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PARTIE 1

BACTERIOLOGIE:

1. BACTERIOLOGIE GENERALE

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1.1. BACTERIOLOGIE GENERALE

Chapitre I : LE MONDE MICROBIEN


La microbiologie est l'étude des micro-organismes ou microbes.
Sous ces mots nous groupons tous les êtres pour l'étude desquels
le microscope est indispensable : il s'agit des animaux, des plantes
unis et pluricellulaires et d'autres micro-organismes sans position
nette dans nos classifications actuelles.
Avant l'invention du microscope par le Hollandais Antony van
Leeuwenhoek (1632-1723) les êtres vivants étaient répartis en deux
grands règnes : les règnes animaux et végétaux. Les animaux se
distinguent des végétaux par les traits suivants :

Tableau 1.
Animaux Végétaux
Présence de chlorophylle 0 +

Photosynthèse 0 +
Paroi cellulaire distincte et 0 +
rigide
Hydrate de carbone de Glycogène Amidon
réserves

Nutrition Holozoïque Holophytique

Pouvoir de synthèse Faible Elevé

A côté de ces deux règnes, il existe des êtres vivants qu'Antony


van Leeuwenhoek avait appelés "Animalcules" mais qui taxonomi-
quement n'appartenaient ni au monde des animaux, ni au monde
des végétaux : c'est le monde des Protistes.
Les bactéries sont typiquement des micro-organismes unicel-
lulaires de taille microscopique (0,5-1 mu de large) ou ultramicros-

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copique. Elles possèdent un appareil nucléaire peu différencié et gé-
néralement difficile à mettre en évidence. Elles sont immobiles ou
mobiles au moyen de cils. En général elles ne possèdent pas de chlo-
rophylle.
La cellule individuelle peut revêtir l'une des formes suivantes :
sphérique ou ovoïde, (cocci), cylindrique (bacilles), hélicoïdales (spi-
rochètes).
Quelques espèces bactériennes forment des endospores. La re-
production est asexuée par simple fission binaire transversale.
A cause de la mobilité de certaines d'entre elles, les bactéries
ont été classées dans le règne animal (animalcules de van Leeuwen-
hoek 1723). Puis le botaniste Cohn, (1872) les a transférées parmi
les plantes, car les bactéries tout comme les plantes synthétisent la
matière vivante à partir de composés très simples, souvent exclusi-
vement les minéraux tels que NH3, CO3, NO3.
Contrairement à la presque totalité des animaux qui se nour-
rissent en ingérant des particules solides (vie holozoïque), les
plantes et les bactéries prennent leur nourriture par diffusion sous
une forme dissoute (vie holophytique).
Mais à la différence des plantes, les bactéries présentent une
organisation très simple : elles sont unicellulaires (ou rarement plu-
ricellulaire) et ne possèdent jamais de tissus différenciés. C'est ainsi
que Haeckel (en 1866) créa, à côté des règnes animaux et végétaux,
le règne des Protistes qui comprend :

1) Protistes supérieurs : algues, protozoaires, champignons


2) Protistes inférieurs : bactéries (schizomycètes) et algues
bleues.

- Les Protistes supérieurs sont des "eucariotes" c'est-à-dire des orga-


nismes pourvus d'un "vrai" noyau, un noyau entouré d'une mem-
brane nucléaire et possédant de nombreux chromosomes. La struc-
ture de leur cellule est analogue à celle des animaux et des plantes.
Certains protozoaires (p.ex. amibes, trypanosomes etc...) qui jouent
un rôle considérable dans la pathologie tropicale seront étudiés au
cours de Protozoologie. D'autres protistes supérieurs pathogènes
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pour l'homme sont les champignons qui seront traités dans la My-
cologie médicale.

- Les Protistes inférieurs sont dits "procaryotes" c'est-à-dire des or-


ganismes possédant un noyau dépourvu de membrane limitante,
mais porteur de matériel génétique : une pièce d'ADN dans le cyto-
plasme.
Cependant, tous les microbes ne sont pas des Protistes.
Les virus constituent un groupe à part, suivant les caractères
différentiels que voici :

Tableau 2 : Différences entre bactéries et virus.

Protistes Virus
(bactéries)
Types d'acides ADN et ARN ADN ou ARN
nucléiques
Enzymes de Présents Absents
biosynthèse
Reproduction Par scissiparité Par réplication de
l'acide nucléique
Degré de Intracellulaire Intracellulaire
parasitisme Facultatif Obligatoire

Les micro-organismes peuvent être classés en différents


groupes selon la façon dont ils se procurent de l'énergie et de la
nourriture.

1) Micro-organismes autotrophes : ce sont ceux qui peuvent


élaborer leurs propres constituants organiques tout en étant indé-
pendants d'une source extérieure de matière organique. Leur nour-
riture est constituée de substances minérales simples (CO2, H2O,
NO3 ...). L'énergie nécessaire à la synthèse de leurs constituants
complexes peut être obtenue de deux manières:

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a) par photosynthèse au moyen de chlorophylle : ce sont des
photoautotrophes.
b) par oxydation des substances minérales : H2S, S, CH4,
NH3 : ce sont des chimio-autotrophes.
Le sol contient un grand nombre de micro-organismes chi-
mioautotrophes qui jouent un rôle primordial dans la fertilité du sol
: phénomène de putréfaction (proteines), de fermentation (hydrates
de carbone) et de conversion de l'azote atmosphérique en composés
azotés utilisés par les plantes pour la synthèse des protéines de
leurs constituants organiques.

2) Micro-organismes hétérotrophes : tous les animaux et la


plupart des bactéries mènent une vie hétérotrophe. D'après la
source de la matière organique, on distingue :

1. Les saprophites qui tirent leur nourriture organique


des végétaux et des animaux morts ou en décomposition.
2. Les parasites qui vivent normalement en association
intime avec un organisme vivant d'une autre espèce : l'hôte, dont ils
tirent leur nourriture. Ces microorganismes peuvent être soit des
parasites obligatoires (p.e. le bacille de Hansen) parce qu'incapables
de se multiplier dans un milieu artificiel, soit des parasites faculta-
tifs (B. abortus) parce que capables de mener dans certaines circon-
stances une vie saprophyte.

Ce parasitisme peut revêtir plusieurs formes :

1. Le commensalisme : le commensal vit aux dépens


de l'hôte, mais sans porter atteinte à sa santé, c'est le cas des coli-
bacilles qui habitent l'intestin de l'homme.
2. La symbiose : le parasite et l'hôte retirent de leur
association un avantage mutuel : c'est le cas de certaines souches
de colibacilles intestinaux productrices de quantités appréciables
de biotine, vitamine K, acide pantothénique, pyridoxine et vitamine
B12.

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3. La pathogénicité : un parasite est pathogène quand
son parasitisme détermine normalement chez son hôte des symp-
tômes de maladie.
Retenons bien que le diagnostic bactériologique est sou-
vent un diagnostic différentiel entre un microorganisme pathogène
et un saprophyte ou commensal tels que :

1. le bacille du charbon et B. subtilis


2. le bacille diphtérique et les pseudodiphtériques
3. le bacille tuberculeux et les pseudo-tuberculeux.
Il est intéressant de noter également que le terme virulence
a pratiquement la même signification que celui de pathogénicité,
c'est-à-dire le pouvoir de pénétrer dans un organisme et d'y pro-
duire une maladie. Le mot virulence implique toutefois une notion
de degré. Un microbe sera appelé très virulent, si son introduction
chez l'hôte en nombre réduit provoque déjà des symptômes de mal-
adie.
La pathogénicité est due au :

1) Pouvoir toxigène ou toxicité : c'est leur pouvoir de


produire des substances toxiques pour l'hôte, appelés toxines. Ces
toxines peuvent être secrétées par le micro-organisme dans le mi-
lieu ambiant (exotoxines) ou bien elles sont liées à l'intégrité
structurale de la bactérie et seulement libérées lors de son auto-
lyse (endotoxines).
En outre certaines bactéries produisent des enzymes qui
sans être directement toxiques, facilitent le processus infecieux
p.ex. la collagénase, la coagulase, l'hyaluronidase.

2) Pouvoir invasif : c'est le pouvoir de certaines bac-


téries d'entrer dans le sang et les tissus de leur hôte, de s'y multi-
plier et d'essaimer dans tout l'organisme parasité. Le pouvoir
invasif est un phénomène très mal compris.
Signalons seulement que dans certaines espèces le pouvoir
invasif est lié à la présence d'une capsule polysaccharidique qui pro-
tège les bactéries contre la phagocytose.

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Le pouvoir invasif et le pouvoir toxique sont très inégale-
ment répartis parmi les bactéries :
Le bacille pesteux et le bacille du charbon ont un pouvoir
invasif remarquable et tuent leur hôte sans produire la moindre to-
xine. De l'autre côté de l'échelle se trouvent les bacilles de la diph-
térie et du tétanos qui se multiplient in situ mais dont la diffusion
des toxines peut entraîner la mort. A mi-chemin se trouvent le sta-
phylocoque et le streptocoque dont le pouvoir invasif et la toxicité
varient d'une souche à l'autre.

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Chapitre II : CLASSIFICATION DES BACTERIES
L'intérêt clinique et épidémiologique de la bactériologie ré-
side dans l'identification de la souche bactérienne. Cette identifica-
tion se base sur les caractères morphologiques, culturaux (milieu
de culture et température optimale de croissance), biochimiques
(chaînes enzymatiques etc...), antigéniques (sérologie), sur la sensi-
bilité aux antibiotiques (antibiogramme) et à des bactériophages (ly-
sotypie)...
L'ensemble de ces critères permet donc de classer les bac-
téries dans telle ou telle espèce. Les souches bactériennes qui pré-
sentent de légères différences par rapport à l'espèce-type sont dites
variétés, biotypes, sérotypes, lysotypes etc...
Les espèces apparentées sont rangées dans un même
genre; les genres dans une même famille; les familles semblables
dans un même ordre etc... Les bactéries sont souvent désignées par
deux noms latins, l'un représentant le genre (majuscule) et l'autre
l'espèce (minuscule).

P.e. - Streptococcus pneumoniae, agent de la pneumonie lobaire et


des méningites sporadiques.

- Mycobacterium tuberculosis, agent de la tuberculose.

Suivant l'ensemble des caractères décrits ci-dessus, les bactéries peu-


vent être rangées comme suit :

1) Les Coccis
2) Les Entérobactéries
3) Les Parvo-bactéries
4) Les Pseudomonas
5) Les Vibrions
6) Les bacilles aérobies sporulés
7) Les bacilles anaérobies stricts
8) Les Mycobactéries
9) Les Spirochètes
10) Les Rickettsies
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11) Les mycoplasmes.

Chapitre III : CYTOLOGIE DES BACTERIES


Comme nous le disions plus haut, la cellule bactérienne est
une cellule procaryote qui se distingue de la cellule eucaryote par le
fait qu'elle n'a pas de membrane limitante, pas de mitose, pas de
réticulum endoplasmique, pas de mitochondries.
Cependant, il y a des ressemblances et des analogies qui per-
mettent d'étudier cette cellule selon le schéma classique utilisé en
cytologie animale, ou végétale, c'est-à-dire nous étudierons succes-
sivement le noyau, le cytoplasme, les membranes etc...

Figure1 : Composition de la cellule bactérienne.

A. Le noyau bactérien
Il s'agit d'un simple nucléoplasme : noyau dépourvu de mem-
brane limitante, mais porteur de matériel génétique. Au microscope
ordinaire, il est difficile de déterminer la limite entre le noyau et le
cytoplasme car celui-ci est aussi basophile que le noyau. Toutefois,
il peut être mis en évidence par l'une des techniques suivantes :

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1) Microscopie à contrastes de phases
2) Microscopie électronique sur coupe ultra-fines de corps
bactériens : la région nucléaire est constituée d'un unique
filament (chromosome) qui est pélotonné sur lui-même.
3) Coloration spéciale du noyau :

a. Par la méthode de Feulgen qui est spécifique pour


l'acide désoxyribonucléique (ADN) propre à la substance nucléaire.
L'acide ribonucléique ARN, propre au cytoplasme est Feulgen néga-
tive. La réaction de Feulgen consiste en une hydrolyse acide suivie
d'une coloration spécifique du groupement aldéhyde.
L'hydrolyse libère, dans l'ADN la molécule de désoxyri-
bose qui prend alors la configuration aldéhyde;

b. par la méthode de Piechaud : coloration du noyau


par l'éosinate d'azur de méthylène sans hydrolyse préalable.
4) Destruction sélective de l’ARN cytoplasmique soit par la
ribonucléase soit par HCl 1 N chauffé à 60°C suivie de la
coloration par le Giemsa (méthode de Robinow). Le noyau
est rattaché à la membrane cytoplasmique par les méso-
somes.

B. Le cytoplasme bactérien
1. Microscope optique : peu de renseignements, pas de
mouvement intracytoplasmique; présence des inclusions,
réserves de carbone, de phosphates.
2. Microscope électronique : sur coupe ultra-fines : grains
intracytoplasmiques représentant les ribosomes qui sont
groupés en amas appelé : polyribosomes, siège de syn-
thèses protéiques.
C. La membrane cytoplasmique
1. Mise en évidence par plasmolyse : en mettant la bactérie
dans une solution hypertonique; l'eau sort de la cellule
qui se rétracte. Le cytoplasme se décolle de la paroi et
apparaît entouré d'une membrane plus réfringente.
- par coloration
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- par microscopie électronique;

2. Mésosomes : ce sont des invaginations de la membrane


cytoplasmique;

3. Rôle de la membrane cytoplasmique :


- rôle de perméabilité sélective
- siège de nombreux enzymes : cytochromes, en-
zymes du cycle de Krebs.

D. Paroi des bactéries


C'est le squelette externe qui sert à contenir la forte pression
osmotique intra-cytoplasmique qui permet à la bactérie de résister
à la lyse osmotique en milieu isotonique ou hypotonique. C'est la
paroi qui détermine également la forme de la cellule bactérienne qui
peut être :

1. Sphérique :
- coques en grapes p.e. le staphylocoque

- coques en chaînette p.e. le streptocoque

- coques lancéolés : p.e. le pneumocoque

- diplocoque en grain de café p. e. le gonocoque

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2. Bacillaire : gros bacille : p.e. E. coli

Bacille flexueux : p.e. le Bacille de Koch.

3. Spiralée : en virgule p.e. le vibrion

en spirale p.e. le tréponéme pâle

La paroi est mise en évidence par certaines colorations telle


que celle de Gram qui permet de diviser les bactéries en deux
groupes distincts : les bactéries à Gram positif sont colorées en vio-
let et les bactéries à Gram négatif qui sont colorées en rouge.
Le colorant est constitué de :
1. violet de gentiane
2. Lugol
3. Alcool-acétone
4. Fuchsine de Ziehl dilué 1/10.
La paroi qui représente 20-35 % du poids sec d'une bactérie
est rigide, ductile c'est-à-dire peut être étirée sans se rompre et élas-
tique. Sa composition chimique est très complexe. Grosso modo, elle
peut être définie comme suit :
a) Chez les bactéries à Gram positif : p.e. le Staphylocoque.

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L'élément le plus important est une énorme macro-molécule
qui constitue un filet autour de la cellule bactérienne : c'est le gly-
copeptide dont l'ossature est formée de 2 sucres qui s'alternent de
façon régulière : l'acétyl-glycosamine et l'acide N-acétyl muramique
réliées entre eux par des ponts glucosidiques (1-4). Au radical car-
boxylique de l'acide N-Acétyl muramique s'attache une chaîne d'a-
cides aminés, un tétrapeptide constitué de L-ala-d-glu, L-lys et d'-
ala.
Des ponts de pentaglycine relient les tétrapeptides de diffé-
rentes chaînes. Des acides téichoïques sont associés aux glycopep-
tides. Il n'y a pas de lipides.
b) Chez les bactéries à Gram négatif : p.e. E. coli
La paroi des bactéries à Gram négatif est composée de glyco-
peptide en quantité réduite, mais surtout de lipopolysaccha-
rides et des protéines. Le complexe glucido-lipido-polypeptidi-
que constitue l'antigène O des bactéries à gram négatif. Il n'y
a pas d'acide teichoïque.

E. La Capsule bactérienne
Certaines bactéries - p.e.Streptococcus pneumoniae et Klebsiel-
la pneumoniae - peuvent présenter une couche externe de nature
polysaccharidique appelée "capsule". Les bactéries encapsulées for-
ment des colonies mucoïdes. En cas de mutation, (perte de capsules)
les colonies deviennent rugueuses. La capsule peut être mise en
évidence par la coloration à "l'encre de Chine" qui la fait apparaître
en négatif ou après imprégnation argentique.
La capsule diminue la sensibilité de la cellule bactérienne à la
phagocytose et aux bactériophages qui doivent s'attacher aux récep-
teurs cytoplasmiques afin d'inoculer leur matériel génétique.

F. Les cils ou flagelles


Les cils ou flagelles sont des organes locomoteurs de certaines
bactéries mobiles. Ils mesurent 6-20 microns de long pour un dia-
mètre de 10-20 milimicrons. Ils sont mis en évidence par la micro-
scopie à contraste de phase ou par une coloration spéciale (après
imprégnation argentique).
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Les flagelles sont des protéines (flagelline), de PM = 30.000 et
sont fortement antigéniques (antigène H). Le flagelle naît d'un cor-
puscule basal situé dans le cytoplasme. La répartition des flagelles
sur le corps bactérien peut être :
- du type monotriche : un seul flagelle à l'une des extrémi-
tés du corps bactérien
- un type lophotriche : en cas d'une touffe de cils à l'un des
pôles bactériens
- du type péritriche : en cas de ciliature périphérique nom-
breuse.

Figure 2 : Différents types de ciliature bactérienne.

G. Les pili ou fimbriae.


Il existe deux sortes de pili (pilus = poils) :
- les pili communs - courts (0,3-1 microns) et nombreux (100-
200 par cellule)
Ces pili ne jouent aucun rôle dans la mobilité bactérienne
mais, sont à l'origine des propriétés hémagglutinantes de cer-
taines bactéries.

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- les pili sexuels - longs (20 microns) et se terminant par un
bouton peu nombreux (1-4 par cellule).
Ces pili jouent un rôle dans les phénomènes de conjugaison et
de transmission des facteurs de résistances extra-chromoso-
miques.
H.La spore bactérienne.
La spore ou endospore est un corpuscule réfringent qui se forme
à l'intérieur de certaines bactéries appartenant aux genres Bacillus et
Clostridium, dans certaines conditions de l'environnement.
La forme, le diamètre et la localisation des spores peuvent être
caractéristiques d'une espèce bactérienne bien déterminée. Ainsi
d'après leur localisation, on distingue :
- le genre clostridium dont les spores sont en position pa-
racentrale déformante;
- le genre plectridium dont les spores sont en position ter-
minale déformante;
- le genre bacillus dont les spores sont en position centrale
non déformante.
La spore a une double paroi imperméable aux colorants. Le
contenu de la spore ne se colore donc pas; sa formation est précédée
par une condensation locale de matériel nucléaire. Ses enveloppes
sont de nature protéique.
La spore a toujours été considérée comme une forme de résis-
tance qui apparaît dans des circonstances défavorables. En réalité
la spore se forme dans les cultures longtemps avant l'épuisement
des substances nutritives. Par contre, il est vrai qu'elle résiste à des
températures allant de 80° à 100° et à des substances chimiques
parce qu'elle se trouve à l'état de déshydratation et possède une pa-
roi imperméable. Elle est détruite à 120°C.
La spore joue un rôle épidémiologique considérable dans la
transmission du tétanos, du charbon etc... La germination des
spores survient dès qu'elles rencontrent un milieu favorable, c'est-
à-dire contenant des acides aminés (L-alamine), des hydrates de
carbone et un précurseur d'acide nucléique.

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Chapitre IV : GENETIQUE BACTERIENNE

VARIATIONS BACTERIENNES
Selon l'ancienne conception du pléomorphisme ou polymor-
phisme (Mageli, 1849), les microorganismes étaient si variables
qu'ils passaient d'une espèce à l'autre. Les travaux de Koch et de
Pasteur ont fait admettre la stabilité des espèces bactériennes. Cette
stabilité n'est pourtant pas absolue.
Nous constatons en effet que les bactéries sont soumises à une
variabilité considérable. L'analyse de ces variations a montré
qu'elles peuvent être classées en deux groupes : les variations phé-
notypiques et les variations génotypiques.

1. Les variations phénotypiques ou non-génétiques


Par phénotype on comprend l'ensemble des propriétés physio-
logiques et morphologiques d'un organisme. Les variations phéno-
typiques sont des variations non héréditaires, dues à des modifica-
tions du milieu extérieur. Cette adaptation à diverses conditions ex-
térieures intéresse l'ensemble d'une population bactérienne ayant le
même génotype. Ces variations sont progressives et disparaissent
avec ou peu de temps après la modification du milieu. Elles ne sont
jamais permanentes. Elles sont donc réversibles, instables et non
héréditaires.
Exemples de variations phénotypiques
1. Les salmonella possèdent généralement des flagelles,
déterminés par le génotype. La culture en milieu phé-
niqué donne un développement sans flagelles. Après re-
piquage en milieu non-phéniqué, les flagelles réapar-
raissent.
2. Un groupe bien étudié des modifications phénotypiques
est celui des adaptations enzymatiques. L'équipement
enzymatique des bactéries comportent deux sortes
d'enzymes :

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a. Enzymes constitutifs : ce sont ceux qui sont tou-
jours élaborés p.e. l'oxidase chez les pseudomonas
b. Enzymes adaptatifs : ce sont ceux qui sont produits
en réponse spécifique à la présence du substrat ou
une autre substance inductrice dans le milieu de cul-
ture : p.e. penicillanose de B. cereus qui produit cet
enzyme seulement après contact avec la pénicilline. Si
on enlève la pénicilline, ce pouvoir se perd en quel-
ques générations

2. Les variations génotypiques


Le génotype est l'ensemble des déterminants héréditaires d'un
organisme. Ces déterminants sont constitués par des unités qu'on
appelle "gènes" et qui sont rangées linéairement sur les chromo-
somes. Le génotype est relativement constant et est transmis comme
information au cours des générations successives. Le génotype dé-
termine à son tour les limites de la variation phénotypique. Le gé-
notype n'est pourtant pas immuable. Il y a deux types de méca-
nismes qui peuvent conduire à des variations du génotype
: les mutations et les transferts de gène.
A l'inverse des variations phénotypiques, les variations géno-
typiques sont héréditaires, et stables, elles sont brusques dans leur
apparition et n'affectent que quelques rares individus au sein d'une
population donnée. En principes elles sont spontanées et indépen-
dantes des changements du milieu.

A. Variations génotypiques par mutations


La mutation est une modification génotypique brusque due au
gain, à la perte ou à la modification d'un gène. L'individu qui a subi
une mutation s'appelle mutant. Une propriété acquise par mutation
peut être perdue par mutation réverse ou "back-mutation", c'est-à-
dire une mutation de retour vers la souche initiale.
La fréquence de mutations est la proportion de mutants dans
une population bactérienne donnée. Elle se situe entre 10-5 et 10-10

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avec une moyenne de 10-8 (un mutant sur cent millions de descen-
dants).
La reproduction rapide des bactéries permet la production d'un
grand nombre de mutants en peu de temps (plusieurs milliers dans
un ml de culture liquide). On peut donc dire qu'en réalité, une cul-
ture "pure" d'une bactérie n'existe pas.
La fréquence de mutation dans une population bactérienne
donnée dépend surtout du taux de mutation c'est-à-dire la probabi-
lité d'apparition de la mutation dans l'intervalle de temps compris
entre deux divisions.
Le taux de mutation est souvent défini comme suit :

M
a=
N1 - N0

- a = étant le taux de mutation ;


- N0= le nombre de germes au temps 0 ;
- N1= l'accroissement du nombre de bactéries au bout de 2 gé-
nérations ;
- M = le nombre de mutations survenues entre N0 et N1.

D'ordinaire, une mutation se produit sur un caractère uni-


que. Deux mutations portant sur deux caractères indépendants
dans une même cellule sont plutôt rares, pour la bonne raison que
chacun des caractères a une probabilité de mutation de 10-8 et par
conséquent la probabilité de mutation des deux caractères simulta-
nément est de 10-16.

Agents Mutagènes
Bien que la mutation soit en principe un événement spontané,
la fréquence des mutations peut être augmentée par certains agents
mutagènes, tels que les Rayons X, les Rayons ultra-violets, H2O2,
moutarde azotée, la MnCl2.
L'action de ces agents n'est pas spécifique. En général ils font
augmenter la fréquence de toutes les mutations spontanées. Mais

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souvent de tels agents mutagènes ne sont pas la cause de mutation,
mais ne font que sélectionner des mutants spontanés qui pré-exis-
taient à l'action de ces agents.
Ceci a été démontré par Lederberg en utilisant des cultures par
réplique sur le velours :

Figure 3 : Production de mutants résistants à la


Streptomycine.

Cette figure illustre le schéma de la méthode de Lederberg pour


étudier les mutants bactériens résistants à la streptomycine. Les
boîtes de Pétri 1, 2,3 et 4 ainsi que les tubes A, B, et C sont dépour-
vus de streptomycine tandis que les boîtes 1S, 2S, 3S et 4S contien-
nent de la streptomycine. La boîte 1 est massivement ensemencée
avec une souche bactérienne. Un disque de velours stérile est appli-
qué sur la surface de la gélose ensemencée et puis appuyé sur la
gélose de la boîte 1S contenant de la streptomycine, réalisant ainsi
un ensemencement tel que les colonies qui poussent seront dispo-
sées de la même manière que les colonies initiales de façon s'il y a

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une colonie résistante à la streptomycine sur la boîte 1S, on puisse
repérer facilement son emplacement sur la boîte 1. Une zone de
celle-ci est prélevée et ensemencée dans le bouillon A dépourvu de
stréptomycine pour permettre la pullulation de ce mutant et obtenir
ainsi un clone de bactéries résistantes à la streptomycine.
A partir du tube A, on ensemence la boîte 2 qui donne quelque
colonie repiquée sur la boîte 2S qui résistent à la streptomycine et
ainsi de suite... L'ensemencement de la boîte 3 est fait de sorte à
permettre le développement de colonies isolées. Au bout d'un certain
nombre de passages, on obtient un clone de bactéries résistantes à
la streptomycine. La mutation que nous avons observée c'est-à-dire
la streptorésistance, était donc spontanée et préexistait à tout
contact avec cet antibiotique. On peut donc conclure que toutes les
mutations bactériennes sont spontanées et qu'elles ne sont jamais
induites par l'agent sélectif au moyen duquel on les met en évidence.

Quelques exemples de mutations :

- Résistance aux agents chimiothérapeutiques


Depuis qu'Enrlich a découvert l'arséno-résistance des trypa-
nosomes, la notion de résistance aux sulfamidés et aux antibioti-
ques est devenue familière. A priori elle pourrait être due à deux
mécanismes :
a) Adaptation progressive et simultanée de toute la popu-
lation. Cette forme phénotypique de résistance, si elle
intervient est en tout cas négligeable.
b) Mutation de quelques individus suivie de sélection.
L'expérimentation a montré que ce dernier mécanisme
est souvent en cause. Depuis que des bactéries existent,
elles donnent naissance à des rares mutants résistants
aux antibiotiques.

Toutefois comme la vitalité de ces mutants n'est pas supérieure à


celle de la souche parentale sensible, leur fréquence est toujours
restée insignifiante. L'introduction des antibiotiques n'a pas stimulé

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la fréquence des mutations, mais, en supprimant les germes sen-
sibles elle a permis la multiplication illimitée des résistants. Cet
exemple illustre parfaitement la conception darwinienne de l'évolu-
tion.

Ce mécanisme de résistance acquise ne s'applique pas aux


antiseptiques comme le formol et l'acide phénique, mais seulement
aux agents chimiothérapeutiques. Ces derniers ont une action cy-
totoxique sélective, p.e. en bloquant une chaîne enzymatique chez
le microbe et pas chez son hôte.

- Gain d'une fonction enzymatique


L'exemple classique est le B. commutabile (Massini, 1907).
Quand on ensemence ce colibacille sur une boîte de Pétri contenant
un milieu à base de lactose et du rouge neutre comme indicateur de
pH (acide = rouge), on remarque d'abord que toutes les colonies sont
incolores. Après quelques jours apparaissent sur quelques colonies
des papilles rouges, qui repiquées sur une autre boîte, donnent di-
rectement des colonies rouges. Nous assistons donc à la mutation
d'un colibacille qui ne fermente pas le lactose en mutant lactose +
E.coli l- + milieu lactosé ---> E.coli 1± ---> E.coli 1+.

- Perte de fonction enzymatique


Parfois la mutation se reflète par la perte du pouvoir de fabri-
quer un métabolite essentiel qui devient ainsi un facteur de crois-
sance. La souche parentale est le type prototrophe, la souche dé-
ficiente s'appelle auxotrophe. Les mutants auxotrophes sont utiles
pour le dosage des facteurs de croissance (dosage microbiologique
de vitamines, d'acides aminés, au moyen de lactobacilles).

- Dissociation en phases: variation S – R


Une culture homogène peut parfois donner lieu à deux sortes
de colonies : types S (smooth) et type R (rough). En français on parle
de type lisse et type rugueux. Les colonies lisses ont un bord régu-
lier, et une surface lisse et bombée. Les colonies rugueuses sont des
colonies plates, à bord irrégulier et surface mate. Dans la nature on
20
rencontre presque toujours la forme S, tandis que la forme R tend à
apparaître dans les cultures. On explique la variation S - R par une
mutation qui provoque une altération de la surface bactérienne.
Cette altération entraîne à son tour une différence dans la morpho-
logie des colonies, une perte de la virulence, une perte des antigènes
superficiels spécifiques, etc...
La dissociation s'opère surtout dans le sens S-R, et est favori-
sée par la culture en milieu liquide, le vieillissement des cultures et
la présence d'un antisérum anti-phse S. Le retour de R à S est diffi-
cile à obtenir : culture en présence de sérum anti-R ou passages sur
animaux de laboratoire.

B. Variations génotypiques par transferts des gènes


La transmission des caractères héréditaires peut se réaliser
par échange de matériel génétique d'une cellule donatrice à une cel-
lule réceptrice de génotype différent.
Ce transfert peut être assuré par divers mécanismes dont les
mieux connus sont : la transformation, la conjugaison, la conver-
sion lysogénique et la transduction.
En général, ce transfert n'intéresse qu'une partie du matériel
génétique du donneur et non la totalité du chromosome de la bacté-
rie donatrice, sauf dans le cas de transfert chromosomique lors
d'une conjugaison entre deux bactéries.
1. La transformation
Lors de la transformation, des fragments de l'acide désoxyribo-
nucléique d'une bactérie donatrice sont incorporés dans le génome
d'une bactérie réceptrice génotypiquement différente. Ce phéno-
mène a été découvert par Griffith en 1928 chez le pneumocoque
dans une expérience qui s'était déroulée comme suit :

Figure 5 : Transfert du materiel génétique par transformation.

21
Une souris infectée
avec le pneumocoque S1 (encapsulé) meurt en quelques jours. De
ses poumons, on peut isoler des pneumocoques S1. Si par contre,
on injecte des pneumocoques S1 tués par la chaleur, la souris ne
meurt pas. De même l'injection des pneumocoques R1 (non encap-
sulés) n'a aucun effet létal.

Cependant le mélange du pneumocoque R1 avec le pneumoco-


que S1 tué par la chaleur, est capable de tuer la souris chez laquelle
on peut isoler les pneumocoques S1. Il y a eu donc un transfert du
matériel du germe tué S1 à la bactérie vivante R1 qui devient ainsi
capable de former une capsule, condition sine qua non de sa viru-
lence.
Le principe transformant a été identifié : c'est de l'ADN contenu
dans les extraits bactériens.

Un fragment de l'ADN s'incorpore dans le génome de la bactérie


réceptrice en état de compétence et lui apporte ainsi des caractères
nouveaux. L'ADN nouvellement introduit remplace un fragment du
chromosome de la bactérie réceptrice par crossing over. Certains cas
de résistance aux antibiotiques peuvent s'expliquer par ce méca-
nisme.

2. La conjugaison

22
Il y a conjugaison lorsqu'il y a union entre deux bactéries de
sexe différent suivie du passage de la bactérie mâle à la bactérie
femelle, soit d'un fragment du chromosome, soit d'éléments généti-
ques autonomes appelés plasmides.

Ce phénomène a été mis en évidence par Ledrberg et Tatum en


1946 chez des mutants d'Escherichia coli ayant des besoins diffé-
rents en facteurs de croissance.

L'expérience de ces auteurs est résumée dans la figure


suivante:

Figure 6 : Transfert du matériel génétique par conjugaison

Le mutant 1 était incapable de synthétiser la théonine et la


leucine : le mutant 2 en était capable mais pas pour la théonine et
la leucine.
Mais si ces deux mutants sont mis en contact (24h à 37°C)
dans un milieu riche en ces facteurs de croissance, puis répliqués
sur un milieu carencé en ces facteurs, on obtient des recombinants
génétiques n'ayant plus d'exigence en ces facteurs de croissance et

23
donc possédant le génotype A+ B+ C+ D+. De tels germes n'appa-
raissent que s'il y a contact entre les bactéries, car les mutants en-
semencés directement sur milieu solide ne poussent pas.
Lors de cette union, il se produit souvent un passage d'élé-
ments génétiques autonomes et extra-chromosomiques appelés
plasmides.
Les plasmides sont d'habitudes libres dans le cytoplasme. Par-
fois ils s'accolent au chromosome et se répliquent avec lui.
Des plasmides qui peuvent exister sous les deux états, c'est-à-dire
libres dans le cytoplasme ou intégrés dans le chromosome bactérien
sont appelés épisomes. C'est le cas du facteur F qui, comme nous
le verrons ci-après, est libre chez les bactéries F+ et intégré dans le
chromosome des bactéries Hfr.

Exemple de transfert de plasmides par conjugaison :


1). Transfert du facteur de fertilité F+
Il existe dans le phénomène de conjugaison une certaine pola-
rité comparable à la différenciation en sexes. Certaines souches ne
se recombinent jamais entre elles. Ce sont les souches "réceptor".
D'autres souches se recombinent avec les souches réceptrices (F-)
ou rarement entre elles : ces cellules donatrices (F+) sont des cel-
lules mâles : au cours de la recombinaison, une bactérie F+ et une
bactérie F- subissent la conjugaison.
Une partie du génome F+ migre vers la cellule réceptrice et y
prend la place de la fraction homologue.
Le facteur F (de fertilité) ou facteur sexuel est une particule de l'ADN
qui se transmet de cellule en cellule par contact, c'est-à-dire d'une
cellule mâle F+ à une cellule femelle F-.
La bactérie femelle F- qui reçoit le caractère mâle F+, devient de ce
fait une bactérie mâle.
Le facteur F+ est un épisome, il est situé soit dans le cyto-
plasme soit intégré dans le chromosome. La fréquence de transmis-
sion de ce facteur de fertilité est très élevée; après contact en milieu
liquide d'une souche F+ et d'une F-, 50 % de souches F- deviennent
F+.

24
Cette fréquence est bien plus grande lorsqu'il s'agit de mutants
dits à "Haute fréquence de recombinaison" ou Hfr. Cependant,
le recombinant issu du croisement Hfr x F- ne possède pas de fac-
teur F+, c'est-à-dire que le Hfr ne transmet pas le facteur F+, alors
que le croisement F+ x F- donne un recombinant contenant le carac-
tère F+.

Ce fait paradoxal s'explique comme suit :

1°). Dans le cas du croisement F+ x F-, le facteur F+ est


situé dans le cytoplasme, près du pili F (site replicateur).
Lors de la conjugaison, le facteur F+ se réplique seul, et une
double hélice néoformée glisse dans le pili et se fixe dans le
cytoplasme de la cellule femelle.
2°). Dans le cas du croisement Hfr x F-, le facteur F+ est
intégré dans le chromosome bactérien. Celui-ci donne l'im-
pression d'être linéaire à cause de la rupture au niveau de
l'insertion du facteur F+.
Lors de la réplication du chromosome, le gène F+ ne passera
qu'exceptionnellement, parce qu'il se trouve dans la partie terminale
du chromosome devenu linéaire. Il n'y a que les premiers gènes ré-
pliqués qui seront transmis à la cellule femelle.
Le nombre de gènes transférés sera fonction du temps de
contact entre deux bactéries en conjugaison. Ainsi donc le facteur F
étant terminal, ne passera qu'en cas d'une longue exposition.
Croisement entre une cellule Hfr et une cellule F-. Le facteur F est
intégré dans le chromosome.

