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En tant que composé essentiel à la vie, l’eau a une grande importance pour l'Homme.
Source de vie et objet de culte depuis les origines de l'homme, l'eau est conjointement, dans
les sociétés d'abondance comme la France, un produit de l'économie et un élément majeur de
l'environnement
L’eau est un composé chimique ubiquitaire sur la Terre, essentiel pour tous les
organismes vivants connus :
Le corps humain est ainsi composé à 65 % d’eau pour l'adulte, (75 % chez les
nourrissons) et chez les embryons de 3 jours 94 % ;
Les trois quarts du cerveau humain se composent d’eau. ;
L’eau constitue 75 % d’un arbre vivant ;
L’être humain peut survivre un mois sans nourriture, mais seulement de cinq à sept
jours sans eau.
L’eau est quelque fois désignée sous le nom de « solvant universel ». La formule
chimique de l’eau pure est H2O. L’eau « courante » est une solution d'eau et de différents sels
minéraux ou d'autres adjuvants. Pour cette raison, l’eau qu’on trouve sur Terre n’est
qu’exceptionnellement un composé chimique pur.
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L’eau : aspects fondamentaux
Point d'ébullition :
Par exemple, au sommet de l'Everest, l'eau bout à environ 68 °C, à comparer aux
100 °C au niveau de la mer. Réciproquement, les eaux profondes de l'océan près des courants
géothermiques (volcans sous-marins par exemple) peuvent atteindre des températures de
centaines de degré et rester liquides.
Dans le tableau 1, sont rassemblées quelques propriétés physiques de l’eau et leurs
conséquences sur l’environnement.
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L’eau : aspects fondamentaux
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L’eau : aspects fondamentaux
La plus grande tension Facilite la formation de goûtes dans les nuages et de la pluie ;
Tension superficielle superficielle de tous les
liquides, excepté le mercure
Solvant remarquable pour un grand nombre de composés polaires et es sels (ions) ;
Moment dipolaire élevé transport de substances dissoutes dans le circuit hydrologique et dans les
Moment dipolaire
Constante diélectrique très organismes vivants ; transport jusqu’aux cimes des arbres ; l’eau est retenue dans
Constante diélectrique
élevée les sols pour les plantes dans une forme disponible (adsorption) et ne suit pas
seulement l’effet de la gravitation ;
Importante dans le domaine Importante pour la régulation des activités biologiques (photosynthèse) et de la
de l’infra-rouge ; transparent température de l’atmosphère (réchauffement des eaux de surface ; effets de serre
Absorption à la lumière
à 180…780 nm, moins de source naturelle) ;
importante dans le visible
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L’eau : aspects fondamentaux
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L’eau : aspects fondamentaux
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L’eau : aspects fondamentaux
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L’eau : aspects fondamentaux
L’avantage de ces transferts est qu’ils permettent aux réserves de se renouveler : plus
le temps de résidence dans un réservoir est court, plus l’eau de ce réservoir est rapidement
renouvelée.
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L’eau : aspects fondamentaux
3.4.3 Composition :
Tout au long de son parcours, l’eau se charge en sels minéraux, oligo-éléments,
matières organiques, bactéries, produits chimiques... Ce sont des éléments en suspension ou
en solution. Sa composition varie d’une région à l’autre suivant les roches et les sols qu’elle
traverse.
4. Utilisations de l’eau :
L’activité humaine qui consomme le plus d’eau traitée est l’agriculture, avec 68 % de
la consommation, viennent ensuite la consommation humaine (24 %), l'industrie (5 %) et la
production d'énergie (3 %).
Surface
cultivée 1600 439 203 86 228 387 265
2000 (a)
Surface
Cultivable 4152 586 1066 99 1031 874 497
(b)
a/b 39% 75% 19% 87% 22% 44% 53%
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L’eau : aspects fondamentaux
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L’eau : aspects fondamentaux
5. Politique et géopolitique :
6. Situation mondiale :
La Terre est à 72 % recouverte d'eau. 97 % de cette eau est salée, et 2 % emprisonnée
dans les glaces. Il n'en reste qu'un petit pourcent pour irriguer les cultures et étancher la soif
de l'humanité toute entière.
