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NUTRITION ET CROISSANCE BACTERIENNE

I- NUTRITION
I-1- Besoins énergétiques élémentaires
I-2- Besoins spécifiques
I-3- Facteurs physiques

II- CROISSANCE
II-1- Mesure de la croissance
II-2- Constantes et expression de la croissance
II-3- Courbe de croissance

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I- Nutrition
- La nutrition est satisfaite par 2 types de substances :

• Substances élémentaires : matériaux constitutifs de la cellule (carbone, azote,


minéraux...)

• Substances énergétiques : permettant à la cellule de réaliser la synthèse de


ses propres constituants

La cellule est le siège d’une intense activité grâce aux « aliments » fournis et
qu’elle dégrade elle synthétise ses propres constituants organiques :

L’ensemble des échanges chimiques de synthèse + dégradation qui se


produisent au niveau cellulaire est appelé métabolisme

La libération simultanée d’énergie servira à la biosynthèse, la croissance et la


reproduction
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• Libération d’énergie
(réactions de dégradation
des substrats)
Métabolisme

• Substances élémentaires • = Ensemble des échanges


chimiques cellulaires Biosynthèse
• Substances énergétiques
Croissance
• Dégradation de
nutriments et synthèse Reproduction
des constituants
Nutrition organiques

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I-1- Besoins énergétiques élémentaires
- Les germes se multiplient à partir des aliments ou nutriments présents dans
les milieux de culture

- Besoins communs à une bonne croissance et multiplication :

Eau
Source d’énergie
Source de carbone
Source d’azote
Minéraux (ex. vitamines)

- En plus de ces besoins communs, certains germes sont incapables de se


multiplier sans la présence d’un constituant essentiel qui doit leur être fourni,
c’est le facteur de croissance

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I-1-1- Source d’énergie
- Selon la source d’énergie (et la composition du milieu) :

Photolithotrophes
Phototrophes
= photosynthétiques
Photoorganotrophes

Bactéries

Chimiolithotrophes
Chimiotrophes
= chimiosynthétiques
Chimioorganotrophes

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- Les phototrophes = photosynthétiques : utilisent l’énergie lumineuse, capables
grâce à leur pigments assimilateurs d’effectuer la photosynthèse :

• Les photolithotrophes : capables de se développer dans un milieu purement


minéral (bactéries sulfureuse ou vertes)

• Les photoorganotrophes : nécessitent des éléments organiques pour se


développer (bactéries pourpres non sulfureuses)

- Les chimiotrophes (groupe dans lequel on trouve les bactéries pathogènes pour
l’homme) : utilisent leur énergie fournie par l’oxydation des composés chimiques
minéraux ou organiques :

• Les chimiolithotrophes : utilisent leur énergie fournie par l’oxydation des


composés chimiques minéraux (donneur d’électrons = corps minéral), ce sont les
bactéries qui interviennent au cours du cycle de la matière vivante dans le sol, les
eaux (ex. Nitrobacter, Azotobacter...)

• Les chimioorganotrophes : utilisent leur énergie fournie par l’oxydation des


composés chimiques organiques (donneur d’électrons = corps organique),
représentent la grande majorité des bactéries (ex. bactéries de contamination,
bactéries utilisées dans l’industrie pour la synthèse d’antibiotiques, vitamines...) 6
I-1-2- Source de carbone

Autotrophes

Microorganismes

Hétérotrophes

- Les autotrophes : capables de se développer en milieu inorganique (minéral)


contenant le CO2 comme seule source de carbone (bactéries photosynthétiques
et la plupart des chimiolithotrophes)

- Les hétérototrophes : exigent (en plus du CO2) des composés organiques


comme le sucre pour se développer (ex. les champignons parasites de l’homme)

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I-1-3- Source d’azote

- Les microorganismes ont besoin de substances azotées pour synthétiser leur


protéines

- Dans la plupart des cas, les bactéries incorporent l’azote (nitrites, nitrates...)
après réduction sous forme de sels ammoniacaux

- Seules quelques bactéries sont capables de fixer l’azote sous sa forme la plus
simple (azote moléculaire) , on peut citer :

