𝒈 = 𝟑𝟐, 𝟏𝟕𝟒⁡𝒇𝒕/𝒔𝟐

 La densité (specific gravity) d'un corps est le rapport de sa masse volumique à la


masse volumique d'un corps pris comme référence. La densité est souvent
symbolisée par la lettre, d, dans le SI mais le Système Impérial la symbolise par la
lettre grecque, 𝜸, ce qui risque d’être une confusion de plus car les auteurs
francophones utilisent ce symbole pour désigner le poids spécifique. Nous allons,
dans ce cours destiné aux étudiants francophone utiliser le symbole 𝜸, pour désigner
le poids spécifique et le symbole d, pour désigner la densité.

Pour les liquides et les solides, le corps de référence est l'eau pure à 4 °C.
𝝆𝒐,𝒔𝒕
𝒅𝒐 = ………………………………………………………………………..(2.2.3)
𝝆𝒘

Donc deau = dwater (dw) = 1

Dans le cas de gaz ou de vapeur, le corps de référence gazeux est l'air, à la même
température et sous la même pression.
𝝆𝒈
𝒅𝒈 = 𝝆 ……………………………………………………………………….(2.2.4)
𝒂𝒊𝒓

Donc dair = dair = 1

La densité est une grandeur sans dimension et sa valeur s'exprime sans unité de
mesure.

La API gravity. La API gravity est un paramètre qui permet de comparer le poids d’un
hydrocarbure liquide à celui de l’eau. Si la API gravity d’un pétrole est supérieur à

43
10, il est plus léger et flotte sur l'eau ; si son API gravity est moins de 10, le pétrole
est plus lourd et coule dans l’eau. API gravity est donc une mesure inverse du poids
d’un pétrole, plus son API gravity est grand plus le pétrole est léger. L’API gravity sert
également à comparer les pétroles entre eux. Par exemple, si un pétrole flotte sur
l'autre et est moins dense que l’autre sur lequel il flotte mais il a une plus grande API
agravity.

Bien que mathématiquement API gravity est une grandeur sans dimension (comme
on va le voir ci-dessous), il est néanmoins exprimé en degrés API gravity. L'échelle de
l'API a été conçu de sorte que la plupart des valeurs devraient se situer entre 10 et 70
degrés de d’API gravity.

On peut determiner la valeur de l’API gravity à partir de la specific gravity (densité)


de l’huile, do, par la formule suivante :

𝟏𝟒𝟏,𝟓
 𝑨𝑷𝑰⁡𝒈𝒓𝒂𝒗𝒊𝒕𝒚 = − 𝟏𝟑𝟏, 𝟓……………………………………………………(2.2.5.)
𝒅𝒐

Inversement, la densité d’un pétrole peut s’obtenir par la formule suivante à partir de son
API gravity :
141,5
𝑑𝑜 ⁡à⁡60°𝐹 = ⁡ 𝐴𝑃𝐼⁡𝑔𝑟𝑎𝑣𝑖𝑡𝑦+131,5……………………………………………………(2.2.6.)

Ainsi, d’après les deux formules ci-dessus, un pétrole qui aurait do égale à 1, c’est-à-dire, la
même densité que l’eau pure à 60 °F, devrait avoir un API gravity de 10°API

L’API gravity est aussi utilisé pour calculer le nombre de barils de


pétrole par tonne métrique comme dans l’industrie pétrolière le pétrole brut est mesuré en
tonne métricque. Pour cela on utilise la formule suivante :
1
𝐵𝑎𝑟𝑖𝑙𝑠⁡𝑑𝑒⁡𝑝é𝑡𝑟𝑜𝑙𝑒⁡𝑏𝑟𝑢𝑡⁡𝑝𝑎𝑟⁡𝑡𝑜𝑛𝑛𝑒⁡𝑚é𝑡𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 = 141,5 ……………….(2.2.7)
( ∗0,159)
𝐴𝑃𝐼⁡𝑔𝑟𝑎𝑣𝑖𝑡𝑦+131,5

On peut aussi classer les hydrocarbures selon leur API gravity.

En général le pétrole dont l’API gravity est comprise entre 40 et 45 °API gravity est le plus
cher. Au dessus de 45° API gravity, l’hydrocarbure ne convient plus pour la raffinerie car sa
molécule devient trop courte.

Le pétrole brut est classé en léger, moyen et lourd suivant son API gravity :

 Huile légère : API gravity inférieur à 31,1° API (mois que 870 Kg/m3)
 Huile moyenne : API gravity compris entre 22,3 et 31,1°API (870 à 920 Kg/m3)
 Huile lourde : API graviyu inférieur 22,3 °API (920 à 1000 Kg/m3)
 Huile extra-lourde : API gravity inférieur à 10°API (plus grand que 1000 Kg/m3,
plus lourde que l’eau pure à 60°F)

44
Ce classement est celui que beaucoup utilisent pour classer les pétroles, cependant le United
States Geological Survey utilise un classement légèrement différent.

Le pétrole brut qui présente un API gravity inférieur à 10°API est classé comme extra-lourd,
c’est le cas de bitume dont l’API gravity peut atteindre des valeurs de 8°API.

La masse spécifique de pétrole

Comme le pétrole contient toujours de gaz dissout, son volume, et


donc sa masse volumique, dépendront de la quantité de gaz qu’il contient en solution,
laquelle quantité dépend aussi de conditions de pression et de température auxquelles le
pétrole est soumis.

La masse spécifique de l’huile (pétrole) aux conditions standards est évaluée par API gravity
(densité API). Les équations ci-dessous donnent les relations entre la densité API et la masse
spécifique, 𝝆𝒐 , dans les conditions standards.

Une formule empirique permet d’estimer 𝝆𝒐 aux conditions standards :

𝟔𝟐,𝟒𝒅𝒐 +𝟎,𝟎𝟏𝟑𝟔𝑹𝒔 𝒅𝒈
 𝝆𝒐 = 𝒅𝒈
………………………………………………………………(2.2.8.)
𝟎,𝟗𝟕𝟐+𝟎,𝟎𝟎𝟎𝟏𝟒𝟕[𝑹𝒔 √ +𝟏,𝟐𝟓𝑻]𝟏,𝟏𝟕𝟓
𝒅𝒐

Avec

 T : température du réservoir en °F
 𝒅𝒈 : la densité du gaz dans les conditions standards (dans ces conditions, celle de l’air
est 1).

2.2.3. Formation Volume Factor (FVF), (facteur de formation de volume)

Le facteur de formation de volume d’un fluide, symbolisé par 𝐵𝑜 , est


le rapport du volume qu’occupe ce fluide dans les conditions de pression et de température
qui règnent dans le réservoir aux conditions de pression et de température normales qui
règnent à la surface (dans la citerne ouverte). Ainsi donc :
𝑉𝑓𝑟
𝐹𝑉𝐹 = 𝐵𝑜 = ……………………………………………………………………(2.2.9)
𝑉𝑓𝑠

Avec

 𝑉𝑓𝑟 : volume du fluide dans le réservoir


 𝑉𝑓𝑠 : volume du fluide à la surface

Le Bo est toujours supérieur à l’unité. En effet, le volume d’une même


quantité d’huile dans le réservoir est plus grand que son volume en surface du fait que

45
l’huile dans le réservoir contient une grande quantité de gaz dissout grâce à la haute
pression qui y règne ; mais une bonne quantité de gaz dissout se dégage de l’huile quand
celle-ci arrive en surface où règne la pression atmosphérique inférieure de celle du réservoir.
Sa valeur est habituellement comprise entre 1 et 2, selon la teneur en gaz dissouts de l’huile
dans le réservoir.

Une formule empirique donne une estimation de Bo :

𝛾𝑔
𝐵𝑜 = 0,9759 + 0,00012[𝑅𝑠 √𝛾 + 1,25𝑇]1,2………………………………………………………(2.2.10)
𝑜

Avec

 𝑅𝑠 : la solution GOR
 𝛾𝑔 : le poids spécifique de gaz
 𝛾𝑜 : le poids spécifique de l’huile
 𝑇 : la température den °F dans le réservoir

2.2.4. Viscosité dynamique

Une formule empirique permet d’estimer la viscosité dynamique :

1,8∗107 360
𝜇𝑜𝑑 = (0,32 + 𝐴𝑃𝐼4,53 ) (𝑇+200) 𝐴 ……………………………………………………….(2.2.11)

Avec
8,33
 𝐴 = 10(0,43+𝐴𝑃𝐼 )…………………………………………………………………………..(2.2.12)
 𝜇𝑜𝑑 = viscosity of dead oil (cp); reliée à la viscosité dynamique du pétrole brut, 𝜇𝑜𝑏
par
𝑏
 𝜇𝑜𝑏 = 10𝑎 𝜇𝑜𝑑 ………………………………………………………………………………….(2.2.13)
 𝑎 = 𝑅𝑠 (2,2 ∗ 10−7 𝑅𝑠 − 7,4 ∗ 10−4 )…………………………………………………(2.2.14)
0,68 0,25 0,062
 𝑏= + 10𝑑 + ……………………………………………………………………….(2.2.15)
10𝑐 10𝑒
 c = 8,62*10-5Rs………………………………………………………………………………….(2.2.16)
 d = 1,1*10-3Rs……………………………………………………………………………………(2.2.17)
 e = 3,75*10-3Rs…………………………………………………………………………………..(2.2.18)
1,6 0,56
𝜇𝑜 = 𝜇𝑜𝑏 + 0,001(𝑝 − 𝑝𝑏 )(0,024𝜇𝑜𝑏 + 0,38𝜇𝑜𝑏 )…………………………………(2.2.19)

2.2.5. Coefficient de compressibilité de l’huile

1 ∂V
co = − V (∂p)T…………………………………………………………(2.2.20)

46
Avec

 V : le volume de l’huile
 p : la pression de compression
 T : la température constante durant la compression

Le coefficient de compressibilité est mesuré dans les conditions de laboratoire

2.2.6. La tension superficielle ou tension interfaciale

Les molécules d'une substance s’attirent entre elles (la force


d’attraction des molécules de l’eau, par exemple, est due au fait que ces molécules portent
un moment dipolaire très important ; ainsi l’extrémité à charge électrique positive d’une
molécule est attirée par l’extrémité à charge négative de la molécule voisine) et cette force
d’attraction est équilibrée dans tous les sens pour celles qui sont à l’intérieure de la
substance. Cependant cet équilibre est rompu pour les molécules qui sont sur la limite
extérieure de la substance car elles ne sont plus attirées que vers l’intérieure de la substance
par les molécules voisines situées dans la substance. Ceci tend à réduire, au minimum, la
surface extérieure de la substance. C’est pour cela que les goutes des liquides sont
sphériques, la sphère étant la forme géométrique qui présente la moindre surface extérieure
d’un masse donnée.

Figure 1.5. Situations comparées de molécules à l’intérieur ou en surface du liquide.


A gauche le réservoir de liquide ; à droite agrandissement à l’échelle moléculaire.

Cette réduction de la surface extérieure d’une substance fait que


lorsque deux gouttes d’eau, par exemple, qui se touchent, forment rapidement une seule
goutte de même volume mais de surface extérieure plus faible que la somme des surfaces
de chacune de gouttes. En effet, soit r le rayon égal de deux gouttes et r’ le rayon de la
goutte issue de leur fusion.

47
4
 Le volume de chacune sera :⁡𝑉 = 𝜋𝑟 3
3
8
 Le volume de toutes les deux gouttes sera donc 2𝑉 = 3 𝜋𝑟 3
 La surface de chacune sera : 𝑆 = 4𝜋𝑟 2
 La somme de leurs surfaces sera : 2𝑆 = 8𝜋𝑟 2
4
 Le volume, V’, de la nouvelle goutte formée sera : 𝑉 = 3 𝜋𝑟′3
 La surface, S’, de la nouvelle goutte formée sera : 𝑆′ = 4𝜋𝑟 ′2
 Comme le volume de la nouvelle goutte issue de la fusion de deux premières gouttes
est égal à la somme des volumes de ces dernières, on aura

4 8
𝜋𝑟′3 = 3 𝜋𝑟 3 …………………………………………………………………….(2.2.21)
3

D’où

1
𝑟 ′ = 𝑟23

La surface, S’, de la nouvelle goutte sera donc


1 2
𝑆 ′ = 4𝜋(𝑟23 )2 = 4𝜋𝑟 2 23 ………………………………………………………..(2.2.22)

Alors
2
𝑆′ 4𝜋𝑟 2 23
= ≈ 0,79……………………………………………………………..(2.2.23)
𝑆 8𝜋𝑟 2

Donc la surface de la nouvelle goutte représente seulement environ 79 % de la somme des


surfaces de deux premières gouttes ; il y a eu donc rétrécissement de surface.

Exemple.

Soient deux gouttes de même rayon de 2 mm. Le volume, V, de chaque goutte sera :

4 3 4 3
𝑉= 𝜋𝑟 = 𝜋2 = 33,51⁡𝑚𝑚3
3 3

Le volume de la goutte qui résulte de leur coalescence (leur fusion) est la somme de leurs
deux volumes, soit 67, 02 mm3.

La surface, S, de chaque goutte est :

𝑆 = 4𝜋𝑟 2 = 4𝜋22 = 50,27⁡𝑚𝑚2

Le rayon de la goutte qui résulte de leur coalescence (leur fusion) sera la racine cubique de
leur volume (soit 67, 02 mm3) multiplié par 4, divisé par trois fois π ; soit 2,52 mm. Ce rayon
donne 79,79 mm2 comme surface extérieure de la nouvelle goutte. Elle est inférieure à la

48
79,79
somme (100,54 mm2) des surfaces deux gouttes qui ont fusionné. On voit que =
100,54
0,794⁡

Cette réduction de la surface de la goutte résultante de la fusion est


un des exemples qui mettent en évidence l’existence des forces qui attirent les molécules de
la surface extérieure d’une substance par les molécules à l’intérieure de la substance.

Cette force d’attraction moléculaire d’une substance fait que la


surface extérieure d’une substance liquide se comporte comme une membrane tendue qui
permet à des insectes légers de marcher sur le liquide comme le montre la photo ci-dessous
tirée de l’Internet.

Figure 2.2.1. Les insectes légers marchant sur la surface de l’eau

La force nécessaire minimale qui permet d’arracher les molécules de


la surface extérieure d’une substance sur une longueur d’un mètre est appelée tension
superficielle. Elle varie d’une substance à un autre. En système International, elle est
exprimé en N/m. La multiplication de cette force, la tension superficielle, par une longueur
d’un mètre, donne l’énergie qu’il faut dépenser pour arracher un mètre carré des molécules
situées sur la surface limite d’une substance. On l’exprimé en N/m2. C’est ainsi qu’on parle
tantôt de force et tantôt d’énergie superficielle.

Cette tension superficielle existe donc à la surface de contact entre


deux substances des natures ou des états physiques différentes : solide-solide, solide-
liquide, liquide-liquide, liquide-gaz, solide-gaz.

On a l'habitude, pour l'interface entre deux milieux denses (liquide-


liquide, solide-solide, solide-liquide), de parler de tension interfaciale, d'énergie interfaciale
ou d'énergie d'interface. Entre un milieu dense (solide ou liquide) et un gaz, on parle
souvent plutôt de tension superficielle, de tension de surface ou d'énergie de surface.

Si l'on place une goutte d’eau ronde sur un support à faible énergie
de surface (ex. film plastique), les forces d'attractions internes de la goutte d’eau seront
prépondérantes sur celles du plastique et la goutte aura un minimum de contact avec le
matériau.

49
Figure 2.2.2. La mouillabilité de différentes surfaces par un même
liquide

Si au contraire, le matériau (ex. verre) développe une énergie


moléculaire de surface qui se rapproche de celle de l'eau, cette énergie aura tendance à
contrebalancer les forces à l'intérieur de la goutte d’eau et celle-ci aura tendance à
augmenter sa surface interfaciale avec le matériau, aplatissement de la goutte, mouillabilité.

On dira alors que la mouillabilité de l’eau sur le plastique est plus


faible que celle sur le verre.

Si au lieu d'utiliser de l'eau, on utilise un liquide beaucoup plus faible


en énergie (ex. hydrocarbure, alcool, ...) sur un film plastique bien que de faible énergie mais
suffisante, ce film provoquera par attirance interfaciale l'aplatissement de la goutte d'alcool
(l’énergie du matériau réussira à être prépondérant sur les forces internes dans la goutte
d'alcool, cette goutte s'étalera encore mieux sur le verre mouillable à l'eau, donc d'énergie
encore plus élevée que le plastique)...

La mouillabilité permet de décrire comment un liquide arrive à s’étaler en présence d’un


autre liquide sur un solide. L’étalement du liquide dépend des milieux où se situe le solide.
Un liquide posé sur un solide forme un angle qui varie selon l'étalement. L'angle de contact
entre le liquide et le solide se nomme l’angle de mouillage. Cet angle de mouillage dépend
de la tension superficielle. En effet, une variation de la tension superficielle d'un liquide joue
sur son étalement. La loi de Cassie montre que si l’angle de contact est compris entre 90° et
180°, alors le liquide est hydrophobe c’est-à-dire que le liquide ne mouille pas le solide. Si
l’angle de contact mesure entre 10° à 90°, alors le liquide est hydrophile, ça sera donc un
liquide mouillant le solide.

Fig 2.2.3 – Représentation schématique de trois gouttes d'eau dont la mouillabilité est
décroissante de gauche à droite.

50
Les deux premières gouttes en partant de gauche sont issues d'un liquide hydrophile
(mouillant), tandis que la troisième est issue d'un liquide hydrophobe (non mouillant). On
observe que plus le liquide est mouillant, et plus il aura un angle de contact faible.

Substance Température (°C) Tension superficielle (*10-3


N/m)
Acide acétique 20 27,6
Acide acétique (10,0 %) + 30 54,56
Eau
Acide acétique (40,1 %) + 30 40,68
Eau
Acétone 20 23,7
Diéthyl éther 20 17,0
Eau 0 75,64
Eau 20 72,8
Eau 25 71,97
Eau 37 70
Eau 50 67,91
Eau 100 58,85
Glycérol 20 63
Isopropanol 20 21.7
Mercure 15 487
Mercure 20 436
Méthanol 20 22,6
Octane 20 21,8
Éthanol 20 22,27
Éthanol (11,1 %) + Eau 25 46,03
Éthanol (40 %) + Eau 25 29,63
Hydrocarbure
Intarface eau-huile 20 20
Tableau 2.2.1. Les valeurs la tension superficielle des quelques substances

Cette tension de surface se traduit en particulier dans le cas de l’eau


par ce que l’on appelle la montée capillaire et dans le cas du mercure par la baisse capillaire.
En effet, sur un récipient contenant de l’eau pure, plongeons verticalement un tube
capillaire en verre ouvert aux deux extrémités et de diamètre petit, de l’ordre du mm. On
observe une montée de l’eau à l’intérieur du tube capillaire (Fig. 1.9). Si à la place de l’eau
c’était le mercure on observerait plutôt une baisse de niveau du mercure dans le tube
capillaire en dessous de la surface de mercure dans le récipient. L’eau est hydrophile au
verre (elle le mouille) tendis que le mercure y est hydrophobe (il ne le mouille pas). La
surface supérieure de la colonne d’eau dans le tube capillaire forme un ménisque dont la
concavité est tournée vers le haut ; le ménisque du mercure a une concavité tourné vers le
bas.

51

Figure 2.2.4. Situations comparées de molécules à l’intérieur ou à l'extérieur du tube


capillaire. La montée capillaire

2.3. PROPRIETES DES GAZ NATURELS

Les gaz se distinguent d’autres substances par leur faculté de se


comprimer et de s’étendre facilement avec le changement de la pression et de la
température ; c’est ce qui fait qu’ils n’ont pas de forme propre et épousent la forme du
récipient. En outre, alors que les autres corps se dissolvent d’autant mieux que la
température augmente, les gaz eux, se dissolvent quand la température baisse et se
dégagent de la solution quand la température augmente.

Du fait ce ces caractéristiques particulières, leurs propriétés


physiques changeront avec la pression et la température et ce changement tiendra compte
de la viscosité qui distingue le gaz idéal, non visqueux, du gaz réel, en l’occurrence le gaz
naturel, qui lui, est visqueux.

2.3.1. Densité de gaz

La densité d’un gaz est définie comme le rapport de la masse


moléculaire du gaz à celle de l’air. L’air étant composé globalement de 79 % de N 2 (masse
moléculaire 24) et de 21 % de O2 (masse moléculaire 32), la masse moléculaire de l’air est
donc de 24*0,79+32*0,21 = 28,84. Comme l’air contient d’autres gaz, sa masse spécifique
est de 28,97. Le gaz naturel étant un mélange et non un corps pur, cette masse moléculaire
obtenue en additionnant ses composés au prorata de leur pourcentage dans le mélange est
dite apparente. Dans plusieurs livres anglo-saxons on parle de « apparent molecular
weight », symbolisé par «MWa», qui se traduirait par « poids moléculaire apparent » au lieu
de « masse moléculaire apparente ». Comme les ouvrages utilisés sont principalement
anglo-saxons, nous allons, dans ce cours, adopter leurs symboles, écrire, par exemple,

52
«MWa» quand nous parlons de masse moléculaire et non de poids moléculaire. Dès lors, la
densité, dg, d’un gaz est
𝑀𝑊
𝑑𝑔 = 28,97𝑎 …………………………………………………………………………….(2.3.1)

Où «MWa» est la masse moléculaire apparente d’un gaz naturel calculée en fonction de la
composition molaire du gaz naturel déterminée au laboratoire.

Soit yi, le pourcentage de moles d’un gaz pur, i, dans le mélange qu’est le gaz naturel, alors la
masse moléculaire apparente, MWa, du gaz naturel est déterminée par
𝑖=𝑁
𝑀𝑊𝑎 = ∑𝑖=1 𝑐 𝑦𝑖 𝑀𝑊𝑖 ……………………………………………………………………………(2.3.2)

Où, Nc, est le nombre de gaz composant le gaz naturel.

La densité du gaz (dg) naturel, varie généralement de 0,5 à 0,9, selon sa composition.

2.3.2. Pression et température pseudo-critiques d’un gaz

Tout comme dans le cas de la masse moléculaire apparent d’un gaz


naturel, la pseudo-pression critique et la pseudo-température critique d’un gaz naturel sont
obtenus en faisant respectivement la somme des pressions critiques et celle des
températures critiques de composantes au prorata de leurs pourcentages molaires. Ainsi la
pseudo-pression critique d’un gaz naturel, ppc, est déterminée par
𝑖=𝑁
𝑝𝑝𝑐 = ∑𝑖=1 𝑐 𝑦𝑖 𝑝𝑐𝑖 ……………………………………………………………………………(2.3.3)

Et la pseudo-température critique, Tpc, est calculée par


𝑖=𝑁
𝑇𝑝𝑐 = ∑𝑖=1 𝑐 𝑦𝑖 𝑇𝑐𝑖 ………………………………………………………………….(2.3.4)

Où, pci et Tci sont respectivement la pression critique et la température critique de la


composante, i.

Si la composition du gaz naturel n’est pas connue et si sa densité est


connue, la pseudo-pression critique et la pseudo température critique sont déterminées
respectivement par :

𝑝𝑝𝑐 = 709,604 − 58,718𝑑𝑔 ……………………………………………..(2.3.5)

𝑇𝑝𝑐 = 170,491 + 307,344𝑑𝑔 …………………..………………………..(2.3.6)

53
Les équations (2.3.5) et (2.3.6) sont aussi valables si H2S < 3 %, N2 < 5 % et la concentration
totale des composantes inorganiques inférieure à 7 %.

Des graphiques ou des formules mathématiques permettre d’effectuer la correction des


impuretés, Wichert et Aziz proposent des formules suivantes :

𝐴 = 𝑦𝐻2 𝑆 + 𝑦𝐶𝑂2 …………………………………………………………………………(2.3.7)

𝐵 = 𝑦𝐻2 𝑆 ………………………………………………………..……………………………(2.3.8)

∈3 = 120(𝐴0.9 − 𝐴1,6 ) + 15(𝐵 0,5 − 𝐵 0,4 )…………………………………………………(2.3.9)

𝑇𝑝𝑐′ = 𝑇𝑝𝑐 −∈3 ⁡ (𝑇𝑝𝑐 ⁡𝑐𝑜𝑟𝑟𝑖𝑔é𝑒)……………………………………………………………………….(2.3.10)


𝑃𝑝𝑐 𝑇𝑝𝑐′
𝑃𝑝𝑐′ = 𝑇 …………………………………………………………………….(2.3.11)
𝑝𝑐 +𝐵(1−𝐵)∈3

Il existe aussi de formule de correction des impuretés pour le calcul des pseudo pression et
pseudo température critiques (Ahmed).

𝑝𝑝𝑐 = 678 − 50(𝑑𝑔 − 0,5) − 206,7𝑦𝑁2 + 440𝑦𝐶𝑂2 + 606,7𝑦𝐻2 𝑆 …………………………..(2.3.12)

𝑇𝑝𝑐 = 326 + 315(𝑑𝑔 − 0,5) − 240𝑦𝑁2 − 83,3𝑦𝐶𝑂2 + 133,3𝑦𝐻2 𝑆 …………………………..(2.3.13)

On définit dans l’industrie pétrolière le pseudo pression réduite (p pr) et le pseudo


température réduite (Tpr) :
𝑝
𝑝𝑝𝑟 = 𝑝 ……………………………………………………………………………………(2.3.14)
𝑝𝑐

𝑇
𝑇𝑝𝑟 = 𝑇 ……………………………………………………………………………………(2.3.15)
𝑝𝑐

Exercice 2.3.1.

A l’aide de propriétés des composantes d’un gaz naturel présentées dans le tableau ci-
dessous, déterminer pour ce gaz :

a) la masse moléculaire apparente ;


b) la densité ;
c) la pression pseudo-critique
d) la température pseudo critique

HGP Exercice 2.3.1. composition et proprités d'un gaz naturel


Masse Pressions Températures
moléculaire critiques critiques (Tci)
Composantes part (yi) (Mwi) (pci) (psia) (°R)

CH4 0,775 16,04 673 344

54
C2H6 0,083 30,07 709 550
C3H8 0,021 44,1 618 666
i-C4 0,006 58,12 530 733
n-C4 0,002 58,12 551 766
i-C5 0,003 72,15 482 830
n-C5 0,008 72,15 485 847
C6 0,001 86,18 434 915
C7+ 0,001 114,23 361 1024
N2 0,05 28,02 227 492
CO2 0,03 44,01 1073 548
H2S 0,02 34,08 672 1306

Solution Exercice 2.3.1.

HGP Solution Exercice 2.3.1. composition et propriétés d'un gaz naturel


Pression
s
Masse critiques Température
Composante part moléculair (pci) s critiques yipci yiTci
s (yi) e (Mwi) (psia) (Tci) (°R) yiMWi (psia) (°R)

CH4 0,775 16,04 673 344 12,43 521,58 266,6


C2H6 0,083 30,07 709 550 2,5 58,85 45,65
C3H8 0,021 44,1 618 666 0,93 12,98 13,99
i-C4 0,006 58,12 530 733 0,35 3,18 4,4
n-C4 0,002 58,12 551 766 0,12 1,1 1,53
i-C5 0,003 72,15 482 830 0,22 1,45 2,49
n-C5 0,008 72,15 485 847 0,58 3,88 6,78
C6 0,001 86,18 434 915 0,09 0,43 0,92
C7+ 0,001 114,23 361 1024 0,11 0,36 1,02
N2 0,05 28,02 227 492 1,4 11,35 24,6
CO2 0,03 44,01 1073 548 1,32 32,19 16,44
H2S 0,02 34,08 672 1306 0,68 13,45 26,12

Mwa=20,7 ppc = Tpc


Totaux 1 661 =411
dg=0,71

2.3.3. Viscosité d’un gaz

55
Dans le domaine de pétrole on utilise généralement la viscosité
dynamique (𝜇) exprimée en centipoise (cp) et quasi jamais, la viscosité cinématique (𝜈). On
rappelle que les deux viscosités sont liées par la relation suivante :

𝜇 = 𝜌𝜈……………………………………………………………………………(2.3.16)

Il est toujours conseillé de mesurer directement la viscosité d’un gaz


naturel (𝜇𝑔 ) au laboratoire. Si la composition d’un gaz naturel est parfaitement connue ainsi
que la viscosité de chaque composante, on peut recourir à la formule suivante pour
déterminer la viscosité du mélange que forme le gaz naturel.

∑[𝜇𝑔𝑖 𝑦𝑖 √(𝑀𝑊)𝑖 ]
𝜇𝑔 = ∑[𝑦𝑖 √(𝑀𝑊)𝑖 ]
…………………………………………………………………………..(2.3.17)

La viscosité est déterminée à l’aide de graphiques et des relations


issues de ces graphiques. Carr et als conseillent de procéder en deux étapes : (i) déterminer
d’abord la viscosité du gaz à la pression atmosphérique et à la température du réservoir à
l’aide de la densité du gaz et de part des composés inorganiques qu’il contient, c’est la
viscosité non corrigée (𝜇1𝐻𝐶 ) ; (ii) déterminer, à l’aide du pseudo pression réduite (ppr) et du
pseudo température réduite (Tpr), la viscosité corrigée (𝜇1 ) par la relation suivante :

𝜇1 = 𝜇1𝐻𝐶 + 𝜇1𝑁2 + 𝜇1𝐶𝑂2 + 𝜇1𝐻2 𝑆 …………………….……………………………..(2.3.18)

𝜇1𝐶𝐻 = 8,188 ∗ 10−3 − 6,15 ∗ 10−3 log(𝑑𝑔 ) + (1,709 ∗ 10−5 − 2,062 ∗


10−6 𝑑𝑔 )𝑇(°𝐹)……………………(2.3.19)

𝜇1𝑁2 = [9,59 ∗ 10−3 + 8,48 ∗ 10−3 log(𝑑𝑔 )]𝑦𝑁2 ………………………………(2.3.20)

𝜇1𝐶𝑂2 = [6,24 ∗ 10−3 + 9,08 ∗ 10−3 log(𝑑𝑔 )]𝑦𝐶𝑂𝑁2 ……………………………(2.3.21)

𝜇1𝐻2 𝑆 = [3,73 ∗ 10−3 + 8,49 ∗ 10−3 log(𝑑𝑔 )]𝑦𝐻2 𝑆 ……………………………(2.3.22)

Le facteur correcteur, 𝜇𝑟 , de Dempsey est déterminé comme suit :


𝜇𝑔
𝜇𝑟 = ln⁡( 𝑇 )
𝜇1 𝑝𝑟
2 3 2 3
𝜇𝑟 = 𝑎0 + 𝑎1 𝑝𝑝𝑟 + 𝑎2 𝑝𝑝𝑟 + 𝑎3 𝑝𝑝𝑟 + 𝑇𝑝𝑟 (𝑎4 + 𝑎5 𝑝𝑝𝑟 + 𝑎6 𝑝𝑝𝑟 + 𝑎7 𝑝𝑝𝑟 )

2 2 3 3 2 3
+𝑇𝑝𝑟 (𝑎8 + 𝑎9 𝑝𝑝𝑟 +𝑎10 𝑝𝑝𝑟 + 𝑎11 𝑝𝑝𝑟 ) + 𝑇𝑝𝑟 (𝑎12 + 𝑎13 𝑝𝑝𝑟 + 𝑎14 𝑝𝑝𝑟 + 𝑎15 𝑝𝑝𝑟 )........(2.3.23)

Avec

 𝑎𝑜 = −2,46211820
56
 𝑎1 = 2,97054714
 𝑎2 = −0,28626405
 𝑎3 = 0,00805420
 𝑎4 = 2,80860949
 𝑎5 = −3,49803305
 𝑎6 = 0,36037302
 𝑎7 = −0,01044324
 𝑎8 = −0,79338568
 𝑎9 = 1,39643306
 𝑎10 = −0,14914493
 𝑎11 = 0,00441016
 𝑎12 = 0,08393872
 𝑎13 = −0,18640885
 𝑎14 = 0,02033679
 𝑎15 = −0,00060958

Une fois 𝜇𝑟 calculée, la viscosité du gaz (𝜇𝑔 ) à la pression et à la températures voulues est
déterminée par :
𝜇
𝜇𝑔 = 𝑇 1 𝑒 𝜇𝑟 ……………………………………………………………………………(2.3.24)
𝑝𝑟

Exercice 2.3.2.

Un gaz naturel de densité de 0,65 contient 10 % d’azote, 8 % de dioxyde de carbone et 2 %


de sulfure d’hydrogène. Déterminer la viscosité dynamique à la température de 180°F et à la
pression de 10000 psia.

Solution de l’exercice 3.2.2.

 Les équations (2.3.12) et (2.3.13), ci-dessus, permettent de calculer respectivement


le pseudo pression critique (ppc)et le pseudo température critique (Tpc) :

𝑝𝑝𝑐 = 678 − 50 ∗ (0,65 − 0,5) − 206,7 ∗ 0,1 + 440 ∗ 0,08 + 606,7 ∗ 0,02 = 697,164⁡𝑝𝑠𝑖𝑎

𝑇𝑝𝑐 = 326 + 315 ∗ (0,65 − 0,5) − 240 ∗ 0,1 − 83,3 ∗ 0,08 + 133,3 ∗ 0,02 = 345,357⁡°𝑅

 La viscosité corrigée (𝜇1 ) à la pression atmosphérique (14,7 psia)du gaz est


déterminée par l’équation (2.3.18) dont les termes sont calculés par les (2.3.19),
(2.3.20), (2.3.21) et (2.3.22). Calcul des termes
 𝜇1𝐻𝐶 = 8,188 ∗ 10−3 − 6,15 ∗ 10−3 log(0,65) + (1,709 ∗ 10−5 − 2,062 ∗
10−6 ∗ 0,65)180 = 0,012174⁡𝑐𝑝
 𝜇1𝑁2 = [9,59 ∗ 10−3 + 8,48 ∗ 10−3 log(0,65)] ∗ 0,1 = 0,00080035⁡𝑐𝑝
 𝜇1 𝐶𝑂2 = [6,24 ∗ 10−3 + 9,08 ∗ 10−3 log(0,65)] ∗ 0,08 = 0,0003633⁡𝑐𝑝
57
 𝜇1 𝐻2 𝑆 = [3,73 ∗ 10−3 + 8,49 ∗ 10−3 log(0,65)] ∗ 0,02 = 0,0000428327⁡𝑐𝑝
 𝜇1 = 𝜇1𝐻𝐶 + 𝜇1𝑁2 + 𝜇𝐶𝑂2 + 𝜇𝐻2 𝑆 = 0,013380012⁡𝑐𝑝
10000
 Le pseudo pression réduite (ppr) :⁡𝑝𝑝𝑟 = 697,164 = 14,3438273
639,67
 Le pseudo température réduite (Tpr) : 𝑇𝑝𝑟 = 345,357 = 1,85219932
 viscosité corrigée (𝜇𝑟 ) à la température voulue de Dempsey calculée par l’équation
(2.3.23) est :

𝜇𝑟 = −2,46211820 + 2,97054714 ∗ 14,3438273 − 0,28626405 ∗ 14,34382732


+ 0,00805420 ∗ 14,34382733 + 1,85219932
∗ (2,80860949 − 3,49803305 ∗ 14,3438273 + 0,36037302
∗ 14,34382732 − 0,01044324 ∗ 14,34382733 ) + 1,852199322
∗ (−0,79338568 + 1,39643306 ∗ 14,3438273 − 0,14914493
∗ 14,34382732 + 0,00441016 ∗ 14,34382733 ) + 1,852199323
∗ (0,08393872 − 0,18640885 ∗ 14,3438273 + 0,02033679
∗ 14,34382732 − 0,00060958 ∗ 14,34382733 ) = 1,60566772
 La viscosité du gaz (𝜇𝑔 ) vaut

0,013380012 1,60566772
𝜇𝑔 = ∗𝑒 = 0,03598334⁡𝑐𝑝
1,85219932

2.3.4. Facteur de compressibilité d’un gaz

Le facteur de compressibilité de gaz, ou facteur de déviation ou z-


facteur, symbolisé par la lettre z, est un paramètre qui indique comment un gaz naturel
dévie du gaz idéal à une pression et une température données. IL est défini comme :
𝑉
𝑧 = 𝑉 𝑔𝑎𝑧⁡𝑟é𝑒𝑙 ………………………………………………………….(2.3.25)
𝑔𝑎𝑧⁡𝑖𝑑é𝑎𝑙

En introduisant le facteur le facteur de déviation dans la loi de gaz parfait, on obtient la loi
des gaz réels :

𝑃𝑉 = 𝑧𝑛𝑅𝑇…………………………………………………………………….(2.3.26)

Avec

 P est la pression du gaz (en pascal) ;

 V est le volume occupé par le gaz (en mètre cube) ;

 n est la quantité de matière (nombre de moles) ;

58
 R est la constante universelle des gaz parfaits :
R = 8,3144621 J·K-1·mol-1
on a en fait R = NA·kB où NA est le nombre d'Avogadro (6,022×1023 mol-1) et kB est la
constante de Boltzmann (1,38×10-23 J·K-1) . Lorsque la pression est exprimée en psia, le
𝑝𝑠𝑖𝑎.𝑓𝑡 3
volume en ft3 et la température en °R, alors 𝑅 = 10,73 𝑚𝑜𝑙𝑒.°𝑅 . Si l’énergie est exprimé en
livre force (lbf), la température en °K et la quantité de matière en gramme par mole (g-
mole), ; alors R = 6,13244 ft lbf/(K*g-mol)

 T est la température absolue (en kelvin).

Pour une quantité donnée de gaz, lorsque la température est gardée constante, le volume
mesuré à la pression atmosphérique de 14,7 psia et la pression s’élève à p 1, le facteur de
déviation (z) sera :
𝑝 1 1 𝑉
𝑧 = 14,7 ………………………………………………………………………………………………….(2.3.27)
𝑉 𝑜

Où Vo et V1 sont des volumes du gaz mesuré respectivement à la pression atmosphérique et


à la pression p1.

Le facteur de déviation (z) est très souvent déterminé à l’aide de graphiques développés par
Standing et Katz. L’usage des ordinateurs a amené à formuler des expressions
mathématiques donnant z à partir de ces graphiques. Parmi ces formules, citons celle de Brill
et Beggs, qui est une de plus utilisées :
1−𝐴 𝐷
𝑧=𝐴+ + 𝐶𝑝𝑝𝑟 …………………………………………………………………………..(2.3.28)
𝑒𝐵

Avec
1
 𝑇𝑟 = 𝑇
𝑝𝑟

 𝐴 = 1,39(𝑇𝑝𝑟 − 0,92)0,5 − 0,36𝑇𝑝𝑟 − 0,1………………………………………………..(2.3.29)


6
0,32𝑝𝑝𝑟
0,066 2
 𝐵 = (0,62 − 0,23𝑇𝑝𝑟 )𝑝𝑝𝑟 + (𝑇 − 0,037) 𝑝𝑝𝑟 + ……………………(2.3.30)
𝑝𝑟 −0,86 10𝐸

 𝐶 = 0,132 − 0,32log⁡(𝑇𝑝𝑟 )………………………………………………………………………..(2.3.31)


 𝐷 = 10𝐹 ………………………………………………………………………………………………………(2.3.32)
 𝐸 = 9(𝑇𝑝𝑟 − 1)…………………………………….……………………………………………………(2.3.33)
2
 𝐹 = 0,3106 − 0,49𝑇𝑝𝑟 + 0,1825𝑇𝑝𝑟 )………………………………………………………..(2.3.34)

Hall et Yarborough ont présenté en 1973 une formule que l’on dit pouvoir donner une valeur
de z-facteur plus vraie que les autres formules :

59
𝐴𝑝𝑝𝑟
𝑧= ………………………………………………………………………………..(2.3.35)
𝑌

Où Y est la masse spécifique réduite qu’il faudra déterminer par la méthode itérative de
Newton-Raphson à partir des équations (2.3.36) et (2.3.37), ci-dessous

𝑌+𝑌 2 +𝑌 3 −𝑌 4
𝑓(𝑌) = − 𝐴𝑝𝑝𝑟 − 𝐵𝑌 2 + 𝐶𝑌 𝐷 = 0…………………………………………..(2.3.36)
(1−𝑌)3

1+4𝑌+4𝑌 2 −4𝑌 3 +𝑌 4
𝑓 ′ (𝑌) = − 2𝐵𝑌 + 𝐶𝐷𝑌 𝐷−1 ………………………………………..(2.3.37)
(1−𝑌)4

Avec
1
 𝑇𝑟 = 𝑇
𝑝𝑟
2
 𝐴 = 0,06125𝑇𝑟 𝑒 −1,2(1−𝑇𝑟 )
 𝐵 = 𝑇𝑟 (14,76 − 9,76𝑇𝑟 + 4,58𝑇𝑟2 )
 𝐶 = 𝑇𝑟 (90,7 − 242,2𝑇𝑟 + 42,4𝑇𝑟2 )
 𝐷 = 12,18 + 2,82,2𝑇𝑟

Exercice 2.3.3.

Un gaz naturel de densité de 0,65 contient 10 % d’azote, 8 % de dioxyde de carbone et 2 %


de sulfure d’hydrogène. Déterminer son facteur de compressibilité, z, à la température de
180°F et à la pression de 5000 psia.

Solution de l’exercice 2.3.3.

 𝑇𝑝𝑐 = 326 + 315,7 ∗ (0,7 − 0,5) − 240 ∗ 0,1 − 83,3 ∗ 0,08 + 133,3 ∗ 0,02 =
375,641⁡°𝑅
659,67
 𝑇𝑝𝑟 = 375,641 = 1,75611821
1
 𝑇𝑟 = 1,75611821 = 0,56943775
𝑝
 𝑝𝑝𝑟 = 𝑝 = 2,891013
𝑝𝑐
2
 𝐴 = 0,06125 ∗ 0,5398987 ∗ 𝑒 −1,2∗(1−0,5398987) = 0,02565038
 𝐵 = 0,5398987 ∗ (14,76 − 9,76 ∗ 0,5398987 + 4,58 ∗ 0,53989872 ) =
5,84473581
 𝐶 = 0,5398987 ∗ (90,7 − 242,2 ∗ 0,5398987 + 42,4 ∗ 0,53989872 ) =
−14,9574955
 𝐷 = 2,18 + 2,82 ∗ 0,5398987 = 3,70251433
 𝑌 = 0,0911546

60
0,02565038∗7,17191364
 𝑧= = 2,01813523
0,0911546

2.3.5. Masse spécifique d’un gaz

Comme le gaz est compressible, sa masse spécifique dépend de la


pression et de la température aux quelles il est soumis. La masse spécifique d’un gaz naturel
peut être déterminée à partir de la loi universelle de gaz :
𝑚 (𝑀𝑊)𝑎 𝑝
𝜌𝑔 = = ……………………………………………………………….(2.3.38)
𝑉 𝑧𝑅𝑇

Avec

 𝜌𝑔 : masse spécifique d’un gaz naturel


 𝑚 : la masse du gaz naturel
 𝑉 : volume occupé par le gaz à la température, T, et à la pression, p
 (𝑀𝑊)𝑎 : la masse moléculaire de l’air
 𝑧 : le facteur de compressibilité du gaz naturel
 𝑅 : le constant universel de gaz parfait

𝑝𝑠𝑖𝑎.𝑓𝑡 3
Si on prend (𝑀𝑊)𝑎 = 29 et 𝑅 = 10,73 𝑚𝑜𝑙𝑒.°𝑅 , la formule (2.3.38), ci-dessus s’écrira :

2,7𝑑𝑔 𝑝
𝜌𝑔 = ………………………………………………………………………………….(2.3.39)
𝑧𝑇

Avec

 𝑑𝑔 : densité du gaz naturel


 𝜌𝑔 : masse spécifique du gaz naturel exprimée en lbm/ft3

Exercice 2.3.4.

Un gaz naturel de densité de 0,7 contient 5 % d’azote, 5 % de dioxyde de carbone et 2 % de


sulfure d’hydrogène. Déterminer son facteur de compressibilité, z, à la température de
200°F et à la pression de 2000 psia.

Solution de l’exercice 2.3.4.