En 2007 :
Sur 6,4 milliards d'êtres humains, plus d'un milliard n'a pas du tout accès à l'eau
potable ;
Plus de 2,5 milliards ne disposent pas de système d'assainissement d'eau ;
Aujourd'hui, dans le monde, 2 milliards d'êtres humains dépendent de l'accès à un
puits.
Il faudrait mobiliser 30 milliards de dollars par an pour répondre au défi de l'eau
potable pour tous, quand l'aide internationale est à peine de 3 milliards.
Selon l'ONG « Transparency International », la corruption grève les contrats de l'eau
dans de nombreux pays entraînant des gaspillages et des coûts excessifs pour les plus pauvres.
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L’eau : aspects fondamentaux
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L’eau : aspects fondamentaux
7. Situation en Algérie
Les ressources renouvelables de l’Algérie, en comparaison avec d’autres pays du
Bassin Méditerranéen sont assez faibles (19 km3). Les eaux renouvelables sont
majoritairement issues des précipitations qui excèdent 400 mm par an sur les plaines littorales
septentrionales. Le reste du pays est donc plus ou moins aride mais des eaux souterraines, non
renouvelables, existent sous forme d’une vaste nappe aquifère dite du Sahara. La répartition
des ressources est donc géographiquement très inégale.
L’exploitation de ces ressources fait apparaître des besoins et des aménagements
classiques. La demande agricole est la plus importante (60 %) et nécessite l’installation
d’aménagements de prélèvement (forages), de stockage (barrages) ou de distribution
(périmètres irrigués). Les mêmes infrastructures servent également pour répondre à la
demande industrielle et énergétique (6 %) et urbaine (35 %) au sens large puisque les besoins
domestiques y sont incorporés. On notera enfin que le développement industriel et la forte
urbanisation provoquent un essor des besoins associés
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L’eau : aspects fondamentaux
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L’eau : aspects fondamentaux
qu’une ville moyenne. Certains barrages construits à des fins agricoles se trouvent finalement
utilisés essentiellement pour les villes ou unités industrielles voisines. Les autorités ont
compris qu’une politique hydraulique n’était pas seulement un programme de mobilisation,
mais également une planification de la ressource. Cinq unités de dessalement de l’eau de mer
sont programmées pour la zone d’Arzew. De vastes transferts hydrauliques sont envisagés.
a) Des solutions existent pour économiser la consommation d'eau, même en menant le mode
de vie d'un habitant d'un pays développé. Ainsi, 57 litres par jour et par personne suffiraient à
deux retraités vivant dans leur écovillage du Queensland (Australie). Leur maison ne
fonctionne qu'à l'eau de pluie (lessive, arrosage, toilette…).
b) L’eau de pluie est recueillie depuis des milliers d'années dans de nombreuses régions du
monde. Aujourd’hui, cette technique est utilisée en Asie pour reconstituer les réserves
souterraines en eau. Elle est relativement peu onéreuse et permet aux communautés locales de
développer et d’entretenir elles-mêmes les infrastructures requises.
c) Détourner les eaux de surface pour les réinjecter sous terre peut aider à réduire les pertes
dues à l'évaporation, pallier les variations de débit et améliorer la qualité de l’eau. Le Moyen-
Orient et les régions méditerranéennes mettent actuellement en pratique cette stratégie.
d) Des barrages et réservoirs sont construits afin de stocker de l'eau pour l'irrigation et la
consommation. En outre, les barrages peuvent fournir de l'électricité et aider à maîtriser les
inondations, mais ils peuvent aussi avoir des impacts sociaux et environnementaux
indésirables.
e) Procéder à des transferts d’eau entre différents bassins fluviaux peut également contribuer à
atténuer les problèmes de pénurie. La Chine, par exemple, dispose déjà de grandes
connexions entre bassins et en prévoit d'autres. Les impacts de ces projets sur les populations
et l'environnement doivent être étroitement surveillés.