2). Transfert de la pénicillinase chez le staphylocoque


Certaines souches de staphylocoques possèdent des plasmides
qui dirigent la synthèse d'une enzyme, la pénicillinase qui rend la
pénicilline inactive.
Ces plasmides ne sont pas intégrés dans le chromosome et ne se
confèrent pas par conjugaison. Ils se transmettent de cellules à cel-
lules par l'intermédiaire des phages.

25
3). Le facteur R de résistance aux antibiotiques
Certaines bactéries sont porteuses de plasmides appelés "fac-
teur de résistance R" qui déterminent la résistance à tel ou tel anti-
biotique. Ainsi lorsqu'une bactérie pourvue du facteur R entre en
contact avec une bactérie sensible, il se produit un transfert de ré-
sistance à un ou plusieurs antibiotiques. Le facteur R est cytoplas-
mique et comparable au facteur F; son transfert se fait soit par
conjugaison, soit par transduction.
Ainsi qu'il sera décrit plus loin, il existe au moins trois méca-
nismes génétiques qui sont à la base de la résistance bactérienne
aux antibiotiques : la mutation, la recombinaison et l'acquisition
d'un plasmide de résistance.
- Résistance acquise par mutation : il existe toujours de mu-
tants dans une population bactérienne qui deviennent résis-
tants à un antibiotique donné. Cette résistance est indépen-
dante d'un contact préalable avec l'antibiotique. Celui-ci
contribue uniquement à sélectionner les mutants.
- Un mutant devenu résistant, transmet son caractère à d'autres
bactéries d'une population par les mécanismes de transforma-
tion, de transduction (dont il sera question ci-dessous) ou de
conjugaison.
S'il y a recombinaison entre deux bactéries chacune résistante
à un antibiotique, on aura une troisième bactérie résistante
aux deux antibiotiques. Dans la nature, le transfert de gènes
chromosomiques par les mécanismes de transfor-
mation, de transduction ou de conjugaison surviennent à un
taux très bas.
- Résistance acquise par plasmides ou épisomes.
Chez les bactéries Gram négatives : 60-90 % des gènes de ré-
sistance sont transmis par acquisition de plasmides de résis-
tance. Le transfert des plasmides se fait par conjugaison et
peut atteindre en quelques temps un grand nombre de bacté-
ries au sein d'une population donnée.

26
3. La transduction
La transduction est un transfert d'un fragment du chro-
mosome d'une bactérie à une autre bactérie par l'intermédiaire d'un
phage.
Le bactériophage qui s'est développé dans une bactérie, a in-
corporé dans son génome une fraction d'un ADN de cette bactérie.
Lors d'une infection d'une nouvelle bactérie réceptrice génotypique-
ment différente, il inocule le fragment de l'ADN bactérien incorporé
qui, soit s'intègre dans le chromosome de la bactérie réceptrice, soit
reste seulement accolé à celui-ci.
Le phage qui infecte une bactérie sécrète une nucléase qui
fragmente l'ADN bactérien. Un fragment du chromosome entre dans
la capside du phage. N'importe quel gène bactérien fragmenté peut
donc s'incorporer dans le phage. Mais ce fragment de l'ADN
transféré peut connaître deux destinés :

- Transduction complète : le fragment transféré est intégré


dans le chromosome et veille à la transmission des carac-
tères transcrits à toute la descendance.
- Transduction abortive: le gène transduit n'est pas incorporé
dans le chromosome de la cellule réceptrice, mais y est jux-
taposé. Ce gène ne sera pas répliqué lors de la division cel-
lulaire, mais sera transmis de la cellule mère à l'une des
cellules filles.

4. La conversion lysogénique

Figure 7 : Relation Phage-bactérie : Cycle d'évolution d'un bactério-


phage tempéré.

27
La modification du génome d'une bactérie peut résulter de l'in-
tégration d'un prophage dans son chromosome c'est-à-dire par
conversion lysogénique (voir figure).
En effet, les bactéries peuvent être infectées par un groupe par-
ticulier de virus appelés "bactériophages".
Ceux-ci sont en général spécifiques d'une espèce bactérienne
déterminée.
Après adsorption sur des récepteurs spécifiques situés sur la
membrane bactérienne, le phage inocule son matériel génétique
constitué par l'acide nucléique. Celui-ci peut, soit se répliquer dans
la bactérie qui subira de ce fait une lyse libérant ainsi de nouveaux
phages infectieux (Cycle lytique), soit se transformer à l'état de pro-
phage, en s'incorporant dans le chromosome bactérien (Cycle lyso-
génique) sans pour autant détruire la cellule hôte. Un tel bactério-
phage ou prophage se réplique synchroniquement avec le chromo-
some de son hôte pendant des générations. Mais de temps à autre,
le prophage est réactivé, se réplique et détruit la bactérie hôte.

28
Cycle normal : la bactérie non-infectée se multiplie en augmentant
de taille et en se divisant ensuite en 2 cellules
filles (multiplication par fission binaire transver-
sale).

Phase lytique : la bactérie est infectée : le phage s'adsorbe sur la


membrane bactérienne pour :
- soit proliférer, former des phages mûrs et dé-
truire la bactérie hôte (Cycle lytique) : ce phage
est dit virulent.
- soit s'intégrer dans le chromosome bactérien et
constituer la phase lysogénique: le phage est
dit tempéré.

Phase lysogénique : le matériel génétique inoculé ne se réplique


pas de façon indépendante, mais s'intègre dans le chromosome hôte
et se réplique avec lui de manière synchrone à chaque génération
cellulaire. Le chromosome viral ainsi intégré s'appelle prophage, et
les bactéries porteuses de ces prophages sont dites lysogènes. Sont
appelés phages tempérés les virus capables d'induire une lysogénie.
Quand le phage d'une bactérie lysogène s'intègre dans le chromo-
some d'une autre bactérie, en lui apportant de nouveaux caractères
propres à la bactérie lysogène, on parle de conversion lysogénique.

Ce phénomène de conversion lysogénique a été observé chez


plusieurs bactéries :

- Salmonella : les salmonella 3,15 sont lysogènes. Lorsque


leurs phages s'intègrent dans le chromosome des salmo-
nella dont l'antigène somatique est 3,10, on obtient par
conversion lysogénique de nouvelles salmonella dont l'an-
tigène somatique et 3,15.
- Corynebacterium diphteriae : le C. diphteriae non-toxi-
gène peut devenir toxigène par conversion lysogénique à la
suite de l'intégration dans leur chromosome d'un phage en

29
provenance d'une bactérie toxigène. La production de to-
xine chez le bacille diphtérique dépend donc de la présence
d'un prophage (conversion lysogénique).

Il ne faut cependant pas confondre le phénomène de transduction


avec celui de conversion lysogénique. Dans le dernier cas, le nou-
veau caractère est induit par le seul génome viral. En outre, la fré-
quence de la conversion est très élevée : toute bactérie (100 %) qui
héberge un prophage est convertie.

Chapitre V : PHYSIOLOGIE BACTERIENNE

La bactérie est capable d’exécuter divers réactions


biochimiques impliquées dans la production d’énergie (métabolisme
énergétique) et dans la synthèse de constituants cellulaires
(métabolisme de synthèse)
1. Réactions cataboliques de la chimiosynthèse.
Les bactéries hétérotrophes obtiennent leur énergie par
l’oxydation d’une nourriture organique extérieur (chimiosynthèse)
cette dégradation consiste à une série de réaction enzymatique dans

30
laquelle on peut distinguer quatre phase : digestion, pénétration,
préparation à l’oxydation.
a) Digestion
La plupart d’aliments organique sont trop volumineux
pour pouvoir pénétrer dans bactérie pour atteindre le lieu
d’oxydation. Ils doivent d’abord subir une digestion c’est-à-dire
être fragmentés en très petits morceaux. Ce travail est accompli
par des exo-enzymes. La digestion consiste donc en hydrolyse
sous l’influence des exo-enzymes, de large molécule en molécule
plus petites capables de pénétrer dans la cellule bactérienne.
1) Digestion des protéines
Elle consiste dans l’hydrolyse des chaine =s de
polypeptides catalysée par divers enzymes protéases, la peptidase
fixe une molécule d’eau sur la liaison peptidique et sépare deux
acides aminés. Ces derniers peuvent entrer dans a cellule.
2) Digestion des hydrates de carbone
La digestion des polysaccharides se fait en plusieurs
étapes : p.e. digestion de l’amidon.
3) Digestion de graisses
Elle se fait sous l’influence des lipases. Les glycérides sont
des esters de glycérol et de 3 molécules d’acide gras. La
glycéridase (qui est une estérase) hydrolyse la glycéride en
glycérol et acides gras.
4) Digestion des acides nucléiques
Dans la cellule les acides nucléique sont liés à des
protéines basiques, formant ainsi des nucléoprotéines. Les acides
nucléiques sont de hauts polymères de nucléotides. Le nucléotide
est un ester phosphorique de nucléoside. On appelle nucléoside la
combinaison d’une base purines ou pyrimidique avec un ose.

b) Pénétration
Les produits de la digestion c’est-à-dire les petites
molécules obtenues par l’hydrolyse enzymatique de larges
molécules telles que les protéines, les hydrates de carbone et les
lipides, pénètrent dans la cellule bactérienne par deux mécanismes
possibles :
31
- Diffusion passive : les molécules diffusent au travers de la
membrane cellulaire jusqu’au moment où les concentrations
internes et externes soient égales. Ce modèle diffusion et
trop lente pour permettre le déroulement d’un métabolisme
normal

- Diffusion facilité : certaines bactérie ont une membrane


dotée d’un système qui catalyse la diffusion d’un type de
molécules déterminées et qui accélère ainsi l’obtention d’un
équilibre entre les concentrations élevées des aliments ce
sont des perméases qui catalysent leur entrée. Le nombre
de perméases d’une bactérie correspond à la complexité de
ses éléments nutritifs.

c) Préparation à l’oxydation

La bactérie ne possède pas toujours un enzyme permettant


l’oxydation directe des substances simples entrant dans la cellule.
Cette substance doit alors être préparée par série de réaction non
oxydatives qui aboutissent à un substrat oxydable. La réaction
préparatoire peut être une décarboxylation, une désamination,
une déshydratation, une phosphorylation, etc…
La phosphorylation est d’une grande importance. Elle
consiste dans la fixation enzymatique d’un groupement
phosphate. La liaison phosphate permet alors la mise en réserve
d’énergie libre.
d) Oxydation proprement dite

Seule l’oxydation des composés phosphorylés peut fournir de


l’énergie biologiquement utilisable.
Un exemple d’oxydation d’un produit organique est l’oxydation
du glucose. Celle-ci peut aboutir à deux voies oxydative et voie
fermentaire.

a) Voies oxydative : le glucose est dégradé en pyruvate qui est


transformé en acétyl CoA. Celui-ci aboutira, au travers du

32
cycle de krebs, à la formation des molécules de CO2 et H2O. la
perte d’hydrogène s’accompagne de libération d’électrons.
Comme ceux-ci ne peuvent pas subsister à l’état libre dans la
cellule, ils seront transportés par des molécules spécialisées à
des accepteurs d’électrons.
- Si l’accepteur fins est l’oxygène, le phénomène est
appelé respiration et la bactérie est dite aérobie. La
fixation de l’hydrogène sur l’oxygène aboutit souvent
à la formation de peroxyde d’hydrogène (H2O2) qui est
toxique pour la bactérie.
La plupart des bactéries aérobies possèdent un
enzyme : catalase qui active décomposition H2O2 en
H2O et O2. Les bactéries anaérobies ne supportent
l’O2 parce qu’elles sont dépourvues de catalase.
b) Voies fermentation dans ce cas, l’accepteur final est
organique : p.e. le Pyruvate produit par la dégradation du
glucose, est l’accepteur d’hydrogène ; son hydrolyse aboutit à
la formation des produits acides tels que CO2, l’alcool et l’acide
lactique. L’énergie obtenue sera forcément moins importante
que lors de l’oxydation. Les réactions aboutissant à l’oxydation
n’exigent pas d’oxygène.
Dans la bactérie, les oxydo-réductions ne se font pas
généralement pas par transition direct d’hydrogène à
l’accepteur final. Ce transfère se fait généralement en plusieurs
étapes. Chaque étape est activée par un enzyme dont la
coenzyme fixe transitoirement l’hydrogène pour le passé
ensuite à l’autre accepteur. Apoenzyme et coenzyme forment
ensemble un système transmetteur d’électrons. Les enzymes
responsables de s’appellent déshydrogénase et oxydase. Les
premiers activent le transfert d’atome d’hydrogène tandis que
les deuxièmes activent l’oxygène moléculaire. Les oxydases
n’interviennent pas chez les microbes anaérobies
Notons cependant que la division en bactérie aérobie et
anaérobie n’est pas absolue, car certaines bactéries peuvent
présenter les deux types de respiration.
a) Bactéries aérobie stricte

33
Elles exigent la présence de l’oxygène pour leur
développement. p.e Pseudomonas aeroginosa possède
une oxydase.
b) Bactéries aérobie anaérobie facultative
Elles sont oxydatives, mais restent capables de ses
développer en absence d’oxygène. P.e E. coli
c) Bactéries anaérobie stricte
Leur métabolisme principal est fermentaire, mais
peuvent supporter l’oxygène. P.e clostridium tétanie
Pratiquement on peut mettre en évidence les différents types
respiratoires (épreuve de Hugh et Leifson)

a) Métabolisme oxydatif :
Epreuve du contact avec l’oxygène. Des bactéries sont cultivées à
l’aide d’un fil droit piqué dans un milieu de culture solide contenue
dans un tube suffisamment long et étroit. Selon le niveau du
développement du germe on peut conclure :
1. Il s’agit d’une bactérie aérobie stricte si présence de colonie
uniquement à la partie supérieur du tube où la teneur en
oxygène est maximale
2. Il s’agit d’une bactérie aérobie anaérobie facultative ou
anaérobie aérobie tolérante. S’il y a développement tout le long
du tube.
3. Il s’agit d’une bactérie anaérobie stricte, s’il n y a des colonies
que dans le fond du tube, loin du contact avec l’oxygène.

b) Métabolisme fermentaire :
Epreuve d’oxydation-fermentation de Hugh et Liefson. Dans une
série de deux tubes, donc l’un est ouvert et l’autre est dit fermé par
une couche de vaseline, on inocule les bactéries à étudier par piqure
centrale.
2. croissance des bactéries
a) Technique d’Etude
Quand on met un nombre réduit des bactéries d’une espèce donnée
dans un milieu de culture liquide approprié, ce nombre s’accroit
par une succession de fissions binaires. Toutefois la courbe,
34
représentant la croissance totale en fonction du temps n’est pas
purement exponentielle.
En effet, les bactéries sont influencées par des modifications du
milieu, épuisement des aliments, accumulation de déchets toxique,
modification du pH, etc…
L’influence de ces facteurs extérieurs donne à la courbe de
croissance de bactéries une allure assez typique. Le courbe de
croissance et la multiplication bactérienne, se font par fission
binaire transversale conformément aux conditions physico-
chimique suivantes :
- Température idéale : la plupart de bactéries se développent
à la température de 37°c, elles sont dites mésophiles. Le
gonocoque pousse mieux à 36°c certaines se développent à
des températures très élevées : bactérie thermophile (40°c)
ou très basses : bactéries cryophiles (4°c) ;

- Le pH : Le pH optimal est compris entre 7,0 et 7,5. Certaines


bactéries préfèrent des milieux très alcalins pH8 : p.e. Vibrio
et Pseudomonas. Par contre le Lactobacillus pousse mieux
dans les milieux acides (pH<4) ;

- Pression partielle en oxygène : certaines bactéries sont


aérobies et d’autres anaérobies comme décrites ci-dessus.
Pour suivre la croissance des bactéries on peut mesurer trois
grandeurs différentes. Dans les trois cas, l’allure générale de la
courbe sera identique.
1. Nombre total des bactéries. Il est obtenu par comptage direct
au microscope. Dans cette méthode, on compte aussi bien les
bactéries vivantes que les bactéries mortes.
2. Nombre des bactéries viable. Ces méthodes sont basées sur
le fait que chaque bactérie viable transplantée dans un milieu frais,
est capable, soit de donner lieu à une colonie (milieu solide), soit
d’assurer un nouveau développement (milieu liquide devient
trouble)
a) Enumération des colonies sur boites de pétri. Une quantité
précise de la culture ou d’une dilution de la culture est étalée à
35
la surface du milieu ou mélangée avec le milieu. Apres
inoculation, on dénombre les colonies.
b) Méthodes des dilutions. Des dilutions croissantes de la culture
sont ajoutées à des tubes c’un milieu liquide .On détermine la
dernière dilution qui est capable de provoque un
développement .Les calculs se basent alors sur la supposition
que cette dilution contenait une seule bactérie
3. Mesure de la quantité totale de protoplasme. Les mesures
précédentes ne tiennent pas compte des modifications
morphologiques des bactéries au cours des cycles de croissance.
Pendant les phases de croissance active les bactéries individuelles
sont plus longues et multi nucléés, tandis que vers la fin du cycle,
la bactérie devient plus courte et uninuclée.
La mesure de la densité d’une culture comporte une grande marge
d’erreur :
a) Centrifugation d’une culture en capillaire gradué (à comparer
avec la mesure de l’hématocrite en hématologie).
b) Détermination du poids sec.
c) Détermination de l’azote.
d) Turbidimétrie avec un instrument optique (néphélométre de
Mac-Farland) de photo électrique

b) cinétique de croissance
La courbe que représente le nombre de bactéries viable (exprime en
log2) en fonction de temps peut être sous divisée en plusieurs
phases :
1. Phase de latence ou lag-time (en anglais). Le nombre de
bactéries reste égal ou diminue même légèrement. Cette phase
correspond au temps mis par la bactérie à élaborer certains
métabolites essentiels ou certains enzymes adaptatifs (voir
plus loin). La phase de latence diminue ou disparait si on
ensemence des bactéries jeunes dans le même milieu de
culture et si on enrichit l’atmosphère en CO2

36
2. Phase de croissance accélérée. Le rythme de multiplication
augmente.

3. Phase logarithmique ou exponentielle. Les germes se


reproduisent à une vitesse constante : la fission binaire fait
doubler leur nombre après un temps qui est spécifique pour
chaque espèce dans un milieu donné : le temps de
génération. Durant cette phase, on obtient une relation
linéaire entre log (base 2) du nombre viable et le temps.
L’inclinaison de la courbe dépend du temps de génération. Il
est de 15 à 30 minutes pour le colibacille et de plusieurs
heures pour le bacille de koch. L’accroissement du nombre des
cellules est fonction du temps.
Le milieu de culture contient un indicateur de pH (rouge de phénol)
après inclinaison on aura les réponses suivantes :
- En cas des bactéries fermentatives : présence d’acides (virage
au jaune) dans les deux tubes, comme produits terminaux de
la fermentation. Culture abondante dans les deux tubes.
- En cas des bactéries oxydatives : très peut de formation
d’acide, à la partie supérieur du tube ouvert où l’on observe
une culture peu abondante. Le tube fermé ne présente pas de
développement.
Donc les bactéries aérobies strictes sont oxydative et les bactéries
anaérobies aérobies tolérantes ou anaérobies strictes sont toujours
fermentatives.
4. Phase de croissance ralentie, le rythme de multiplication
diminue
5. phase stationnaire. La croissance globale est de 0 la
multiplication éventuelle contrebalancée par la mort des
bactéries âgées.
6. phase de déclin. Le nombre de bactérie viable diminue, elle
peut même atteindre 0. P.e une culture de Pseudomonas peut
devenir stérile en 72 h (intervention d’autolysine)
- Epuisement facteur nutritif
- Accumulation produits toxiques
- Equilibre défavorable pH+

37
Au cours de la croissance active, les bactéries ne sont pas seulement
plus longues, elles sont aussi plus colorable (plus riches en R.N.A)
et plus sensibles à certains effets nocifs p.e la pénicilline.

Chapitre VI : AGENTS ANTIBACTERIENS

38
Les désinfectants et les antibiotiques sont des substances
idéales pour lutter contre les infections.

I. DESINFECTANTS ET ANTISEPTIQUES
1. Définition : Ce sont des substances chimiques pourvues de
différentes activités antibactériennes peu sélectives et présentant
une toxicité aussi bien pour la cellule bactérienne que pour la cellule
hôte.
De ce fait, il convient de faire la distinction entre :

a) désinfectant : très toxique, germicide et bactéricide servant


à désinfecter l'environnement et le matériel inerte.
b) antiseptique : substance qui inhibe la croissance bactérienne
in vitro et in vivo. Elle est peu toxique et sert à désinfecter l'en-
vironnement. Elle peut être utilisée localement sur la matière
vivante. L'action de désinfectants et d'antiseptiques dépend de
leur concentration et du temps de leur exposition.
2. Nature chimique
1) Alcool : p.e. alcool éthylique à 70 % est bactéricide en 1-2
min. mais peu efficace à une concentration moins ou plus
élevée.
Usage : désinfection de la peau.

2) Aldéhyde : formaldéhyde à 1-10 % est bactéricide en 1-6


h.
Usage : désinfection des instruments.

3) Acide : très caustique et susceptible d'entraîner une des-


truction tissulaire.
- Acide benzoïque à 0,1 % préservatif de viandes
- Acide borique à 5 % pour désinfecter les lésions cutanées
- Acide salicylique utilisé comme anti-fongique
- Acide nalidixique : antiseptique urinaire contre les bactéries
Gram négatifs sauf pseudomonas.
4) Halogène

39
- Iode : teinture d'iode : germicide en 1 min. spores en 15
mn. et sert à désinfecter la peau avant la ponction vei-
neuse et dans la préparation cutanée pré-opératoire.
- Chlore : sert à désinfecter l'eau (Halozone USP = chlora-
mine tabl. 4 mg soit 4-8 mg/l stérilisent l'eau en 15-60
min.) et à désinfecter des plaies : (solution d'hypochlorite
de Na : 0,5 % NaOCl ou solution de Dakin).

5) Agents oxydants
- Permanganate de potassium dilution 1 : 10,000.

6) Métaux lourds
- Mercure : les ions mercuriques précipitent les protéines
et inhibent les enzymes sulphydryl tant bactériennes que
cellulaires.
- Argent : les ions précipitent les protéines cellulaires.
Usage : Nitrate d'argent à 1 % pour le Crédé : instillation
ophtalmique chez le Nouveau-né pour prévenir la
conjonctivite gonococcique. Mais le produit est parfois
irritant pour la conjonctive.

7) Divers
- Phénols à 1-2 % agit par dénaturation protéique. Le com-
posé le plus utilisé est l'héxachlorophène qui est
incorporé dans le savon déodorant et antiseptique. Le sa-
von à hexachlorophène réduit l'odeur corporelle en pré-
venant la décomposition par des bactéries de la peau des
matières organiques des glandes apocrines.
- Nitrofuranes : Nitrofurantoïne ou furandantine est un
antiseptique urinaire per os, qui est actif sur les bactéries
Gram positif et Gram négatif sauf Proteus et Pseudomo-
nas.

En pratique, il est vivement recommandé de respecter la ter-


minologie usuelle suivante:

40
1) Désinfection : décontamination microbienne par des pro-
cédés soit physiques (Rx, UV) soit chimique (produits dés-
infectants).
2) Stérilisation : procédé de désinfection entraînant une des-
truction totale des microorganismes dans un milieu donné.

3) Stérilité : absence totale de microorganismes dans un mi-


lieu donné.

4) Antisepsie : méthode de lutte ou de prévention des infec-


tions par destruction systématique des germes en cause par
des produits dits antiseptiques.

5) Asepsie : méthode de prévention des infections par diffé-


rents procédés empêchant l'introduction des bactéries dans
un milieu stérile.

II. LES ANTIBIOTIQUES

1. Définition : Les antibiotiques se définissent actuellement comme


étant des substances d'origine biologique ou chimique ayant une
activité antibactérienne spécifique. Ils agissent à des doses modé-
rées sur une étape indispensable du métabolisme bactérien ou au
niveau de l'équilibre physico-chimique.

2. Classification
Les antibiotiques utilisés en pratique médicale sont classés en
8 familles selon leur formule chimique et leur site d'action.
2.1. Famille des beta-lactamines
2.2. Famille des aminosides
2.3. Famille des cyclines
2.4. Famille des macrolides
2.5. Famille des peptides
2.6. Famille des sulfamides
2.7. Famille des phenicols

41
2.8. Famille des quinolones.
2.1. BETA-LACTAMINES
Sources : cette famille est constituée de plusieurs antibiotiques ex-
traits de champignons ou synthétisés au laboratoire.

Structure chimique : la structure chimique de base est représentée


par le noyau beta-lactam. Lorsque le cycle thiazolidine se greffe sur
ce noyau, on obtient la pénicilline. Mais si c'est le cycle dihydrothia-
zine qui s'y greffe, on obtient une céphalosporine.

Principaux représentants
Cette famille comprend deux groupes d'antibiotiques :
- le groupe pénicilline qui possède le cycle thiazolidine ;
- le groupe céphalosporine qui possède le cycle dihydro-
thiazine.

A. PENICILLINES
Ce groupe est constitué de 4 sous-groupes : Pénicilline G, Am-
picilline, Carbénicilline et Méthicilline.

a) Sous-groupe de la Pénicilline G

42
Source : la Pénicilline G est produite par fermentation d'un champ-
ignon, Penicillium notatum ou Penicillium chrysogenum.
La Pénicilline G est le produit naturel à partir duquel, grâce à des
procédés physico-chimiques, on isole l'acide 6-aminopénicillanique
(6 APA) sur lequel seront greffés divers radicaux et chaînes latérales
pour donner naissance à des produits semi-synthétiques.

Structure chimique :

Principaux représentants :
- Pénicilline G (Benzyl pénicilline)
- Procaïne pénicilline : Pénicilline retard
- Pénicilline V : pénicilline orale, résistante à l'acidité gastrique.

Spectre d'activité : cocci à Gram positif et à Gram négatif et ba-


cilles à Gram positif.
Mode d'action : inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne.
Résistance acquise : par la production de la beta lactamase qui
hydrolyse le noyau beta-lactam.
Toxicité : allergie du type urticaire parfois choc anaphylactique.

Applications cliniques
1. Benzyl pénicilline (pénicilline G) agit sur :
- Staphylocoques non producteur de beta-lactamase.
- Streptocoques : infections cutanées, endocardite.
- Méningocoque : méningite cérébrospinale.
- Pneumocoque : méningite à pneumocoque.
Dose adulte : 600 mg toutes les 6h I.M. 24 g/j en 4 prises
toues les 6 heures I.V.

43
Dose Nouveau-né : 15-20 mg/kg toutes les 12h I.V.

N.B. : On peut freiner l'excrétion rénale de la Pénicilline G en


ajoutant 500 mg-l g de Probenicid per os avec chaque
dose de Pénicilline.

2. Procaïne Pénicilline
Le mélange de Pénicilline G avec une suspension crystalline de
procaïne ralentit l'absorption de la Pénicilline injectée en I.M.
Indications cliniques : lorsqu'on veut éviter de donner des injec-
tions fréquentes à un malade.
- traitement de la syphilis, de la gonorrhée.
- prophylaxie de la gangrène gazeuse.
Il ne faut jamais administrer la procaïne pénicilline en I.V. à cause
du risque de blocage des capillaires pulmonaires par les cristaux.
Dosage :
- Syphilis : 1,2 g/j pour 10-21 jours
- Gonococcie : 2,4 g en dose unique chez l'homme, 4,8 g en
dose unique chez la femme.

3. Phénoxyméthyl Pénicilline (Pénicilline V)

Pénicilline résistante à l'acidité gastrique. Seulement environ


25 % de produit est absorbé par le tube digestif (biodisponibilité).
De ce fait, la Pénicilline V n'est pas indiquée pour traiter des infec-
tions sévères. L'absorption est meilleure à jeu.

Indications : Toute infection bénigne due au staphylocoque et aux


streptocoques sensibles à la pénicilline G.
- Pharyngite, sinusite, otite moyenne streptococcique ;
- Infections cutanées à streptocoque ;
- Prophylaxie des pharyngites streptococciques chez les su-
jets ayant fait un rhumatisme articulaire aigu (RAA).
-
Dosage :

44
- Adultes : 250-500 mg toutes les 6 heures 30 minutes au
moinsavant le repas ;
- Enfants : 62,5-250 mg toutes les 6 heures.

b) Sous-groupe de l'Ampicilline
Source : Pénicilline semi-synthétique et résistante à l'acidité
gastrique.*

Structure chimique

Spectre d'activité : étendue aux coccis et bacilles à Gram positif et


négatif. Mais elle est dépourvue d'action sur les bactéries produc-
trices de beta-lactamase. L'ampicilline est légèrement moins active
que la benzylpénicilline contre le streptocoque pyogène et le pneu-
mocoque. Elle est active vis-à-vis de S. faecalis et d'H. influenzae.

Principaux représentants :
- Ampicilline
- Amoxycilline

Application cliniques :
- Bronchites
- Pneumonie bactérienne
- Infections urinaires

Dosage adulte : 1-2 gellules de 250 mg toutes les 8 h.

c) Sous-groupe de la carbénicilline

45
Source : la carbenicilline est un antibiotique semi-synthétique sen-
sible à l'acidité gastrique.

Structure chimique

Spectre d'activité : large y compris une activité anti Pseudomo-


nas.

Principaux représentants :
- Carbenicilline (pyopen)
- Ticarcilline (deux fois plus active que la carbenicilline)

d) Sous-groupe de la méthicilline

Source : C'est un antibiotique semi-synthétique, résistant à l'acidité


gastrique

Principaux représentants :
- méthicilline
- cloxacilline (thérapie parentérale)
- Flucloxacilline (thérapie orale).

46
Spectre d'activité : Il est comparable à celui de la pénicilline G,
mais elle est active sur le staphylocoque producteur de la beta-lac-
tamase (pénicillinase).

Toxicité : allergie du type urticaire


Indications cliniques :
- Souches de staphylocoques résistantes à la pénicilline.
- Dosage : Flucloxacilline :
- adulte : oral/I.V. : 250 mg-1 g toutes les 6 h. I.M. : 250
mg toutes les 6 h.
- enfant oral/I.M. /I.V. : 1/4 à 1/2 dose adulte.

B. CEPHALOSPORINES

1. Céphalosporine C.
Source : la céphalosporine C est produite par fermentation d'un
champignon : céphalosporium-
Structure chimique

Spectre d'activité :
- cocci Gram positif et négatif
- bacille Gram positif et négatif

Membres
2. Dérivés sémi-synthétiques :

Ils sont répartis en 3 catégories :


a) Céphalosporines de première génération dont le spectre d'acti-
vité est comparable à celui de la céphalosporine C, mais légè-
rement amélioré. C'est le cas de:

a. céfadroxyl (Duracef)
b. céfazoline

47
b) Céphalosporine de deuxième génération : dont le spectre d'ac-
tivité est plus large, particulièrement contre le bacille à Gram
négatif. P.e. Cefamandol.

c) Céphalosporines de troisième génération sont résistantes à la


beta-lactamase et particulièrement actives sur certains ba-
cilles à Gram négatif. P.e. Céfotaxime (Claforan).

2.2. AMINOSIDES

La famille des aminosides comprend un groupe étendu d'antibio-


tiques caractérisés par une mauvaise absorption intestinale et une ex-
crétion rénale lente. Les aminosides peuvent se répartir en 2 groupes.

1) Groupe streptomycine

Source : la streptomycine a été extraite de culture de strepto-


mycés griseus en 1944 par Schatz, Bugie et Waksman.
Structure chimique :

Prin-
cipaux représentants :
- streptomycine (sulfate, R- CHO) qui est soluble dans
l'eau et insoluble dans l'alcool.
- dihydrostreptomycine (R - CH2OH)

Spectre d'activité :
48
La streptomycine est très active vis-à-vis des mycobacteries,
des batonnets Gram négatifs et des staphilocoques. Les streptoco-
ques et les pneumocoques sont relativement résistants.
Mode d'action : La streptomycine est un antibiotique bactéri-
cide. Elle agit par interférence avec la synthèse des protéines bacté-
riennes, plus précisément, elle agit au niveau des ribosomes cellu-
laires les rendant incapables d'exécuter le message codé par le gé-
nome de la cellule bactérienne.
Résistance acquise
Les bacilles de Koch et d'autres espèces de bactéries dévelop-
pent une résistance après passage en milieu contenant de la strep-
tomycine.
Cette résistance résulte d'une sélection naturelle des germes
strepto-résistants (qui préexistaient au contact avec la streptomy-
cine) dont les ribosomes étaient moins sensibles.
Toxicité.
- atteinte du nerf VIII, surtout après un long traite-
ment.
- hypersensibilité : rash, fièvre etc...
- agranulocytose.
-
Applications cliniques.
La streptomycine est avant tout utilisée dans le traitement de
la tuberculose, où elle est combinée à d'autres tuberculostatiques
pour éviter l'émergence des souches résistantes.
La combinaison streptomycine-pénicilline est synergique et utile
dans le traitement de l'endocardite.
Dosage :
- adulte
- enfant

2. Groupe néomycine
Les antibiotiques du groupe néomycine se subdivise en 2
catégories : Néomycine et Gentamicine.

49
a) Le complexe néomycine :

Source : la néomycine a été extraite de Streptomyces fradiae (Waks-


man et Lecbevalier, 1949).

Structure chimique

Principaux représentants
- Kanamycine qui est extraite de Streptomycès kanamy-
cetiens (Umezawa et coll. 1957),
- Amikacine qui est un dérivé semi-synthétique de la Ka-
namycine,
- Framycétine quiest extraite de Streptomyces lavendu-
lae (Decaris, 1947). Paromomycine qui est isolé de
Streptomyces rimosus (Coffey et coll. 1959).

Spectre d'activité antibactérienne :


L'action des antibiotiques du groupe néomycine est bactericide.
Elle s'étend aux coques Gram positifs (Staphylocoques) et aux en-
térobacteries. Les mycobactéries sont également très sensibles,
mais seule la kanamycine peut être utilisée en thérapeutique anti-
tuberculeuse.

Résistance acquise :
Elle s'installe de façon lente et après un traitement de longue du-
rée. Cette résistance est croisée : les germes devenus résistants à
la néomycine le sont également vis-à-vis de la kanamycine, la fra-
mycétine et la paramomycine et vice-versa.
En principe, les bactéries devenues résistantes aux différents
antibiotiques du groupe néomycine résistent également à l'action
bactéricide de la streptomycine; mais la résistance induite par
cette dernière a peu d'influence sur les antibiotiques du groupe
néomycine.

50
Toxicité.
Tous les antibiotiques du groupe néomycine sont ototoxiques et né-
phrotoxiques. Seules la kanamycine peut être utilisée par voie pa-
rentérale, les autres étant administrés par voie locale ou orale.

Applications cliniques.
La néomycine est un médicament de choix, par application
locale, dans les infections superficielles dues à des staphylocoques
ou à des entérobactéries. L'émergence de souches résistantes est
évitée en associant la néomycine à la bacitracine ou à la polymy-
xine. (polymyxine).
Cette dernière association est très active vis-à-vis de Pseudo-
monas aéruginosa. Le traitement des porteurs sains des staphy-
locoques par la néomycine-bacitracine est très efficace.
La prise orale de néomycine est recommandée comme anti-
septique pré-opératoire en cas de chirurgie abdominale ou en cas
de défaillance hépatique.
La kanamycétine per os est indiquée comme antiseptique
pré-opératoire ou en cas de défaillance hépatique. La kanamycine
i.m. peut être utilisée dans le traitement de la tuberculose et
d'autres germes sensibles.
La framycétine est indiquée dans le traitement des infections
superficielles et des porteurs sains des staphylocoques.
La paromomycine se caractérise avant tout par son activité
contre l'Entamoeba histolytica. Comme la néomycine, la paramo-
mycine peut être utilisée pour supprimer la flore intestinale avant
une opération abdominale.
L'amikacine, à cause de son coût élevé, doit être réservé pour
le traitement des infections par des germes résistants à la genta-
mycine et tobramycine.

b) Le complexe gentamicine

Source : la gentamicine a été isolée de micro-monospora purpurea.

51
Structure chimique :

Principaux représentants
- Gentamicine
- Tobramycine

Spectre d'activité
Le complexe gentamicine est doué d'un large spectre d'activité
bactéricide vis-à-vis de la plupart des bacilles Gram négatifs y com-
pris les pseudomonas.
La gentamicine est active contre le staphylocoque; mais il faut
lui préférer les antibiotiques généralement mieux indiqués dans les
infections staphilocoques. Elle est inefficace contre les streptoco-
ques et les anaerobies.

Mode d'action.
La gentamicine agit comme les autres aminosides.
Résistance acquise.
Il n'existe pas de résistance croisée entre le gentamicine et les autres
aminosides (streptomycine, néomycine, kanamycine).

Toxicité.
La gentamicine est néphrotoxique et ototoxique.
Applications cliniques.