 𝑇𝑝𝑐 = 326 + 315,7 ∗ (0,7 − 0,5) − 240 ∗ 0,1 − 83,3 ∗ 0,08 + 133,3 ∗ 0,02 =
375,641⁡°𝑅
659,67
 𝑇𝑝𝑟 = 375,641 = 1,75611821
1
 𝑇𝑟 = 1,75611821 = 0,56943775

61
𝑝
 𝑝𝑝𝑟 = = 2,891013
𝑝𝑝𝑐
2
 𝐴 = 0,06125 ∗ 0,56943775 ∗ 𝑒 −1,2∗(1−0,56943775) = 0,0279215
 𝐵 = 0,56943775 ∗ (14,76 − 9,76 ∗ 0,56943775 + 4,58 ∗ 0,0569437752 ) =
6,0765741
 𝐶 = 0,56943775 ∗ (90,7 − 242,2 ∗ 0,56943775 + 42,4 ∗ 0,0569437752 ) =
−19,058641
 𝐷 = 2,18 + 2,82 ∗ 0,5694775 = 3,78581445
 𝑌 = 0,0911546
0,0279215∗2,891013
 𝑧= = 0,88554453
0,0911546
2,7∗0,7∗2000
 𝜌𝑔 = 0,88554453∗659,67 = 6,47075063⁡𝑙𝑏𝑚/𝑓𝑡 3

2.3.6. Facteur de formation de volume de gaz (gaz formation volume factor, Bg)

Le facteur de formation de volume (Bg) est défini comme le rapport


du volume de gaz dans le réservoir au volume de la même masse de gaz dans les conditions
standards.
𝑉 𝑝𝑠𝑐 𝑇 𝑧 𝑧𝑇
𝐵𝑔 = 𝑉 = = 0,0283 𝑝 …………………………………………………………………….(2.3.40)
𝑠𝑐 𝑝 𝑇𝑠𝑐 𝑧𝑠𝑐

Où Bg est exprimé en ft3/scf. Lorsque Bg est exprimé reservoir barils/standard cubic foot
(rb/scf), la formule pour la détermination de Bg, s’écrit alors :
𝑧𝑇
𝐵𝑔 = 0,00504 …………………………………………………………………………….(2.3.41)
𝑝

L’inverse du facteur de déformation volumique du gaz est le facteur d’expansion du gaz (gas
expansion factor) (E) exprimé en scf/ft3 comme suit :
1 𝑃
𝐸 = 𝐵 = 35,3 𝑧𝑇……………………………………………..…………………………(2.3.42)
𝑔

Si ce facteur d’expansion est exprimé en scf/rb, la relation (2.3.42) devient :


𝑝
𝐸 = 198,32 𝑧𝑇……………………………………………………………………….(2.3.43)

2.3.7. Compressibilité d’un gaz

La compressibilité de gaz est définie par son coefficient de


compressibilité, cg, :

62
1 𝜕𝑉
𝑐𝑔 = − ………………………………………………………………(2.3.44)
𝑉 𝜕𝑝

𝑛𝑧𝑅𝑇
Comme pour les gaz réels, on a 𝑉 = , alors
𝑝
𝜕𝑉 1 𝜕𝑧 𝑧
= 𝑛𝑅𝑇(𝑝 𝜕𝑝 − 𝑝2 )……………………………………………………………………(2.3.45)
𝜕𝑝
Substituant l’équation (2.3.45) dans (2.3.44), donne

1 1 𝜕𝑧
𝑐𝑔 = 𝑝 − 𝑧 𝜕𝑝…………………………………………………………………….(2.3.46)

Comme le second terme du membre de droite est faible, le coefficient de compressibilité


d’un gaz naturel est approximativement égal à l’inverse de la pression à laquelle il est
soumis.

3. ETUDE DES ECOULEMENTS RADIAUX DES HYDROCARBURES

3.1. INTRODUCTION

Les hydrocarbures peuvent se déplacer d’une roche mère à une


roche réservoir et dans la roche réservoir vers le piège dans un écoulement uniforme ou non
uniforme. Cependant lorsque on plante un puits vertical, horizontal ou incliné d’où ils sont

63
pompés vers la surface, le mouvement des hydrocarbures vers cet ouvrage devient radial,
généralement non uniforme, il peut être non permanent, permanent ou pseudo-permanent.
Nous étudierons ces trois types des mouvements au sous-chapitre 3.3.

L’étude des mouvements des hydrocarbures de la roche mère vers la


roche réservoir et dans la roche réservoir vers le piège est faite au cours des écoulements
polyphasique ; donc en dehors de ce cours.

3.2. ETUDE DES ECOULEMENTS MONOPHASIQUES RADIALES DES HYDROCARBURES

3.3. ETUDE DE DEBIT DE PETROLE D’UN PUITS EN ECOULEMENT MONOPHASIQUE

3.3.1. Introduction

Etude de débit d’un puits (well rate) concerne tant les hydrocarbures
liquides (pétrole (oil)) ou gazeux (gaz (gas)) pour un puits vertical ou horizontal. Ce sous-
chapitre ne porte que sur les débits des hydrocarbures liquides pour des puits verticaux et
une formule sera donnée pour les puits horizontaux. L’étude des débits des hydrocarbures
gazeux sera examinée dans d’autres sous-chapitres.

L’étude portera donc sur l’écoulement monophasique des


hydrocarbures liquides vers un puits de production. L’écoulement monophasique ne se
réalise dans un réservoir qu’aussi longtemps que la baisse de pression n’a pas encore atteint
le point de bulle. En effet, après le point de bulle, l’écoulement vers le puits devient
diphasique du fait de la présence de gaz dégagé après le point de bulle qui va aussi couler
vers le puits. L’étude d’écoulement polyphasique vers les puits sera aussi examinée dans les
autres sous-chapitres.

Nous allons, dans ce sous-chapitre examiner les formules des débits


dans trois régimes d’écoulement :

 régime d’écoulement permanent


 régime d’écoulement transitoire et
 régime d’écoulement pseudo-permanent.

3.3.2. Régimes d’écoulement

64
Lorsque le puits de forage (wellbore) démarre la production de
pétrole, il se forme, du fait de la perte de charge due au déplacement du pétrole vers le
puits, un cône de dépression autour du puits (figure 3.3. 1).

Il faut noter que la ligne de pression indiquée dans la figure 3.3.1. et


que nous indiquerons dans d’autres figures ne signifie par que la pression sur cette ligne est
atmosphérique comme nous l’avons vu lors de l’étude des cônes de dépression autour d’un
puits dans les nappes d’eau. Ici la pression est de loin supérieure (de l’ordre de plusieurs
dizaines des fois) à la pression atmosphérique. Donc l’huile (le pétrole) existe bien tant au
dessus qu’en dessous de cette ligne de pression placée dans le réservoir dans les dessins
pour des raisons didactiques et qui, en réalité, est située bien au-dessus du toit imperméable
du réservoir de pétrole. Alors que dans le puits d’eau cette ligne étant une ligne
piézométrique où la pression est atmosphérique, l’eau libre n’existe pas au dessus d’elle.

Figure 3.3.1. Cône de dépression autour d’un puits de pétrole

Le pétrole coule vers le puits de production sous trois régimes


d’écoulements différents :

 régime d’écoulement permanant ou d’équilibre ;


 régime d’écoulement transitoire ou de non équilibre et
 régime d’écoulement pseudo-permanent

Chaque régime d’écoulement a son propre modèle mathématique


analytique. Nous allons examiner ces régimes et leurs modèles.

3.3.2.1. Régime d’équilibre

3.3.2.1.1. Définition

65
Il arrive un temps où l’élargissement du rayon du cône atteint une
zone de pression constante (pe). La zone de pression constante, pe, est très souvent une
nappe aquifère importante qui entoure la nappe de pétrole ou l’eau d’injection constante à
grand débit dans le réservoir à partir d’autres puits. Quand l’onde de dépression déclenchée
par la production du puits atteint la nappe aquifère, le rayon du cône de dépression cesse
d’accroître. A ce moment, la pression en chaque point de la nappe de pétrole cesse de
varier ; et la pression du pétrole (pression du réservoir) à la surface de contact avec la nappe
aquifère restera durant tout le temps de la vie du puits, la pression p e, régnant dans la nappe
d’eau rencontrée (figure 3.3.2, en bas). Si l’eau elle-même commence à couler vers le puits,
cette pression pe va aussi diminuer du fait de la perte de charge due à l’écoulement de l’eau
vers le puits. Dans ce sous-chapitre, nous n’étudierons que l’écoulement du pétrole vers le
puits sans écoulement de l’eau. L’étude de l’écoulement de l’eau vers le puits fait partie de
l’étude des écoulements polyphasique qui sera faite ultérieurement dans d’autres sous-
chapitres comme nous venons de l’annoncé ci-haut. L’écoulement qui va se faire durant
cette période de pression, pe, constante est appelé écoulement en régime permanent. Ainsi
l’écoulement permanent idéal s’établirait dans les réservoirs avec periferal water, par
exemple.

Figure 3.3.2. Courbes isobares en fonction de temps de production (en haut) et évolution du
cône de dépression en fonction de temps de production (en bas) dans un réservoir limité par
des zones de pression constante (eau d’aquifère ou de puits d’injection)

3.3.2.1.2. Modèle mathématique analytique

La formule mathématique qui permet de calculer le débit, Q, du puits


de production durant le régime permanent dérive de celle de Darcy si on suppose que
l’écoulement est monophasique, c’est-à-dire, seul le pétrole qui remplit tout le réservoir
coule vers le puits.

66
Considérons un cas idéal où le puits traverse entièrement la zone d’huile d’épaisseur 3, h,
constante partout dans un réservoir homogène et isotrope, le débit qui vient d’une distance
quelconque, r, à l’axe du puits est égal au débit qui entre dans le puits ; ceci en vertu de la loi
de la conservation de masse ou de débits liquides dans le cas des liquides incompressibles.

On sait que

𝑄 = 𝐴𝑉……………………………………………………………..(3.3.1.)

Avec

 V : la vitesse d’écoulement du pétrole vers le puits à la section transversale A.


 A : section que traverse le pétrole dans son déplacement vers le puits

L’écoulement étant horizontal vers le puits vertical, les surfaces de courant sont considérées
soit comme des plans verticaux qui se croisent à l’axe du puits soit comme des plans
horizontaux coupant perpendiculairement le puits. Dans tous les cas de figures, les surfaces
𝑝
équipotentielles (surfaces de même 𝜑 = 𝑧 + 𝛾 ) qui, par définition dans un milieu isotrope,
𝑜
sont perpendiculaires aux surfaces de courant, sont donc des cylindres concentriques à l’axe
du puits. Comme l’élévation, z, est constante (l’écoulement est horizontal), les surfaces
équipotentielles sont des surfaces de même pression (surface isobares) et les pertes de
charges sur 𝜑 ne se font que sur p. La perte de charge se faisant sur p, le gradient
𝜕𝜑 𝜕𝑝
hydraulique le long du rayon , r, qui est , devient . Et d’après la loi de Darcy
𝜕𝑟 𝜕𝑟

𝜕𝑝
𝑉=𝐾
𝜕𝑟
Pour utiliser la perméabilité intrinsèque utilisé dans le domaine de pétrole du fait que la
viscosité du pétrole brut change d’un gisement à un autre, nous allons réécrire la formule de
la vitesse ci-dessus
𝑘 𝜕𝑝
𝑉=𝜇 ………………………………………………………………….(3.3.2a)
𝑜 𝜕𝑟

La section A est la surface latérale du cylindre de rayon r, donc

𝐴 = 2𝜋𝑟ℎ……………………………………………..……………….(3.3.2b.)

3
Je vais symbolisée l’épaisseur par la lettre h, au lieu de la lettre e que j’ai utilisé dans l’étude de l’hydraulique
souterraine pour deux raison, (i) en pétrole, h signifie tantôt l’épaisseur de la roche réservoir tantôt l’épaisseur
de pénétration du puits de production dans la roche réservoir ; (ii) un très grand nombre d’articles et
d’ouvrages utilise le symbole, h pour désigner l’épaisseur de la roche réservoir. Pour cette dernière raison, je
vais utiliser l’indexe w pour tous les paramètres concernant le puits (well) et le symbole 𝜙 pour désigner la
porosité.

67
Comme les surfaces du toit et du substratum sont imperméables, le débit qui coule vers le
puits est le même, loin du puits (grand r) et près du puits (petit r). Or du fait que le rayon r,
diminue au fur et à mesure que l’on s’approche du puits, la surface, A, par laquelle ce débit
passe diminue aussi. Si la surface diminue, pour garder le même débit, la vitesse doit
𝜕𝑝
augmenter. Comme le milieu est homogène et isotrope, K, ne change pas ; donc c’est qui
𝜕𝑟
𝜕𝑝
augmente. Donc le gradient 𝜕𝑟 , tout comme p, sont des variables dépendantes de la variable
indépendante, r, dans l’intervalle rw (rayon du puits) et re (rayon d’action du puits4). Dans
cet intervalle la pression va varier de pwf (pression au fond puits, donc à la distance rw) à pe
(pression dans la nappe d’eau, donc à la distance re).

Remplaçons dans la formule 3.3.1. V et A par leurs expressions des formules 3.3.2a. et
3.3.2b. Cela donne

𝑘 𝑑𝑝
𝑄 = 2𝜋𝑟ℎ
𝜇𝑜 𝑑𝑟

En séparant les variables, nous écrivons :

𝑑𝑟 𝑘
𝑄 = 2𝜋ℎ 𝑑𝑝
𝑟 𝜇𝑜

En intégrant les variables de l’expression ci-dessus chacune dans sont intervalle nous
écrivons :
𝑟𝑒 𝑝𝑒
𝑑𝑟 𝑘
𝑄∫ = 2𝜋ℎ ∫ 𝑑𝑝
𝑟 𝜇𝑜
𝑟𝑤 𝑝𝑤𝑓

2𝜋ℎ𝑘(𝑝𝑒 −𝑝𝑤𝑓 )
𝑄= 𝑟 …………………………………………………………..(3.3.3.)
𝜇𝑜 ln⁡( 𝑒 )
𝑟𝑝

Mais il se fait que lors de forage de puits, les boues de forages et autres débris bouchent les
pores de la roche réservoir dans la zone proche du puits, diminuant du même coup, sa
𝑘
perméabilité intrinsèque, k, et partant, la perméabilité relative à l’huile, K o = . Avant
𝜇𝑜
d’entrer dans le réservoir, le pétrole va traverser cette zone de faible perméabilité, tout va
se passer comme nous l’avons vu à la litera h du point 1.1.3.3. du chapitre 1, point 1.1.3.3.
Donc la perméabilité transversale globale (KGT) de la roche réservoir va chuter ; ce qui va
baisser le débit du puits de pétrole. D’autre part, cette baisse de la perméabilité dans la zone

4
En hydrogéologie le rayon d’action est symbolisé très souvent par R a ; mais comme dans beaucoup d’ouvrages
de pétrole on préfère le symboliser par re, j’adopte ce symbole propre au pétrole mais la signification est la
même avec Ra.

68
proche du puits va y provoquer une perte de charge (perte de pression) importante comme
l’indique la figure 3.3.3 ci-dessous.

Figure 3.3.3 : Chute de pression du réservoir dans la peau (skin)

La perte de charge, donc de pression à travers cette zone sera très forte ; elle est indiquée
sur la figure 3.3.3. comme ∆𝑝𝑠𝑘𝑖𝑛𝑒 et les chercheurs l’ont évaluée à

𝑜𝑄𝜇
∆𝑝𝑠𝑘𝑖𝑛𝑒 = 2𝜋ℎ𝑘 𝑆………………………………………………………………..(3.3.4.)

En effet, s’ils ont posé comme ks, la perméabilité dans la skin et comme rs, la rayon de la
zone de la skin, ce qui donne, en écoulement permanent radial :

𝑘 𝑟𝑠
𝑆=( − 1) ln ( )
𝑘𝑠 𝑟𝑤

En unité de terrain et dans les conditions de surface


ℎ𝑘∆𝑝𝑠𝑘𝑖𝑛𝑒
𝑆 = 141,2𝑄𝜇 ………………………………………………………………….(3.3.5.)
𝐵
𝑜 𝑜

Avec Bo, le facteur de formation de volume.

S est positif quand ks < k et est négatif quand ks > k (cas de la fracturation provoquée pour
augmenter la perméabilité autour du puits.

Le débit calculé par la formule (3.3.3.) est celui qui entre dans le puits au niveau du
réservoir ; pour trouver le débit dans les conditions de surface, il faudra le diviser par FVF
(formation volume factor), 𝐵𝑜 . Alors le débit à la surface devient
2𝜋𝑘ℎ(𝑝𝑒 −𝑝𝑤𝑓 )
𝑄= 𝑟 ……………………………………………………….(3.3.6.)
𝐵𝑜 𝜇𝑜 ln⁡( 𝑒 +𝑆)
𝑟𝑤𝑓

69
Le débit, Q, est exprimé en L3.T-1 ; or dans le domaine de pétrole, on préfère l’exprimer en
barils aux conditions standards (stoc tank) ; d’où en intégrant la valeur de 2𝜋 dans les
constantes numériques de conversions des unités, la formule de débit exprimée en barils par
jour devient

𝑘ℎ(𝑝𝑜 −𝑝𝑝 )
𝑄= 𝑅 ………………………………..……………….(3.3.7.)
141,2𝐵𝑜 𝜇𝑜 ln⁡( 𝑎 +𝑆)
𝑟𝑤

Avec

 k : perméabilité intrinsèque horizontale (puits vertical) (milli-darcy (md))


 h : longueur de la pénétration du puits dans la zone d’huile (on suppose que le puits
pénètre entièrement la zone d’huile ou la traverse entièrement comme l’indique la
figure 3.3.3. ci-dessus) de la roche réservoir (feet)
 𝑝𝑒 : pression de la nappe aquifère périphérique à la zone d’huile (pounds per square
inch absolute (psia))
 𝑝𝑤𝑓 : pression au fond du puits (flowing bottom-hole pressure) (psia)
 𝐵𝑜 : facteur de formation de volume de l’huile produite (sans unités)
 𝜇𝑜 : viscosité dynamique de l’huile exprimée (centipoise)
 𝑟𝑒 : rayon d’action du puits exprimé (feet)
 𝑟𝑤 : rayon de la partie productive du puits (feet)
 𝑆 : facteur de skin (sans unités)

En outre, il faut noter qu’avec ou sans skin, la vitesse augmente dans la zone du réservoir
situé près du puits du fait de perte du fait que la surface latérale des cylindres isobares que
traverse l’huile coulant vers le puits diminue de plus en plus quand on s’approche du puits.
Cette augmentation croissante de la vitesse, arrive à un seuil où l’écoulement qui était
laminaire dans le réservoir loin du puits de vient turbulent près du puits augmentant du
coup, la perte de charge qui vient s’ajouter à celle provoqué par le skin positif ; d’où la skin
résultant, S’, exprimée comme suit :

𝑆 ′ = 𝑆 + 𝐷𝑄

Où D est le non-Darcy factor. Dans le cas pratique, D est négligé pour l’huile où il est faible
devant S. Mais en cas de gaz, il est important et nous allons l’expliciter lors de l’étude de
l’écoulement des gas.

3.3.2.2. Régime transitoire

3.3.2.2.1. Définition

70
L’écoulement qui se fait pendant la période où le rayon du cône
augmente sans cesse et où, de ce fait, la pression en un point de la nappe de pétrole ne
cesse de décroître de façon exponentielle (c’est-à-dire que la vitesse de cette décroissance
de la pression diminue constamment au fur de temps), est appelé écoulement en régime
transitoire. Le régime transitoire a lieu quand l’élargissement du cône de dépression n’a pas
encore atteint une limite quelconque de la nappe de pétrole. Comme les nappes de pétrole
sont limitées, l’écoulement transitoire est de courte durée.

3.3.2.2.2. Modèle mathématique analytique


Si on suppose que l’écoulement est monophasique (l’écoulement
vers le puits est uniquement celui de l’huile), la formule du débit qui découle de la formule
de Theis (voir chapitre 1, point 1.2.4.1.4) la plus utilisée est :

𝑘ℎ(𝑝𝑖 −𝑝𝑤𝑓 )
𝑄= 𝑘 ……………………………………………(3.3.8.)
162,6𝜇𝑜 𝐵𝑜 [log(𝑡)+log⁡( )−3,23+0,87𝑆]
𝜙𝜇𝑜 𝑐𝑡 𝑟2
𝑤

Avec

 𝑝𝑖 : la pression initiale dans le réservoir (psia)


 𝑡 : le temps d’écoulement de pétrole vers le puits compté dès la mise en route de la
production (heures)
 𝜙 : la porosité de la roche réservoir
 𝑐𝑡 : le total coefficient de compressibilité
 Les autres symboles ont la même signification que pour le régime d’équilibre

3.3.2.2.3. Rayon d’influence (Radius of investigation)

La distance à partir de l’axe du puits atteinte après un temps, t,


compté à partir de la mise en route de la production est appelé rayon d’influence (radius of
investigation) ; symbolisons le par ,ri.

𝑘𝑡
𝑟𝑖 = √
948𝜙𝜇𝑐𝑡
Cette distance est très souvent utile à connaître lors de la conduite des essais de pompage
ou de l’interprétation de leurs résultats.

3.3.2.2.4. Temps de stabilisation (stabilization time)

71
3.3.2.3. Régime pseudo-permanent

3.3.2.3.1. Définition

Lorsque l’élargissement du cône rencontre une limite étanche ou un


cône de dépression d’un autre puits de production, la décroissance de la pression est
constante en chaque point du réservoir (voir figure 3.3.4. en bas), l’écoulement qui se fait
vers le puits de production est dit écoulement en régime pseudo-permanent. La différence
entre la baisse de pression d’un régime transitoire et celle d’un régime pseudo-permanent
est que dans le premier cas, la décroissance de la pression en chaque point du réservoir est
exponentielle donc diminue au fur et à mesure que le temps de production s’écoule et reste
constante au contact du réservoir avec l’aquifère (figure3.3.2 en bas) ; dans le second cas, la
baisse de la pression en chaque point du réservoir est constante, donc ne change pas dans le
temps et la pression baisse aussi au contact du réservoir avec la surface étanche (figure 3.3.4
en bas).

Figure 3.3.4. Courbes isobares en fonction de temps de production (en haut) et évolution du
cône de dépression en fonction de temps de production (en bas) dans un réservoir limité par
des surfaces étanches (eau d’aquifère ou de puits d’injection)

3.3.2.3.2. Modèle mathématique analytique

Le modèle mathématique analytique d’un écoulement


monophasique d’huile quand la limite imperméable entourant le réservoir est circulaire, le
débit Q se détermine par la formule suivante dérivée, comme celle du régime d’équilibre, de
la formule de Darcy est :
72
𝑘ℎ(𝑝𝑒 −𝑝𝑤𝑓 )
𝑄= 𝑟 1 …
141,2𝐵𝑜 𝜇𝑜 [ln( 𝑒 )− +𝑆]
𝑟𝑤 2

……………………………………………………….(3.3.9.)

Le temps, tpss (temps pseudo-steady) que met l’onde de dépression pour atteindre la limite
imperméable est :

𝜙𝜇𝑜 𝑐𝑡 𝑟𝑒2
𝑡𝑠𝑠 = 1200 ……………………………………………………………….(3.3.10.)
𝑘

Comme la pression, pe n’est pas connue à un temps donné, on le remplace très souvent par
la pression, 𝑝̅ , moyenne du réservoir dans la formule suivante :
𝑘ℎ(𝑝̅ −𝑝𝑤𝑓 )
𝑄= 𝑟 3
………………………………………………………..(3.3.11.)
141,2𝐵𝑜 𝜇𝑜 [ln( 𝑒 )− +𝑆]
𝑟𝑝 4

Lorsque la limite étanche délimite un réservoir n’est plus circulaire,


on utilise la formule suivante pour déterminer Q.
𝑘ℎ(𝑝̅ −𝑝𝑤𝑓 )
𝑄= ………………………………………………………………(3.3.12.)
1 4𝐴
141,2𝐵𝑜 𝜇𝑜 [ ln( )+𝑆]
2 Υ𝐶𝐴 𝑟2
𝑝

Avec

 A : surface horizontale de drainage (ft2)


 Υ : constante d’Euler (Υ = 1,78)
 𝐶𝐴 : facteur de surface de drainage ; il vaut 3,16 pour A circulaire.

Le tableau 3.3.1. ci-dessous donne les valeurs de 𝐶𝐴 pour différentes formes de surface de
drainage

Tableau 3.3.1. : Les valeurs de CA pour quelques différentes formes de la surface de


drainage, A en fonction de la position du puits dans ces surfaces.

73
74
75
3.3.2.3.3. Détermination de la pression moyenne du réservoir

La pression moyenne, 𝑝̅ , d’un réservoir, aussi appelée la pression


statique de la surface de drainage d’un réservoir entourant le puits où est effectué le test
sert à
 déterminer les caractéristiques de la roche réservoir et de ses fluides
 calculer la réserve de pétrole en place dans le roche réservoir ;
 prédire le comportement du réservoir lors de la récupération primaire et secondaire
ainsi que celui de pression le long de la période de production

Il ne faut pas confondre la pression moyenne d’un réservoir qui est la


pression du réservoir lorsque celui-ci a connu un phénomène de dépression est la pression
initiale ou la pression originale qui est la pression avant que le réservoir ne connaisse le
phénomène de dépression.

L’estimation de la pression moyenne d’un réservoir de pétrole peut


se faire par plusieurs méthode dont nous allons examiner deux :

 Les méthodes qui utilisent les données de la zone du milieu de la période (middle-
time region (MTR)) de production du puits
 Les méthodes qui utilisent les données de la zone de la période finale (late-time
region (LTR)) de production du puits

Les méthodes qui utilisent les données de la période du milieu (middle-time region) de la
période de l’essai du puits de production sont celles de Matthews-Brons-Hazebroek (MBH)
et de Ramey-Cobb. Les méthodes qui utilisent les LTR sont les méthodes de Muskat
modifiées et de Arps-Smith.

3.3.2.3.3.1. Middle-Time Region Methods

a) Méthode de Matthews-Brons-Hazebroek (MBH)

Les méthodes MTR sont basées sur l’extrapolation de l’évolution de


la pression de la zone du milieu de la période de production du puits jusqu’à la date où
l’onde de dépression atteindra la limite étanche. La pression trouvée par cette extrapolation
est ensuite corrigée par un facteur correcteur. L’avantage de ces méthodes est qu’elles
utilisent seulement les données de la zone du milieu du temps de l’essai ; ce qui requiert un
temps réduit de mesures pendant le prélèvement des données, le temps de test plus court.
Les désavantages sont (i) la nécessité de connaître parfaitement les propriétés du fluide ; (ii)
la connaissance parfaite de la forme et de l’étendue de surface de drainage, A et (iii) la
connaissance de la localisation exacte du puits dans cette surface.

76
Les formes des surfaces de drainage. Matthews-Brons-Hazebroek (MBH) ont construits des
courbes d’après de nombreux tests faits dans différents cas de figure de la forme de la
surface de drainage. L’intérêt que présentent ces courbes est qu’elles ont été construites en
utilisant les images prises à partir du puits pour simuler les limites des réservoirs. Les figures
3.3.5. à 3.3.7 montrent les pressions sans dimensions calculées selon la méthode MBH. La
figure 3.3.5. porte en ordonnée la pression sans dimensions telle que définie par la méthode
MBH et en abscisses le temps de production sans dimensions calculé à l’aide de la surface de
drainage.

 La pression sans dimension est définie comme :

𝒌𝒉 𝟐,𝟑𝟎𝟑
𝒑𝑫𝑴𝑩𝑯 = 𝟕𝟎,𝟔𝒒𝑩𝝁 (𝒑∗ − 𝒑
̅) = (𝒑∗ − 𝒑
̅)……………………………………………….(3.3.13.)
𝒐 𝒎

Et le temps sans dimension est défini comme

𝟎.𝟎𝟎𝟎𝟐𝟔𝟑𝟕𝒌𝒕𝒑
𝒕𝒑𝑨𝑫 = ………………………………………………....................(3.3.14)
𝝓𝝁𝒐 𝒄𝒕 𝑨

Avec

 p* : la pression obtenue après extrapolation à 1 en unités HTR (Horner Time Ratio) ;


 ̅ : la pression moyenne de la surface de drainage
𝐩
 m : la pente de la partie droite du graphique dans MRT.
 tp : le temps de production avant l’arrêt du pompage (heures)
 A : la surface de drainage du puits exprimée (ft2).
 𝝓 : la porosité de la roche réservoir (sans dimension)
 𝝁𝒐 : la viscosité dynamique de l’huile
 𝒄𝒕 : coefficient de compressibilité totale (𝒄𝒕 = 𝒄𝒈 𝑺𝒈 + 𝒄𝒐 𝑺𝒐 + 𝒄𝒘 𝑺𝒘 + 𝒄𝒇 )
 𝒄𝒈 , 𝒄𝒐⁡ , 𝒄𝒘 ⁡𝒆𝒕⁡𝒄𝒇 : coefficients de compressibilité respectivement de gaz, de l’huile, de
l’eau et de la roche
 𝑺𝒈 , 𝑺𝒐⁡ ⁡𝒆𝒕⁡𝑺𝒘 ⁡ : saturation respectivement de gaz, de l’huile et de l’eau

77
Figure 3.3.5 : MBH pressures for wells in square drainage area.(Pression MBH des
puits situés dans des surfaces de drainage de forme d’un carré)

 Les quatre courbes de la figure 3.3.5. représentent quatre positions différentes des
puits dans la surface de drainage à la forme d’un carré. Sur ce graphique, l’axe de la
pression sans dimension est en échelle arithmétique tendis que l’axe de temps sans
dimension est en échelle logarithmique, ces courbes peuvent devenir des droites.
Par exemple, pour un puits situé au centre de la surface de drainage de forme d’un
carré, la courbe devient une droite au temps sans dimension d’environ 0,02.
L’abscisse où la courbe devient une droite indique le temps sans dimension où
l’écoulement dans le puits atteint le régime pseudo-permanent.

 Figure 3.3.6 : MBH pressures for wells located in a 2x1 rectangular reservoir (Pression
MBH pour les puits situés dans une surface de drainage rectangulaire 2/1).

La figure 3.3.6. montre la corrélation de Matthews-Brons-Hazebroek pour des puits de


positions différentes dans une surface de drainage de forme rectangulaire 2/1. L’écoulement
dans les puits a atteint le régime pseudo-permanent ; cependant, le temps pour atteindre ce
régime est généralement plus long dans les réservoirs à surface de drainage rectangulaire
(2/1) que dans ceux dont la surface de drainage a la forme d’un carré. En outre, on voit sur la
figure que plus le puits est éloigné du centre de la surface de drainage plus long est le temps

78
pour atteindre le régime d’écoulement pseudo-permanent. La différence se voit sur les
cycles logarithmiques dans lesquels sont situés le puits le plus centré dans la surface de
drainage et le puits le plus éloigné de ce centre, sa courbe est d’ailleurs la plus basse dans ce
graphique.

Figure 3.3.7. : MBH pressures for wells located in a 4x1 rectangular reservoir (Les
pression MBH pour les puits situés dans des réservoir dont la surface de drainage sont
des rectangle 4/1).

La figure 3.3.7. montre les pressions MBH pour des puits de positions différentes dans un
réservoir dont la surface de drainage est de forme réctangulaire 4/1.

Matthews-Brons-Hazebroek ont généré d’autres graphiques similaires pour des réservoirs


ayant d’autres formes géométriques de surface de Drainage.

Un exemple de l’application de la méthode de Matthews-Brons-Hazebroek. Le réservoir


dans lequel la méthode sera appliquée dans cet exemple présente des propriétés suivantes :

 tp : 482 heures
 𝝓 : 0,15
 μ : 0,25 cp
 ct : 1,615 × 10–5
 A : 1500 × 3000 ft (puits situé au centre d’un réservoir de forme rectangulaire 2/1)

Solution

 Etape 1. Construction du graphique pression après arrêt de la production vs Horner


time ratio (HTR) et détermination de k. Portez la pression du réservoir après l’arrêt du
pompage sur l’axe des ordonnées en échelle arithmétique et les valeurs HTR (Horner
Time Ratio) sur l’axe des abscisses en échelle logarithmique. La figure 3.3.8. présente
le graphique. On voit que le wellbore storage ou le afterflow affecte les valeurs de la
pression pendant les grandes valeurs de HTR, puis vient une période où le graphique
est linéaire suivie, elle aussi, d’une période où le graphique se courbe.

79
Figure 3.3.8. : Horner plot yields slope, Horner time ratio, and extrapolated pressure.

La partie linéaire du graphique MTR est extrapolée (prolongée) jusqu’à une pression
dont l’abscisse est 1 ; c’est la pression p*. Elle est ici de 2689,4 psia. A l’aide du
coefficient angulaire de la partie droite du graphique qui est ici de 26,7 psi/cycle
logarithmique, on peut calculer k si on connait le débit de production constant avant
l’arrêt de la production et le facteur de formation de volume (Bo) ; ici k = 7,5 md.

Le temps Horner time ratio (HTR) est le rapport de temps compté à partir de la mise
en route de la production (𝒕𝒑 + ∆𝒕) au temps compté à partir de l’arrêt de la
𝒕𝒑 +∆𝒕
production (∆𝒕). Donc le HTR est ∆𝒕 . Ce rapport décroît au fur et à mesure que le
temps après la production augmente et a comme limite inférieur qu’il n’attendra
𝒕
jamais 1. Il équivaut au temps 𝒕′ qui a été vu au cours d’hydrogéologie pour
déterminer le rabattement après l’arrêt de pompage lorsqu’on utilise la formule de
Jacob en régime transitoire. Pour le puits de pétrole, c’est le même raisonnement. En
effet, prenons la formule 3.3.8. qui donne le débit en régime transitoire
(l’écoulement après l’arrêt de la production se fait en régime transitoire).

𝒌(𝒑𝒊 − 𝒑𝒘𝒇 )
𝑸=
𝒌
𝟏𝟔𝟐, 𝟔𝝁𝒐 𝑩𝒐 [𝐥𝐨𝐠(𝒕) + 𝐥𝐨𝐠⁡( ) − 𝟑, 𝟐𝟑 + 𝟎, 𝟖𝟕𝑺]
𝝓𝝁𝒐 𝒄𝒕 𝒓𝟐𝒘

Si nous remplaçons t par le temps, tp, qu’a duré la production et pwf par pws, et que
nous exprimons cette équation en fonction de pws qu’on aura après un temps 𝒕𝒑 +
∆𝒕, nous écrirons :

𝒌
𝟏𝟔𝟐, 𝟔𝝁𝒐 𝑩𝒐 [𝐥𝐨𝐠(𝒕𝒑 + ∆𝒕) + 𝐥𝐨𝐠⁡( ) − 𝟑, 𝟐𝟑 + 𝟎, 𝟖𝟕𝑺]
𝝓𝝁𝒐 𝒄𝒕 𝒓𝟐𝒘
𝒑𝒘𝒇 = 𝒑𝒊 −
𝒌

80
A cette pression,⁡𝒑𝒘𝒔 , qui crée la dépression dans le réservoir depuis le lancement de
la production, il faut soustraire la pression 𝒑,𝒘𝒇 ⁡qui accroît la pression dans le
réservoir depuis l’arrêt de la production.

𝒌
𝟏𝟔𝟐, 𝟔𝝁𝒐 𝑩𝒐 [𝐥𝐨𝐠(∆𝒕) + 𝐥𝐨𝐠⁡( ) − 𝟑, 𝟐𝟑 + 𝟎, 𝟖𝟕𝑺]
𝝓𝝁𝒐 𝒄𝒕 𝒓𝟐𝒘
𝒑,𝒘𝒇 = 𝒑𝒊 −
𝒌𝒉

Donc

𝟏𝟔𝟐,𝟔𝑸𝝁𝒐 𝑩𝒐 𝒕𝒑 +∆𝒕
𝒑𝒘𝒇 − 𝒑′𝒘𝒔 = 𝒑𝒘𝒔 = 𝒍𝒏( )…………………………………(3.3.15)
𝒌𝒉 ∆𝒕

𝒕𝒑 +∆𝒕
C’est ce temps, ∆𝒕 , qui est appelé, le temps Horner Time Ration (HTR). Donc
l’opérateur mettra en abscisse ce temps HTR.

On voit donc que l’équation (3.3.15) ci-dessus est de la forme 𝒚 = 𝒂𝒙 qui est celle
𝟏𝟔𝟐,𝟔𝑸𝝁 𝑩
𝒐 𝒐 𝒕𝒑 +∆𝒕
d’une droite avec 𝒚 ≡ 𝒑𝒘𝒔 ; 𝒂 ≡ 𝒌𝒉
⁡𝒆𝒕⁡𝒙 ≡ 𝒍𝒏( ∆𝒕 ) ; d’où la partie linéaire
du graphique de la figure 3.3.8. Les autres parties du graphique qui ne sont pas des
droites sont des zones de perturbation, la première zone étant due aux effets de la
capacité du puits et la seconde serait due aux effets des limites du réservoir.

 Etape 2. Calcul du temps de production sans dimension, tpAD . A l’aide de l’équation


3.3.14, nous calculons tpAD comme suit :

𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟐𝟔𝟑𝟕𝐤𝐭 (𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟐𝟔𝟑𝟕) ∗ (𝟕, 𝟓) ∗ (𝟒𝟖𝟐)


𝐭 𝐩𝐀𝐃 = = = 𝟎, 𝟑𝟓
𝛟𝛍𝐨 𝐜𝐭 𝐀 (𝟎, 𝟏𝟓) ∗ (𝟏, 𝟔𝟏𝟓 ∗ 𝟏𝟎−𝟓 ) ∗ (𝟏𝟓𝟎𝟎) ∗ (𝟑𝟎𝟎𝟎)

Donc tpAD = 0,35

 Etape 3. Choix du graphique MBH correspondant au cas traité (forme de la surface de


drainage et position du puits). Comme le puits étudié dans l’exemple est foré dans un
réservoir dont la surface de drainage a la forme d’un rectangle 2/1 où il est centré sur
la dite surface, on choisit le graphique d’en haut sur la figure 3.3.6. Sur ce graphique,
on cherche l’ordonnée correspondante à l’abscisse 0,35 comme on l’a fait sur la
figure 3.3.8. L’ordonnée correspondante à cette abscisse est la pression sans
dimension qui est ici de 2,05.

81
Figure 3.3.8.: Entering chart at producing time yields MBH pressure.

 ̅. Le réarrangement de l’équation 3.3.13.


Etape 4. Le calcul de la pression moyenne, 𝒑
donne
𝒎
̅ = 𝒑∗ −
𝒑 𝒑 ………………………………………………………………..3.3.16
𝟐,𝟑𝟎𝟑 𝑴𝑩𝑯𝑫

Dans le cas de notre exemple, p* = 2689,4 psi ; le coefficient angulaire est 26,7 et la pression
sans dimension est 2,05 ; alors

26,7
𝑝̅ = 2689,4 − ∗ (2,05) = 2665,6⁡𝑝𝑠𝑖
2,303

b) Méthode de Ramey-Cobb

Pour déterminer la pression moyenne, 𝑝̅ , par la méthode Ramey-


Cobb on procède de la même façon que dans celle de MBH jusqu’à l’étape 2. A partir de
l’étape 3, la méthode de Ramey-Cobb utilise le facteur de forme CA correspondant à un des
cas présenté dans le tableau 3.3.1. ci-dessus.

Pour l’exemple traité ci-dessus par la méthode MBH, le puits est


centré dans une surface de drainage de forme rectangulaire 2/1 ; son CA vaut 21,8369.
Ramey et Cobb ont établi la relation suivante entre CA et le Horner time ratio (HTR) auquel la
pression sur la droite correspond à la pression moyenne, 𝑝̅ .

𝑡𝑝 +∆𝑡
( )𝑝̅ = 𝐶𝐴 𝑡𝑝𝐴𝐷 ………………………………..……………………………3.3.17
∆𝑡

Ainsi, comme 𝑡𝑝𝐴𝐷 qui a été déterminé à l’étape 2 de la méthode MBH est de 0,35, nous
aurons :

82
𝑡𝑝 + ∆𝑡
( ) = 𝐶𝐴 𝑡𝑝𝐴𝐷 = 21,8369 ∗ 0.35 = 7,6429
∆𝑡 𝑝̅

Nous portons sur le graphique pression vs HTR, la valeur 7,6429 en abscisse. L’ordonnée
correspondante sur l’extrapolation de la partie droite du graphique est la pression
moyenne du réservoir recherchée (𝑝̅ ) (voir figure 3.3.9 ci-dessous).

Figure 3.3.9. Détermination de la pression moyenne, 𝑝̅, par la méthode de Ramey-Cobb.

3.3.2.3.3.2. Late-Time Region Methods

Les méthodes Late-Time Region (LTR) utilisent les données récoltées


après la période de la ligne droite. Les avantages de ces méthodes sont qu’elles ne
demandent ni la connaissance des caractéristiques géométriques du réservoir ni les
propriétés physiques de l’huile. Elles ne sont cependant valables que si le puits est
raisonnablement situé au centre de la surface de drainage. Leur désavantage est le temps
très long d’essais qu’elles exigent pour pouvoir récolter les données après la période de la
ligne droite.

Ces méthodes sont menées soit par la méthode modifiée de Muskat


soit par la méthode d’Arps-Smith.

a) La méthode modifiée de Muskat

83
La méthode modifiée de Muskat est basée sur la théorie qui avait été
publiée en premier par Larsen selon laquelle la différence entre la pression moyenne du
réservoir (𝑝̅) et la pression BHP (𝑝𝑤𝑠 ) pendant la remontée décroît de façon exponentielle
avec le temps. D’où l’équation suivante qui forme la base de leur méthode :

𝑝̅ − 𝑝𝑤𝑠 = 𝐴𝑒 −𝑏𝑡 ……………………………………..………………………..(3.3.18)

Ou

ln(𝑝̅ − 𝑝𝑤𝑠 ) = ln(𝐴) − 𝑏𝑡…………………………………………..………(3.3.19)

L’équation (3.3.19) montre que si l’on porte en ordonnée les valeurs de ln(𝑝̅ − 𝑝𝑤𝑠 ) et en
abscisse, celles du temps correspondant ont obtient une droite.
La détermination de 𝑝̅ se fait par essai et erreur en construisant des graphiques avec des
valeurs différentes de 𝑝̅ jusqu’à ce que l’on obtienne une droite et on retient la valeur de 𝑝̅
qui donne la droite. Si la concavité de la droite est tournée vers le bas, la valeur de 𝑝̅ choisie
est plus faible que 𝑝̅ recherchée et si la concavité de la droite est tournée vers le haut, la
valeur de 𝑝̅ essayée est plus grande que 𝑝̅.

Sur la figure 3.3.10, ci-dessous, on a essayé trois valeurs différentes


de 𝑝̅ ; en l’occurrence 5600 ; 5575 et 5560 psia. Pour 𝑝̅ = 5600⁡𝑝𝑠𝑖𝑎 les points sont alignés
dans un premier temps sur une droite mais montrent une tendance à remonter vers la fin de
l’essai présentant ainsi dans cette région une concavité tournée vers le haut, donc 5600 psia
est trop grand. Pour 𝑝̅ = 5560⁡𝑝𝑠𝑖𝑎 les points les points premièrement alignés sur une
droite terminent par une courbe de concavité tournée vers le bas ; donc cette pression est
plus petite que 𝑝̅. Pour 𝑝̅ = 5575⁡𝑝𝑠𝑖𝑎 les points restent tous sur une droite. On choisit donc
5575 psia comme pression moyenne, 𝑝̅ , rechechée.

Figure 3.3.10. Graphiques d’essai et erreur de la méthode modifiée de Muskat.

84
Une des faiblesses de cette méthode est qu’il est plus sensible à la détermination des
pressions moyennes plus faibles que les pressions moyennes plus fortes et de ce fait plus
difficile à exécuter par les procédés automatiques donc difficile à mettre sur un logiciel de
calcul comme cela est le cas pour d’autres méthodes.

b) La méthode d’Arps-Smith

La méthode d’Arps-Smith est basée sur la même théorie que celle de


Muskat. En effet, l’équation de base de la méthode d’Arps-Smith est la dérivée par rapport
au temps de l’équation de base de la méthode modifiée de Muskat :

𝑑𝑝𝑤𝑠
= 𝐴𝑏𝑒 −𝑏𝑡 = 𝑏(𝑝̅ − 𝑝𝑤𝑠 )……………………..……………………….(3.3.20)
𝑑𝑡

Ou

𝑑𝑝𝑤𝑠
= 𝑏𝑝̅ − 𝑏𝑝𝑤𝑠
𝑑𝑡

Pour appliquer cette méthode on porte le changement de la pression du fond en fonction de


𝑑𝑝
temps ( 𝑑𝑡𝑤𝑠 ) en ordonnée et la pression du fond, 𝑝𝑤𝑠 , en abscisse sur un graphique comme
l’indique la figure 3.3.11. ci-dessous. La droite coupe l’axe des abscisses à la pression, 𝑝̅ ,
recherchée. Sur le graphique de la figure 3.3.11, 𝑝̅ = 5575 psia ; la même valeur que celle qui
a été trouvée avec les mêmes données par la méthode modifiée de Muskat.