• Les Rhizobium qui vivent en symbiose avec certaines légumineuses


• Les Azotobacter et certains Clostridium qui contribuent à fertiliser le sol

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I-1-4- Soufre et phosphore
- Parmi les constituants minéraux de la bactérie, le soufre fait partie de certains
acides aminés. Il est incorporé dans la cellule sous forme de sulfates

- Le phosphore fait partie des acides nucléiques, de nombreux coenzymes et de


l’ATP (Adénosine-TriphosPhate). Il est incorporé dans la cellule sous forme de
phosphate inorganique.
Le phosphore joue le rôle de véritable centrale énergétique, il permet la
récupération, l’accumulation et la distribution de l’énergie dans la cellule.

I-1-5- Autres éléments minéraux


- Sodium, potassium, magnésium et chlore jouent un rôle dans l’équilibre
physicochimique de la cellule.

- Calcium, cobalt, cuivre et manganèse jouent un rôle de cofacteurs ou activateurs


enzymatiques. Appelés oligoéléments car indispensables à la cellule mais en
quantité infime (traces) 9
I-2- Besoins spécifiques
(facteurs de croissance F.C)
Prototrophes
(ne nécessitant pas de F.C)
Bactéries
Auxotrophes
(exigent des F.C)

- Les facteurs de croissance = substances organiques indispensables à la


croissance bactérienne mais que la bactérie n’est pas capable de synthétiser
par elle-même ( apport extérieur dans le milieu de culture)
Bactéries auxotrophes

À ne pas confondre avec les métabolites essentiels = composés organiques


strictement nécessaires au développement bactérien mais synthétisés par la
bactérie elle-même
Bactéries prototrophes 10
- Exemple : la nicotinamide (Vitamine PP) :

Substance indispensable à E. coli qui peut la synthétiser :


donc la VPP = métabolite essentiel pour E. coli

Substance indispensable à Proteus vulgaris qui ne peut pas la synthétiser :


donc la VPP = facteur de croissance pour P. vulgaris

- Certains microorganismes auxotrophes n’exigent qu’un seul F.C, d’autres en


nécessitent un plus grand nombre (ex. Lactobacillus sp. Qui nécessite 18 acides
aminés comme facteurs de croissance)

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I-2-1- Classification et propriétés des F.C
- Les F.C regroupent 3 catégories de substances :

• Les acides aminés


• Les vitamines
• Les bases puriques et pyrimidiques

- Caractères communs des F.C :

• Action à des concentrations infimes (ex. vitamines 1-24 µg/l)


(La croissance d’un microorganisme exigeant un F.C est proportionnelle à la
concentration de ce facteur)

• Spécificité étroite (ex. VPP = F.C pour P. vulgaris et les acides aminés = F.C pour
Lactobacillus)

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I-2-2- Mode d’action
- Les acides aminés par exemple sont des facteurs de croissance car sont
indispensables à la synthèse des protéines.
Idem pour les bases puriques et pyrimidiques qui sont nécessaires à
l’élaboration des acides nucléiques (voir structure ADN)

I-2-3- La syntrophie
- Les besoins en facteurs de croissance d’une espèce microbienne peuvent
quelques fois être satisfaits par la présence d’une autre espèce qui précisément
synthétise ce facteur
Phénomène d’interaction métabolique appelé syntrophie

(ex. Culture de P. vulgaris (F.C = VPP) en présence de E. coli qui est capable de
synthétiser la VPP)
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I-3- Facteurs physiques

- Les « aliments » constitutifs ou énergétiques nécessaires à la bactérie pour sa


nutrition, doivent lui être apportés dans certaines conditions d’environnement

- Plusieurs facteurs physiques interviennent au cours de la nutrition, ils peuvent


l’inhiber ou la favoriser :

• Température
• pH
• Exigences gazeuses
• Pression osmotique

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I-3-1- Température
- La température influence la multiplication et le métabolisme microbien

- En fonction de la température optimale : 3 catégories de microorganismes :