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L’eau : aspects fondamentaux
f) Les eaux usées sont maintenant réutilisées à différentes fins dans de nombreux pays, en
particulier au Moyen-Orient, et cette pratique devrait se répandre à l’avenir. L'eau non potable
est utilisée partout dans le monde pour l'irrigation et le refroidissement industriel. Les villes se
tournent également vers la réutilisation de l'eau pour compléter l'approvisionnement en eau
potable, profitant des progrès réalisés en matière de traitement de l’eau.
g) L’eau dessalée - l’eau de mer ou toute autre eau salée transformée en eau douce - est
utilisée par les villes et par l’industrie, en particulier au Moyen-Orient. Cette technique a vu
son coût baisser considérablement mais dépend fortement d'énergie produite à partir de
combustibles fossiles. Elle soulève par conséquent les problèmes de la gestion des déchets et
du changement climatique.
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Eau potable
1. Définition :
Une eau est dite potable quand elle satisfait à un certain nombre de caractéristiques la
rendant propre à la consommation humaine.
Les standards de référence dans ce domaine diffèrent selon les époques et les pays et
selon l'autorité en charge de cette définition dans certains pays. La directive 80/778/CEE,
relative à la qualité des eaux de consommation humaine regroupait 62 paramètres eux-mêmes
regroupés en cinq catégories. Les paramètres pouvant être réglementés sont :
La qualité organoleptique : couleur, turbidité, odeur, saveur ;
Certains paramètres physico-chimiques naturels : température, pH, chlorures, sulfates ;
Des substances dites indésirables : nitrates, nitrites, pesticides, …etc. ;
Des substances toxiques : arsenic, cadmium, plomb, hydrocarbures, …etc. ;
Des paramètres microbiologiques : l'eau ne doit pas contenir d'organismes pathogènes.
– Pour chaque paramètre, un niveau guide (NG) était défini : c’est la valeur qui est
considérée comme satisfaisante et qu’il faut chercher à atteindre.
– Pour certains paramètres, une concentration maximale admissible (CMA) était fixée :
l’eau distribuée devait alors avoir une valeur inférieure ou égale à cette valeur.
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Eau potable
1.1.3. La couleur : est due à l’absorption de certaines bandes de la lumières par les substances
organiques dissoutes présentes dans l’eau et qui comportent des groupements chromatophores
(réfléchissent la lumière). Elle peut également être due à la présence de métaux: couleur «
rouille » due au fer et « noir » due au manganèse. Elle s’exprime par comparaison avec une
échelle de couleur étalon, obtenue à partir d’une solution de sel double de cobalt et de platine,
d’où son unité en mg/L de platine.
Les eaux de surfaces les plus colorées sont celles qui sont riches en substances
humiques.
1.1.4. La matière organique : est présente dans l’eau sous forme particulaire (solide) ou
dissoute. Elle est composée principalement d’atome de carbone, d’hydrogène, d’oxygène et
d’azote (CHON). Ce sont pour l’essentiel les molécules qui constituent la matière vivante
(glucides, lipides et protéines);
La matière organique présente dans l’eau peut avoir une origine naturelle (activité biologique
du milieu hydrique : décomposition des végétaux, de micro-organismes, …etc), ou peut être
liée à la pollution domestique, industrielle ou agricole,…etc.