Figure 3.3.11. Le graphique de la détermination de la pression moyenne par la


méthode d’Arps-Smith.

L’expérience à montré que la méthode modifiée de Muskat et la méthode d’Arps-Smith


donnent des résultats valables seulement pour les valeurs de temps qui sont tel

250𝜙𝜇𝑐𝑡 𝑟𝑒2 750𝜙𝜇𝑐𝑡 𝑟𝑒2


≤ ∆𝑡 ≤
𝑘 𝑘

Exercice 3.3.2.

85
On a prélevé les données du tableau ci-dessous après l’arrêt de la production. On demande
de déterminer la pression moyenne du réservoir.

∆t
(heures) p (psig)
0 1600
1 1984
3 2023
7 2052
10 2064
20 2087
30 2101
40 2109
50 2116
60 2121
70 2125
80 2128
90 2131
100 2133
110 2135
130 2138

3.3.2.4. Débit d’un puits horizontal

Il existe plusieurs formules pour calculer le débit d’écoulement


permanent vers un puits horizontal ; nous proposons celle-ci qui est parmi les plus utilisées :
𝑘𝐻 ℎ(𝑝𝑒 −𝑝𝑤𝑓 )
𝑄= 𝐿
………………………(3.3.21)
𝑎+√𝑎2 −( )2 𝐼 ℎ 𝐼𝑎𝑛𝑖 ℎ
2
141,2𝐵𝜇{ln[ 𝐿 ]+ 𝑎𝑛𝑖 ln[ ]}
𝐿 𝑟𝑤 (𝐼𝑎𝑛𝑖 +1)
2

𝐿 1 1 𝑟𝑒𝐻 4
 𝑎 = 2 √2 + √[4 + ( ) ]
𝐿
2

𝑘
 𝐼𝑎𝑛𝑖 = √ 𝑘𝐻
𝑉

 𝑘𝐻 : la perméabilité moyenne horizontale (md)


 𝑘𝑉 : la perméabilité moyenne verticale (md)
 𝑟𝑒𝐻 : rayon de la zone de drainage (ft)

86
𝐿
 𝐿 : La longueur du puits horizontal ( ) < 0,9𝑟𝑒𝐻 (ft)
2

3.4. ETUDE DE DEBIT DE GAZ D’UN PUITS

3.4.1. Ecoulement permanent laminaire radial d’un gaz vers un puits

L’écoulement laminaire en milieu poreux suit la loi de Darcy. Alors


nous allons écrire

𝑘 𝑑𝑝
𝑉 = 𝐾𝐼 =
𝜇𝑔 𝑑𝑟

Et nous supposons, comme nous l’avons fait pour l’huile, que l’écoulement vers le puits est
cylindrique et que la roche réservoir est homogène et isotrope, le débit de gaz, G g, sera :
𝑘 𝑑𝑝
𝑄𝑔 = 𝐴𝑉 = 2𝜋𝑟ℎ 𝜇 …………………………………………………………………..(3.4.1.)
𝑜 𝑑𝑟

Avec

 A : la surface latérale d’un cylindre de rayon, r, concentrique au puits. Le rayon est


exprimé en feet.
 h : l’épaisseur vertical de la roche réservoir (ft)
 k : la perméabilité intrinsèque de la roche réservoir (md)
 𝜇𝑔 : la viscosité dynamique du gaz (cp)
 dp : le différentiel de la pression du gaz dans le réservoir (psia)
 dr : le différentiel du rayon (ft)

L’équation (3.4.1) est une équation différentielle qu’il faut intégrer


avant de l’appliquer. Cependant, comme le gaz change très sensiblement de volume avec la
variation de la pression, avant cette intégration, il faudrait d’abord que l’équation soit
combinée avec l’équation d’état et l’équation de continuité.

L’équation de continuité exprime que le débit masse de gaz qui entre dans un volume donné
est égal au débit masse qui en sort :

𝜌𝑔.1 𝑄𝑔.1 = 𝜌𝑔.2 𝑄𝑔.2 ……………………………………………………………………..(3.4.2)

Où 𝜌𝑔 : est la masse spécifique du gaz

L’équation d’état pour un gaz réel est :

87
𝑝𝑀
𝜌= ………………………………………………………………………….(3.4.3)
𝑧𝑅𝑇

Avec

 M : la moyenne pondérée de la masse moléculaire du mélange gazeux (en effet, le


gaz naturel n’est pas pur ; il est plutôt un mélange de plusieurs gaz à des proportions
différentes)
 p : la pression à laquelle le gaz est soumis (psia)
 z : le facteur de compression du gaz (sans dimensions)
 T : la température (°R)
 R : la constante universelle des gaz (sans dimensions)

Le débit, Qg, de gaz est exprimé aux conditions standards de pression (p sc) et de température
(Tsc)

Ainsi donc

𝜌𝑄𝑔 = 𝜌𝑠𝑐 𝑄𝑔.𝑠𝑐 ………………………………………………………………………(3.4.4.)

En remplaçant 𝜌 par son expression dans l’équation (3.4.3), nous pouvons réécrire l’équation
(3.4.4.), ci-dessus comme :

𝑝𝑀 𝑝𝑠𝑐 𝑀
𝑄𝑔 = 𝑄
𝑧𝑅𝑇 𝑧𝑠𝑐 𝑅𝑇𝑠𝑐 𝑔.𝑠𝑐

Ou
𝑝 𝑝𝑠𝑐
𝑄𝑔 = 𝑧 𝑄𝑔.𝑠𝑐 …………………………………………………………(3.4.5)
𝑧𝑇 𝑠𝑐 𝑇𝑠𝑐

D’où

𝑝𝑧𝑠𝑐 𝑇𝑠𝑐
𝑄𝑔.𝑠𝑐 = 𝑄𝑔 ………………………………………..………………….(3.4.6)
𝑧𝑇𝑝𝑠𝑐

En remplaçant Qg dans l’équation (3.4.6.) par son expression de l’équation (3.4.1.), nous
avons :

𝑝𝑧𝑠𝑐 𝑇𝑠𝑐 2𝜋𝑟ℎ𝑘 𝑑𝑝


𝑄𝑔.𝑠𝑐 =
𝑧𝑇𝑝𝑠𝑐 𝜇𝑔 𝑑𝑟

Maintenant, nous pouvons intégrer l’équation de débit. Pour cela il faudrait séparer les
variables que sont la pression, p, et le rayon, r, du cylindre concentrique au puits :

88
𝑟𝑒 𝑝̅
𝑑𝑟 2𝜋ℎ𝑘𝑧̅𝑇𝑠𝑐
𝑄𝑔.𝑠𝑐 ∫ = ∫ 𝑝𝑑𝑝
𝑟 𝑇𝑝𝑠𝑐 𝜇̅𝑔
𝑟𝑤 𝑝𝑤𝑓

Après intégration, nous avons


2
𝜋ℎ𝑘𝑇𝑠𝑐 (𝑝̅ 2 −𝑝𝑤𝑓 )
𝑄𝑔.𝑠𝑐 = 𝑟 …………………………………………………………….(3.4.7.)
̅ 𝑔 ln⁡( 𝑒 )
𝑧̅ 𝑇𝑝𝑠𝑐 𝜇
𝑟𝑤

En utilisant les unités des pétroliers, l’équation (3.4.7) devient :


2
0,000702𝑘ℎ(𝑝̅ 2 −𝑝𝑤𝑓 )
𝑄𝑔.𝑠𝑐 = 𝑟 ……………………………………………………………..(3.4.8.)
𝜇𝑔 𝑧̅ 𝑇𝑙𝑛( 𝑒 )
𝑟𝑤

Avec

 𝑄𝑔.𝑠𝑐 : débit de gaz (Mscf)/d


 𝑘 : perméabilité intrinsèque de la roche réservoir (md)
 ℎ : épaisseur de la roche réservoir (ft)
 𝑝̅ : pression moyenne du réservoir (psia)
 𝑝𝑤𝑓 : pression au fond du puits (psia)
 𝜇𝑔 : viscosité dynamique (cp)
 z : facteur de compression de gaz (sans dimensions)
 T : température du réservoir (°R)
 re : rayon d’action du puits (ft)
 rw : rayon du puits (ft)

Cette équation a pris en compte les paramètres suivants :

 pression standard : 14.7 psia


 température standard : 60°F ou 520°R

L’équation 3.4.8. est établie sur base des hypothèses, notamment sur l’hypothèse selon
laquelle durant toute la période de production, la compressibilité totale (c t), la viscosité du
gaz (𝜇𝑔 ), la porosité (𝜙) de la roche réservoir ainsi que les degrés de saturation de l’eau (Sw)
et du gaz (Sg) restent constants. Cette hypothèse admissible pour les liquides ne convient
plus pour les gaz dont tous ces paramètres changent avec la pression du réservoir qui
décroît sans cesse lors de la production du gaz et qui augmente constamment pendant
l’arrêt de la production.

Pour prendre en compte les changements de ces paramètres avec la pression du réservoir, il
a été inventé le paramètre pseudo-pression (𝜓(𝑝)) défini comme :

89
𝑝̅ 𝑝
𝜓(𝑝) = 2 ∫𝑝 𝑑𝑝……………………………………………………………………………………(3.4.9.)
𝑟𝑒𝑓 𝑧𝜇𝑔

 𝑝𝑟𝑒𝑓 est la pression de référence. A la pression de référence, la pseudo-pression


devient nulle.
 𝑝̅ : la pression moyenne dans le réservoir
 𝑧 : le facteur de compressibilité du gaz réel
 𝜇𝑔 : la viscosité dynamique du gaz.

Alors l’équation 3.4.8. peut être réécrite en termes de pseudo-pression comme :

̅̅̅−𝜓(𝑝𝑤𝑓 )
0,000702𝑘ℎ(𝜓(𝑝)
𝑄𝑔.𝑠𝑐 = 𝑟 …………………………………………………………………….(3.4.10)
𝑇𝑙𝑛( 𝑒 )
𝑟𝑤

Les équations (3.4.8.) et (3.4.10) ne prennent pas en compte l’effet


skin et le non respect de la loi de Darcy. Or il se fait que les travaux de forage et autres
perturbent la perméabilité de la roche autour du puits, très souvent, la réduise ; ce qui
provoque dans cette zone une chute de pression du gaz très important comme nous l’avons
vu lors de l’étude de l’écoulement du pétrole brut vers le puits. En outre, ce gradient
hydraulique qui augmente accroît la vitesse du gaz autour du puits y créant un écoulement
turbulent qui n’obéit plus à la loi de Darcy.

En prenant en compte l’effet skin et le fait de la turbulence, la


formule du débit du gaz devient :
̅̅̅−𝜓(𝑝𝑤𝑓 )
0,000702𝑘ℎ(𝜓(𝑝)
𝑄𝑔.𝑠𝑐 = 𝑟 …………………………………………………………………….(3.4.11)
𝑇[𝑙𝑛( 𝑒 )−0,75+𝑆𝑡 ]
𝑟𝑤

𝑆𝑡 = 𝑆 + 𝐷𝑄𝑔.𝑠𝑐 …………………………………………………………..(3.4.12)

Avec

 S : facteur de skin déjà défini


 D : rate dependent skin factor

2,226∗10−15 𝑘𝑎 𝛾𝑔 ℎ𝛽′
𝐷= 2 ………………………………………………………..(3.4.13)
𝜇𝑝𝑤𝑓 𝑟𝑤 ℎ𝑝

2,33∗1010
𝛽′ = ………………………………..……………………………………(3.4.14)
𝑘 1,201

90
2,73∗1010
𝛽′ = …………………………………….……………………………….(3.4.15)
𝑘 1,1045

Avec

 𝛽 ′ : coefficient de forte vitesse (1/ft)


 𝑘𝑎 : perméabilité près du puits (md)
 𝛾𝑔 : densité du gaz (sans dimensions)
 𝜇𝑝𝑤𝑓 : la viscosité du gaz aux conditions de pression régnant près du puits (cp)
 hp: épaisseur de la partie perforée (ft)

L’équation 3.4.11. contient Qg.sc. recherché dans les deux membres ; ce qui rend sa
résolution assez ardue. Plusieurs méthodes pour la résoudre existent, j’en présente une
parmi les plus utilisées, celle de Houpeurt.

Par cette méthode, on pose


𝜓(𝑝̅ )−𝜓(𝑝𝑤𝑓 )
= 𝑎 + 𝑏𝑄𝑔.𝑠𝑐 ……………………………………………………………..(3.4.16)
𝑄𝑔.𝑠𝑐

𝜓(𝑝̅ )−𝜓(𝑝𝑤𝑓 )
On voit que si on porte en ordonnée les valeurs de et en abscisse, celles de 𝑄𝑔.𝑠𝑐 ,
𝑄𝑔.𝑠𝑐
l’équation (3.4.16) génère une droite qui coupe l’axe des ordonnées au coefficient
d’écoulement laminaire, a, et de coefficient angulaire, b, qui est le coefficient d’écoulement
turbulent. La connaissance de a et de b permet de calculer Qg.sc :

−𝑎+√𝑎2 +4𝑏[𝜓(𝑝̅ )−𝜓(𝑝𝑤𝑓 )]


𝑄𝑔.𝑠𝑐 = ………………………………………………………………(3.4.17)
2𝑏

Pour éviter le calcul de 𝜓(p) qui peut paraître fastidieux, certains praticiens utilisent la
formule 3.4.8. (donc utilise p2 en lieu et place de 𝜓(p)) pour trouver des débits
approximatifs. Pour des pressions inférieures à 2000 psia (14 Mpa), c’est-à-dire, dans
l’intervalle [0 ; 2000psia] où le produit 𝑧𝜇𝑔 est quasi constant (figure 3.4.1), on peut ainsi,
lorsqu’on ne veut pas calculer 𝜓(p), déterminer une valeur approchée de Δ𝜓(p) entre deux
pressions pj et pj+1 par l’approximation suivante :

Δ𝑝2
ψ(p2 ) − ψp1 = Δ𝜓(𝑝) = 𝜇̅ 𝑧̅ ……………………………………………………………………..(3.4.18)
𝑔

Avec

 𝜇̅𝑔 : la moyenne de la viscosité du gaz entre la pression p1 et la pression p2.

91
 𝑧̅ : la moyenne du facteur de compressibilité du gaz entre la pression p 1 et la pression
p 2.

Figure 3.4.1. L’évolution du produit

Pour des pressions supérieures à 2000 psia (14 MPa), on a remarqué que le produit, μgβg, est
relativement constant (voir figure 3.4.2.) ci-dessous.

Lorsque la pression est supérieure à 2000 psia, on utilise l’approximation suivante :

𝑝 𝑇 Δ𝑝
Δ𝜓(𝑝) = 2 𝑇𝑐 ………………………………………………(3.4.19)
𝜇𝑔̅̅̅̅
𝑠𝑐 ̅̅̅̅𝐵𝑔

92
3.4.2. Ecoulement transitoire d’un gaz

Lorsqu’on démarre la production, l’onde de dépression se propage


partout dans le réservoir. Avant d’atteindre les limites de celui-ci, le régime d’écoulement
radial vers le puits est de type transitoire. Nous avons présenté l’équation de débit dans ce
régime au point 3.3.2.2.2. ci-dessus lors de l’étude de l’écoulement de l’huile vers le puits. A
La formule de débit du point 3.3.2.2.2. concernant le pétrole ne prenait pas en compte sa
compressibilité car elle est supposée très faible. Ici, le gaz étant très compressible, il n’est
plus valable de négliger les effets de cette compressibilité dans son écoulement radial vers le
puits. Ainsi, en combinant le principe de conservation de masse, la compressibilité du gaz et
la loi de Darcy, il a été généré l’équation de diffusivité suivante présentée en cordonnées
radiales :
1 𝜕 𝜕𝜓 𝜙𝜇𝑐𝑡 𝜕𝜓
(𝑟 𝜕𝑟 ) = …………………………………………………………(3.4.20)
𝑟 𝜕𝑟 𝑘 𝜕𝑡

Il faudrait attirer l’attention sur les quatre différentes périodes de l’écoulement transitoire
quand on veut utiliser la formule (3.4.16) ci-dessus comme l’indique le graphique de la figure
3.4.1. ci-dessous.

 Temps précoce (early time)


 Temps d’écoulement dans un réservoir d’étendue infinie (infinite-acting time)
 Temps de transition (transition time)
 Temps d’écoulement stabilisé ou temps de stabilité (stabilized time)

Figure 3.4.1. Quatre périodes d’un écoulement transitoire radial vers un puits

Durant le temps précoce, le gaz produit provident plus du puits que de la roche réservoir.
Ainsi, les effets du réservoir influence très peut l’écoulement durant cette période ; c’est
pourquoi l’analyse de données de cette période n’est pas intéressante pour connaître les

93
caractéristiques du réservoir. Elle peut durer de quelques minutes pour des réservoirs de
faible perméabilité à quelques jours pour des réservoirs de plus forte perméabilité.

Durant le temps où l’écoulement reflète celui qui aurait lieu dans un réservoir d’étendue
infinie, le gaz produit provient de la roche réservoir et son écoulement radial répond
parfaitement en théorie à l’équation de diffusivité (équation 3.4.16). On peut donc, en
utilisant, cette équation, tirer les renseignements sur les caractéristiques du réservoir
comme nous le verrons lors de l’étude des essais. C’est une période qui peut durer de
quelques heures à quelques mois ou années, selon la perméabilité de la roche réservoir, de
dimensions du réservoir et de l’emplacement du puits par rapport aux limites du réservoir.

Le temps de transition a lieu quand les effets de limites du réservoir commencent à se faire
sentir sur l’écoulement. L’écoulement pendant ce temps est fait de l’écoulement qui n’a pas
encore atteint certaines limites du réservoir et de l’écoulement qui en a déjà atteint
d’autres. Par exemple, si un puits (P) est excentré dans un réservoir rectangulaire comme
dans la figure 3.4.2. ci-dessous, le régime transitoire ne régnera que pendant la période où
l’onde de dépression sera à l’intérieur du cercle, c’est-à-dire, pendant le temps que cette
onde n’aura pas encore touché les limites du réservoir. Après ce temps, commence la
période de transition car certaines ondes auront déjà touché les limites AB et CD tendis que
les autres sont encore entrain de se déplacer pour aller atteindre les limites AC et BD du
réservoir plus tard ; même pour ces ondes, l’une atteindra la limité DB avant que l’autre
n’atteigne la limite AC. Pour un réservoir dont la section plane a la forme d’un carré ou d’un
cercle, les ondes de dépression émises par un puits centré dans ce réservoir, atteindront les
limites au même moment et le temps de transition sera bref ou inexistant ; le temps de
transition sera d’autant plus long que la forme de la surface plane du réservoir s’éloigne du
carré ou d’un cercle.

Figure 3.4.2. Forme du réservoir créant une période de transition.

Le temps de stabilité a lieu quand toutes les ondes auront touchés les limites du réservoir. Si
ces limites sont formées de l’eau qui impose les conditions aux limites de Dirichlet, le régime
permanent va s’établir ; si ces limites sont formées de roches imperméables qui imposent les
conditions aux limites de Neumann, on va assister au règne du régime pseudo-permanent.

L’équation de débit de l’écoulement transitoire est déterminée pour l’écoulement qui se fait
durant la période où l’évolution de l’onde de dépression se fait comme dans un réservoir
d’étendue infinie. Pour cela, les chercheurs proposent d’opérer avec des paramètres sans
dimensions que sont

94
𝑟
 𝑟𝐷 = …………………………………………………………………………..(3.4.18)
𝑟𝑤

𝑘𝑡 1 𝑘𝑡 1 𝑘𝑡
 𝑡𝐷 = 𝜙𝜇𝑐 𝑟 2 = 3792,5 𝜙𝜇𝑐 𝑟 2 = 277,78 𝜙𝜇𝑐 𝑟 2 ………………………………………….(3.4.19)
𝑡 𝑤 𝑡 𝑤 𝑡 𝑤

𝑘ℎΔ𝜓
 𝜓𝐷 = 𝑄 ………………………………………………………………………………………….(3.4.20)
𝑔.𝑠𝑐 𝛽

 Δ𝜓 = 𝜓𝑖 − 𝜓(𝑟, 𝑡)………………………………………………………………………………(3.4.21)

𝜓𝑖 est la pseudo-pression au temps initial ; le temps qui intervient dans ces équation
(3.4.18), (3.4.19), (3.4.20) et (3.4.21) est exprimé en heures.

On peut alors écrire :

1 𝑡 2,2458𝑡𝐷
𝜓𝐷 (𝑡𝐷 , 𝑟𝐷 ) = 2 [ln (𝑟𝐷2 ) + 0,80908] = 1,1513log⁡( 2 )………………………………..(3.4.22)
𝐷 𝑟𝐷

D’où

𝑘ℎΔ𝜓
𝑄𝑔.𝑠𝑐 = 2,2458𝑡𝐷 …………………………………………………………………(3.4.23)
1,1513log⁡( )
𝑟2
𝐷
𝑡 𝑡𝐷
Cette solution est valable pour des valeurs élevées de 𝑟𝐷2 ; en effet, pour 2 > 5, l’erreur est
𝐷 𝑟𝐷
𝑡
de 2 % ; pour 𝑟𝐷2 > 8,5, l’erreur est de 1 %.
𝐷

3.4.3. Ecoulement pseudo-permanent

Le débit de gaz d’un puits fonctionnant dans ce régime est


𝑘ℎ Δ𝜓
𝑄𝑔.𝑠𝑐 = ………………………………………………………………………(3.4.24)
𝛽 2,2458𝐴
ln(√ )+𝑆′
𝐶 𝐴 𝑟2
𝑤

95
4. L’INDICE DE PRODUCTIVITE ET L’ESSAIS DE PRODUCTIVITE DES RESERVOIRS
(DELIVERABILITY TESTINGS)

4.1. INTRODUCTION

Les essais sont des expériences menés in situ pour différents buts qui
peuvent être :
 la connaissance des caractéristiques de la roche réservoir (perméabilité, porosité,
dimensions etc), ou de du fluide (viscosité, facteur de formation de volume, facteur
de compressibilité, densité etc)
 la connaissance de la productivité actuelle ou future de la roche réservoir et du puits

Dans tous les cas, on arrive toujours à mesurer les débits, les
pressions, le temps, les distances etc. Se basant sur différentes équations des écoulements,
on construits des graphiques à l’aide des mesures effectués sur le terrain. C’est le choix des
équations et de l’analyse des graphiques (par exemple, coefficients angulaires, ordonnées à
l’origine, abscisse d’une ordonnée donnée ou ordonnée d’une abscisse donnée) qui
permettent à arriver au but recherché.

Nous allons examiner dans ce chapitre les indices de productivité des


réservoirs et des essais menés sur des puits de pétrole et sur des puits des gaz pour
déterminer la productivité.

4.2. INDICE DE PRODUCTIVITE ET ESSAIS DE PRODUCTIVITE DANS LES PUITS FORES DANS
LES RESERVOIRS DE PETROLE

4.2.1. Inflow Performance relationship (IPR)

L’IPR est l’outil qui permet à l’ingénieur de production à déterminer


la productivité d’un réservoir de pétrole. La courbe IPR est un graphique obtenu en portant
en ordonnée la pression au fond du puits (pwf) et en abscisse, le débit produit (Q). La pente
de la courbe IPR donne l’inverse de l’indice de productivité (productivity index (PI)) du
réservoir (équation 4.2.2) qui est symbolisé par la lettre J. Cette courbe ne forme une droite
que pour les écoulements monophasique qui ont lieu dans un réservoir à pétrole sous saturé
ou dans un réservoir à pétrole au dessus du point de bulle. Dans ce cas d’écoulement
monophasique, le symbole porte une astérie (J*)

96
𝑞
𝐽∗ = ………………………………………………….(4.2.1)
𝑝𝑒 −𝑝𝑤𝑓

Ou
𝑄
𝑝𝑤𝑓 = − 𝐽∗ + 𝑝𝑒 ……………………………………………………..(4.2.2.)

La courbe IPR est construite en laboratoire par les formules


analytiques ou empiriques qui régissent l’écoulement de pétrole vers le puits dans
lesquelles ont introduits les caractéristiques du réservoir. Il est toujours conseillé de valider
ces courbes par des essais in situ.

La formule (4.2.2) indique qu’à pwf = 0, le débit est maximum est vaut
peJ*. Si pwf est exprimée en psi, elle est nulle quand elle est égale à la pression
atmosphérique (c’est le cas en hydrogéologie où la pression est exprimée en psi sans tenir
compte de la pression atmosphérique, ce qui nous fait dire que la pression de l’eau est nulle
à la surface piézométrique car elle y est égale à la pression atmosphérique) ; si pwf est
exprimée en psia (la pression du fond du puits plus la pression atmosphérique), elle ne peut
être nulle que si on fait un vide total au fond du puits. La formule (4.2.2) indique aussi que le
débit est nul quand la pwf = pe ; c’est logique car les hydrocarbures se déplacent de fortes
pressions vers les faibles pressions ; si les deux pressions sont égales, il n’y a donc pas
mouvement d’hydrocarbures, donc aucun débit ne vient dans le puits.

4.2.1.1. IPR pour un écoulement monophasique

 La formule de base de l’écoulement permanent radial monophasique de pétrole vers


un puits vertical complet est
𝑞 𝑘ℎ
𝐽∗ = (𝑝 −𝑝 = 𝑟 ………………………………(4.2.3)
𝑖 𝑤𝑓 ) 141,2𝜇𝑜 𝐵𝑜 [log( 𝑒 )+𝑆]
𝑟𝑤

 La formule de base de l’écoulement transitoire radial monophasique vers un puits


vertical complet est

𝑞 𝑘ℎ
𝐽∗ = (𝑝 −𝑝 = 𝑘
………..(4.2.4)
𝑖 𝑤𝑓 ) 162,6𝜇𝑜 𝐵𝑜 [log(𝑡)+log( )−3,33+0,87𝑆]
𝜙𝜇𝑜 𝑐𝑡 𝑟2
𝑤

 La formule de base de l’écoulement pseudo-permanent radial monophasique vers un


puits vertical complet est lorsque la pression du réservoir (𝑝𝑒 ) est inconnue, alors on
utilise la pression moyenne (𝑝̅ ) du réservoir

97
𝑞 𝑘ℎ
𝐽∗ = = ………………………………(4.2.5)
(𝑝̅ −𝑝𝑤𝑓 ) 1 4𝐴
141,2𝐵𝑜 𝜇𝑜 [ ln( )+𝑆]
2 Υ𝐶𝐴 𝑟2
𝑝

 La formule de base de l’écoulement pseudo-permanent radial monophasique vers un


puits vertical complet est lorsque la pression du réservoir (𝑝𝑒 ) est connue :

𝑞 𝑘ℎ
𝐽∗ = (𝑝̅ −𝑝 = 𝑟 3 ………………………………(4.2.5 bis)
𝑤𝑓 ) 141,2𝐵𝑜 𝜇𝑜 (ln( 𝑒 )− +𝑆]
𝑟𝑤 4

 La formule de base de l’écoulement permanent radial monophasique vers un puits


horizontal complet est

𝑞 𝑘𝐻 ℎ
𝐽∗ = (𝑝 −𝑝 = …………(4.2.6)
𝑖 𝑤𝑓 ) 𝐿
𝑎+√𝑎 −( )2
2
2 𝐼 ℎ 𝐼𝑎𝑛𝑖 ℎ
141,2𝐵𝜇{ln[ 𝐿 ]+ 𝑎𝑛𝑖 ln[ ]}
𝐿 𝑟𝑤 (𝐼𝑎𝑛𝑖 +1)
2

Les formules (4.2.3), (4.2.4), (4.2.5) et 4.2.6), ci-dessus, indiquent que PI (J*) au dessus du
point de bulle est indépendant du débit. Ceci signifie donc que la courbe IPR d’un
écoulement monophasique de toutes ces équations est une simple droite partant la pression
du réservoir à la pression de bulle. Si le point de bulle est à la pression zéro, l’absolute open
flow (AOF), le débit maximum que peut produire un puits, sera la pression du réservoir
multipliée par J*. C’est d’ailleurs ce que disent toutes ces quatre équations si on remplace
pwf par zéro.

Exercice 4.2.1.1.

Construisez l’IPR d’un réservoir de pétrole pour un puits vertical complet pour les cas
suivants :

a) Ecoulement transitoire après un mois


b) Ecoulement permanent
c) Ecoulement pseudo-permanent

Sachant que

 Porosité de la roche réservoir (𝜙) : 0,19


 Perméabilité horizontale intrinsèque (k) : 8,2 md
 Epaisseur de la couche réservoir débitant : 53 ft
 Pression de bulle (pp) : 50 psia
 Pression du réservoir : 5651 psia
 Facteur de formation de volume (Bo) : 1,1
 Viscosité de l’huile (𝜇𝑜 ) : 1,7 cp
 Compressibilité totale (ct) : 0,0000129/psi
98
 Surface de drainage (A) : 640 acres
 Rayon de drainage (re) : 2980 ft
 Rayon du puits (rw) : 0,328 ft
 Facteur de Skin (S) : 0

Solution Exercice 4.2.1.1.

Nous avons vu que l’IPR d’un réservoir pour un écoulement monophasique vers le puits est
une droite qui coupe l’axe des ordonnées (l’axe des p wf) à l’ordonnée pwf = pression de bulle
1
et de pente égale à⁡𝐽∗. Donc connaissant un point de la droite IPR et sa pente, nous pouvons
la tracer. Le point de bulle étant déjà donné, nous allons donc pour chaque cas, chercher
l’indice de productivité du réservoir J*.

a) Pour l’écoulement transitoire, la formule (4.2.3) permet de calculer J*

𝐽∗
8,2 ∗ 53
=
8,2
162,6 ∗ 1,1 ∗ 1,7 ∗ {log[(30 ∗ 24)] + log ( ) − 3,23 + 0,875
0,19 ∗ 1,7 ∗ 0,0000129 ∗ 0,3282
= 0,2075

b) Pour l’écoulement permanent, la formule (4.2.4) permet de calculer J*

8,2 ∗ 53
𝐽∗ = = 0,18059
2980
141,2 ∗ 1,1 ∗ 1,7 ∗ [log (0,328) + 0]
c) Pour l’écoulement pseudo-permanent, la formule (4.2.5) permet de calculer J*

8,2 ∗ 53
𝐽∗ = = ⁡0,196779⁡⁡⁡
1 2980
141,2 ∗ 1,1 ∗ 1,7 ∗ [2 ∗ ln (0,328) − 0,75]

Ayant trouvé la pente de chaque droite IRP et connaissant un des point de la droite, à savoir
(0, pb) or la pression de bulle (pb) est donnée et est 50 psia, nous pouvons maintenant tracer
chaque IPR

a) L’IPR du régime transitoire :

99
6000

5000

4000

pwf en psia
3000

2000

1000

0
0 500 1000 1500
-1000
Les débits en STB/D

b) L’IPR du régime permanent :

6000
5000
Pressions en psia

4000
3000
2000
1000
0
-1000 0 500 1000 1500
Débits en STB/D

c) L’IPR du régime pseudo permanent :

6000

5000

4000
Pressions en psia

3000

2000

1000

0
0 500 1000 1500
-1000
Débits en STB/D

100
4.2.1.2. IPR pour un écoulement diphasique

Les équations (4.2.3), (4.2.4), (4.2.5) et 4.2.6) ne sont valables que


pour les écoulements monophasiques qui n’ont lieu que lorsque la pression du réservoir est
au-dessus du point de bulle. En dessous de ce point, le gaz dissout dans le réservoir se
dégage de la solution et occupe une partie de volume des pores ; ce qui réduit la part de ces
pores occupée par le pétrole. Comme la perméabilité intrinsèque est proportionnelle au
volume des pores occupé par le pétrole, la réduction de ce volume entraine celle de la
perméabilité intrinsèque. En outre, la perte d’une partie de gaz dissout accroît la viscosité
dynamique de pétrole. Les deux phénomènes (réduction de la perméabilité intrinsèque et
l’accroissement de la viscosité intrinsèque réduisent sensiblement le débit du puits. En
outre, l’écoulement de deux phases (liquide et gaz) vers le puits fait que la courbe IPR cesse
d’être une droite en dessous du point de bulle où commence l’écoulement diphasique.

A ce jour, il semblerait que seules les formules empiriques servent à


tracer la courbe IPR des écoulements diphasiques. Il y en a beaucoup, les plus utilisées sont
celle de Vogel pour le pétrole et celle de Ferkovich’s pour le pétrole et le gaz mais surtout
pour le gaz.

4.2.1.2.1. La courbe IPR par la formule de Vogel.

𝑄𝑜 𝑝𝑤𝑓 𝑝𝑤𝑓 2
= 1 − 0,2 ( ) − 0,8( ) ……………………………………………(4.2.7.)
𝑄𝑜,𝑚𝑎𝑥 𝑝̅ 𝑝̅

Ou
𝑄
𝑝𝑤𝑓 = 0,125 ∗ 0128 ∗ 𝑝̅ ∗ [√81 − 80(𝑄 ) − 1]…………………………………….(4.2.7 bis)
𝑚𝑎𝑥

Avec
𝑄𝑜,𝑚𝑎𝑥 : le débit maximum qui peut être l’AOF.

𝑄𝑜,𝑚𝑎𝑥 peut être théoriquement estimé à l’aide de la pression moyenne et de l’indice de


productivité déterminée par la formule (4.2.5 bis), c’est-à-dre, à partir de J* déterminé pour
l’écoulement monophasique lorsque la pression est au dessus du point de bulle :

𝐽∗ ∗𝑝̅
𝑄𝑚𝑎𝑥 = ………………………………………………………………………………….(4.2.7. ter)
1,8

Exercice 4.2.1.2.

Construisez l’IPR d’un puits vertical complet foré dans un réservoir de pétrole sachant que

 Porosité de la roche réservoir (𝜙) : 0,19


 Perméabilité horizontale intrinsèque (k) : 8,2 md

101
 Epaisseur de la couche réservoir débitant : 53 ft
 Pression du réservoir (pi) : 5651 psia
 Pression de bulle (pp) : 5651 psia
 Facteur de formation de volume (Bo) : 1,1
 Viscosité de l’huile (𝜇𝑜 ) : 1,7 cp
 Compressibilité totale (ct) : 0,0000129/psi
 Surface de drainage (A) : 640 acres
 Rayon de drainage (re) : 2980 ft
 Rayon du puits (rw) : 0,328 ft
 Facteur de Skin (S) : 0

Solution de l’exercice 4.2.1.2.

 La formule (4.2.5. bis) permet d’estimer J* pour calculer Qmax.

8,2 ∗ 53 𝑆𝑇𝐵
𝐽∗ = = 0,1968 ∗ 𝑝𝑠𝑖
2980 𝐷
141,2 ∗ 1,1 ∗ 1,7 ∗ (ln (0,328) − 0,75 + 0

 La formule (4.2.5 ter) permet de d’estimer Qmax

0,1968 ∗ 5651
𝑄𝑚𝑎𝑥 = = 617,775⁡𝑆𝑇𝐵/𝐷
1,8
 La formule (4.2.7) permet de calculer les valeurs de pwf pour différentes valeurs de Q
ainsi permettre de tracer l’IPR. Le tableau ci-dessous donne des couples (Q ; pwf) ainsi
calculés permettant de tracer l’IPR ci-dessous.

Q pfw
0 5651
25 5523
50 5392
75 5258
100 5121
125 4980
150 4837
175 4689
200 4537
225 4381
250 4219
275 4053
300 3880
325 3700
350 3513

102
375 3317
400 3111
425 2893
450 2661
475 2412
500 2141
525 1842
550 1502
575 1100
600 577
618 -10

6000

5000
Pressions en psia

4000

3000

2000

1000

0
0 200 400 600 800
-1000
Débits en STB/D

4.2.1.2.2. La courbe IPR par la formule de Fetkovich

Fetkovich, utilisant la formule similaire à celle de Rwalins-Schellhardt


pour les gaz, a proposé la formule suivante :

2 𝑛
𝑄𝑜 = 𝐶(𝑝̅ 2 − 𝑝𝑤𝑓 ) ……………………………………………………(4.2.8)

Où C et n sont des constantes empiriques liées au débit maximum par

𝑄𝑚𝑎𝑥
𝐶=
𝑝̅ 2𝑛

Les formules (4.2.7) et (4.2.8) sont valable pour 𝑝̅ ≤ 𝑝𝑏 . La formule (4.2.8) aussi utilisée pour
les gaz et qui a deux constantes donne des meilleurs résultats que la formule (4.2.7).

Pour utiliser cette formule, l’ingénieur de pétrole doit effectuer


plusieurs essais lui permettant d’obtenir n et C. Dès qu’il dispose de ces deux paramètres, il
pourra déterminer l’AOF en mettant comme pwf, la valeur de la pression atmosphérique. Il

103
2
pourra évidemment déterminer Qo pour n’importe que différence 𝑝̅ 2 − 𝑝𝑤𝑓 . En effet, en
réécrivant la formule (4.2.8) sous forme des logarithmes,

2
log(𝑄𝑜 ) = log(𝐶) + 𝑛𝑙𝑜𝑔(𝑝̅ 2 − 𝑝𝑤𝑓 )…………………………………………………(4.2.9)
ou
2 1 1
𝑙𝑜𝑔(𝑝̅ 2 − 𝑝𝑤𝑓 ) = n log(𝑄𝑜 ) − 𝑛 log⁡(𝐶)…………………………………..(4.2.10)

2 1
la fonction log(𝑝̅ 2 − 𝑝𝑤𝑓 ) = f(Qo) donne une droite de coefficient angulaire 𝑛. Si on choisit un
point quelconque sur la dite droite, son abscisse et son ordonnée permettent de calculer le
coefficient C.

4.2.1.3. IPR pour un écoulement radial diphasique partiel

C’est écoulement qui a lieu lorsque la pression du réservoir est au


dessus du point de bulle tendis que celle du fond du puits (pwf) est en dessous de ce point. La
construction de l’IPR d’un tel cas, se fait par la combinaison de l’équation de l’écoulement
monophasique et d’une des équations de l’écoulement diphasique, telle celle de Vogel, par
exemple. En fait, il faudrait, pour les pressions au fond du puits (p wf) inférieures ou égales à
la pression de bulle (pb), utiliser les données de l’équation de Vogel développée ci-dessous
(4.2.15) et pour les pwf supérieures pb, utiliser l’équation (4.2.5bis).

L’équation de l’écoulement monophasique dont l’IPR est linéaire est

𝑄𝑏 = 𝐽∗ (𝑝̅ − 𝑝𝑏 )……………………………………………………………………..(4.2.11)

En nous basant sur le modèle de Vogel, nous pouvons écrire que le débit additionnel (Δ𝑄)
causé par la pression en dessous du point de bulle est

𝑝𝑤𝑓 𝑝𝑤𝑓 2
Δ𝑄 = 𝑄𝑣 [1 − 0,2 ( ) − 0,8 ( ) ]………………………………(4.2.12)
𝑝̅ 𝑝̅

Donc le débit, Q, à une pression pwf donnée en dessous du point de bulle est

𝑝𝑤𝑓 𝑝𝑤𝑓 2
𝑄 = 𝑄𝑏 + 𝑄𝑣 [1 − 0,2 ( ) − 0,8 ( ) ]………………………………………(4.2.13)
𝑝̅ 𝑝̅

Comme
𝐽 ∗ 𝑝𝑏
𝑄𝑣 = ……………………………………………………………………..(4.2.14)
1,8

L’équation (4.2.12) devient

𝐽 ∗ 𝑝𝑏 𝑝𝑤𝑓 𝑝𝑤𝑓 2
𝑄 = 𝐽∗ (𝑝̅ − 𝑝𝑏 ) + [1 − 0,2 ( ) − 0,8 ( ) ]……………………………(4.2.15)
1,8 𝑝̅ 𝑝̅

104
Exercice 4.2.1.3.

Construisez l’IPR d’un puits vertical complet foré dans un réservoir de pétrole sous-saturé en
utilisant le modèle de Vogel pour sachant que

 Porosité de la roche réservoir (𝜙) : 0,19


 Perméabilité horizontale intrinsèque (k) : 8,2 md
 Epaisseur de la couche réservoir débitant : 53 ft
 Pression du réservoir (pi) : 5651 psia
 Pression de bulle (pp) : 3000 psia
 Facteur de formation de volume (Bo) : 1,1
 Viscosité de l’huile (𝜇𝑜 ) : 1,7 cp
 Compressibilité totale (ct) : 0,0000129/psi
 Surface de drainage (A) : 640 acres

 Rayon de drainage (re) : 2980 ft


 Rayon du puits (rw) : 0,328 ft
 Facteur de Skin (S) : 0

Solution de l’exercice 4.2.1.3.

 Calcul de J* par la formule (4.2.5 bis) qui permettra de calculer Qb par la formule
(4.2.11)

8,2 ∗ 53
𝐽∗ = = 0,1968⁡𝑆𝑇𝐵/𝐷 ∗ 𝑝
2980
141,2 ∗ 1,1 ∗ 1,7 ∗ (ln (0,328) − 0,75 + 0)

 Calcul de Qb par la formule (4.2.11)


𝑄𝑏 = 0,1968 ∗ (5651 − 3000) = 522,03𝑆𝑇𝐵/𝐷

 Calcul de Qv (4.2.14) qui permettra de calculer Q


0,1968 ∗ 522,03
𝑄𝑣 = = 328,2⁡𝑆𝑇𝐵/𝐷
1,8

 Calcul de Q par la formule (4.2.15) pour différente valeur de pwf comme indiqué dans
le tableau ci-dessous et ainsi construire l’IPR.

0,1698 ∗ 3000 𝑝𝑤𝑓 𝑝𝑤𝑓 2


𝑄 = 0,1968 ∗ (5651 − 3000) + [1 − 0,2 ( ) − 0,8( ) ]
1,8 𝑝̅ 𝑝̅

Q pwf
850,23 0
105
841,05 300
826,60 600
806,91 900
781,97 1200
751,77 1500
716,33 1800
675,63 2100
629,68 2400
578,49 2700
522,03 3000
462,63 3300
403,59 3600
344,56 3900
285,53 4200
226,49 4500
167,46 4800
108,42 5100
49,39 5400
0,00 5651

6000
5000
Pressions en psia

4000
3000
2000 Série1

1000
0
0,00 500,00 1000,00
Débits en STB/D

4.2.2. Construction de l’IPR en utilisant les données d’essais

La construction de l’IPR de façon analytique demande la


connaissance de plusieurs paramètres du réservoir et du pétrole (perméabilité et épaisseur
de la couche réservoir ; coefficient de compressibilité totale (qui exige la connaissance des
coefficients de compressibilité de la roche réservoir, de l’eau, de l’huile, de gaz ainsi que leur
degré de saturation) ; surface de drainage ; porosité etc.) qui ne sont souvent connus que
partiellement.

106
Pour contourner la difficulté de connaître chacun de ces paramètres,
l’ingénieur a recours à un essai de puits. Il effectue une production à un débit donné et à une
pression de fond du puits (pwf) stable donnée.

Le débit (Q1) et la pression de fond du puits (pwf1) de cet essai lui


donne un point de la courbe IPR si on connait 𝑝̅ ou pi. On a vu par les équations (4.2.3) à
(4.2.6) que l’indice de productivité (J*) de la courbe IPR (qui est une droite si l’écoulement
vers le puits est monophasique) est

𝑄 𝑄
𝐽∗ = (𝑝 −𝑝1 ou 𝐽∗ = (𝑝̅ −𝑝1 ………………………………..(4.2.16)
𝑖 𝑤𝑓1 ) 𝑤𝑓1 )

selon la nature du régime d’écoulement vers le puits.

Ainsi, connaissant un point de la droite IPR et sa pente, qui est


l’inverse de J*, on peut tracer entièrement cette droite. L’abscisse de la pression p wf = la
pression atmosphérique, est le débit AOF. La droite IPR permet de déterminer le débit pour
une pression moyenne,⁡𝑝̅ , donnée pour une pression pwf1 donnée.

