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I. La Nutrition :
1. Introduction :
Pour assurer sa croissance ou sa survie, une bactérie doit trouver dans son
environnement de quoi satisfaire ses besoins nutritifs : substances énergétiques
permettant à la cellule de réaliser la synthèse de ses constituants et substances
élémentaires ou matériaux constitutifs de la cellule.
Toutes les bactéries ont besoin d’eau, d’une source d’énergie, d’une source
de carbone, d’une source d’azote et d’éléments minéraux.
2. L’eau :
L’eau représente 80 à 90% du poids cellulaire. Elle joue un rôle fondamental en
solubilisant les nutriments, en assurant leur transport et en assurant les
réactions d’hydrolyse.
3. La source d’énergie :
Selon la source d’énergie, les bactéries se divisent en phototrophes et
chimiotrophes.
La source d’énergie des bactéries phototrophes est la lumière. Si la source
d’électrons est minérale, les bactéries sont qualifiées de photolithotrophes et si
la source d’électrons est organique, les bactéries sont photo-organotrophes.
Les bactéries chimiotrophes puisent leur énergie à partir de composés minéraux
ou organiques. Si le donneur d’électrons est minéral, les bactéries sont
chimiolithotrophes et si le donneur d’électrons est organique, les bactéries sont
chimio-organotrophes.
4. La source de carbone :
Le carbone est l’élément constitutif le plus abondant chez les bactéries.
Les bactéries phototrophes et la plupart des bactéries chimiolithotrophes
peuvent utiliser le dioxyde de carbone comme unique source de carbone et elles
sont dites autotrophes. Pour les autres bactéries la source de carbone
assimilable doit être un substrat organique et ces bactéries sont qualifiées de
hétérotrophes.
Les bactéries hétérotrophes peuvent dégrader de nombreuses substances
hydrocarbonées : alcools, acides organiques, sucres ou polyholosides.
5. La source d’azote :
La synthèse des protéines nécessite des substances azotées. Pour la majorité
des bactéries, la source d’azote est constituée par des composés inorganiques
(ammoniac, sels d’ammonium, nitrites, nitrates) ou par des sources organiques
(groupements amines des composés organiques).
1. Définition :
Chez les bactéries, la croissance peut se traduire par une augmentation de
volume des cellules, mais elle conduit principalement à une augmentation de
nombre de cellules.
La croissance bactérienne est exponentielle car les cellules se divisent par
fission binaire. Le temps qu’il faut pour les cellules de la population pour
doubler, appelé temps de doublement, dépend du taux de croissance de
l’organisme, de la composition du milieu et des conditions environnementales.
3. La diauxie :
En milieu synthétique, lorsque l’on fournit à la bactérie deux substrats carbonés
(aliments limitants), tels que le glucose et le lactose, on peut observer deux
modes de croissance :
Une courbe de croissance normale, comme si un seul substrat limitant a été
donné ;
une courbe diphasique, caractérisée par une première croissance
exponentielle, suivie d’un plateau puis d’une deuxième phase exponentielle
succédant à une phase de latence intermédiaire plus ou moins prononcée.
Explication : au cours de la croissance, l’un des substrats est utilisé en premier
jusqu’à épuisement (glucose) avant que le deuxième substrat (lactose) ne soit
assimilé.
4. La croissance synchrone :
Au laboratoire, on peut obtenir des cellules bactériennes qui se divisent au même
instant à l’aide procédés physico-chimiques (filtration sélective sur un support
cellulosique ; choc thermique).
Dans de telles cultures synchrones, la partie logarithmique de la courbe de
croissance prend un aspect d’escalier, où chaque marche représente un
doublement brusque du nombre de cellules.
5. La culture continue :
Dans les systèmes de culture continue, la population microbienne peut être
maintenue longtemps en phase exponentielle de croissance par l’apport continu
de nutriments et l’élimination des déchets.
Ces procédés sont utilisés en industrie pour obtenir de grandes quantités de
métabolites bactériens (vitamines), des toxines bactériennes (préparation
d’anatoxine).
6. La mesure de la croissance bactérienne :
Il existe plusieurs moyens de mesurer la croissance microbienne :
6.1. Mesure du nombre de cellules :
Comptage du nombre total des bactéries :
Les chambres de comptage : les hémocytomètres
Les compteurs électroniques tels que le Coulter
Les techniques de fluorescence ex : coloration à l’acridine orange.
Ces techniques ne permettent pas de différencier entres les cellules mortes et
viables.
Comptage du nombre de bactéries viables :
Les techniques d’isolement par étalement en surface ou en profondeur
L’utilisation des membranes filtrantes
6.2. Mesure de la biomasse cellulaire :
Détermination du poids sec
Mesure de la turbidité
Mesure des marqueurs biochimiques : mesure du taux d’ATP, des protéines,
des acides nucléiques
Mesure des variations physico-chimiques du milieu : pH, impédance, potentiel
d’oxydo-réduction.