La gentamicine est l'antibiotique de choix dans les infections à pseu-


domonas.
- Infections urinaires à pseudomonas ou autres germes
résistants à d'autres antibiotiques.
- Méningites et septicémie à pseudomonas.
- Brûlures infectées par le pseudomonas.

52
Mais parfois il faut rechercher synergique d'une combinaison
d'aminoside avec une beta-lactamine anti-pseudomonadale, surtout
pour certains sites d'infection où la concentration bactéricide tissu-
laire ne peut être atteinte : par exemple endocardite à bacilles Gram
négatifs.
Dans ce cas, il ne faut pas mélanger dans une même séringue la
carbénicilline et la gentamicine, au risque d'inactiver cette dernière.
La tobramycine plus active que la gentamicine contre le pseudomo-
nas, mais moins active contre les autres bacilles Gram négatifs.
Dosage : gentamicine : adulte : 3-7,5 mg/Kg/24 h I.M./I/V/ enfant
: 3 mg.Kg.12h.
2.3. TETRACYCLINES

Origine : la famille des tétracyclines comprend plusieurs antibioti-


ques extraits des champignons. Certains sont synthétisés chimique-
ment.
Structure chimique

Principaux représentants
- auréomycine (chlortétracycline) est la première tétracycline qui
a été décrite en 1948. Elle est extraite de streptomyces aureo-
faciens. Les radicaux R sont les suivants : R1 = Cl; R2 = CH3;
R3 = H.
- terramycine (oxytétracycline) qui est isolée de S. rimosus
(1950). Ses radicaux sont : R1 = H; R2 = CH3; R3 = OH.

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- tétracycline (1953) qui est obtenue par déhalogénation de la
chlortétracycline ou à partir de certaines souches de strepto-
myces.
Spectre d'activité antibactérienne
Elles ont un spectre d'activité très large : coques Gram positif
et négatifs, batonnets Gram positifs et négatifs. Elles ont une forte
activité vis-à-vis des mycoplasmes, rickettsies et chlamydias.

Toxicité
- perturbation de la flore intestinale donnant lieu à une flore de
substitution constituée de :
o candida albicans (stomatite, pharyngite, prurit anal,
diarrhée)
o proteus et pseudomonas résistant (diarrhée)
o staphylococcus aureus (diarrhée)
- coloration des dents et interférence avec le développement os-
seux : à proscrire chez les enfants et les femmes enceintes.
- hépathotoxicité (jaunisse, urémie) en fortes doses par I.V. chez
les femmes enceintes.

Indications cliniques
- Infections respiratoires à pneumocoques
- Uréthrites non spécifiques et infections à chlamydia
- Rickettsioses
- Choléra
Doses chez l'adulte : 250-500 mg toutes les 6 h. p.o.
100-200 mg toutes les 6 h. I.M.
500 mg toutes les 12 h. par infusion lente.

Doses chez l'enfant : à éviter chez les enfants de moins de 12 ans


à cause de leur accumulation dans les dents et les os.
N.B. Autres tétracyclines
- Minocyclines (mynocine)
- Doxycyclines : tétracyclines à action prolongée, peu
toxique. Elle est prescrite dans les infections du tractus génital
(gonorrhée et chlamydia). Le produit coûte cher.

54
2.4. MACROLIDES

Source : extraits de divers champignons du genre streptomyces.

Structure :

Ce sont des antibioti-


ques pourvus d'un noyau macrocyclique, le lactone, auquel s'atta-
chent des sucres.

Principaux représentants
- Erythromycine isolée en 1952 d'une souche de streto-
myces erythreus.
- Oléandomycine isolée en 1954 d'une souche de strepto-
myces antibioticus.
- Spiramycine (Rovamycine) extraite en 1954 d'une souche
de streptomyces ambofaciens.
- Lincomycine (Lincocin)
- Clindamycine (Dalacin).

Spectre d'activité
Spectre comparable à celui de la pénicilline : médicament de
choix contre les pneumocoques et les streptocoques du groupe A.
Les gonocoques et les haemophilus sont également très sensibles,
ainsi que les rickettsis.

Mode d'action

55
L'action des macrolides est bactériostatique à faible dose mais
bactéricide à forte dose. IIs sont bactériostatique à faible concen-
tration et bactéricide à forte concentration. Ils agissent par inhibi-
tion de la synthèse des protéines.

Résistance acquise
Les bactéries (staphylocoque, enterocoques) développent faci-
lement une résistance vis-à-vis de l'erythromycine.
Par exemple, le S. aureus devient 500 fois plus résistant à l'é-
rythromycine après 3-12 subcultures en présence de cet antibioti-
que. Cette résistance est croisée entre l'erythromycine d'un germe
dans un milieu contenant des concentrations croissantes d'antibio-
tiques.
Cependant il n'y a pas de résistance croisée in vivo.

Toxicité
- Troubles hépatiques (ictère)
- Troubles digestifs (nausées, vomissements)
L'erythromycine est sans doute l'AB le moins nocif qui existe.
Application cliniques

1) Erythromycine : traitement des septicémies à staphylocoque,


des pharyngites streptococciques, des sincesistes etc. chez
des sujets allergiques à la pénicilline.
- Dose adulte : 250-500 mg toutes les 6 h per os.
- Dose enfant : 125-250 mg toues les 6 h per os.
2) Clindamycine (Dalacin) est un dérivé de lincomycine, mais
plus active que cette dernière. Le dalacin est très actif contre
le Staphylocoque, le Streptocoque et une assez bonne activi-
té contre les anaérobies. Traitement des infections pro-
fondes à staphylocoques (ostéomyélite, pneumonie) et des in-
fections anaérobies. Mais pour ces dernières, on lui préfère
le metronidazole à cause du risque de colite associée à cet ...
due au C. difficile.

56
2.5. PEPTIDES

Source : La plupart d'antibiotiques peptidiques proviennent des


bactéries du genre bacillus. Toutefois, seul un petit nombre par ces
médicaments trouve une application clinique.
Principaux représentants et spectre d'activité
1.Gramicidine : isolée de Bacillus brevis, est active vis-à-vis de
pneumocoque et de streptocoque beta hémolytique mais ina-
ctive contre les bacilles Gram négatif. A cause de sa haute
toxicité hépatique et rénale, la gramicidine n'a jamais été uti-
lisée de façon systématique en médecine.
2.Bacitracine : un antibiotique très toxique pour le rein. Elle
est utilisée surtout pour différencier le streptocoque beta
hémolytique du groupe A (qui est sensible) d'autres strep-
tocoques beta hémolytiques non du groupe A (très résis-
tants).
3.Polymyxines : isolées de Bacillus polymyxa. Elles possèdent
une activité sélective vis-à-vis des bacilles Gram négatifs. Il
existe plusieurs types (A, B, C, D, E) de Polymyxines. Les
plus utilisées sont les polymyxines B, connue sous le nom
de polymyxine, et la polymyxine E, connue sous le nom de
colistine.
L'absorption intestinale de ces antibiotiques est très pauvre. En
outre, en présence de sérum, ils perdent 50 % de leur activité. Ces
substances sont néphrotoxiques.

2.6. SULFAMIDES

Source : Synthèse chimique

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Structure chimique :

Le sulfamidé est un analogue d'un facteur de croissance : l'acide


para-aminobenzoïque qui intervient dans le métabolisme de l'acide
folique.
Principaux représentants
1. Sulfa très soluble : sulfadiazine comprimés 500 mg
2. Sulfa retard : madribon comprimé 500 mg
3. Co-trimoxazole (trimethroprime-sulfamethoxazole ou Bac-
tri) Co 400 mg
4. Sulfone
Spectre d'activité : très large sur les bactéries à Gram positif
(streptocoque et pneumocoque) et à Gram négatif (gonocoque) et en-
terobactéries (infections urinaires).
Résistance acquise
La résistance in vitro s'obtient de façon lente chez la plupart
des germes. Mais in vivo, surtout avec le gonocoque, elle survient
tôt après le traitement.
Toxicité
Les sulfamidés sont bien absorbés par le tube digestif. Rash,
cristallurie, dyscrasie sanguine et anémie hémolytique sont les prin-
cipaux effets secondaires.

Mode d'action
Compétition avec l'acide para-aminobenzoïque.

Applications cliniques
Sulfadiazine : traitement de la méningite à meningocoque en com-
binaison avec la pénicilline. Les sulfa se lient peu aux protéines, ce
qui facilite son entrée dansle LCR.

58
Co-trimoxazole :
1. infections urinaires (germes sensibles)
2. infections respiratoires
3. sinusite et otite moyenne
4. gonorrhée en cas d'allergie à la pénicilline
5. salmonella invasive
Dose adulte : 2 x 2 comprimés de 480 mg
Dose enfant : 1/2 de la dose adulte (suspension ou comprimé)

Contre-indication : femme enceinte et enfant de moins de 6 mois.

2.7. CHLORAMPHENICOL

Origine : le chloramphenicol ou chloromycétine a été extrait d'acti-


nomyces indépendamment par Burkholder (1947) et par Carter et
coll. (1948).
Actuellement il est produit par synthèse chimique à partir de
p-nitro-acetophenone.

Structure chimique:

Principaux représentants
1. chloramphenicol (chloromycétine ou tifomycine) V.O.
2. thiamphenicol, V.O., I.M., I.V.

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Spectre d'activité antibactérienne
L'activité du chloramphanicol s'étend des bactéries Gram po-
sitifs aux bactéries Gram négatifs. Les rickttsies et les chlamydias
sont également sensibles. Néanmoins les coccis Gram positif sont
moins sensibles au chloramphenicol qu'aux antibiotiques tels que
pénicillines et tétracyclines.
Le chloramphenicol reste le médicament de choix dans le trai-
tement de la fièvre typhoïde et des méningites à H. influenzae.
Son activité est bactériostatisque.

Mode d'action
Il agit par inhibition de la synthèse protéique.

Résistance acquise
- par mutation
- par production de l'acétylase sous influence d'un gène plasmi-
dique.
Toxicité
- Aplasie médulaire pouvant entraîner une anémie aplastique,
sauf pourl e thiamphenicol.
- Troubles digestifs à la suite de la suppression de la flore normale
du tube digestif et de son remplacement par une flore de substi-
tution (candida albicns...) : nausées, vomissements - diarrhée.
Applications cliniques.
Le chloramphenicol ne devra pas être prescrit dans les infections
banales. Il est un antibiotique de choix dans :
- Méningites causées par les coliformes et par H. influenzae, à
cause de sa grande diffusion dans le LCR.
- Fièvre typhoïde, car le chloramphénicol pénètre bien dans les
cellules (S. typhi est un parasite intracellulaire). Les formes
moins sévères de F. typhoïde peuvent être traitées par d'autres
antibiotiques tel que le Co-trimoxazole.
- Usage locale (collyre) dans les conjonctivites purulentes.
Dosage :
- adulte : p.o. : 5000 mg 6 h avant les repas
I.M./I.V. : 50-100 mg.kg.j. en 4 prises

60
- enfant : Nouveau-né : 25 mg/kg/j. toutes les 6-12 h.
- enfant à terme : 25-50 mg/kg/j. en 4 prises I.M./I.V.
6 mois-5 ans : 50-100 mg/kg/j. en 4 prises I.M.
Collyre : 2 gouttes toutes les 3 heures.

2.8. QUINOLONES

Source : il s'agit de plusieurs groupes d'antibiotiques obtenus par


synthèse chimique.

Structure de base : un cycle pyridone beta-carboxylique avec une


fonction cetone en 4 et un radical carboxylique en 3.

A l'intérieur du cycle pyridone-carboxylique, on distingue quatre


noyaux hétérocycliques, selon le nombre et la position des atomes
d'azote : le noyau quinoline (représenté par l'acide oxolinique) le
noyau naphtyridine (acide nalidixique) le noyau cinnoline (cinoxa-
cine) et le noyau pyridopyrimidine (acide pipémique).

Principaux représentants

1. Acide nalidixique : (négram) c'est une 1-8 naphtyridine, décou-


verte en 1962 par Lesher et coll.

Structure chimique :

61
Spectre d'activité : activité antimicrobienne peu prononcée.
Il est prescrit dans les infections urinaires dues à des bacilles Gram
négatifs. Mais il a tendance à sélectionner des résistances chromo-
somiques au cours du traitement.

2. Acide oxolinique (urotrate) : fut découvert en 1967.

Structure chimique : il possède un noyau quinoline avec un atome


d'azote en position 1.

Spectre d'activité.

3. Norfloxacine : C'est une fluoroquinolone décrite en 1978. C'est


un dérivé de 4 quinolones, apparentées à l'acide malidixique par
sa structure.
Structure chimique : elle est obtenue par adjonction d'un atome
de fluor et d'un noyau piperazine à la structure de base de quino-
lones.

62
Spectre d'activité : très large pour traiter les infections à
- Enterobacter Spp.
- Pseudomonas aeruginosa
- Proteus indole positif
- Enterrocoque et staphylocoque à coagulose négative
- Shigela dysenteriae polyrésistante.
Vu sa concentration urinaire élevée, la norfloxacine est particulière-
ment indiquée dans le traitement d'infections urinaires résistantes
à d'autres antibiotiques.

MODES D'ACTION DES ANTIBIOTIQUES

Il existe au moins 4 sites d'action des antibiotiques sur la cel-


lule bactérienne : la paroi bactérienne, la membrane Cytoplasmique,
les ribosomes et les acides nucléiques. Grosso modo, les méca-
nismes d'action sont les mêmes qu'il s'agisse des germes Gram po-
sitifs ou des germes Gram négatifs. Mais la différence d'activité peut
être due uniquement à une différence anatomique entre ces deux
groupes de bactéries.

1. Paroi bactérienne
La composition de la paroi des bactéries Gram positives est
différente de celle des bactéries Gram négatives. Chez les coccis
Gram positifs (staphylocoque) l'élément essentiel est le glycopeptide
(mycopeptide) qui confère la rigidité à la paroi. Il représente 60 % de
la paroi contre 10 % chez les bacilles Gram négatifs. Les lipopoly-
saccharides et les lipoprotéines constituent, l'élément principal de
la paroi des bacilles Gram négatifs.
En outre, seule la paroi des coccis Gram positifs est entourée d'une
fine couche de ribonucleate de magnesium. Une autre différence,
c'est que la pression osmotique intra-cytoplasmique des coccis
Gram positifs est supérieure (10-20 atm) à celle des bacilles Gram
négatifs (5-10 atm) Fig.

63
Les antibiotiques de la famille des beta-lactamines agissent par in-
hibition de la synthèse de la paroi bactérienne, plus précisément par
interférence avec la synthèse du glycopeptide pariétal.
La synthèse de la paroi bactérienne en présence de la pénicilline,
s'arrête, alors que la synthèse de ses protéines continue et le volume
du gtoplasme augmente. En outre, l'enzyme auto-lytique (acetylmu-
ramidase) continue à éroder la paroi bactérienne qui devient finale-
ment défective. Et comme, la pression osmotique est plus élevée que
la pression environnante, la cellule sera lysée avant la formulation
d'une paroi complète.
Les différences anatomiques relevées ci-dessus, expliquent les faits
suivants :

1. sous l'effet de la forte pression osmotique, les bactéries


Gram positives dont la paroi est lésée par les beta-lactamines et
sous l'effet de l'enzyme, auto-lytique (acétylmuramidate) vont
éclater, libérant ainsi leur cytoplasme (plasmolyse). Les beta-lac-
tamiens ont une activité bactéricide.

2. les glycopeptides n'étant pas un élément essentiel de


la paroi des bacilles Gram négatifs, les beta-lactamines n'entraî-
nent pas d'effets notables d'autant plus que la pression osmoti-
que est faible.

64
3. la pénicilline G est inactive contre les bacilles Gram
négatifs parce qu'elle ne peut pas traverser la couche des lipopo-
lysaccharides de leur paroi alors que celle-ci est perméable à l'am-
picilline.

4. les polymyscines sont inactives sur les Gram positifs


parce qu'elles ne peuvent pas traverser la couche ribonucleate
de magnesium qui entoure leur paroi.

2. Membrane cytoplasmique.

La membrane Cytoplasmi-
que des bactéries est constituée
de 3 couches : une couche lipidi-
que centrale, entourée de E
couches protéiques.
Les antibiotiques peptidi-
ques (polymyscines) agissent sur
la membrane cytoplasmique. La
polymyscine possède une extré-
mité liposoluble et une extrémité hydrosoluble. L'extrémité liposo-
luble s'attace à la couche lipidique, tandis que lextrémité hydroso-
luble s'attache à la couche protéique, entraînant ainsi lecleavage des
couches et la rupture de la membrane cytoplasmique qui perd de ce
fait ses fonctions. La polymyscine a un effet bactéricide direct et agit
comme un désinfectant, en présence d'une cellule bactérienne mé-
taboliquement active ou inactive.

3. Ribosomes.
Plusieurs antibiotiques agissent par perturbation de la syn-
thèse des protéines au niveau des ribosomes .

65
Il s'agit de :
3.1. Aminosides: Streptomycine, Kanamycine, Gentamicine.
Ils interfèrent avec la fonction de l’ARNm en entraînant une
mauvaise lecture du message au niveau de la subunité 30 S du
ribosome. Le résultat final est la production de "fausses pro-
téines" qui finissent par tuer la bactérie. La synthèse des pro-
téines, n'est pas pour autant arrêtée; mais il s'agit de protéines
non fonctionnelles. De ce fait, les aminosides sont bactéricides.
3.2. Cyclines : tétracyclines, chlortétracyclines.
Elles bloquent l'attachement de l’ ARN de transfer à la sub-
unité 50S du ribosome; d'où aucun acide aminé ne parvient à
l’ARNm et par conséquent il n'y a pas de production de polypep-
tides.
3.3. Phénicolés : chloramphénicol, thiamphénicol...
Ils agissent en empêchant le contact de l’ARNm avec la sub-
unité 30S du ribosome de sorte qu'aucun acide aminé ne peut être
sélectionné pour la synthèse des protéines. Il va de soi que le vo-
lume cytoplasmique ne s'accroît pas et qu'il n'y a pas de synthèse
de l'enzyme auto-lysante.
Les cyclines et les phénicolés ne produisent aucun dom-
mage irréversible à la cellule bactérienne. De ce fait, elles sont
dites bactériostatiques, car s'ils sont retirés, les bactéries récu-
pèrent la synthèse normale de leurs protéines.

66
3.4. Macrolides : érythromycine...
Ils agissent en empêchant la formation de la chaîne des
acides aminés au niveau du tRNA.

4. Acides nucléiques.
Les quinolones (acide nalidixique) agissent par inhibition de
la synthèse de l'acide désoxyribonucléique (ADN), tandis que la
rifampicine sur celle de l'acide ribonucléique (ARN).
5. Compétition :
Les sulfamidés agissent par analogie structurale avec l'acide
para-aminobenzoique, constituant essentiel dans le métabolisme
de l'acide folique.

RESISTANCE BACTERIENNE AUX ANTIBIOTIQUES

Les antibiotiques ne seront actifs que lorsque le germe patho-


gène se trouve en présence d'une concentration suffisante d'antibio-
tique. Cette quantité minimale capable d'inhiber la croissance bac-
térienne est appelée concentration minimale inhibitrice (C.M.I.).
Elle s'exprime en mcg/ml. La détermination de la C.M.I. se fait par
les méthodes de dilution ou de diffusion. Pour observer un résultat
thérapeutique, il faut que le taux sanguin ou tissulaire de l'antibio-
tique soit au moins égale à la C.M.I. Si par contre la C.M.I. est su-
périeure au taux sanguin de l'antibiotique, la bactérie pathogène ne
sera pas affectée par cet antibiotique et sera considérée comme ré-
sistante. L'augmentation significative de la C.M.I. est donc une
preuve que la souche bactérienne en cause est inaccessible à l'anti-
biotique.
Une bactérie acquiert une résistance aux antibiotiques par deux mé-
canismes de base :

67
A. Résistance chromosomique
La cible d'un antibiotique peut être une enzyme. Celle-ci peut
être modifiée par mutation; ce qui fait perre à l'antibiotique son ef-
ficacité contre la bactérie : ce phénomène se traduira par une éléva-
tion significative de la C.M.I. Cette mutation est spontanée, stable
et transmissible à la descendance. Elle est le fait du hasard et indé-
pendante de l'antibiotique qui ne joue que le rôle de l'agent sélecteur
en éliminant les bactéries sensibles dans une population bacté-
rienne donnée.
En clinique, la résistance chromosomique est souvent une
monorésistance et représente à peine 10-20 % de résistances bac-
tériennes rencontrées. Elle se traduit par l'apparition d'une rechute
succédant à un effet initial favorable de l'antibiothérapie alors que
la bactérie en cours reste identique.

B. Résistance extra-chromosomique
En 1955, au cours d'une dysentérie bacillaire au Japon, il fut
isolé une souche de shigella résistante à trois antibiotiques (strep-
tomycine, tétracycline et sulfa). L'année suivante, les germes isolés
des malades présentaient le même profil en plus de la résistance au
chloramphenicol.
Chose curieuse, chez un même malade, on pouvait isoler une
shigella et une E. coli présentant le même profil de résistance. Si on
mélange une souche d'E. Coli multirésistante avec une souche de
shigella sensible, celle-ci devient multirésistante.
Il s'agit donc d'une résistance transférable par des éléments d’ADN
extra-chromosomiques appelés plasmides, capables de transférer
en bloc cette multirésistance. Environ 20 % du matériel génétique
sont situés en dehors du chromosome chez les entérobactéries et
les staphylocoques.
Ce type de résistance se propage d'une bactérie à une autre soit par
conjugaison soit par transduction.
La transduction est observée essentiellement chez le staphilocoque
et aboutit à une résistance limitée à un ou deux antibiotiques.

68
La multirésistance clinique des entérobactéries est due à des fac-
teurs de résistance transférable par conjugaison, appelés facteurs
R. Ceux-ci contiennent les gènes caractéristiques d'une ou de plu-
sieurs résistances vis-à-vis de nombreux agents antibactériens.

Conséquences cliniques
L'ensemble de connaissances développées sur le mode d'action
des antibiotiques et les mécanismes de résistance bactérienne per-
met de mieux poser les indications pour l'association des antibioti-
ques en clinique.
Pour prévenir le développement de la résistance à certains antibio-
tiques, on recourt souvent à une association de deux ou plusieurs
antibiotiques. Par exemple l'association Isoniazide + ethambutol +
Rifampicine pour traiter la tuberculose. Une autre indication fré-
quente de l'association, est la recherche de la synergie entre deux
antibiotiques.
Ici, la règle établie par Jawetz en 1952 reste encore valable :
1. Deux antibiotiques bactériostatiques réagissent pour pro-
duire un effet additif
2. Un antibiotique bactériostatique et un antibiotique bac-
téricide ensemble peuvent être antagonistes.
3. Deux antibiotiques bactéricides associés sont synergi-
ques.

69
BACTERIOLOGIE SPECIALE

INTRODUCTION

La microbiologie est une discipline qui étudie les micro-


organismes (les bactéries, champignons, algues…) Taille de la
bactérie est 0.5 à 1µm de diamètre. (Le pouvoir séparateur de l'œil
humain est de 100 µm)
Dans cette partie nous étudierons les principales bactéries pour au-
tant qu'elles aient un intérêt médical pour la compréhension de la
pathologie infectieuse humaine.

Outre les microbes reconnus comme agents pathogènes, nous


attachons de plus en plus d'importance à des parasites commen-
saux et même à des saprophytes banaux dont le pouvoir invasif oc-
casionnel ne cesse d'accroître depuis l'emploi excessif des antibioti-
ques.

Dans l'étude des bactéries nous ne suivrons pas rigoureuse-


ment un ordre taxonomique donné, mais nous donnerons un aper-
çu succinct de la classification moderne des bactéries après les le-
çons de bactériologie spéciale. Nous adopterons le plus possible la
nomenclature de Bergey (1957) mais nous citerons également les
noms sous lesquels certaines bactéries continuent à être désignées
par les cliniciens.

Objectifs du cours
- Acquérir des connaissances de base sur les micro-
organismes (Bactéries, fungi et virus) et les maladies dont ils
sont responsables.
- Connaître les principaux critères bactériologiques conduisant
à l’identification de la bactérie
- Connaître leur capacité à développer des résistances aux
antibiotiques

70
Afin de contribuer à l’amélioration de la prise en charge des
pathologies infectieuses humaines.

Rappel des notions

Suivant la morphologie de la paroi bactérienne, on peut


être distingué

1) Les bactéries sphériques : coques ou cocci se regroupant en :


amas (grappe), diplo, chaînette…

2) les bactéries bacillaires (en batonnet)

3) les bactéries spiralées (en virgule ex : Vibrio ; en spirale ex :


Treponema.

La paroi bactérienne est mise évidence par certaines


colorations telles que la coloration de Gram qui permet de distinguer
le groupe de bactéries à Gram positif (colorées en violet) et le groupe
de bactéries à Gram négatif (colorées en rouge ou en rose).

71
2.BACTERIOLOGIE SPECIALE

72
Chapitre I : LES COCCIS A GRAM POSITIF.

Sous ce vocable on comprend des coques à Gram positif géné-


ralement immobiles et non sporulés dont les divisions successives
aboutissent à la formation de grappes ou de chaînettes à Gram
positif.
Les Coccis à Gram positif se répartissent en deux groupes : les
Staphilocoques et les Streptocoques.

A. Genre Staphylococcus
Le genre Staphylococcus compend trois espèces dont les
caractères différenciels sont repris dans le tableau ci-dessous

Parmi les 27 espèces du genre actuellement répertoriées, les


principales sont Staphyloccus aureus, S.epidermidis et
S.saprophyticus. L'espèce S.aureus sera prise comme type de
description.

- S.aureus

- S.epidermidis

- S.saprophyticus
- S.haemolyticus

- S.lugdunensis

Habitat et épidémiologie.
Le staphylococoque est un parasite de l’homme et de certains
animaux. On le retrouve sur la peau, dans l’intestin et dans le
pharynx. Trente à 60% de sujets normaux sont porteurs nasaux de
staphylococcus aureus. L’infection est généralement endogène (auto-
infection), sauf en milieu hospitalier où la transmission est assurée par
des porteurs sains et par des objets contaminés.

73
Pouvoir Pathogène
Il est important de distinguer S. aureus des Staphylococcus à
coagulase négatif (SCN).

S. aureurs ou staphycoque doré a un potentiel de pathogénicité très


important et est résponsable aussi bien d’infections communautaires
que nosocomiales. Par opposition, les SCN sont en règle générale des
bactéries opportunistes essentiellement responsables d’infections
nosocomiales.

1. S. aureurs
Le pouvoir pathogène de cette espèce est lié à l’expression de
facteurs de virulence. On distingue :

2) Les protéines de surface (adhésines) qui permettent la


colonisation de l’hôte : Plus d’une dizaine d’adhésines ont été
identifiées, les mieux caractérisées sont : La proteine A ; La
protéine de liaison au collagène de type I, II et IV ; La
protéine de liaison à la fibronectine ; Les protéines de
liaison au fibrinogène: Clumping factor et

3) Des facteurs qui conduisent au développement et à l’extension


de l’infection : La coagulase ; hémolysines Alpha, beta et
Delta ; leucocidines (ex : de Panton et Valentine) ;
staphylokinase, protéases, élastase et la hyaluronidase.

4) Des toxines spécifiques responsables de syndromes


toxiniques. Il s’agit des entérotoxines, des exfoliatines A, B et
D, et de la TSST-1 (Toxic Shock Syndrome Toxin 1).

Par ailleurs, toutes ces toxines par leur activité superantigénique


jouent probablement un rôle dans les maladies auto-immunes du
fait de leur capacité à induire une activation de lymphocytes auto-
réactifs (dirigés contre les antigènes du soi).
Il est responsable d’infections suppuratives superficielles et
profondes ainsi que de syndromes liés à l’action de toxines.

74
Les infections suppuratives loco-régionales :

- infections cutanéo-muqueuse: furoncle, anthrax, panaris,


impetigo, cellulite, sinusite, otites etc… Il s’agit le plus souvent
d’auto-infestations.

- Ces infections se compliquent parfois par extension loco-


régionale de l’infection, ou par diffusion hématogène de la
bactérie. S. aureus peut alors être responsable de septicémies,
d’endocardites, de pneumopathie, d’ostéomyélites, d’arthrites,
de méningites ou d’infection urinaire.

Les infections non suppuratives d’origine toxinique :

- enterites post-antibiotiques et toxi-infections alimentaires.

- Choc toxique staphylococcique chez les femmes en période de


menstruation utilisant le tampon hygiénique (ex : tympax). Il
est provoqué par la diffusion dans l’organisme de la toxine de
(TSST-1) et/ou des entérotoxines d’une certaine souche de S.
aureus. La mortalité est de l’ordre de 10 %.

- syndromes cutanés staphylococciques (ex : syndrome de la


peau ébouillantée chez les jeunes enfants). Ce syndrome est
appelé syndrome de Ritter chez les nouveaux-nés. Il est
provoqué par la diffusion d’exfoliatines. Le foyer inititial peut
être ORL, conjonctival ou cutané. Il peut aussi se rencontrer
chez l’adulte immunodéprimé
.
2. Staphylocoques à coagulase négative (SCN)

La majorité des staphylocoques à coagulase négative sont des


bactéries opportunistes essentiellement responsables d’infections
nosocomiales. Trois facteurs favorisent ces infections :
75
l’immunodépression, la présence de cathéters veineux ou de
matériaux prothétiques, la multirésistance des SCN aux
antibiotiques.

S.epidermidis ou staphylocoque blanc est généralement


considéré comme un saprophite de la peau. Mais son rôle pathogène
est de plus en plus mis en évidence comme l’espèce la plus
fréquemment isolée en milieu hospitalier.
Il peut provoquer les infections chez les sujets porteurs de
matériel étranger (cathéter intra-vasculaires, prothèses ostéo-
articulaires, boîtiers de stimulation cardiaque, valves de dérivation
du liquide céphalo-rachidien…). Il est aussi responsable de
septicémies notamment dans les services d’oncologie et de
néonatologie, de péritonites chez les patients en dialyse péritonéale,
d’endocardites surtout chez les sujets porteurs de prothèse
valvulaire cardiaque, d’infections sur valve de dérivation du liquide
céphalo-rachidien. Plus rarement, cette espèce est responsable
d’infections sur prothèse orthopédique, de cystites et de
pyélonéphrites.

S.haemolyticus est la seconde espèce responsable d’infections


humaines, en particulier de suppurations, d’infections urinaires et
de septicémies.
Au sein des SCN, deux espèces sont responsables d’infections
communautaires : S.saprophiticus et S.lugdunensis

S.saprophiticus n’est pas un saprophite comme son nom le


dit ; mais un parasite potentiellement pathogène, notament dans les
infections urinaires basses (les cistites) chez les jeunes femmes. Il
se distingue de S.epidermidis par sa capacité d’acidifier le mannitol
et par sa résistance à la novobiocine.

S.lugdunensis est responsable d’infections cutanées et


d’endocardites infectieuses.

76
Diagnostic bactériologique.

Le diagnostic se fera à partir de divers produits pathologiques


tels que le pus, les urines, le sang etc…à partir desquels on fera les
examents suivants :

1. Coloration de Gram: Coques gram positif en grappes.


2. Milieux d’isolement: les réactions suivantes sont observées sur les
milieux usuels :
- gélose au sang: il faut reléver la présense ou l’absence
d’hémolyse et de pigment (colonies jaunes ou blanches).
- Faire la catalase: le staphilocoque est catalase positive.
- gélose mannitol salt agar (MSA): relèver la fermentation
(jaune) ou non du mannitol.
3. Test de pathogénicité par :
- La recherche de la coagulase sur plasma de lapin.
- La recherche de la Dnase sur gélose à la Dnase.
- La sensibilité à la novobiocine sur milieux de Mueller
Hinton sur lequel on dépose un disque contenant 5 µg de
l’antibiotique.

Tableau: caractères différenciels des staphylococcus

S.aureus S.epidermidis S.haemolyticus S.saprophyticus

Pigments Doré Blanc Blanc/Jaune Blanc/Jaune


Coagulase + 0/+ 0 0
Dnase + 0 0 0
Mannitol + 0 0/+ +
Novobiocine S S S R

4. Identifcation moléculaire : par PCR

77
Traitement:

La prophylaxie repose sur l’application des mesures


d’antisepsie et d’hygiène individuelle (traitement des lésions
pouvant représenter une porte d’entrée à des infections plus graves)
et collective (lutte contre les infections dans les hôpitaux…).

La pénicilline est l’antibiotique de choix. Mais de plus en plus en


milieu hospitalier et extra-hospitalier on isole des souches
productrices de beta-lactamases qui inactivent la pénicilline.
En outre des souches hospitalières présentent parfois une
résistance interne aux beta-lactamines telles que la méticilline et
oxacilline (MRSA)
Le meilleur choix de l’antibiotique sera donc dicté par
l’antibiogramme.

B. GENRE STREPTOCOCCUS.

Le streptocoque a été décrit par Billroth en 1874 dans


l'érysipèle, puis par L.Pasteur dans le sang, les lochies et les veines
péri-utérines en cas de fièvre puerpérale.
Les streptocoques ont été d'abord classés en fonction de
l'aspect de l'hémolyse autour des colonies sur gélose au sang de
cheval (Schottmüller, 1903) :

1. S.alfa-hémolytique : hémolyse verte (S.viridans).


2. S.beta-hémolytique : hémolyse claire.
3. S.gamma-hémolytique : absence d'hémolyse.

Plus tard, Lancefield a introduit une classification plus


scientifique basée sur les antigènes de la paroi. Ainsi les
streptocoques se répartissent en quatre groupes :

1. Streptocoques du groupe A ou Sreptococcus pyogenes


2. Streptocoque du groupe B ou S.agalactiae.
3. Streptocoques du groupe D (Enterocoques)
78
4. Pneumocoques (Streptococcus pneumoniae)

1. STREPTOCOQUES DU GROUPE A : STREPTOCOCCUS


PYOGENES

C’est le groupe de loin le plus important en pathologie


humaine. Il est responsable de plus de 90% des infections à
streptocoques hémolytiques.
Habitat et épidémiologie
A l’encontre des autres streptocoques qui sont très ubiquitaires,
le groupe A est un parasite presque exclusif de l’homme. Il possède un
grand pouvoir invasif. La contagion est souvent exogène et se fait à
partir de malades cliniques ou subcliniques ou à partir de porteur de
germes. La transmission est directe (surtout flüggienne) ou indirecte
par les poussières d’hôpital, le linge etc…

Pouvoir pathogène

La voie d’entrée est généralement respiratoire.

1. Amygdalite ou pharyngite, éventuellement avec extension


aux régions voisines : otite, sinusite, méningite, laryngite,
trachéite, bronchite, (bronche) pneumonie (post-influenza),
pleurésie, adénite, angine de Ludwig.
2. Impétigo, érysipèle, infection des plaies (ombilicale),
lymphangite, adénite
3. Trombophlébite, septicémies avec localisation secondaires
(arthrite), fièvre puerpérale
4. Scarlatine : ici le rôle de streptocoques pyogènes est exclusif.
C’est une toxi-infection avec localisation souvent rhino-
pharyngée, due à certains streptocoques producteurs de toxine
érythrogène, responsable de l’enanthème et de l’exanthème.
La scarlatine confère une immunié anti-toxique qui se traduit

79
par la négativation de la réaction de Dick (injection i.d. de
toxine érythrogène).
5. Séquelles post-streptococciques tardives. Elles surviennent
en moyenne 3 semaines après une infection même bénigne, au
moment où l’infection primitive est guérie et souvent stérilisée.
Ces complications sont dues à l’élaboration d’auto-anticorps
ou d’un état d’auto-allergie, suite aux altérations tissulaires
provoquées par les toxines de la primo-infection (Cavelti,
1945). Ce mécanisme serait responsable de la néphrite post-
streptococcique et du rhumatisme articulaire aigu (R.A.A). Le
R.A.A. s’accompagne presque toujours d’une élévation dans le
sérum d’Ac. Anti-streptolysine O; les rechutes coïncident
généralement avec une nouvelle infection à streptocoques, et
les sulfamides et la pénicilline préventives diminuent la
fréquence des rechutes.

Facteurs de virulence
Streptococcus pyogenes sont dotés d’une capsule et de
protéine M qui les protègent de la phogocytose par les macrophages.
L’acide téichoïque favorise l’adhérence du germe aux cellules oro-
pharyngées. Les toxines érythrogènes A et C sont pyrogènes et
responsables de l’éruption cutanée de la scarlatine. La streptolysine
O, une hémolysine, inhibe le chimiotactisme des polynucléaires
neutrophiles. Elle est immunogène et induit des anticorps anti-
streptolysine O <<ASLO>> utilisés en diagnostic biologique.
Enfin, les enzymes comme la hyaluronidase et la streptokinase
facilitent la diffusion du germe dans le tissu.