• Germes mésophiles : se développent à une température moyenne comprise


entre 20 et 40°C
• Germes psychrophiles : dont la température optimale de croissance est située
aux environs de 0°C
• Germes thermophiles : se multiplient préférentiellement entre 45 et 65°C

Cette classification n’a pas de limites strictes : certains mésophiles peuvent être
thermophiles et inversement

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I-3-2- pH
- Les bactéries se multiplient en milieu neutre ou alcalin 7 < pH < 7,5
contrairement aux moisissures et levures (champignons) qui préfèrent un pH
acide (entre 3 et 6)

- Ces limites sont assez larges pour la plupart des bactéries. Exemples :

• E. coli se développe à partir d’un pH de 4,4 jusqu’à un pH de 8

• Les Lactobacillus sp. exigent un pH relativement bas (env. 6)


appelés acidophiles

• D’autres espèces bactériennes tolèrent ou se développent à des pH très


élevés. Les Vibrio par exemple se reproduisent à un pH optimal de 9
appelés basophiles

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I-3-3- Exigences gazeuses
- Les exigences bactériennes vis-à-vis de l’oxygène sont précises :

• Les aérobies strictes : exigent l’oxygène libre pour se développer

• Les anaérobies strictes : se multiplient en absence d’oxygène

• Les aéro-anaérobies (= anaérobies facultatifs) : sont capables de se


développer en présence ou en absence d’oxygène

• Les microaérophiles : se reproduisent avec une faible quantité d’oxygène libre

• Les aérophiles : se développent à la surface des milieux liquides en formant


un voile

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Voile

Bactéries B1 B2 B3 B4 B5

Aérobie Anaérobie
Aéroanaérobie Microaérophile Aérophile
stricte stricte

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I-3-4- Pression osmotique
- La pression osmotique est directement proportionnelle à la concentration des
ions et des molécules en solution :

• Lorsque la concentration dans le milieu est la même qu’à l’intérieur de la


cellule milieu isotonique
• Lorsque cette concentration est inférieure milieu hypotonique
• Lorsque cette concentration est supérieure milieu hypertonique

- Les bactéries halophiles supportent un grand taux de sel (milieu


hypertonique)

- Les bactéries osmophiles supportent un grand taux de sucre (milieu


hypertonique)

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II- CROISSANCE

- C’est l’accroissement ordonné de tous les composants d’un organisme.

- Accroissement = multiplication, puisque toutes les 20 minutes une bactérie


peut donner naissances à 2 nouvelles cellules bactériennes

- Chez les microorganismes unicellulaires elle aboutit à une augmentation du


nombre d’individus (chez les organismes pluricellulaires elle conduit à une
augmentation de taille et de masse)

- La croissance se traduit par :


• un épuisement (ou appauvrissement) du milieu en substances catabolisables
• un enrichissement du milieu en divers métabolites
Induit des modifications qui concernent : le pH, la pression osmotique, la
viscosité...

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II-1- Mesure de la croissance

II-1-1- Mesure du nombre de cellules


II-1-2- Mesure de la biomasse
II-1-3- Mesure de l’activité

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II-1-1- Mesure du nombre de cellules
a/ Lecture au microscope

- Pratique courante pour les levures et spores fongiques

Utilisation d’un hématimètre = cellule de Malassez = cellule de Thoma


Lame porte-objet dont l’une des 2 faces est creusée d’une cavité de profondeur
connue (0,1 à 0,2 mm) et dont le fond porte des quadrillages de surface connue

- Pour les bactéries (de taille plus petite que les champignons)
Technique de Breed :
Étalement d’une suspension bactérienne
(0,01 mm su 1 cm²) sur lame porte objet
-> séchage
-> fixation et coloration
-> comptage des bactéries
dans le champs microscopique
(Gr. x100)
(moyenne sur 20 à 30 champs) 22
23
b/ Dénombrement après culture
(+ voir le document MBE_7_Détail p.24+Exercices et le document MBE_7_Annexe)

- Méthode fréquemment utilisée pour le dénombrement de germes microbiens


viables : la plus habituelle = culture en boîtes de Petri
- Principe :
sur milieu solide (gélosé) ensemencé en surface ou en masse :