Lorsque l’écoulement est partiellement diphasique, le calcul de J*


dépendra de la pression du fond du puits (pwf1).

 Si la pression au fond du puits (pwf) est plus grande que la pression du point de bulle,
on utilise la formule suivante :

𝑄 𝑄
𝐽∗ = (𝑝 −𝑝1 ou 𝐽∗ = (𝑝̅ −𝑝1 …………………………………………(4.2.17)
𝑖 𝑤𝑓1 ) 𝑤𝑓1 )

 Si la pression au fond du puits est inférieure à la pression du point de bulle, on se sert


alors de l’équation (4.2.7) pour déterminer J* :

𝑄1
𝐽∗ = 𝑝𝑏 𝑝𝑤𝑓1 𝑝𝑤𝑓1 2
……………………………………..(4.2.18)
{(𝑝̅ −𝑝𝑏 )+ [1−0,2( )−0,8( ) ]}
1,8 𝑝𝑏 𝑝𝑏

Exercice 4.2.1.4

Construisez l’IPR de deux puits A et B forés dans un réservoir à pétrole non saturé en
utilisant le modèle de Vogel et à l’aide de données suivantes :

 pression moyenne du réservoir (𝑝̅) : 5000 psia ;


 pression au point de bulle (pb) : 3000 psia ;
 pression constante au fond du puits A obtenue par le test (p wf1) : 4000 psia ;

107
 débit du puits A obtenu au cours du test (Q1) : 300 STB/D ;
 pression constante au fond du puits B obtenue par le test (pwf1) : 2000 psia ;
 débit du puits B obtenu au cours du test (Q1) : 900 STB/D ;

Solution de l’exercice 4.2.1.4

a) Pour le puits A

La pression 4000 psia au fond du puits A est supérieure à la pression bulle, nous supposons
donc que l’écoulement vers se puits est monophasique. Dès lors, c’est la formule (4.2.17) ;
ci-dessus qui s’applique pour déterminer J*.

300 𝑆𝑇𝐵
𝐽∗ = = 0,3 /𝑝𝑠𝑖
(5000 − 4000) 𝐷

Avec cet indice de production, nous pouvons calculer le débit pour toute pression du fond
(pwf1) supérieure à la pression de bulle et ainsi tracer l’IPR correspondant.

Puits A
Q
(STB/D) pwf1 (psia)
600 3000
555 3150
510 3300
465 3450
420 3600
375 3750
330 3900
285 4050
240 4200
195 4350
150 4500
105 4650
60 4800
15 4950
0 5000

108
6000

5000

4000

3000

2000

1000

0
0 200 400 600 800
Débits en STB/D

b) Pour le puits B

La pression 2000 psia au fond du puits B est inférieure à la pression bulle, nous supposons
donc que l’écoulement vers se puits est diphasique. Dès lors, c’est la formule (4.2.18) ; ci-
dessus qui s’applique pour déterminer J*.

900 𝑆𝑇𝐵
𝐽∗ = 2 = 0,3156 /𝑝𝑠𝑖
3000 2000 2000 𝐷
{(5000 − 3000) + 1,8 [1 − 0,2 (3000) − 0,8 (3000) ]}

Avec cet indice de production, nous pouvons calculer le débit pour toute pression du fond
(pwf1) supérieure à la pression de bulle et ainsi tracer l’IPR correspondant.

Puit B
pwf1
Q(STB/D) (psia)
1157 10
1148 210
1135 410
1118 610
1098 810
1074 1010
1046 1210

109
1015 1410
979 1610
941 1810
898 2010
851 2210
801 2410
747 2610
689 2810
631 3000

3500
Pressions au fond du puits en

3000
2500
2000
1500
psia

1000
500
0
0 500 1000 1500
Débits en STB/D

Lorsque les hydrocarbures se présentent en deux phases (hydrocarbures saturés) et si c’est


l’équation de Vogel qui est utilisé pour la construction de l’IPR, alors Q max peut être
déterminé par
𝑄1
𝑄𝑚𝑎𝑥 = 𝑝𝑤𝑓1 𝑝𝑤𝑓1 ………………………………………………………..(4.2.19)
1−0,2( ̅ )−0,8( ̅ )2
𝑝 𝑝

L’indice de productivité, J*, en dessous et au dessus du point de bulle sera alors déterminé
par
1,8∗𝑄𝑚𝑎𝑥
𝐽∗ = …………………………………….……………………………………..(4.2.20)
𝑝̅

Si c’est l’équation de Fetkovich qui est utilisé, alors il faut faire un essai à deux débits
constants pour déterminer les deux constants n et C de la formule de Fetkovich :
𝑄
log⁡( 1 )
𝑄2
𝑛= ̅ 2 −𝑝2
𝑝
……………………………………………………………………….(4.2.21)
𝑤𝑓1
log⁡( 2 2 )
̅ −𝑝𝑤𝑓2
𝑝

𝑄
𝐶 = (𝑝̅ 2 −𝑝12 𝑛
…………………………………………………………………………(4.2.22)
𝑤𝑓1 )

Avec

 Q1 et Q2, les débits respectivement du premier et du second essai ;

110
 pwf1 et pwf2, les pressions au fond du puits respectivement du premier et du second
essai.

Exercice 4.2.1.5.

Construisez l’IPR l’IPR d’un puits foré dans un réservoir à le pétrole est saturé, donc où
existent deux phases ; sachant que

 la pression moyenne du réservoir (𝑝̅) = 3000 psia ;


 le premier essai a été effectué à une pression du fond constante (pwf1) = 2000 psia
 le débit stable du premier essai (Q1) = 500 TSB/D
 le deuxième essai a été effectué à une pression du fond constante (pwf2) = 1000 psia
 le débit stable du deuxième essai (Q1) = 800 TSB/D

Solution de l’exercice 4.2.1.5.

a) Calcul par la méthode de Vogel

 calcul du débit maximum (Qmax) par la formule (4.2.19)

500
𝑄𝑚𝑎𝑥 = = 928,3⁡𝑆𝑇𝐵/𝐷
2000 2000
1 − 0,2 (3000) − 0,8(3000)2

 Tableau permettant de tracer l’IPR, (les débits sont calculés par la formule (4.2.7))

pwf1
Q (STB/D) (psia)
978 0
924 500
826 1000
685 1500
500 2000
272 2500
0 3000

111
3500

Pressions puits en psia


3000
2500
2000
1500
1000
500
0
0,0 500,0 1000,0 1500,0
Débits en STB/D

b) Calcul par la méthode de Fetkovich

 Calcul de n par la formule (4.2.21)

500
log⁡(800)
𝑛= =1
9000000 − 4000000
log⁡(9000000 − 1000000)

 Calcul de C par la formule (4.2.22)

500 𝑆𝑇𝐵
𝐶= = 0,0001 /𝑝𝑠𝑖 2𝑛
(9000000 − 4000000)1 𝐷

 Tableau permettant de tracer l’IPR (Q a été calculé à l’aide de la formule (4.2.8)

Fetkovich
Q pwf1
900 0
875 500
800 1000
675 1500
500 2000
275 2500
0 3000

112
Fetkovich pwf1
3500

Pressions au fond du puits en psia


3000
2500
2000
1500
1000
500
0
0 200 400 600 800 1000
Débits en STB/D

4.2.3. Composition de l’IPR dans un réservoir à roches stratifiées (Composite IPR of


stratified reservoirs)

Très souvent les réservoirs sont composés de couches géologiques


différentes contenant le pétrole. Chaque couche possède sa propre pression initiale (pi), sa
perméabilité (k) et sa productivité propre d’hydrocarbures.

Lorsqu’on lance la production dans un puits qui traverse plusieurs


couches géologiques, et si les hydrocarbures des différentes couches ne se mélangent que
dans le puits (c’est-à-dire, si les couches n’échangent pas leurs hydrocarbures dans le
réservoir), c’est d’abord les couches de plus forte perméabilité qui vont fournir l’essentiel du
débit produit en surface. Cependant au fur et à mesure que le débit de production
augmente, les couches les moins compressées se mettent les une après les autres à
contribuer à la production. Comme ces couches les moins compressées ont un faible GOR, il
faut s’attendre que le GOR de l’huile produite diminue avec l’augmentation de débit.

Un des problèmes majeurs à considérer lorsque les essais sont


effectués couche par couche dans des réservoirs stratifiés est le mélange dans le puits
d’hydrocarbures provenant d’autres couches non concernées par l’essai soit du fait que
l’isolement de couches testées n’aurait pas été bien fait, soit du fait qu’il y ait écoulement
dans le réservoir entre couches de différentes pressions initiales. Il y a ainsi risque de
surestimer la productivité de couches testées.

4.2.3.1. Modèles de composition d’IPR (Composite IPR models)

Cette composition va se faire sous les hypothèses suivantes :

 le régime d’écoulement pseudo-permanent règne dans toutes les couches du


réservoir ;

113
 les fluides entrant ou provenant de toutes les couches ont des propriétés similaires ;
 la perte de pression dans le puits d’une couche à l’autre est négligeable ;
 l’IPR de chaque couche est connue.

Sur la base de la première hypothèse on peut dire qu’en vertu de bilan de la matière, la
masse totale d’hydrocarbure en provenance de couches est égale à la masse recueillie en
surface. Ce qui veut dire :

∑𝑖=𝑛
𝑖=1 𝜌𝑖 𝑄𝑖 = 𝜌𝑤ℎ 𝑄𝑤ℎ ………………………………………………………..(4.2.23)

Avec

 𝜌𝑖 : masse spécifique du fluide entrant ou sortant de la couche i ;


 𝑄𝑖 : débit entrant ou sortant de la couche i ; (négatif quand il entre dans la couche en
sortant du puits et positif quand il sort de la couche pour entrer dans le puits)
 𝜌𝑤ℎ : masse spécifique du fluide à la tête du puits
 𝑄𝑤ℎ : débit à la tête du puits

Sur la base de la deuxième hypothèse, en négligeant le changement de la masse spécifique


du fluide entre le fond du puits et la tête du puits, nous pouvons écrire :

∑𝑖=𝑛
𝑖=1 𝑄𝑖 = 𝑄𝑤ℎ …………………………………………………….(4.2.24)

Ou

∑𝑖=𝑛
𝑖=1 𝐽𝑖 (𝑝̅𝑖 − 𝑝𝑤𝑓 ) = 𝑄𝑤ℎ ………………………………………………….(4.2.25)

Où Ji est l’indice de productivité de la couche i.

4.2.3.1.1. Ecoulement d’une phase liquide

Lorsque toutes les pressions, pi, des couches du réservoir sont au


dessus de points de bulle respectifs et lorsque la pression au fond du puits (p wf) est aussi au
dessus du point de bulle, l’écoulement est monophasique liquide. Et l’équation (4.2.25)
s’écrit :

∑𝑖=𝑛 ∗
𝑖=1 𝐽𝑖 (𝑝̅𝑖 − 𝑝𝑤𝑓 ) = 𝑄𝑤ℎ ………………………………………………….(4.2.26)

Où 𝐽𝑖∗ est l’indice de productivité de la couche i en écoulement monophasique quand la


pression est égale ou au dessus de la pression de bulle. L’équation (4.2.26) représente la
composition linéaire de l’IPR du puits. La droite IPR peut être tracée en joignant deux points :
AOF (sur l’axe des abscisses) et la pression au fond à l’arrêt (pwfo) (sur l’axe des ordonnées).

114
𝐴𝑂𝐹 = ∑𝑖=𝑛 ∗ 𝑖=𝑛
𝑖=1 𝐽𝑖 𝑝̅𝑖 = ∑𝑖=1 𝐴𝑂𝐹𝑖 …………………………………………………..(4.2.27)

Et

∑𝑖=𝑛 ∗
𝑖=1 𝐽𝑖 𝑝̅ 𝑖
𝑝𝑤𝑓𝑜 = ∑𝑖=𝑛 ∗ ……………………………………………………..(4.2.28)
𝑖=1 𝐽𝑖

4.2.3.1.2. Ecoulement diphasique

Lorsque les couches du réservoir contiennent du pétrole saturé, il


existe deux phases dans chacune d’elles et l’équation (4.2.25) devient :

𝐽𝑖∗ 𝑝̅ 𝑖 𝑝𝑤𝑓 𝑝𝑤𝑓 2


∑𝑖=𝑛
𝑖=1 [1 − 0,2( ) − 0,8( ) ] = 𝑄𝑤ℎ…………………………………………(4.2.29)
1,8 𝑝̅ 𝑖 𝑝̅ 𝑖

Qui donne

𝐽𝑖∗ 𝑝̅ 𝑖
𝐴𝑂𝐹 = ∑𝑖=𝑛
𝑖=1 = ∑𝑖=𝑛
𝑖=1 (𝐴𝑂𝐹)𝑖 …………………………………………………(4.2.30)
1,8

Et

𝐽∗ 𝑖=𝑛 ∗
√80 ∑𝑖=𝑛 ∗ 𝑖=𝑛 𝑖 𝑖=𝑛 ∗ 2
𝑖=1 𝐽𝑖 𝑝̅ 𝑖 ∑𝑖=1 ̅ (∑𝑖=1 𝐽𝑖 ) −∑𝑖=1 𝐽𝑖
𝑝𝑖
𝑝𝑤𝑓𝑜 = 𝐽∗
………………………………………..(4.2.31)
8 ∑𝑖=𝑛
𝑖=1 ̅
𝑖
𝑝𝑖

Il suffira de joindre l’abscisse AOF calculée à l’aide de l’équation (4.2.30) et l’ordonnée


calculée à l’aide de l’équation (4.2.31) pour tracer la droite IPR.

4.2.3.1.3. Ecoulement diphasique partiel

Il faut rappeler que l’écoulement diphasique partiel est celui qui


s’établit dans un réservoir où la pression du réservoir est au-dessus de la pression de bulle
tendis que celle au fond du puits est en dessous de la pression de bulle.

L’équation (4.2.25) devient :


𝑝𝑏𝑖 𝑝 𝑝
∑𝑖=𝑛 ∗
𝑖=1 𝐽𝑖 ∗ {(𝑝̅𝑖 − 𝑝𝑏𝑖 ) + [1 − 0,2 ( 𝑝𝑤𝑓 ) − 0,8( 𝑝𝑤𝑓 )2 ]} = 𝑄𝑤ℎ …………………..(4.2.32)
1,8 𝑏𝑖 𝑏𝑖

Qui donne

𝐴𝑂𝐹 = ∑𝑖=𝑛 ∗ 𝑖=𝑛


𝑖=1 𝐽𝑖 (𝑝̅𝑖 − 0,44𝑝𝑏𝑖 ) = ∑𝑖=1 (𝐴𝑂𝐹)𝑖 …………………………………………………(4.2.33)

Et

115

√147[0,56 ∑𝑖=𝑛 ∗ 𝑖=𝑛 𝑖=𝑛 𝐽𝑖 +(∑𝑖=𝑛 𝐽 ∗ )2 −∑𝑖=𝑛 𝐽 ∗
𝑖=1 𝐽𝑖 𝑝𝑏𝑖 +∑𝑖=1 (𝑝̅ 𝑖 −𝑝𝑏𝑖 )] ∑𝑖=1 𝑖=1 𝑖
𝑝𝑏𝑖 𝑖=1 𝑖
𝑝𝑤𝑓𝑜 = 𝐽𝑖 ∗ ……………………..(4.2.34)
8 ∑𝑖=𝑛
𝑖=1 𝑝𝑏𝑖

4.2.3.2. Application

Les équations de calcul de J et de J* présentées au point 4.2.3.1. ci-


dessus servent à tracer la courbe IPR connaissant J ou J* de chaque couche. Cependant, il
faudrait, pour confirmer les valeurs de J ou J*, de déterminer ces valeurs par des essais
couche par couche.
Si le débit Qi de l’essai correspond à une pression pwfi au dessus de la
pression de bulle (pbi) de la couche, i, alors son 𝐽𝑖∗ sera déterminé par :

𝑄
𝐽𝑖∗ = (𝑝̅ −𝑝𝑖 …………………………………………………(4.2.35)
𝑖 𝑤𝑓𝑖 )

Si le débit Qi de l’essai correspond à une pression pwfi en dessous de


la pression de bulle (pbi) de la couche, i, alors son 𝐽𝑖∗ sera déterminé par :

𝑄𝑖
𝐽𝑖∗ =
𝑝𝑏𝑖 𝑝𝑤𝑓𝑖 𝑝𝑤𝑓𝑖 2
(𝑝̅𝑖 − 𝑝𝑏𝑖 ) + [1 − 0,2 ( ) − 0,8 (
1,8 𝑝̅ 𝑝̅ ) ]

Une fois, 𝐽𝑖∗ , 𝑝̅𝑖 et 𝑝𝑏𝑖 , connus, on peut dessiner la courbe IPR en utilisant l’équation (4.2.32)

Exemple d’un cas réel

Un puits d’exploration a traversé huit couches (A4, A5, B1, B4, C1, C2, D3 et D4) de
pressions initiales différentes. L’ingénieur pétrolier les a testés en les répartissant en six
groupes. Les couches B4 et C2 ont été testé ensemble ainsi que les couches D3 et D4. Les
données de l’essai ainsi que les indices de productivité de chaque groupe sont présentés
dans le tableau (4.2.1) ci-dessous.

pi Pbi Q pwfi J*i


A4 2254 33,8 122 2216 3,2
A5 2302 31,2 173 2288 12,4
B1 2467 56,5 227 2422 5,0
B4-C2 2606 4,1 3510 2571 100,3
C1 2648 4,1 3500 2607 85,4

116
D3-D4 3030 26,3 3200 2936 34,0
Tableau 4.2.1. Données des essais d’un réservoir multicouches productrices.

La figure (4.2.1) représente les IPRs de groupe de couches D3-D4, de la couche C1, du groupe
de couches B4-C2, de la couche B1, de la couche A5 et de la couche A4.

4000

3000
Pression au fond du puits en psi

2000
D3-D4
1000 C1
B4-C2

0 B1
-2000 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 A5

-1000 A4

-2000

-3000
Débit du puits en barils par jour

Figure 4.2.1. Les IPRs de six groupes de couches productrices indiquées à gauche.

Les IPRs de six groupes sont présentés dans la figure 4.2.1. Pour comparer la productivité des
couches, il faudrait considérer le débit produit à la même pression de fond ; les couches les
plus productives sont celles qui présentent un accroissement des débits (∆𝑄𝑖 ) les plus
importants par rapport aux autres à la même diminution de la pression (∆𝑝𝑤𝑓𝑖 ) de fond du
puits. Par exemple, la figure (4.2.1) indique que pour une décroissance de la pression au
fond du puits de 2000 psi à 1000 psi, (soit ∆𝑝𝑤𝑓𝑖 = 1000⁡𝑝𝑠𝑖), c’est la couche A4 qui est la
moins productive de toutes ; en effet, l’accroissement de son débit est seulement de 3211
STB/D (∆𝑄𝑖 =3211 STB/D). Le groupe de couches B4-C2 est la plus productive car pour la
même diminution de la pression de fond du puits (∆𝑝𝑤𝑓𝑖 = 1000⁡𝑝𝑠𝑖), donnerait un
accroissement de débit (∆𝑄𝑖 ) de 100286 STB/D. Il faudrait retenir donc que c’est la couche
dont valeur de 𝐽𝑖∗ est la plus forte qui donnera le coefficient angulaire de l’IPR le plus faible ;
qui fournira donc, pour la même augmentation de la pression de fond du puits (∆𝑝𝑤𝑓𝑖 ) un
accroissement de débit ((∆𝑄𝑖 ) le plus important. En effet, IPR étant pwf = f(Q) ; l’équation
(4.2.29) de 𝐽𝑖∗ ⁡pour un écoulement monophasique est

117
𝑄𝑖
𝐽𝑖∗ = ………………………………………………………..(4.2.35)
(𝑝̅ 𝑖 −𝑝𝑤𝑓𝑖 )

On peut donc écrire


𝑄
𝑝𝑤𝑓𝑖 = 𝑝𝑖 − 𝐽∗𝑖………………………………………………………………(4.2.36)
𝑖

Donc, en portant la pression pwfi en ordonnée et le débit Qi en abscisse ont obtient une
1
droite dont le coefficient angulaire est − 𝐽∗. Donc, les couches les plus productives sont
𝑖
celles qui présentent des IPR de plus faibles coefficients angulaire en valeur absolue donc
des 𝐽𝑖∗ les plus élevés.

Il faut aussi noter que la pression du fond au-dessus de laquelle une couche ou un groupe de
couches commence à produire le débit négatif, c’est-à-dire, le débit commence à quitter le
puits pour rentrer dans la couche. Pour mieux visualiser cette pression, nous devrions tracer
l’IPR de chaque couche ou groupe de couches ; cependant, pour éviter de tracer six figures,
nous allons en tracer seulement trois ; ce sont les figures (4.2.2), (4.2.3) et (4.2.4

3100

3000

2900
D3-D4
2800
C1
2700 B4-C2

2600

2500
-2000 0 2000 4000 6000

Figure 4.2.2. Les IPRs de couches D3-D4, C1 et B4-C2, indiquant les pressions du pond du
puits donnant les débits nuls et négatifs.

On notera sur ces figures les pressions caractéristiques suivantes :

a) si la pression du fond du puits (pwf) est inférieure à 2254 psi, toutes les couches
fournissent des débits positifs a puits ;
b) si 𝑝𝑤𝑓 = 2254⁡psi, toutes les couches vont fournir des débits au puits sauf la couche
A4 qui ne fournira aucun débit ;
c) si 2254 < 𝑝𝑤𝑓 ≤ 2302 psi, la couche A4 va donner des débits négatifs ; c’est-à-dire,
le pétrole du puits va rentrer dans cette couche ; les autres couches donneront des
débits positifs

118
d) si 𝑝𝑤𝑓 = 2302 psi, la couche A5 ne fournira pas de débit au puits, le puits A4, nous
l’avons dit, donnera un débit négatif et le reste de couches fournira des débits
positifs ;
e) si 2302 < 𝑝𝑤𝑓 < 2467 psi, les couches A4 et A5 vont donner des débits négatifs
tendis que les autres couches vont donner des débits positifs ;
f) si 𝑝𝑤𝑓 = 2467 psi, la couche B1 ne donnera aucun débit, les couches A4 et A5
donneront des débits négatifs, le reste de couche fourniront des débits positifs ;
g) si 2467 < 𝑝𝑤𝑓 < 2606 psi, les couches A4, A5 et B1 fourniront des débits négatifs
tendis que les autres couches donneront des débits positifs ;
h) si 𝑝𝑤𝑓 = 2606 psi, les couches A4, A5 et B1 fourniront des débits négatifs, le groupe
de couches B4-C2 ne donnera aucun débit, le reste de couches donneront des débits
positifs ;
i) si 2606 < 𝑝𝑤𝑓 < 2648 psi, les couches A4, A5, B1 et le groupe de couches B4-C2
fourniront des débits négatifs tendis que les autres couches donneront des débits
positifs ;
j) si 𝑝𝑤𝑓 = 2648 psi, les couches A4, A5, B1 et le groupe de couches B4-C2 fourniront
des débits négatifs, la couche C1 ne donnera aucun débit, seul le groupe de couches
D3-D4 donnera des débits positifs ;
k) si 2648 < 𝑝𝑤𝑓 < 3030 psi, les couches A4, A5, B1, le groupe de couches B4-C2 ainsi
que la couche C1 fourniront des débits négatifs, seul le groupe de couches D3-D4
donnera des débits positifs ;
l) si 𝑝𝑤𝑓 = 3030 psi, le groupe de couches D3-D4 ne donnera aucun débit tendis que
toutes les couches donneront des débits négatifs.
m) si 𝑝𝑤𝑓 > 3030 psi, toutes les couches du réservoir donneront des débits négatifs.

3000
Les pressions au fond du puits

2500

2000
(psi)

1500
B1
1000
A4
500

0
-2000 0 2000 4000 6000
Les débits du puits à la surface (STB/D)

119
Figure 4.2.3. Les IPRs de couches B1 et A4, indiquant les pressions du fond du puits
donnant les débits nuls et négatifs.

2400

Les pressions au fond du puits


2350
2300
2250
2200
(psi) 2150
2100 A5
2050
2000
1950
-2000 0 2000 4000 6000
Les débits du puits à la surface (STB/D)

Figure 4.2.4. L’IPRs de la couche A5, indiquant les pressions du fond du puits donnant les
débits nuls et négatifs.

La figure 4.2.5. montre l’IPR composite de toutes les couches selon l’équation (4.2.25)

4000
Pression au fond du puits

3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
-400000 -200000 0 200000 400000 600000 800000
Débits combinés (composite rate) (STB/D

Figure 4.2.5. L’IPR de toutes les couches indiquant les pressions du fond du puits donnant
les débits nuls et négatifs.

Ce graphique montre que si la pression au fond du puits est 2657,73 psi, aucun débit ne sera
fourni et lorsque la pression au fond du puits est supérieure à 2657,73 psi le débit résultant
est négatif.

4.2.4. IPR futur


La productivité d’un réservoir décroît avec le temps de production du
puits. En régime transitoire d’écoulement monophasique, cette décroissance est due au fait
que l’élargissement continu du puits diminue le gradient de la pression dans le cône de
dépression, or le débit est directement proportionnel à ce gradient. En écoulement

120
monophasique, la diminution de la pression du réservoir libère le gaz dissout qui provoque la
diminution de la perméabilité et l’augmentation de la viscosité dynamique du pétrole or le
débit est directement proportionnel à la perméabilité et inversement proportionnel à la
viscosité dynamique.
On peut prévoir l’IPR futur soit par la formule de Vogel soit par celle
de Fetkovich.

4.2.4.1. Méthode de Vogel

𝑘
𝐽𝑓∗ ( 𝑟𝑜 )𝑓
𝐵 𝑜 𝜇𝑜
= 𝑘 …………………………………………………..(4.2.37)
𝐽𝑝∗ ( 𝑟𝑜 )𝑝
𝐵 𝑜 𝜇𝑜

Ou
𝑘
( 𝑟𝑜 )𝑓
𝐽𝑓∗ = 𝐽𝑝∗ 𝐵𝑘𝑜𝑟𝑜𝜇𝑜 ………………………………………………(4.2.38)
( )𝑝
𝐵 𝑜 𝜇𝑜

Ainsi

𝐽𝑓∗ 𝑝̅ 𝑓 𝑝𝑤𝑓 𝑝
𝑄= [1 − 0,2 − 0,8( 𝑝̅𝑤𝑓 )2 ]………………………………….(4.2.39)
1,8 𝑝̅ 𝑓 𝑓

Avec

 𝐽𝑝∗ et 𝐽𝑓∗ respectivement d’indice de productivité présent et l’indice de productivité


futur
 𝑝̅𝑓 : pression moyenne future du réservoir.

Exercice.

Tracer l’IPR pour un puits au moment où la pression moyenne du réservoir sera 1800 psig. Le
réservoir dans lequel le puits est foré présente les caractéristiques indiquées dans le tableau
(4.2.2) ci-dessous

Caractéristiques du Présentes Futures


réservoir
Pression moyenne (psig) 2250 1800
Indice de productivité (J*) 1,01
(STB/D-psi)
Viscosité dynamique du 3,11 3,59
pétrole (cp)
Facteur de formation de 1,173 1,150
volume
Perméabilité à l’huile 0,815 0,685

121
Tableau 4.2.2. Caractéristiques d’un réservoir pour la détermination de l’IPR futur.

4.2.4.2. Méthode de Fetkovich

La formule de débit pour un écoulement polyphasique avec une


fonction de la pression, 𝑓(𝑝), est
0,007082𝑘ℎ 𝑝𝑒
𝑄= 𝑟𝑝 ∫𝑝 𝑓(𝑝)𝑑𝑝……………………………………………(4.2.40)
ln⁡( ) 𝑤𝑓
𝑟𝑤

Le cas le plus simple est celui de l’écoulement diphasique provoqué par une pression, p e,
constante à la limite extérieure , re, du réservoir. Dans ce cas,

𝑘
𝑓(𝑝) = 𝐵 𝑟𝑜 …………………………………………………………..(4.2.41)
𝜇 𝑜 𝑜

Où kro est la perméabilité relative à l’huile à la saturation dans une formation géologique de
pression p.
𝑘
Sous ces conditions Fetkovich a posé comme hypothèse que 𝐵 𝑟𝑜 est une fonction linéaire
𝜇 𝑜 𝑜
de la pression, p, et aussi une droite qui passe par l’origine. Si pi est la pression initiale du
réservoir (𝑝𝑖 ~𝑝𝑒 ), alors l’hypothèse de la ligne droite donne

𝑘𝑟𝑜 𝑘 𝑝
= (𝐵 𝑟𝑜 ) …………………………………………………………(4.2.42)
𝐵𝑜 𝜇𝑜 𝜇 𝑝 𝑜 𝑜 𝑖

En substituant l’équation (4.2.41 dans l’équation (4.2.39) on obtient

0,007082𝑘ℎ 𝑘 1
𝑄𝑜 = 𝑟 (𝜇 𝑟𝑜 ) (𝑝𝑖2 − 𝑝𝑤𝑓
2
)…………………………………………..(4.2.43)
ln⁡( 𝑒 ) 𝐵 𝑜 𝑜 𝑖 2𝑝𝑖
𝑟𝑤

Ou
𝑄𝑜 = 𝐽𝑖′ (𝑝𝑖2 − 𝑝𝑤𝑓
2
)…………………………………………………..(4.2.44)

0,007082𝑘ℎ 𝑘 1
𝐽𝑖′ = 𝑟 (𝜇 𝑟𝑜 ) …………………………………………………(4.2.45)
ln⁡( 𝑒 ) 𝑜 𝑜 𝑖 2𝑝𝑖
𝐵
𝑟𝑤

La dérivée de l’équation (4.2.26) par rapport à la pression au fond du puits est

𝑑𝑄𝑜
𝑑𝑝𝑤𝑓
= −2𝐽𝑖′ 𝑝𝑤𝑓 ………………………………………………………….(4.2.46)

122
𝑑𝑄𝑜
Cette équation (4.2.45) montre que la variation (vitesse de changement) du débit ( ⁡) par
𝑑𝑝𝑤𝑓

rapport à la variation de la pression du fond du puits (p wf) est faible est aux faibles valeurs
de la pression du fond du puits. Donc les variation du débit par rapport au changement de la
pression du fond du puits (pwf) sera faible lorsque ce changement s’opère quand la pression
au fond du puits (pwf) est faible.

Considérons maintenant la pression pe comme non constante durant le changement de


débit ; en effet, elle décroît quand le débit cumulé augmente ; c’est-à-dire, elle diminue
quand le temps de production augmente. L’hypothèse émise est que 𝐽𝑖′ décroît avec la
décroissance de la pression du réservoir. Ainsi quand la pression statique (pe) est inférieure à
la pression initiale (pi), cela implique que l’équation de l’IPR devient

𝑝
𝑄𝑜 = 𝐽𝑖′ 𝑝𝑒 (𝑝𝑒2 − 𝑝𝑤𝑓
2
)…………………………………………………..(4.2.47)
𝑖
Ou
2
𝑄𝑜 = 𝐽′ (𝑝𝑒2 − 𝑝𝑤𝑓 )⁡…………………………………………………..(4.2.48)

𝑝
𝐽′ = 𝐽𝑖′ 𝑝𝑒…………………………………………………..(4.2.49)
𝑖

L’équation (4.2.48) permet de prédire le débit futur

Exercice

En utilisant la méthode de Fetkovich, tracez les courbes IPR sachant que la pression du
𝑆𝑇𝐵
réservoir est 2000 psi et 𝐽𝑖′ = 5 ∗ 10−4 𝐷∗(𝑝𝑠𝑖𝑎)2 . Prévoyez les IPRs du puits quand la pression
pe sera 1500 psia puis 1000 psia.

Solution

 En utilisant l’équation (4.2.48) ci-dessus, nous pouvons calculer J’ à la pression (pe)


égale à 1500 psia :
1500 𝑆𝑇𝐵
𝐽′ = 5 ∗ 10−4 ∗ ( ) = 3,75 ∗ 10−4
2000 𝐷 ∗ (𝑝𝑠𝑖𝑎)2

 En utilisant l’équation (4.2.48) ci-dessus, nous pouvons calculer J’ à la pression (pe)


égale à 1000 psia :
1000 𝑆𝑇𝐵
𝐽′ = 5 ∗ 10−4 ∗ ( ) = 2,5 ∗ 10−4
2000 𝐷 ∗ (𝑝𝑠𝑖𝑎)2

123
Le tableau (4.2.3) ci-dessous présente les valeurs des débits calculés selon la formule de
l’équation (4.2.47). Ainsi les données de ce tableau ont permis de tracer les courbes IPR
demandées pour les pressions statiques (pe) de 2000 psia (figure 4.2.6), de 1500 psia (figure
4.2.7) et de 1000 psia (figure 4.2.8).

pe = 2000 psig pe = 1500 psig pe = 1000 psig


pwf Q (STB/D) pwf Q (STB/D) pwf Q (STB/D)
2000 0 1500 0 1000 0
1800 380 1350 160 900 48
1600 720 1200 304 800 90
1400 1020 1050 430 700 128
1200 1280 900 540 600 160
1000 1500 750 633 500 188
800 1680 600 709 400 210
600 1820 450 768 300 228
400 1920 300 810 200 240
200 1980 150 835 100 248
0 2000 0 844 0 250

Tableau 4.2.3. Les débits calculés en fonction de pwf pour différentes valeurs des pressions
statique (pe) du réservoir.

2500
pression au fond du puits (pwf) (psia)

2000

1500

1000

500

0
0 500 1000 1500 2000 2500
Les débits (STB/D), pe = 2000

Figure 4.2.6. La courbe IPR quand la pression statique (pe) du réservoir est 2000 psia

124
On observera que les courbes IPR des figures (4.2.6), (4.2.7) et 4.2.8) mettent clairement
évidence l’observation qui a été faite sur la vitesse de variation du débit en fonction de la
pression du fond. En effet, on voit sur ces courbes que pour les faibles valeurs de la pression
au fond du puits (pwf), le débit varie très peu quand pwf varie ; mais il varie fortement pour la
même variation de la pression, pwf, pour de grandes valeurs de pwf.

1600
Pressions au fond du puits (pwf)

1400
1200
1000
800
(psia)

600
400
200
0
0 200 400 600 800 1000
Débits (STB/D), pe =1500 psia

Figure 4.2.7. La courbe IPR quand la pression statique (pe) du réservoir est 1500 psia

1200
Pressions au fond du puits (pwf)

1000

800
(psia)

600

400

200

0
0 50 100 150 200 250 300
Débits (STB/D), pe = 1000 psia

Figure 4.2.8. La courbe IPR quand la pression statique (pe) du réservoir est 1000 psia

4.3. ESSAIS DE PRODUCITVITE DANS LES PUITS FORES DANS LES RESERVOIRS DE GAZ

125
Nous allons examiner les essais menés dans le but de déterminer et
de prévoir la productivité d’un puits forés dans un réservoir de gaz.

Dans tous les essais concernant les gaz, la pression sera remplacée
par la pseudo-pression. Comme le calcul de la pseudo-pression par la formule (3.4.9)
𝑝̅ 𝑝
𝜓(𝑝) = 2 ∫𝑝 𝑑𝑝……………………………………………………………………………………(3.4.9.)
𝑟𝑒𝑓 𝑧𝜇𝑔

n’est guerre aisé et rebute pas mal d’ingénieur, nous voulons donner ici quelques formules
donnant des valeurs de la pseudo-pression généralement admises.

a) Approximation par le carré de la pression

Si on suppose que le produit μz est constant, alors l’équation (3.4.9) s’intègre comme suit
2
2 𝑝 2 𝑝2 −𝑝𝑟𝑒𝑓 1 2
𝜓(𝑝) = 𝜇𝑧 ∫0 𝑝𝑑𝑝 = 𝜇𝑧 ( ) = 𝜇𝑧 (𝑝2 − 𝑝𝑟𝑒𝑓 )……………………………………………….(4.3.1)
2

Cette approximation n’est rigoureusement valable que lorsque la pression est inférieure à
2000 psia comme le montre la figure (4.2.1) ci-dessous.

Figure 4.2.1 Le produit μz légèrement constant à des pressions inférieures à 2000


psia. La partie ombrée montre la zone où la pseudo-pression peut-être remplacée par
le carré de la pression.

b) Approximation par la pression

𝑝
Si on suppose que la le quotient 𝜇𝑧 est constant, l’intégration de l’équation (3.4.9) donnera
𝑝
𝜓(𝑝) = 𝜇𝑧 (𝑝 − 𝑝𝑟𝑒𝑓 )………………………………………………………..(4.3.2)

La figure figure 4.2.2. ci-desous indique pour a température de T = 200 °F la zone où le


𝑝
quotient 𝜇𝑧⁡est quasi constant ; c’est dans la zone où la pression est supérieure à 3000 psia.

126

𝑝
Figure 4.2.2 –La zone ombrée où le quotient 𝜇𝑧 est constant c’est la zone ou on a p >
3,000 psia ; c’est la zone où l’approximation de la pseudo-pression par la pression est
valide.

Ainsi donc en dessous de 2000 psia, on utilisera l’équation (4.2.1) pour calculer la pseudo-
pression et au dessus de 3000 psia, on utilisera l’équation (4.2.2) si on doit calculer la pseudo
pression manuellement. En effet, les logiciels calculent eux-mêmes directement la pseudo-
pression.

4.3.1. Buts et types d’essais de productivité

L’essai a pour but de déterminer la productivité du puits de gaz dans


les conditions spécifiques du réservoir et de la pression du fond du puits (bottomhole
flowing pressures (BHFPs). On peut citer quelques paramètres qui indiquent cette
productivité .

a) L’indicateur de productivité du puits habituellement déterminé par ces essais est


l’absolute open flow (AOF) potentiel. L’AOF est le débit maximum que le puits peut
produire ; on l’estime en mettant la pression au fond du puits (pwf) égale à la pression
atmosphérique. C’est un débit maximal irréalisable mais indicateur de l’ordre de
grandeur du débit maximum que l’on peut espérer d’un puits.
b) Lorsque l’essai a pu donner à chaque fois le débit en surface et la pression au fond du
puits correspondant, on peut construire la courbe dite « inflow performance
relationship (IPR) ». L’IPR décrit la relation entre le débit en surface et la pression au
fond du puits (BHFP) pour une pression donnée du réservoir (qui peut être pi, pe ou 𝒑 ̅).
En outre cette courbe peut être utilisée pour prévoir la production future à n’importe
quelle époque de la vie du réservoir.

4.3.2. Théorie de l’analyse de la productivité par les essais

127
Plusieurs techniques d’essais ont été développées pour déterminer la
productivité d’un puits de gaz. On peut les rassembler en trois groupes :

 les essais menés seulement en régime d’équilibre


 les essais menés en combinant le régime le régime d’équilibre et le régime transitoire
 les essais menés en régime transitoire uniquement

Nous allons étudier quelques essais

4.3.2.1. Flow-after-flow test method

Il s’agit d’un essai du premier groupe ; en effet, il est mené, comme


on va le voir, en régime d’équilibre uniquement.

4.3.2.1.1. Principe de l’essai par la méthode flow-after-flow

Les essais par la méthode flow-after-flow, parfois appelés


« backpressure » ou encore « four-points tests », sont menés en enregistrant les débits
constants et les pressions au fond du puits (pwf) constantes correspondantes obtenus
lorsque le régime d’équilibre s’est établi. La succession des débits stabilisés se fait sans arrêt
de production ou avec un très bref arrêt de production. Malgré le fait que la séquence des
débits n’affecte pas les résultats de l’essai, les essais flow-after-flow sont d’habitude menés
par des débits successifs croissants.

L’obligation d’obtenir un débit stable et une pression au fond du


puits également stable limite l’emploi de cette méthode car l’attente de la stabilisation du
débit peut durer des jours ou des semaines surtout quand la roche réservoir est peu
perméable.

La figure 4.3.1. ci-dessous illustre la séquence des mesures de l’essai


flow-after-flow.

Fig. 4.3.1 – La séquence des d’bits et des pressions pour un essai flow-after-flow
typique.

128
Dans cette sous section nous allons indiquer la méthode d’évaluation
de la productivité d’un puits de gaz en analysant tant la méthode empirique de Rwalins et
Schellhardt que celle analytique de Houpeurt en termes des pseudo-pressions.

4.3.2.1.2. Technique d’analyse de Rawlins-Schellhardt

L’équation de base à étudier est l’équation empirique de Rawlins-


Schellhardt.

𝑄 = 𝐶[𝜓(𝑝̅ ) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓 )]𝑛 = 𝐶[Δ𝜓(𝑝)]𝑛 ………………………………..……………………………….(4.3.3)

Ou, si on veut utiliser les carrés de la pression au lieu de la pression (si le pression est
inférieure à 2000 psia)

2
𝑄 = 𝐶(𝑝̅ 2 − 𝑝𝑤𝑓 ⁡)𝑛 = 𝐶[∆(𝑝2 )]𝑛 ………………………………..……………………………….(4.3.3bis)

Ecrire les logarithmes de deux membres des équations (4.3.3) et (4.3.3bis) et le


réarrangement donnent les équations (4.3.4) et (4.3.4 bis)qui seront utilisées pour l’essai

log(𝑄) = log(𝐶) + 𝑛{log[Δ𝜓(𝑝)]}……………………………………………..(4.3.4)

Ou

log(𝑄) = log(𝐶) + 𝑛[log[(𝑝2 )]……………………………………………..(4.3.4 bis)

Ou encore

1 1
log[Δ𝜓(𝑝)] = 𝑛 log⁡(𝑄) − 𝑛 log⁡(𝐶)…………………………………………………(4.3.5)

1 1
log[ ∆(𝑝2 )] = 𝑛 log⁡(𝑄) − 𝑛 log⁡(𝐶)…………………………………………………(4.3.5 bis)

En effet, en portant en ordonnée les valeurs de log[Δ𝜓(𝑝)] ou de⁡log[ ∆(𝑝2 )] et en abscisse,


1
celles de log(Q), on obtient un droite de coefficient angulaire 𝑛 et qui coupe l’axe des
1
ordonnées en − 𝑛 log⁡(𝐶).

Ce graphique permet de déterminer le débit, Q, pour chaque pwf à l’aide de log[Δ𝜓(𝑝)] ou


de log[ ∆(𝑝2 )]comme 𝑝̅ est constant. En outre, le débit potentiel AOF est obtenu à l’abscisse
correspondante à la pression pwf égale à la pression atmosphérique.

4.3.2.1.3. Technique d’analyse de Houpeurt

129
L’essai flow-after-flow demande des données recueillies durant la
période du régime d’équilibre ou de régime pseudo-permanent. Houpeurt donne pour le
régime pseudo-permanent l’équation suivante qu’il a dérivée de l’équation de diffusivité :

̅) − 𝝍(𝒑𝒘𝒇 )] = 𝚫𝝍(𝒑) = 𝒂𝑸 + 𝒃𝑸𝟐 …………………………….(4.3.6)


[𝝍(𝒑

Ou, si on veut utiliser les carrés de la pression au lieu de la pression (si le pression est
inférieure à 2000 psia)

̅𝟐 − 𝒑𝟐 ] = 𝚫(𝒑𝟐 ) = 𝒂𝑸 + 𝒃𝑸𝟐 …………………………….(4.3.6 bis)


[𝒑

Les coefficients a et b qui ont une base théorique solide peuvent être déterminés si on
dispose de propriétés du réservoir ou de données d’un essai recueillies par la méthode flow-
after-flow. En divisant chaque membre par Q et en réarrangeant, on obtient les équations
(4.3.7) et (4.3.7 bis) ci-dessous :

Δ𝜓(𝑝)
= 𝑎 + 𝑏𝑄…………………………………………………………………..(4.3.7)
𝑄

Δ(𝑝2 )
= 𝑎 + 𝑏𝑄…………………………………………………………………..(4.3.7 bis)
𝑄

Δ𝜓(𝑝) Δ(𝑝2 )
Cette équation montre que si on porte en ordonnée les valeurs de ou de et en
𝑄 𝑄
abscisse celles de Q, ont obtient une droite dont le coefficient angulaire est b et l’ordonnée à
Δ𝜓(𝑝) Δ(𝑝2 )
l’origine est a. Le débit AOF est obtenu à l’abscisse correspondant à ou pour 𝑝𝑤𝑓
𝑄 𝑄
égale à la pression atmosphérique.