Diagnostic biologique
Direct : produit pathologique : pus, urines, frottis de gorge etc
- Examen direct après coloration de Gram : coque gram positif
en chaînettes
- Culture sur gélose au sang : colonies beta hémolytiques,
catalase négative, sensible à la bacitracine
- Identification : streptocoque beta hémolytique du groupe A

80
Indirect : dosage des anti-streptolysines O (ASLO). Un titre
d’anticorps > 200 UI/ml est significatif.
Traitement
a) Préventif : chez les les sujets présentant du rhumatisme, on
évite les rechutes (réinfections) par la
chimioprophylaxie : sulfamides ou pénicilline per os,
pénicilline-benzathine en injection
b) Curatif : tous sont sensibles à des doses très faibles de
pénicilline, qui est l’antibiotique de choix. Les
sulfamides sont seulement bactériostatiques et
n’éliminent pas tous les germes (création de porteurs
de germes convalescents).

2. STREPTOCOQUES DU GROUPE B : STREPTOCOCCUS


AGALACTIAE

Streptococcus agalactiae est responsable d’infections


néonatales.

Habitat et épidémiologie
C’est un parasite des bovidés. On le retrouve au niveau rectal
et vaginal chez la femme enceinte (portage vaginal et intestinal)

Pouvoir pathogène
Streptococcus agalactiae (agalactiae = absence de lait) est
responsable de mammite et d’avortement chez les bovidés. Il
provoque des septicémies néonatales avec détresses respiratoires et
des méningites. L’invasivité des souches est due à la présence d’une
capsule.

Diagnostic biologique
- Prélèvements : LCR, sang, liquide amniotique
- Coloration de Gram : coques en chaînettes à Gram positif
- Culture sur gélose au sang : colonies beta hémolytique,
catalase négative

81
Traitement
Les souches sont sensibles à la pénicilline G et à l’amoxicilline,
mais souvent résistantes aux macrolides et aux tétracyclines.
2. STREPTOCOQUES DU GROUPE D DE LANCEFIELD
Ce groupe comprend les streptococcus bovis et les
Enterococcus.

3.1. STREPTOCOCCUS BOVIS


Ils font partie de la flore normale de l’intestin de l’homme. Ils
sont responsables de cholécystites, de péritonites et d’endocardites
subaiguës. Ils sont sensibles à la pénicilline G. Ils sont à distinguer
des Enterocoques auxquels ils sont souvent associés dans les
suppurations intestinales.

3.2. ENTEROCOCCUS

Habitat et épidémiologie :

Ce sont des commensaux de l’intestin humain et animal. Ils


sont très peu invasifs. On peut les trouver dans l’eau, où on les
considère comme témoin de contamination d’origine fécale.

Pouvoir pathogène.
On les trouve assez souvent dans les infections urinaires et
exceptionnellement dans l’endocardite lente.

Diagnostic biologique
- Prélèvements divers (urines, sang).
- Examen microscopique après la coloration de Gram :
diplocoques ovoïdes ou en courtes chaînettes.
- Culture : Les enterocoques se cultivent sur les milieux
ordinaires. Généralement ils sont non-hémolytiques. Les
entérocoques sont résistants à certains facteurs hostiles :
haute température, haute salinité, pH acide, présence de bile,

82
de tellurite. Selon l’ensemble des caractères de culture, on
distingue 3 espèces dont S. faecalis est la plus commune.
Thérapie : L’entérocoque est généralement peu sensible à la
pénicilline. Dans l’endocardite lente, on associe la
streptomycine à des doses massives de pénicilline.

4. STREPTOCOCCUS PNEUMONIAE

Le pneumocoque a été isolé par Pasteur en 1881 du sang d’un


lapin auquel on avait injecté la salive d’un enfant rabique. Une
meilleure description est due à Fränkel et Weichselbaum (1884) qui
montrent déjà son rôle dans la pneumonie.

Habitat et épidémiologie
Parasite obligatoire du rhino-pharynx de l’homme et rarement de
certains animaux (rat, cobaye, singe). Plus de la moitié des individus
sains sont porteurs de pneumocoques. Il existe un très grand nombre
de types sérologiques de pneumocoques et les types trouvés chez les
porteurs sains ne sont généralement pas ceux qui causent les
pneumonies. La pneumonie est en principe une affection endogène
chez un sujet porteur d’un type de pneumocoque virulent et non-
immun vis-à-vis de ce type. Si le nombre de porteurs d’un type virulent
est élevé, on peut assister à des épidémies de pneumonie. Dans ce cas
la contagion devient en grande partie exogène et est assurée par les
porteurs de germes (gouttelettes de Flügge).

Pouvoir pathogène
Les localisations ORL (Otites et Sinusites) sont souvent les
portes d’entrée pour les infections plus graves telles que :
1. Pneumonies franches lobaires aiguës : elles s’accompagnent de
fièvre, de point de côté thoracique et de signe de condensation
pulmonaire. Souvent le pneumocoque intervient comme agent
de surinfections pulmonaires post-virales. La pneumonie fait
généralement suite à un refroidissement qui correspond à une

83
virose respiratoire. La pneumonie à pneumocoque s’accompagne
dans 25% des cas d’une bactériemie et peut se compliquer
d’empyème.
2. Méningite :S. pneumoniae est le 2è agent de méningite chez les
enfants à Kinshasa. Elle est primitive ou secondaire à un foyer
ORL. Le pronostic est sévère et la mortalité élevée (>30%)
3. Autres infections : S. pneumoniae peut être la cause de
péritonite, d’endocardite et de conjonctivite.
Facteur de virulence
Comme on voit, le pouvoir pathogène du pneumocoque dépend
en partie de la bactérie (virulence) et en partie de l’hôte (terrain
fragilisé).
Le pouvoir pathogène de S. pneumoniae s’explique par
plusieurs mécanismes :

- La présence d’une capsule : la souche (S) encapsulée tue la


sourie, a souche R non encapsulée ne tue pas la souris. La
capsule protège la bactérie de l’opsonisation et inhibe donc la
phagocytose
- La pneumolysine par son effet cytotoxique détruite les cellules
épithéleoles et endothéluels bronchiques
- La protéine A de surface joue un rôle par son activité anti-
phagocytaire
- L’autolysine tue le pneumocoque et libère ainsi les facteurs de
virulence du germe.

Les infections à pneumocoques sont plus fréquentes et plus


graves chez des sujets immunodéprimés (SIDA) ou fragilisés
(vieillards, diabétiques etc).

Diagnostic biologique

Direct :
- Produits pathologiques : suppuration, sang (Hémoculture)
LCR, liquide pleural etc.

84
- Examen direct après coloration de Gram : diplocoques Gram
positif, lancéolés entourés d’un halo clair (capsule).
- Culture sur gélose au sang : colonies alfa-hémolytiques
sensibles à l’optochine. Il existe de nombreux streptocoques
commensaux de la bouche dits « streptococcus viridans » qui
sont aussi hémolytiques, mais résistants à l’optochine.

Indirect :

Recherche des antigènes solubles par agglutination au latex


sensibilités par des anticorps spécifiques.

Produits Méthodes de
Pathologie pathologiques diagnostic
Coloration Culture Agglutination
Gram Latex
Méningite LCR Coques Gélose au Slidex positif
à Gram + sang
lancéolés Hémolyse
alfa
Optochine +
Septicémie Sang Hémoculture Slidex positif
Pneumonie Crachat Coques Gélose au Slidex positif
Liquide à Gram sang
pleural. positif Hémolyse
lancéolés alfa
Optochine +

Traitement

Préventif:
le vaccin antipneumococcique est constitué d’un mélange de
polysaccharides capsulaires purifiés de sérotypes très fréquents.
Il est habituellement prescrit aux personnes à haut risque :
85
- Personnes âgées (>60 ans)
- Adultes immunocompétents porteurs d’affections
débilitantes (diabète, affections cardiaques…
- Patients immunodéprimés (SIDA, transplantation
cardiaque) malheureusement les enfants (<2 ans) ne
répondent pas à ce type de vaccin. Un vaccin conjugué
est en cours d’essai clinique.

Curatif :
Pendant des dizaines d’années, les pneumocoques ont été
extrêmement sensibles à la pénicilline. Mais de plus en plus on
décrit l’apparition de souches de sensibilité réduite. Les premières
souches ont apparu en 1967 en Australie. Dix ans plus tard, en
Afrique du Sud, on signale l’existence d’infections sévères
provoquées par des pneumocoques résistants à la pénicilline et
également multirésistants au chloramphénicol, à la tétracycline, au
co-trimoxazole et à l’érythromycine.
En République Démocratique du Congo, la pénicilline G
bactéricide à la dose de 1 à 2 millions d’unités toutes les 4 à 6 heures
reste encore l’antibiotique de choix.Si la souche a une résistance
partielle, les cépholosporines de 3è génération sont le premier choix.

86
Chapitre II : LES COCCIS A GRAM NEGATIF
Nous limiterons notre étude aux germes du genre Neisseria qui
comprend deux pathogènes : N. gonorrhoeae, agent de la
blénnorragie et N. méningitidis, agent de la méningite cérébro-
spinale. Ce sont des diplocoques Gram négatifs, tous parasites.

A. NEISSERIA GONORRHOEAE

Décrit en 1879 par Neisser comme agent de la gonorrhée,


maladie vénérienne la plus répandue. Actuellement dans le monde,
le nombre de cas de gonococcie augmente alors que la sensibilité du
germe aux antibiotiques diminue. Il diffère du méningocoque par
l'absence d'utilisation du maltose, l'absence d'alpha-glutamyl-
transférase et par sa constitution antigénique.

Habitat et épidémiologie :
Parasite obligatoire, strictement humain. Il existe de porteurs sains.
La transmission interhumaine se fait par contact direct ; généralement
par contact vénérien. Il faut noter deux exceptions : l’ophtalmie du
nouveau-né (infection acquise lors du passage dans le canal génital
maternel) et la vulvo-vaginite des jeunes filles qui est souvent transmise
par des objets de toilette contaminés. La symptomatologie nulle ou faible
de la femme facilite la dispersion de l’infection.

Pouvoir pathogène :
Le gonocoque est l’agent de la blennorragie « chaude pisse ».
- Chez l’homme : le gonocoque provoque une urétrite
antérieure aiguë avec un écoulement urétral de pus jaune
verdâtre ; brûlure ou picontement lors de la miction. L’urétrite
peut se compliquer avec comme conséquences lointaines une
sténose méthrale et voire une stérilité. Dans 10% des cas
l’infection est asymptomatique chez l’homme.

- Chez la femme : l’infection est souvent pauci symptomatique.


Elle débute comme une uréthro-cervicite avec une infection

87
éventuelle des glandes de Bartholin (une bartholinite) et de
Skène avec des pertes vaginales abondantes accompagnées de
douleurs du bas-ventre et de brûlures ou de picotements au
moment d’uriner. L'infection peut s'étendre et provoquer une
salpingite (avec risque d'oblitération secondaire et de stérilité),
une pelvi-péritonite.
- Les localisations extragénitales (pharyngées, anales et
oculaires), les bactériémies, et les localisations à distance sont
similaires à celles qui s'observent chez l'homme.
- La blennorragie reste souvent muette. Le meilleur signe de la
gonococcie chez la femme est l’uréthrite de l’homme (son
partenaire sexuel).
- Dans les deux sexes : on peut rencontrer exceptionnellement
des localisations extragénitales (pharyngées, anales et
oculaires), les bactériémies, arthrites, synovites, endocardites
et méningites. La rectite et la pharyngite gonococciques sont
de plus en plus fréquentes en cas de rapports sexuels par voie
oro-anale.
- Chez le nouveau-né : l'ophtalmie purulente est acquise au
moment de la traversée de la filière génitale lorsque la mère est
infectée et non traitée.

Facteurs de virulence
Les fimbriae de la paroi des gonocoques favorisent
l’attachement de ceux-ci aux épithaliums des muqueuses et
s’opposent à la phagocytose. N. gonorrhoeae possède aussi des
antigènes protéiques de surface ( Ag A proteases) qui s’opposent
ainsi à l'action bactéricide des IgA sécrétoires.

Diagnostic biologique
Le Diagnostic biologique de la gonococcie est tributaire de la
qualité de prélèvement. Celui-ci doit se faire avent tout traitement
ou après un arrêté ( 1 semaine) du traitement dans les cas
chroniques. Le prélèvement se fera de préférence au laboratoire car
le germe est très fragile. A défaut, on utilisera un milieu de

88
transport. Il est conseillé d’utiliser l’écouvillon d’alginote de calcium
ou de Dacron.

1. Prélèvements et examen microscopique direct

En cas de gonococcie aiguë :


- Chez l’homme : examen microscopique direct après la
coloration de Gram sur pus uréthral avant la première miction
(goutte matinale » on recherche des diplocoques à Gram négatif
intra ou extra leucocytaires.
- Chez la femme : il faut faire de multiples prélèvements
notamment au niveau du méat urinaire, de l’endocol, de la
marge anale et des glandes de Bartholin.

En cas de gonococcie chronique :

- Chez l’homme : l’écoulement est souvent mineur et voie


intermittente. Il convient de procéder à un massage
prostatique et examiner le liquide de massage prostatique.
- -Chez la femme : faire des prélèvements à l’orifice du col
utérin, avant et après les règles
2. Culture

La culture est indispensable dans les formes chroniques et


dans les infections gonococciques chez la femme où il y a
généralement une abondante flore associée. L’isolement se fait sur
un milieu enrichi de sang (hémoglobine) supplémentaire en facteurs
de croissance (isovitalex) et en antibiotiques (vancomycine,
colimycine et reystatine) appelé Milieu de Thayer Martin. Le
gonocoque est un aérobie, mais il pousse mieux dans un
atmosphère humide contenant 5-10% de C02. On peut le cultiver
dans une boîte de Pétri qu’on place dans un bocal fermé dans lequel
on allume une bougie « Candle ju). La bougie s’éteint lorsque
l’oxygène est consumé. C’est-à-dire en présence de C02 (5-10%). La
température optimale de croissance est de 36°. Les cultures sont
tuées à 41°C.

89
Traitement
La pénicilline G était l’antibiotique de choix il y a quelques années.
Mais depuis 1979, la fréquence des souches N. gonorrhoeae
productrices de pénicillinase est en augmentation régulière dans le
monde.

a)Traitement préventif :
- Installation de nitrate d’argent à 1% ou de gouttes
d’antibiotiques dans la conjonctive oculaire du nouvea-
né (Technique de Grédé).
- Emploi de pénicilline retard chez des prostitués ou en cas
de contact vénérien suspect
- La maîtrise sexuelle : hygiène sexuelle et responsabilité à
l'égard des partenaires, prévention mécanique
(préservatifs), éducation sexuelle.

b) Traitement curatif:
Un bon traitement doit être efficace, économique et de courte
durée. Dans les cas non compliqués, une dose unique de
pénicilline benzathine (Extencilline) représentant 1,2 millions
d’unités, donne de très bons résultats.

Devant l'augmentation constante du pourcentage de souches


résistantes à la pénicilline, il est préférable d'utiliser une
céphalosporine de 3ème génération (ceftriaxone 500 mg en injection
IM) ou une fluoroquinolone (norfloxacine, 800 mg per os, ou
rosoxacine, 300 mg per os) ou la spectinomycine (2 g en injection
IM).

B. NEISSERIA MENINGITIDIS (meningococcus)

Isolé du L.C.R. par Wichselbaum (Vienne, 1887) et décrit


d’abord sous le nom Diplococcus intracellularis. Il est responsable
de méningite aiguë (méningite cérébro-spinale = MCS) et de
septicémies sévères.
Habitat et épidémiologie :

90
N. meningitidis est parasite strictement humain. Il est un
commensal du rhino-pharynx. On estime qu’entre 10 et 20% des
gens sont porteurs de Neisseria meningitidis en temps normal. Mais
ce taux peut être plus élevé en cas d’épidémie. Dans l’éclosion d’une
méningococcie interviennent des facteurs microbiens et des facteurs
de terrain.

Facteurs de terrain :
Pendant la saison sèche, entre décembre et juin, les vents
chargés de poussières, les nuits froides et les infections des voies
respiratoires supérieures (infections virales) se conjuguent pour
endommager la muqueuse rhinopharyngienne, augmentant ainsi le
risque de méningococcie. Par ailleurs, la transmission de Neisseria
meningitidis est favorisée par la promiscuité (les recrues militaire et
les mineurs) et les grands déplacements de population (les
pèlerinages et les marchés traditionnels régionaux). Dans cette
éventualité la contagion peut être endogène : c’est le cas dans les
ménigites sporadiques.

Facteurs microbiens :
En cas d’épidémies on voit une augmentation du nombre de
porteurs de souches virulentes appartenant aux sérogroupes A. La

91
contagion exogène prédomine, surtout à partir des porteurs de
germes.

La transmission bactérienne s’opère de personne à personne


par des gouttelettes de sécrétions respiratoires ou pharyngées
(goutelette des flügges).

En Afrique sub-Saharienne dans « la ceinture de la méningite »


qui s’étend du Sénégal à l’Ouest à l’Ethiopie à l’Est, que l'on
enregistre les taux les plus élevés de prévalence de cette maladie
(voir carte).

Dans certains pays situés dans cette ceinture tels que le


Burkina Faso, le Ghana, le Mali, le Soudan et le Chad, les épidémies
surviennent en saison sèche.
Depuis quelques décénnies, la maladie a tendance à s’étendre
en dehors de ces territoires traditionnellement affectés pour frapper
certains pays comme le Burundi, le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda,
la Zambie et la République Centrafricaine. Quelques flambées ont
été observées en RDC (à Kinsangani en 2010).

Il existe une douzaine de groupes sérologiques de


méningocoques. Ce sont les sérogroupes A, B, C, D, E29, X, W135,
Y, Z…Les sérogroupes A, B, et C sont les plus épidémiogènes. La
répartition géographique et le potentiel épidémique varient d’un
sérogroupe à l’autre. Le méningocoque du sérogroupe A est
responsable d’environ 80 à 85% des cas dans la ceinture
méningitique ainsi que le sérogroupe C, le sérogroupe B prédomine
en Europe et en Amérique du Nord et du Sud. Depuis quelques
décénnies on observe des flambées épidémiques causées par le
méningocoque W135 en relation avec le pélérinage à la Mecque. Les
autres sérogroupes sont rarement impliquées dans les épidémies.

On dispose de vaccins anti-méningococciques polyosidiques


pour lutter contre cette maladie: un vaccin anti-méningococcique
conjugué A, des vaccins conjugués C, des vaccins quadrivalents A,

92
C, Y et W135 conjugué, et des vaccins anti-méningococciques
polyosidiques.

Pouvoir pathogène :

La méningococcie humaine évolue schématiquement en trois


étapes dont les deux premières peuvent passer inaperçues : rhino-
pharyngites, stade septicémique et complications
métastatiques.Parfois le stade septicémique domine le tableau
clinique.C’est la forme fulminante ou Syndrome de Waterhouse-
Friderichsen caractérisé par un choc infectieux et un purpura
extensif dû à la coagulopathie de consommation (voir photo)

La localisation métastatique la plus fréquente est la méningite

Cérébro-spinale ou méningite épidémique.Le malade présente


des céphalées, des vomissements, raideur de la nuque et purpura
pétéchial.

93
Facteurs de virulence :
Grâce aux fimbriae, N.meningitidis s’attache aux cellules
orpharyngées. Il est doté d’une capsule polyosidique qui le protège
de l’action bactéricide du complément et de la phagocytose. En outre
le méningocoque possède une IgA protéase capable de cliver les IgA
secrétoires et par conséquent d’échapper à l’immunité locale des
muqueuses. Son endotoxine entraîne une réaction exagérée de la
réponse des cytokines pro-inflammatoires.

Diagnostic biologique

Direct :
- Trans-isolate est le milieu de transport le mieux approprié
en cas d’expédition des échantillons dans un laboratoire
mieux équipé.
- L’examen microscopique après coloration de Gram réalisée
sur un frottis de LCR : diplocoques en grains de café (se
regardant par leurs faces aplaties), à Gram négatif, intra ou
extra-cellulaires.
- L’isolement du germe à partir du LCR ensemencé sans
retard (N. meningitidis est fragile et sensible au froid et à la
dessication) sur des milieux enrichis (gélose chocolat,
gélose de Mueller Hinton).
- L’isolement peut se faire également à partir du sang :
l’hémoculture est positive dans 25 à 50% des cas au début
de la maladie.Les colonies de méningocoques sont
reconnaissables par leur morphologie, à leur réaction à
l’oxydase (positive) et à la fermentation des glucides
(glucose et maltose).

Indirect :

- Détection des antigènes solubles (polysaccharides


capsulaires) par le test d’agglutination au latex sensibilisé
par des anticorps monoclonaux dirigés contre les polyosides

94
de groupes.Ces antigènes peuvent également être détectés
par le test ELISA.

Le LCR est habituellement trouble ou purulent, mais parfois


il peut être clair. La numération des globules blancs>1000
éléments/mm3, le dosage des protéines>0 ; 80g/l au lieu de
<à,60g/l sont aussi des tests d’orientation.
Traitement :

Préventif :
Les mesures prophylactiques autour d'un cas concernent
l'entourage (cas « contact ») et doivent être très rapidemennt
instituées. Il comprend :
- La chimiothéraprohylaxie par la rifampicine, la spiramycine
ou la ciprofloxacine
- Il existe des vaccins à base des polysaccharides capsulaires
des sérogroupes A, C, Y et W135. Le polyoside du sérogroupe
B est peu immunogène. Pour l’Afrique, on utilise soit le
vaccin bivalent A-C, soit le quadrivalent A-C-Y-W135.
Malheureusement ces vaccins ne protègent pas les
nourrissons et les jeunes enfants. Les indications de
vaccination sont : les jeunes recrues militaires, l’entourage
proche d’un cas sporadique de maladie méningococcique et
une population exposée à une épidémie de méningite
cérébro-spinale.

Curatif :
L’idéal est d’utiliser des médicaments qui diffusent
facilement dans les espaces méningés.Le chloramphenicol huileux
est l’antibiotique de choix.

95
Chapitre III : LES BACILLES A GRAM NEGATIF AEROBIES
Ce chapitre comprend des bacilles à Gram négatif (BGN) aérobies.
Il s’agit de : enterobactéries, les bactéries en forme de virgule
(Vibrions), les coco-bacilles (Haemophilus) et les bactéries aérobies
strictes nonfermentantes.

A. LES ENTEROBACTERIES

Généralités
Ce sont des bacilles à Gram négatif, droits, immobiles ou mobiles
par ciliature péritriche, aéro-anaérobies facultatifs, fermentant le
glucose, oxydase négatif, catalase négatif et réduisant le nitrate en
nitrite.

Caractères culturaux

L’ensemble de ces bactéries pousse facilement sur les milieux


ordinaires (ex : la gélose au sang, Mac Conkey (mileu sélectif). La
température optimale de croissance est généralement de 35 à 37°C à
l’exception des Yersinia (30 à 37°C), certaines ne poussent pas à 37°C.

Caractères antigéniques
Les entébactéries possèdent plusieurs types d’Antigène (Ag)
différents :
- Ag O, antigène de paroi (sommatique) constitué de
lipopolyssacharides (LPS)
- Ag H, antigène flagellaire (bactéries mobiles)
- Ag K, antigène capsulaire (certaines bactéries telles que
Klebsiella, certaines douches d’Escherichia coli, Shigella et
Salmonella « antigène Vi »)
- Ag d’adhésines (pili, fimbriae).

96
A.1. ESCHERICHIA COLI
Le genre Escherichia comprend 5 espèces avec comme espèce
type: E.coli, généralement connu sous le nom de « collibacille ».

Habitat et épidémiologie
E. coli est un commensal du tube digestif de l’homme et des
animaux. C’est le germe dominant (80%) de la flore intestinale
aérobie de l’adulte. Sa présence dans l’environnement est un bon
indicateur de pollution fécale d’origine humaine ou animale. Les
infections extra-intestinales sont d’origine endogène, tandisque les
infections intestinales sont acquises par contact direct (mains sales)
ou indirect (eau et nourritures contaminées).

Pouvoir pathogène.
E.coli est responsable d’infections extra-intestinales :
infections urinaires (premier germe), infections néonatales,
septicémies et méningites.

Certains biotypes (pathovars) sont responsables d’infections


intestinales :
1) E.coli enteropathogène (ECEP), responsables d’épidémies de
gastro-entérites infantiles survenant chez les enfants de
moins de trois ans en collectivité (école gardienne,
Pédiatrie).En République démocratique du Congo, les
sérotypes les plus fréquents sont : O111K4, O55K5, O25K15,
O26K6 et O126K16.
La diarrhée est du type sécrétoire (acqueuse). La bactérie agit
par production d’une cytotoxine et par adhérence aux
entérocytes.

2) E.coli entero-invasif (ECEI), provoquent des syndromes


dysenteriformes semblables aux shigelloses. Ils envahissent
les cellules épithéliales du gros intestin causant des
ulcérations.

97
3) E.coli entero-toxigène (ECET), responsables de la diarrhée du
voyageur et de la diarrhée acqueu se chez les enfants dans les
pays en dévelopement par production des entérotoxines
thermostables (ST) et thermolabile (LT) et des facteurs
d’adhésion aux entérocytes.

4) E.coli entéro-hémorragique (ECEH), responsable d’épidémies


de diarrhée sanglante d’origine alimentaire pouvant se
compliquer de syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez
l’enfant par production d’une puissante cytotoxine (shiga
toxine).
Les EHEC appartiennent au sérotype O157.

5) E.coli entéro-aggrégatifs (ECEA), responsables de diarrhées


chroniques dans le pays en voie de développement.

6) E.coli à adhésion diffuse (ECAD) qui serait responsables de


diarrhées acqueuses chez l’enfant.

Diagnostic biologique.
Les principaux caractères biochimiques du genre Escherichia
sont :
- Fermentation des sucres (glucose et lactose)
- Réduction de Nitrate
- Métabolisme du tryptophane en indole (Indole positif)
- Le test ONPG consiste à rechercher la présence deß-
galactosidase (+).

Hormis les sérotypes des ECEP et des ECEH dont la recherche


peut être faite en routine pour les souches isolées de coproculture
chez les enfants de moins de 3 ans, la détection des autress biotypes
enteropathogènes reste du domaine des laboratoires spécialisés.
L’identification de ces souches est actuellement réalisée par biologie
moléculaire (PCR).

98
Traitement.
Les antibiotiques ne sont pas indiqués dans les infections
intestinales à E.coli enteropathogènes (EPEC) que l’on traite par la
réhydratation orale.

Dans les infections extra-intestinales :


On prescrit les antibiotiques réservés aux bacilles à Gram
négatif (ampicilline, tétracycline). Cependant on assiste de plus en
plus à des souches productrices des pénicillinases,
cephalosporinase, bêta-lactamases à spectre étendu surtout en
mileiu hospitalier. Donc l’anbiothérapie devrait être dictée par
l’antibiogramme.

A.2. SHIGELLA
Le genre Shigella comprend 4 groupes :
 Groupe A : Shigella dysenteriae avec 15 sérotypes
(S.dysenteriae1= bacille de shiga)
 Groupe B : Shigella flexneri avec 6 sérotypes.
 Groupe C : Shigella boydii avec 20 sérotypes.
 Groupe D : Shigella sonnei avec un seul sérotype.

Habitat et épidémiologie
Ce sont des parasites obligatoires de l’intestin de l’homme. On
peut les trouver dans l’environnement (eau), mais ils ne s’y
multiplient pas. La voie de transmission est oro-fécale et le plus
souvent la contagion est directe de personne à personne. La
transmission par l’eau et la nourriture est aussi fréquente. En cas
d’hygiène fécale défectueuse, les mouches peuvent jouer le rôle de
vecteur.Il existe de nombreux porteurs sains.

Pouvoir pathogène.
Ce sont des agents de la dysenterie bacillaire (shigellose)
d’intensité variable allant de la dysenterie grave avec selles muco-
sanguinolents à la diarrhée banales. En générale la forme la plus
grave est due au bacille de Shiga qui agit par la production d’une
99
toxine, la shigatoxine.Celle-ci a un effet neurotoxique (paralysie liée
à des troubles vasculaires cérébraux), un effet entérotoxique (fuite
d’eau et d’électrolytes) et une action cytotoxique sur les cellules
Vero.

Diagnostic biologique
Les germes du genre shigella se reconnaissent par leurs
réactions biochimiques négatives.
Mac Conkey : colonies incolores (lactose négatives)

Milieux d’identification :
1. Kligler : culot jaune (glucose+), gaz(0), pas de noircissement
(H2S 0) et pente rouge (Lactose 0).
2. MIU : mobilité (0), Indole (0) et Uréase(0).
3. Citrate : vert(0)

Le diagnostic biochimique d’une shigella doit être confirmé par


l’épreuve d’agglutination sur lame à l’aide d’un antisérum
spécifique.
Il est utile de retenir les réactions présomptives suivantes :
 Pour S.sonnei : fermentation du mannitol en eau peptonée
d’Andrade et réaction positive en ONPG (ortho-nitro-phényl-
galactoside).
 Pour S.dysenteriae : mannitol (0), indole (0) et ONPG+.
 Pour S.flexneri, il existe un biotype mannitol négatif produisant
du gaz, mais indole négatif appelé : Shigella flexneri new castle.
Il existe un autre biotype mannitol négatif de S.flexneri 4a
connu sous le nom de S.flexneri rabaulensis.Il est toujours
indole +.

Traitement.
Les souches de Shigella sont de plus en plus résistantes aux
antibiotiques. Les antibiotiques de choix pour un traitement
empirique sont le cotrimoxazole et l’acide nalidixique. Les souches
de Shigella dysenteriae isolées en RDC sont devenues résistantes à

100
ces deux antibiotiques, mais restent encore sensibles aux nouvelles
fluoroquinolones (norfloxacine, ciprofloxacine et ofloxacine).

A3. SALMONELLA
Suivant la taxonomie moderne basée sur l’homologie de l’ADN
(acide désoxyribonucléique), le genre salmonella comprend deux
espèces dénommées salmonella enterica et bongorii. L’espèce
enterica est subdivisée en 6 sous-espèces présentant des caractères
biochimiques différents comme l’indiquent les données du tableau
suivant :

Tableau. Principaux caractères différentiels des six sous-


espèces de Salmonella (enterica (I), salamae (II), arizonae (IIIa),
diarizonae (IIIb), houtenae (IV) et indica (V)). Chacune de ces sous-
espèces se divise en sérovars définis par les antigènes O (LPS), H
(flagelle) et Vi (capsule).

Tests Sous-espèces de Salmonella.


I II IIIa IIIb IV V VI
ONPG 0 0/+ + + 0 + +/ 0
Gélatin 0 + + + + 0 +
e
Malona 0 + + + 0 0 0
te
Dulcitol + + 0 0 0 + +/0
Salicine 0 0 0 0 + 0 0
Sorbitol + + + + + + 0

La sous-espèce Salmonella enterica subsp. enterica représente


la très grande majorité des souches isolées chez l’homme et les
animaux à sang chaud. Les autres sous-espèces sont rencontrées
principalement chez les animaux à sang froid.
Les noms des anciennes espèces selon Kauffmann ne sont plus
traités comme des noms latins mais sont conservés comme
désignation de sérotype pour la sous-espèce enterica. Pour les
101
autres sous-espèces, les sérotypes sont désignés par leur formule
antigénique. Ainsi, Salmonella typhi devient Salmonella enterica
sous-espèce enterica sérotype Typhi, ou tout simplement Salmonella
Typhi (juxtaposition du nom du sérotype à celui du genre
Salmonella). En outre, contrairement au nom d’espèce, le nom de
sérotype n’est pas écrit en italique et commence par une majuscule,
par exemple : S.sér. Thyphimurium et S. ser.Enteritidis.

Habitat et épidémiologie
Ce sont des parasites obligatoires de l’intestin de l’homme et
des animaux.
Classiquement, on peut distinguer deux groupes de Salmonella :
- Ceux qui sont strictement humain (S.Typhi, Paratyphi A, B
et C)
- Ceux qui sont retrouvés chez l’homme et les animaux avec
plus de 2500 sérotypes dont les plus rencontrés S.
Typhimurium et Enteritidis

Salmonella strictement humain affectent principalement les jeunes


adultes et grands enfants (le groupe d’âge le plus touché est celui de
8-13 ans). Il existe 1-5 % de porteurs sains.
Salmonella Non Typhi (SNT) touchent principalement les enfants de
moins de cinq ans avec paludisme grave et/ou anémie, la
drépanocytose et les personnes immunodéprimées (infection à HIV
et malnutrition).

La transmission de Salmonella Typhi est directe de personne à


personne à partir de malades et de porteurs sains (S.Typhi) ou
indirecte à partir des aliments (eau de surface et lait) contaminés.
A l’instar des pays industrialisés- où la transmission des SNT est
liée aux animaux, les volailles ainsi que leurs produits dérivés (lait,
œufs…), le réservoir ainsi que les voies de transmission des SNT
restent non élucidés en Afrique Sub-Saharienne. Cependant, la
transmission de personne à personne et la transmission zoonotique
sont les deux hypothèses émises.

102
Pouvoir pathogène
Fièvres entériques : la forme la plus grave est la fièvre typhoide,
causée par S.Typhi et la forme la moins grave est la fièvre
paratyphoide causée par S.Paratyphi A (Asie, Amérique du Sud et
Afrique du Nord, B (Europe) et C (Afrique Centrale).
SNT sont souvent responsable de toxi-infections et de gastro-
entérite dans les pays développés.
En Afrique sub-Saharienne, SNT sont le plus souvent
responsables des infections invasives (septicémie, méningite,
ostéite…) chez les enfants de moins de cinq ans et les adultes HIV
(+). Des bactériémies récidivantes à Salmonella non-typhi sont
souvent la première manifestation du SIDA en Afrique.

Diagnostic biologique

Direct
L’hémoculture est le moyen essentiel de diagnostic de la FT et
des bactériémies à SNT. Elle est positive à 90 % des FT débutantes,
non traitées. Ce pourcentage de positivité diminue ensuite au cours
de l’évolution de la maladie.
La coproculture permet le diagnostic des formes digestives de
salmonelloses mais aussi de la FT. Dans ce dernier cas, elle est peu
sensible en début de maladie du fait de la faible excrétion des
Salmonella dans les selles. La coproculture est néanmoins la seule
méthode permettant le dépistage des porteurs sains.
D’autres cultures sont possibles, notamment dans les
infections à Salmonella extra-digestives : myéloculture, cultures
d’urines, de pus, de bile et de LCR.
Coproculture : MacConkey et gélose SS : colonies claires (lactose 0).
Milieu d’enrichement est le bouillon de Sélenite
Milieux d’identification : Kligler : culot jaune (glucose+), gaz (+/0),
H2S (+/0) et pente rouge (lactose0). Citrate (+/0). MIU : mobilité (+),
Indole (0) et Urease(0).
Notons bien que S.Typhi est toujours agazogène et citrate
négatif. S.Paratyphi A est aussi citrate négatif et se présente souvent
sous l’aspect d’un « paracoli aérogène) sur Kligler.

103
Le diagnostic biochimique de Salmonella doit être confirmé par
le sérotypage à l’aide de sérums anti-sérum polyvalents A-G et
monovalents.
Les réactions biochimiques de Salmonella sont données dans
le tableau ci-dessous :
S.Paratyp S.Paratyp S.Paratyphi C S.Typhi
hi A hi B
Distribution Amérique Europe Afrique Cosmopolit
géographiqu Sud centrale/Oue e
e Afrique st
Nord
Glucose + (gaz)* + (gaz+) + (gaz+) + (gaz 0)
H2S 0/+ + + 0/+
Citrate 0 + + 0
Malonate 0 0 0 0
Gélatinase 0 0 0 0
Lysine 0 + 0 0
décarb.
ONPG 0 0 0 0
Serum anti- 0 0 + +
Vi
* aspect de paracoli aérogène.

Indirect
Ce diagnostic consiste en la recherche des anticorps dirigés contre
les constituants de Salmonella. Il s’agit du sérodiagnostic de Widal et
Félix. Il se fait par agglutination avec différentes suspensions
antigéniques O et H de Salmonella Typhi, Paratyphi A, B et C.