Une cellule bactérienne Incubation une colonie bactérienne


Milieu de culture, T°, temps

Etalement ou incorporation d’une suspension bactérienne de volume connu puis


dénombrement des colonies (visibles macroscopiquement) déduire le nombre
de bactéries présentes initialement dans la suspension bactérienne
(Nombre de colonies retenues après lecture des boîtes : compris entre 30 et 300)

- Les chainettes, amas et agglomérats microbiens ne donnent qu’une seule colonie


Résultats exprimés en Unités Formant une Colonie (UFC) et non pas en nombre
de cellules

- Méthode qui ne permet pas l’étude de la cinétique de croissance bactérienne


(pour cela, on a recours aux mesures sur milieux liquides) 24
25
26
II-1-2- Mesure de la biomasse

a/ Détermination du poids sec

- Microorganismes récoltés par centrifugation ou filtration sur membrane


Le culot ou filtre obtenu est lavé avec un tampon puis desséché à 100 – 110°C
jusqu’à un poids constant exprimé en gramme de matière sèche par litre

La mesure du poids sec totalise toute la matière cellulaire vivante ou morte

- Technique délicate à mettre en œuvre car les opérations de lavage et


dessiccation peuvent conduire à une perte de 5 – 10% de matière cellulaire

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b/ Mesure du trouble (DO = Densité Optique)

- Procédé le plus simple, rapide et actuellement le plus utilisé pour évaluer la


masse microbienne

- Méthode optique = opacimétrie, mesure le pourcentage de lumière transmise T


qui est l’expression de la densité optique (nomenclature conventionnelle
Absorbance A, avec A = - log T)
L’absorbance (A) est proportionnelle à la concentration cellulaire (C) : A = k C
avec k le coefficient d’absorption
- Les mesures sont effectuées à l’aide d’un spectrophotomètre à une longueur
d’onde autour de 650 nm (+ droite d’étalonnage)

- Limites de la technique :
• inapplicable pour milieux de culture
très colorés ou troubles
• ne différencie pas entre cellules mortes et
Vivantes
• ne mesure pas les concentrations
microbiennes < 10⁶ bactérie/ml
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II-1-3- Mesure de l’activité

a/ Mesure de la consommation de substrat

- Le substrat peut être une source de carbone, source d’azote, de l’oxygène ou


un facteur spécifique de croissance

- la crédibilité de la méthode dépend de :


• la précision du dosage
• la présence des substances
• le rapport cellulaire présente par unité de substance nutritive consommée

Une moindre erreur de dosage conduit à une fausse évaluation de la masse


microbienne (méthode peu utilisée pour cette raison)

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b/ Mesure des constituants cellulaires

-Les protéines notamment, qui représentent respectivement : 60-65%, 45-55%


et 40-50% de la matière sèche des bactéries, des levures et des moisissures.

c/ Mesure des variations physicochimiques du milieu

- Ces variations traduisent de la croissance.

- Exemple la modification du pH (facilement mesurable) : l’acidification du


milieu au cours de la croissance est liée à la dégradation des sucres,
l’alcalinisation est liée à la dégradation des substances azotées

- Méthodes simples mais peu précises

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II-2- Constantes et expression de la croissance
La croissance d’une bactérie placée dans des conditions idéales de culture peut
être définie par 2 constantes :
• Le temps de génération (G)
• Le taux de croissance horaire (µ)

II-2-1- Le temps de génération (G)


- C’est l’intervalle de temps entre 2 divisions successives = intervalle de temps
nécessaire au doublement de la population (1->2->4->8->16...) selon une
progression géométrique

- Dans une population microbienne, toutes les cellules ne se divisent pas au


même rythme (selon le même synchronisme) la croissance se fait de façon
continue. G = t/n (t: temps, n: nombre de divisions)

- G n’est pas le même pour toutes les bactéries. Exemples : Vibrio G = 10 min,
E.Coli G = 20 min, Lactobacillus acidophilus G = 100 min 31
II-2-2- Le taux de croissance horaire µ
- Défini comme étant le nombre de divisions par unité de temps (inverse du
temps de génération G)
µ = n/t = 1/G