Sa présence dans les eaux alimentaires pose 2 types de problèmes:
Elle réagit avec les produits utilisés pour la désinfection de l’eau (en particulier le
chlore) et forme des sous produits indésirables (THM) ou à l’origine du mauvais goût
Elle peut initier des problèmes de prolifération bactérienne dans les réseaux de
distribution (la matière organique est une source d’alimentation aux bactéries)
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Eau potable
Ce sont des paramètres qui sont liés entre eux par un certains nombres d’équilibres
thermodynamiques. Les principales relations qui entrent en jeu sont les suivantes:
Ionisation de l’eau: 2 H2 O H3O+ + OH- ;
Équilibre gaz carbonique – acide carbonique: CO2 + H2O H2CO3;
Dissociation de l’acide carbonique: H2CO3 + H2O HCO3- + H3O+
Équilibre bicarbonates – carbonates: HCO3- + H2O CO32- + H3O+
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Eau potable
Les Nitrites et les Nitrates : présents essentiellement dans des zones géographiques où
l’agriculture est intensive. L’ingestion de ces composés est un facteur de risque potentiel
avéré pour la santé humaine. Ils provoquent des maladies (méthémoglobinémie, cancer de
l’estomac)
1.3.2. Le fer et le manganèse : Leur présence est fréquente dans les eaux souterraines sous
forme dissoute. Dans les eaux de surfaces (rivières), leur présence est plus rare et on les
retrouve sous forme de colloïdes en suspension ou sous forme complexée.
Ils ne sont pas des polluants majeurs et leur ingestion ne présente pas de danger pour
l’homme. Cependant, il est nécessaire de limiter leur concentration dans les eaux de
consommation car ils influencent la qualité organoleptique de l’eau et peuvent être à l’origine
du développement de micro-organismes initiant des phénomènes de corrosion.
1.3.3. L’aluminium : il est très peu présent dans les eaux car très peu soluble. Sa présence
dans les eaux traitées est due aux coagulants, tel que le sulfate d’aluminium (Al2(SO4)3) utilisé
pour la clarification des eaux de surface. En effet des départs de coagulant dans le réseau de
distribution peuvent se produire, si le pH de la coagulation ou le dosage du sel sont mal
ajustés, ou encore si l’étape de filtration sur sable présente un dysfonctionnement.
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Eau potable
1.4.3. Les Bromates BrO3-: Ils sont peu présents dans les eaux naturelles. Ils se forment à
partir des bromures (naturellement présents dans l’eau) soit:
Par réaction avec l’ozone O3;
Par réaction avec NaClO (eau de javel);
Ils sont considérés comme cancérigènes potentiels.
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Eau potable
Le tableau suivant précise les limites de qualité des eaux brutes utilisées pour la
production d’eau destinées à la consommation humaine.
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Eau potable
Tableau 5 : limites de qualité des eaux brutes utilisées pour la production d’eau destinées à la
consommation humaine
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Eau potable
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Eau potable
minéralisation celle-ci est faible dans les terrains anciens de type granite et schiste, et
élevée dans les terrains sédimentaires comme les calcaires elles sont pauvres en
oxygène dissous et exempte de matières organiques sauf en cas de pollution.
Les eaux de surface se répartissent en eaux circulantes (courantes) ou stockées
(stagnantes). Elles se forment à partir, soit de l’émergence de nappes profondes en
sources, soit du rassemblement d’eau de ruissellement.
Elles sont généralement riches en gaz dissous, en matières en suspension et
organiques, ainsi qu’en plancton. Elles sont très sensibles à la pollution minérales et
organiques du type nitrate et pesticides d’origine agricole.
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Eau potable
Prétraitement Clarification
Prise d’eau physique
Préoxydation
Filtration
Désinfection Affinage
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Eau potable
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Eau potable
4.3. Clarification :
Objectif : Eliminer la turbidité causée par les matières en suspension et les colloïdes
La clarification des eaux de surface se déroule en plusieurs étapes : coagulation – floculation
– décantation – filtration.
4.3.1. Coagulation :
La coagulation a pour objectif d’agglomérer les particules entre elles. Les colloïdes
sont en effet naturellement maintenus en suspension sous l’action des forces électrostatiques
de répulsion. Pour rompre ces forces et déstabiliser les colloïdes, on injecte des réactifs
appelés « coagulants », qui conduisent à la formation de précipités insolubles appelés
« flocs » capables de décanter.