Cette méthode n’est pas un bon moyen diagnostic, mais elle


donne seulement un élément d’orientation. En effet, son
interprétation est difficile et délicate en raison de communautés
antigéniques avec d’autres bactéries et des réactions croisées avec
d’autres pathologies telles que le paludisme…
En RDC, les études récentes ont montré que le test de Widal
est mal exécuté : plus de 80% pratiquent le test sur lame et sur un
104
seul échantillon de sérum à la place de deux (précoce et tardif entre
10-14 jours après le début de la maladie) ; presque la moitié de
cliniciens (Dr et infirmier) pouvaient indiquer le test de Widal pour
le diagnostic de portage chronique de la fièvre typhoide, voire pour
suivre un cas de FT sous traitement…
Traitement.
L’usage des antibiotiques n’a pas d’effets sur les gastro-
entérites à Salmonella non Typhi. Par contre les antibiotiques sont
indiqués dans les salmonelloses invasives. Malheureusement les
salmonella non-Typhi sont de plus en plus résistantes à plusieurs
antibiotiques à la fois. Les études récentes en RDC ont rapporté à
peu près 30% et 15% de souches de S.Typhi isolées entre 2007 à
2011 étaient multi-résistantes à la fois vis-à-vis de l’ampicilline,
chloramphénicol et co-trimoxazole et de sensibilité diminuée à la
ciprofloxacine respectivement. Cependant le taux de la résistance de
SNT aux antibiotiques de première ligne (ampicilline,
chloramphénicole et co-trimoxazole) variait entre 81-100%. Un
pourcent de SNT (S. Typhimurium) était producteur de bêta
lactamase à spectre élargi.

La ciprofloxacine et le ceftriaxone restent les antibiotiques de


choix pour traitement des salmonelloses invasives.

A4. CITROBACTER

Le genre Citrobacter contient trois espèeces : C.freundii,


C.diversus et C.amalonaticus.

Habitat et épidémiologie.
Citrobacter est un saprophyte de l’environnement (eau, sol) et
un parasite occasionnel du tube digestif.

Pouvoir pathogène.

105
Citrobacter est agent d’infections opportunistes : infections
urinaires et respiratoires en milieu hospitalier. La méningite
néonatale en est la pathologie la plus sévère.

Diagnostic bactériologique.
Milieu d’isolement : MacConkey : colonies claires (lactose 0).
Milieux d’identification :

1. Kligler : culot jaune (glucose +), gaz (+), noircisement (H2S


+/0) et pente rouge (lactose0) ou jaune (lactose +).
2. Citrate : bleu (+)
3. MIU : mobilité (+), Indole (+/0), Uréase (0).
En outre, Citrobacter dégage une légère odeur aromatique en
culture sur Kligler.

Traitement.
L’association céphalosporine (3èmegénération) et aminosides
est l’antibiothérapie de choix en cas de méningite à Citrobacter.

A.5. EDWARDSIELLA
Le genre Edwarsiella comprend une seule espèce pathogène
pour l’homme : E.tarda.

Habitat et épidémiologie.
E.tarda est commensal de l’intestin de nombreux poissons
d’eau douce des zones tropicales. Environ 57% de poissons du fleuve
Congo sont infectés. L’homme s’infecte par contact avec des
poissons contaminés ou après consommation d’eau souillée.

Pouvoir pathogène.
Les infections humaines à Edwardsiella sont sporadiques :
 Infections intestinales : diarrhée et entérocolites.
 Infections extra-intestinales : infections urinaires et
méningites.

106
Diagnostic bactériologique.
Milieu d’isolement : MacConkey : colonies claires (lactose 0).
Milieux d’identification :
1. Kligler : culot jaune (glucose +), gaz (+), noircisement (H2S +)
et pente rouge (lactose0).
2. Citrate : vert (0)
3. MIU : Mobilité (+), Indole (+), Uréase (0).

Traitement.
Plus de 90% de souches sont naturellement résistantes à la
colistine. Les autres antibiotiques sont actifs tels que : ampicilline,
tétracycline, chloraphenicol et bactrim.

A.6. KLEBSIELLA.
Le genre Klebsiella est constitué de quatre espèces :
K.pneumoniae, K.oxytoca, K.ozaenae et K.rhinoscleromatis.

Habitat et épidémiologie.
Ce sont des saprophites de l’environnement (eau, matières
végétales en décomposition) et parasites commensaux facultatifs du
tube digestif et des voies respiratoires de l’homme. Les infections
humaines sont endogènes et ne sont donc pas contagieuses.

Pouvoir pathogène
- K.pneumoniae et K.oxytoca sont responsables d’infections
urinaires et d’infections nosocomiales.
- K.ozaenae est associée à l’ozène (rhinite atrophique avec catarrhe
fétide).
- K.rhinoscleromatis est associé au rhinosclérome, un
épaississement chondroide des muqueuses labio-glosso-
pharyngées.

107
Diagnostic bactériologique.
La culture de Klebsiella se caractérise par l’absence de mobilité
et par l’aspect muqueux des colonies (bactéries encapsulées).

Milieu d’isolement : MacConkey : grosses colonies rouges (lactose+).


Milieux d’identification :
1. Kligler : culot jaune (glucose +), gaz (+), pas de noircisement
(H2S 0) et pente jaune/rouge (lactose+/0).
2. Citrate : bleu (+)
3. MIU : Mobilité (0), Indole (0/+), Uréase (+/0).

Traitement.
Les Klebsiella produisent une beta-lactamase qui inactive
l’ampicilline mais pas les céphalosporines. L’antibiogramme est
indispensable. Les antibiotiques de choix sont : chloramphenicol,
co-trimoxazole et tétracyclines.

A.7. ENTEROBACTER.

Il existe 13 espèces d’Enterobacter dont 5 sont cliniquement


importantes.Il s’agit de :
1. E.cloacae.
2. E.sakazakii.
3. E.aerogenes.
4. E .gergoviae.
5. E.agglomerans.

E.cloacae est l’espèce la plus fréquente en pathologie


infectieuse suivie d’E.aerogenes et d’E.agglomerans.

Habitat et épidémiologie.
Enterobacter sont de saprophytes de l’environnement (eau, sol
et égoûts) et un commensal de l’intestin de l’homme.

108
Pouvoir pathogène.
Ce sont des agents d’infections opportunistes d’origine
nosocomiale : infections urinaires endogènes ou exogènes,
infections de plaies de decubitus, de brûlures et opératoires.

Diagnostic bactériologique.
Les Enterobacter se distinguent des Klebsiella par le fait qu’ils
sont mobiles et possèdent une ODC.

Traitement.
Ce sont des germes naturellement résistants aux
aminopenicillines et aux céphalosporines de 1ère génération
(céfazoline)

Les antibiotiques de choix sont : aminoglycosides pour les


infections générales et le cotrimoxazoles pour les infections
urinaires.

A.8. SERRATIA
Le genre Serratia comprend six espèces : S. marcescens, S. li-
quefaciens, S. rubidaea, S. odorifera, S. ficaria.
S. marcescens est l'espèce la plus importante en médecine,
suivie de loin par S. liquefaciens.

Habitat et épidémiologie
C'est un saprophyte ubiquitaire répandu dans le sol, dans
l'eau et à la surface des végétaux.
S. marcescens a été isolé en 1823 par l'Italien Bizio à partir
d'un aliment avéré qui avait une coloration rouge. Plus tard ce
germe a été appelé bacterium prodigiosum, à cause de la production
d'un pigment rouge (prodigiosine) : celui-ci serait à l'origine de l'ap-
parition jadis miraculeuse des "pains sanglants" et des "hosties san-
glantes". Cette teinte rouge a été également observée sur des expec-
toratios (simulant une hémoptysie) et sur des selles d'enfants (syn-
dromes des couches rouges).

109
S. marcescens est le germe hospitalier le plus répandu. Il est
introduit par la nourriture et l'eau et se transmet par les mains du
personnel, par des solutions et par de l'équipement contaminé : so-
lutions de perfusion, cathéters intraveineux ou urinaires etc.

Pouvoir pathogène.
S. marcescens est un germe opportuniste dont le comporte-
ment s'adapte aux circonstances inhérentes à l'environnement hos-
pitalier. Il est une cause importante d'infections hospitalières dont :
- infections urinaires
- bactériémie
- méningite (ponction lombaire, neurochirurgie)
- ostéomyélite (orthopédie).

Diagnostic biologique.
Le genre Serratia a toutes les caractéristiques des Enterobac-
teries dont il se distingue par la production d'une DNase et par sa
résistance à la colistine.

Milieu d'isolement : MacConkey : colonies incolores.


Milieu d'identification : Kliger - culot jaune (sans gaz) ;- pente
rouge.Citrate : bleu
MIU : mobilité + ; indole 0 ; urease 0.
Environ 20 % de souches produisent un pigment rouge.

Traitement
Ce sont les germes les plus résistantes parmi les entérobacté-
ries : une résistance naturelle vis-à-vis de l'ampicilline et des cépha-
losporines de 1ère génération. Le chloramphenicol et le bactrim sont
parfois actifs. D'où la nécessité d'un antibiogramme.

110
A.9. PROTEUS

Le genre Proteus comprend deux espèces : P.vulgaris, une espèce


peu fréquente et P.mirabilis, espèce la plus fréquente.

Habitat et épidémiologie.
Les Proteus sont des saprophytes de l’environnement : eau de
rivières, matière organique en décomposition.On les retrouve aussi
dans les sellesmais en nombre réduit.Les infections humaines sont
essentiellement endogènes.

Pouvoir pathogène
Proteus sont responsables d’infections urinaires.Le diabète, les
anomalies de l’appareil urinaire et l’usage des antibiotiques à large
spectre en sont les causes prédisposantes.

Diagnostic bactériologique.
Milieu d’isolement : MacConkey : colonies claires (lactose 0).
Milieux d’identification :
1. Kligler : culot jaune (glucose +), gaz (+/0), noircisement
(H2S +) et pente rouge (lactose0).
2. Citrate : bleu (+/ 0)
3. MIU : Mobilité (+), Indole (+/0), Uréase (+).

Les cultures de Proteus se caractérisent par leur


développement en vagues successives (swarming) sur gélose au sang
et par une odeur putride caractéristique.

Traitement.
Tous les proteus sont résistants à la colistine. Les antibiotiques
de choix sont :
1. pour les infections urinaires : cotrimoxazole et
quinolonnes.
2. pour les infections générales sévères :
aminoglycosides et céphalosporines de 3ème génération.

111
A.10. PROVIDENCIA
Le genre Providencia comprend trois espèces :
1. P.rettgeri.
2. P.stuartii.
3. P.alcalifaciens.
Habitat et épidémiologie
Il s’agit de bactéries commensales du tube digestif. Leur
transmission est souvent d’origine nosocomiale.

Pouvoir pathogène
Providencia est un pathogène nosocomial dont les facteurs
prédisposants sont les sondes urinaires à demeure et
l’antibiothérapie à large spectre. Les infections urinaires peuvent se
compliquer de bactériémies.

Diagnostic bactériologique
Milieu d’isolement : MacConkey : colonies claires (lactose 0).
Milieux d’identification :
1. Kligler : culot jaune (glucose +), gaz (+/0), pas de
noircisement (H2S 0) et pente rouge (lactose 0).
2. Citrate : bleu (+)
3. MIU : Mobilité (+), Indole (+/0), Uréase (+/0).

Traitement
Les antibiotiques de choix sont :
1. pour les infections urinaires : cotrimoxazole et acide
nalidixique.
2. pour les infections générales sévères : association
céfotaxime et gentamicine.

112
A11. MORGANELLA
Le genre Morganella comprend une seule espèce : Morganella
morganii.

Habitat et épidémiologie.
M.morganii est un commensal rare du tube digestif de l’homme
et des animaux. Il est fréquent dans les selles diarrhéiques sans qu’il
soit considéré comme un germe enteropathogène.
Pouvoir pathogène.

M.morganii cause des infections opportunisteschez des


patients hospitalisés : infections urinaires et rarement des
bactériémies à point de départ cutané (plaies opératoires infectées).

Diagnostic bactériologique.

Milieu d’isolement : MacConkey : colonies claires (lactose 0).


Milieux d’identification :
1. Kligler : culot jaune (glucose +), gaz (trace/0), pas de
noircisement (H2S 0) et pente rouge (lactose0).
2. Citrate : vert (0)
3. MIU : Mobilité (+), Indole ( +), Uréase (+).
4. Désaminase de la phénylalanine (+).

Traitement

Les antibiotiques de choix sont :


1. pour les infections urinaires : cotrimoxazole et acide
nalidixique.
2. pour les infections générales sévères : association
céfotaxime et gentamicine.

113
A.12. LE GENRE YERSINIA.
Le genre Yersinia comprend deux espèces pathogènes :
Yersinia enterocolitica et Yersinia pestis

12.1. Yersinia enterocolitica

Habitat et épidémiologie
Y.enterocolitica est un parasite enteropathogène de l’intestin de
l’homme et de certains animaux (porc).

Pouvoir pathogène
Y.enterocolitica est responsable de diarrhées de type invasif
d’origne alimentaire (viande de porc, lait). Elle peut causer des abcès
profonds (foie) ou des septicémies.

Diagnostic bactériologique

Milieu d’isolement : MacConkey : colonies petites et incolores


(Lactose 0). Les colonies sont mieux visibles après 24h
supplémentaires à la température du laboratoire
.
Milieux d’identification :
1. Kligler : culot jaune (glucose +), gaz (trace/0), pas de
noircisement (H2S 0) et pente rouge (lactose0).
2. Citrate : vert (0)
3. MIU : Mobilité (0 à 37°C et + à 22°C), Indole (0), Uréase
(+).

Les caractères biochimiques d’orientation sont :


1. Uréase +, ce qui exclut une Shigella.
2. Phénylalanine désaminase 0, ce qui exclut le Proteus.
3. ONPG +
4. Citrate (0), gélatinase (0), malonate (0).
Le diagnostic biochimique sera confirmé par l’agglutination
avec des antiserums spécifiques de type.

114
Traitement
L’antibiotique de choix est le cotrimoxazole. Y.enterocolitica
produit une beta-lactamase qui inactive l’ampicilline.

12.2. YERSINIA PESTIS

Ce bacille a été découvert par le Suisse Alexandre Yersin en


1894 à Hong-Kong, dans le bubon d’un malade atteint de la peste.
Y pestis est une enterobactérie

Habitat et épidémiologie
En 1897, l’épidémiologiste Français P.L. Simond démontra à
Bombay que la peste est une maladie des rats qui se transmet de
rat à rat par leurs puces, mais qui peut occasionnellement se
transmettre à l’homme également par la piqûre de la puce du rat
(voir figure).

Le reservoir naturel de la contagion est constitué par les


rongeurs domestiques et sauvages (Arvicanthis niloticus, Mastomys
natalensis, Rattus rattus et Gerbillus gerbillus). La transmission de
rat à rat et accidentellement de rat à l’homme se fait par la piqûre
d’une puce du genre Xynopsylla (cheopis et brasiliensis). La
transmission interhumaine est possible par les sécrétions broncho-

115
pulmonaire ou aérosols (goutellettes de flûgges). Cette bactérie peut
être utilisée dans le biotéorisme. Le bacille pestueux peut persister
plusieurs années dans le sol sans perdre sa virulence.

Quelques foyers de peste sont signalés en Afrique : le


Madagascar, l’Afrique du Sud, la RDC (Ituri, Bunia), la Lybie, la
Mauritanie…
Plus tard, on a constaté que dans certains foyers d’autres
rongeurs peuvent jouer un rôle dans l’épidémiologie (peste
sylvatique).
En cas de peste pneumonique ; la transmission se fait
d’homme à homme et est du type flüggien. La peste est une zoonose
typique.
Les réservoirs de la peste en Afrique :

- Foyer de l’Afrique australe : (Afrique du sud, Lesoto, Namibie


et Zimbabwe) c’est Rattus rattus et Mastomys natalensis
- Foyer de l’Afrique de l’Est (Kenya, Tanzanie, Mozambique et
Madagascar) : Arvicanthis niloticus, Mastomys natalensis et
Rattus rattus. Les vecteurs principaux sont : Xenopsylla
cheopis, et Xenopsylla brasiliensis.
- Foyer de l’Afrique centrale : (R.D. Congo, Blukwa et Lac
Edouard) Angola et Guinée Equatoriale, R. rattus, M.
natalensis, Lemniscomys striatus et A. abyssinicus. Le vecteur
principal est Xenopsylla brasiliensis.

Figure: Distribution mondiale des Rattus rattus (selon OMS),


réservoirs de la peste.

116
- Foyer de l’Afrique du Nord-Ouest (Mauritanie-ouest) rongeurs
du désert (Gerbillus gerbillus) et G.nanus. Le vecteur est
Xenopsylla ramesis.
- Foyer de l’Afrique du Nord (Lybie) : G. gerbillus et Meriones
shawi. Le vecteur sont : Xenopsylla ramesis, Xenopsylla
cheopis et Xenopsylla taractes.

Pouvoir pathogène
Chez l’homme, le bacille de la peste est obligatoirement
pathogène et on ne trouve donc pas de porteurs sains. Il existe deux
grands tableaux cliniques de la maladie humaine.
a) la peste bubonique : c’est la forme la plus fréquente. La puce
qui s’est nourrie sur un rat avec septicémie pesteuse, contient
des bacilles de la peste qui se multiplient dans son
proventricule. Chez certaines espèces de puces, dites blocables,
cette multiplication entraîne une obstruction du canal
alimentaire. Poussée par la faim la puce piquant un autre
animal ou un homme elle tâche de débloquer l’estomac, ce qui
donne des régurgitations de bacilles infectants qui vont souiller
la piqure.

Après une incubation de 6 jours commencent des symptômes


généraux suivis de l’apparition d’adénite douloureuse (bubon)
localisée d’après l’endroit de la piqûre : inguinale, axillaire,
cervicale. Si la maladie évolue favorablement, le bubon devient
fluctuant et la ponction du bubon donne un pus lié jaune

117
verdâtre. D’habitude ces bubons ne s’ouvrent pas spontanément.
La peste s’accompagne généralement d’une septicémie qui peut
parfois constituer tout le tableau clinique.

b) La peste pulmonaire : Elle est caractérisée par des crachats


mousseux, teintés de sang et riches en bacilles. Le premier cas
d’une épidémie de pneumonie pesteuse est constitué par un
sujet atteint de peste bubonique qui a fait une localisation
métastastique pulmonaire (peste pneumonique secondaire).

Diagnostic biologique

Diagnostic direct : Il est basé sur la démonstration de


Y. pestis.
- le prélèvemenet est constitué de : pus, sang,
expectorations
- A la coloration de Gram : bacilles à Gram négatif ; on le
recherche de préférence avec la coloration de Wayson.
- Culture sur milieu Mac Conkey et surtout sur milieu
sélectif CIN (Cefsulodine, irgasan, novobiocine). La T°
optimale est de 25-28°C et après 48h d’incubation.
Les caractères biochimiques importants sont : immobile
à 22°C comme à 37°C, urease négatif, ONPG positif

1. Chez l’homme : le bubon est ponctionné à la seringue et le


bacille pesteux recherché par examen du frottis coloré ou par
culture à 28°. Dans les formes septicémiques on pratique
l’hémoculture. Dans la forme pneumonique l’examen direct
des expectorations doit être confirmé par la culture. Dans ce
cas, et en général, chaque fois qu’il y a présence d’une flore
associée (prélèvement sur cadavre) la friction du produit sur
la peau rasée du cobaye est indiquée.
2. Chez le rongeur : pour des études épidémiologiques on
mélange les moëlles fémorales rarement putréfiées de
plusieurs rongeurs et on injecte ou on frictionne à un cobaye.

118
3. Chez la puce : on broye une série de puces dans de l’eau
physiologique et on injecte au cobaye. La culture pure de Y.
pestis doit finalement être vérifiée par :

a. L’agglutination avec un sérum spécifique


b. La maladie expériementale chez le cobaye
Diagnostic indirect : il est basé sur des tests immunologiques sur
bandelettes et sur des méthodes de biologie moléculaire (PCR).

Thérapie
1. Preventif
- La lutte contre les rats et la désinsectisation
- La chimioprophylaxie par les cyclines, streptomycine
des sujets contacts d’un cas de peste pulmonaire.

2. Traitement curatif :
- Yesinia pestis est naturellement résistante aux beta-
lactamines
- -La streptomycine, les tétracyclines et chloramphénicol,
au triméthoprime-sulfaméthoxale sont efficaces. Le
traitement par antibiotiques peut donner lieu à une
réaction du type Herxheimer.

B. LES BACILLES EN FORME DE VIRGULE

La famille des Vibrionaceae comprend trois genres :


1. Genre vibrio.
2. Genre Aeromonas.
3. Genre Plesiomonas.

Tous les germes de cette famille fermentent le glucose et


donnent une réaction d’oxydase positive.

119
B.1. Vibrio.
Le genre vibrio comprend 34 espèces dont 12 sont impliquées
en pathologie humaines.Vibrio cholerae sérogroupe O1 a été jusque
récemment la seule cause de cholera épidémique ou
pandémique.Depuis 1993, V.cholerae dit O139 a été reconnu
comme un autre agent de choléra épidémique.

V.cholerae O1 contient deux biovars :


1. V.cholereae classique avec trois sérotypes (Inaba, Ogawa et
Hikojima).
2. V.cholerae El Tor avec trois sérotypes (Inaba, Ogawa et
Hikojima).

Habitat et épidémiologie.

C’est un parasite enteropathogène de l’homme. Fragile dans


l’eau de rivière, il peut survivre plus longtemps dans les eaux salées
et dans certains aliments (lait, poissons).
L’homme malade ou porteus sains sont les principaux
réservoirs de vibrions cholériques. La transmission se fait par
contact direct avec un porteur sain, un malade ou un cadavre, ou
encore par contact indirect (transmission hydrique).

Pouvoir pathogène.
V.cholerae est l’agent du cholera : diarrhée profuse caractérisée
par des selles afécales (liquides claires) avec des flocons blanchâtres
(aspect « eau de riz » et sans odeur.

Diagnostic bactériologique.
Milieux d’isolement :
1. MacConkey : colonies incolores (lactose 0).
2. TCBS : colonies jaunes.

Milieux d’identification :
1. Kligler : culot jaune (glucose +), gaz (0), pas de
noircisement (H2S 0) et pente rouge (lactose0).

120
2. Citrate : bleu (+)
3. MIU : Mobilité (+), Indole (+), Uréase (0).
Tests complémentaires d’orientation : Oxydase (+) et sensibilité
in vitro au composé vibriostatique 0/129 (150 μg).
Les tests biochimiques seront confirmés par le test
d’agglutination sur lame à l’aide des antiserums polyvalents et
monospécifiques.

Traitement
La réhydratation orale est la thérapie de base. Les
antibiotiques de choix sont le cotrimoxazole et la tétracycline.

B.2. Aeromonas
Ce genre contient 4 espèces dont trois sont pathogènes pour
l’homme :
1. A.hydrophila.
2. A.caviae.
3. A.sobria.
4. A.salmonicida (poisson).

Habitat et épidémiologie.
Saprophytes des eaux douces et saumâtres.L’homme s’infecte
en contact avec l’eau.
Pouvoir pathogène.
Infection des plaies en contact avec l’eau ; infections
opportunistes (infections urinaires, septicémies, abcès chez le
diabétique et le cirrhotique. Aeromonas peut causer des diarrhées
aqueuses ou sanguinolentes.

Diagnostic bactériologique.
Milieu d’isolement :
1. MacConkey : colonies incolores (lactose 0).
2. TCBS : colonies vertes.

Milieux d’identification :

121
1. Kligler : culot jaune (glucose +), gaz (+), pas de
noircisement (H2S 0) et pente rouge (lactose0).
2. Citrate : bleu (+)
3. MIU : Mobilité (+/0), Indole (+), Uréase (0).
Tests complémentaires d’orientation : Oxydase (+) et résistance
au composé vibriostatique O/129.

Les caractères différentiels des trois espèces d’Aéromonas


d’intérêt médical sont consignés dans le tableau ci-dessous :

A.hydrophila A.caviae A.sobria


Glucose avec gaz + 0 +
Hydrolyse esculine + + 0
Lysine + 0 +
décarboxylase.
Arabinose + + 0
Hémolyse + 0 +
Voges-Proskauer + 0 Variable

Traitement.
Aéromonas est résistante à l’ampicilline. Le cotrimoxazole est
l’antibiotique de choix.

B.3. Plesiomonas.
Il y a une seule espèce de Plesiomonas : P.shigeloides.

Habitat et épidémiologie.
Plesiomonas fait partie de la flore normale du poisson d’eau
douce.On la trouve rarement dans l’intestin de l’homme sain.

Pouvoir pathogène.
C’est un agent de diarrhée aqueuse par production d’une
enterotoxine thermostable.

122
Diagnostic bactériologique
Milieu d’isolement :
1. MacConkey : colonies incolores (lactose 0).
2. TCBS : colonies vertes.
Milieux d’identification :
1. Kligler : culot jaune (glucose +), gaz (0), pas de
noircisement (H2S 0) et pente rouge (lactose0).
2. Citrate : bleu (0)
3. MIU : Mobilité (+/0), Indole (+), Uréase (0).

Tests complémentaires d’orientation : Oxydase (+) et résistance


au composé vibriostatique O/129. L’aspect est donc celui de
Shigella, mais oxydase (+) Dnase (0) et gélatinase (0).

Traitement.
Les antibiotiques utilisés généralement contre les bacilles à
Gram négatifs sont actifs contre Plesiomonas.

B.4. CAMPYLOBACTER.

Le genre Campylobacter est proche des vibrio:

Ce sont des germes en virgule, oxydase+, très mobiles par ci-


liature polaire.
Mais Campylobacter ont:
1. un métabolisme respiratoire micro-aérophile: ils poussent
mieux en atmosphère contenant 5% d'oxygène, 10% de
CO2 et 85% d'azote.
2. un G + C% d'ADN compris entre 30 et 38% alors que ce
rapport pour le vibrio est de 40 à 52%.
3. Des formes particulières en S ou en hélice.
Les deux espèces de campylobacter pathogènes pour l'homme
sont : C.jejuni et C.coli.

123
Habitat et épidémiologie
Ces deux Campylobacter sont des commensaux du tube
digestif des volailles, porcs, chiens et chats. C.jejuni est fréquent
chez les volailles tandisque C.coli chez le porc.Le germe survie
difficilement dans le milieu extérieur.L'homme s'infecte par inges-
tion d'aliments ou boissons contaminés par les excrètas de ces ani-
maux.

Pouvoir pathogène
C.jejuni et C.coli sont responsables de diarrhées fébriles avec
des selles accompagnées de sang et de mucus. Les enfants sont les
plus atteints. La Campylobactériose est rare à Kinshasa, mais
fréquent à l'Est du pays.

Physiopathogénie
Campylobacter est un germe invasif: il traverse le mucus in-
testinal et pénètre dans les entérocytes. D'où la présence de sang et
de leucocytes dans les selles des malades. La bactérie est invasive
et secrète une enterotoxine.

Diagnostic biologique
Il se fait par coproculture en atmosphère microaérophile sur
un milieu sélectif: gélose columbia additionnée de 5% de sang et
contenant un mélange d'antibiotiques inhibiteurs de la coproflore
tels que: bacitracine, novobiocine, cycloheximide, cefazoline et co-
listine (milieu de Butzler).
C.jejuni se développe mieux à 42°C, l’autre espèce à 37°C.
Les Campylobacter n'hydrolysent pas les sucres, mais ils sont
tous oxydase+, catalase+ et uréase+.

Traitement
L'entérite à campylobacter se guérit spontanément. L'érythro-
mycine est l'antibiotique de choix si l'on veut accélérer la guérison.

124
B.5. HELICOBACTER PYLORI
C’est un bacille à Gram négatif, de forme spiralée. Il est
responsable de gastrites. Il est impliqué dans l’étiologie d’ulcères
gastro-duodénaux et de cancers gastriques

Habitat et epidémiologie

H. Pylori habite sur le mucus de l’estomac de l’homme où il


persiste durant des années.
La transmission est oro-fécale et commence dès l’enfance.

Pouvoir pathogène

.H.Pylori est responsable de gastrite qui peut évoluer en ulcère


duodénal, ulcère gastrique et en cancer gastrique. Des facteurs
associés, encore mal définis, sont cependant nécessaires pour le
développement d’ulcère duodénal sous l’influence d’H. Pylori. Les
sujets infectés par H.Pylori ont 10 fois plus de risque de developper
un ulcère. En outre, l’éradication de H. Pylori sous traitement, fait
baisser sensiblement le taux de rechutes chez les sujets infectés.

Facteurs de virulence
Par ses adhésions, H. Pylori s’attache à la muqueuse gastrique.
Sa forme spiralée, et ses flagelles lui permettent de se déplacer dans
le mucus gastrique.
En outre, H. Pylori est très riche en uréase, source
d’ammoniac. Celui-ci joue, un rôle de tampom qui le protège de
l’acidité gastrique et possède également des propriétés cytologiques.
Diagnostic biologique

Le Diagnostic biologique direct est basé sur :


L’examen anatomo-pathologique des biopsies gastriques
obtenues par fibroscopie montre la présence des bacilles dans la
muqueuse gastrique.

125
L’isolement de la bactérie après la mise en culture (milieu
spécial) d’une biopsie placée dans un milieu de transport spécial.
Ceci permet d’étudier la sensibilité du germe aux antibiotiques.

Le Diagnostic biologique indirect est basé sur :


- La recherche de l’uréase sur une biopsie. Ce test est rapide
(30 minutes) et a une sensibilité de 80%. Il existe des tests
commerciaux pour la détection de l’uréase sur des biopsies.
- Le test respiratoire à l’urée marquée au carbone 13C. Il a une
sensibilité et une spécificité de 95% et permet après la fin d’un
traitement de vérifier l’éradication du germe sans pratiquer
l’endoscopie. Le malade absorbe de l’urée enrichie en 13C.
Celui-ci est hydrolysé par l’uréase de l’H.pylori. Par la
spectrométrie de masse on détecte le CO2 marqué expiré par
le malade.
- Le test ELISA pour détecter les IgG anti-H.pylori dans le
sérum du malade reste cependant le test le plus utilisé en
clinique.

Traitement

Le traitement de l’ulcère duodénal à H. Pylori se fait par une


trithérapie associant le bissmeth (anti-sécretoire), l’amoxicilline et le
métronidazole.

C. LES COCCO-BACILLES
Ce groupe comprend les bactéries du genre GENRE HAEMO-
PHILUS.
Le genre Haeomophilus est composé de fins coco-bacilles
gram-négatifs, immobiles, asporulés, pléomorphes et parasites de
l'homme et des animaux. Ils exigent pour leur développement aéro-
bie, la présence de sang ou d'hémoglobine : ils sont hémoglobino-
philes.
Leur croissance est impossible sur un milieu de culture défi-
cient pour les deux facteurs de croissance suivants :

126
1. Facteur X, thermostable. Il correspond à l'hémine, qui inter-
vient dans la synthèse des enzymes respiratoires contenant
du fer (catalase et cytochrome). Le facteur X est présent dans
le globule rouge.
2. Facteur V, thermolabile. Il correspond au nicotinamide adé-
nine dinucléotide (NAD), substance présente dans l'extrait de
levure et produite par certaines bactéries tel que le staphy-
locoque. Le facteur V (Vitamines) entre dans la constitution
du DPN et du TPN qui sont des co-enzymes de déshydrogé-
nases.
Les principales espèces humaines d'Haemophilus se distin-
guent entre elles en fonction de leurs exigences en facteurs X et V
et d'après l'hémolyse bêta sur gélose au sang.

Espèces Exigences en facteurs Hémolyse beta


X V
H.influenzae + + +
H.haemolyticus 0 + +
H.parainfluenzae 0 + +
H. parahaemolyticus 0 + +
H.ducreyi + 0 +
H.aegyptius + + +
H.aphrophilus 0 0 +

C.1. HAEMOPHILUS INFLUENZAE


H. influenzae ou bacille de Pfeiffer fut isolé du naso-pharynx
par Pfeiffer au cours de la pandémie de grippe en 1892 et considéré
d'abord comme agent causal de la grippe, ce qui s'est avéré faux
dans la suite.
Habitat et épidémiologie.
Parasite obligatoire de l'homme. Il vit en commensal dans les
voies respiratoires supérieures. Il possède un faible pouvoir invasif.

127
Il se transmet par voie flüggienne. Toutefois la plupart des porteurs
sains n’hébergent que les bacilles non encapsulés avirulents.

Pouvoir pathogène
H. influenzae est un germe d'infection secondaire qui compli-
que certaines viroses respiratoires (influenza). Plus rarement il pro-
voque des infections pyogènes primitives : il faut citer la méningite
(la forme la plus fréquente chez les enfants), l'otite moyenne, l'amyg-
dalite, la laryngotrachéite, l'endocadite, l'arthrite et la conjonctivite.

Facteurs de virulence
H.influenzae produit une IgA proteaseextracellulaire qui clive
les immunoglobulines A locales. La capsule protège le germe de la
destruction par les macrophages et le complément.Il existe six types
capsulaires d’H ; influenzae: a, b, c, d, e, et f. Le type b étant le plus
répandu dans les cas de méningite.

Diagnostic biologique

Diagnostic direct se base sur l’aspect des bacilles après


l’examen direct après coloration de Gram : petits batonnets très fins
et polymorphes.Ce germe se colore assez mal ; il faut prolonger
d'une dizaine de minutes la coloration à la fuchsine diluée. Seules
les souches virulentes sont encapsulées.
La présence dans un L.C.R. trouble, de bâtonnets gram néga-
tifs polymorphes et immobiles est pratiquement toujours due à H.
influenzae (excepté la méningite du nouveau-né souvent causée par
des entérobactéries).
Le milieu de culture doit contenir les facteurs V et X. La gélose
au sang cuit est supérieure à la gélose au sang frais. En effet, le
sang contient un facteur inhibant thermolabile. Les colonies ont
l'aspect en "gouttes de rosée" et poussent tardivement (48 heures).
La culture est aérobie avec optimum à 37°C. Généralement
H.influenzae est non-hémolytique. On peut démontrer le phéno-
mène de « satellitisme » qui facilite le diagnostic biologique.Ce

128
diagnostic biologique présomptif se confirme par la détermination
sérologique au moyen d'un sérum H.influenzae anti-b.

Diagnostic indirect se base sur la détection des antigènes


solubles par le test d’agglutination au latex.

Traitement
- Préventif : il existe un vaccin fait à base dee
antigènes capsulaires.
- Curatif : H.influenzae est sensible aux amino-
pénicillines et aux céphalosporines.

C.2. HAEMOPHILUS AEGYPTIUS. BACILLE DE WEEKS

Ce bacille appelé également bacille de Weeks ou H.conjonctivi-


tis provoque une conjonctivite aiguë, contagieuse et parfois épidé-
mique, très fréquente dans les pays chauds mais existant aussi en
Europe. Au point de vue culturel ce bacille est pratiquement identi-
que au bacille de Pfeiffer. Certains concluent à l'identité des deux
microbes; parmi les facteurs différentiels il y en a pourtant un qui
justifie leur séparation : le bacille de Weeks n'est jamais encapsulé.

C3. HAEMOPHILUS DUCREYI

Découvert en 1890 par Ducrey comme agent causal du


chancre mou.
Habitat, épidémiologie et pouvoir pathogène.
Le bacille de Ducrey est un parasite strictement humain et
obligatoirement pathogène et se transmet par contact vénérien. La
lésion spécifique est un ulcère parfois multiple, douloureux et pu-
rulent, non induré et à bords décollés, souvent accompagné d'adé-
nite inguinale. Cette dernière peut passer à la suppuration. L'affec-
tion est en recrudescence depuis un certain temps.

129
Morphologie : dans les produits pathologiques et surtout dans
les cultures liquides, il forme des chaînettes parallèles de fins bâ-
tonnets Gram négatif.

Caractères des cultures


Il est déficient en facteur X, mais pas en facteur V (absence
de satellitisme). Sur gélose au sang de lapin il forme de petites colo-
nies qui glissent devant le fil de prélèvement.

Diagnostic biologique
Diagnostic de laboratoire à l'aide de techniques classiques est
difficile. Néamoins, on peut faire un prélèvement sous les bords ou
au fond de l'ulcère après avoir enlevé la sérosité purulente. Colorer
avec insistance le frottis mince. Dans les exsudats, les bactéries ont
une disposition typique en chaîne de bicyclette. L'examen direct est
rarement suffisant. Ensemencer le produit de raclage sur des tubes
de gélose au sang frais de lapin.
La mise en évidence de l'ADN du germe par PCR représente le
standard diagnostique actuel.

Thérapie
Chimiothérapie : sulfamides, streptomycine et tétracycline.

D. LES BACILLES NON FERMENTANTS.

Il s'agit de bacilles qui ne fermentent pas les glucides (glucose


et lactose non fermentés) et qui se développent rapidement sur les
milieux ordinaires. Ils sont aérobies stricts. La production de leur
énergie ne fait pas intervenir la fermentation.
Ces germes sont des saprophytes libres vivant dans le sol et
les eaux. Quelques espèces sont phytopathogènes. D'autres sont pa-
rasites et mêmes pathogènes occasionnels de l'homme et des ani-
maux. Chez l'homme sain, on peut les rencontrer en petit nombre
dans les matières fécales, mais on peut les trouver en culture pure
ou mixte dans les suppurations les plus diverses.