II-2-3- Expression mathématique de la croissance


- Dans une population en croissance 2 cas extrêmes sont envisagés :

• les bactéries ont le même âge, donc se trouvent dans une même phase du
cycle de croissance
Culture dite synchrone : le nombre N des cellules est fonction du nombre n
de divisions

• les bactéries n’ont aucune le même âge


Culture dite asynchrone : les temps de division des cellules sont décalés
pour chacune d’entre elles, on observe donc une augmentation continue du
nombre et de la masse bactérienne
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- Si nous considérons une population de concentration initiale N0 elle
augmentera à chaque génération de la façon suivante :
1ère génération N1 = 2 N0
2ème génération N2 = 2 x 2 N0 = 2² N0
3ème génération N3 = 2 x 2² N0 = 2³ N0
.
.
.
Nième génération Nn = 2ⁿ N0

- Cette équation peut être exprimée en fonction du taux de croissance

µ = n/t = 1/G n = µt

µ = (log Nn – log N0) / t log 2

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II-3- Courbe de croissance
- La croissance des bactéries est limitée (par l’épuisement des substrats ou par
l’accumulation de substances toxiques) après 16 à 24h elle s’arrête.

- La courbe de croissance d’une bactérie cultivée en milieu liquide peut être


reproduite en représentant le nombre de bactéries (N) en fonction du temps (t) :

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- On distingue 4 phases principales caractérisées par la valeur du taux de
croissance :

• Phase de latence : phase où N reste identique à N0, caractérisée par µ = 0

• Phase d’accélération : phase où N augmente et µ augmente (phase non


principale)

• Phase exponentielle : phase où N augmente en fonction du temps de façon


exponentielle (log N est proportionnel à t), µ est maximal et constant

• Phase de décélération : l’augmentation de N est faible et µ diminue (phase


non principale)

• Phase stationnaire : phase où N est à son maximum et s’y maintient, µ = 0

• Phase de déclin : phase où N diminue proportionnellement à t. Les cellules


meurent et on peut déterminer le taux de mortalité

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A/ Phase de latence

- Phase qui peut être observée pour tous les microorganismes (levures,
champignons, protozoaires, bactéries...)
- Exemple général :
Milieu de culture favorable Après 2 à 3h Trouble visible
+ quantité N0 de culture microbienne (Croissance bactérienne)
(ensemencement) (Présence donc d’une
phase de latence)

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- Facteurs à considérer :

• Le germe étudié :

Certaines bactéries s’adaptent plus facilement au milieu que d’autres (facteur


d’ordre génétique)

• L’inoculum de départ : (N0)

Plus l’inoculum est important plus la phase de latence est réduite (propriété
utilisée pour les cultures industrielles)

• L’âge des bactéries :

Cellules jeunes de quelques heures + milieu de culture neuf phase de


latence extrêmement courte

Cellules issues de cultures en phase stationnaire ou de déclin + milieu de


culture neuf phase de latence prolongée (état physiologique des cellules peu
favorable, présence de cellules mortes + cellules viables)
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• La composition du milieu de culture :

Inoculum cellulaire prélevé en phase exponentielle de croissance + milieu de


culture neuf de composition identique multiplication cellulaire instantanée
sans phase de latence

Inoculum cellulaire prélevé en phase exponentielle de croissance + milieu de


culture neuf de composition différente phase de latence (les cellules sont
incapables de s’y développer) qui traduit l’absence d’enzymes nécessaires à
l’utilisation de ces nouveaux substrats et la nécessité de les synthétiser par les
cellules ( temps d’adaptation au milieu plus ou moins long : de quelques
minutes à plusieurs heures).

Ce phénomène s’observe principalement en milieu synthétique.