L’injection du réactif se fait dans un compartiment sous forte agitation. Les réactifs
utilisés sont des sels de fer et d’aluminium (Sulfate d'aluminium (Al2(SO4)3, 18 H2O),
Chlorure ferrique (FeCl3, 6 H2O), Aluminate de sodium (NaAlO2), Sulfate ferrique
(Fe2(SO4)3, 9 H2O) et Sulfate ferreux (FeSO4, 7 H2O).
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Eau potable
4.3.2. Floculation :
Elle a pour objectif d’accroitre le volume, le poids et la cohésion du floc formé. Dans
un compartiment distinct de celui de la coagulation, on réalise une agitation lente qui permet,
grâce à l’injection d’un réactif appelé « floculant », l’agglomération des flocs et donc, leur
grossissement.
Les floculants sont des composés agissant par pontage. Il s’agit de polymères à haut
poids moléculaire présentant des groupes réactionnels de charge inverse de celle de la
suspension à traiter. On distingue des floculant naturels et synthétiques.
Les polymères synthétiques se répertorient en polyanions, polycations, non ioniques et
amphotères. Ce sont des polymères de type polyacrylamide ou polyacrylate.
On distingue comme floculants naturels, ceux de nature organique comme l’Alginate (extrait
des algues) et l’amidon issu de la pomme de terre et ceux de nature minérale telles que la
silice activée, l’alumine et la bentonite.
4.3.3. Décantation : elle a pour objectif de séparer, par gravité, le floc formé de l’eau. Ce floc
est récupéré par décantation en fond de l’ouvrage et constitue des boues, qui sont extraites
périodiquement.
4.3.4. Filtration:
Objectif : Retenir les dernières particules en suspension non éliminées dans le décanteur en
faisant circuler l’eau à travers un milieu poreux tel que le sable, le gravier, le charbon, …etc
L’efficacité de la filtration dépend de la taille des grains du matériau, de la hauteur de la
couche et de la vitesse de filtration.
4.4. Affinage :
Objectif : Eliminer les matières minérales et organiques dissoutes dans l’eau et améliorer la
qualité organoleptique de l’eau. Les techniques utilisées sont :
Filtration sur CAG (odeurs);
Filtration par membranes;
Ozonation;
Rayonnement UV;
Ajustement de la dureté de l’eau (adoucissement chaux);
Ajustement de l’alcalinité.
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Eau potable
4.5. Désinfection :
La désinfection a pour objectif d’éliminer les organismes pathogènes et de maintenir
un résiduel bactériostatique dans les réseaux de distribution de manière à éviter la dégradation
de l’eau en particulier par reviviscence bactérienne.
Les réactifs mis en œuvre pour la désinfection des eaux alimentaires sont identiques à
ceux de l’oxydation. Néanmoins, l’oxydation et la désinfection restent deux étapes bien
distinctes :
L’oxydation intervient au début de la chaine de traitement – entre le traitement
physique et la clarification – on parle également de « préoxydation ».
La désinfection intervient en toute fin de traitement – avant la mise en distribution de
l’eau- on parle souvent de « post chloration ».
Coagulant Floculant
Microtamisage
(surtout utilisé
Filtration
pour traiter les
eaux de lac)
Ozonation
Prédésinfection Chloration
ou préoxydation
Réseau de
Prise d’eau Puits d’eau brute Réserve d’eau traitée
distribution
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Eau potable
5.2.1 Laboratoire :
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Eau potable
La correction du pH par l'acide sulfurique, dans le but d'obtenir une bonne coagulation
floculation.
La préchloration qui est assurée par l'injection du chlore gazeux sous forme d'eau
chlorée. Elle a aussi pour objectif la destruction des micro-organismes existants et
susceptibles de se développer dans les ouvrages et lit de boues, l'oxydation des
matières organiques, et l'oxydation des éléments réducteurs (Fer, Manganèse,….etc.).