130
Leur importance en pathologie humaine semble s'accentuer
depuis l'emploi à large échelle des antibiotiques auxquels ces
germes sont souvent resistants.
Les principales caractéristiques des bactéries non fermentaires
d'intérêt médical sont reprises dans le tableau ci-dessous :

Pseudomon Burkholde Stenotrophomo Acinetobact


as ria nas er
1. Morpholo- bacille bacille bacille cocobacille
gie
2. Oxydase + + 0 0
3. Mobilité + + 0 0
4. Pigment Vert/bleu jaune 0 0
5. Indole 0 + 0 0

D.1. LE GENRE PSEUDOMONAS

L'espèce la plus répandue du genre Pseudomonas est P. aeru-


ginosa ou bacille pyocyanique. Il a été isolé en 1882 par Gessard du
pus d'un pansement coloré en bleu (bacille du pus bleu).
Bacille à Gram négatif, oxydase positif, catalase positf,
généralement mobile par ciliature polaire lophotriche ou
monotriche, à croissance peu exigeante, donnant des colonies
souvent pigmentées (vert/bleu).

Habitat et épidémiologie
C'est bactérie largement répandue dans l’environnement (sol
et eau). Elle peut se retrouver en flore de transit sur la peau et les
muqueuses chez l'homme. P. aeruginosa est le prototype des
germes des infections hospitalières ou nosocomiales.
Les bactéries sont véhiculées par le personnel hospitalier à
partir d'un malade infecté.

131
Pouvoir pathogène
C'est un microbe d'infections secondaires des plaies, surtout
des brûlures, des abcès, des cystites. On le trouve en culture abon-
dante dans un grand nombre d'otites externes et dans certains cas
de diarrhée. Chez des immunodéprimés, elle peut provoquer des
diverses infections cutanées et viscérales voire de septicémie.

Facteurs de virulence
Le bacille pyocyanique est porteur de plusieurs facteurs de vi-
rulence : protéines et substances toxiques dont une hémolysine
thermo-stable, des exo-enzymes et des toxines protéiques.

1. Hémolysine thermostable : un glycolipide hémolytique non


enzymatique et non antigénique thermostable et relativement
peu toxique.

2. Exo-enzymes

- enzymes protéolytiques à action synergique : élastase, pro-


tease alcaline, collagénase, caséinase
- lécithinase qui hydrolyse la lécithine. Elle produit une réac-
tin inflammatoire limitée, oedemateuse, érythémateuse.
- Exotoxine A, létale qui agit par inhibition de la synthèse des
protéines.
- Exo-enzymes S qui a une activité ADP-ribosyltransférase.

3. Toxines

P. aeruginosa élabore une enterotoxine dont la nature est en-


core mal connue. Elle provoque une accumulation hydrique dans
l'anse ligaturée de lapin et pourrait être à l'origine d'entérocolite à
B. pyocyanique.

Diagnostic biologique

Le matériel à examiner est souvent constitué par un écouvillon


de pus…
132
La coloration de Gram montre des bacilles à Gram négatif.
L'isolement se fait sur milieu de MacConkey donnant des colo-
nies incolores (Lactose 0). On peut observer 3 types de colonies :
- colonies la (= large) : isolés, larges, centre bombé et contour
irrégulier donnant l'aspect d'un oeuf sur le plat (Fried eggs).
- colonies Sm (= small) : petites, bombées, contour circulaire
régulier
- colonies M (= muqueuse) : bombées, opaques, visqueuses.
La température optimale de croissance se situe entre 30-35°C.
La culture dégage une odeur aromatique.

La présence de pigments oriente le diagnostic biologique :

1. Pyoverdine : pigment jaune-vert fluorescent, soluble dans


l'eau, insoluble dans le chloroforme, synthétisé par le
pseudomonas du groupe fluorescent. C'est un sidérophore
qui en se complexant avec les ions Fe+++ permet de capter
le fer extra-cellulaire.
2. Pyocyanine : pigment bleu-vert, soluble dans l'eau et le chlo-
roforme. Seule l'espèce P. aeruginosa est capable de le pro-
duire.
Le pyocyanine a une action bactériostatique sur les bactéries
à Gram positif. C'est aussi un indicateur de pH : en solution à pH3
= rouge et en milieu neutre ou alcalin = bleu.
L'identification complète se fait par une série de réactions bio-
chimiques.
- milieu de Kligler : culot rouge, pente rouge, H2S négatif,
Gaz négatif.
- Citrate : bleu
- MIU : mobilité +, Indole 0, Uréase 0
L'oxydase est très positive.

Bref, l'ensemble de réactions (mobilité, oxydase, non-fermen-


tant et réaction oxydative du glucose), suffit à poser le diagnostic
biologique de Pseudomonas.

133
Traitement
Les antibiotiques habituellement actifs sur les bâtonnets Gram
négatifs n'ont qu'une action faible sur le bacille pyocyanique. Un
antibiogramme est donc indispensable. Les antibiotiques de choix
sont la colimycine, la gentamicine et la carbénicilline.

D.2. BURKHOLDERIA

On distingue plus d’une vingtaine d’espèces. Cependant 3


espèces sont connues pour leurs pathogènicités vis-à-vis de l'homme
et ou d'autres animaux : cepacia (pathogène opportuniste),
pseudomallei (agent causal de la melioïdose) et mallei (agent de la
morve chez l’animal).

Habitat et épidémiologie
C'est un germe saprophyte de l’environnemen (sol, l'eau et
plantes) qui peut survivre en milieu humide et source d’infections à
l’hôpital (sauf mallei). De par leurs résistances aux antibiotiques et les
taux de mortalité qu'elles engendrent, les espèces (Burkholderia mallei
et Burkholderia pseudomallei) peuvent être classées parmi les armes
biologiques potentielles.

Pouvoir pathogène

Burkholderia cepacia est un agent pathogène opportuniste pour


l'homme provoquant le plus souvent des pneumonies chez les patients
immunodéprimés ou atteints de mucoviscidose. Elle peut être à
l’origine notamment de septicémies sur cathéters, d’nfections
pulmonaires chez des patients ventilés.

Burkholderia pseudomallei est agent de la mélioïdose, maladie


suppurative à symptomatologie polymorphe pouvant se présenter
sous forme de septicémies mortelles, de formes viscérales localisés
134
(pulmonaire, abdominales…) et cutanées. La transmission peut se
faire après contact cutanée ou par inhalation.

Diagnostic biologique

- B. cepacia cultive sur milieux usuels à 30°C en 48 heures


d’incubation.
L’identification biochimique sera réalisée à l’aide d’une
galérie API 20 NE.
- B. pseudomallei cultive sur gélose au sang à 37°C en 18
heures d’incubation ou 48 heures pour
- B.mallei. On observe des colonies d’aspect blancâtre
devenant crème à orangé, a’aspect ruqueux.
- B. mallei cultive sur gélose au sang à 37°C en 48 heures
d’incubation : colonies rondes et translucides puis
opaque à centre brunâtre.

La confiramtion de l’identification est nécessaire par PCR.

Voir le tableau ci-dessus.

Traitement
Grande résistance aux antibiotiques. Antibiotiques de choix :
Chloramphénicol et Bactrim.

D3. Stenotrophomonas maltophilia


C'est un saprophyte ubiquitaire dans la nature. Il est très ré-
pandu dans l'environnement hospitalier et est à l’origine de
nombreuses infections nosocomiales (2è en fréquence parmi les non
fermentants). Elle est responsable de septicémies, d’infections
pulmonaires, d’infections urinaires etc.
Les caractéristiques d’identification sont les suivantes :
bacilles mobiles, oxydase négatif, la lysine décaboxylase (LDC) +,

135
gélatinase +, Esculine +, urease – et indole-. Il produit un pigment
brun.
Les souches isolées sont souvent multirésistantes et sont
résistantes à l’imipénème. Il est sensible au chloramphenicol et co-
trimoxazole.

D.4. LE GENRE ACINETOBACTER


Ce sont des coco-bacilles aérobies strictes non pigmenté,
immobiles et oxydase négatif. Acinetobacter principalement espèce
baumannii est responsable de près de 10% des infections
nosocomiales, notamment les infections urinaires et les méningites.
Cette epèce peut provoquer des épidémies en milieu hospitalier.
A.baumannii est capacité d’acquérir facilement de nombreux
gènes de résistance aux aminosides, bête lactamines,
chloramphénicol, sulfamides, tétracyclines etc.

D.5. LE GENRE BORDETELLA


Le germe Bordetella comprend trois espèces :
1. B. pertussis
2. B. parapertussis
3. B. bronchiseptica

Notre étude se limitera à la première espèce.


Les Bordetella sont des cocobacilles à Gram négatif. Ils sont
aérobies stricts et ne fermentent aucun hydrate de carbone.

Habitat et épidémiologie
B. pertussis est également appelé bacille de Bordet-Gengou ou
bacille de la coqueluche.
B. pertussis n'a pas de réservoir connu. C'est un microbe obli-
gatoirement parasite de l'homme. Il est toujours pathogène et il n'e-
xiste donc pas de porteurs de germes, bien que la maladie, surtout
chez l'adulte, puisse être bénigne ou atypique.

136
La contamination se fait par voie aérienne. Le microbe se
trouve à l'état de pureté dans les exsudats épais expectorés au début
de la coqueluche, à la fin des quintes.
La maladie est cosmopolite et endémique avec des poussées
épidémiques. Le stade catarrhal qui précède les paraoxysmes
(quintes) est le plus contagieux.

Pouvoir pathogène
B. pertussis est l'agent de la coqueluche, maladie infectieuse
des voies respiratoires supérieures. La période d'incubation, est
d'une semaine, suivie par une période d'invasion marquée par un
catharre rhino-trachéo-bronchique.
La période d'état se caractérise par une toux paroxystique
(chant du coq).
La mort peut survenir par asphyxie, infections secondaires
intercurrentes ou par complications neurologiques.
La maladie naturelle confère généralement une solide immuni-
té. Ceci explique pourquoi les adultes ne font pas de coqueluche.

Facteurs de virulence
B. pertussis est pourvu de plusieurs facteurs de virulene.
- toxine pertussis qui est dermo-nécrotique.
- hémagglutinines qui permet l'attachement de B. pertussis
aux cellules épithéliales
- lipopolysaccharide qui a la propriété d'une endotoxine
- adénylate-cyclase, une enzyme extra-cellulaire avec une ac-
tion directe sur le métabolisme des polynucléaires et des
phagocytes.

Diagnostic biologique
L'isolement de B. pertussis se fait sur le milieu de Bordet-Gen-
gou constitué de
- infusion de pomme de terre
- glycérine
- peptone
- 27 % de sang de cheval ou de mouton
137
- Agar + 10 unités de pénicilline
Les colonies apparaissent au bout de 2 à 3 jours et ont l'aspect
de gouttelettes de mercure, entourées d'une zone d'hémolyse bêta.
Le Diagnostic biologique bactériologique est généralement
superflu dans le stade paroxysmal, mais peut être utile dans le stade
catarrhal ou dans des cas atypiques.
Au stade catarrhal la culture peut donner de 60 à 90 % de
résultats positifs. Ce chiffre tombe graduellement et après la 4e se-
maine du stade convulsif il n'est plus que de 7 %.
L'ensemencement peut se faire de deux manières :
- l'ensemencement de la toux ("cough-plate") : laisser tousser le
malade à la fin d'une quinte spontanée, sur une boîte de milieu
exposée à environ 10 cm de la bouche pendant 1/4 de minute.
- le prélèvement de mucus naso-pharyngé au moyen d'un
écouvillon monté sur un fil d'acier souple et introduit par
voie nasale jusqu'à la paroi postérieure du pharynx.
- L'immunofluorescence directe sur un frottis des mucosités
donne un résultat rapide.

Traitement
Prophylaxie : il existe un vaccin anticoquelucheux associé au
tétanos et à la diphtérie (DiTePer).
Traitement curatif :l'antibiothérapie est peu utile quand la co-
queluche est déjà déclarée, car les signes cliniques de la maladie
sont dûs plutôt à des facteurs toxiques qu'à la présence des bacté-
ries. Les antibiotiques de choix sont : chloramphénicol, tétracycline
et érythromycine.

138
Chapitre III : BACILLES A GRAM NEGATIF ANAEROBIES
STRICTES

Ce sont de bâtonnets à Gram négatif, anaérobies non sporulés,


très fragiles et difficiles à cultiver, qui vivent en parasites comensaux
des muqueuses de l'homme et des animaux.
Les deux genres les plus fréquents en pathologie humaine
sont : Bactéroïdes et Fusobacterium.

A. Le genre Bacteroïdes
Il s’agit de bacilles à Gram négatif ; non sporulés, anaérobies
stricts. B.fragilis est l’espèces-type

Habitat et épidémiologie
B. fragilis fait partie de la flore normale endogène de la bouche,
des tractus respiratoire, digestif et urogénital.
L’infection est d’origine endogène sur un terrain favorisant :
immunodéficience, diabète, perforation intestinale.

Pouvoir pathogène
Ils prédominent dans les infections des voies digestive, génitale
et urinaire. Le point de départ est souvent une thrombophlébite
locale suppurée qui peut aboutir à une septicémie.

Facteur de virulence
B. fragilis possède une capsule polysaccharidique qui la rend
résistante à la phagocytose.
Diagnostic biologique
Le diagnostic biologique bactériologique se fait en anaérobiose
stricte.

Traitement
B.fragilis est résistant aux aminoglycosides, mais sensible au
chloramphénicol. Les antibiotiques de choix sont: l’association

139
clindamycine ou chloramphénicol et métronidazole car les infections
à anaerobies sont souvent polymicrobiennes).

B. Le genre fusobacterium
Il s’agit de commensaux non sporulés des cavités naturelles.
Ce sont des bacilles à extrémités effilées d’où leur aspect en fuseau
allongé.
Deux espèces sont importantes en bactériologie clinique : F.
nucleatum et F. necrophorum.

1) F. nucleatum
Habitat et épidémiologie
C’est une bactérie commensale de la cavité buccale et de
l’appareil respiratoire.
L’infection est endogène et peut être favorisée par un terrain
particulier.

Pouvoir pathogène
F. nucleatum est l’agent de l’angine de Vincent, caractérisée
par l’ulcération d’une seule amygdale recouverte d’un enduit
grisâtre pseudo-membraneux.
F. nucleatum peut aussi être à l’origine d’une pleurésie
purulente et d’abscès pulmonaire.

Diagnostic biologique
La coloration de Gram suffit à faire le diagnostic biologique de
l’angine de Vincent à partir d’un frottis de gorge : F. nucleatum se
présente en association avec un spirochète, Borrelia vincentii,
également commensal.
L’angine de Vincent est causée par l’association fuso-
spirillaire.
La culture en anaérobie émet une odeur caractéristique due à
la production d’une importante quantité de butyrate.

140
Traitement
F. nucleatum est sensible aux beta-lactamines et aux autres
antibiotiques à large spectre.

2) F. necrophorum
Il est aussi appelé : Sphaerophorus fundiliformis. C’est un
commensal de la bouche : il est responsable d’angine aigue
nécrotique suivie de septicémie. La pathologie liée à F. necrophorum
a presque disparu avec l’avenement de la pénicilline à laquelle il est
très sensible. La coloration de Gram montre des bacilles
polymorphes ; formes courtes sphéroide à centre clair, formes
longues filamenteuses avec des renflements en boudin (=fundulus)

Bactéries des vaginoses (vaginites non spécifiques)


Les vaginoses ou vaginites non spécifiques se caractérisent par
une leucorrhée nauséabonde due à d’autres agents que Candida,
Trichomonas, Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis.
Les principales bactéries responsables de vaginoses sont :
- Gardnerella vaginalis
- Mobiluncus
- Anaerobies (bacteroides et peptostreptococcus)

Gardnerella vaginalis
G. Vaginalis est le nom actuel de l’agent des vaginites non
spécifiques jadis connues sous différents noms : Haemophilus
vaginalis, Corynebacterium vaginalis.

Habitat et épidémiologie
C’est un parasite des voies génitales de la femme en l’absence
de toute symptomatologie. Le taux de portage est fonction de
l’activité sexuelle chez la femme. La transmission se fait par voie
sexuelle.

Pouvoir pathogène
Le rôle de ce germe dans les vaginites non spécifiques a été
demontré en 1955 par Gardner et Dukes
141
Facteurs de virulence
G. vaginalis est certes pathogène en association avec une
bactérie anaerobie qui en favorise la prolifération. G. Vaginalis est
pathogène par des amines qu’il produit.
Diagnostic biologique
Le Diagnostic biologique d’une vaginose à G. vaginalis repose
sur les éléments suivants :
1) aspect clinique des leucorrhées nauséabondes de
consistance homogène et de couleur gris-jaunâtre
2) Odeur caractéristique de poisson pourri qui se dégage au
contact de quelques gouttes de KOH à 10% due à la
cadaverine et la putrescine.
3) pH de l’exsudat  4,5 en raison de la libération d’amines
4) Diminution ou disparition des lactobacilles
5) Absence de polynucléaires
6) Présence de « clue-cells » : cellules épitheliales vaginales
portant à leur surface de nombreux petits bacilles à Gram
variable.

La culture de G. Vaginalis est fastidieuse et n’est pas encore


entrée en routine. Elle se fait dans une atmosphère enrichie de 5%
de CO2 ou mieux en anaerobiose pendant 48h sur gélose au sang à
l’acide nalidixique.

Traitement
Métronidazole est le traitement de choix.

2. Mobiluncus
Ce sont des bacilles incurvés, mobiles, à flagelles subpolaires
jadis appelés vibrions anaérobies ou vibrio mulieris et Gram négatif.
Mobiluncus se retrouve en petite quantité chez des porteurs sains
sur des muqueuses des voies génitales et en grande quantité dans
les secrétions vaginales lors de vaginoses.

Traitement
Pénicilline, ampicilline et érythromycine.

142
Chapitre IV : LES BACILLES A GRAM POSITIF AEROBIES
Dans ce groupe, nous parlerons des germes
appartenant au genre Bacillus et au genre Corynebacterium.

1. BACILLUS
Le genre Bacillus comprend un seul
pathogène B. anthracis ou bacille du charbon et
plusieurs saprophytes de l’environnement : (B.
subtilis, B. Cereus et B. polymyxa)
Il s’agit de bacilles à Gram positif sporulés –
les spores de B. anthracis sont résistant à la
chaleur, aux radiations et à la dessication. Les
spores peuvent rester viables pendant au moins une dizaine
d’années à l’état sec. Elles peuvent résister à la fixation et à la
coloration d’un frottis.

Habitat et épidémiologie
Les Bacillus sont les bactéries de l’environnement (sol, eau, air,
plantes, etc…) et hôtes de passage dans l’intestin de l’homme.

Pouvoir Pathogène
Bacillus anthracis est l’agent du charbon, une zoonose. Chez
les animaux, la maladie frappe les herbivores : bovins, cheval,
chèvre. Le tableau clinique est généralement une septicémie aigüe
fatale. Le sang est noir et la rate est énorme, molle et noire.
Les animaux s’infectent par voie digestive en ingérant des
spores repandues dans le sol des paturages.
Selon Pasteur, les vers de terre géophages remontent à la
surface, les spores formées au niveau des cadavres d’animaux morts
de charbon et enterrés : « champs maudits »
Chez l’homme, la maladie a un caractère professionnel. Elle
frappe les fermiers, les vétérinaires et les bouchiers qui sont en
contact avec les animaux malades ou leurs cadavres.

143
Quand la voie d’entrée des spores est cutanée, la lesion est une
pustule maligne : rougeur locale centrée d’une vésicule qui se
transforme en escarre, noire (charbon).
En cas d’inhalation des spores, la forme clinique sera
pulmonaire.
Le charbon intestinal résulte de l’ingestion de viande
charboneuse.
Seul B. anthracis est pathogène. Sa virulence est due à la
présence d’une capsule qui s’oppose à la phagocytose et d’une
toxine. Les souches dépourvues de capsules ne sont pas
pathogènes.

B. Anthracis et bioterrorisme

Après l’horrible destruction des « Tours jumelles » à New York


le 11 septembre 2001 par deux avions Kamikazes, les spores du
bacille de charbon étaient utilisées comme arme biologique.Les
spores étaient envoyées par la poste dans des enveloppes.
Les destinataires des enveloppes se sont contaminés soit par
inhallation soit par voie cutanée.Cela avait provoqué une vague de
panique dans la population américaine, une véritable
désorganisation sociale.Plusieurs décès ont été enregistrés.

Diagnostic biologique
Le diagnostic direct se base sur l’isolement de la bactérie.
a) Chez l’homme, à partir de l’écouvillonage du liquide des
vésicules de la pustule en cas de charbon cutané.
L’hémoculture est pratiquée chez des sujets fébriles en cas de
charbon pulmonaire ou intestinal.
b) Chez l’animal, le diagnostic biologique est d’ordinaire post-
mortem. On évitera l’autopsie. L’isolement s’opère à partir d’un
fragment d’oreille ou d’un os entier dont la moelle garde la
bactérie viable pendant 8 jours. L’identification bactériologique
des cultures de B. anthracis est rendue difficile par l’existence
de bacilles saprophytes ressemblant fort au bacille du

144
charbon. On les appelle bacilles pseudo-anthracis ou bacilles
anthracoïdes. Le diagnostic biologique différentiel est basé sur
les caractères suivants :

B. B.
anthracis Pseudo-
anthracis
Mobilité 0 +
Capsule + 0
Letal pour + 0
cobaye
Hémolyse 0 +

A la coloration de Gram, ce sont des bâtonnets longs à bouts


carrés, à Gram positif à endospores centrales ne faisant pas saillie
à la surface du microbe. Dans les cultures, le bacille forme de
longues chaines disposées parallèlement.
Le diagnostic biologique direct se base sur les techniques
moléculaires (PCR)

Traitement
B. anthracis est toujours sensible à la pénicilline G mais B.
Cereus secrète une β-lactamase en présence de la pénicilline et des
céphalosporines. Néanmoins, les tétracyclines et les fluroquinolones
sont les lus actifs.

2. GENRE CORYNEBACTERIUM

Le genre Corynebacterium est constitué de bacilles à Gram


positif droits ou légèrement incurvés aux extremités effilées ou
renflées en massue à arrangement angulaire, groupés en palissades
ou en caractères chinois. Elles sont aérobies – anaérobies
facultatives.
Ce genre comprend une seule espèce pathogène pour l’homme,
Corynebacterium diphteriae, et une série de Corynebactéries
145
commensales (peau, muqueuses) appelées « pseudo-diphériques ou
diphtéroides » dont le rôle pathogène n’est pas toujours aisé à
établir.
L’intérêt certain de ces diphtéroïdes est le danger de les
confondre avec le vrai bacille diphtérique. Certaines de ces espèces
commensales sont anaérobies et peuvent être retrouvées dans des
suppurations polymicrobiennes.

1) CORYNEBACTERIUM DIPHTERIAE

Habitat et épidémiologie
C.diphteriae est un parasite obligé de l’homme capable de
survivre un temps limité dans le milieu extérieur.On le trouve au
niveau des lésions de malades atteints de diphtérie mais aussi dans
le rhinopharynx des porteurs sains et convalescents.Quand une
population générale est protégée par immunisation active, le
pourcentage des porteurs sains tend vers zéro.
Les porteurs de germes possèdent des antitoxines qui
neutralisent l’effet pathogène du bacille sans gêner son
développement dans le rhinopharynx.
La transmission se fait surtout par contact direct,
généralement du type flüggien.

Pouvoir pathogène
C.diphteriae est l’agent responsable d’angines et d’une toxi-
infection grave, la diphtérie. L’angine diphtérique s’accompagne
d’une prostration intense.
En accentuant la décoloration dans la technique de Gram, on
obtient une coloration fragmentaire avec quelques granulations
(surtout polaires) plus colorées que le reste du microbe.
La lésion pathognomonique est une fausse membrane mélange
de nécrose toxique et d’exsudat fibrineux qui peut provoquer une
obstruction des voies respiratoires (Croup).

146
Pendant la maladie, le germe reste sur place, mais son
exotoxine diffuse dans la circulation sanguine et provoque à
distance des lésions dégénératives des parenchymes : myocardite,
néphrite, paralysie du voile de palais et des muscles ciliaires.
En afrique, des ulcères phagédéniques et des plaies banales
des membres inférieurs contiennent parfois des corynebactéries
pathogènes qui suffisent à immuniser les sujets atteints même en
dehors de toute vaccination.

Facteurs de virulence
Le germe n’a ni capsule ni spore. Seules les souches toxiques
sont pathogènes. La secrétion de la toxine est liée à la présence d’un
prophage « ß » dans le chromosome bactérien (bactérie lysogène) et
cela dans un milieu déficient en fer. La toxine détruit l’épithélium
cellulaire, ce qui entraine une exsudation sérique et la formation de
coagulum fibrineux.D’où la formation d’une fausse membrane riche
en bacille, en polynucléaires et en cellules nécrosées.
La toxine diffuse dans les tissus et cause des lésions du
myocarde et la dégénerescence des nerfs craniens et périphériques.
La toxine est immunogène, une fois traitée au formol ou à la chaleur,
elle perd son pouvoir toxique, mais reste antigénique. C’est
l’anatoxine ou toxoïde utilisée comme vaccin.

Diagnostic biologique
Le diagnostic biologique de la diphtérie est une urgence
médicale. Il est basé sur :
- l’examen direct après coloration de Gram d’un frottis de la
fausse membrane montre des bacilles à Gram positif
morphologiquement compatibles avec C.diphteriae.
- L’isolement de la bactérie sur le milieu sélectif constitué de
gélose au sang cuit additionnée de tellurite de potasse. Sur ce
milieu, les bactéries donnent des colonies noires dont la
morphologie permet de distinguer trois types de bacilles
diphtériques. Ces types ont été baptisés d’après l’allure clinique
de la maladie qu’ils déterminent généralement.
a) type gravis détermine des épidémies graves

147
b) type intermedius détermine aussi des epidémies graves
c) type mitis est le plus fréquent et le plus bénin. Il détermine
la plupart des cas sporadiques.
- la toxicité des bactéries (virulence) isolées est confirmée in vitro
par le test d’Elek. On recherche une prescription en milieu
gelosé entre une antitoxine diphtérique et la toxine éventuelle
produite par la souche testée.

Traitement
Il existe un vaccin trivalent en associant les anatoxines
diphtériques et tetaniques à un vaccin pertussin (coqueluche), le
tout absorbé sur hydrate d’alumine. Le germe est sensible aux B-
lactamines et aux tétracyclines.

3. LES BACILLES DIPHTEROIDES

Parmi les espèces décrites, plusieurs sont bien connues :


- C.pseudodiphtérique ou B.de Hofmann, commensal
normal du rhinopharynx. Il est court et fusiforme et ne
montre que peu ou pas de granulations.
- C.acnes se rencontre dans les lésions d’acné, sans que
son rôle pathogène soit démontré.
- C.xerosis, habitant normal de la conjonctive.

Tous ces germes sont non toxigènes.

148
Chapitre V : LES BACILLES A GRAM POSITIF ANAEROBIES

A. Anaérobies et aérotolérantes

Genre Lactobacillus
Il s’agit de bacille à Gram positif, immobile, non sporulé
appartenant à la famille de Lactobacillaceae. Il existe plusieurs
espèces avec comme espèce type L. acidophilus.

Habitat et épidémiologie
Les lactobacilles font partie de la flore normale des humains et
des animaux. Chez les humains, les lactobacilles font partie de la
flore normale de la bouche, du tube digestif et de l’appareil génital
féminin. Quelques espèces de lactobacilles interviennent pour la
production de produits alimentaires fermentés comme le yaourt, le
fromage, le vin, le pain au levain…

Pouvoir pathogène
Les infections à Lactobacillus sont rares, mais peuvent
s’installer de manière opportuniste, en particulier chez les sujets
immunodéprimés.
L. acidophilus peut causer des caries dentaires.
Il est classé parmi les probiotiques c.à.d sa consommation
sous forme vivante soit capable d'exercer des effets bénéfiques sur
la santé de l'hôte et est utilisé en cette qualité dans des laits
fermentés en améliorant les propriétés de la microflore intestinale
de l'homme et comme anti-infectieux intestinal dans plusieurs
produits (Lactéol fort) permettant de réduire les symptômes de
l'intolérence au lactose (ballonnement, diarrhée…) chez 9 sur 10 des
enfants digérant mal le lactose.

Diagnostic bactériologique

Sa culture demande les facteurs de croissance suivants :


pantothénate de calcium, acide folique, niacine et riboflavine ;

149
croissant à 35-45 °C pour la plupart des souches; le pH optimum
de croissance se situant à 5,5 - 6,0.

Traitement :

Le traitement recommandé pour les infections généralisées est


une association de pénicilline et d’aminoglycoside. Les lactobacilles
présentent le plus souvent une résistance à la vancomycine ainsi
qu’une résistance variable aux céphalosporines et aux quinolones.

B. Anaérobies stricts

Il s'agit de bâtonnets droits Gram positifs, sporulés, générale-


ment mobiles par flagelles péritriches et strictement anaérobies. La
majorité de ces microbes (il existe une centaine d'espèces) sont des
saprophytes du sol.On peut en trouver dans les matières fécales de
l'homme et des animaux. Certains peuvent provoquer des infections
chez l'homme. La spore peut être paracentrale, subterminale ou
terminale. Le nom Clostridium veut dire "fuseau"; il se justifie par
le fait que la spore est plus large que le corps microbien.
Les anaérobies ne provoquent chez l'homme aucune maladie
contagieuse ou épidémique. Il s'agit de cas sporadiques ou de petits
foyers où la contagion ne joue aucun rôle. Selon leur habitat naturel
et leur voie d'entrée, on peut diviser les anaérobies potentiellement
pathogènes pour l'homme en deux grands groupes :

1. La flore exogène ou tellurique. Ce sont les Clostridium. Leur pé-


nétration dans l'organisme est toujours purement accdentelle :
- par effraction : plaie de guerre, accidents de circulation, plaie
médicale, avortement provoqué... Cliniquement, la pénétration
du bacille peut donner lieu à trois syndromes

 La gangrène gazeuse,
 Le tétanos,
 Une septicémie (post-abortum à C.perfrin-
gens).
150
- par ingestion: toxine botulinique.

2. La flore endogène ou flore de Veillon. Ce sont des commensaux,


parasites normaux des cavités naturelles : tube digestif, voies res-
piratoires, vagin. A cette flore appartiennent les Staphylocoques
et Streptocoques anaérobies, les Veillonella, les corynébactéries
anaérobies; certains spirochètes et un grand nombre de bâton-
nets Gram négatifs.
Une lésion locale des muqueuses ou une déficience des sécré-
tions donnent à cette flore l'occasion de déterminer des infections
locales (appendicite, amygdalite, abcès pulmonaire ...) qui peuvent
s'étendre aux organes voisins ou provoquer des septicémies avec
métastases lointaines.

1) CLOSTRIDIUM PERFRINGENS.

La gangrène gazeuse est une myonécrose, compliquant une


blessure ouverte, et due à la multiplication dans le tissu musculaire
endommagé de plusieurs espèces de Clostridium. C'est une compli-
cation pratiquement disparue des plaies de guerre et de la chirurgie
septique. Dans la gangrène gazeuse les Clostridium sont toujours
associés à des microorganismes aérobies banaux (coques, coli-
formes) dont le rôle n'est que secondaire.

Habitat et épidémiologie.

Ce sont des saprophytes telluriques pouvant également para-


siter le tube digestif de l'homme et des animaux.
La source de l'infection est généralement exogène (sol) mais
peut être endogène (plaie contaminée par le contenu intestinal). Ces
germes ne deviennent pathogènes qu'après introduction dans une
plaie qui réalise les conditions voulues d'anaérobiose : anfractuosi-
tés, ischémie, hématomes, corps étrangers.Ces germes ont en outre
besoin pour leur métabolisme de certains acides aminés qui se for-
ment dans les plaies par autolyse du tissu dévitalisé. Le nettoyage
chirurgical des plaies anfractueuses prévient donc la croissance des
Clostridium.
151
Pouvoir pathogène.
Les Clostridium de la gangrène gazeuse ont un pouvoir envais-
sant qui est responsable d'une cellulite et d'une myosite locale avec
oedème, nécrose, formation de gaz, odeur infecte. L'infection locale
s'accompagne de signes d'intoxication générale, qui souvent domi-
nent le tableau clinique (Toxi-infection). Suivant leur importance
dans la génèse de la gangrène gazeuse, les Clostridium peuvent être
réparties en deux groupes :
1. Espèces principales toxigènes.
a) C. perfringens (= C.welchii) est l'agent le plus fréquent de
gangrène gazeuse. Il se distingue des autres par son ab-
sence de mobilité, et par sa capacité de s'encapsuler. Il
existe six types antigéniques dont le type A est le type hu-
main. Chaque type est caractérisé par un spectre particu-
lier de toxines : la toxine alpha ou toxine létale a un effet
nécrotique et hémolytique; c'est une lécithinase. La toxine
kappa est une collagénase. En dehors de la gangrène ga-
zeuse C. perfringens est aussi responsable de septicémies
avec ictère hémolytique (post-partum et post-abortum),
d'intoxications alimentaires et d'une entérite nécrosante.
b) C. novyi (= C. oedematies).
c) C. septicum

2. Espèces secondaires. Sans pouvoir pathogène propre, mais


qui jouent un rôle adjuvant dans les infections mixtes, par
leur activité enzymatique, qui est surtout protéolytique. Le
plus important est C. sporogenes.

Diagnostic biologique
1. L'examen direct de l'exsudat sur un étalement coloré au
Gram, peut montrer la présence de grands bâtonnets Gram
positifs sporulés.
2. La culture en anaérobie permet l'isolement d'une ou plu-
sieurs clostridies qu'on identifiera par l'étude biochimique et

152
enzymatique. L'identification finale repose sur l'injection des
filtrats de cultures à une série de cobayes, chacun protégé
par un antisérum connu. Le seul survivant du lot indique
l'espèce ou le type du germe isolé (toxinotypie).

Thérapie

1. Préventive. Il n'existe pas de vaccin. Dans le cas d'une plaie


souillée on peut combiner le nettoyage chirurgical, l'admi-
nistration de sulfamides et antibiotiques (la pénicilline est
très active) et exceptionellement l'administration de sérum
anti-gangréneux polyvalent.
2. Curative. En cas de gangrène gazeuse déclarée, associer
sérothéraphie et chimiothérapie.

2) CLOSTRIDIUM BOTULINUM

Ce bacille a été découvert par le Belge Van Ermengen (1896).


A la suite d'un banquet à Ellezelles (Hainaut), trois convives mou-
rurent endéans les 8 jours, tandis que de nombreux autres mon-
traient des signes d'intoxication alimentaire. Toutes ces personnes
avaient consommé du jambon salé cru. Cette viande intoxiqua aussi
le chat. Le filtrat de culture d'un bâtonnet aérobie, isolé du jambon
incriminé, provoqua les mêmes symptômes.
La maladie était déjà connue avant la découverte du germe et
comme elle était souvent due à la consommation de boudin avarié,
les médecins allemands l'avaient baptisée du nom de botulisme (bo-
tulus = boudin).

Habitat et épidémiologie
Cl. botulinum est un saprophyte libre du sol qui se rencontre
parfois, sans donner des symptômes, dans le tube digestif animal.
Il est facilement transporté sur des aliments sous forme de spores
très résistantes (viande, légumes, fruits, fromages).D’après
l’individualité sérologique et chimique des toxines, on distingue 6

153
tyes de bacilles botuliques : A à F. Les cas humains sont dus aux
types A et B, rarement au type E (conserves de poissons).

Pouvoir pathogène
C. botulinum n'est pas pathogène, ni per os, ni par voie paren-
térale. Le botulisme n'est donc pas une maladie infectieuse. Il est
dû à l'ingestion d'aliments insuffisamment chauffés contenant l'e-
xotoxine de ce bacille. L'aliment en cause doit être souillé avec C.
botulinum mais doit réaliser en outre des conditions d'anaérobiose
stricte permettant son développement.
Des conditions favorables sont fournies par des conserves de
légumes et de fruits en bocaux. Souvent, la stérilisation est insuffi-
sante pour tuer les spores, et elles se transforment en formes végé-
tatives qui élaborent la toxine. Les mêmes conditions peuvent être
offertes dans la charcuterie, viande fumée, viande trop faiblement
salée, etc... Les aliments ont souvent un goût modifié et une odeur
de beurre rance. Souvent le chat ou les poules qui ont consommé
les restes de l'aliment toxique, montrent également des symptômes.
Chez l'homme l'incubation est de 24 heures à 3 jours et les
symptômes sont très typiques : vomissements, constipation, soif in-
tense, paralysies oculaires (diplopie) et des muscles de la dégluti-
tion. Il n'y a pas de fièvre. La mortalité très élevée est due à la para-
lysie respiratoire.
Le botulisme frappe aussi les animaux domestiques (volaille,
cheval, boeuf) qui s'intoxiquent en mangeant des fourrages avariés
ou des cadavres d'animaux.
La toxine botulique est une protéine détruite par le chauffage
à la température de 100°C pendant 10 minutes; elle résiste à l'aci-
dité gastrique. C'est la toxine la plus active connue; un mg de la
toxine cristalline contient 20-30 millions de doses létales pour la
souris. Moins d'un microgramme peut tuer un homme. La toxine
agit probablement au niveau des plaques neuro-musculaires de cer-
tains muscles.
D'après l'individualité sérologique et chimique des toxines on
distingue 6 types de bacilles botuliques : A à F. Les cas humains

154
sont dus aux types A et B, rarement au type E (conserves de pois-
sons).