−𝑎±√𝑎2 +4∗𝑎∗[𝜓(𝑝̅ )−𝜓(𝑝𝑤𝑓 )]


𝑄= …………………………………………………………………………..(4.3.8 )
2𝑏

Ou

2 ]
−𝑎±√𝑎2 +4∗𝑏∗[𝑝̅ 2 −𝑝𝑤𝑓
𝑄= …………………………………………………………………………..(4.3.8 bis )
2𝑏

Exercice 4.3.2.1.

Pour les travaux de son mémoire, l’étudiante, X, a mené un essai dans un réservoir de gaz.

 Le 5 septembre 2015, elle pompe un débit de 1,012 millions de scf/j. Elle attend
jusqu’au 17 septembre 2015 pour atteindre le régime d’équilibre. A l’équilibre, la
pression au fond du puits est 3317 psia, soit 𝜓(3317) = 7,4401 ∗ 108 psia2/cp.

130
 Le 17 septembre 2015, elle pompe un débit de 2,248 millions de scf/j. Elle attend
jusqu’au 01 octobre 2015 pour atteindre le régime d’équilibre. A l’équilibre, la
pression au fond du puits est 3215 psia, soit 𝜓(3215) = 7,0679 ∗ 108 psia2/cp.
 Le 01 octobre 2015, elle pompe un débit de 3,832 millions de scf/j. Elle attend
jusqu’au 17 octobre 2015 pour atteindre le régime d’équilibre. A l’équilibre, la
pression au fond du puits est 3020 psia, soit 𝜓(3020) = 6,3675 ∗ 108 psia2/cp.
 Le 17 octobre 2015, elle pompe un débit de 5,480 millions de scf/j. Elle attend
jusqu’au 07 novembre 2015 pour atteindre le régime d’équilibre. A l’équilibre, la
pression au fond du puits est 2724 psia, soit 𝜓(2724) = 5,48 ∗ 108 psia2/cp.

Comment va-t-elle estimer le débit AOF potentiel de son puits en prenant,

(1) comme toute ingénieure qui se respecte peu et pressée, le carré de la pression au lieu
du pseudo pression du gaz (en effet, on ne peut utiliser le carré de la pression que
lorsque celle-ci est égale ou inférieure à 2000 psia) ? et
(2) comme toute ingénieure qui se respecte beaucoup et minutieuse, le pseudo pression ?

On sait que le réservoir et le gaz qu’il contient présentent les caractéristiques suivantes :

 Température du réservoir : 210°F = 669,61°R


 pression moyenne du réservoir au moment du lancement de l’essai : 3360 psia, soit
𝜓(3360) =⁡7,598*108 psia2/cp
 pression atmosphérique : 14,65 psia, soit 𝜓(14,65) =⁡14066 psia2/cp
 densité du gaz (dg) :0,734
 pression pseudo critique : 658,7 psia
 température pseudo critique : 385,9 °R

Solution de l’exercice 4.3.2.1.b.

(i) Détermination de la méthode d’interprétation de l’essai. On note qu’avant de lancer


le pompage à un palier de débit, il a chaque fois fallu attendre la stabilisation du
pompage au palier précédent, la méthode d’interprétation de l’essai est donc la
méthode flow after flow.
(ii) Interprétation de l’essai par la technique d’analyse de Rawlins-Schellhardt

a) Interprétation de l’essai en utilisant les carrés de la pression.

Malgré le fait que toutes les pressions sont supérieures à 2000 psia,
l’étudiante X, a quand même essayé de calculer l’AOF par les carrés des
pressions ; peut-être par paresse ou par curiosité de voir ce que cela va
donner en comparaison avec l’AOF calculé à l’aide des pseudos pressions.

La pression moyenne du réservoir est de 3360 psia, soit le carré de cette


pression de 11289600 psia2

131
 Tableau donnant les paramètres de l’essai qui permettront de déterminer
les coefficients n et C à l’aide de l’équation (4.3.5bis )

Q ̅
𝒑
(MMscf/j) p (psia) ̅𝟐 (𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 ) ∆(𝒑𝟐 )⁡(𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 ) Log(Q)
(psia) 𝒑𝟐 (𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 ) 𝒑 Log[∆(𝒑𝟐 )]

1,012 3317 3360 11002489 11289600 287111 3,005 5,458


2,248 3215 3360 10336225 11289600 953375 3,352 5,979
3,832 3020 3360 9120400 11289600 2169200 3,583 6,336
5,480 2724 3360 7420176 11289600 3869424 3,739 6,588

 Graphique de l’équation (4.3.5)

7
6 y = 1,5361x + 0,8372
R² = 0,9998
5
log[∆(p2)]

4
3
2
1
0
0 1 2 3 4
log(Q)

L’équation de la droite de lissage est

𝐥𝐨𝐠[∆(𝒑𝟐 )] = 𝟏, 𝟓𝟑𝟔𝟏 𝐥𝐨𝐠(𝑸) + 𝟎, 𝟖𝟑𝟕𝟐

 Calcul de n

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 1,5361 ; donc

𝟏
𝒏= = 𝟎, 𝟔𝟓𝟏
𝟏, 𝟓𝟑𝟔𝟏

 Calcul de C

D’après l’équation de la droite de lissage, à la pression de 1000 Mscf/D, par


exemple, correspond ∆(𝒑𝟐 ) de 278933,066 psia2 ; en réarrageant
l’équation (4.3.5 bis), nous aurons

𝑸 𝟏𝟎𝟎𝟎
𝑪= 𝟐 𝒏
= = 𝟎, 𝟐𝟖𝟓𝟏
∆(𝒑 ) (𝟐𝟕𝟖𝟗𝟑𝟑, 𝟎𝟔𝟔)𝟎,𝟔𝟓𝟏

132
 Calcul de l’AOF à la pression du fond du puits égale à la pression
atmosphérique est effectué à l’aide de la formule (4.3.3)

𝑸 = 𝟎, 𝟐𝟖𝟓𝟏 ∗ (𝟏𝟏𝟐𝟖𝟗𝟔𝟎𝟎 − 𝟐𝟏𝟒, 𝟔𝟐𝟐𝟓⁡)𝟎,𝟔𝟓𝟏 = 𝟏𝟏, 𝟏𝟐𝟒⁡𝐌𝐌𝐬𝐜𝐟/𝐃

b) Interprétation de l’essai avec le pseudo pression

Consciente du fait que le carré de la pression ne remplace valablement le pseudo pression


que pour des pressions égales ou inférieures à 2000 psia et ayant travaillé avec des pressions
qui sont toutes supérieures à 2000 psia, l’étudiante X, décide, pour le sérieux de son
mémoire, d’utiliser les pseudos pressions.

La pression moyenne du réservoir est de 3360 psia, soit un pseudo pression de


7,598*108psia2/cp.

Le tableau ci-dessous donne les valeurs nécessaires pour cette interprétation.

Q (p)
(MMscf/j) (p) (moyen) ѱ(pwf) ѱ(pm) ѱ[∆(p)] log(Q) log{ѱ[∆(p)]}

1,012 3317 3360 744010000 759800000 15790000 3,005 7,198


2,248 3215 3360 706790000 759800000 53010000 3,352 7,724
3,832 3020 3360 636750000 759800000 123050000 3,583 8,090
5,480 2724 3360 533730000 759800000 226070000 3,739 8,354

Les données de deux dernières colonnes permettent de tracer le graphique ci-dessous dont
l’équation de la droite est

𝐥𝐨𝐠{∆[𝝍(𝒑)]} = 𝟏, 𝟓𝟔𝟗𝟕 𝐥𝐨𝐠(𝑸) + 𝟐, 𝟒𝟕𝟑𝟕

 Calcul de n

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 1,5697 ; donc

𝟏
𝒏= = 𝟎, 𝟔𝟑𝟕
𝟏, 𝟓𝟔𝟗𝟕

 Calcul de C

133
D’après l’équation de la droite de lissage, au débit arbitrairement pris de
1000 Mscf/D, par exemple, correspond ∆[𝝍(𝒑)]de 15233510,6 psia2/cp ;
en réarrangeant l’équation (4.3.5), nous aurons

𝑸 𝟏𝟎𝟎𝟎
𝑪= = = 𝟎, 𝟎𝟐𝟔𝟔
∆[𝝍(𝒑)]𝒏 (𝟏𝟓𝟐𝟑𝟑𝟓𝟏𝟎, 𝟔)𝟎,𝟔𝟑𝟕

 Calcul de l’AOF à la pression du fond du puits égale à la pression


atmosphérique est effectué à l’aide de la formule (4.3.3)

𝑸 = 𝟎, 𝟎𝟐𝟔𝟔 ∗ (𝟕𝟓𝟗𝟖𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎 − 𝟏𝟒𝟎𝟔𝟔⁡)𝟎,𝟔𝟑𝟕 = 𝟏𝟐, 𝟎𝟔𝟖⁡𝐌𝐌𝐬𝐜𝐟/𝐃

La différence entre l’AOF déterminé par les carrés des pressions (𝟏𝟏, 𝟏𝟐𝟒⁡𝐌𝐌𝐬𝐜𝐟/𝐃) et
l’AOF calculé par les pseudos pressions (𝟏𝟐, 𝟎𝟔𝟖⁡𝐌𝐌𝐬𝐜𝐟/𝐃) est due au fait que le pseudo
pression fait intervenir le facteur de compression et la viscosité du gaz. Dans ce cas, comme
les pressions sont toutes supérieures à 2000 psia, il est conseillé de retenir l’AOF calculé à
l’aide des pseudos pressions.

8,600
8,400 y = 1,5697x + 2,4737
8,200 R² = 0,9995
Titre de l'axe

8,000
7,800
7,600
7,400
7,200
7,000
0,000 1,000 2,000 3,000 4,000
Titre de l'axe

 Interprétation de l’essai par la technique de Houpeurt

a) Interprétation de l’essai avec la pression moyenne actuelle du réservoir qui est de


407,6 psia, soit 1,6173*107psia2/cp

Ici aussi, l’étudiante X, a voulu comparer l’AOF calculé à l’aide des carrés des
pressions et l’AOF déterminé à l’aide de pseudos pressions.

 Tableau donnant les paramètres de l’essai qui permettront de déterminer


les coefficients a et b à l’aide de l’équation (4.3.7)

Q (Mscf/j) P (psia) ̅ (psia)


𝒑 𝑝2 (psia2) 𝑝̅ 2 (psia2) ∆(p2) ∆(p2)/Q

1012 3317 3360 11002489 11289600 287111 283,706522


2248 3215 3360 10336225 11289600 953375 424,099199
3832 3020 3360 9120400 11289600 2169200 566,075157

134
5480 2724 3360 7420176 11289600 3869424 706,09927

 Graphique de l’équation (4.3.7)

800
y = 0,0936x + 200,71
600 R² = 0,9959
∆(p2)/Q
400

200

0
0 2000 4000 6000
Q en Mscf/D

 L’équation de la droite de lissage est

[∆𝝍(𝒑)]
= 𝟎, 𝟎𝟗𝟑𝟔𝐐 + 𝟐𝟎𝟎, 𝟕𝟏
𝑸

 Calcul du coefficient b de l’équation (4.3.7)

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 0,0936 ; donc

𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 . 𝑫𝟐
𝒃 = 𝟎, 𝟎𝟗𝟑𝟔
(𝑴𝒔𝒄𝒇)𝟐

 Calcul du coefficient a

D’après l’équation (4.3.7), l’ordonnée à l’origine est 200,71 ; donc

𝒑𝒔𝒊𝒂. 𝑫
𝒂 = 𝟐𝟎𝟎, 𝟕𝟏⁡
𝑴𝒔𝒄𝒇

 Calcul de l’AOF à la pression du fond du puits égale à la pression


atmosphérique est effectué à l’aide de la formule (4.3.6 bis) en prenant p =
pwf = pression atmosphérique.

[𝟑𝟑𝟔𝟎𝟐 − 𝟏𝟒, 𝟔𝟓𝟐 ] = 𝟏𝟏𝟐𝟖𝟗𝟑𝟖𝟓, 𝟒 = 𝟐𝟎𝟎, 𝟕𝟏𝑸 + 𝟎, 𝟎𝟗𝟑𝟔𝑸𝟐

Ou

135
𝟎, 𝟎𝟗𝟑𝟔𝑸𝟐 + 𝟐𝟎𝟎, 𝟕𝟏𝑸 − 𝟏𝟏𝟐𝟖𝟗𝟑𝟖𝟓, 𝟒 = 𝟎

La formule (4.3.8 bis) permet de calculer AOF

−200,71 ± √200,712 + 4 ∗ 0,0936 ∗ 11289385,4


𝑄= = 9,962⁡𝑀𝑀𝑠𝑐𝑓/𝐷
2 ∗ 0,0936

b) Interprétation de l’essai à l’aide des pseudos pressions.

L’étudiante X voudrait voir quelle valeur de QAOF donnera la technique de


Houpeurt réputée plus rigoureuse que celle de Rwalins-Schellhardt lorsqu’elle est
utilisée avec des pseudos pressions, dits aussi plus précis que les carrés des
pressions. Pour cela elle va utiliser la formule (4.3.6). Les paramètres qui serviront
à déterminer graphiquement les coefficients a et b de l’équation (4.3.7) sont
présentés dans le tableau ci-dessous

(p)
Q (Mscf/j) (p) (moyen) ѱ(pwf) ѱ(pm) ѱ[∆(p)] ѱ[∆(p)]/Q

1012 3317 3360 744010000 759800000 15790000 15602,767


2248 3215 3360 706790000 759800000 53010000 23580,961
3832 3020 3360 636750000 759800000 123050000 32111,169
5480 2724 3360 533730000 759800000 226070000 41253,650

Droite de lissage, essai méthode Flow after Flow , technique de


Houpeurt avec les pseudos pressions

45000,000
40000,000 y = 5,6905x + 10252
35000,000 R² = 0,9987
30000,000
ѱ(∆p)/Q

25000,000
20000,000
15000,000
10000,000
5000,000
0,000
0,000 1000,000
2000,000
3000,0004000,0005000,000
6000,000
Débits en Mscf/D

L’équation de la droite de lissage est

𝝍(𝚫𝒑)
= 𝟓, 𝟔𝟗𝟎𝟓𝑸 + 𝟏𝟎𝟐𝟓𝟐
𝑸

136
 Calcul du coefficient b de l’équation (4.3.7)

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 5,6905 ; donc

𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 𝟐
𝒄𝒑 𝑫
𝒃 = 𝟓, 𝟔𝟗𝟎𝟓
(𝑴𝒔𝒄𝒇)𝟐

 Calcul du coefficient a

D’après l’équation (4.3.7), l’ordonnée à l’origine est 10252 ; donc

𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐
𝒄𝒑 𝑫
𝒂 = 𝟏𝟎𝟐𝟓𝟐⁡
𝑴𝒔𝒄𝒇

 Calcul de l’AOF à la pression du fond du puits égale à la pression


atmosphérique est effectué à l’aide de la formule (4.3.6 ) en prenant p = p wf
= pression atmosphérique et son pseudo pression = 𝝍(𝒑𝒘𝒇 ) =
𝟏𝟒𝟎𝟔𝟔⁡𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 /𝒄𝒑.

[𝟕𝟓𝟗𝟖𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎 − 𝟏𝟒𝟎𝟔𝟔] = 𝟕𝟓𝟗𝟕𝟖𝟓𝟗𝟑𝟒 = 𝟏𝟎𝟐𝟓𝟐𝑸 + 𝟓, 𝟔𝟗𝟎𝟓𝑸𝟐

Ou

𝟓, 𝟔𝟗𝟎𝟓𝑸𝟐 + 𝟏𝟎𝟐𝟓𝟐𝑸 − 𝟕𝟓𝟗𝟕𝟖𝟓𝟗𝟑𝟒 = 𝟎

La formule (4.3.8) permet de calculer AOF

−10252 ± √102522 + 4 ∗ 5,6905 ∗ 759785934


𝑄= = 10,689⁡𝑀𝑀𝑠𝑐𝑓/𝐷
2 ∗ 5,6905

L’étudiante X note que les débist AOF calculés par les quatre approches :

 Carrés des pressions par la technique de Rwalins-Schellhardt : 𝟏𝟏, 𝟏𝟐𝟒⁡𝐌𝐌𝐬𝐜𝐟/𝐃


 Pseudos pression par la technique de Rwalins-Schellhardt : 𝟏𝟐, 𝟎𝟔𝟖⁡𝐌𝐌𝐬𝐜𝐟/𝐃
 Carrés des pressions par la technique de Houpeurt : 𝟗, 𝟗𝟔𝟐⁡𝑴𝑴𝒔𝒄𝒇/𝑫
 Pseudos pressions par la technique de Houpeurt : 𝟏𝟎, 𝟔𝟖𝟗⁡𝑴𝑴𝒔𝒄𝒇/𝑫

présentent des valeurs voisines mais ces valeurs tendent, pour une même technique, à
croître pour l’emploi des pseudos pressions au lieu des carrés des pressions ; les valeurs
trouvées par la technique de Houpeurt sont un peu plus faibles que celles obtenus par celle
de Rwalins-Schellhardt. L’étudiante est si satisfaite de ce constat qu’elle est même tentée
d’intituler son mémoire :

« Etude comparative des techniques d’interprétation de l’essai conduit par la méthode


flow-after flow sur le puit… »

137
4.3.2.2. Single-point test method

4.3.2.2.1. Principe de l’essai

L’essai par la méthode de single-point est une technique mise au


point afin d’essayer de contourner la durée très longue de la méthode de flow-after-flow.

L’essai se fait en produisant à un débit constant jusqu’à ce que p wf


soit constant. Il faudra être sur que le temps de production du puits a été suffisamment long
afin d’éviter les effets la capacité du puits pour être dans le régime d’équilibre ou pseudo-
permanent. Pour des puits fracturés, il faudrait que le temps de production soit
suffisamment long pour que l’écoulement soit pseudoradial dans le régime permanent.

L’inconvénient de cette méthode est qu’il faudrait connaitre au


préalable le comportement du réservoir face à un pompage, soit à partir de données des
anciens essais ou période de production, soit par analogie en partant de données des puits
produisant dans le même réservoir ; ce qui va permettre de connaître n avant l’essai ou de
l’estimer.

4.3.2.2.2. Techniques de solution

a) Technique de Rwalins-Schellhardt

L’essai unique permet d’avoir la pression et le débit stabilisés. Ces


deux coordonnées permettent de déterminer un point de la droite

1 1
log[Δ𝜓(𝑝)] = 𝑛 log⁡(𝑄) − 𝑛 log⁡(𝐶)

1
Connaissant la pente (𝑛) de la dite droite et un de ses points, on peut la tracer. Une fois
tracée, la droite donnera le débit futur pour chaque pression du fond du puits. Comme dans
la méthode flow-after-flow, on peut déterminer le débit AOF par l’abscisse correspondant à
l’ordonnée log[Δ𝜓(𝑝𝑤𝑓 )] avec 𝑝𝑤𝑓 = à la pression atmosphérique. La construction de cette
1
droite permet également de déterminer l’ordonnée à l’origine (− 𝑛 log⁡(𝐶)) et ainsi pouvoir
calculer C. Le débit AOF peut aussi se calculer par a formule de Rawlins-Schellhardt

𝑄𝐴𝑂𝐹 = 𝐶[𝜓(𝑝̅) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓 )]𝑛

138
Avec 𝑝𝑤𝑓 = pression atmosphérique, étant donnée que C et n sont connus.

Le coefficient C peut aussi se calculer à l’aide du débit et de la pression stables, connaissant


n, par la formule suivante :
𝑄
𝐶 = [𝜓(𝑝̅ )−𝜓(𝑝 𝑛
……………………………………………………………(4.3.6)
𝑤𝑓 )]

b) Technique de Houpert

Comme dans la méthode flow-after-flow, il faudra construire, à partir de la droite


Δ𝜓(𝑝)
= 𝑎 + 𝑏𝑄 dont on connait seulement un point, celui de l’unique mesure qui a été
𝑄
effectuée. Il faut donc connaître son coefficient angulaire, b pour pouvoir la tracer. Le
coefficient est b est connu soit à partir des anciens essais soit par analogie en prenant les
valeurs de b des essais qui avaient été faits dans les puits environnant forés dans le même
réservoir. On peut aussi calculer b par la formule suivante si on connait les caractéristiques
du réservoir :

1,422∗106 𝑇𝐷
𝑏= …………………………………………………..(4.3.7)
𝑘𝑔 ℎ

Un fois la droite tracée, on procède comme dans la méthode flow-after-flow pour


déterminer le débit AOF et pour faire la prévision des débits en fonction des valeurs de p wf.

4.3.2.3. Isochronal test method


4.3.2.3.1. Principe de la méthode

La méthode d’essai en isochrones (isochronal test method) permet


d’obtenir les mêmes informations sur le puits en régime transitoire que celles obtenues en
régime d’équilibre. Elle a ainsi été inventée pour raccourcir le temps de l’essai. C’est pour
cela qu’elle est recommandée pour des essais dans les puits forés dans les roches réservoirs
de faible perméabilité qui demandent beaucoup de temps pour atteindre le régime
d’équilibre.

En effet, alors que la méthode flow-after-flow exige que l’on atteigne


d’abord la stabilité du débit et de la pression du fond pour passer au débit suivant, la
méthode d’isochrones est menée de telle sorte qu’on arrête une production à un débit
avant la stabilité et on commence la production à un autre débit qu’on va arrêter aussi avant
la stabilité et ainsi de suite, sauf au dernier débit où on devra attendre la stabilité. Cette
méthode d’essais permet donc d’obtenir, en peu de temps, en séquence des régimes
transitoires, les caractéristiques du puits et du réservoir généralement obtenues en
séquence des régimes d’équilibre en beaucoup plus de temps.

139
Par cette méthode, on lance une production à un débit, avant d’obtenir la stabilité, on
arrête la production quand on est sûr que l’on n’est plus dans la zone perturbée par la
capacité du puits. On attend que la pression remonte jusqu’à la pression moyenne (𝑝̅) et on
lance une autre production à un débit différent que l’on va arrêter comme le premier avant
la stabilité et ainsi de suite ; au dernière débit de production on attendra la stabilisation de
la pression. La figure 4.3.2, ci-dessous indique les graphiques de cette méthode.

Fig. 4.3.1 – La séquence des d’bits et des pressions pour un essai flow-after-flow
typique.

Le temps et la pression sont mesurés constamment durant chaque séquence de production.


Comme son nom l’indique, la méthode exige que le temps auquel la pression est mesurée
soit le même pour chaque débit ; c’est-à-dire que l’incrémentation des temps de mesure
reste la même d’un débit à l’autre ; autrement dit, les intervalles de temps seront les mêmes
d’un débit un autre.

La méthode est basée sur le principe que pendant le régime transitoire, la longueur du rayon
de drainage (rd) ne dépende que du temps de production et pas du débit :

𝑘𝑔 𝑡
𝑟𝑑 = √377𝜙𝜇 …………………………………………………………………………(4.3.8)
𝑔 𝑐𝑡

De ce fait, les pressions mesurées après les mêmes temps de drainage (production) durant
les productions à débits différents pendant l’écoulement en régime transitoire vont
correspondre aux mêmes rayons de drainage, rd. Sous cette condition, l’interprétation des
mesures en essais par l’isochronal method, sera la même que dans la méthode flow-after-
flow même si le régime d’équilibre n’est pas atteint. Ainsi, en théorie, la courbe de la
productivité généralement obtenue à l’aide d’un essai en séquences des débits successifs en
régime d’équilibre, peut être établie à partir d’un essai en séquences des débits successifs en
régime transitoire lorsqu’un seul débit a été produit jusqu’à la stabilité et si ses données
sont disponibles.

140
On sait que l’équation d’écoulement transitoire des gaz est

1,422∗106 𝑄𝑇 𝑘𝑔 𝑡
𝜓(𝑝𝑠 ) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓 ) = [1,151 log (1688𝜙𝜇̅̅̅̅𝑐̅ 𝑟 2 ) + 𝑆 + 𝐷𝑄]……………………(4.3.9)
𝑘𝑔 ℎ 𝑔 𝑡 𝑤

Ou

𝑘𝑔 ℎ[𝜓(𝑝𝑠 )−𝜓(𝑝𝑤𝑓 )]
𝑄= 𝑘𝑔 𝑡 ……………………………………(4.3.10)
[1,151 log( )+𝑆+𝐷𝑄]1,422∗106 𝑇
1,688𝜙𝜇 𝑐𝑡 2
̅ ̅̅̅𝑟 𝑤

Où ps est la pression pwf stabilisé avant l’essai.

L’équation (4.3.9) d’écoulement radial en régime transitoire peut être réécrite sous la forme
similaire à l’écoulement radial en régime d’équilibre pour une surface de drainage circulaire
avec un puits centré comme suit :

1,422∗106 𝑄𝑇 1 𝑘𝑔 𝑡
𝜓(𝑝𝑠 ) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓 ) = [ln (𝑟 ) + ln (√377𝜙𝜇̅̅̅̅𝑐̅ ) − 0,75 + ⁡⁡𝑆 + 𝐷𝑄]…………(4.3.11)
𝑘𝑔 ℎ 𝑤 𝑔 𝑡

En outre, nous rappelons que le rayon de drainage, rd, après un temps t compté à partir du
début d’une production à débit constant est

𝑘𝑔 𝑡
𝑟𝑑 = √377𝜙𝜇 …………………………………………………………………………(4.3.8)
𝑔 𝑐𝑡

Ou
𝑘𝑔 𝑡 = 377𝜙𝜇𝑔 𝑐𝑡 𝑟𝑑2……………………………………………..…………………..(4.3.12)

La combinaison de l’équation (4.3.11) et (4.3.12) donne :

1,422∗106 𝑄𝑇 𝑟
𝜓(𝑝𝑠 ) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓 ) = [ln (𝑟 𝑑 ) − 0,75 + 𝑆 + 𝐷𝑄]…………………………………(4.3.13)
𝑘𝑔 ℎ 𝑤

L’équation (4.3.13) est valide pour tout temps d’écoulement donné parce que rd est
seulement fonction de temps et non de débit comme nous l’avons déjà souligné ci-dessus.
Le rayon de drainage (rd) n’a aucune signification physique rigoureuse ; il sert seulement à
forcer le régime transitoire à ressembler au régime pseudo-permanent. Il faudrait, en outre,
ne pas le confondre avec le rayon d’influence (investigation radius), ri, que nous avons vu
point 3.3.2.2.3 :

𝑘𝑡
𝑟𝑖 = √
948𝜙𝜇𝑐𝑡

Pour faire la similarité avec l’équation (3.2.16) de Houpeurt que nous avons vues au point
3.4.1, écrivons l’équation (4.3.13) sous la forme suivante

141
1,422∗106 𝑇 𝑟
𝜓(𝑝𝑠 ) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓 ) = [ln (𝑟𝑑 ) − 0,75 + 𝑆] 𝑄 +
𝑘𝑔 ℎ 𝑤
1,422∗106 𝑄𝑇 2
𝐷𝑄 ………………………(4.3.14)
𝑘𝑔 ℎ

Rappel de l’équation (3.4.16) de Houpeurt :

𝜓(𝑝̅ )−𝜓(𝑝𝑤𝑓 )
= 𝑎 + 𝑏𝑄𝑔.𝑠𝑐 …………………………………………………………….(3.4.16)
𝑄𝑔.𝑠𝑐

Ou

2
𝜓(𝑝̅ ) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓 ) = 𝑎𝑄𝑔.𝑠𝑐 + 𝑏𝑄𝑔.𝑠𝑐 ………………………………………………(4.3.15)

En effet, nous pouvons confirmer la similarité de l’équation (4.3.14) avec l’équation (4.3.15)
de Houpeurt en écrivant que

1,422∗106 𝑇 𝑟
[ln (𝑟𝑑 ) − 0,75 + 𝑆] = 𝑎𝑡 …………………………………………………….(4.3.16)
𝑘𝑔 ℎ 𝑤

et que

1,422∗106 𝑄𝑇
𝐷 = 𝑏…………………………………………….………………………….(4.3.17)
𝑘𝑔 ℎ

(Voir la définition de D à l’équation (3.4.13)

Notez que dans l’équation (4.3.16) le coefficient at ne dépend que de rd, donc du temps
(c’est pourquoi nous l’avons indicé avec la lettre t), il est donc constant pour un temps
donné (isochrone) de drainage (production) quel que soit le débit de production. On note
également par l’équation (4.3.17) que le coefficient b ne dépend pas de temps mais
seulement du débit, il sera constant pour chaque débit (Q) quel que soit le temps
(isochrone).

4.3.2.3.2. Techniques de la méthode

La théorie de l'analyse des tests isochrones implique que si on porte


en ordonnée le rabattement de la pression exprimée en pseudo-pression [∆𝜓⁡(𝑝) = 𝜓(𝑝̅ ) −
𝜓(𝑝𝑤𝑓 )] en régime transitoire correspondant au même temps écoulé et en abscisse le débit
qui a provoqué ce rabattement, cela va former une série des droites parallèles de coefficient
angulaire unique b, chaque droite correspondant à un temps de mesure. L’ordonnée à
l’origine, at, va augmenter avec l’augmentation de rd, donc de temps de mesure. Comme ce
coefficient angulaire ne dépend pas de temps, il sera donc aussi celui de la droite ∆𝜓⁡(𝑝) =
𝑓(𝑄) que l’obtiendrait après avoir pompé pendant un temps très long jusqu’à l’obtient du
régime d’équilibre ou de pseudo-équilibre. On se servira donc du principe d’un coefficient
angulaire indépendant de temps et du point unique d’ordonnée [∆𝜓⁡(𝑝)] et d’abscisse Q

142
obtenus lors de l’essai unique qui a atteint l’équilibre pour tracer, selon la technique de
Rawlins-Schellhardt ou de Houpeurt, la droite ∆𝜓⁡(𝑝) = 𝑓(𝑄). A l’aide de cette droite, on
détermine l’ordonnée l’origine, a, qui permettra de calculer, par l’une ou l’autre technique,
débit AOF où un autre débit futur. On sait que l’ordonnée à l’origine, a, d’un régime
d’équilibre est déterminée par
1,422 𝑟
𝑎= [ln (𝑟𝑒 ) − 0,75 + 𝑆]…………………………………………………….(4.3.18)
𝑘𝑔 ℎ 𝑤

Cette équation (4.3.18) qui permet calculer l’ordonnée à l’origine par la méthode analytique
pourra servir, connaissant cette ordonnée par l’essai isochrone, de déterminer, par exemple,
Kg ou un autre paramètre, si on connait d’autres termes de l’équation.

4.3.2.3.3. Techniques de l’interprétation de l’essai

a) Technique de Rawlins-Schellhardt

Rappelons la formule empirique de Rwalins-Schellhardt que nous


avons présentée sous différentes formes par les équations (4.3.3), (4.3.4) et (4.3.5.) ci-
dessus :

𝑄 = 𝐶[𝜓(𝑝̅ ) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓 )]𝑛 = 𝐶[Δ𝜓(𝑝)]𝑛 ………………………………..……………………………….(4.3.3)

Ecrire les logarithmes de deux membres de l’équation (4.3.1) et le réarrangement donnent


l’équation (4.3.3) qui sera utilisée pour l’essai

log(𝑄) = log(𝐶) + 𝑛{log[Δ𝜓(𝑝)]}……………………………………………..(4.3.4)

Ou

1 1
log[Δ𝜓(𝑝)] = 𝑛 log⁡(𝑄) − 𝑛 log⁡(𝐶)…………………………………………………(4.3.5)

Comme on dispose, pour chaque temps, des débits et des pressions correspondants,
l’équation (4.3.5.) montre que les graphiques portant en ordonnée log[Δ𝜓(𝑝)]⁡et en
abscisse log⁡(𝑄) sont des droites (une droite correspondant à un temps) de coefficient
1 1
angulaire constant quelque soit temps de mesure et d’ordonnée à l’origine log⁡(𝑄)
𝑛 𝑛
dépendant de ce temps de mesure. Il faut déjà noter que ces différents temps (t s) auxquels
correspondent ces ordonnées à l’origine sont chacun, déterminé par la formule suivante :

̅̅̅̅𝑐
𝜙𝜇 𝑔 ̅𝑡 𝐷𝐴𝑎𝑡
𝑡𝑠 = 0,0002637𝐾 = 𝐵𝑎𝑡 ………………………………………………………………..(4.3.19)
𝑔

̅̅̅̅𝑐
𝜙𝜇 𝑔 ̅𝑡 𝐷𝐴
Avec 𝐵 = 0,0002637𝐾 ; les autres symboles ont les significations déjà indiquées ailleurs.
𝑔

143
L’équation (4.3.19) ci-dessus révèle que si on porte en ordonnée les valeurs des ts et en
abscisse celles des at, on obtient une droite dont le coefficient angulaire permet de
déterminer l’un ou l’autre terme formant le coefficient B connaissant les autres.

Pour revenir à la détermination du débit AOF ou d’un autre débit dans le futur par la
technique de Rwalins-Shellhardt, disons que dans la formule de Rwalins-Shellhardt, la
pression moyenne (𝑝̅ ) du réservoir est remplacée par la pression de stabilité (p s) que l’on
obtient après avoir arrêté la production et avant de commencer l’autre à un débit différent.
On réécrit donc l’équation de Rwalins-Shellhardt :

𝑄 = 𝐶[𝜓(𝑝𝑠 ) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓 )]𝑛 = 𝐶𝑡 [Δ𝜓(𝑝)]𝑛 …………………………………………..(4.3.20)

Ou sous la forme logarithmique après réarrangement :

1 1
log[𝜓(𝑝𝑠 ) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓 )] = log[Δ𝜓(𝑝)] = 𝑛 log⁡(𝑄) − 𝑛 log⁡(𝐶𝑡 )…………………………….(4.3.21)

L’équation (4.3.21), ci-dessus, indique que si on porte en ordonnée les valeurs de


log[𝜓(𝑝𝑠 ) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓 )] = log[Δ𝜓(𝑝)] et en abscisse, celles des log⁡(𝑄), on obtiendra pour
1
tous les temps, des droites de même coefficient angulaire (𝑛) et d’ordonnées à l’origine,
1
[− 𝑛 log(𝐶𝑡 )], correspondant à chaque temps de prise de mesure.

Il faut quand même dire que suite aux aléas de mesures ou des conditions
1
d’expérimentation, les valeurs de 𝑛 varieront légèrement d’un temps de prise des mesures à
1
un autre temps de prise des mesures, ainsi on retiendra, comme de l’essai, la moyenne
𝑛
1
arithmétique des différentes valeurs de 𝑛 obtenues.

Ensuite, comme n est indépendant de temps de prise des mesures, on tracera une droite de
1
coefficient angulaire 𝑛 parallèle aux autres et passant par le point des cordonnées
correspondantes à l’épisode où on a attendu jusqu’à la stabilisation du débit et de la
pression de fond.

L’abscisse de cette droite correspondant à l’l’ordonnée dont la valeur est


log[𝜓(𝑝𝑠 ) − 𝜓(𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛⁡𝑎𝑡𝑚𝑜𝑠𝑝ℎé𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒)] = log[Δ𝜓(𝑝)], est lé débit AOF recherché.
Evidemment cette droite donne le débit futur de n’importe quelle valeur de log[Δ𝜓(𝑝)].

b) Technique de Houpeurt

Lors de l’étude de l’essai par la méthode flow after flow, nous avons
vu que l’équation de Houpeurt pouvait s’écrire comme suit :

Δ𝜓(𝑝)
= 𝑎 + 𝑏𝑄…………………………………………………………………..(4.3.5)
𝑄

Cette équation (4.3.5) est établie pour écoulement radial en régime permanent (d’équilibre).
Cependant, l’essai se fait en régime transitoire ; donc si le coefficient angulaire (b) reste le

144
Δ𝜓(𝑝)
même pour toutes les droites = 𝑓(𝑄) correspondant aux différents temps de prise des
𝑄
mesures, par contre, chaque droite aura son propre ordonnée à l’origine (a) comme nous
l’avons énoncé dans le principe de cette méthode. Nous allons adopter le symbole, at, pour
ces différentes ordonnées à l’origine correspondantes aux temps de prise des mesures
différents et écrire :

Δψ(p) 𝜓(𝑝𝑠 )−𝜓(𝑝𝑤𝑓 )


= = 𝑎𝑡 + 𝑏𝑄……………………………………………………….(4.3.22)
𝑄 𝑄

Où, comme nous l’avons vu

1,422 𝑟
𝑎𝑡 = [ln (𝑟𝑑 ) − 0.75 + 𝑆]………………………………………………….(4.3.16)
𝑘𝑔 ℎ 𝑤

1,422∗106 𝐷𝑇
𝑏= ………………….…………………………………….…………….(4.3.17)
ℎ𝐾𝑔

L’équation (4.3.22) indique si pour chaque temps de prise des mesures l’on porte en
Δψ(p) 𝜓(𝑝𝑠 )−𝜓(𝑝𝑤𝑓 )
ordonnée les valeurs de = et abscisse, celles de Q, on aura, pour chaque
𝑄 𝑄
temps de prise des mesures, une droite de coefficient angulaire b et d’ordonnée à l’origine,
at. On aura ainsi autant de ces droites (ces isochrones) que l’on a le nombre des temps de
prises des mesures. Comme toutes ces droites auront, en théorie, un même coefficient
angulaire, elles seront parallèles entre elles. Cependant, en réalité, du fait des erreurs des
mesures et des conditions expérimentales, leurs coefficients angulaires vont varier
légèrement ; ainsi il faudra calculer leur moyenne arithmétique pour trouver un coefficient
angulaire moyen.

C’est sera ce coefficient angulaire moyen qui sera le coefficient angulaire de la droite
passant par le point des cordonnées du dernier ’épisode qui aura atteint l’équilibre.

L’équation (4.3.5) permet de calculer l’ordonnée à l’origine de la droite du dernier épisode


de car on connait b, Δ𝜓(𝑝) = [𝜓(𝑝𝑠 ) − 𝜓(𝑝𝑤𝑓⁡𝑑𝑒⁡𝑙′ é𝑝𝑖𝑠𝑜𝑑𝑒𝑑𝑒⁡𝑙′é𝑞𝑢𝑖𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 )] et le débit, Q, de
l’épisode de l’équilibre.

Avec l’ordonnée à l’origine, a, on peut désormais calculer le débit AOF et tout autre débit
futur correspondant à un Δ𝜓(𝑝) quelconque.

Exercice 4.3.2.2. sur les essais par la méthode d’isochrones

Pour son travail de mémoire, l’étudiant Y effectue un essai par la méthode d’isochrones
(isochronal test) dans un puits foré dans un réservoir de gaz. Le 18 août 2015, elle effectue
les opérations suivantes :

 A 10h00, il lance la production de gaz dans le puits


 A 10h30, il mesure le débit qui est de 0,983 MMscf/j et la pression au fond du puits
de 344,7 psia qui correspond à un pseudo pression de 9,6386 millions de psia 2/cp

145
 A 11h00, il mesure le débit qui est 0,977 MMscf/j et la pression au fond du puits de
342,4 psia qui correspond à un pseudo pression de 9,5406 millions de psia2/cp
 A 12h00, il mesure le débit qui est 0,970 MMscf/j et la pression au fond du puits de
339,5 psia qui correspond à un pseudo pression de 9,4179 millions de psia2/cp
 A 13h00, il mesure le débit qui est 0,965 MMscf/j et la pression au fond du puits de
337,6 psia qui correspond à un pseudo pression de 9,3381 millions de psia2/cp.
Après ces mesures, il arrête la production pour permettre à la pression dans le
réservoir de remonter jusqu’à la pression moyenne initiale.

Il recommence les opérations le 19 août 2015

 A 10h00, il lance la production de gaz dans le puits


 A 10h30, il mesure le débit qui est de 2,631 MMscf/j et la pression au fond du puits
de 329,5 psia qui correspond à un pseudo pression de 9,0027 millions de psia2/cp
 A 11h00, il mesure le débit qui est 2,588 MMscf/j et la pression au fond du puits de
322,9 psia qui correspond à un pseudo pression de 8,7351 millions de psia2/cp
 A 12h00, il mesure le débit qui est 2,533 MMscf/j et la pression au fond du puits de
315,4 psia qui correspond à un pseudo pression de 8,4371 millions de psia2/cp
 A 13h00, il mesure le débit qui est 2,500 MMscf/j et la pression au fond du puits de
310,5 psia qui correspond à un pseudo pression de 8,2458 millions de psia2/cp.
Après ces mesures, il arrête la production pour permettre à la pression dans le
réservoir de remonter jusqu’à la pression moyenne initiale.

Il recommence les opérations le 20 août 2015

 A 10h00, il lance la production de gaz dans le puits


 A 10h30, il mesure le débit qui est de 3,654 MMscf/j et la pression au fond du puits
de 318,7 psia qui correspond à un pseudo pression de 8,5674 millions de psia 2/cp
 A 11h00, il mesure le débit qui est 3,565 MMscf/j et la pression au fond du puits de
309,5 psia qui correspond à un pseudo pression de 8,2071 millions de psia2/cp
 A 12h00, il mesure le débit qui est 3,453 MMscf/j et la pression au fond du puits de
298,6 psia qui correspond à un pseudo pression de 7,7922 millions de psia2/cp
 A 13h00, il mesure le débit qui est 3,390 MMscf/j et la pression au fond du puits de
291,9 psia qui correspond à un pseudo pression de 7,5435 millions de psia2/cp.
Après ces mesures, il arrête la production pour permettre à la pression dans le
réservoir de remonter jusqu’à la pression moyenne initiale.

Il recommence les opérations le 21 août 2015

 A 10h00, il lance la production de gaz dans le puits


 A 10h30, il mesure le débit qui est de 4,782 MMscf/j et la pression au fond du puits
de 305,5 psia qui correspond à un pseudo pression de 8,0534 millions de psia2/cp

146
 A 11h00, il mesure le débit qui est 4,625 MMscf/j et la pression au fond du puits de
293,6 psia qui correspond à un pseudo pression de 7,6136 millions de psia2/cp
 A 12h00, il mesure le débit qui est 4,438 MMscf/j et la pression au fond du puits de
279,6 psia qui correspond à un pseudo pression de 7,0990 millions de psia2/cp
 A 13h00, il mesure le débit qui est 4,318 MMscf/j et la pression au fond du puits de
270,5 psia qui correspond à un pseudo pression de 6,7797 millions de psia2/cp.
 Après ces mesures, il arrête la production.

Il recommence les opérations le 22 août 2015

 A 10h00, il lance la production de gaz dans le puits et attends plusieurs jours pour
voir s’établir l’écoulement en régime d’équilibre.
 le 30 août 2015 à 22h00, quand le régime d’équilibre est atteint, il mesure le débit
qui est de 1,156 MMscf/j et la pression au fond du puits de 291,6 psia qui correspond
à un pseudo pression de 7,5285 millions de psia2/cp

Comment va-t-il procéder pour estimer l’absolute open flow (AOP) du puits en utilisant la
méthode de Rawlins-Schellardt et celle de Houpeurt ? La pression atmosphérique est de
14,65 psia, ce qui correspond à un pseudo pression de 2098,7 psia2/cp et la pression
moyenne du réservoir est de 352,4 psia qui correspond à un pseudo-pression de 9,9715
millions psia2/cp.

Solution de l’exercice 4.3.2.1.b.

(i) Détermination de la méthode d’interprétation de l’essai. On note que les débits et


les pressions du fond du puits correspondantes sont prélevés dans le régime
transitoire à un intervalle de temps constant à chaque séquence de pompage sans
attendre le régime permanent ; on observe également que le nouveau pompage est
lancé après l’arrêt du pompage en régime transitoire précédent et après la
stabilisation de la pression à la pression moyenne du réservoir ; on note enfin que le
dernier pompage atteint le régime d’équilibre ; conduit et sera interprété selon la
méthode d’essais isochrones.

(ii) Interprétation de l’essai par la technique d’analyse de Rawlins-Schellhardt

(ii.1) Interprétation de l’essai en utilisant les carrés de la pression.

L’étudiant est poussé à utiliser les carrés des pressions pour déterminer l’OAF
car toutes les pressions observées sont inférieures à 2000 psia.