La coagulation floculation qui consiste à réduire la turbidité de l'eau. Elle se fait par
l'injection du sulfate d'alumine comme coagulant et polyélectrolyte (type anionique)
comme floculant.
La décantation qui est une étape de sédimentation des flocs obtenus lors de la
coagulation floculation sur les décanteurs pour former un lit de boues.
La filtration qui est une technique de séparation liquide solide. Elle est assurée par des
filtres de type AQUAZUR en "V".
Enfin, l'eau traitée est stockée dans deux réservoirs dont la capacité de chacun est de
50000m3.
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Les eaux usées et leur traitement
1. Introduction :
Les eaux usées, ou eaux résiduaires urbaines ERU, sont des eaux chargées de
polluants solubles ou non, provenant essentiellement de l’activité humaine. Du fait de cette
charge polluante, il est important d’épurer ces eaux, au niveau de station d’épuration, avant de
les rejeter dans l’environnement ou le milieu récepteur. En effet, ce rejet peut avoir des
conséquences néfastes pour le milieu récepteur, en particulier pour les organismes vivants
qu’il héberge, mais également pour l’homme ou pour les activités qu’il réalise au niveau de ce
milieu.
Les eaux usées, aussi appelées eaux polluées sont toutes les eaux qui sont de nature à
contaminer les milieux dans lesquelles elles sont déversées. Ces eaux sont en général le sous-
produit d'une utilisation humaine soit domestique soit industrielle (d'où le terme "eaux usées"
dont il a été fait usage).
Les trois principales sources de la pollution de l’eau sont :
les rejets urbains : résultant du traitement des eaux usées issues des ménages,
des entreprises, des locaux recevant du public, des commerces, des activités
artisanales… ainsi que du ruissellement des eaux pluviales dans les zones
urbaines ;
les rejets agricoles : par lessivage des sols et percolation des eaux de pluie sur
les surfaces agricoles, ou liés aux activités maraîchères et à l’élevage ;
les rejets industriels : plus ou moins chargés en substances minérales,
organiques ou toxiques.
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Les eaux usées et leur traitement
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Les eaux usées et leur traitement
– L’assainissement individuel : pour des habitations isolées, les eaux usées sont
traitées sur le site de production car il n’est pas possible de les rejeter dans un système
de collecte. Les eaux subissent un prétraitement au niveau d’une fosse septique, puis le
traitement final se fait au niveau du sol
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Les eaux usées et leur traitement
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Les eaux usées et leur traitement
Phénomène d’eutrophisation :
L'eutrophisation est la modification et la dégradation d'un milieu aquatique, lié en
général à un apport exagéré de substances nutritives, qui augmentent la production d’algues et
de plantes aquatiques.
Un milieu aquatique eutrophe (du grec eu : « bien, vrai » et trophein : « nourrir »), tel que
cours d'eau ou mares, décrit originellement sa richesse en élément nutritifs. À partir des
années 1970, le terme eutrophisation a été employé pour qualifier la dégradation des grands
lacs comme le lac d’Annecy, le lac du Bourget ou le lac Léman par excès de nutriments.
L'eutrophisation est l'expression du déséquilibre qui résulte d'un apport excessif de
nutriments : azote (des nitrates par exemple), carbone (carbonates, hydrogénocarbonates,
matières organiques...) et phosphore notamment. Le phosphore étant généralement le facteur
limitant dans les milieux aquatiques naturels, Ce sont ces composés, en particulier les
phosphates (orthophosphates, polyphosphates) qui permettent l'emballement du processus.
Ce processus a comme principales origines :
des épandages agricoles excessivement riches en engrais (azote et phosphore)
des rejets industriels ou urbains riches en nitrates, ammonium, matière organique
non traitée, la présence de polyphosphate dans les lessives font de l'eutrophisation un
processus fréquent, atteignant même les zones océaniques, pouvant provoquer
l'extension de zones mortes, ou le développement d'algues toxiques, telles Dynophysis,
sur les littoraux, par exemple en Bretagne (France). Algues toxiques étant
principalement dues au rejet du lisier provennant des élevages de porc, très nombreux
en Bretagne.