Diagnostic biologique
Le diagnostic est avant tout clinique. Il peut être confirmé par
la mise en évidence de la toxine, parfois du bacille (bacille mobile à
spore subterminale), dans les aliments suspects. Le produit ou son
filtrat est injecté en i.p. à trois lots de souris dont les deux lots té-
moins sont protégés respectivement par l'antitoxine A et B. Le lot
des souris qui survivent indique le type de la toxine en cause.

Thérapie
- La vaccination par anatoxine est utile chez le bétail et chez
les chercheurs manipulant la toxine.
- La sérothérapie curative se réalise par voie i.v. au moyen
d'une antitoxine.

3) CLOSTRIDIUM TETANI

En 1955, Nicolaier prouva que l'inoculation s.c. de terre à l'a-


nimal provoque le tétanos, et qu'on trouve dans les lésions locales
un germe "en épingle", qui fut obtenu en culture pure par Kitasato.

Habitat et épidémiologie

Clostridium tetani est un saprophyte libre normalement pré-


sent dans la terre, surtout la terre cultivée, dans le fumier, dans le
tube digestif des animaux (surtout le cheval) et plus rarement de
l'homme. Certains le regardent comme un parasite obligatoire de
l'intestin, qui contamine le sol, où il persiste sous forme de spores.
Le pouvoir pathogène de ce germe pour l'homme et les animaux

155
(cheval) est en rapport avec l’introduction accidentelle par effraction,
dans l'organisme.
Le tétanos peut compliquer n'importe quel traumatisme, mais
surtout les plaies de guerre souillées de terre et de vêtements. Des
formes spéciales sont le tétanos ombilical (fréquent dans les tropi-
ques), le tétanos obstétrical (post-abortum).

Pouvoir pathogène
C.tetani n'a aucun pouvoir invasif. Introduit dans l'organisme,
il se multiplie sur place, mais seulement s’il trouve les conditions
requises d'anaérobiose : En absence d'anaérobiose, les spores peu-
vent rester longtemps dormantes dans la cicatrice et germer plus
tard, par exemple à l'occasion d'une contusion ou d'une interven-
tion. Le temps d'incubation est donc très variable : de 7 à 15 jours
en moyenne, mais parfois plusieurs années pour le soi-disant téta-
nos idiopathique.
Le tétanos est une toxi-infection (comparable à la diphtérie).
En se multipliant in loco, le bacille produit une exotoxine qui diffuse
par les nerfs moteurs et suit les cylindraxes pour atteindre les
centres moteurs, où elle augmente l'excitabilité réflexe. Certains au-
teurs admettent aussi une diffusion de la toxine par voie-lymphati-
co-sanguine.

Caractère des cultures


Pousse sur tous les milieux en anaérobiose. Optimum à 37°C.
En gélose profonde les colonies sont ouatées, en surface les colonies
ont une tendance à essaimer comme le Proteus.

Physiologie
Cultivé en bouillon glucosé, C. tetani produit une exotoxine
très active, qu'on obtient par filtration. Elle est thermolabile et dé-
truire par les enzymes digestifs. Cette toxine, de nature protéique, a
été purifiée et obtenue à l'état des cristaux. La toxine est hautement
active : un mg de toxine cristallisée contient plus de 6 millions de

156
doses létales pour la souris. La neurotoxine, aussi appelée tétanos-
pasmine, est spécifiquement absorbée par le tissu nerveux, mais
son mode d'action précis reste encore inconnu.
La toxine se transforme facilement en anatoxine (Ramon,
1923).
Composition antigénique. Il existe plusieurs types antigéni-
ques flagellaires, mais tous forment une toxine identique.
Résistance. Les spores sont très résistantes et résistent pen-
dant 8 minutes à l'ébullition. On les trouve dans la poussière, sur-
tout à la campagne.
Maladie expérimentale. Les petits animaux de laboratoire sont
très sensibles à la toxine tétanique. Les animaux à sang froid et les
oiseaux sont réfractaires, bien que leur sérum ne contienne aucune
antitoxine. Cette résistance naturelle résulte de l'incapacité des tis-
sus de fixer la toxine.

Diagnostic biologique
Le diagnostic du tétanos est essentiellement clinique. On peut
parfois isoler le bacille de l'exsudat de la plaie, mais la démonstra-
tion microscopique est difficile et insuffisante. L'identité de la cul-
ture doit être confirmée par une épreuve de toxicité : injecter le filtrat
de la culture à deux souris, dont une protégée par l'antitoxine.

Traitement :

1. Préventif
- En dehors de tout traumatisme. La vaccination est
à conseiller aux personnes exposées au tétanos du fait de leur
profession : militaires, paysans. Certains pays, comme le
France, ont étendu l'obligation de la vaccination à toute la po-
pulation. La vaccination comporte 3 injections d'anatoxine à 2
ou 3 semaines d'intervalle, à partir de l'âge de 3 mois. Des
doses de rappel sont nécesaires tous les 3 à 5 ans. On a géné-
ralement recours à un vaccin associé.
- En cas de traumatisme suspect.

157
- Chez les vaccinés qui ont reçu leur vaccin ou une
dose de rappel moins de cinq ans auparavant, un simple rap-
pel d'anatoxine suffira. Dans tous les autres cas on doit injec-
ter du sérum antitétanique par voie I.M. : 1.500 à 10.000 U.,
selon l'étendue et le degré de souillure de la plaie. Cette dose
peut être répétée après 8 jours si le danger d'éclat de tétanos
persiste. Chez un blessé non vacciné on peut combiner la sé-
rothérapie à la première dose d'anatoxine, à condition de faire
les injections à des endroits différents.
Clostridium tetani porte une spore ronde terminale ce qui lui
confère un aspect en épingle ou en baguette de tambour.

2. Curatif
Une fois le tétanos déclaré, la thérapie n'est plus effective
si une dose mortelle de toxine est déjà fixée sur le tissu ner-
veux. On administre l'antisérum à forte dose, par voie I.M., I.V.
et même I.R. (100.000 U.). La pénicilline est active contre le
bacille tétanique mais ne remplace pas la sérothérapie.

158
Chapitre VI : LES MYCOBACTERIES
Les Mycobactéries sont représentées par :
1. Le complexe Mycobacterium tuberculosis, lui-même
subdivisé en 3 espèces :
 M.tuberculosis (Bacille de Koch), agent cosmopolite de
la tuberculose humaine.
 M.africanum, agent de la tuberculose en Afrique de
l’Ouest.
 M.bovis, agent de la tuberculose bovine et humaine.Son
mutant, le bacille de Calmette et Guérin (BCG), sert de
souche vaccinale.
2. Mycobacterium leprae ou Bacille de Hansen, est l’agent de
la lèpre. Ce germe ne pousse pas sur les milieux
bactériologiques usuels.
3. Mycobactéries atypiques.
 M.ulcerans, responsable de l’ulcère de Buruli en
Afrique de l’Ouest et centrale.
 M.fortuitum, responsable des abcès post injection
M.avium intracellulare, responsable de la tuberculose aviaire
et agent d’infections opportunistes chez des personnes atteintes de
SIDA.
1. Mycobacterium tuberculosis.

Le bacille humain a été cultivé pour la première fois par Robert

MYCOBACTERIACEAE.

MYCOBACTERIUM MYCOBACTERIUM MYCOBACTERIUM


TUBERCULOSIS LEPRAE ATYPIQUES

M.tuberculosis M.ulcerans
(BK) (Ulcère Buruli)

M.africanum M.fortuitum
(Afr.Ouest) (Abcès/injection)

M.bovis M.avium intracellulare


(Ingestion) (Opportuniste)

Koch sur sérum coagulé (1882).C’est pourquoi il s’appelle bacille de


159
Koch(BK).L’infection humaine est provoquée par les mycobactéries
type humain et type bovin.

Habitat et épidémiologie

Les deux types de B.K. sont strictement parasitaires et ne se


mulptiplient pas dans la nature, où ils peuvent cependant survivre
assez longtemps.Le type humain se rencontre chez l’homme, le singe
en captivité et certains animaux domestiques (chat, chien).Le type
bovin se rencontre chez les bovins, l’homme, le cheval, les ovins et
les porcs.
Le germe est tué par la chaleur et la lumière solaire, mais peut
survivre longtemps dans les produits d’expectorations.Il est peu
sensible aux acides et bases dilués, mais rapidement tué par l’alcool
à 70°C.
Le type humain pénètre habituellement par le tractus
respiratoire et la transmission est flüggienne, moins souvent
indirecte par des poussières et des objets contaminés.
Le type bovin entre généralement par la voie digestive et le
transport est assuré par le lait bacillifère d’animaux atteints de
mammite tuberculeuse.
D’une façon générale, l’incidence de la tuberculose est en
recrudescence dans le monde à cause de la pandémie VIH.En outre
il y a en circulation des souches de BK multirésistantes- (qui
résistent à plusieurs antibiotiques dont la Rifampicine et
l’Isoniazide).

Pouvoir pathogène.

Chez l’homme les types humain et bovin sont également


virulents, mais ils déterminent en principe des localisations
différentes. Le bacille bovin infectant par voie digestive, est surtout
responsable de tuberculose ganglionnaire cervicale et intestinnale.Il
prédomine encore dans les TBC ostéo-articulaires,méningées et
urinaires.Il se rencontre surtout chez l’enfant.La fréquence des

160
infections humaines à bacille bovin dépend des habitudes
alimentaires et de l’endémie bovine. En RDC la TBC bovine est peu
répandue et les contaminations humaines doivent être très rares.
Le bacille humain donne surtout la TBC pulmonaire.La primo-
infection n’aboutit généralement qu’à une infection latente qui après
résolution ou cicatrisation, laisse un état d’allergie accompagné d’un
certain dégré d’immunité à la surinfection( prémunition).D’autres
cas de primo-infections évoluent d’une façon aiguë.La tuberculose
post-primaire est duë au réveil d’une lésion latente(surinfection
endogène), mais le plus souvent à une ré-infection exogène.Chez
l’adulte allergique la maladie tend à devenir chronique, localisée et
proliférative.

Bref, la maladie tuberculeuse se présente sous deux formes :


1. Forme pulmonaire : c’est la forme la plus contagieuse et
la plus fréquente. La lésion principale est une caverne.
2. Forme extra-pulmonaire dont la tuberculose digestive
due au M.bovis, la tuberculose ostéo-articulaire (mal de
Pott) et la tuberculose ganglionnaire.

Diagnostic biologique.

Le diagnostic biologique de la tuberculose se base sur la


microscopie effectuée sur 3 prélèvements d’expectorations colorés
par la méthode de Ziehl-Neelsen. Les autres produits pathologiques
sont le suc gastrique ( tubage gastrique chez l’enfant) et le liquide
pleural et articulaire.
Les bacilles tuberculeux sont dits bacilles alcoolo-acido-
résistants (BAAR), c’est-à-dire, qu’une fois colorés en rouge par la
Fuchsine de Ziehl, ils résistent à l’action de l’alcool et des acides et
présentent une coloration rouge.
La culture des BK, bien que fort coûteuse en routine, se fait
sur le milieu à l’œuf coagulé de Loewenstein-Jensen. La croissance
de M.tuberculosis sur ce milieu est lente : les colonies sont visibles
entre 2 et 4 semaines.Néanmoins la culture est plus sensible que la

161
microscopie et permet de déterminer la sensiblité des germes aux
antibiotiques.

Traitement
On recourt habituellement aux antibiotiques suivants :
isoniazide, rifampicine, pyrazinamide, éthambutol et
streptomycine.Mais malheureusement, il y a émergence de souches
multirésistantes aux anti-tuberculeux (résistance à l’isoniazide et à
la rifampicine). D’où la necessité de recourir à l’antibiogramme des
souches isolées.

2. MYCOBACTERIUM LEPRAE

M.leprae ou BH, est l’agent causal de la lèpre, maladie


endémique en RDC et en voie d’élimination comme problème de
santé publique.

Habitat et épidémiologie
M.leprae est un parasite obligatoire de l’homme.L’homme
semble être le seul résevoir du germe.Celui-ci n’a jamais été mis en
culture in vitro.
La transmission de la lèpre se fait par contact direct entre
lèpreux et sujet sain.Chez les maldes les muqueuses nasales et
bucco-pharyngées sont riches en bacilles.

Pouvoir pathogène

La lèpre est une maladie chronique dont la période


d’incubation se situe entre 2 et 4 ans en moyenne. La maladie se
présente sous les formes suivantes :
1. lèpre tuberculoïde : c’est la forme bénigne avec des lésions
limiées et paucibacillaires.Les taches cutanées sont
insensibles, dépigmentées et atrophiques.

162
2. lèpre lépromateuse : c’est la forme maligne avec des lésions
extensives et multibacillaires.
3. Lèpre indéterminée : c’est une forme instable pouvant
évoluer vers l’une des deux formes précédentes.

Diagnostic biologique

Les produits pathologiques pouvant aider à établir le


Diagnostic biologique sont :
1. Biopsies des lésions cutanées : à la périphérie d’une lésion
et dans le lobule de l’oreille, on pratique une incision jusque dans
l’hypoderme. Les bords de la plaie sont raclés ; le tissu ainsi
obtenu est étalé et colorés selon la méthode de Ziehl-
Neelsen.Cette recherche est positive dans 100% des cas de lèpres
lèpromateuses et tuberculoïdes.
2. Mucus nasal : à l’aide des écouvillons de coton on enlève
les mucosités dans les deux narines.Puis avec un écouvillon neuf,
on frotte énergiquement les deux faces du septum. Le tampon est
essuyé sur la lame que l’on colore au Ziehl. Cette recherche est
positive dans 67% des cas de lèpre lèpromateuse et dans 9% de
lèpre tuberculoïde.
Les BH sont alcoolo-acido-résistants et se
présentent en « paquet de cigare » appelé « Globi » dans
lesquels il est souvent impossible de voir les bacilles
individuels.On trouve souvent des formes granuleuses
qui sont des bacilles dégénérés.

Traitement
En cas de lèpre multibacillaire, un traitement de 2 ans est
prescrit
- soit en prise journalière en autotraitement :Disulone 100mg
(1comprimé) etClofazimine 50mg( 1comprimé).
- Soit en prise mensuelle surveillée : Disulone 100mg,
Rifampicine 600mg (2 comprimés) et Clofazimine 300mg ( 3
comprimés).

163
En cas de lèpre paucibacillaire, on prescrit un traitement de 6
mois :
- Prise journalière en autotraitement : Disulone 100mg.
- Prise mensuelle surveillée : Disulone 100mg et Rifampicine
600mg.

3. MYCOBACTERIUM ULCERANS

C’est l’agent de l’ulcère de Buruli (UB), maladie infectieuse


caractérisée par de larges ulcérations à bords décollés.La maladie
est endémique au Bas-Congo et dans certains pays de l’Afrique de
l’Ouest (Bénin et Côte d’Ivoire).

Habitat et épidémiologie
M.ulcerans est un germe de l’environnement. Son réservoir n’a
pas encore été déterminé avec certitude.

Pouvoir pathogène
UB se manifeste sous diverses formes :
1. Formes actives par des lésions non ulcérées et des lésions
ulcérées. Les lésions ulcérées sont soit un nodule soit une lésion
oedémateuse soit une plaque croûteuse. Les lésions ulcérées
consistent en une ulcération plus ou moins étendue et sous-
minée, unique ou multiple, indolore et à bords décollés.

2. Formes cicatricielles : il s’agit d’une cicatrice atrophique avec des


séquelles invalidantes en cas de survenue au niveau d’une
articulation.
Ulcère de Buruli :Source : Dr Kibadi, CUK.

164
3. Formes mixtes : chez un malade, on peut observer les deux
formes précitées soit au même site soit à des endroits différents
du corps.

4. Formes osseuses : soit une ostéite métastatique après


dissémination par voie hématogène, soit une ostéite sous-jacente
à une lésion cutanée.

Diagnostic biologique
Microscopie directe après coloration de Ziehl-Neelsen.
Culture sur le milieu de Loewenstein-Jensen.
Diagnostic histopathologique.

Traitement
Selon les spécialistes, il faut associer la chirurgie ( larges
excisions , curetage et greffes cutanées) à l’antibiothérapie destinée
à combattre les germes de surinfection.

I. TREPONEMA PALLIDUM

Treponema pallidum est l’agent causal de la syphilis, maladie


sexuellement transmissible (MST). La bactérie n’est pas cultivable in
vitro et n’est pas colorable par la coloration de Gram.

165
TREPONEMA

TREPONEME PALLIDUM

T.pallidum subs.pallidum T.pallidum subs.pertenue. T.pallidum subs.endemicum T.pallidum subs.carateum


cosmopolite Afrique tropicale Région désertique Amérique centrale
Agent de la syphilis Agent du pian Agent du béjel Agent de la pinta.

Il existe plusieurs sous-types de Treponema pallidum : le sous-


type cosmopolite (T.pallidum, agent de la syphilis), le sous-type
pertenue, agent du pian, le sous-type endemicum, agent du bejel et
le sous-type carateum, agent de la pinta.

Habitat et épidémiologie
T. pallidum est un parasite pathogène strictement humain. La
transmission se fait par contact sexuel d’un sujet atteint de syphilis
primaire (chancre) ou de syphilis secondaire (roséole). La syphilis
tertiaire n’est pas contagieuse.
La syphilis se transmet également de la mère infectée à
l’enfant, à partir du 4ème mois de la grossesse jusqu’à
l’accouchement : c’est la syphilis congénitale.

Pouvoir pathogéne
La période d’incubation après un contact infectant est de 21
jours en moyenne. La dissémination à partir du point d’inoculation
se fait par voie lymphatique ( adénopathie satellite) et sanguine.
L’évolution de la maladie se fait en trois stades :

1. Syphilis primaire : un chancre ( ulcération) à base indurée et


indolore apparaît au point d’inoculation du tréponème. Cette
période dure 4-6 semaines.
2. Syphilis secondaire : c’est la période septicémique succédant
à la période primaire avec des manifestations polymorphes
au niveau de la muqueuse et de la peau ( roséole, papules,

166
alopécie). Cette période dure 1-2 ans. La guérison des lésions
est spontanée.

Alopecie en clairière Papules syphilitiques Papules syphilitiques


serpigineuses palmaires

source : Docteur Kakiese, CUK

3. Syphilis tertiaire : c’est la phase de l‘infection inapparente et


non contagieuse.

Les complications tardives de la syphilis ( après 4-30 ans)


sont : la neurosyphilis et l’atteinte du système cardio-vasculaire.
Diagnostic biologique
Le Diagnostic biologique direct : mise en évidence du
tréponème à partir d’un exsudat des lésions primaires ou
secondaires (roséole) examiné entre lame et lamelle au microscope
équipé d’un condensateur à fond noir.
Le Diagnostic biologique indirect est basé sur deux types de
sérologie :

1. Sérologie basée sur l’antigène cardiolipidique : celui-ci est un


haptène lipidique (un phospholipide) présent dans Treponema
pallidum et dans le tissu cardiaque des mammifères. Les
anticorps dirigés contre ce phospholipides ne sont pas
spécifiques de treponema pallidum et peuvent être détectés par
deux tests : le VDRL (Venereal Disease Research Laboratory)
dans lequel les Ag cardiolipidiques sont fixés sur des particules
de cholesterol et le RPR (Rapid Plasma Reagin) qui utilise les
particules de charbon comme …
167
2. Sérologie basée sur l’antigène tréponémique : il s’agit de
glycopeptides extraits de l’enveloppe externe du treponema
pallidum.Ces antigènes sont spécifiques des treponèmes
pathogènes.Les anticorps spécifiques de ces antigènes sont
détectés par le test TPHA (Treponema Pallidum
Hemagglutination Assay) qui est un test d’hémagglutination
passive.

L’interprétation des tests sérologiques pour la syphilis est


donnée dans le tableau ci-dessous.

VDRL TPHA Diagnostic biologique


Négatif Négatif Pas de syphilis
Positif Positif SyphIlis probable
Négatif Positif SyphilIs récente traitée ou
très ancienne.

Positif Négatif Confirmer le TPHA par


l’immunofluorecence.Si celle-ci est
négative, il s’agit d’un faux positif.

Traitement
Il n’existe pas de vaccin. Treponema pallidum est très sensible
à la pénicilline.

168
II. BORRELIA DUTTONII

B.duttonii est l’agent causal de la borreliose, une fièvre


récurrent africaine. La bactérie n’est pas cultivable sur milieu de
culture et n’est pas colorable par la coloration de Gram.

Habitat et épidémiologie

Il existe deux variétés de fièvre récurrente :

1. Fièvre récurrente cosmopolite qui est une maladie épidémique


transmise par les pous, Pediculus humanus, varietas corporis.
Le seul réservoir est l’homme. Le pou s’infecte en suçant le
sang d’un malade. L’infection humaine ne se fait pas par piqûre
du pou, mais par l’écrasement du pou infecté qui libère le
liquide coelomique.La voie d’entrée est la peua excoriée ou la
muqueuse oculaire qui est contaminée par les mains du sujet.
2. Fièvre récurrente africaine qui est une maldie endémique et
sporadique transmise par la tique Ornithodoros moubata ou
Kimputu en langue locale. La maladie est assez rare et se
rencontre au Bas-Congo, au Bandundu et au Kivu.

Le kimputu est une tique domestique, nocturne et xérophile


qui n’existe que dans les régions de savane et qui vit dans les
crevasses du sol et des murs des maisons en pisé. La tique s’infecte
en suçant le sang d’un malade et le borrelia infecte tout le corps de
la tique, y compris les ovaires. Chez la tique l’infection persiste
toute la vie et se transmet aux générations futures.
Les rongeurs sauvages constituent le réservoir. L’infection humaine
se fait par piqûre de la tique.

Pouvoir pathogène

La fièvre récurrente commence après une incubation de 3 à 10


jours par une fièvre brusque et des céphalées avec spirochètes dans

169
le sang. Après 3 à 10 jours sans fièvre, commence un nouvel accès
fébrile. Cette alternance peut se répéter jusqu’à une dizaine de fois.

Diagnostic biologique

Le Diagnostic biologique direct se fait par la goutte épaisse


colorée au Giemsa. Les borrelia sont également visibles au
microscope à fond noir.

Traitement
Le germe est très sensible à la pénicilline et aux tétracyclines.

170
Chapitre VIII : LES RICKETTSIALES

L‘ordre des Rickettsiales est constitué de microrganismes qui


à l'instar des virus sont des parasites intracellulaires obligatoires,
mais qui appartiennent au monde bactérien. En effet, comme les
bactéries, les rickettsiales :

- se divisent par fission binaire transversale,


- possèdent la plupart d'enzymes nécessaires à leur métabo-
lisme,
- possèdent une paroi cellulaire rigide composée de mucopep-
tides et d'acide muramique,
- sont sensibles à plusieurs antibiotiques à large spectre.

Les Rickettsiales sont donc des vraies bactéries. S'ils ont adop-
té le parasitisme intracellulaire strict, c'est sans doute à cause d'une
déficience importante dans la synthèse de certains substrats indis-
pensables à leur métabolisme énergétique.
L'ordre des Rickettsiales comporte deux familles qui présen-
tent un intérêt médical : les Rickettsiaceae et les Chlamydiaceae.

A. RICKETTSIES

Les Rickettsies pathogènes pour l'homme appartiennent à


deux genres :

- genre Rickettsia : non filtrable, agent des typhus.


- genre Coxiella : filtrable : un seul représentant : C. burnetti,
agent de la fièvre Q.

171
Caractères généraux

Morphologie.
Les Ricketsies sont des organismes de petite taille en forme de
bâtonnet, de coque ou d'éléments ovalaires très pléomorphes, et
dont le diamètre est compris entre 0,1 et 0,5 mμ. Ils sont Gram né-
gatifs mais prennent très mal les colorations ordinaires. On les co-
lore mieux avec le Giemsa ou avec des procédés spéciaux comme le
Macchiavello.

Culture
Les Rickettsies sont des parasites obligatoires; on ne les
connaît pas à l'état libre. Leur existence dépend entièrement
d'autres organismes vivants. On ne peut donc pas le cultiver sur les
milieux classiques, en l'absence de cellules vivantes. On les cultive
sur des cultures de tissus, sur oeuf embryonné ou sur animaux de
laboratoire (intestin de pou, testicule de cobaye, poumon de souris.
Contrairement aux virus, les Rickettsies, contiennent leurs propres
enzymes et ne puisent dans la cellule que le substrat.

Habitat
Les Rickettsies sont typiquement des parasites d'arthropodes,
chez lesquels elles vivent généralement dans ou à la surface des cel-
lules épithéliales de l'intestin. Certaines espèces sont des parasites
commensaux bien adaptés, d'autres sont pathogènes pour les ar-
thropodes. Au cours de l'évolution, certains arthropodes ont trans-
mis leurs rickettsies à l'hôte aux dépens duquel ils se nourrissent
habituellement. L'hôte ainsi infecté réagit par des manifestations
pathologiques mais à la longue il peut s'installer un état d'équilibre
(infection latente). Un bel exemple de l'évolution et adaptation des
rickettsies est l'histoire des "rickettsies" du typhus exanthématique.
Rickettsia typhi est un parasite de la puce du rat, transmis au rat
par l'acte hématophage. Ce parasitisme, très ancien chez le vecteur
de l'hôte, a créé un état de mutuelle tolérance. Mais quand la puce
du rat pique l'homme, il provoque chez son hôte occasionnel des
symptômes graves de typhus murin. Mais si le malade est en même

172
temps porteur de Pediculus, le pou peut aussi se contaminer de ric-
kettsies et les transmettre directement d'homme à homme; ainsi
s'est constituée une nouvelle relation hôte-parasite, mal supportée
par le pou, qui meurt de son infection et par l'homme qui souffre de
typhus épidémique. Suite à cette adaptation, R. typhi a acquis
d'autres caractères biologiques qui en font une nouvelle espèce : R.
prowazekii.

Résistance dans la nature


A la température de chambre, les rickettsies peuvent rester
viables pendant plusieurs mois dans les déjections déssèchées des
poux. L'agent de la fièvre Q. est particulièrement résistant et survit
même à la pasteurisation du lait.

Classification
Les rickettsies humaines peuvent être classées en tenant
compte du tableau clinique, du vecteur arthropode et des réactions
sérologiques.

RICKETTSIA PROWAZEKII
C'est l'agent du typhus épidémique ou exanthématique, aussi
appelé typhus à poux. C'est une maladie infectieuse aiguë caracté-
risée par de la température, une éruption maculaire et une mortalité
élevée.
Le nom de l'agent causal est donné en mémoire de deux méde-
cins qui sont morts en étudiant respectivement la fièvre pourprée
(Dr Ricketts) et le typhus exanthématique (von Prowazek).

Epidémiologie
Le typhus épidémique frappe des collectivités vivant en
contact étroit, dans des conditions sanitaires défectueuses
(prisons), surtout dans les régions froides. Plusieurs épidémies ont
été signalées au Ruanda et Burundi.

173
La maladie humaine n'est pas contagieuse. La transmission
est seulement possible par l'intermédiaire du pou : Pediculus hu-
manus (surtout variété corporis).
Le rôle du pou a été démontré en Afrique du Nord par Charles
Nicole (1909). Le pou s'infecte en absorbant au cours de la morsure
du sang humain contenant des rickettsies. Ces dernières se multi-
plient dans les cellules épithéliales de l'intestin qui éclatent et après
une semaine, les excréments du pou deviennent infectieux. Le pou
meurt de l'infection en une douzaine de jours mais entre temps il
peut avoir contaminé un autre homme. L'infection du pou n'est pas
héréditaire. L'homme s'infecte par les excreta d'un pou infecté; ces
derniers contaminent la plaie de la piqûre de l'insecte ou des lésions
de grattage, ou sont transportés par la main vers la conjonctive.
Dans d'autres cas l'infection se fait par inhalation de poussières
contaminées de déjections de pou desséchées.

Réservoir. Le seul réservoir est l'homme typhique et le pou atteint.

Pathogénie
Les rickettsies se multiplient électivement dans le cytoplasme
des cellules endothéliales des petits vaisseaux. Les cellules infectées
gonflent, créant ainsi des thromboses et des hémorragies avec ac-
cumulation de cellules inflammatoires autour des vaisseaux.

Diagnostic biologique

1. Isolement de l'agent causal. C'est une technique difficile et


dangereuse. Il faut inoculer le sang, prélevé au cours de la
période fébrile, à un cobaye mâle et noter la courbe thermi-
que. Puis il faut inoculer le broyat du cerveau du cobaye au
sac vitellin de l'oeuf incubé. Les rickettsies peuvent être co-
lorées dans des frottis de la membrane vitelline.

174
2. Réactions immunologiques.

a. Réactions de Weil-Félix : 90 % des patients atteints de


typhus épidémique agglutinent le Proteus OX19 à des
taux de 1/160 ou plus à partir de la deuxième semaine
de la maladie. Le titre atteint son maximum au cours
de la troisième semaine, pour tomber progressivement
par après.
Selon Castaneda (1934) la réaction est due à la com-
munauté d'une fraction antigénique de nature polyosi-
dique entre R. prowazekii et Proteus vulgaris du type
OX19. Ce dernier germe a été isolé par hasard des
urines d'un typhique par Weil et Félix.
Thérapie.
Le chloramphenicol et les tétracyclines sont les antibiotiques
de choix.

RICKETTSIA TYPHI

C'est l'agent du typhus endémique, typhus murin ou typhus à


puces. C'est une enzootie des rongeurs sauvages, occasionnellement
transmise à l'homme et causant chez lui un typhus d'allure bénigne
(zoonose).

Epidémiologie

Le typhus murin est une maladie cosmopolite bénigne du rat


et de la souris. Il ne décime pas les rongeurs. L'affection est trans-
mise de rongeur à rongeur par leurs ectoparasites : le pou et la puce.
Pour ces parasites le typhus n'est pas pathogène, et une fois infec-
tés, ils le restent toute la vie, sans transmettre la rickettsie.
L'homme s'infecte accidentellement par l'intermédiaire de la
puce du rat. La pénétration des rickettsies se fait comme dans le
typhus épidémique. La maladie n'est pas contagieuse.

175
En RDC le typhus murin est très répandu; R. typhi a été isolée
à partir de cas humains et à partir de rats (Jadin, 1940 à Mbanda-
ka).

Diagnostic biologique.

- Isolement de l'agent causal sur cultures cellulaires.


- Réactions de Weil-Félix. Le sérum des malades agglutine le
OX19 et parfois faiblement le
OX2 comme dans la forme épidémique.

Thérapie.
Le chloramphenicol et les tétracyclines sotn les antibiotiques
de choix.

RICKETTSIA TSUTSUGAMUSHI

C'est l'agent du typhus tropical, typhus des broussailles, qui


est en réalité un nom collectif pour désigner une série de fièvres
exanthématiques (fièvre, éruption, escarre et adénopathies).

Epidémiologie
R. tsutsugamushi est un parasite naturel de certains ron-
geurs sauvages, transmis entre rongeurs et de rongeurs à homme
par des larves de Trombicula. C'est un acarien libre à l'état adulte,
dont la larve peut s'infecter au cours de son seul repas sanguin dans
sa vie. L'infection passe à la progéniture et pourra passer ainsi à
l'hôte vertébré qui fournira l'unique repas sanguin.

Pouvoir pathogène
Le tableau clinique est caractérisé par l'apparition à l'endroit
de l'inoculation d'une escarre nécrotique noirâtre accompagnée
d'engorgement ganglionnaire.

Diagnostic biologique
- Isolement de la rickettsie sur lignées cellulaires.

176
- Réactions immunologiques par immunofluorescence
indirecte pour la détection des IgM spécifiques

Thérapie
Le chloramphenicol et les tétracyclines sont les antibiotiques
de choix.

R. CONORII
C'est l'agent d'un groupe de fièvres par morsures de tiques
dont le prototype est la fièvre boutonneuse du bassin méditerra-
néen. D'autres formes ont été décrites sous des noms différents
mais seraient dues au même agent ou à une rickettsie très voisine :
Kenya typhus, South AFrican tick-bite fever, etc... Des cas ont été
décrits en RDC, au Ruanda et au Burundi et le chien semble à l'o-
rigine des cas observés.

Epidémiologie
Le réservoir de la maladie est le chien :la rickettsie est trans-
mise à l'homme par la morsure de la tique du chien : Rhipicephalus
sanguineus. En Afrique du Sud ce sont plutôt des tiques de brousse
qui transmettent la maladie à l'homme à partir de rongeurs sau-
vages et domestiques. La maladie a en outre un réservoir important
dans les tiques mêmes chez lesquelles l'infection est héréditaire.
Pouvoir pathogène. La fièvre boutonneuse est une maladie bé-
nigne avec une éruption maculo-papuleuse généralisée et une
"tâche noire" au lieu de la morsure accompagnée d'adénite locale.

Diagnostic biologique
- Isolement de l'agent sur lignées cellulaires..
- Réactions immunologiques par immunofluorescence
indirecte.

Traitement
Le chloramphenicol et les tétracyclines sont les antibiotiques
de choix.

177
RICKETTSIA AKARI

C'est l'agent de la rickettsiose vésiculeuse ou "Rickettsialpox"


affection bénigne déjà décrite en Afrique Centrale (Bangui) et en
Afrique du Sud.

Epidémiologie
La rickettsiose vésiculeuse est une maladie à caractère plutôt
urbain, frappant parfois plusieurs personnes habitant le même bloc
de maisons. L'infection possède un réservoir dans la souris (Mus
musculata) et c'est un acarien ectoparasite de la souris, Alloderma-
nysus sanguineus, qui transmet la maladie à l'homme.

Pouvoir pathogène
La lésion d'inoculation est une papule rouge qui se transforme
en escarre. L'exanthème maculopapuleux subit la vésiculation et
fait penser à la varicelle. La multiplication de la rickettsie est intra-
nucléaire.

Diagnostic biologique
Isolement sur cultures cellulaires. La réaction de Weil-Félix est
négative.

Thérapie
Le chloramphenicol et les tétracyclines sont les antibiotiques
de choix.

COXIELLA BURNETTI

C'est l'agent de la Q. fever, (Q. vient de query = incertain) isolé


par Derick en 1937 en Australie. La rickettsie a été découverte in-
dépendamment aux Etats-Unis chez des tiques. Au cours de la der-
nière guerre mondiale on a constaté que des pneumonies atypiques
(grippe balkanique) chez les soldats étaient en réalité des cas de Q.

178
fever. Actuellement la maladie est pratiquement cosmopolite. Jadin
l'a décrite en RDC.

Epidémiologie
La maladie est une infection naturelle de plusieurs animaux
sauvages. Elle est transmise par des tiques qui peuvent aussi infec-
ter le grand et le petit bétail, qui fait une maladie bénigne. Les tiques
de ces animaux s'infectent à leur tour et leurs déjections, même
desséchées sont très riches en rickettsies.
L'homme s'infecte par contact direct avec les viandes ou le lait
infectés ou par inhalation de poussières infectées par les excréta de
tiques. C'est la seule rickettsiose où l'homme s'infecte sans inter-
vention directe d'un arthropode. La maladie a souvent un caractère
professionnel : travailleurs de ferme, laitiers, personnel d'abattoir.

Pouvoir pathogène
Maladie grippale sans exanthème caractérisée par une pneu-
monie atypique et une très faible mortalité.

Diagnostic biologique
Isolement sur culture cellulaire. Sérologie en
immunofluorescence indirecte. La réaction de Weil-Félix est
négative. Les anticorps apparaissent tardivement mais persistent
pendant des années.

Thérapie
Les tétracyclines diffusant dans les cellules, sont les
antibiotiques de choix.

B. CHLAMYDIA
Les chlamydia sont des bactéries intracellulaires obligatoires
de petite taille. La structure de leurs parois est celle des bactéries à
Gram négatif. Mais les chlamydia ne poussent pas sur les milieux
de culture bactérienne. Ils se multiplient uniquement dans des
cellules vivantes comme les virus.