147
Les tableaux donnant les paramètres de l’essai qui permettront de
déterminer les coefficients n et C à l’aide de l’équation (4.3.5bis ) sont
présentés ci-dessous

Pour l’isochrone 0,5 h

Q (MM
𝑝̅ (psia) 2
p (psia) p2 𝑝̅ scf/D) ∆(p2) log(Q) log(∆p2)
344,7 352,4 118818,09 124185,76 983 5367,67 2,9926 3,7298
329,5 352,4 108570,25 124185,76 2631 15615,51 3,4201 4,1936
318,7 352,4 101569,69 124185,76 3654 22616,07 3,5628 4,3544
305,5 352,4 93330,25 124185,76 4782 30855,51 3,6796 4,4893

 Graphique de l’équation (4.3.5 bis)

Isochrone 0,5 h, p2 , Rwalins-Schellhardt


5,0000
4,5000 y = 1,1021x + 0,4294
4,0000 R² = 0,9998
3,5000
3,0000
log(∆p2)

2,5000
2,0000
1,5000
1,0000
0,5000
0,0000
0,0000 0,5000 1,0000 1,5000 2,0000 2,5000 3,0000 3,5000 4,0000
log (Q)

L’équation de la droite de lissage est

log[∆(𝑝2 )] = 1,1021 log(𝑄) + 0,4294

 Calcul de n

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 1,1021 ; donc

1
𝑛= = 0,907
1,1021

Comme il n’a pas atteint le régime d’équilibre, en effet, l’étudiant Y a mesuré le débit et la
pression, trente minute seulement après la mise en route du pompage, donc la droite de
lissage donne juste la pente de de la droite log (∆𝑝2 ) = 𝑓(log⁡(𝑄)) mais ne détermine pas la
position exacte de cette droite dans le graphique à l’équilibre. Les autres mesures qu’il a

148
effectuées en régime transitoire lui serviront à trouver d’autres pentes et ainsi faire la
moyenne de ces pentes pour trouver la pente de la droite log (∆𝑝2 ) = 𝑓(log⁡(𝑄)) en régime
d’équilibre. Alors, il cherche une autre pente cette fois pour toutes les mesures faites une
heure après le lancement du pompage. Le tableau suivant donne les paramètres permettant
de tracer l’isochrone 1h.

Q (MM
𝑝̅ (psia) 2
p (psia) p2 𝑝̅ scf/D) ∆(p2) log(Q) log(∆p2)
342,4 352,4 117237,76 124185,76 977 6948 2,98989456 3,84185981
322,9 352,4 104264,41 124185,76 2588 19921,35 3,41296427 4,29931877
309,5 352,4 95790,25 124185,76 3565 28395,51 3,55205953 4,45324967
293,6 352,4 86200,96 124185,76 4625 37984,8 3,66511174 4,57960984

 Graphique de l’équation (4.3.5 bis)

Isochrone 1 h. p2, Rawlins-Schellardt

4,7
4,6 y = 1,0909x + 0,5791
4,5 R² = 0,9999
4,4
log(∆p2)

4,3
4,2
4,1
4
3,9
3,8
0 1 2 3 4
log(Q)

L’équation de la droite de lissage est

log[∆(𝑝2 )] = 1,0909 log(𝑄) + 0,5791

 Calcul de n

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 1,0909 ; donc

1
𝑛= = 0,917
1,0909

Comme il n’a toujours pas atteint le régime d’équilibre, l’étudiant Y effectue un troisième
calcul de n de toutes les mesures prises deux heures après le lancement de chaque
pompage. Le tableau suivant donne les paramètres permettant de tracer l’isochrone 2h.

Q (MM
p (psia) 𝑝̅ (psia) p2 𝑝̅ 2 scf/D) ∆(p2) log(Q) log(∆p2)
339,5 352,4 115260,25 124185,76 970 8925,51 2,98677173 3,95063304

149
315,4 352,4 99477,16 124185,76 2533 24708,6 3,40363519 4,39284814
298,6 352,4 89161,96 124185,76 3453 35023,8 3,53819658 4,54436326
279,6 352,4 78176,16 124185,76 4438 46009,6 3,6471873 4,66284846

Isochrone 2h, p2, Rwalins-Schellhardt

4,8
4,6 y = 1,0776x + 0,7303
R² = 0,9999
log(∆p2)

4,4
4,2
4
3,8
0 1 2 3 4
log (Q)

L’équation de la droite de lissage est

log[∆(𝑝2 )] = 1,073 log(𝑄) + 0,7303

 Calcul de n

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 1,077 ; donc

1
𝑛= = 0,928
1,077

Comme il n’a toujours pas atteint le régime d’équilibre, l’étudiant Y effectue un quatrième
calcul de n de toutes les mesures prises trois heures après le lancement de chaque
pompage. Le tableau suivant donne les paramètres permettant de tracer l’isochrone 3h.

Q (MM
𝑝̅(psia) 2
p (psia) p2 𝑝̅ scf/D) ∆(p2) log(Q) log(∆p2)
337,6 352,4 113973,76 124185,76 965 10212 2,985 4,009
310,5 352,4 96410,25 124185,76 2500 27775,51 3,398 4,444
291,9 352,4 85205,61 124185,76 3390 38980,15 3,530 4,591
272,5 352,4 74256,25 124185,76 4318 49929,51 3,635 4,698

150
Isochrone 3h, p2, Rawlins-Schellhardt
4,800
y = 1,0612x + 0,8412
4,600
R² = 0,9999

log(∆p2)
4,400
4,200
4,000
3,800
0,000 1,000 2,000 3,000 4,000
log(Q)

L’équation de la droite de lissage est

log[∆(𝑝2 )] = 1,0612 log(𝑄) + 0,8412

 Calcul de n

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 1,077 ; donc

1
𝑛= = 0,942
1,0612
0,907+0,917+0,928+0,942
Les quatre isochrones donne une moyenne de = 0,924.
4

Donc n moyen vaut 0,924.

A partir d’ici, l’étudiant Y peut déterminer le débit AOF (débit maximum que peut fournir le
puits lorsque la pression au fond vaut la pression atmosphérique) soit par la méthode
analytique (équation (4.3.3 bis)), soit par la méthode graphique (équation 4.3.4 bis)).

Calcul du débit AOF par la méthode analytique :

A l’aide de l’équation (4.3.3 bis), l’étudiant Y peut déterminer le coefficient C en se servant


du débit de la stabilité (1156 Mscf/D) et de l’exposant n (0,924). Connaissant C et n, il pourra
calculer le débit AOF avec pwf = la pression atmosphérique (14,65 psia) :

1156 = 𝐶(352,42 − 291,62 )0,924 = 𝐶 ∗ 39155,20,924 = 17528,21𝐶

D’où
1156
𝐶= = 0,06595
17528,21
Alors le débit AOF (QAOF) sera :

𝑄𝐴𝑂𝐹 = 0,06595(352,42 − 14,652 )0,924 = 3353,12⁡𝑀𝑠𝑐𝑓/𝐷

151
Calcul du débit AOF par la méthode graphique :

𝟏
La valeur de n permet d’écrire l’équation générale de la droite de pente 𝒏. Cette équation est

1
log(∆𝑝2 ) = log(Q) + a = 1,08225 log(𝑄) + 𝑎
0.924

Le pompage avec stabilité de la pression au fond du puits et du débit donnera un point de la


droite de stabilité dont l’étudiant Y vient de déterminer déjà la pente. Le débit à la stabilité
est 1156 Mscf/D avec une pression stable au fond du puits de 291,6 psia. Donc la droite de la
stabilité recherchée pour calculer l’AOF passe par le point d’abscisse log(1156), soit 3,063, et
d’ordonnée log( 352,42 − 291,62 ) = 4,593.

L’étudiant Y procède facilement à déterminer l’ordonnée à l’origine, a, de la droite comme


suit :

4,593 = 1,08225 ∗ 3,063 + 𝑎

D’où

𝑎 = 4,593 − 1,08225 ∗ 3,063 = 1,2779

Donc l’équation de la droite de stabilité est

log(∆𝑝2 ) = 1,08225 log(𝑄) + 1,2779

L’AOF est le débit pour pwf = 14,65 psia (la pression atmosphérique).

Le carré de la pression moyenne est 124185,76 psia2

Le carré de la pression atmosphérique est 214,6225 psia2

Donc ∆𝑝2 quand la pression du fond du puits est la pression atmosphérique est 124185,76-
214,6225 = 123971,1375 psia2

On peut donc écrire :

log(123971,1375) = 1,08225 log(𝑄𝐴𝑂𝐹 ) + 1,2779

D’où

log(123971,14) − 1,2779
log(QAOF ) = = 3,5254486
1,08225

Donc

QAOF = 3353,12⁡Mscf/D

152
(ii.2.) Interprétation de l’essai avec les pseudos pressions

Malgré que toutes les pressions sont inférieures à 2000 psia, donc permettent l’emploi des
carrés des pressions, l’étudiant Y se décide quand même d’utiliser les pseudos pressions ne
fût-ce que par curiosité.

La pression moyenne du réservoir est de 352,4 psia, soit un pseudo pression de


9,9715*106psia2/cp.

Pour l’isochrone 0,5 h

ѱ(p)*106 ѱ(𝑝̅ )*106 ∆[ѱ(p)]


p (psia) 𝑝̅ (psia) (psia2/cp) (psia2/cp) Q (M scf/D) (psia2/cp) log (Q) log[ѱ(p)]
344,7 352,4 9,6386 9,9715 983 332900 2,9926 5,5223
329,5 352,4 9,0027 9,9715 2631 968800 3,4201 5,9862
318,7 352,4 8,5674 9,9715 3654 1404100 3,5628 6,1474
305,5 352,4 8,0534 9,9715 4782 1918100 3,6796 6,2829

 Tracé de la droite de lissage de l’isochrone 0,5 H à l’aide de données de


deux dernières colonnes :

6,4000
6,3000 y = 1,1034x + 2,218
R² = 0,9998
6,2000
6,1000
log[∆ѱ(p)]

6,0000
5,9000
5,8000
5,7000
5,6000
5,5000
5,4000
0,0000 1,0000 2,0000 3,0000 4,0000
log(Q)

L’équation de la droite de lissage est

log[∆(𝑝2 )] = 1,1034 log(𝑄) + 2,218

 Calcul de n

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 1,1034 ; donc

1
𝑛= = 0,906
1,1034

153
Comme il n’a pas atteint le régime d’équilibre, en effet, l’étudiant Y a mesuré le débit et la
pression, trente minute seulement après la mise en route du pompage, donc la droite de
lissage donne juste la pente de de la droite log (∆𝑝2 ) = 𝑓(log⁡(𝑄)) mais ne détermine pas la
position exacte de cette droite dans le graphique à l’équilibre. Les autres mesures qu’il a
effectuées en régime transitoire lui serviront à trouver d’autres pentes et ainsi faire la
moyenne de ces pentes pour trouver la pente de la droite log (∆𝑝2 ) = 𝑓(log⁡(𝑄)) en régime
d’équilibre. Alors, il cherche une autre pente cette fois pour toutes les mesures faites une
heure après le lancement du pompage. Le tableau suivant donne les paramètres permettant
de tracer l’isochrone 1h.

ѱ(p)*106 ѱ(𝑝̅ )*106 Q (M ∆[∆(p)]


p (psia) 𝑝̅ (psia) (psia2/cp) (psia2/cp) scf/D) (psia2/cp) log(Q) log(∆p2)
342,4 352,4 9,546 9,9715 977 425500 2,9899 5,6288996
322,9 352,4 8,7351 9,9715 2588 1236400 3,4130 6,092159
309,5 352,4 8,2071 9,9715 3565 1764400 3,5521 6,246597
293,6 352,4 7,6136 9,9715 4625 2357900 3,6651 6,3725254

 Graphique de l’équation (4.3.5)

Isochrone 1 H
6,5
6,4 y = 1,1004x + 2,3381
6,3 R² = 1
6,2
log[∆ѱ(p)]

6,1
6
5,9
5,8
5,7
5,6
5,5
0,0000 1,0000 2,0000 3,0000 4,0000
log(Q)

L’équation de la droite de lissage est

𝐥𝐨𝐠[∆(𝒑𝟐 )] = 𝟏, 𝟏𝟎𝟎 𝐥𝐨𝐠(𝑸) + 𝟐, 𝟑𝟑𝟖𝟏

 Calcul de n

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 1,1 ; donc

𝟏
𝒏= = 𝟎, 𝟗𝟎𝟗
𝟏, 𝟏

154
Comme il n’a toujours pas atteint le régime d’équilibre, l’étudiant Y effectue un troisième
calcul de n de toutes les mesures prises deux heures après le lancement de chaque
pompage. Le tableau suivant donne les paramètres permettant de tracer l’isochrone 2h.

ѱ(p)*106 ѱ(𝑝̅ )*106 Q (M ∆[∆(p)]


p (psia) 𝑝̅ (psia) (psia2/cp) (psia2/cp) scf/D) (psia2/cp) log(Q) log(∆p2)
339,5 352,4 9,4179 9,9715 970 553600 2,9868 5,7431961
315,4 352,4 8,4371 9,9715 2533 1534400 3,4036 6,1859386
298,6 352,4 7,7922 9,9715 3453 2179300 3,5382 6,338317
279,6 352,4 7,099 9,9715 4438 2872500 3,6472 6,45826

 Le graphique suivant donne la droite de lissage de l’isochrone 2 h.

Isochrone 2 H
6,6
6,4 y = 1,0813x + 2,5115
R² = 0,9998
log[∆ѱ(p)]

6,2
6
5,8
5,6
0,0000 1,0000 2,0000 3,0000 4,0000
log(Q)

L’équation de la droite de lissage est

𝐥𝐨𝐠[∆(𝒑𝟐 )] = 𝟏, 𝟎𝟖𝟏 𝐥𝐨𝐠(𝑸) + 𝟐, 𝟓𝟏𝟏𝟓

 Calcul de n

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 1,081 ; donc

𝟏
𝒏= = 𝟎, 𝟗𝟐𝟒
𝟏, 𝟎𝟖𝟏

Comme il n’a toujours pas atteint le régime d’équilibre, l’étudiant Y effectue un quatrième
calcul de n de toutes les mesures prises trois heures après le lancement de chaque
pompage. Le tableau suivant donne les paramètres permettant de tracer l’isochrone 3h.

155
ѱ(p)*106 ѱ(𝑝̅ )*106 Q (M ∆[∆(p)]
p (psia) 𝑝̅ (psia) (psia2/cp) (psia2/cp) scf/D) (psia2/cp) log(Q) log(∆p2)
337,6 352,4 9,3381 9,9715 965 633400 2,985 5,802
310,5 352,4 8,2458 9,9715 2500 1725700 3,398 6,237
291,9 352,4 7,5435 9,9715 3390 2428000 3,530 6,385
272,5 352,4 6,7797 9,9715 4318 3191800 3,635 6,504

Isochrone 3 H

6,600
6,500 y = 1,0757x + 2,5887
6,400 R² = 0,9997
6,300
log[∆ѱ(p)]

6,200
6,100
6,000
5,900
5,800
5,700
0,000 1,000 2,000 3,000 4,000
log(Q)

L’équation de la droite de lissage est

log[∆(𝑝2 )] = 1,0757 log(𝑄) + 2,5887

 Calcul de n

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 1,0757 ; donc

1
𝑛= = 0,929
1,0757
𝟎,𝟗𝟎𝟔+𝟎,𝟗𝟎𝟗+𝟎,𝟗𝟐𝟒+𝟎,𝟗𝟐𝟗
Les quatre isochrones donne une moyenne de = 𝟎, 𝟗𝟏𝟕.
𝟒

Donc n moyen vaut 0,917.

A partir d’ici, comme dans le cas des carrés des pressions, l’étudiant Y peut déterminer le
débit AOF (débit maximum que peut fournir le puits lorsque la pression au fond vaut la
pression atmosphérique) soit par la méthode analytique (équation (4.3.3)), soit par la
méthode graphique (équation 4.3.4)).

156
Calcul du débit AOF par la méthode analytique :

A l’aide de l’équation (4.3.3), l’étudiant Y peut déterminer le coefficient C en se servant du


débit de la stabilité (1156 Mscf/D), du pseudo pression de la pression moyenne (9,9715*106
psia2/cp), du pseudo pression de la pression à la stabilité (7,5285*106 psia2/cp) et de
l’exposant n (0,917). Connaissant C et n, il pourra calculer le débit AOF (QAOF) avec pwf = la
pression atmosphérique (14,65 psia) dont le pseudo pression est 2098,7 psia2/cp :

1156 = 𝐶(9,9715 ∗ 106 − 7,5285 ∗ 106 )0,917 = (𝐶 ∗ (2443000)0,917 = 725492,838𝐶

D’où
1156
𝐶= = 0,0015934
725492,838
Alors le débit AOF (QAOF) sera :

𝑄𝐴𝑂𝐹 = 0,0015934(9971500 − 2098,7)0,917 = 4200,389⁡𝑀𝑠𝑐𝑓/𝐷

Calcul du débit AOF par la méthode graphique :

𝟏
La valeur de n permet d’écrire l’équation générale de la droite de pente 𝒏. Cette équation est

𝟏
𝐥𝐨𝐠[∆ѱ(𝒑)] = 𝐥𝐨𝐠(𝐐) + 𝐚 = 𝟏, 𝟎𝟖𝟗𝟗𝟕 𝐥𝐨𝐠(𝑸) + 𝒂
𝟎, 𝟗𝟏𝟕

Le pompage avec stabilité de la pression au fond du puits et du débit donnera un point de la


droite de stabilité dont l’étudiant Y vient de déterminer déjà la pente. Le débit à la stabilité
est 1156 Mscf/D avec une pression stable au fond du puits de 291,6 psia. Donc la droite de la
stabilité recherchée pour calculer l’AOF passe par le point d’abscisse log(1156), soit 3,063, et
d’ordonnée 𝐥𝐨𝐠( 𝟗𝟗𝟕𝟏𝟓𝟎𝟎 − 𝟕𝟓𝟖𝟓𝟎𝟎) = 𝟔, 𝟑𝟖𝟕𝟗𝟐.

L’étudiant Y procède facilement à déterminer l’ordonnée à l’origine, a, de la droite comme


suit :

𝟔, 𝟑𝟖𝟕𝟗𝟐 = 𝟏, 𝟎𝟖𝟗𝟗𝟕 ∗ 𝟑, 𝟎𝟔𝟑 + 𝒂

D’où

𝒂 = 𝟔, 𝟑𝟖𝟕𝟗𝟐 − 𝟏, 𝟎𝟖𝟗𝟗𝟕 ∗ 𝟑, 𝟎𝟔𝟑 = 𝟑, 𝟎𝟒𝟗𝟑𝟗

Donc l’équation de la droite de stabilité est

𝐥𝐨𝐠[∆ѱ(𝒑)] = 𝟏, 𝟎𝟖𝟗𝟗𝟕 𝐥𝐨𝐠(𝑸) + 𝟑, 𝟎𝟒𝟗𝟑𝟗

L’AOF est le débit pour pwf = 14,65 psia (la pression atmosphérique), soit pour le pseudo
pression de 2098,7 psia2/cp.

Le pseudo pression de la pression moyenne est 9971500 psia2/cp

157
Donc ∆ѱ(𝑝) quand la pression du fond du puits est la pression atmosphérique est 9971500 -
2098,7 = 9969401,3 psia2/cp

On peut donc écrire :

log(9969401,3) = 1,08997 log(𝑄𝐴𝑂𝐹 ) + 3,04939

D’où

𝐥𝐨𝐠(𝟗𝟗𝟔𝟗𝟒𝟎𝟏, 𝟑) − 𝟑, 𝟎𝟒𝟗𝟑𝟗
𝐥𝐨𝐠(𝑸𝑨𝑶𝑭 ) = = 𝟑, 𝟔𝟐𝟑𝟐𝟔
𝟏, 𝟎𝟖𝟗𝟗𝟕

Donc

𝑸𝑨𝑶𝑭 = 𝟒𝟐𝟎𝟎, 𝟒𝟑𝟗⁡𝑴𝒔𝒄𝒇/𝑫

L’étudiant Y est satisfait d’avoir trouvé la même valeur de débit en utilisant l’approche
analytique et la proche graphique ; la légère différence serait due aux arrondis. Quant à la
différence entre la valeur du débit QAOF déterminée par les carrés des pressions (3353
Mscf/D) et celle déterminée par les pseudos pressions (4200 Mscf/D),on devrait l’attribuer
au fait que les pseudos pressions qui prennent en compte le facteur de compressibilité (z)
des gaz naturels ainsi que leur viscosité donnent des meilleurs résultats que les carrés des
pressions qui ne sont que des approches. On devrait donc, en cas d’une telle différence,
retenir les valeurs trouvées en utilisant les pseudos pressions.

(iii) Interprétation de l’essai par la technique d’analyse de Houpeurt

Ici aussi, l’étudiant Y, a voulu comparer l’AOF calculé à l’aide des carrés des pressions et
l’AOF déterminé à l’aide de pseudos pressions. Pour cela, l’étudiant Y sait que le coefficient
angulaire d’un seul isochrone ne suffit généralement pas pour trouver le coefficient
angulaire de la droite de stabilité, comme pour la technique de Rwalins-Schellhardt, il va
déterminer les coefficients angulaires d’autres isochrones et calculer leur moyenne pour
trouver le coefficient angulaire de la droite de stabilité.

 Pour l’isochrone 0,5 h

158
Q (MM
p (psia) 𝑝̅ ⁡(psia) p2 (psia2) 𝑝̅ 2 ∆(p2) scf/D) ∆(p2)/Q
344,7 352,4 118818,09 124185,76 5367,67 983 5,460
329,5 352,4 108570,25 124185,76 15615,51 2631 5,935
318,7 352,4 101569,69 124185,76 22616,07 3654 6,189
305,5 352,4 93330,25 124185,76 30855,51 4782 6,45

 Les deux dernières colonnes donnent la droite de lissage du graphique ci-


dessous

6,600
y = 0,0003x + 5,2215
6,400 R² = 0,9972
6,200
∆p2/Q

6,000

5,800

5,600

5,400
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000
Débits en Mscf/D

 La droite de lissage de l’équation (4.3.7 bis) a pour équation :

∆𝒑𝟐
= 𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟑𝑸 + 𝟓, 𝟐𝟐𝟏𝟓
𝑸

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 0,0003 ; donc

𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 . 𝑫𝟐
𝒃 = 𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟑
(𝑴𝒔𝒄𝒇)𝟐

 Pour l’isochrone 1 h

Q (MM
p (psia) 𝑝̅ (psia) p2 (psia2) 𝑝̅ 2 (psia2) ∆(p2) (psia2) scf/D) ∆(p2)/Q
342,4 352,4 117237,76 124185,76 6948 977 7,112
322,9 352,4 104264,41 124185,76 19921,35 2588 20,369
309,5 352,4 95790,25 124185,76 28395,51 3565 29,005

159
293,6 352,4 86200,96 124185,76 37984,8 4625 38,760

 Les deux dernières colonnes donnent la droite de lissage du graphique ci-


dessous

8,400
8,200 y = 0,0003x + 6,8554
R² = 0,9885
8,000
7,800
∆p2/D

7,600
7,400
7,200
7,000
0 1000 2000 3000 4000 5000
Débits en Mscf/D

 La droite de lissage de l’équation (4.3.7 bis) a pour équation :

∆𝒑𝟐
= 𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟑𝑸 + 𝟔, 𝟖𝟓𝟓𝟒
𝑸

 Calcul du coefficient b de l’équation (4.3.7 bis)

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 0,0003 ; donc

𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 . 𝑫𝟐
𝒃 = 𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟑
(𝑴𝒔𝒄𝒇)𝟐

 Pour l’isochrone 2 h

Q (MM
p (psia) 𝑝̅ (psia) p2 𝑝̅ 2 ∆(p2) scf/D) ∆(p2)/Q
339,5 352,4 115260,25 124185,76 8925,51 970 9,202
315,4 352,4 99477,16 124185,76 24708,6 2533 9,755
298,6 352,4 89161,96 124185,76 35023,8 3453 10,143
279,6 352,4 78176,16 124185,76 46009,6 4438 10,367

160
 Les deux dernières colonnes donnent la droite de lissage du graphique ci-
dessous

10,600
10,400 y = 0,0003x + 8,8848
R² = 0,9908
10,200
10,000
∆p2/Q

9,800
9,600
9,400
9,200
9,000
0 1000 2000 3000 4000 5000
Débits en Mscf/D

 La droite de lissage de l’équation (4.3.7 bis) a pour équation :

∆𝒑𝟐
= 𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟑𝑸 + 𝟖, 𝟖𝟖𝟒𝟖
𝑸

 Calcul du coefficient b de l’équation (4.3.7 bis)

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 0,0003 ; donc

𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 . 𝑫𝟐
𝒃 = 𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟑
(𝑴𝒔𝒄𝒇)𝟐

 Pour l’isochrone 3 h

Q (MM
p (psia) 𝑝̅ (psia) p2 (psia2) 𝑝̅ 2 (psia2) ∆(p2) (psia2) scf/D) ∆(p2)/Q
337,6 352,4 113973,76 124185,76 10212 965 10,582
310,5 352,4 96410,25 124185,76 27775,51 2500 11,110
291,9 352,4 85205,61 124185,76 38980,15 3390 11,499
272,5 352,4 74256,25 124185,76 49929,51 4318 11,563

 Les deux dernières colonnes donnent la droite de lissage du graphique ci-


dessous
161
12,000
11,800 y = 0,0004x + 10,213
R² = 0,9979
11,600
11,400

∆p2/Q
11,200
11,000
10,800
10,600
10,400
0 1000 2000 3000 4000 5000
Débits en Mscf/D

 La droite de lissage de l’équation (4.3.7 bis) a pour équation :

∆𝒑𝟐
= 𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟒𝑸 + 𝟏𝟎, 𝟐𝟏𝟑
𝑸

 Calcul du coefficient b de l’équation (4.3.7 bis)

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 0,0004 ; donc

𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 . 𝑫𝟐
𝒃 = 𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟒
(𝑴𝒔𝒄𝒇)𝟐

𝟑∗𝟎,𝟎𝟎𝟎𝟑+𝟎,𝟎𝟎𝟎𝟒
Le coefficient angulaire moyen de quatre isochrone est = 𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟑𝟐𝟓
𝟒

𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 .𝑫𝟐
Donc le coefficient angulaire de la droite de stabilité est 0,000325 (𝑴𝒔𝒄𝒇)𝟐

A partir d’ici, l’étudiant, Y, a le choix de la méthode pour déterminer le débit AOF (Q AOF) ; en
effet, il peut le faire soit par la méthode analytique soit par la méthode graphique.

Détermination de QAOF par la méthode analytique.

Le coefficient b des équations (4.3.6 bis) et (4.3.7 bis) ayant été déterminé, il suffit
d’introduire les valeurs de pompage avec stabilité (débit Qs =1156 Mscf/D et pression ps =
291,6 psia) dans l’une de ces équations pour déterminer le coefficient a. Une fois a et b
connus, on applique la formule (4.3.8 bis) pour calculer le débit AOF (QAOF).

162
 Calcul du coefficient a

Le réarrangement de l’équation (4.3.7 bis) donne

∆(𝑝𝑠2 ) 39155,2 𝑝𝑠𝑖𝑎2 𝐷


𝑎= − 𝑏𝑄𝑠 = − 0,000325 ∗ 1156 = 33,4955803
𝑄𝑠 1156 𝑀𝑠𝑐𝑓

 Calcul du débit du débit QAOF

Nous pouvons écrire l’équation (4.3.6 bis) avec la pression atmosphérique (14,65 psia)
comme pression au fond du puits comme suit :

2
∆(𝑝2 ) = 0,000325𝑄𝐴𝑂𝐹 + 33,4955803𝑄𝐴𝑂𝐹

Comme à la pression atmosphérique

∆(𝒑𝟐 ) = 352,42 − 14,652 = 123971,1⁡𝑝𝑠𝑖𝑎2

On peut donc écrire


3576,97473

2
0,000324𝑄𝐴𝑂𝐹 + 33,4955803𝑄𝐴𝑂𝐹 − 123971,1 = 0

L’étudiant Y va maintenant appliquer l’équation (4.3.8 bis) pour calculer QAOF :

−33,4955803 + √33,49558032 + 4 ∗ 0,000325 ∗ 123971,1


𝑄𝐴𝑂𝐹 = = 3576,975⁡𝑀𝑠𝑐𝑓/𝐷
2 ∗ 0,000325

c) Interprétation de l’essai à l’aide des pseudos pressions.

L’étudiante Y voudrait voir quelle valeur de QAOF donnera la technique de Houpeurt réputée
plus rigoureuse que celle de Rwalins-Schellhardt lorsqu’elle est utilisée avec des pseudos
pressions, dits aussi plus précis que les carrés des pressions. Pour cela il va utiliser la formule
(4.3.6). Les paramètres qui serviront à déterminer graphiquement les coefficients a et b de
l’équation (4.3.7) sont présentés dans le tableau ci-dessous.

163
 Pour l’isochrone 0,5 h

ѱ(p) ѱ(𝑝̅ ) ∆ѱ(p)


p (psia) 𝑝̅ ⁡(psia) (Mpsia2/cp) (Mpsia2/cp) (Mpsia2/cp) Q (M scf/D) ∆ѱ(p)/Q
344,7 352,4 9636,8 9971,5 334,7 983 0,340
329,5 352,4 9002,7 9971,5 968,8 2631 0,368
318,7 352,4 8567,4 9971,5 1404,1 3654 0,384
305,5 352,4 8053,4 9971,5 1918,1 4782 0,401

ISO 0,5h, technique de Houpeurt


0,410
0,400 y = 2E-05x + 0,3254
0,390 R² = 0,9991
0,380
∆ѱ(p)

0,370
0,360
0,350
0,340
0,330
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000
Débits en Mscf/D

L’équation de la droite de lissage est

Δ𝜓(𝑝)
= 0,00002𝑄 + 0,3254
𝑄

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 0,0003 ; donc

𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 . 𝑫𝟐
𝒃 = 𝟎, 𝟎𝟎0𝟎2
𝑐𝑝. (𝑴𝒔𝒄𝒇)𝟐

 Pour l’isochrone 1 h

ѱ(p) ѱ(𝑝̅ ) ∆[ѱ(p) Q (MM


p (psia) 𝑝̅ (psia) (Mpsia /cp) (Mpsia /cp) (Mpsia2/cp)
2 2
scf/D) ∆[ѱ(p)/Q
342,4 352,4 9540,6 9971,5 430,9 977 0,441
322,9 352,4 8735,1 9971,5 1236,4 2588 0,478
309,5 352,4 8207,1 9971,5 1764,4 3565 0,495
293,6 352,4 7613,6 9971,5 2357,9 4625 0,510

164
Les deux dernières colonnes donnent la droite de lissage du graphique ci-dessous

Isochrone 1h, technique de Houpeurt avec des pseudos pressions

0,520
0,500 y = 2E-05x + 0,4251
R² = 0,9874
0,480
∆ѱ(p)
0,460
0,440
0,420
0 1000 2000 3000 4000 5000
Débits en Mscf/D

La droite de lissage de l’équation (4.3.7) a pour équation :

∆𝜓(𝑝)
= 0,00002𝑄 + 0,4251
𝑄

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 0,0003 ; donc

𝑝𝑠𝑖𝑎2 . 𝐷2
𝑏 = 0,00002
𝑐𝑝. (𝑀𝑠𝑐𝑓)2

 Pour l’isochrone 2 h

ѱ(p) ѱ(𝑝̅ ) ∆[ѱ(p) Q (MM


p (psia) 𝑝̅ (psia) (Mpsia /cp) (Mpsia /cp) (Mpsia2/cp)
2 2
scf/D) ∆[ѱ(p)/Q
339,5 352,4 9417,9 9971,5 553,6 970 0,571
315,4 352,4 8437,1 9971,5 1534,4 2533 0,606
298,6 352,4 7792,2 9971,5 2179,3 3453 0,631
279,6 352,4 7099 9971,5 2872,5 4438 0,647

Les deux dernières colonnes donnent la droite de lissage du graphique ci-dessous

Isochrone 2h, technique de Houpeurt avec des pseudos pressions


0,660
y = 2E-05x + 0,5495
0,640
R² = 0,9938
0,620
∆ѱ(p)

0,600

0,580

0,560
0 1000 2000 3000 4000 5000
Débits en Mscf/D

165
La droite de lissage de l’équation (4.3.7) a pour équation :

∆ѱ(p)
= 0,00002Q + 0,5495
Q

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 0,0003 ; donc

𝑝𝑠𝑖𝑎2 . 𝐷2
𝒃 = 0,00002
𝑐𝑝(𝑀𝑠𝑐𝑓)2

Pour l’isochrone 3 h

ѱ(p) ѱ(𝑝̅ ) ∆[ѱ(p) Q (MM


p (psia) 𝑝̅ (psia) (Mpsia2/cp) (Mpsia2/cp) (Mpsia2/cp) scf/D) ∆[ѱ(p)/Q
337,6 352,4 9338,1 9971,5 633,4 965 0,656
310,5 352,4 8245,8 9971,5 1725,7 2500 0,690
291,9 352,4 7543,5 9971,5 2428 3390 0,716
270,5 352,4 6779,7 9971,5 3191,8 4318 0,739

Les deux dernières colonnes donnent la droite de lissage du graphique ci-dessous

Isochrone H3, technique de Houpeurt avec les pseudos pressions

0,760
0,740 y = 2E-05x + 0,631
R² = 0,9969
0,720
∆ѱ(p)

0,700
0,680
0,660
0,640
0 1000 2000 3000 4000 5000
Les débits en Mscf/D

La droite de lissage de l’équation (4.3.7) a pour équation :

∆ѱ(𝑝)
= 0,00002𝑄 + 0,631
𝑄

Le coefficient angulaire de la droite de lissage est 0,0004 ; donc

𝑝𝑠𝑖𝑎2 . 𝐷2
𝒃 = 0,00002
𝑐𝑝. (𝑀𝑠𝑐𝑓)2

4∗0,00002
Le coefficient angulaire moyen de quatre isochrone est = 0,00002
4

166
𝒑𝒔𝒊𝒂𝟐 .𝑫𝟐
Donc le coefficient angulaire de la droite de stabilité est 0,00002 𝑐𝑝.(𝑴𝒔𝒄𝒇)𝟐

A partir d’ici, l’étudiant, Y, a le choix de la méthode pour déterminer le débit AOF (QAOF) ; en
effet, il peut le faire soit par la méthode analytique soit par la méthode graphique.

Détermination de QAOF par la méthode analytique.

Le coefficient b des équations (4.3.6 ) et (4.3.7 ) ayant été déterminé, il suffit d’introduire les
valeurs de pompage avec stabilité (débit Qs =1156 Mscf/D et pression ps = 291,6 psia) dans
l’une de ces équations pour déterminer le coefficient a. Une fois a et b connus, on applique
la formule (4.3.8 ) pour calculer le débit AOF (QAOF).

 Calcul du coefficient a

Le réarrangement de l’équation (4.3.7 bis) donne

∆ѱ(𝑝) 7872,8 𝑝𝑠𝑖𝑎2 𝐷


𝑎= − 𝑏𝑄𝑠 = − 0,00002 ∗ 1156 = 2,09
𝑄𝑠 1156 𝑐𝑝. 𝑀𝑠𝑐𝑓

 Calcul du débit du débit QAOF

Nous pouvons écrire l’équation (4.3.6 b) avec la pression atmosphérique (14,65 psia) comme
pression au fond du puits comme suit :

2
∆(𝑝2 ) = 0,00002𝑄𝐴𝑂𝐹 + 2,09𝑄𝐴𝑂𝐹

Comme à la pression atmosphérique

∆(ѱ(p)) = 9971,5 − 2098,7 = 7872,8⁡𝑝𝑠𝑖𝑎2

On peut donc écrire

2
0,00002𝑄𝐴𝑂𝐹 + 2,09𝑄𝐴𝑂𝐹 − 7872,8 = 0

L’étudiant Y va maintenant appliquer l’équation (4.3.8) pour calculer QAOF :

−2,09 + √2,092 + 4 ∗ 0,00002 ∗ 7872,8


𝑄𝐴𝑂𝐹 = = 3369,764⁡𝑀𝑠𝑐𝑓/𝐷
2 ∗ 0,00002

Pour comparer ses résultats, l’étudiant Y, les aligne :

 Technique de Rwalins-Schellhardt calcul avec les carrés des pressions, QAOF = 3353
Mscf/D

167
 Technique de rwalins-Schellhardt calcul avec des pseudos pression, QAOF = 4200
Mscf/D
 Technique de Houpeurt calcul avec des carrés des pressions, QAOF = 3576 Mscf/D
 Technique de Houpeurt calcul avec des pseudos pressions, QAOF = 3369 Mscf/D

S’il me demande mon avis, je lui dirai de prendre le dernier résultat pour les deux raisons : (i)
ce débit est calculé par la technique de Houpeurt réputée meilleur que celle de Rwalins-
Schellhardt ; (ii) c’est débit est également calculé avec les pseudos pressions réputés
répondre mieux dans le cas de gaz naturels que les carrés des pressions qui ne sont qu’une
approximation.

Heureusement, dans le cas pratique où les prévisions ne se font pas à quelques centaines de
Mscf/D près, les débits trouvés par les quatre approches différentes sont de même ordre de
grandeur.

4.3.2.4. Essai isochrone modifié (Modified isochronal test method)

L’essai isochrone modifié n’est inventé que pour gagner du temps, il


donne des résultats imprécis. En effet, son principe est de recommencer la production à un
débit différent, après chaque arrêt à un autre débit, sans attendre que la pression atteigne la
pression moyenne du réservoir. Les résultats sont d’autant meilleurs que le temps d’attente
est long.

Comme ses résultats sont imprécis, nous n’allons pas le détailler.

5. RENDEMENT D’UN PUITS DE FORAGE (WELLBORE PERFORMANCE)

5.1. INTRODUCTION

Aux chapitres 3 et 4 l’accent a été mis sur la capacité du réservoir à


produire les hydrocarbures (épaisseur, perméabilité, pression moyenne, viscosité du fluide
etc) ; dans ce chapitre, l’accès sera mis plutôt sur la productivité du puits, essentiellement
sur la perte de pression entre le fond du puits et la tête du puits. Cette perte de pression
dépendant des caractéristiques du fluide qui y circule dont beaucoup ont été vues au
chapitre deux ainsi que de puits lui-même (rugosité des parois, diamètre intérieur) et des
caractéristiques de l’écoulement (vitesse, régime laminaire ou turbulent). L’effluent dans les
puits de pétrole peut être monophasique ou polyphasique composé de pétrole, de gaz,
d’eau et de sable. Les pertes de pressions seront différentes non seulement selon que
l’écoulement est monophasique ou polyphasique mais aussi selon la nature de la phase en
écoulement monophasique (phase liquide (eau, pétrole), phase solide(sable etc.), phase
gazeuse)

168
L’analyse de la performance d’un puits de forage portera sur la
l’évaluation de la perte de pression entre le fond et la tête du puits. Connaitre cette perte de
charge et ses causes permet à l’ingénieur de production de concevoir l’équipement de puits
(travail de complétion) qui fournira le mieux la production attendue dans les meilleurs
conditions économiques et autres.

L’huile peut être produite à travers le tubing, le cuvelage ou à travers


l’espace annulaire entre le cuvelage et le tubing. Mais la production à travers le tubing est la
plus usitée car elle permet, entre autres, le renforcement de la production par le lifting.
Ainsi, alors que dans le quatrième chapitre nous avons analysé l’IPR (inflow productivity
relationship), dans ce chapitre nous traiterons le TPR (tubing productivity relationship),
parfois appelée VLR (vertical lift relationship) avec ses approches mathématiques. Il faut
retenir que les approches mathématiques existent aussi pour l’écoulement à travers le
cuvelage et à travers l’espace annulaire entre le casing (cuvelage) et le tubing ; mais nous
n’allons pas les examiner ici.

L’étude de la TPR et des pressions portera tant sur l’écoulement


monophasique que sur l’écoulement polyphasique. Ainsi le chapitre est subdivisé en quatre
sous-chapitres que sont

 L’écoulement monophasique de pétrole


 L’écoulement polyphasique dans le puits de pétrole
 L’écoulement monophasique de gaz dans le puits
 Mist flow in gas wells

5.2. ECOULEMENT MONOPHASIQUE DE PETROLE

L’écoulement monophasique de pétrole n’est concevable que lorsque


celui-ci se trouve à une pression supérieure à la pression de bulle. En fait l’écoulement
monophasique n’existe que rarement dans le puits où règne l’écoulement polyphasique.
Cependant pour mieux comprendre l’écoulement polyphasique, il faut d’abord établir la
base théorique de l’écoulement monophasique.

169
Figure 5.2.1. Schéma géométrique d’un puits de pétrole

Considérons l’écoulement permanent d’un fluide entre la section 1 et


la section 2 ci-dessus. En vertu de la première loi de la thermodynamique, nous écrivons

𝑔 𝜌 2𝑓𝑓 𝜌𝑈 2 𝐿
𝑝1 − 𝑝2 = ∆𝑝 = 𝑔 𝜌∆𝑧 + 2𝑔 ∆𝑈 2 + ………………………………………..(5.2.1)
𝑐 𝑐 𝑔𝑐 𝐷

Avec

 𝑝1 𝑒𝑡⁡𝑝2 , respectivement la pression du fluide dans la section 1 et dans la section


2 (lbf/ft2)
 ∆𝑝, différence de pression entre les deux sections 1 et 2 (lbf/ft2)
 𝜌, masse spécifique du fluide (lbm/ft3)
 𝑔𝑐 , facteur de conversion d’unités (32,17 lbm-ft/lbf-s2)
 𝑔, accélération de la pesanteur (32,17 ft/s2)
 ∆𝑧, différence d’élévation entre les sections 1 et 2 (ft)
 ∆𝑈 ; différence de vitesse entre les sections 1 et 2 (ft/s)
 𝑓𝑓 , facteur de frottement de Fanning
 𝐿⁡, la longueur du tube (ft)
 D, diamètre intérieur de la conduite (ft)

Le premier, le second et le troisième terme du second membre de


l’équation (5.2.1) ci-dessus représentent le rabattement de la pression dû aux changements
respectivement de l’élévation, de la vitesse et du frottement. Si l’écoulement se fait dans
une conduite horizontale, le changement de la pression dû au changement de l’élévation en
hauteur, donc le premier terme, sera nul ; si l’écoulement se fait dans un conduite à
diamètre intérieur constant, le changement de la vitesse d’écoulement sera aussi nul, donc
le deuxième terme sera nul.

Le facteur de résistance de Fanning est fonction du nombre de


Reynolds de l’écoulement et de la rugosité relative de la conduite. Rappelons que le nombre
de Reynolds (Re) est défini par :

𝐷𝑉𝜌
𝑅𝑒 = …………………..……………………………(5.2.2)
𝜇

Ou dans les unités américaines de terrain


1,48𝑄𝜌
𝑅𝑒 = ……………………………………………………(5.2.3)
𝐷𝜇

Avec

 𝑅𝑒 : de Reynolds (sans dimensions)

170
 𝐷 : diamètre de la conduite (in)
 𝑄 : débit d’écoulement (bbl/D)
 𝜌 : masse spécifique du fluide (lbm/ft3)
 𝜇 : viscosité dynamique (cp)

On rappelle que pour l’écoulement laminaire (Re < 2000),


16
𝑓𝑓 = 𝑅 ………………………………………………….(5.2.4)
𝑒

Pour le régime turbulent, on donne la formule explicite de Chen que


l’on dit aussi bonne que celle de Colebrook-White qui est implicite. La formule de Chen :

1 𝜖 5,0452 𝜖 1,1098 7,149 0,8981


= −4log⁡{3,7065 − log [ 2,8257 + ( ) ]}……………………(5.2.5)
√𝑓 𝑓 𝑅𝑒 𝑅𝑒

Où, 𝜖 est la rugosité relative qui est définie comme la rugosité absolue (𝛿) divisée par le
𝛿
diamètre de la conduite (D) (𝜖 = 𝐷)

Le facteur de résistance de Fanning peut aussi s’obtenir par le facteur de résistance de


Darcy-Wesibach aussi appelé facteur de résistance de Moody (fM). La relation qui lie les deux
facteurs de résistance est
𝑓𝑀
𝑓𝑓 = ……………………………………………………..…………………..(5.2.6)
4

Exercice 5.2.1.

Un puits incliné de 15° sur la verticale produit un débit de 1000 bbl/d de pétrole ayant des
propriétés suivantes : densité de 40°API et une viscosité dynamique de 1,2 cp. Le tubing dans
7
lequel le pétrole coule vers la surface a un diamètre de 2 8 ⁡𝑖𝑛, 8,6⁡𝑙𝑏𝑚 /𝑓𝑡, une longueur de
1000 ft et une rugosité relative du tubing est de 0,001. Calculer la perte de pression totale
dans le tubing.