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Les eaux usées et leur traitement
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Les eaux usées et leur traitement
5. Evaluation de la pollution :
Le traitement efficace d’un rejet liquide nécessite précédemment une bonne
connaissance de la quantité, la qualité et les variations temporelles de la composition de
l’effluent. Dans le processus de l’identification des eaux résiduaires, la caractérisation
physico-chimique est incontournable si on espère définir avec bonne qualité, les
caractéristiques d’un procédé de traitement.
Ce qu’on appelle « l’analyse » des eaux résiduaires recouvre une série de mesure de
nature extrêmement hétérogène.
5.1 Echantillonnage :
5.1.1 Point d'échantillonnage :
Le point d’échantillonnage doit être situé à un endroit caractéristique de l’effluent où il
y a suffisamment de turbulence pour assurer l’homogénéité du rejet. Lorsqu’il s’agit des cours
d’eau naturels ou dans les canaux, il convient de se placer loin de toute cause naturelle ou
humaine de perturbation apportée aux conditions de l’écoulement.
La bonne planification de la campagne d’échantillonnage est nécessaire pour éviter les
pertes et les erreurs. Plusieurs éléments doivent être pris en compte lors de la planification
d’une compagne d’échantillonnage, on cite les plus pertinents :
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Les eaux usées et leur traitement
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Les eaux usées et leur traitement
5.2.3 Charge pondérale : De nombreuses particules peuvent constituer des impuretés d'une
eau. Les matières en suspension contenues dans les eaux résiduaires urbaines constituent un
paramètre important qui marque généralement le degré de pollution de l’effluent. Les
techniques analytiques nécessaires à leurs déterminations dépendent des dimensions de ces
particules. De ce fait, on est amené à déterminer :
– Les matières en suspension MES ;
– Les matières volatiles en suspension MVS ;
– Les matières minérales en suspension MM ;
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Les eaux usées et leur traitement
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Les eaux usées et leur traitement
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Les eaux usées et leur traitement
En ce qui concerne les eaux domestiques, dans la plus part des cas, environ 70% des
composés organiques sont dégradés après 5 jours, d’où le nom de la DBO5. La décomposition
est pratiquement complète seulement après 20 jours, mais la valeur obtenue après 5 jours de
test suffit pour la caractérisation. C’est la raison pour laquelle on utilise le plus généralement
la valeur de la DBO5 (exprimée en mg d’O2/ l) comme indicateur : c’est est la quantité
d’oxygène que les bactéries et autres microorganismes utilisent pendant 5 jours pour
décomposer les substances polluantes qui sont biochimiquement oxydables comme les
graisses, les hydrate de carbone ou les tensioactifs. D’une manière simplifiée on peut décrire
ceci par :
Substance bactéries
organique + O2 CO2 + H2O + biomasse
La différence entre la DCO et la DBO vient des substances présentes dans l’eau qui ne
peuvent pas être décomposées microbiologiquement. Le degré de dégradation biochimique
DBO 5
est le quotient entre la DBO5 et la DCO :
DCO
Théoriquement ce rapport se trouve entre 0 et 1. Sa valeur sert de mesure rudimentaire pour
déterminer le dégradabilité biochimique des composés dans les eaux. Plus cette valeur est
proche de 0, et plus la quantité de composés non dégradables biochimiquement est élevée.
Généralement la DCO est 1,5 à 2 fois la DBO5 pour les eaux usées urbaines et de 1 à
10 pour tout l’ensemble des eaux résiduaires industrielles.
Le tableau 7 rappelle l’ordre de grandeur de consommation d’oxygène d’un certain
nombre d’effluents par la méthode de la DBO5.