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B/ Phase exponentielle

C’est la phase physiologique par excellence :

- Les cellules se multiplient sans arrêt

- Le taux de croissance µ = µmax = constant

- Le taux de croissance représente la pente de la droite (dépend des conditions


du milieu : pH, température, substrat)

Facteurs influençant la croissance exponentielle :

• Substrat :

Le taux de croissance d’une espèce bactérienne dépend du milieu dans lequel


on la cultive : concentration et nature du substrat ( source de carbone, source
d’azote, oligoéléments, facteurs de croissance...)

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• Température :

Dans des conditions optimales de milieu de culture, T°, pH, on peut observer 3
types de courbes de croissance correspondant aux 3 types de bactéries :

Bactéries thermophiles Bactéries psychrophiles

- Phase de latence très courte - Phase de latence très longue


- Multiplication explosive (avec taux de (2 à 8 jours)
croissance très fort) - Phase exponentielle qui progresse
- Phase stationnaire très réduite lentement (avec taux de croissance
- Phase de déclin brutale qui conduite à faible)
l’autolyse de la culture (accumulation - Phase stationnaire qui peut s’étaler
de toxines) sur de longues périodes
- Phase de déclin ou dégénérescence
très lente

Bactéries mésophiles

(intermédiaire) 40
C/ Phase stationnaire

- Le nombre de cellules viables (N) reste constant

- Les bactéries vivantes peuvent persister en l’absence de tout développement

- Phase caractérisée par une diminution ou une annulation du taux de


croissance (µ = 0), plusieurs phénomènes en cause :

• Epuisement du substrat
• Accumulation des déchets toxiques
• Evolution défavorable de l’environnement physique (ex. pH)

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D/ Phase de déclin

- Les bactéries ne se divisent plus, plusieurs d’entre elles meurent et sont lysées
par les enzymes qu’elles libèrent (nombre de cellules détruites proportionnel
au temps)

- La pente (inclinaison) de la droite dépend de l’espèce bactérienne et des


conditions générales de l’environnement

- Dans certains cas des bactéries survivantes peuvent amorcer une nouvelle
phase de multiplication au dépend des éléments libérés par la lyse
Phénomène appelé : Croissance cryptique

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Phénomène de diauxie

- Dans un milieu synthétique contenant un mélange de 2 substrats carbonés, on


peut observer une courbe « anormale » diphasique comme si 2 croissances se
succèdent phénomène de diauxie

- Pendant la 1ère période


seul le 1er substrat est utilisé
puis épuisé à la phase stationnaire.
Le 2nd substrat étant métabolisé
uniquement à la 2ème période.

Exemple : Culture de E. coli sur un milieu


de culture contenant du glucose + lactose
comme sources de carbone

Remarque :
Le phénomène de triauxie
peut également exister
(ex. pour un mélange glucose, glycérol,
sorbitol) 43
Croissance en milieu renouvelé
(croissance continue)

- La phase exponentielle de croissance ne peut durer que quelques heures dans


les conditions classiques en milieu non renouvelé

- Pour des expériences de physiologie générale ou dans un but pratique (ex.


fermentations industrielles) il est souhaitable de prolonger la phase
exponentielle.

- Si le milieu où se multiplient les microorganismes est constamment renouvelé


(les produits du métabolisme éliminés donc en même temps)
il est possible de maintenir les microorganismes indéfiniment en phase
exponentielle de croissance (phase de croissance maximale).

- à suivre au prochain semestre - 44


Sources des images (par ordre d’apparition dans le document)

http://www.webemaster.fr/passer-tout-au-microscope/
https://www.researchgate.net/publication/331906916_Cellule_de_Malassez
https://image.slidesharecdn.com/prsentation12-120405182701-phpapp02/95/les-moyens-
dtude-de-la-croissance-microbienne-11-728.jpg?cb=1333650690
https://docplayer.fr/docs-images/78/77876274/images/3-1.jpg
http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/ATP/microb02.htm
https://www.ebiologie.fr/cours/s/56/croissance-bacterienne
https://www.researchgate.net/figure/Aspect-trouble-ou-limpide-traduisant-la-croissance-
ou-non-des-souches-levures-en-fonction_fig3_328475348
http://umvf.omsk-osma.ru/microbiologie/www.microbe-
edu.org/glossaire/detail460a.html?cle=137

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