Solution
141,5 141,5
 La densité, do, du pétrole est 𝑑𝑜 = °𝐴𝑃𝐼+131,5 = 40+131,5 = 0,825
 La masse, 𝜌, volumique du pétrole est 62,4 ∗ 𝑑𝑜 = 62,4 ∗ 0,825 = 51,57⁡𝑙𝑏𝑚 /𝑓𝑡 3
 L’accroissement, ∆𝑧, de la hauteur du tubing est ∆𝑧 = cos(𝛼) ∗ 𝐿 = cos(15°) ∗
1000 = 966⁡𝑓𝑡
7
 Un tubing de 2 8 ⁡𝑖𝑛, 8,6⁡𝑙𝑏𝑚 /𝑓 a un diamètre intérieur, D, de 2,259 in, soit 𝐷 =
2,259
= 0,188⁡𝑓𝑡
12
4𝑄 4∗5,615∗1000
 La vitesse U vaut : 𝑈 = 𝜋𝐷 = = 2,34⁡𝑓𝑡/𝑠
𝜋∗0,1882 86,4
1,48𝑄𝜌 1,48∗1000∗51,57
 Le nombre de Reynolds, Re, est 𝑅𝑟 = 𝑑𝜇 = = 28115
2,259∗1,2

171
Le nombre de Reynold est supérieur à 2000, donc l’écoulement est turbulent. Donc nous
pouvons utiliser la formule de Chen pour déterminer le facteur de résistance Fanning, f f.

1 𝜖 5,0452 𝜖 1,1098 7,149 0,8981


 = −4log⁡{3,7065 − log [ 2,8257 + ( ) ]}
√𝑓 𝑓 𝑅𝑒 𝑅𝑒

1 0,001 5,0452 0,0011,1098 7,149 0,8981


= −4 log { − log [ +( ) ]} = 12,3255
√𝑓𝑓 3,7065 28115 2,8257 𝑅𝑒

𝑓𝑓 = 0,006583

 Si nous utilisons le diagramme de Moody, nous aurons le facteur de résistance de


Moody, fm, de 0,0265 ; d’où
𝑓𝑚 0,0265
 𝑓𝑓 = = = 0,006625
4 4
𝑔 𝜌 2𝑓𝑓 𝜌𝑈 2 𝐿
 La chute de pression, ∆𝑝, sera : ∆𝑝 = 𝑔 𝜌∆𝑧 + 2𝑔 ∆𝑈 2 +
𝑐 𝑐 𝑔𝑐 𝐷
32,17 51,57 2 2 ∗ 0,006625 ∗ 51,57 ∗ 2,342 1000
∆𝑝 = 51,57 ∗ 966 + 0 +
32,17 2 ∗ 32,17 32,17 ∗ 0,188
50435𝑙𝑏𝑓
∆𝑝 = 𝑜𝑢⁡350⁡𝑝𝑠𝑖
𝑓𝑡 2

5.3. ECOULEMENT POLYPHASIQUE DANS LES PUITS DE PETROLE

Le fluide qui coule dans le tubing vers la surface est composé de


pétrole, de gaz naturel, de l’eau et des poussières de sable.

Pour simplifier l’étude, on considère généralement l’écoulement


polyphasique comme diphasique ; c’est-à-dire, constitué de deux phases, liquide et gazeuse ;
c’est cette simplification qui sera prise en considération dans ce chapitre.

L’écoulement polyphasique se complique à cause du fait qu’un tel


écoulement se fait sous différents régimes et à chaque régime appartient une perte de
pression propre.

5.3.1. Les régimes d’écoulement

On peut distinguer quatre régimes au moins quand l’écoulement est


diphasique (pétrole et gaz) qui sont : bulle (bubble), slug, churn et écoulement annulaire
(annular flow).

 le régime bubble est fait de la phase liquide dans laquelle les gaz sont dispersés sous
forme de petites bulles ;

172
Figure 5.3.1. Régime bubble

 le régime de slug (bouchon) est fait de grandes bulles de gaz qui remplissent, d’un
endroit à un autre, toute la section transversale du tubing ; la phase liquide
contenant de petites bulles entrainées dans son mouvement se trouve dans les
espaces du tubing laissés entre les grandes bulles de gaz (les bouchons de gaz) ;

Figure 5.3.2. Régime slug

 le régime de churn (agitation, poches) est caractérisé par l’instabilité de grandes


bulles qui s’agitent et se cognent, résultat de ces mouvements désordonnées donne
naissance à d’un régime d’écoulent turbulent dans lequel les deux phases sont
dispersées ;

173
Figure 5.3.3. Régime churn

 le régime annulaire se caractérise par le gaz qui occupe quasi l’entièreté du volume
du tubing où la phase liquide forme des anneaux sur la paroi intérieure du tubing
avec des gouttelettes entrainées dans la phase gazeuse.

Figure 5.3.4. Régime annulaire

Comme on le voit, ces régimes se succèdent au fur et à mesure que le débit de la phase
gazeuse augmente.

5.3.2. Liquid holdup (la proportion de la phase liquide dans un segment de la conduite).

En écoulement polyphasique la proportion du volume d’une phase


dans un segment de la conduite est souvent différente de la proportion de la phase dans le
volume total en écoulement. Ceci est dû à la différence de la masse spécifique des phases en
174
écoulement qui provoque le retardement des phases lourdes par rapport aux phases
légères. En effet, les phases légères coulent plus vite que les phases lourdes qui trainent en
arrière ; ainsi la proportion d’une phase dans un segment de la conduite est différente de sa
proportion réelle dans le volume totale. Cette proportion d’une phase dans un segment de
la conduite est appelé holdup. S’il s’agit de la proportion d’un liquide, on parle de liquid
holdup (yL) ; s’il s’agit d’une proportion d’un gaz, on parle de gas holdup (yG)

Le liquid holdup (yL) est défini par :

𝑉𝐿
𝑦𝐿 = …………………………………………………………………..(5.3.1)
𝑉

Avec

 𝑉𝐿 : volume de la phase liquide dans un segment de la conduite (ft3),


 𝑉 : volume total du segment de la conduite (ft3).

Le liquid holdup dépend de plusieurs paramètres (propriétés du


liquide, la taille et l’inclinaison de la conduite). Sa valeur ne peut être déterminée que par
des mesures expérimentales.

Si l’écoulement est diphasique (gaz liquide), le gas holdup est


déterminé par

𝑦𝐺 = (1 − 𝑦𝐿 )

5.3.3. Modèles de détermination de la tubing performance relationship (TPR)

Plusieurs modèles de détermination de la TPR ont été développés


pour l’écoulement polyphasique ; on peut les regrouper en deux catégories : (i) les modèles
d’écoulement homogène (les fluides en écoulement forment un mélange homogène) et (ii)
les modèles d’écoulement hétérogène (les fluides en écoulement forment un mélange
hétérogène).

Les modèles d’écoulement homogène considèrent l’écoulement


polyphasique comme un écoulement d’un mélange homogène des phases et ne prennent
pas en compte, par exemple, les holdups. En fait ces modèles donnent des résultats peu
exacts et très souvent étalonnés pour des cas locaux spécifiques. Leur avantage est de
fournir des formules calculables par ordinateur pour des écoulements triphasiques (eau,
huile et gaz) ou quadriphasiques (eau, huile, gaz et sable).

Les modèles d’écoulement hétérogène sont plus réalistes que les


modèles d’écoulement homogène. Ils sont présentés sous la forme de formules empiriques.

175
Ils prennent en compte les holdups. Comme leurs solutions sont très souvent présentées
sous forme graphique, il devient difficile de les coder pour permettre le calcul par
ordinateur ; ce qui est un désavantage de ces modèles.

5.3.3.1. Modèles d’écoulement homogène

En 1952, Poettmann et Carpenter propose la formule empirique


suivante pour déterminer la perte de pression dans le tubing d’un écoulement triphasique
(huile, gaz et eau) :
̅
𝐾 ∆ℎ
∆𝑝 = (𝜌̅ + 𝜌̅ ) 144……………………………………………………………………..(5.3.2)

𝜌1 − 𝜌2
𝜌̅ =
2

Avec

 ∆𝑝 : la perte de pression dans le tubing (psi)


 𝜌̅ : la moyenne de la masse spécifique du mélange (lb/ft3)
 𝜌1 : la masse spécifique du mélange dans un segment au sommet du puits
 𝜌2 : la masse spécifique du mélange dans un segment à la base du puits
 ∆ℎ : augmentation de la hauteur (ft)
2 2
 ̅ = 𝑓2𝐹𝑄𝑜 𝑀10 5
𝐾 7,4137∗10 𝐷
 𝑓2𝐹 : facteur de résistance de Fanning de deux phases
 Qo : débit de production d’huile (STB/D)
 M : masse totale associée avec 1 STB d’huile (lb)
 D : diamètre intérieur de la conduite (ft)

Notez que la masse spécifique du mélange à n’importe quel segment du puits peut être
calculée en divisant la masse, M, du mélange dans ce segment par le volume (Vm) du
mélange contenu dans ce segment :
𝑀
𝜌 = 𝑉 ……………………………………………………………………..(5.3.3)
𝑚

𝑀 = 350,17(𝑑𝑜 + 𝑊𝑂𝑅𝑑𝑤 ) + 𝐺𝑂𝑅𝜌𝑎𝑖𝑟 𝑑𝑔 …………………………………………….(5.3.4)

14,7 𝑇 𝑧
𝑉𝑚 = 5,615(𝐵𝑜 + 𝑊𝑂𝑅𝐵𝑤 ) + (𝐺𝑂𝑅 − 𝑅𝑠 ) ( ) (520) (1,0)…………………..(5.3.5)
𝑝

Avec

 𝑑𝑜 : densité de l’huile
 𝑊𝑂𝑅 : rapport eau-huile produit (BBL/STB)

176
 𝑑𝑤 : densité de l’eau (1 pour eau douce à 4°C )
 𝐺𝑂𝑅 : rapport gaz-huile produit (scf/STB)
 𝜌𝑎𝑖𝑟 : masse spécifique de l’air (lbm/ft3)
 𝑑𝑔 : densité du gaz (1 pour l’air)
 𝐵𝑜 : facteur de formation de l’huile (RB/STB)
 𝐵𝑤 : facteur de formation de l’eau (RB/BBL)
 𝑅𝑠 : solution gas ratio
 𝑝 : pression in situ (psia)
 𝑇 : temperature in situ (°R)
 𝑧 : facteur de compression du gaz aux condition p et T

Au cas où les mesures de terrain permettant de déterminer Rs et Bo ne seraient pas


disponibles, on peut estimer ces paramètres par les formules suivantes :

𝑝 100,0125𝐴𝑃𝐼 1,2048
𝑅𝑠 = 𝑑𝑔 [18 ] …………………………………………………….(5.3.6)
100,00091𝑇

𝑑𝑔
𝐵𝑜 = 0,9759 + 0.00012[𝑅𝑠 (𝑑 )0,5 + 1,25𝑇]1,2 ………………………………(5.3.7)
𝑜

Où, T est la température in situ (°R).

Le facteur de résistance de deux phases (f2f) tel que défini par Poettmann et Carpenter
(1952) est obtenu par des abaques, ce qui rend difficile sa codification dans un programme
de calcul automatique par ordinateur ; pour contourner cette difficulté, Guo et Ghalambor
(2002) ont développé la relation suivante qui permet sa codification pour la calcul
automatique

𝑓2𝑓 = 101,444−205log⁡(𝐷𝜌𝜈) ……………………………………………(5.3.8)

Où 𝐷𝜌𝜈 est le numérateur de la fraction qui donne le nombre de Reynolds.

1,4737∗10−5 𝑀𝑄𝑜
𝐷𝜌𝜈 = ……………………………………………..(5.3.9)
𝐷

Exercice 5.3.1.

Calculer la pression au fond du puits à l’aide de données suivantes

Pression à la tête du tubing 500 psia


Température à la tête du tubing 100°F
Diamètre intérieur du tubing 1,66 in
Profondeur du tubing 5000 ft
Température au fond du puits 150°F
Débit liquide produit 2000 STB/D
Water cut 25 %

177
GLR produit 1000 STB/D
Oil gravity 30° API
Densité de l’eau 1,05
Densité de gaz 0,65

Tableau 5.3.1. Les données de l’exercice 5.3.1.

Solution 5.3.1.

Le logiciel de Poettmann- Carpenter donne les résultats présentés dans le tableau 5.3.2. ci-
dessous :

Instruction relative à l’usage du logiciel :

d) Sélectionnez le système d’unités


e) Mettez à jour les valeurs des paramètres dans la partie Input data
f) Cliquez sur le bouton « solution »
g) Voyer le résultat dans la partie Solution

INPUT DATA
DATA VALUES US FIELDS UNITS
Tubing ID 1,66 In
Wellhead pressure 500 Psia
Liquid production rate 2000 STB/D
Producing gas-luid ratio (GLR) 1000 SCF/STB
Water cut (WC) 25 %
Oil gravity 30 °API
Water-specific gravity 1,05
Gas specific gravity 0,65
N2 content in gas 0 mole fraction
CO2 content in gas 0 mole fraction
H2S content in gas 0 mole fraction
Formation volume factor for water 1,2 RB/STB
Wellhead temperature 100 °F
Tubing shoe depth 5000 Ft
Bottom hole pressure 150 °F

SOLUTION
PARAMETRS VALUES US FIELDS UNITS
Oil specific gravity 0,88
Mass associated with 1 STB of oil 495,66 Lb
Solution gas ratio at wellhead 78,42 SCF/STB
Oil formation volume factor at wellhead 1,04 RB/STB

178
Volume associated with 1 STB oil at wellhead 45,12 Cf
Fluid density at wellhead 10,99 lb/cf
Solution gas-oil ratio at bottom hole 301,79 SCF/STB
Oil formation volume factor at bottom hole 1,16 RB/STB
Volume associated with 1 STB oil at bottom
hole 17,66 Cf
Fluid density at bottom hole 28,07 lb/cf
The avearge fluid density 19,53 lb/cf
Intertial force (Dρν) 79,21 lb/day-ft
friction factor 0,002
Friction term 293,12 (lb/cf)2
Error in depth 0 Ft
Bottom hole pressure 1699 Psia

La formule (5.3.2) de Poettmann et Carpenter est une différence finie ; et comme telle, elle
donne de bonnes estimations de la variable dépendante, Δ𝑝, que pour de petites valeurs de
la variable indépendante, Δℎ où la variation des paramètres qui y interviennent est
négligeable. Or Δℎ est prise comme la hauteur entre le fond du puits et la tête du puits ;
donc la formule (5.3.2) n’est valable que pour des puits dont la distance verticale entre le
fond et la tête est faible. Si cette distance verticale est grande il faudrait procéder par
découpage de cette hauteur en petits segments dans lesquels on suppose que le paramètres
de la formule (5.2.3) varient peu ou pas du tout et pratiquer la méthode itérative de calcul
pour calculer, par l’équation (5.3.2), la pression dans chaque segment. Un logiciel dénommé
Poettmann-Carpenter BHP.xls est disponible sur le marché pour effectuer ces calculs.

Si on ne dispose pas du logiciel en question et que l’on veuille le faire manuellement, on


procède comme suit :

(ii) Pour commencer, on doit disposer de caractéristiques du réservoir et du fluide (𝜌̅ , 𝜇̅ ,)


ou les estimer ainsi que de l’IPR du puits.
(iii) Diviser la hauteur de totale du tubing en petits segments H1, H2,…,Hn, de telle sorte
que le premier segment en partant du fond du tubing soit H 1H2 et que le dernier
segment à la tête du tubing soit Hn-1 Hn.
(iv) Faire correspondre à chaque extrémité d’un segment une pression arbitraire tel qu’à
l’extrémité H1 corresponde la pression p1 et à l’extrémité H2, corresponde la pression
p2 ; ainsi de suite jusqu’à l’extrémité Hn où correspondrait la pression pn.
(v) Prendre la pression au fond du tubing, pwf, comme correspondant à la pression p1.
h) Déterminer, à l’aide de l’IPR du puits, le débit correspondant à la pression au fond du
puits.
i) Calculer ∆𝑝1 par (𝑝1 − 𝑝2)
j) Prendre la vraie valeur de 𝐾 ̅ pour calculer 𝜌̅ à l’aide de l’équation (5.3.2) ci-dessus.
k) Retenir la pression p2 arbitraire comme la vraie pression au point H2, si 𝜌̅ ainsi
calculée correspond à la vraie valeur de 𝜌̅ déjà connue. Si non, modifier p2 en le
179
remplaçant par la moyenne arithmétique de pwf et p2 arbitraire jusqu’à ce que 𝜌̅
calculée soit quasi égale (à la précision voulue par l’opérateur) à 𝜌̅ déjà connue.
l) Procéder de la même façon pour le segment H2H3 à partir du (vi) et pour chaque
segment jusqu’au segment Hn-1 Hn et retenir pour chaque segment la pression, pi, qui
donne la valeur de 𝜌̅ calculée la plus proche de la valeur vraie de 𝜌̅ .
m) Proposer l’utilisation d’une pompe pour ramener le fluide en surface ou proposer
d’augmenter la pression pwf au cas où avant d’arriver à pn, pi devient nulle ou
négative.
n) Retenir, pour le débit déterminé au point (v), pwf et pwh
o) Prendre une autre pression pwf et ainsi partir du point (iv) jusqu’au point (xi).
p) Reprendre les opérations demandées au point (xii) pour obtenir suffisamment des
couples pwf et pwh permettant de tracer la courbe THP (tubing head pressure) à côté
de l’IPR comme dans la figure 5.3.5. ci-dessous.

Figure 5.3.5. Courbes IPR et THP

Cette figure permet notamment de

 déterminer, pour chaque diamètre du tubing, le débit maximum E que la pression p wf


peut amener en surface.
 déterminer toute valeur de pwh (pression à la tête du puits, quel débit on va avoir et
quelle sera la pression pwf (pression au fond du puits) pour cela.

On notera que pour toute perte de charge positive, le débit maximum, E, est toujours
inférieur à q’.

180
Figure 5.3.5. Courbe IPR et courbes THP de différents diamètres

On peut construire des courbe THP pour des tubings de différents diamètres et comparer la
rentabilité du puits en fonction du diamètre du tubing. La figure 5.3.6 ci-dessus permet de
donner une idée de cette comparaison. En effet, on constate que pour une pression à la tête
de 100 psi, le tubing de diamètre de 3,5 in est plus rentable que celui de 2,375 in ; tendis que
quand la pression à la tête du tubing double à 200 psi, c’est l’inverse qui se produit car c’est
le tubing de petit diamètre qui devient plus productif.

Le modèle d’écoulement en quatre phase (huile, eau, gaz, sable) proposé par Guo et
Ghalambor (2005) est similaire à celui proposé par Poettmann et Carpenter pour trois
phases (huile, eau gaz) (1952) dans le sens qu’il n’est pas tenu compte dans les deux
modèles de phénomène de retardement de la phase liquide. Cependant le modèle de Guo-
Ghalambor se présente sous une forme plus facile à utiliser. Il se présente comme suit :
𝑏
1−2𝑏𝑀 (144𝑝+𝑀)2 +𝑁 𝑀+ 𝑁−𝑏𝑀2 144𝑝+𝑀
144𝑏(𝑝 − 𝑝ℎ𝑓 ) + 𝑙𝑛 |(144𝑝 2
|− 𝑐
∗ [𝑡𝑎𝑛−1 ( )−
2 ℎ𝑓 +𝑀) +𝑁 √𝑁 √𝑁
144𝑝ℎ𝑓 +𝑀
𝑡𝑎𝑛−1 ( )] 𝑁 = 𝑎[cos(𝜃) + 𝑑2 𝑒]𝐿…………..(5.3.10)
√𝑁


0,0765𝛽𝑔 𝑄𝑔 +350𝛽𝑜 𝑄𝑜 +350𝛽𝑤 𝑄𝑤 +62,4𝛽𝑠 𝑄𝑠
 𝑎= …………………………………….(5.3.11)
4,07𝑇𝑎𝑣 𝑄𝑔
5,615𝑄𝑜 +5,615𝑄𝑤 +𝑄𝑠
 𝑏= …………………………………………………………………(5.3.12)
4,07𝑇𝑎𝑣 𝑄𝑔
𝑇𝑎𝑣 𝑄𝑔
 𝑐 = 0,00678 ………………………………………………………………………(5.3.13)
𝐴
0,00166
 𝑑= (5,615𝑄𝑜 + 5,615𝑄𝑤 + 𝑄𝑠 )…………………………………….(5.3.14)
𝐴

181
𝑓𝑀
 𝑒= …………………………………………………………………………………….(5.3.15)
2𝑔𝐷𝐻
𝑐𝑑𝑒
 𝑀 = 𝐶𝑜𝑠(𝜃)+𝑑2 𝑒…………………………………………………………………………..(5.3.16)
𝑐 2 𝑒𝑐𝑜𝑠(𝜃)
 𝑁 = [cos(𝜃)+𝑑2 𝑒]2 ………………………………………………………………………..(5.3.17)

 A : section transversale de la conduite (ft2)


 DH : Diamètre hydraulique (ft)
 fM : Facteur de résistance de Darcy-Weisbach (facteur de résistance de Moody)
 g : accélération de la pesanteur (32,17ft/s2)
 L : longueur de la conduite (ft)
 p : pression (psia)
 phf : pression d’écoulement à la tête du puits (psia)
 Qg : débit de gaz produit (scf/D)
 Qw : débit d’eau produite (bbl/D)
 Qo : débit d’huile produite (bbl/D)
 Qs : débit de sable produit (ft3/D)
 Tav : température moyenne (°R)
 𝛽𝑔 : densité de gaz
 𝛽𝑜 : densité de l’huile
 𝛽𝑤 : densité de l’eau
 𝛽𝑔 : densité de sable

Comme il faudrait recourir au calcul itératif pour résoudre l’équation (5.3.10), le logiciel
GUO-Ghalambor a été élaboré pour effectuer automatiquement ce calcul.

Exercice 5.2.3.

A l’aide de données du tableau ci-dessous, calculez la pression au fond du puits par la


méthode de Guo-Ghalambor :

Pression à la tête du tubing 700 psia


Température à la tête du tubing 100°F
Diamètre intérieur du tubing 1,995 in
Profondeur du tubing 7000 ft
Température au fond du puits 224°F
Débit d’huile produite 1000 STB/D
Densité de gaz 0,7
Angle d’inclinaison du puits sur la verticale 20°
Débit de gaz produit 1MMscf/d
Densité de l’huile 0,85
Débit d’eau produite 300 bbl/D
Densité de l’eau 1,05
182
Débit de sable produit 1 ft3/D
Densité de sable 2,65
Tableau 5.3.2. Les données de l’exercice 5.3.3.

Solution 5.3.2.

Le logiciel de Guo- Ghalambor BHP.xls. donne les résultats présentés dans le tableau 5.3.4.
ci-dessous :

Instruction relative à l’usage du logiciel :

(i) Sélectionnez le système d’unités


(ii) Mettez à jour les valeurs des paramètres dans la partie Input data
(iii) Cliquez sur le bouton « solution »
(iv) Voyer le résultat dans la partie Solution

INPUT DATA
DATA VALUES US FIELDS UNITS
Pression à la tête du tubing 300
psia
Température à la tête du tubing 100
°F
Diamètre intérieur du tubing 1,995
in
Profondeur du tubing 7000
ft
Température au fond du puits 224
°F
Débit d’huile produite 1000
STB/D
Densité de gaz 0,7

Angle d’inclinaison du puits sur la verticale 20°

Débit de gaz produit 1


MMscf/d
Densité de l’huile 0,85

Débit d’eau produite 300


bbl/D
Densité de l’eau 1,05

Débit de sable produit 1


ft3/D
Densité de sable 2,65

183
SOLUTION
PARAMETRS VALUES US FIELDS UNITS
A 3,1243196 In2
D 0,16625 ft
Tav 622 °R
Cos(𝜃) 0,9397014
(𝐷𝜌𝜈) 40,908853
fM 0,0415505
A 0,0001713
B 2,884E-06
C 1349785,1
D 3,8942921
E 0,0041337
M 20447,044
N 6,669E+09
Pression au fond du puits 1682 psia

Tableau 5.3.2. Les résultats de l’exercice 5.3.2.

5.3.3.2. Modèles des écoulements séparés

Le Modèle de Poettman et Carpenter considère un écoulement où


toutes phases (ici, phase liquide et phase gazeuse) comme ayant la même vitesse dans le
tubing. Le modèle des écoulements séparés prend en compte la différence des vitesses de
phases. En effet, dans le mouvement ascendant, les phases les plus lourdes (liquide et la
phase solide) montent à des vitesses inférieures à celle de la phase la plus légère (phase
gazeuse) ; dans le mouvement descendant, c’est l’inverse qui se produit.

Parmi de nombreux modèles proposés pour l’étude de l’écoulement


à vitesses différentes dans le tubing, nous allons considérer un de plus employés pour le fait
qu’il donnerait de meilleurs résultats par rapport aux autres. C’est le modèle de Hagedorn-
Brown (1965) modifié par Ansari et al (1994) et par Hasan et Kabir (2002).

Le modèle de Hagedorn-Brown modifié est une relation empirique


développée à partir de travaux originaux de Hagedorn-Brown (1965) ; la modification inclut
l’emploi du principe de non glissement des phases l’une sur l’autre (vitesses d’écoulement
égales) lorsque la valeur du liquide holdup est inférieure à ce qu’elle serait dans le modèle

184
d’écoulement sans glissement et l’utilisation de la corrélation de Griffith pour l’écoulement
en régime de bulle.

Le modèle originel de Hagedorn-Brown est

𝑑𝑝 𝑔 2𝑓𝐹 𝜌 2
̅ 𝑢𝑚 2 )
Δ(𝑢𝑚
= 𝑔 𝜌̅ + + 𝜌̅ 2𝑔 …………………………………………………..(5.3.18)
𝑑𝑧 𝑐 𝑔𝑐 𝐷 𝑐 Δ𝑧

En unités américaines de terrain, cette équation va s’écrire

𝑑𝑝 𝐹 𝑡 𝑓 𝑀2 2 )
Δ(𝑢𝑚
144 𝑑𝑧 = 𝜌̅ + 7,413∗1010 𝐷5 𝜌
̅
+ 𝜌̅ 2𝑔 ……………………………………..(5.3.19)
𝑐 Δ𝑧

Avec

 Mt : débit masse total (lbm/d)


 𝜌̅ : densité moyenne in situ (lbm/ft3)
 um : vitesse du mélange (ft/s)

Et

𝜌̅ = 𝑑𝐿 𝜌𝐿 + (1 − 𝑑𝐿 )𝜌𝐺 …………………………………………………………………..(5.3.20)
𝑢𝑚 = 𝑢𝑆𝐿 + 𝑢𝑆𝐺 ……………………………………………………………..………………..(5.3.21)
Avec
 𝑑𝐿 : densité du liquide
 𝜌𝐿 : masse spécifique du liquide (lbm/ft3)
 𝜌𝐺 : masse volumique du gaz in situ (lbm/ft3)
 𝑢𝑆𝐿 : vitesse spécifique de la phase liquide (ft/s)
 𝑢𝑆𝐺 : vitesse spécifique de la phase gazeuse (ft/s)

La vitesse spécifique d’une phase dans ces équations est le résultat de la division du débit
volumique de la phase par la section transversale du tubing. Le troisième terme dans le
membre de droite de l’équation (5.3.19) est le changement de la pression dû au changement
de l’énergie cinétique ; ce terme est très souvent négligée, car très faible dans le tubing où le
diamètre intérieur est considéré comme constant d’une section transversale à une autre.

Il apparait évident, d’après l’équation (5.2.20) ci-dessus, que la détermination de la densité


du Liquide (dL) est capitale pour le calcul de la pression. La corrélation par la méthode
modifiée de Hagebron-Brown (mH-B) utilise le liquide holdup à partir du graphique 1 (figure
5.3.6.), graphique 2 (figure 5.3.7) et graphique 3 (figure 5.3.8). Sur ces graphiques sont
portés les nombres sans dimension suivants :

4 𝜌
 liquid velocity number (NvL) : 𝑁𝑣𝐿 = 1,938𝑢𝑆𝐿 √ 𝜏𝐿………………………………..(5.3.22)

185
4 𝜌
 gas velocity number (NvG) :⁡𝑁𝑣𝐺 = 1,938𝑢𝑆𝐺 √ 𝜏𝐿………………………………..(5.3.23)

𝜌
 pipe diameter number (ND) : 𝑁𝐷 = 120,872𝐷√ 𝜏𝐿………………………………..(5.3.24)

1
 liquid viscosity number (NL) : 0,15726𝜇𝐿 √𝜌 3 ………………………..…………..(5.3.25)
𝐿𝜏

Avec

 D : diamètre intérieur de la conduite (ft)


 𝜏 : tension interfaciale gaz-liquide (dyne/cm)
 𝜇𝐿 : viscosité du liquide (cp)
 𝜇𝐺 : viscosité du liquide (cp)

Le premier graphique permet de déterminer CNL basé sur NL. Pour


s’affranchir de l’utilisation du graphique, il a été établi que la formule (5.3.26) ci-dessous
permet de déterminer CNL avec une exactitude satisfaisante :

𝐶𝑁𝐿 = 10𝑌 ……………………………………………………………..(5.3.26)

Avec

⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡𝑌 = −2,69851 + 0.15841𝑋1 − 0,55100𝑋12 + 0,54785𝑋13 −


0,12195𝑋14 ……………………..(5.3.27)

Et

𝑋1 = log⁡(𝑁𝐿 + 3) ………………………………………………………..……………..(5.3.28)

Figure 5.3.6. Graphique 1 de Hagedorn-Brown pour le calcul de CNL

Cette valeur de CNL ainsi déterminée permettra de calculer la valeur de l’expression suivante

186
𝑁𝑣𝐿 𝑝0,1 (𝐶𝑁𝐿 )
0,575 0,1 …………………………………………………………………………………….(5.3.29)
𝑁𝑣𝐺 𝑝𝑎 𝑁𝐷

p : pression absolue au point où le gradient de la pression est déterminé

pa : pression atmosphérique

La valeur de l’expression est utilisée dans le deuxième graphique pour déterminer le


𝑦
paramètre ( 𝜓𝐿). Aussi, pour s’affranchir de l’emploi du graphique, il a été trouvé que ce
paramètre est approché avec une exactitude satisfaisante par l’expression suivante :
𝑦𝐿
= −0,10307 + 0,61777[log(𝑋2 ) + 6] − 0,63295[log(𝑋2 ) + 6]2 + 0,29598[log(𝑋2 ) +
𝜓
6]3 − 0,0401[log(𝑋2 ) + 6]4 ………………(5.3.30)

𝑁𝑣𝐿 𝑝0,1 (𝐶𝑁𝐿 )


𝑋2 = 0,575 0,1 ……………………………………………………………………….……………………….(5.3.31)
𝑁𝑣𝐺 𝑝𝑎 𝑁𝐷

Figure 5.3.7. Graphique 2 de Hagedorn-Brown pour le calcul de CNL

Hagedorn et Brown ont ecrit que la valeur du paramètre, 𝜓, peut être estimée àl’aide du
𝑁𝑣𝐺 𝑁𝐿0,38
graphique trois (figure (5.3.8.) en utilisatant, la valeur de l’expression suivante 2,14
𝑁𝐷

𝑁𝑣𝐺 𝑁𝐿0,38
Pour des valeurs de 2,14 > 0,01 le graphique 3 peut être remplacé avec suffisamment
𝑁𝐷
d’exactitude pour déterminer 𝜓 par l’expression suivante :

187
𝜓 = 0,91163 − 4,82176𝑋3 + 1232,25X32 − 22253,6X33 + 116174,3X34 ⁡…………………(5.3.32)

𝑁𝑣𝐺 𝑁𝐿0,38
𝑋3 = ……………………………………………………………………………………..(5.3.33)
𝑁𝑝2,14

𝑁𝑣𝐺 𝑁𝐿0,38
Et quand 2,14 ≤ 0,01, on prendra invariablement, 𝜓 = 1
𝑁𝐷

Figure 5.3.8. Graphique 3 de Hagedorn-Brown pour le calcul de CNL

Finalement, le liquide holdup, yL, sera déterminé par


𝑦
𝑦𝐿 = 𝜓( 𝜓𝐿)………………………………………………………………………………….(5.3.34)

Le facteur de résistance de Fanning de l’équation (5.3.19) peut être déterminé en utilisant la


relation de Chen (équation (5.2.5) ou l’équation (5.3.8). Le nombre de Reynolds (R e) pour un
écoulement polyphasique se calcule par

2,2∗10−2 𝑚𝑡
𝑅𝑒 = (1−𝑦𝐿 ) …………………………………………………………………………………..(5.3.35)
𝐷𝜇𝐿 𝜇𝐺

Où mt est le débit masse total en écoulement.

La méthode de Hagedorn-Brown modifiée (m-HB) utilise la relation de Griffith pour le régime


des bulles. Les observations ont montré que le régime des bulles existe quand

𝜆𝐺 < 𝐿𝐵

Quand
𝑢𝑠𝐺
𝜆𝐺 = ……………………………………………………………………………………(5.3.36)
𝑢𝑚

Et

𝑢2
𝐿𝐵 = 1,071 − 0,2218( 𝐷𝑚 )……………………………………………………………………(5.3.37)

188
Cette équation est utilisée quand 𝐿𝐵 ≥ 0,13. Si 𝐿𝐵 déterminée par l’équation (5.3.37) est
plus petit que 0,13, alors 𝐿𝐵 est invariablement égal à 0,13.

En géligéant la perte de pressions due à la variation de l’énergie cinétique, l’équation de


Griffith exprimé en unités de terrain s’écrit :

𝑑𝑝 𝑓 𝑚2
144 𝑑𝑧 = 𝜌̅ + 7,413∗10𝐹10 𝐷𝐿 5 𝜌 2 …………………………………………………………….(5.3.38)
𝐿 𝑦𝐿

Où, mL est le débit masse liquide en écoulement.

Le liquide holdup, (yL) est déterminé par Griffith par

1 𝑢𝑚 𝑢𝑚 2 𝑢𝑠𝐺
𝑦𝐿 = 1 − 2 [1 + − √(1 + ) −4 )]……………………………………………………..(5.3.39)
𝑢𝑠 𝑢𝑠 𝑢𝑠

Où, us = 0,8 ft/s.

Le nombre de Reynolds utilisé pour déterminer le facteur de régistance est calculé sur la
vitesse dans le tuning et vaut

2,2∗10−2 𝑚𝐿
𝑅𝑒 = ……………………………………………………………………………………….(5.3.40)
𝐷𝜇𝐿

Pour effectuer un calcul rapide, le modèle de Hagedorn-Brown a été codifié dans un logiciel
utilisable sur Excel appelé HagedornBrownCorrelation.xls.

Exercice 5.3.4.

A l’aide de données du tableau ci-dessous, calculez et reporter sur un graphique la pression


dans le tubing par la méthode de Hagedorn-Brown :

Pression à la tête du tubing 100 psia


Température à la tête du tubing 80°F
Diamètre intérieur du tubing 1,995 in
Profondeur du tubing 9700 ft
Température au fond du puits 180°F
Débit de liquide produit 758 STB/D
Densité de gaz 0,7
Viscosité dynamique de l’huile 5 cp
Production GLR 75 scf/bbl
Densité de l’huile 40 °API
Part de l’eau 10 %
Densité de l’eau 1,05
Tension interfaciale 30
dynes/cm

189
Tableau 5.3.3. Les données de l’exercice 5.3.3.

Solution 5.3.4.

Le logiciel de HagedornBrownCorrelation.xls. donne les résultats présentés dans le tableau


5.3.4. ci-dessous :

Instruction relative à l’usage du logiciel :

(i) Sélectionnez le système d’unités


(ii) Mettez à jour les valeurs des paramètres dans la partie Input data
(iii) Cliquez sur le bouton « solution »
(iv) Voyer le résultat dans la partie Solution

INPUT DATA
DATA VALUES US FIELDS UNITS
Profondeur du tubing 9700
ft
Diamètre inétrieur du tubing 1,995
in
Densité de l’huile 40
°API
Viscosité de l’huile 5
cp
Production GLR 75
Scf/bbl
Densité de gaz 0,7

Pression à la tête du tubing 100


psia
Température à la tête du tubing 80
°F
Température du tubing au fond 180
°F
Débit liquide produit 758
STB/D
Débit d’eau produite 300
bbl/D
Part de l’eau 10
%
Tension interfaciale 30
Dynes/cm
Densité de l’eau 1,05

190
Solution

Profondeur Pression
ft M psia Mpa
0 0 100 0,68
334 102 183 1,24
669 204 269 1,83
1003 306 358 2,43
1338 408 449 3,05
1672 510 543 3,69
2007 612 638 4,34
2341 714 736 5,00
2676 816 835 5,68
3010 919 936 6,36
3345 1022 1038 7,06
3679 1124 1141 7,76
4014 1226 1246 8,47
4348 1328 1352 9,19
4683 1430 1459 9,92
5017 1532 1567 10,66
5352 1634 1676 11,40
5686 1736 1786 12,14
6021 1839 1897 12,90
6355 1941 2008 13,65
6690 2043 2121 14,42
7024 2145 2234 15,19
7359 2247 2347 15,96
7693 2349 2461 16,73
8028 2452 2576 17,52
8362 2554 2691 18,30
8697 2656 2807 19,09
9031 2758 2923 19,88
9366 2860 3040 20,67
9700 2962 3157 21,47

5.4. ECOULEMENT MONOPHASIQUE DE GAZ

191
5.4.1. Introduction

La première loi de la thermodynamique (loi de conservation


d’énergie) exprimée pour les liquides par la loi de Bernoulli est valable pour l’écoulement
permanent des gaz dans le tubing. Elle s’écrit :

𝑑𝑝 𝑔 𝑓𝑀 𝑣 2 𝑑𝐿
= 𝑔 𝑑𝑍 + = 0……………………………..…………………………(5.4.1.)
𝜌 𝑐 2𝑔𝑐 𝐷𝑖

29𝑑𝑔 𝑝 4𝑄𝑠𝑐 𝑧𝑝𝑠𝑐 𝑇


Comme 𝑑𝑍 = cos(𝜃) 𝑑𝐿 ; 𝜌 = et 𝑣 = ; alors l’équation (5.4.1.), ci-dessus,
𝑧𝑅𝑇 𝜋𝐷𝑖2 𝑇𝑠𝑐 𝑝
pourra s’écrire :

𝑧𝑅𝑇 𝑑𝑝 𝑔 8𝑓 𝑄 2 𝑝2 𝑧𝑇
+ {𝑔 cos(𝜃) + 𝜋2𝑀 𝑠𝑐 𝑠𝑐
[ ]2 } 𝑑𝐿 = 0…………………………..…………………………(5.4.2)
29𝑑𝑔 𝑝 𝑐 𝑔 𝐷5 𝑇2 𝑝
𝑐 𝑖 𝑠𝑐

Il s’agit d’une équation différentielle ordinaire qui régit l’écoulement permanent des gaz
réels dans le tubing. Malgré le fait que la température est une fonction de la longueur du
tubing variant avec le gradient géothermique, le facteur de compressibilité est fonction de la
température et de la pression. De ce fait, la solution analytique de l’équation (5.4.2) devient
difficile. Heureusement la pression le long du tubing n’est pas rigoureusement fonction de la
température et du facteur de compressibilité. Les solutions approximatives de l’équation
(5.4.2) ont été déterminées pour l’écoulement des gaz naturels dans les tubings pour les
travaux d’industries. Nous allons les examiner

5.4.2. Méthode de la température moyenne et du facteur de compressibilité

Si on considère une température moyenne et un facteur de


compressibilité moyen dans tout le tubing, l’équation (5.4.2.) peut s’écrire :

𝑧̅ 𝑅𝑇̅ 𝑑𝑝 𝑔 2 𝑝2 𝑧̅ 2 𝑇
8𝑓𝑀 𝑄𝑠𝑐 ̅2
𝑠𝑐
+ {𝑔 cos(𝜃) + ] 𝑑𝐿 = 0………………………………………………………(5.4.3)
29𝑑𝑔 𝑝 𝑐 𝜋 2 𝑔𝑐 𝐷𝑖5 𝑇𝑠𝑐
2 𝑝2

Après séparation des variables et intégration le long du tubing, l’équation (5.4.3) donne le
résultat suivant :

2 2 8𝑓𝑀 [𝑒 𝑠 −1]𝑄𝑠𝑐
2 𝑝2 𝑧̅ 2 𝑇
̅2
𝑝𝑤𝑓 = 𝑒 𝑠 𝑝ℎ𝑓 + 𝑠𝑐
………………………………………………………(5.4.5)
𝜋 2 𝑔𝑐 𝐷𝑖5 𝑇𝑠𝑐
2 cos⁡(𝜃)


58𝑑𝑔 𝑔𝐿𝑐𝑜𝑠(𝜃)
𝑠= …………………………………………………………………………………..(5.4.6)
𝑔𝑐 𝑅𝑧̅ 𝑇̅

Exprimées en unités américaines de terrain (Qsc en Mscf/D), les quations (5.4.5) et (5.4.6), ci-
dessus, s’écrivent :

192
2 2 6,67∗10−4 [𝑒 𝑠 −1]𝑓𝑀 𝑄𝑠𝑐
2 𝑧̅ 2 𝑇
̅2
𝑝𝑤𝑓 = 𝑒 𝑠 𝑝ℎ𝑓 + ………………………………………………….(5.4.7)
𝐷𝑖5 cos⁡(𝜃)

Et
0,0375𝑑𝑔 𝐿𝑐𝑜𝑠(𝜃)
𝑠= ……………………………………………………………………………(5.4.8)
𝑧̅ 𝑇̅

Le facteur de résistance de Darcy-Weisbach (Moody), fM, peut être déterminé par la


diagramme de Moody lorsque l’on connaît le diamètre intérieur du tubing, la rugosité de sa
paroi intérieur ainsi que le nombre de Reynolds. Cependant, on peut aussi le calculer par
certaines formules lorsqu’on suppose que l’écoulement du gaz dans le tubing est
parfaitement turbulent. Parmi ces formules nous retenons les plus usitées :
0,01750
(ii) 𝑓𝑀 = ⁡⁡(𝑝𝑜𝑢𝑟⁡𝐷𝑖 ≤ 4,277𝑖𝑛)⁡⁡⁡⁡⁡
𝐷𝑖0,224
0,01603
(iii) 𝑓𝑀 = ⁡⁡(𝑝𝑜𝑢𝑟⁡𝐷𝑖 > 4,277𝑖𝑛)⁡⁡⁡⁡⁡
𝐷𝑖0,164
1
(iv) 𝑓𝑀 = [ 2𝜖 ]2
1,74−2log⁡( )
𝐷𝑖

Comme le facteur de compressibilité est fonction de la pression, la résolution de l’équation


(5.4.7) nécessite l’emploi de la méthode itérative de Newton-Raphson, par exemple.
Cependant, si on ne le fait pas manuellement, le logiciel « AverageTZ.xls » peut le faire si on
introduit les paramètres demandés dans la partie input.

Exercice 5.4.1.

Un puits vertical est équipe d’un tubing de 10000 ft de longueur et de diamètre intérieur de
2,875 exploite un gaz naturel de densité de 0,71 à un débit journalier de 2 millions de scf. La
pression et la température à la tête du tubing sont respectivement de 800 psia et de 150 °F ;
la température au fond du tubing est de 200 °F. La rugosité relative de la paroi intérieure du
tubing est de 0,0006. Déterminez la pression le long du tubing est reportez les résultats sur
un graphique profondeur-pression.

Solution 5.4.1.

Le logiciel AverageTZ.xls. calcule la pression du gaz le long du tubing. La table (5.4.1)


présente les paramètres que demande le logiciel AverageZT ainsi que le résultats. Le
graphique est présenté à la figure (5.4.1), ci-dessous.