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Les eaux usées et leur traitement
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Les eaux usées et leur traitement
Matières azotées:
L’azote rencontré dans les eaux usées peut avoir un caractère organique ou minéral, il
se présente sous quatre formes:
– L’azote organique se transforme en azote ammoniacal.
– L’azote ammoniacal (NH4+) traduit un processus d’ammonification de la matière
organique azotée. Les ions ammoniums subissent une nitration par action des bactéries
nitrifiantes.
– L’azote nitreux (NO2-) provient d’une oxydation incomplète de l’azote ammoniacal ou
par une réduction des nitrates par dénitrification. Les nitrites sont instables et sont
rapidement transformés en nitrates.
– L’azote nitrique (NO3-) est produit par nitrification de l’azote ammoniacal. Il joue un
rôle important dans le développement des algues et participe au phénomène
d’eutrophisation.
Dans les eaux usées, l’azote se trouve principalement sous forme ammoniacale. Les
concentrations des formes oxydées de l’azote sont faibles. Il convient donc de surveiller
attentivement le déversement des différentes formes azotées pour diverses raisons :
Limiter le développement de la flore aquatique ;
Limiter les risques pour la santé publique : méthémoglobinémie du nourrisson
dû à un excès de nitrates
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Les eaux usées et leur traitement
Composés phosphorés
Le phosphore est l’un des composants essentiels de la matière vivante. Les composés
phosphorés ont deux origines, le métabolisme humain et les détergents. Dans les eaux usées,
le phosphore se trouve soit sous forme d’ions orthophosphates isolés, soit sous forme d’ions
phosphates condensés condensés avec des molécules organiques.
Les orthophosphates correspondent au groupement PO43-, ces phosphates sont fixés
facilement par le sol , leur présence dans les eaux souterraines est souvent liée à la nature des
terrains traversés, à la décomposition de la matière organique, aux engrais phosphatés
industriels entraînés par lessivage ou par infiltration. Les polyphosphates sont utilisés comme
agents de peptisation, d’émulsification, de dispersion, d’inhibition … et sont utilisés dans des
domaines aussi divers que les industries de poudres à laver, les industries agroalimentaires, les
industries pharmaceutiques comme inhibiteurs de précipitation et de corrosion.
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Les eaux usées et leur traitement
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Les eaux usées et leur traitement
6.1 Prétraitement :
Le prétraitement consiste en trois étapes principales qui permettent de supprimer de
l'eau les éléments qui gêneraient les phases suivantes de traitement. Toutes les stations
d'épuration ne sont pas forcément équipées des trois, seul le dégrillage est généralisé, les
autres sont le dessablage et le déshuilage.
6.1.2 Dessablage :
Le dessablage permet, par décantation, de retirer les sables mélangés dans les eaux par
ruissellement ou amenés par l'érosion des canalisations. Ce matériau, s'il n'était pas enlevé, se
déposerait plus loin, gênant le fonctionnement de la station et provoquant une usure plus
rapide des éléments mécaniques comme les pompes. Les sables extraits peuvent être lavés
avant d'être mis en décharge, afin de limiter le pourcentage de matières organiques, sa
dégradation provoquant des odeurs et une instabilité mécanique du matériau.
6.1.3 Dégraissage :
C'est généralement le principe de la flottation qui est utilisé pour l'élimination des
huiles. Son principe est basé sur l'injection de fines bulles d'air dans le bassin de déshuilage,
permettant de faire remonter rapidement les graisses en surface (les graisses sont
hydrophobes). Leur élimination se fait ensuite par raclage de la surface. Il est important de
limiter au maximum la quantité de graisse dans les ouvrages en aval pour éviter par exemple
un encrassement des ouvrages, notamment des canalisations. Leur élimination est essentielle
également pour limiter les problèmes de rejets de particules graisseuses, les difficultés de
décantation ou les perturbations des échanges gazeux.
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Les eaux usées et leur traitement
Huile
Effluent
Sable
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Les eaux usées et leur traitement
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