Instruction relative à l’usage du logiciel :

(i) Sélectionnez le système d’unités


(ii) Mettez à jour les valeurs des paramètres dans la partie Input data
(iii) Cliquez sur le bouton « solution »

193
(iv) Voyer le résultat dans la partie Solution

INPUT DATA
DATA VALUES US FIELDS UNITS
Profondeur du tubing 10000
ft
Diamètre intérieur du tubing 2,259
in
Densité du gaz 0,71

Rugosité relative de la paroi intérieure du 0,0006


tubing

Angle d’inclinaison du puits 0

Pression à la tête du tubing 800


psia
Température à la tête du tubing 150
°F
Température du tubing au fond 200
°F
Débit liquide de gaz produit 2*106
scf/D

Solution

Profondeur T Pression z(moyen)


Ft °R psia
0 610 800 0,9028
1000 615 827 0,9028
2000 620 854 0,9027
3000 625 881 0,9027
4000 630 909 0,9026
5000 635 937 0,9026

194
6000 640 965 0,9026
7000 645 994 0,9026
8000 650 1023 0,9027
9000 655 1053 0,9027
10000 660 1082 0,9028

Profondeur du tubing exprimée en feet 12000

10000

8000

6000

4000

2000

0
0 500 1000 1500
Pression de gaz dans le tubing exprimée en psia

Figure 5.4.1. Représentation de la variation de la pression du gaz en écoulement


monophasique du gaz dans le tubing

6. CHOKE PERFORMANCE

6.1. INTRODUCTION

Les chokes sont des dispositifs que l’on place à la tête du tubing pour
provoquer volontairement des pertes de pression singulières par la réduction brusque du
diamètre intérieur du tubing (figure 6.1.1.) dans le but de limiter et de réguler le débit de
production ; pour protéger la surface des équipement contre la formation des dépôts ; pour
éviter la venue de sable occasionnée par un fort rabattement de la pression du réservoir
près du puits ; pour contrôler le débit d’exploitation en vue d’empêcher la formation du
coning d’eau ou de gaz. On utilise d’habitude deux types de chokes : (i) choke fixe positif) et
(ii) choke ajustable.

195
Figure 6.1.1. : Choque dans la partie supérieure du tubing

Placer un choke à la tête du tubing signifie donc fixer la pression à la


tête du puits, ce qui, compte tenu de la perte linéaire de pression le long du tubing que nous
venons de voir dans le chapitre 5, fixe la pression du fond du puits, et partant, compte tenu
de la pression du réservoir, fixe le débit de production. Cette pression à la tête du tubing
commande aussi la pression d’entrée dans le séparateur.

6.2. ECOULEMENT SONIQUE ET ECOULEMENT SUBSONIQUE

Figure 6.2.1. Réservoirs reliés par une conduite où l’écoulement du fluide passe du réservoir
A au réservoir B par différence de pression p2 < p1

Considérons les deux réservoirs A et B reliés par une conduite comme


l’indique la figure 6.2.1. ci-dessus remplis d’un fluide. Si la pression est la même dans les
deux réservoirs (p1 = p2), il n’y a aucun écoulement. Supposons que nous puissions baisser
progressivement la pression dans le réservoir B, l’écoulement va s’établir et la vitesse v du
fluide dans la conduite qui relie les deux réservoirs va aussi augmenter progressivement. La
théorie et l’expérience indiquent que l’accroissement de la vitesse a une limite ; à cette
limite, la baisse de la pression dans le réservoir B ou l’augmentation de la pression dans le
réservoir A n’augmentera plus la vitesse du fluide dans la conduite. Cette limite est atteinte
quand la vitesse du fluide dans la conduite atteint celle du son dans le dit fluide, on parle
alors de la vitesse sonique ou d’écoulement sonique ; avant d’atteindre cette vitesse
l’écoulement est subsonique. Donc cette limite dépendra des caractéristiques du fluide et
changera d’un fluide à un autre. Les caractéristiques du fluide qui interviennent sont
principalement

196
Cp = chaleur spécifique du fluide à pression constante
Cv = chaleur spécifique du fluide à volume constant

𝐶𝑝
Le rapport de ces deux caractéristiques, 𝑘 = , permet de déterminer le rapport critique de
𝐶𝑣
la pression p2 à la pression poutlet (pression à la sortie directe du choke) auquel on atteint la
vitesse sonique dans la conduite :
𝑘
𝑝𝑜𝑢𝑡𝑙𝑒𝑡 2 𝑘−1
( )𝑐 = (𝑘+1) …………………………………………………………………………………(6.2.1)
𝑝1

Pour le gaz naturel, k = 1,28 ; ce qui donne le rapport critique de 0,55 ; pour l’air, le rapport
critique est de 0,528.
𝑘
𝑝2 2
Si > (𝑘+1)𝑘−1 , l’écoulement est subsonique
𝑝1

𝑘
𝑝2 2
Si ≤ (𝑘+1)𝑘−1 , l’écoulement est sonique
𝑝1

Comme la vitesse ne changement plus lorsque l’écoulement est


devenu sonique, le débit fluide ne change plus (le débit masse peut changer si la densité du
fluide change avec le changement de la pression, c’est ce qui arrive quand le fluide est un
gaz). Comme le débit fluide ne change plus à la vitesse sonique, le choke a fixé le débit ainsi
que la pression de production et la pression d’entrée dans le séparateur.

Dans l’exploitation pétrolière, connaissant k, on détermine p2 qui


convient pour les conditions optimales d’exploitation ; ce qui, par la formule (6.2.1.), ci-
dessus, permet de déterminer p1 ; appliquant les pertes de charge vues au chapitre cinq, on
détermine pwf, et, connaissant la pression moyenne dans le réservoir telle qu’elle a été vue
au chapitre trois, on détermine, à l’aide de l’IPR vu au chapitre quatre, le débit
d’exploitation.

L’atteinte de la vitesse sonique a donc pour objet la stabilisation de la


pression p2 qui commande celle du séparateur et de la pression p 1 qui dépend de celle de la
production (pwf) par le fait que la vitesse sonique dans le choke crée un rupture de pression
qui fait que la perturbation de la pression en aval du choke n’affecte pas la pression en
amont et vis versa.

6.3. ECOULEMENT MONOPHASIQUE DES LIQUIDES

Comme nous l’avons déjà dit, l’écoulement monophasique liquide


dans un puits de pétrole n’est théoriquement possible que lorsque l’exploitation se fait pour
un pétrole au dessus du point de bulle, ce qui est réalité n’est qu’éphémère ou inexistant.
197
Mais la théorie de l’écoulement monophasique permet de mieux comprendre celle de
l’écoulement polyphasique qui existe en réalité.

Comme la perte de pression à travers le choke (rétrécissement) est


due uniquement au changement de l’énergie cinétique (le second terme du membre de
droite de l’équation (5.2.1) vue au chapitre cinq que nous reproduisons ici), l’équation
(5.2.1) va s’écrire sous la forme des équations (6.3.1) et (6.3.2).

𝑔 𝜌 2𝑓𝑓 𝜌𝑈 2 𝐿
𝑝1 − 𝑝2 = ∆𝑝 = 𝑔 𝜌∆𝑧 + 2𝑔 ∆𝑈 2 + ………………………………………..(5.2.1)
𝑐 𝑐 𝑔𝑐 𝐷

𝜌 𝜌 𝑄2
∆𝑝 = 2𝑔 ∆𝑈 2 = 2𝑔 ………………………..…………………………………………….(6.3.1)
𝑐 𝑐 𝐴2

2𝑔𝑐 ∆𝑝
𝑄 = 𝐴𝐶𝐷 √ ………………………………….……………………………………………..(6.3.2)
𝜌

Avec

 Q : débit liquide (ft3/s)


 A : la section transversale du choque (ft2)
 CD : coefficient de débit du choke
 gc : facteur de conversion des unités qui vaut 32,14 (lbm*ft/lbf*s2)
 ∆𝑝 : chute de pression à travers le choke (lbf/ft2)
 𝜌 : masse spécifique du liquide (lbm/ft3)

Si on utilise les unités américaines de terrain, l’équation (6.3.2) s’écrirait :

∆𝑝
𝑄 = 8074𝐶𝐷 𝑑22 √ 𝜌 ………………………………………………………………………(6.2.3)

Avec

 Q : débit en bbl/D
 d2 : diamètre intérieur du choke (in)
 ∆𝑝 : chute de pression (psi)

Comme la valeur du coefficient de débit du choke n’est pas sensible pour le nombre de
Reynolds (Re) supérieur à 10+6, il peut-être déterminé pour le nombre de Reynolds (Re)
variant de 10+4 à 10+6 par la formule suivante
𝑑 0,3167
𝐶𝐷 = 𝑑2 + 𝑑 + 0,025 ∗ [log⁡(𝑅𝑒 ) − 4]………………………………………………………(6.3.4)
1 ( 2 )0,6
𝑑1

Avec

 d1 : diamètre du tubing juste avant le choke (in)

198
 d2 : diamètre intérieur du choke (in)

6.4. ECOULEMENT MONOPHASIQUE DE GAZ

Comme il n’y a pas assez de temps lors de traverser le choke de


perdre de la chaleur et comme le frottement dans le choke est négligeable, le processus
pour le gaz se fait à entropie constante (isentropie).

6.4.1. Ecoulement subsonique

En régime subsonique, la pression et la vitesse (donc le débit fluide)


en aval du choke (pdn) changent avec le changement de la pression en amont du choke (p up) ;
alors le débit fluide est déterminé par une formule qui prend en compte la variation du
rapport (pdn/pup). En effet,

2 𝑘+1
𝑘 𝑝 𝑝
𝑄𝑠𝑐 = 1248𝐶𝐷 𝐴2 𝑝𝑢𝑝 ∗ √(𝑘−1)𝑑 [(𝑝𝑑𝑛)𝑘 − (𝑝𝑑𝑛 ) 𝑘 ]…………(6.4.1)
𝑔 𝑇𝑢𝑝 𝑢𝑝 𝑢𝑝

Avec

 𝑄𝑠𝑐 : le débit du gaz (Mscf/D)


 𝐴2 : la section transversale du choke (in2)
 𝑇𝑢𝑝 : la température en amont du choke (°R)
 𝑔 : accélération de la pesanteur 32,2 (ft/s2)
 𝑑𝑔 : densité du gaz

Le nombre de Reynolds pour déterminer CD est calculé par :


20𝑄𝑠𝑐 𝑑𝑔
𝑅𝑒 = …………………………………………………………………………..(6.4.2)
𝜇𝑑2

Avec 𝜇 la viscosité dynamique exprimée en cp

Le vitesse (v) du gaz en régime subsonique (donc vitesse inférieure à la vitesse du son dans le
dit gaz sous les mêmes conditions) est :

2 + 2𝑔 𝐶 𝑇 [1 − 𝑧𝑢𝑝 𝑝𝑑𝑛 𝑘−1


𝑣 = √𝑣𝑢𝑝 𝑐 𝑝 𝑢𝑝 (𝑝 ) 𝑘 ]………………………………………………..(6.4.3)
𝑧 𝑑𝑛 𝑢𝑝

6.4.2. Ecoulement sonique

199
La vitesse du gaz est maximale, le débit fluide l’est aussi. Le débit est
déterminé par

𝑘+1
𝑘 2
𝑄𝑠𝑐 = 879𝐶𝐷 𝐴𝑝𝑢𝑝 √(𝑑 ) (𝑘+1)𝑘−1 ………………………………………….…………..(6.4.4)
𝑔 𝑇𝑢𝑝

Comme la valeur de CD ne varie plus au-delà 𝑅𝑒 ≥ 10+6 , on peut utilisé la même valeur de
CD calculée pour Re = 106

La vitesse, v, du gaz à travers le choke est

2 + 2𝑔 𝐶 𝑇 [1 − 𝑧𝑢𝑝 2
𝑣 = √𝑣𝑢𝑝 𝑐 𝑝 𝑢𝑝 (𝑘+1)]………………………………………………..(6.4.5)
𝑧 𝑑𝑛

Ou

𝑣 = 44,76√𝑇𝑢𝑝 …………………………………………………………..……………………..(6.4.6)

6.4.3. Température et choke

La température dans la partie avale du choke dépend du rapport,


Tup/Tdn. L’expansion brusque du gaz à la sortie du choke provoque le refroidissement qui
peut atteindre °C et créer ainsi la formation de glace si l’eau existe dans le gaz. Une formule
permet de déterminer la température u gaz idéal en aval du choke (Tdn) dans les conditions
isentropiques :
𝑧𝑢𝑝 𝑝𝑜𝑢𝑡𝑙𝑒𝑡 𝑘−1
𝑇𝑑𝑛 = 𝑇𝑢𝑝 ( ) 𝑘 … … … … … … … … … … … … … … … . . (6.4.7)
𝑧𝑑𝑛 𝑝𝑢𝑝 𝑐

6.4.4. Applications

Les équations (6.4.1) à (6.4.7) permettent de déterminer

 la température en aval du choke (Tdn) ;


 le débit fluide du gaz à travers le choke pour une pression amont donnée (p up) et une
pression aval donnée (pdn) ;
 la pression en amont du choque (pup) pour une pression aval (pdn) donnée et un
débit donné ;
 la pression en aval du choque (pdn) pour une pression amont (pup) donnée et un
débit donné ;

200
Pour estimer le débit qui passe à travers le choque pour une pression amont et une pression
aval données, on peut procéder comme suit :

 Etape 1 : calculer le rapport critique des pressions à l’aide de l’équation (6.2.1) ;


 Etape 2 : calculer le rapport pdn/pup à partir de pdn et pup indiquées ;
 Etape 3 : si le rapport calculé à l’étape 2 est supérieure à celui déterminé à l’étape 1,
cela signifie que l’écoulement est subsonique ; alors utiliser la formule (6.4.1) pour
estimer le débit recherché. Si le rapport calculé à l’étape 2 est égale ou plus grand
que celui calculé à l’étape 1, l’écoulement est sonique ; c’est la formule (6.4.4) qu’il
faudra utiliser pour l’estimation du débit.

Exercice 6.1.

Un gaz naturel de densité 0,6 coule dans un tubing de diamètre intérieur de 2 in et à travers
un choke de diamètre intérieur de 1 in. La pression et la température en amont du choke
sont respectivement de 800 psia et 75 °F. La pression à 2 ft de la sortie du choke de 200 psia.
Le rapport des chaleurs spécifiques du gaz est 1,3. On demande

b) le débit journalier qui traverse le choke ;


c) s’il serait-il nécessaire de chauffer la tête du tubing (partie du choke) afin d’éviter le
gel qui boucherait le sortie du choke ?
d) la pression à la sortie du choke.

Solution de l’exercice 6.1.

a) le débit journalier
 Etape 1 : calcul du rapport critique des pressions

2 𝑘 2 1,3
( )𝑘−1 = ( )1,3−1 = 0,5457
𝑘+1 1,3 + 1
 Etape 2 : calcul du rapport pdn/pup.

𝑝𝑑𝑛 200
= = 0,25
𝑝𝑢𝑝 800

 Etape 3 : calcul du débit

0,25 < 0,5457 ; donc le régime est sonique. C’est la formule (6.4.4) qui s’applique pour le
calcul du débit demandé.
Comme l’écoulement est sonique, nous considérons le nombre de Reynolds comme
étant égal ou supérieur à 106. Alors, par la formule (6.3.4) nous calculons CD,.

1 0,3167
 𝐶𝐷 = 2 + 1 + 0,025 ∗ [log(106 ) − 4] = 1,03
( )0,6
2

201
1,3+1
3,14 1,3 2
 𝑄𝑠𝑐 = 879 ∗ 1,03 ∗ ∗ 800√(0,6∗564,67) (1,3+1)1,3−1 = 21,1824𝑀𝑠𝑐𝑓/𝐷
4

b) la nécessité ou non de chauffer le choke

Pour savoir si le chauffage est nécessaire ou pas, il nous faut calculer la température à la
sortie du choke (Tdn) par la formule (6.4.7) en supposant que 𝑧𝑢𝑝 = 𝑧𝑜𝑢𝑡𝑙𝑒𝑡
𝑧𝑢𝑝
𝑇𝑑𝑛 = 𝑇𝑢𝑝 (0,5457)0,23077 = 564,6 ∗ 1 ∗ 0,8696 = 464,93⁡°𝑅
𝑧𝑜𝑢𝑡𝑙𝑒𝑡

Soit 5,26 °F ou -14,855 °C.

Comme cette température est inférieure à 0 °C, il faudrait chauffer pour éviter le gel est le
bouchage du choke.

c) la pression à la sortie du choke

La formule (6.2.1) qui donne le rapport critique des pressions, permet de déterminer la
pression à la sortie du choke (poutlet) qui n’est pas à confondre avec la pression p2, qui est la
pression en aval du choke.

Donc la pression à la sortie du choke (outlet pressure (poutlet)) est

𝑝𝑜𝑢𝑡𝑙𝑒𝑡 = 800 ∗ 0,5457 = 436,58⁡𝑝𝑠𝑖𝑎

Exercice 6.2.

Un gaz naturel de densité 0,65 coule dans un tubing de diamètre intérieur de 2 in et à


travers un choke de diamètre intérieur de 1,5 in. La pression et la température en amont du
choke sont respectivement de 100 psia et 70 °F. La pression à 2 ft de la sortie du choke de 80
psia. Le rapport des chaleurs spécifiques du gaz est 1,25. On demande

e) le débit journalier qui traverse le choke ;


f) est-ce que le gel qui boucherait le sortie du choke serait à craindre?
g) la pression à la sortie du choke.

Solution de l’exercice 6.2.

a) le débit journalier
 Etape 1 : calcul du rapport critique des pressions

2 𝑘 2 1,25
( )𝑘−1 = ( )1,25−1 = 0,5549
𝑘+1 1,25 + 1

202
 Etape 2 : calcul du rapport pdn/pup.

𝑝𝑑𝑛 80
= = 0,8
𝑝𝑢𝑝 100

 Etape 3 : calcul du débit

0,8 > 0,5549 ; donc le régime est subsonique. C’est la formule (6.4.1) qui s’applique pour
le calcul du débit demandé.
Comme l’écoulement est subsonique, nous considérons le nombre de Reynolds comme
étant égal ou supérieur à 106. Alors, par la formule (6.3.4) nous calculons CD,.

1,5 0,3167
 𝐶𝐷 = + 1,5 0,6 + 0,025 ∗ [log(106 ) − 4] = 1,2
2 ( )
2
2 1,25+1
1,25 80 80
 𝑄𝑠𝑐 = 1248 ∗ 1,2 ∗ 1,76625 ∗ 100√((1,25−1)0,65∗564,67) (100)1,25 (100) 1,25 =
5,5877𝑀𝑠𝑐𝑓/𝐷

b) la nécessité ou non de chauffer le choke

Pour savoir si le chauffage est nécessaire ou pas, il nous faut calculer la température à la
sortie du choke (Tdn) par la formule (6.4.7) en supposant que 𝑧𝑢𝑝 = 𝑧𝑜𝑢𝑡𝑙𝑒𝑡

𝑧𝑢𝑝 1,25−1
𝑇𝑑𝑛 = 𝑇𝑢𝑝 (0,8) 1,25 = 529,67 ∗ 1 ∗ 0,9564 = 506,55⁡°𝑅
𝑧𝑜𝑢𝑡𝑙𝑒𝑡

Soit 46,88 °F ou 8,3 °C.

Comme cette température est supérieure à 0 °C, le chauffage pour éviter le gel qui risque de
boucher le choke n’est pas obligatoire.

 la pression à la sortie du choke

Pour l’écoulement subsonique, poutlet = pdn= 80 psia

6.4.5. Calcul de la pression amont (upstream pressure (pup))

Pour estimer la pression en amont du choke quand le débit et la


pression en aval son donnés, on peut procéder comme suit :

 Etape 1 : Calculer le rapport critique des pressions à l’aide de la formule (6.2.1)


 Etape 2 : Calculer la pression amont minimum en divisant la pression aval donnée par le
rapport critique des pressions calculé à l’étape 1
 Etape 3 : Calculer le débit par la formule (6.4.4)

203
 Etape 4 : Si le débit donné est inférieur au débit calculé à l’étape 3 ; c’est que
l’écoulement est subsonique, alors il faudrait utiliser la formule (6.4.1) pour déterminer
la pression amont à l’aide du débit donné. Si le débit donné est supérieur au débit
calculé à l’étape trois, l’écoulement est sonique, alors utilisez la formule (6.4.4.) pour
estimer la pression amont toujours à l’aide du débit donné.

Exercice 6.3

A l’aide des données suivantes déterminez la pression en amont du choke

 Pression aval (pdn ou p2) : 300 psia


 Diamètre intérieur du choke : 0,5 in
 Diamètre intérieur du tubing : 2 in
 Débit de production de gaz : 5000 svf/D
 Densité du gaz (dg) : 0,75
 Rapport des coefficients des chaleurs spécifiques du gaz (k) : 1,3
 Température en amont du choke (Tup) : 110 °F
 Coefficient du débit du choke : 0,99

Solution de l’exercice 6.3.

 Etape 1

Le rapport critique des pressions calculé à l’aide de la formule (6.2.1)

2 𝑘 2 1,3
( )𝑘−1 = ( )1,3−1 = 0,5457
𝑘+1 1,3 + 1

 Etape 2

Calcul de la pression amont minimale (pupmin)

𝑝𝑑𝑛 300
𝑝𝑢𝑝𝑚𝑖𝑛 = = = 549,72⁡𝑝𝑠𝑖𝑎
0,5457 0,5457

 Etape 3

Calcul du débit à l’aide cette pression amont minimale


𝐷2 0,52
 la section transversale du choke (A) : 𝐴 = = ∗ 𝜋 = 0,19625⁡𝑖𝑛2
4 4
 le débit calculé à l’aide de la formule (6.4.4) :
1,3 2 1,3+1
𝑄𝑠𝑐 = 879 ∗ 0,99 ∗ 0,19625 ∗ 549,72√( )( )1,3−1
0,75 ∗ 564,67 1,3 + 1
𝑠𝑐𝑓
= 3030,63 ⁡𝑜𝑢⁡3,03063𝑀𝑠𝑐𝑓/𝐷
𝐷

204
 Etape 4

Le débit donné de 5 Mscf/D est supérieur au débit calculé à l’aide de la pression amont
minimale, donc l’écoulement est sonique, il faudra alors calculer la vraie pression amont à
l’aide du débit donné de 5000 scf/D.

5000
𝑝𝑢𝑝 = = 906,95⁡𝑝𝑠𝑖𝑎
1,3+1
1,3 2
879 ∗ 0,99 ∗ 0,19625 ∗ √( ) (1,3 + 1)1,3−1
0,75 ∗ 564,67

6.4.6. Calcul de la pression aval (downstream pressure (pdn))

La pression aval (pdn) ne peut pas être calculée en régime sonique à


l’aide de la pression amont (pup) et du débit (Qsc) ; mais peut l’être en régime subsonique en
suivant les étapes ci-après.

 Etape 1 : Calculer le rapport critique des pressions à l’aide de la formule (6.2.1)


 Etape 2 : Calculer la pression aval maximum en multipliant la pression amont donnée
par le rapport critique des pressions calculé à l’étape 1
 Etape 3 : Calculer le débit par la formule (6.4.4)
 Etape 4 : Si le débit donné est inférieur au débit calculé à l’étape 3 ; c’est que
l’écoulement est subsonique, alors il faudrait utiliser la formule (6.4.1) pour déterminer
la pression amont à l’aide du débit donné. Si le débit donné est supérieur au débit
calculé à l’étape trois, l’écoulement est sonique, alors la pression aval ne peut être
déterminée. Néanmoins la pression maximale aval peut être estimée en multipliant la
pression amont donnée par le rapport critique des pressions calculé à l’étape 1.

Exercice 6.4

A l’aide des données suivantes déterminez la pression en aval du choke

 Pression amont (pup ou p1) : 700 psia


 Diamètre intérieur du choke : 0,5 in
 Diamètre intérieur du tubing : 2 in
 Débit de production de gaz : 2500 svf/D
 Densité du gaz (dg) : 0,75
 Rapport des coefficients des chaleurs spécifiques du gaz (k) : 1,3
 Température en amont du choke (Tup) : 110 °F
 Coefficient du débit du choke : 0,99
205
Solution de l’exercice 6.4.

 Etape 1

Le rapport critique des pressions calculé à l’aide de la formule (6.2.1)

2 𝑘 2 1,3
( )𝑘−1 = ( )1,3−1 = 0,5457
𝑘+1 1,3 + 1

 Etape 2

Calcul de la pression aval maximum (pdnmax)

𝑝𝑑𝑛𝑚𝑎𝑥 = 𝑝𝑢𝑝 ∗ 0,5457 = 700 ∗ 0,5457 = 382⁡𝑝𝑠𝑖𝑎

 Etape 3

Calcul du débit à l’aide cette pression amont minimale


𝐷2 0,52
 la section transversale du choke (A) : 𝐴 = = ∗ 𝜋 = 0,19625⁡𝑖𝑛2
4 4
 le débit calculé à l’aide de la formule (6.4.4) :
1,3 2 1,3+1
𝑄𝑠𝑐 = 879 ∗ 0,99 ∗ 0,19625 ∗ 549,72√( )( )1,3−1
0,75 ∗ 564,67 1,3 + 1
𝑠𝑓𝑐
= 3859,1 ⁡𝑜𝑢⁡3,8591𝑀𝑠𝑐𝑓/𝐷
𝐷

 Etape 4

Le débit donné de 2,5 Mscf/D est inférieur au débit calculé à l’aide de la pression aval
maximale, donc l’écoulement est subsonique, il faudra alors calculer la vraie pression aval
(pdn) à l’aide du débit donné de 2500 scf/D par la formule (6.4.1).

2 1,3+1
1,3 𝑝 𝑝
 2500 = 1248 ∗ 0,99 ∗ 0.19625 ∗ 700√((1,3−1)0,75∗569,67) (100
𝑑𝑛 1,3 𝑑𝑛
) (100 ) 1,3

Il ne m’a pas était facile d’isoler pdn, alors par essai et erreur, je suis arrivé à la trouver ; elle
vaut 626,174 psia.

6.5. ECOULEMENT POLYPHASIQUE

Lorsque le pétrole arrive à la tête du tubing, la pression a tellement


chuté qu’il se trouve en dessous du point de bulle. Il y arrive donc en deux phases au moins :
la phase gazeuse (gaz naturel) et la phase liquide (pétrole). Le comportement de ce mélange

206
à travers le choke dépendra de la part du gaz dans le mélange et aussi du régime
d’écoulement (sonique et subsonique).

6.5.1. Ecoulement critique (sonique)

Il existe un grand nombre de formules pour donner les


caractéristiques d’écoulement diphasique (gaz-pétrole) à travers le choke ; elles sont, pour la
grande majorité, de la forme suivante :
𝐶𝑅 𝑚 𝑄
𝑝𝑤ℎ = …………………………………………………………………………………….(6.5.1)
𝑆𝑛

Avec

 𝑝𝑤ℎ : la pression en amont du choke (c’est l’équivalent de pup que nous avons vue
lors de l’étude des écoulements monophasiques à travers le choke) (psia)
 𝑄 : le débit du mélange gaz-pétrole (bbl/D)
 𝑅 : le rapport gaz/liquide produits (scf/bbl)
 𝑆 : diamètre intérieur du choke (1/64 in)
 𝐶, 𝑚⁡𝑒𝑡⁡𝑛 : sont des constants empiriques traduisant les propriétés du mélange
fluide. Plusieurs chercheurs ont donné les valeurs de ces constants dont certaines
sont présenté dans le tableau (6.5.1) ci-dessous

C M N
Gilbert (1954) 10 0,546 1,89
Ros (1960) 17,4 0,5 2
Baxendel (1957) 9,54 0,546 1,93
Achong (1961) 3,82 0,65 1,88
Pilehvari (1980) 46,67 0,313 2,11
Tableau 6.5.1. : Valeurs des constants empiriques de l’écoulement diphasique à travers un
choke d’après différents chercheurs.

6.5.2. Ecoulement subsonique

Plusieurs chercheurs ont proposé des formules pour déterminer les


paramètres d’écoulement polyphasique à travers le choke en régime subsonique ; une de
plus commercialisées, due au chercheur sous forme de logiciels et des plus représentatives
est celle développée par Sachdeva qui détermine le rapport critique des pressions (yc) à la
limite entre l’écoulement subsonique et l’écoulement sonique :
𝑘 (1−𝑥1 𝑉𝐿 (1−𝑦𝑐 )
+ 𝑘
𝑘−1 𝑥1 𝑉𝐺1
𝑦𝑐 = { 𝑘 𝑛 𝑛(1−𝑥1 )𝑉𝐿 𝑛 (1−𝑥1 )𝑉𝐿 2} 𝑘−1 ……………………..……………………..(6.5.2)
+ + + [ ]
𝑘−1 2 𝑥1 𝑉𝐺2 2 𝑥1 𝑉𝐺2

207
Avec

 𝑦𝑐 : le rapport critique des pressions


 𝑘 : rapport des chaleurs spécifiques du mélange (Cp/Cv)
 n : exposant polytropique de gaz (la formule (6.5.3) ci-dessous indique comment il est
déterminé)
 x1 : la fraction du débit masse de gaz libre en amont du choke
 VL : le volume spécifique du liquide en amont du choke (ft3/lbm)
 VG1 : le volume spécifique du gaz en amont du choke (ft3/lbm)
 VG2 : le volume spécifique du gaz en aval du choke (ft3/lbm)

L’exposant polytropique de gaz est calculé comme suit


𝑥1 (𝐶𝑝 −𝐶𝑣 )
𝑛 =1+𝑥 …………………………………………………………………….(6.5.3)
1 𝐶𝑣 +(1−𝑥1 )𝐶𝐿

Le volume spécifique de gaz en amont du choke (VG1) peut être déterminé par la loi de gaz
en connaissant la pression et la température qui y règnent. Le volume spécifique de gaz en
aval du choke (VG2) est déterminé comme suit :
1

𝑉𝐺2 = 𝑉𝐺1 𝑦𝑐 𝑘 ……………………………………………………………………..……………..(6.5.4)

Comme le terme yc se trouve dans les deux membres de l’équation (6.5.2), seule la méthode
itérative (essai et erreur) peut permettre de le déterminer. On procède comme suit :

(i) On détermine VG1 par la loi universelle des gaz réels connaissant p1 (pup) et
Tup et les autres paramètres figurant dans l’équation (6.5.2), sauf VG2 qui
contient yc.
(ii) On remplace dans la formule (6.5.2) VG2 par sont expression donnée par
l’équation (6.5.4)
(iii) On procède ensuite par itération pour trouver yc.

𝑝
Une fois yc déterminé, on le compare à 𝑦𝑎 = 𝑝2. Si 𝑦𝑎 < 𝑦𝑐 , alors l’écoulement est sonique
1
et le rapport des pression qui sera utilisé dans l’équation (6.5.5) pour le calcul de flux de
mass (G2) est 𝑦𝑐 . Si 𝑦𝑎 > 𝑦𝑐 , l’écoulement est subsonique et le rapport des pressions à
utiliser pour le calcul du flux de masse (G2) dans l’équation (6.5.5), ci-dessous, est 𝑦𝑎 .

2 (1−𝑥1 )(1−𝑦) 𝑥 𝑘
𝐺2 = 𝐶𝐷 {288𝑔𝑐 𝑝1 𝜌𝑚2 [ 1
+ 𝑘−1 (𝑉𝐺1 − 𝑦𝑉𝐺2 )]}0,5……………………………………….(6.5.5)
𝜌𝐿

Avec

 𝐺2 : flux de masse en aval du choke (lbm/ft2/s)


 𝐶𝐷 : coefficient de débit compris entre 0,62 et 0,9
 𝜌m2 : masse spécifique du mélange en aval du choke (lbm/ft3)

208
 𝜌L : masse spécifique du liquide (lbm/ft3)

L’équation suivante permet de déterminer 𝜌m2


1
1
= 𝑥1 𝑉𝐺1 𝑦 −𝑘 + (1 − 𝑥1 )𝑉𝐿 ………………………………………………………………….(6.5.6)
𝜌𝑚2

Le débit masse total (M2) peut être déterminé par

𝑀2 = 𝐺2 𝐴2 …………………………………………..…………………………….(6.5.7)

Avec 𝐴2 : la section transversale du choke (ft2)

Le débit masse liquide (ML2) est déterminé par

𝑀𝐿2 = (1 − 𝑥2 )𝑀2 …………………………………………………………………….(6.5.8)

Avec x2 : la fraction du débit masse de gaz libre en aval du choke

La vitesse de 50 à 150 ft/s à laquelle passe le fluide dans le choke, il est permis de supposer
qu’il y a pas suffisamment de temps pour l’échange de matières entre phase. Dès lors on
assure que x1 = x2. Ainsi le débit liquide peut être déterminé à partir du débit masse à l’aide
de la masse volumique du liquide.

Le débit masse de gaz (MG2) est déterminé par

𝑀𝐺2 = 𝑥2 𝑀2

Le débit volumique de gaz en aval du choke peut être déterminé par la loi de gaz à l’aide de
la pression et de la température en aval du choke.

Après avoir étudié des centaines de cas, des chercheurs sont arrivés à
des conclusions suivantes :

(i) La précision de modèle de Sachdeva doit encore s’améliorer en utilisant différents


coefficients de débit et en variant les types de fluides et les types des puits.
(ii) Pour prédire le débit de liquide dans les puits à huile et le débit de gaz pour des puits
à condensat, le coefficient de débit qu’il faudrait utiliser est CD = 1,08
(iii) Pour prédire les débits de gaz pour des puits d’huile, le coefficient de débit qu’il
faudrait utiliser est CD = 0,78
(iv) Pour prédire les débits de liquide pour des puits à condensat, le coefficient de débit
qu’il faudrait utiliser est CD = 1,53

6.6. CONCLUSION

Ce chapitre a présenté des modèles mathématiques pour prévoir la


performance de chokes (rétrécissements). Alors que les modèles d’écoulement
monophasique des gaz sont quasi achevés, par contre les modèles pour les écoulements
polyphasiques demandent encore d’être considérés cas par cas ; ainsi pour les appliquer à

209
un cas précis, une validation du modèle choisi est impérative en les confrontant à données
réelles du terrain.

Exercice 6.5.

Déterminez le débit d’un mélange gaz-pétrole à travers un choke par la formule de Sachdeva
en étant donnés les paramètres suivants :

 Diamètre intérieur du choke (d2) : 0,375 in ou 0,03125 ft


 Coefficient de débit (CD) : 0,75
 Pression en aval du choke (p2 ou pdn) : 50 psia
 Pression en amont du choke (p1 ou pup) : 80 psia
 Température en amont du choke (T1 ou Tup) : 100 °F
 Température en aval du choke (T2 ou Tdn) : 20 °F
 Free gas quality (x1) : 0,001 mass fraction
 Densité de la partie liquide (do) : 0,9
 Densité de la partie gazeuse (dg) : 0,7
 Chaleur spécifique du gaz à la pression constante (Cp) : 0,171429
 Chaleur spécifique du gaz au volume constant (Cv) : 0,122449
 Chaleur spécifique de la partie liquide (CL) : 0,8

Solution de l’exercice 6.5.


𝐶𝑝 0,171429
 𝑘= = 0,122449 = 1,4
𝐶𝑣
 La densité de du liquide est de 0,9, donc sa masse spécifique est 56,16 lbm/ft3
1
 Le volume spécifique est l’inverse de la masse spécifique : 56,16 = 0,01780627 ft3/ lbm
 Le calcul de la masse spécifique du gaz (𝜌𝑔 ) en amont du choke
 La formule (2.3.39) qui donne 𝜌𝑔 en fonction de la pression et de la
2,7𝑑𝑔 𝑝
température (𝜌𝑔 = ) contient, comme on le voit, le facteur de
𝑧𝑇
compressibilité de gaz (z) qu’il faut donc déterminer
1−𝐴 𝐷
 La formule (2.3.28) qui permet de déterminer z (𝑧 = 𝐴 + + 𝐶𝑝𝑝𝑟 )
𝑒𝐵
contient, comme on le voit, des paramètres qui contiennent le pseudo
pression réduite (ppr) et le pseudo température réduite (Tpr) qu’il faut donc
déterminer
 Comme la composition chimique du gaz n’est pas connue, le pseudo pression
(ppc) et le pseudo température (Tpc) qui permettent de déterminer
respectivement le pseudo pression réduite (ppr) et le pseudo température
réduite (Tpr) sont calculés respectivement par la formule (2.3.5) et la formule
(2.3.6).
 Connaissant tous ces paramètres, la formule (2.3.28) donne z1 (z en amont du
choke) de 0,98924

210
 Connaissant z, ppr et Tpr (attention pour l’application de toutes ce formules
indiquées ci-dessus, T en °F doit d’abord convertie en T en °R par la formule
(R° = (°F – 32) + 491, 67)), on calcule 𝜌𝑔1 qui est de 0,273097 lbm/ft3

 Le calcul de la masse spécifique du gaz en aval du choke

 La formule (2.3.39) qui donne 𝜌𝑔 en fonction de la pression et de la


2,7𝑑𝑔 𝑝
température (𝜌𝑔 = ) contient, comme on le voit, le facteur de
𝑧𝑇
compressibilité de gaz (z) qu’il faut donc déterminer
1−𝐴 𝐷
 La formule (2.3.28) qui permet de déterminer z (𝑧 = 𝐴 + + 𝐶𝑝𝑝𝑟 )
𝑒𝐵
contient, comme on le voit, des paramètres qui contiennent le pseudo
pression réduite (ppr) et le pseudo température réduite (Tpr) qu’il faut donc
déterminer
 Comme la composition chimique du gaz n’est pas connue, le pseudo pression
(ppc) et le pseudo température (Tpc) qui permettent de déterminer
respectivement le pseudo pression réduite (ppr) et le pseudo température
réduite (Tpr) sont calculés respectivement par la formule (2.3.5) et la formule
(2.3.6).
 Connaissant tous ces paramètres, la formule (2.3.28) donne z2 (z en aval du
choke) de 0,98987
 Connaissant z, ppr et Tpr (attention pour l’application de toutes ce formules
indiquées ci-dessus, T en °F doit d’abord convertie en T en °R par la formule
(R° = (°F – 32) + 491, 67)), on calcule 𝜌𝑔2 qui est de 0,19903 lbm/ft3

 Le volume spécifique du gaz en amont du choke (VG1) est l’inverse de la masse


1
spécifique du gaz en amont du choke, donc 𝑉𝐺1 = 0,273097 = 3,6617𝑓𝑡 3 /𝑙𝑏𝑚
 Le volume spécifique du gaz en aval du choke (VG2) est l’inverse de la masse
1
spécifique du gaz en aval du choke, donc 𝑉𝐺2 = 0,273097 = 5,0245𝑓𝑡 3 /𝑙𝑏𝑚
 L’exposant polytropique du gaz (n) est déterminé par la formule (6.5.3) :
𝑥1 (𝐶𝑝 − 𝐶𝑣 ) 0,001 ∗ (0,171429 − 0,122449)
𝑛 = 1+ =1+ = 1,00006
𝑥1 𝐶𝑝 (1 − 𝑥1 )𝐶𝐿 0,001 ∗ 0,122449 + (1 − 0,001) ∗ 0,8

 Calcul de yc. Le paramètre yc se calcule par la formule (6.5.2). Après plusieurs essais
et erreurs, la valeur de yc est 0,13082

𝑝 50
 Calcul de ya. 𝑦𝑎 = 𝑝2 = 80 = 0,625
1

211
 Comparaison entre ya et yc. 𝑦𝑎 > 𝑦𝑐 ⁡𝑐𝑎𝑟⁡0,625⁡ > 0,13082. Donc l’écoulement est
subsonique. Alors y = 0,625
 Calcul de 𝜌𝑚2 formule (6.5.6) donne

1 −
1
= 0,001 ∗ 3,7 ∗ 0,625 1,4 + (1 − 0,001) ∗ 0,017806 = 0,022911
𝜌𝑚2
1
D’où 𝜌𝑚2 = 0,022911 = 43,65⁡𝑙𝑏𝑚 /𝑓𝑡 3

 Surface transversale du choke A2:

𝐷2 0,031252
𝐴2 = 𝜋= = 0,000767⁡𝑓𝑡 2
4 4
 Le calcul du flux de masse totale (G2) se fait par la formule (6.5.5.)

𝐺2 = 0,75{288 ∗ 32,17 ∗ 80
(1 − 0,001)(1 − 0,625)
∗ 43,652 [
56,16
0,001 ∗ 1,4 𝑙𝑏𝑚
+ (3,66 − 0,625 ∗ 5,024)]}0,5 = 2597,66 2 /𝑠
1,4 − 1 𝑓𝑡

 Le débit masse totale en écoulement (M2) s’obtient en multipliant le flux de la masse


totale (G2) par la section transversale du choke (A2)

𝑀2 = 𝐺2 ∗ 𝐴2 = 2597,66 ∗ 0,000767 = 1,991369⁡𝑙𝑏𝑚 /𝑠

 Le débit masse du liquide (ML) est égal au débit masse total multiplié par la
proportion (1 - x2) en masse du liquide dans le mélange :
𝑀𝐿 = (1 − 𝑥2 ) ∗ 𝑀2 = (1 − 0,001) ∗ 1,991369 = 1,98938⁡𝑙𝑏𝑚 /𝑠

En effet, comme nous l’avons dit ci-haut, la proportion en masse du gaz en amont du choke
(x1) est le même qu’en aval (x2).

 Le débit masse du gaz (MG) est obtenu en multipliant la proportion en masse du gaz
par le débit masse total (M2) :

𝑀𝐺 = 𝑀2 ∗ 𝑥2 = 1,991369 ∗ 0,001 = 0,00199137⁡𝑙𝑏𝑚 /𝑠


 Il faut maintenant convertir ce débit masse du gaz en débit volume du gaz. Pour cela
nous avons recours à la loi universelle des gaz réels qui est

𝑛𝑧𝑅𝑇
𝑉=
𝑝

212
 n est le nombre des moles, comme la composition du gaz n’est pas donnée,
nous pouvons dire qu’il est composé classiquement de 90 % de méthane, 5 %
d’éthane, 1 % de propane, 0,2 % de butane, 2,2 % de N 2, et de 1,4 de CO2, le
reste formant 0,2 %. Cette composition classique lui donne une masse
𝐺 𝑀 0,00199137
moléculaire de 17,5 environ. Alors 𝑛 = 17,5 = = 0,00011379
17,5
 z est la valeur du facteur de compressibilité du gaz en aval du choke (z 2) qui
vaut 0,98987 comme nous l’avons calculé ci-dessus
 R, la constante universelle du gaz exprimée en unité de terrain américain et
en degrés Kelvin est 6,132440 ft lbf °K-1 g-mol-1.
 T, la température en aval du choke exprimée en °K, vaut 266,4833 °K
 p, la pression en aval du choke, elle vaut 50 psia.

Tous ces paramètres donnent, d’après la formule universelle des gaz un débit volume de gaz
(MG) demandé de 0,00368124 ft3/s, soit 318,059 ft3/D ou 0,00031806 MM de sfc/D

Je dois vous signaler qu’il se fait que l’auteur du livre dont j’ai tiré cet exercice a trouvé des
valeurs de G2 et de QG différentes de miennes. Nous avons appliqué, lui et moi, la même
formule (6.5.5) en y introduisant les mêmes valeurs de paramètres, curieusement, il trouve
1432,362 lbm/ft2/s alors que mois je trouve 2597,658 lbm/ft2/s. Quelqu’un a dû se tromper
dans les calculs ; je vérifie d’habitude tous les résultats car les auteurs des livres se trompent
aussi parfois, voire, souvent, dans les calculs. Ici, j’ai vérifié plusieurs fois sans trouver où j’ai
pu me tromper ; vous pouvez aussi vérifier. Bien entendu, partant de cette différence, nos
valeurs de M2, ML, MG qui en découlent sont légèrement différentes. Mais la grande
différence se situe sur QG , le débit du gaz sortant du choke. Elle est soit due aux erreurs de
calcul ou à la conversion du débit masse du gas (MG) en débit volume (QG). Ici l’auteur
n’indique pas comment il a fait ses calculs, il se limite seulement à dire que la conversion se
fait à l’aide de la loi universelle des gaz. J’ai appliquée cette loi, alors que lui trouve 0,001772
millions de sfc/D, moi je trouve 0,00031806 millions de sfc/D. Ma réponse est 5,6 fois plus
petite que la sienne ; cette différence est trop grande et m’inquiète. Il faut aussi vérifier.

7. PRODUCIVITE D’UN PUITS


8. PREVISION DE LA PRODUCTION D’UN PUITS
9. ANALYSE DE LA BAISSE DE LA PRODUCTION D’UN PUITS
10. SUCKER ROD POMPING
11. GAZ LIFT
12. AUTRES METHODES DE LIFT
13. IDENTIFICATION DES PROBLEMES D’UN PUITS
14. ACIDIFICATION DE LA MATRICE ROCHEUSE
15. FRACTURATION HYDRAULIQUE

213
16. OPTIMISATION DE LA PRODUCTION

214

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