179
On distingue trois espèces de chlamydia pathogènes pour
l’homme :
- Chlamydia trachomatis, agent d’uréthrites non
gonococciques et de trachome.
- Chlamydia pneumoniae, agent de pneumonie atypique.
- Chlamydia psittaci, agent d’infections aviaires,
accidentellement transmise à l’homme.

Habitat et épidémiologie
L’homme est le seul réservoir de Chlamydia trachomatis. La
bactérie se transmet par contact direct lors des relations sexuelles
(MST) soit par contact indirect par les mains et les linges souillés. Il
existe des porteurs sains de C. trachomatis.
Chlamydia pneumoniae est une bactérie exclusivement
humaine. La transmission interhumaine se fait par les sécrétions
respiratoires infectées.
Chlamydia psittaci a comme réservoir principal les oiseaux
d’agrément (perroquets et perruches) et domestiques (pigeons,
canards). L’homme s’infecte à partir de ces oiseaux.

Pouvoir pathogène
1. Chlamydia trachomatis.
Il est incriminé dans deux pathologies majeures :

a) Infections génitales : C. trachomatis est souvent à l’origine


d’uréthrites dites non gonococciques aussi bien chez
l’homme que chez la femme.
Chez l’homme, il s’agit d’une urétrite muco-purulente,
traînante qui peut se compliquer d’épididymite.
Chez la femme, la symptomatologie est souvent muette,
mais avec des conséquences désastreuses. L’infection
initiale est une cervicite limitée à l’endocol.
Non ou mal traitée, elle peut se compliquer de salpingite
aiguë ou chronique entraînant une stérilité tubaire et une
grossesse extra-utérine.
Il existe de porteurs sains de C. trachomatis.

180
b) Trachome et infections oculaires. Le trachome est une
kérato-conjonctivite, souvent épidémique, fréquente en
Afrique du Nord.

2. Chlamydia psitttaci.
C’est l’agent de l’ornithose-psittacose, une pneumonie
atypique pouvant entraîner une septicémie et une endocardite.

3. Chlamydia pneumoniae
Il cause des pneumonies interstitielles, bronchites,
sinusites et pharyngites.

Diagnostic biologique
 Diagnostic biologique direct

L’isolement du Chlamydia se fait sur des cultures cellulaires.


La chance d’isoler le chlamydia dépend beaucoup de la qualité du
prélèvement.

En cas d’urétrite :
- Chez l’homme, on fait un prélèvement endo-urétral à
l’aide d’un écouvillon enfoncé de 3-4 cm dans l’urètre.
- Chez la femme, on fait un prélèvement au niveau de
l’endocol, car les cellules vaginales ne sont pas
réceptrices au C. trachomatis.
En cas de conjonctivite : éliminer d’abord les exsudats purulents,
puis frotter vigoureusement les conjonctives avec un écouvillon.
En cas de pneumonie atypique, effectuer un écouvillonnage
rhinopharyngé postérieur ou nasopharyngé.
Les prélèvements doivent être transportés immédiatement au
laboratoire à 4°C (boîte frigorifique).

181
Diagnostic biologique indirect
Sur les mêmes types de prélèvements, on peut réaliser des
tests rapides de Diagnostic biologique tels que l’Elisa pour détecter
les antigènes de Chlamydia ou le PCR pour la détection du genome
bactérien.
L’immunofluorescence indirecte permet de détecter les IgM
spécifiques dans le sérum en phase aiguë.

Traitement
Les antibiotiques de choix sont les tétracyclines et les
macrolides.

182
Chapitre IX : LES MYCOPLASMES
Ce sont des bactéries de petite taille, dépourvues de paroi,
mais capables de se multiplier de façon autonome. Ils sont
responsables d’infections pulmonaires (mycoplasme pneumoniae) et
génitales (ureaplasma urealyticum, mycoplasma hominis et
mycoplasma genitalium)

Habitat et épidémiologie
Ce sont des bactéries ubiquitaires. Chez l’homme, ils ont une
grande affinité pour les muqueuses respiratoires et génitales. La
transmission se fait par voie aérienne ou sexuelle.

Pourvoir pathogène

- Mycoplasma pneumoniae :c’est un agent d’infections


respiratoires bénignes (trachéobronchites) et de pneumonie
atypique primitive.
- Mycoplasmes génitaux : il s’agit de M. hominis, M. genitalium
et d’Ureaplasma urealyticum qui provoquent des infections
génitales (urétrites chez l’homme, salpingites et abcès de la
glande de Bartholin chez la femme). Les mycoplasmes sont
donc responsables d’uretrites non-gonococciques au même
titre que les chlamydia.

Diagnostic biologique
Le Diagnostic biologique direct se réalise à partir des
prélèvements respiratoires et génitaux. Le diagnotic indirect est
basé sur le sero-diagnostic biologique, notamment
l’immunofluorescence.

Traitement
La croissance des mycoplasmes peut être inhibée par les
tétracyclines, le chloramphénicol et l’erythromycine.
Les antibiotiques agissant sur la paroi (les beta-lactamines) ne
sont pas actifs contre les mycoplasmes.

183
Partie 2

MYCOLOGIE MEDICALE

184
2.1. MYCOLOGIE GENERALE

Chapitre I : GENERALITES
La Mycologie médicale est l’étude des champignons pathogènes
pour l’homme.

Morphologie
On distingue deux types morphologiques parmi les champignons.
1. Les levures (en anglais : yeast) : sont des formes unicellulaires
rondes ou ovales se multipliant par bourgeonnement.
2. Les champignons filamenteux (en anglais : molds) : sont cons-
titués par des tubes flexueux, présentant des ramifications et
le plus souvent segmentés par des cloisons transversales (sauf
chez les phycomycètes). Ces filaments s'appellent hyphes et
une masse de hyphes est appelée mycélium. Dans chaque seg-
ment il y a du cytoplasme et des noyaux qui peuvent passer
librement dans le septum suivant au travers d'un orifice qui
perfore le septum. Ces deux formes ne sont pas mutuellement
exclusives car :
a. Certains champignons filementeux peuvent adopter la
forme levure (par exemple Histoplasma). On parle de
dimorphisme.
b. Chez certaines levures, il peut se produire une fausse
filamentation due à la prolongation et l'assemblage
bout à bout des bourgeons. Ces levures simulent un
filament mycélien : pseudomycélium.

Types de spores
Les spores sont des éléments fongiques permettant la propa-
gation de l'individu. On distingue deux sortes de spores :
1. spores sexuées : sont formées par une fusion de deux gamètes.
La majorité des champignons pathogènes ne forment pas de
spores sexuées. Exemples :

185
- Zygospore (chez Mucor, appartenant aux Phycomycètes) les
extrémités de hyphes avoisinantes fusionnent et forment
une grande spore à paroi épaisse.
- Plusieurs spores se développent à l'intérieur d'une levure
agrandie en forme de sac ou asque.

2. spores assexuées : sont formées sans fusion de noyaux par


condensation locale du cytoplasme. Ces spores sont de taille et
de forme très différentes et servent à la détermination des champ-
ignons pathogènes.

Conidies : est le nom général qu'on donne à toutes les spores ase-
xuées externes. Quand un champignon forme deux types de coni-
dies l'une grande, l'autre petite, on parle de macro et de microconi-
dies. Chez les dermatophytes ces spores s'appellent respectivement
aleuries et fuseaux.

Arthrospores : sont des spores rectangulaires qui naissent de la


désarticulation d'un filament mycélien.
Phialospores : sont des spores qui naissent successivement sur un
article mycélien en forme de bouteille appelée phialide.

Chlamydospores : spores asexuées de résistance, nées d'une por-


tion de filament, plus ou moins renflées, à cytoplasme dense et à
paroi épaisse. Les spores naissent généralement sur les hyphes spé-
cialisées nommées sporophores, ou organe de fructification. Les co-
nidies sont formées par constriction à partir d'un conidiophore.
Les blastospores sont formées par bourgeonnement latéral ou
terminal sur un filament.

Sporangiospores : sont des spores nées à l'intérieur d'un sac appelé


sporangium, monté sur un sporangiophore (chez les phycomycètes).

186
Chapitre II : PHYSIOLOGIE ET CULTURE
Les champignons vivent tous au dépens de matière organique
morte (saprophytes) ou vivante (parasites). Parmi les parasites, cer-
tains sont pathogènes d'autres commensaux. Certains commen-
saux peuvent occasionnellement devenir pathogènes.
Pour se développer, les champignons ont besoin de carbone et
d'azote. Comme source de carbone ils emploient les hydrates de car-
bone, moins souvent les corps gras, protéines ou alcools, comme
source de N, ils utilisent des nitrates, des sels d'ammonium, des
acides animés et rarement l'azote comme tel. En outre, ils exigent
certains facteurs de croissance et des sels minéraux. Le milieu de
culture classique pour le champignon pathogène est celui de Sabou-
raud :
- Neopeptone 1 gr
- Glucose 2 gr
- Agar agar 2 gr
- Eau de robinet 100 ml

Entretenus sur ce milieu les champignons subissent une dé-


générescence appelée pléomorphisme, caractérisée par la perte des
formes de reproduction.
Pour éviter la contamination des tubes on y ajoute générale-
ment des antibiotiques et de l'Actidione qui est un antibiotique qui
inhibe les moisissures banales. Les champignons sont aérobies et
poussent le mieux à 25°C. La morphologie des cultures est généra-
lement différente de la structure à l'état parasitaire. Parfois, la mor-
phologie dépend de la température d'incubation.
Dans les cultures, on fait la distinction entre les mycélium aé-
rien qui se développe au-dessus du substrat, et le mycélium végéta-
tif qui pénètre dans le substrat.

187
Chapitre III : EPIDEMIOLOGIE ET POUVOIR PATHOGENE
Les infections provoquées par les champignons sont appelées
mycoses. Selon leur origine on distingue :

1. Des champignons endogènes :


Ils se trouvent normalement comme commensaux sur les mu-
queuses et les téguments, mais deviennent invasifs en cas de di-
minution de la résistance (diabète) ou en cas de rupture de l'é-
quilibre biologique (antibiotiques).
2. Des champignons exogènes :
Beaucoup ont leur habitat normal dans le sol ou sur les
plantes. Ils pénètrent dans l'organisme par voie respiratoire ou
cutanée, par exemple l'histoplasme. D'autres sont plutôt des pa-
rasites de l'homme ou des animaux, par exemple les dermato-
phytes.

Selon leur localisation on distingue :

- les mycoses profondes qui atteignent les viscères; (par exemple


l'histoplasmose) ou les couches profondes de la peau (par
exemple les mycétomes).
- les mycoses superficielles de la peau (par exemple les teignes)
et des muqueuses (par exemple la candidose). Les mycoses
sont généralement des maladies chroniques. Il n'y a pas libé-
ration de toxine.

188
Chapitre IV: TECHNIQUES MYCOLOGIQUES

1. L'examen direct.

a) Les substances kératinisées : squames, ongles, poils. On râcle


des squames à l'aide d'un bistouri, de préférence à la périphé-
rie des lésiosn. On peut les garder ou expédier entre deux
lames flambées. Les cheveux malades sont arrachés au moyen
d'une pince à épiler. Parfois on peut les localiser par la lumière
U.V. de Wood qui les rend fluorescents dans l'obscurité (les
microspories). Pour l'examen on immerge le produit dans des
solutions éclaircissantes. Le prélèvement est disposé sur une
lame dans une goutte du réactif et recouvert d'une lamelle. Un
chauffage léger sur une flamme dissout la kératine. On emploie
surtout le KOH à 30 %, pour les ongles et les squames
épaisses. Le lactophénol d'amman pour les cheveux et les
squames fines.

Formule :
- acide phénique 10 gr
- acide lactique 10 gr
- glycérine 20 gr
- Eau distillée 100 ml
-
b) Les liquides pathologiques : pus, selles, etc... le pus est d'abord
examiné à la loupe pour la recherche de "grains". L'examen
microscopique à frais indispensable : il peut montrer des le-
vures du type candida, des levures d'Histoplasma, les corps
fumagoïdes de la chromoblastomycose. La coloration de Gram
montre bien les candida.
c) L.C.R. On examine le culot de centrifugation. Si on voit des
éléments arrondis suspects de Cryptoccus on émulsionne le
culot dans une goutte d'encre de Chine pour mettre en évi-
dence la capsule.

189
2. La culture.
On recommande d'ensemencer plusieurs milieux par exemple
Sabourud et gélose au sang et d'incuber une série à la température
ambiante, l'autre à 37°. Ajouter des antibiotiques si le produit ex
contaminé.

On observe ces milieux pendant 15 jours au moins. Les cul-


tures entières au microscope, sans perturber des organes de fructi-
fication sur lesquels se base la détermination.
1. L'inoculation à l'animal : est rarement utile pour le
diagnostic biologique mycologique.
2. Le diagnostic biologique sérologique. Détection des
antigènes solubles de C.neoformans dans le serum et le
LCR.
3. La biopsie : l'image histologique des mycoses profondes est
souvent assez typique pour poser le diagnostic biologique.

190
2.2. MYCOLOGIE SPECIALE

Chapitre I: ACTINOMYCES BOVIS

Habitat et épidémiologie
A. bovis est un parasite obligatoire qui fait partie de la micro-
flore buccale de divers animaux et de l'homme. Pour certains au-
teurs, le parasite humain, appartiendrait à une espèce voisine ap-
pelée A. israeli. L'origine de l'infection est donc normalement endo-
gène et la maladie n'est pas contagieuse.

Pouvoir pathogène
A.bovis est responsable chez l'homme (et certains animaux)
de l'actinomycose dont la survenue est liée à une cause locale : avul-
sion dentaire, plaie intra-buccale.L'actinomycose est un granulome
induré, lentement progressif, qui passe à la suppuration et qui s'é-
tend de proche en proche en détruisant les tissus et en fistulisant
vers la peau. Le pus contient des grains de couleur jaune soufre qui
sont constitués d'une masse touffue de filaments à Gram positif. La
disposition radiaire des filaments est à l'origine du nom Actinomyces
(Actinos = rayon).
La localisation classique est cervico-faciale. L'actinomycose
thoracique ou abdominale est plutôt rare.

Morphologie
A.bovis est un organisme filamenteux, Gram positif, non-aci-
do-résistant, immobile, non-sporulé. La largeur des filaments (max.
1 mu) les distingue des vrais champignons. Le mycélium, qui est
ramifié, tend à se fragmenter en formes de cocco-bacilles.
Culture : anaérobie ou microaérophile.

Diagnostic biologique
A.bovis se cultive en anaérobiose.Le diagnostic biologique est
basé sur l’observation des grains typiques écrasés entre deux lames,
puis colorés au Gram.

191
Traitement
Le traitment chirurgical doit être renforcé par l'adminstration
prolongée de sulfamidés, pénicilline, tétracyclines et chloramphéni-
col.

192
Chapitre II : LES DERMATOPHYTES
Les dermatophytes sont des champignons imparfaits qui cau-
sent, chez l'homme et les animaux, les teignes ou dermatophyties.
Ils n'attaquent que les tissus susperficiels kératinisés : la peau, les
cheveux, les ongles.

Habitat et épidémiologie
Les dermatophytes sont généralement considérés comme pa-
rasites obligatoires de l'homme et des animaux. Ce sont les seuls
champignons qui se transmettent par contact direct ou indirect.
Certains animaux (chien, chat) peuvent constituer un réservoir. La
mycose des espaces interdigitaux plantaires, l'athlete's foot, se
transmet dans les piscines et au contact de squames infectées ré-
pandues sur le sol. Certains dermatophytes ont été isolé du sol, ce
qui prouverait qu'ils sont essentiellement saprophytes.
Les teignes sont cosmopolites, mais les régions tropicales sont
les plus affectées. Selon les enquêtes de Vanbreuseghem (1957) en
RDC le manque de protéines dans l'alimentation serait un facteur
prédisposant.
En RDC le nombre d'enfants atteints oscille entre 5 et 40 %
(6,7 % à Kinshasa, 40 % à Kananga).
Les teignes du cuire chevelu disparaissent spontanément à la
puberté, excepté le favus. Elles sont deux fois plus fréquentes dans
le sexe mâle. Il existe de nombreuses espèces de dermatophytes et
leur spectre est très variable d'une région à l'autre.

Pouvoir pathogène
Les dermatophytes peuvent provoquer des lésions à localisa-
tion très différente. Certaines espèces donnent des teignes d'aspect
ou de localisation assez spécifiques.
1. Teignes de cuir chevelu (Tinea capitis).
On distingue 4 aspects:
- Les microspories : les cheveux cassés à une faible dis-
tance de la peau. La teigne est bien ronde et donne une

193
fluorescence verte à la lumière de Wood. Il y a peu de
suppuration du cuir chevelu
- Les trichophyties : donnent des tâches petites, mul-
tiples et irrégulières sans fluorescence. Les cheveux
sont cassés tout près contre la peau.
- Le favus : autour de cheveux non cassés. N'existe pas
en RDC.
- Les kérions ou teignes suppuratives (Diagnostic
biologique différentiel avec pyodermite).

2. Teignes de la peau glabre


En dehors de plis elle prend le nom d'herpès circiné, tinea
glabrosa, roue de Ste Cathérine (ringworn en Anglais). Dans les
plis de l'aine on l'appelle : herpès marginé de Hébra et dans les
plis interdigitaux du pied on parle d'Athlet's foot ou tinea pedis.
On nomme sycosis des teignes suppuratives de la peau glabre.

3. Teignes des ongles (Tinea unguium)


Les ongles s'épaississent et deviennent friables. Une derma-
tophytie chronique peut sensibiliser la peau et provoquer l'appa-
rition à distance de lésions non infectieuses appelées dermato-
phytides.
Ainsi la déhysidrose des mains et des pieds accompagne sou-
vent l'athlet's foot.

Morphologie et culture.
Les dermatophytes sont groupés en trois genres d'après les carac-
tères des cutures.
a) Genre Microsporum : En culture ce genre produit de nom-
breux fuseaux de grande taille. Il attaque les cheveux et la
peau glabre. L'infection pilaire est caractérisée par une
gaine régulière de spores en mosaïque qui entoure le cheveu
... Exemple : M. audouini, agent des teignes scolaires en
Europe.
b) Genre Trichophyton : En culture ce genre produit de rares
fuseaux de petite taille. Il attaque les cheveux, la peau

194
glabre et les ongles. L'infection pilaire est surtout du type
endothrix : filaments mycéliens et chaînes d'artrospores qui
remplissent l'intérieur du cheveu. Exemple : T. violaceum,
fréquent en RDC.
c) Genre Epidermophyton : Ce genre n’a qu’une espèce: E.
floccosum dont la culture est caractérisée par des fuseaux
"en régime de bananes". Il attaque uniquement la peau
glabre et les ongles.

Diagnostic biologique
Le succès du diagnostic biologique mycologique dépend de la
qualité du prélèvement. Dans les teignes du cuir chevelu il faut pré-
lever les cheveux cassés et les vérifier à la loupe. La lumière de Wood
permet de localier les microspories.
1. L'examen direct se fait entre lame et lamelle. Le pro-
duit à examiner est immergé dans une goutte de liquide éclair-
cissant. L'observation du cheveu malade permet souvent de faire
la distinction entre les genres Microsporum et Trichophyton.
Dans les squames de l'épiderme et de l'ongle on peut voir des
tubes mycéliens ramifiés, formant des chapelets d'arthrospores.
2. La culture permet de faire le diagnostic biologique
de l'espèce. Elle se fait généralement sur Sabouraud à la tempé-
rature ambiante. La détermination demande au moins 10 jours
et est basée sur l'aspect des fuseaux, des aleuries, de la pigmen-
tation etc...

Traitement
Appartient au domaine de la dermatologie.

195
Chapitre III : CANDIDA ALBICANS
Le genre Candida comprend des levures anascosporées qui
dans certaines conditions peuvent former un pseudomycélium (mi-
lieu pauvre, semi-anaérobiose).

Habitat et épidémiologie
Les levures du genre Candida sont des habitants des mu-
queuses respiratoire, intestinale, et vaginale humaine, où leur pré-
sence en nombre réduit doit être considérée comme normale. Les
infections à Candida sont donc endogènes et non contagieuses sauf
en cas de transmission sexuelle. On trouve aussi des Candida chez
les animaux et dans la nature.

Pouvoir pathogène
Parmi les différentes espèces de Candida une seule est poten-
tiellement invasive : Candida albicans. On donne le nom de
candidoses (moniliases) aux mycoses provoquées par C. Albicans.
Les moniliases s'installent chez l'homme à la faveur de causes pré-
disposantes particulières : maladie débilitante, dénutrition, grosses,
rupture de l'équilibre microbiologique par emploi d'antibiotiques à
large spectre et le VIH/SIDA. Voici les principales candidoses :

a) bouche : le muguet (en Anglais : trush),


b) organes génitaux : vulvovaginite : contamination vénérienne,
c) peau : infection des plis (intertrigo), perlèche.
d) ongles : onyxis et périonyxis. Surtout chez des cuisinières et
marchands de légumes...
e) intestin : enterite postantibiotique.
g) septicémie avec localisations viscérales.

Morphologie
A l'état parasitaire normal les Candidas sont des levures ovales
ou rondes de 2 à 4 mμ, bourgeonnantes, à paroi mince.

196
Quand ils deviennent pathogènes ils ont une tendance à deve-
nir filamenteux, c'est-à-dire à former des hyphes de longueur va-
riable, à extrémité arrondies (pseudo-mycélium). Ils sont Gram po-
sitifs.

Culture
Les Candida poussent facilement sur tous les milieux et for-
ment après 24 ou 48 heures de petites colonies opaques, blanches,
bombées, dégageant une odeur de levure. Ces colonies sont crê-
meuses.. Repiqués sur certains milieux pauvres, surtout en profon-
deur, les Candida deviennent filamenteux et forment des amas de
blastospores, ce qui permet le diagnostic biologique du genre. L'es-
pèce albicans est la seule qui dans certaines conditions forme des
chlamydospores, grosses cellules rondes à parois épaisses.
L'apparition rapide (45 h) des chlamydospores est favorisée par
des milieux spéciaux dont le plus répandu est le milieu de Nickerson
(Chlamydospore agar).
Le diagnostic biologique des autres espèces (C. tropicalis, C.
krusei...) est basé sur l'aspect de la culture, la fermentation des glu-
cides et certains autres caractères physiologiques.

Diagnostic biologique.
1. L'examen direct du produit pathologique (squame, gorge,
selles, écoulement vaginal) éventuellement après coloration, per-
met d'observer le candida. On doit suspecter leur rôle pathogène
quand ils sont en grand nombre ou quand ils sont filamentisés.
Ils sont évidemment pathogènes quand on les trouve en dehors
de leur habitat normal (L.C.R., urine, sang).

2. La culture est nécessaire pour le diagnostic biologique de


l'espèce. Le diagnostic biologique de C.albicans repose sur deux
tests morphologiques :
 Test de filamentation en sérum de lapin.
 Recherche de chlamydospores sur chlamydospore
agar.

197
Traitement
Candida albicans est sensible à plusieurs antimycotiques :
Daktarin, Nystatine et Fluconazole.

Chapitre IV : MALASSEZIA FURFUR


M. Furfur est l'agent du Ptyriasis versicolor (Tinea versicolor).

Habitat et épidémiologie
M. furfur est un champignon strictement humain et obligatoi-
rement parasite de l'épiderme. Il se transmet par contact.

Pouvoir pathogène
Il provoque chez l'homme une mycose très superficielle et ex-
trêmement bénigne, caractérisée par un nombre variable de ma-
cules squameuses de grandeur et de distribution variées. La locali-
sation classique est le tronc, mais les bras et le cou. Ces tâches ont
une couleur brûnatre, café au lait, mais peuvent parfois être achro-
miques.

Morphologie
A l'état parasitaire, dans les squames on observe des grappes
de conidies rondes à double contour et des tubes mycéliens ramifiés.

Diagnostic biologique
Examen à frais des squames dans le lactophénol. Une autre
méthode consiste à badigeonner les macules avec l'alcool iodé, de
faire adhérer une bande de scotch-tape sur la lésion, et de l'exami-
ner ensuite au microscope.

Traitement
Toujours local : alcool salicylé 1 %; alcool iodé 1 % ou Daktarin
crème.

198
Chapitre V : CRYPTOCOCCUS NEOFORMANS
Cryptococcus neoformans est une levure anascosporée, non fi-
lamenteuse, responsable de la cryptococose. Il existe deux variétés
de Cryptococcus : C.neoformans biovar neoformans, et
C.neoformans biovar gattii,

Habitat et épidémiologie
C. neoformans est un saprophyte libre du sol et la voie d'entrée
chez l'homme est respiratoire.
L'infection est donc exogène et non contagieuse. La
cryptococcose est une affection cosmopolite rare mais dont la fré-
quence est en nette augmentation suite à l'épidémie de Sida.
C.neoformans biovar neoformans est cosmopolite et se
retrouve dans les fientes des pigeons et les copeaux de bois
tropicaux, tandisque C.neoformans biovar gattii est isolé seulement
sous les tropiques : RDC, Australie. Son biotope serait l’Eucalyptus
camaldulensis, arbre tropical bien connu.

Pouvoir pathogène
Pour des raisons non encore élucidées, ce parasite peut deve-
nir invasif chez l'homme. C. neoformans peut envahir tous les tissus
: la peau, les os, les poumons mais la location classique est une
méningite chronique afébrile évoluant très lentement. Les symp-
tômes sont très variés : céphalés, vertiges, troubles oculaires,
symptômes qui font penser à une tumeur cérébrale. La maladie est
toujours mortelle en absence de traitement.
C.neoformans biovar gattii est responsable de méningite
souvent associée à des lésions osseuses chez des sujets immuno-
compétents (adultes et enfants).Le malade répond bien au
traitement.
C.neoformans biovar neoformans provoque des méningites
chez des sujets immuno-déprimés
(Cryptococcose méningée liée au SIDA), méningite sans lésions
osseuses surtout chez les adultes. L’éradication de la levure du LCR
est difficile.

199
Morphologie
Il s’agit d’une levure ronde bourgeonnante de 5 à 10 mμ.
In vivo la levure est entourée d'une énorme capsule dont le
diamètre peut atteindre 50 mμ.

Culture
Il pousse rapidemnt (48 heures) sur tous les milieux. Les colonies
sont rondes et mucoïdes, blanches au début, brunes par la suite.
Le développement se fait à 37°C et à la température ambiante. Dans
la culture on ne voit pas de pseudomycélium et la capsule tend à
disparaître.

Diagnostic biologique
1. Le culot de centrifugation du L.C.R. permet de voir les
levures qu'on ne distingue pas toujours aisément des autres élé-
ments. Pour mettre en évidence la capsule on émulsionne le culot
dans une goutte d'encre de Chine.
2. La culture du L.C.R. sur Sabouraud réussit facilement.
3. La recherche des antigènes solubles dans le sang et le
LCR par le test d’agglutination au latex.

Traitement : Amphotéricine B.

200
Chapitre VI : HISTOPLASMA CAPSULATUM
Ce champignon est l'agent de l'histoplasmose.

Habitat et épidémiologie
L'histoplasma est un saprophyte du sol en particulier le sol des
grottes pouvant contenir des chlamydospores. Histoplasma a été
isolé du sol d'une grotte au Katanga (Pattijn, 1960). L'homme s'in-
fecte par voie aérienne. Cosmopolite, l’histoplasmose n’est pas
contagieuse.

Pouvoir pathogène
On peut distinguer schématiquement quatre formes cliniques.
1. Histoplasmose bénigne : évolue comme une grippe ou une
pneumonie atypique.
2. Histoplasmose généralisée : maladie fébrile avec atteinte
du système réticulo-endotélial : la rate, les ganglions, le foie ...
On note souvent des ulcérations dans la bouche et le nasopha-
rynx. La maladie peut aussi évoluer comme une tuberculose pul-
monaire.
4. Histoplasmose asymptomatique : c'est la forme de loin la
plus fréquente. Elle se caractérise par une réaction positive à l'-
histoplasmine et des calcifications pulmonaires.
5. L'histoplasmose africaine : En Afrique tropicale il existe à
côté de la forme classique, une forme d'histoplasmose qui se dis-
tingue cliniquement de l'histoplasmose classique. Le champignon
en cause est aussi différent : H. duboisii.
Une dizaine de cas de cette maladie a été diagnostiquée RDC
entre 1952 et 1960. Cliniquement la forme africaine se caractérise
par une grande affinité pour les ganglions, la fréquence de formes
localisées et la rareté de lésions pulmonaires.

Morphologie
A l'état parasitaire H. Capsulatum se présente comme une pe-
tite levure ovoïde entourée d'un espace clair, pouvant présenter des
bourgeons et mesurant de 2 à 3 mμ. On peut en trouver plusieurs

201
dizaines à l'intérieur d'un histiocyte. L'aspect de H. duboisii est to-
talement différent; ce sont des grandes cellules ovoïdes de 13 à 15
mμ de long, entourées d'une capsule épaisse et renfermant un ou
plusieurs corpuscules de graisse. Plusieurs bourgeons peuvent res-
ter attachés à la levure mère et former des courts chapelets.

Culture
Elle s'obtient facilement sur gélose au sang, moins bien sur
Sabouraud. A 37°C le parasite se multiplie sous forme de levure. A
la température ordinaire l'aspect des cultures est identique pour les
deux espèces. On obtient des colonies blanches duveteuses qui bru-
nissent par la suite. Leur mycelium porte des microconidies et des
macroconidies. Ces dernières ont une capsule épaisse qui porte à
sa surface de nombreuses aspérités : on les appelle : chlamydos-
pores échinulées. C'est l'inhalation de ces spores qui détermine la
maladie.

Diagnostic biologique
La recherche du parasite se fait par :
a) Examen direct : les levures du type capsulatum se voient
dans les histiocytes de la moëlle, des ganglions etc... sur des frot-
tis colorés au Giemsa. Les levures du type duboisii se voient très
bien lors de l'examen à frais dans le pus ganglionnaire.
b) Culture sur gélose au sang et sur Sabouraud à 37°C et à
la température ambiante.
c) Biopsie.

202
Chapitre VII : PHIALOPHORA PEDROSOI
La chromoblastomycose, mycose chronique de la peau, est due à
trois espèces de champignon appartenant au genre Phialophora :
l'espèce la plus répandue et la seule observée en RDC est P. pedro-
soi.

Habitat et épidémiologie
Les phialophora vivent en saprophytes dans le sol. A l'occasion
d'un traumatisme ils sont inoculés dans le pied. La maladie n'existe
donc que chez les gens qui vont nu-pied. Elle a un caractère profes-
sionnel et s'observe surtout chez des agriculteurs. L'affection n'est
pas contagieuse. Des dizaines de cas ont été signalés en RDC depuis
1951. Elle paraît surtout fréquente en Amérique Centrale.

Pouvoir pathogène
La chromoblastomycose est surtout localisée à un ou aux deux
membres inférieurs. Elle débute par un nodule qui grandit et se
couvre de verrucosités. Elle s'étend en placard et on voit apparaître
des nodules satellites. La lésion comporte du tissu granulomateux
parsemé de micro-abcès qui s'ouvrent à la surface à travers une
peau hyperkératinisée.

Morphologie
Dans les tissus le parasite se présente comme des corps bruns
arrondis ayant jusqu'à 10 mμ de diamètre, entourés d'une mem-
brane épaisse. Ils se divisent par fission transversale. On les appelle
"cellules fumagoïdes" ou "sclerotic cells". Cet aspect est identique
pour les trois espèces.

Culture
Sur milieu de Sabouraud à la température ambiante le champ-
ignon forme des colonies noires à surface duveteuse. L'examen
microscopique montre un thalle à paroi segmentée pourvu de trois
types de spores.

203
a) type phialophora : les spores (phialospores) naissent sur un
article mycélien en forme de bouteille à goulot élargi (phia-
lide). Dans ce goulot sont formées les spores qui restent as-
semblées.
b) type acrotheca : les spores forment un manchon autour
d'un filament terminal.
c) type hormodendrum : les spores naissent par groupe de 3
ou 4 à l'extrémité d'un filament et chacune d'entre elles
donne naissance à un groupe de 3 à 4 spores identiques.
Dans les trois espèces on peut trouver les trois types de re-
production. La détermination de l'espèce se base sur la pro-
portion de ces trois types. Dans l'espèce P. pedrosoi les
types hormodendrum et acrotheca prédominent.

Diagnostic biologique
1. L'examen direct d'une goutte de pus entre lame et lamelle
montre de nombreux corps fumagoïdes.
2. La culture donne des colonies noires caractéristiques.
3. La biopsie montre l'hyperplasie de l'épiderme et les micro-ab-
cès contenant les cellules brunes du parasite.

Traitement
Si l'exérèse chirurgicale est impossible par le fait de l'extension
des lésions on doit recourir au traitement médicamenteux : on a
utilisé, parfois avec succès, la sulfone-mère, l'isoniazide, l'iodure de
potasse.

204
Chapitre VIII : LES MYCETOMES
Les mycétomes sont des tumeurs inflammatoires polyfistuli-
sées à évolution très longue avec la présence de grains parasitaires
dans le pus qui s'échappe des lésions.
La localisation de loin la plus fréquente est aux membres inférieurs
et s'appelle : pied de Madura, pied globuleux dans lequel la conca-
vité de la sole plantaire a été remplacée par une convexité nette. Le
mycétome est une appellation clinique puisqu'il peut être causé par
des microorganismes très différents appartenant à deux groupes :

1. Actinomycètes : les mycétomes actinomycosiques sont cau-


sés par plusieurs espèces du genre Nocardia.
2. Champignons : (mycétomes maduromycosiques) plusieurs
groupes de champignons peuvent être en cause :
a. Monosporium apiospermum (forme conidienne
d'Al. boydii),
b. Allescheria boydii (forme parfaite du précédent),
c. Divers Aspergillus, Pénicillium.
d. Madurella mycetomi.
Tous ces champignons forment in vivo des grains qui sont en
réalité des colonies du parasite et qui par un phénomène de conver-
gence, ont une morphologie commune.

Habitat et épidémiologie
Les agents de la maduramycose sont des saprophytes du sol.
Ils s'introduisent par des traumatismes du pied chez des gens mar-
chant pieds nus. La maladie est rare en dehors des tropiques.

Pouvoir pathogène
Le pied de Madura causé par des champignons ne diffère pas
de celui causé par des Nocardia. La couleur des grains dépend de
l'agent étiologique.

205
Morphologie
Les grains maduromycosiques montrent 3 parties : une cen-
trale amorphe, une moyenne filamenteuse et une périphérie faite de
massues. Les filaments sont plus gros que ceux des Nocardia.
Culture
Les agents du mycétome fongique se cultivent facilement sur
Sabouraud à la température ambiante.

Diagnostic biologique
1. Examen direct du grain dans le lactophénol.
2. Culture des grains.
3. Biopsie.

Traitement
Aucun traitement médicamenteux ne semble actif sur les
agents de la Maduromycose.

206
PARTIE 3

VIROLOGIE MEDICALE

207
CHAPITRE I : GENERALITES

1. Définition
La virologie médicale est l’étude des virus pathogènes pour
l’homme.
Le terme « virus » décrit tout stade du cycle évolutif viral, tandis
que le terme « virion » est réservé à toute particule virale mure extra
cellulaire.
Le virion contient un seul acide nucléique, soit ribo, soit
désoxyribonucléique, jamais les eux à la fois. Il se multiplie donc
par réplication comme un acide nucléique, il est dépourvu de la plus
part d’enzymes nécessaire à l’énergie de son métabolisme, ce qui
explique le caractère intra cellulaire obligatoire de son parasitisme.

Il est dès lors exclu de cette définition :


Les rickettsies, micro-organisme intra cellulaires, agent du
typhus, la chlamydia, agents des urétrites non-gonococciques, du
trachome, de la conjonctivite à inclusion.
Ces micro-organismes contiennent à la fois l’ADN et l’ARN et
se multiplie par fusion binaire comme les bactéries

2.. Caractères morphologique du virion


Le virion le plus simple par exemple le poliovirus est constitué :
 Un seul acide nucléique : ARN
 Une couche protéique appelée « capside » du grec boitte
Le virion le plus complexe, par exemple le poxvirus, est
constitué :
 D’un seul acide nucléique : ADN
 Une couche protéique : capside
 Une enveloppe péricapsidale contenant des lipides et des
polysaccharides
Le virion est donc une nucléoprotéine : un acide nucléique
doué de continuité génétique et serti dans une couche protectrice,
la capside, de nature protéique.

208
L’acide nucléique est :
 soit ribonucléique(ARN) habituellement monocatenaire, c.à.d.
ayant un seul brin dont le poids moléculaire est de 1,8 million,
parfois il est bicatenaire, c-à-d à double brin, par exemple
L’ARN du Réovirus (respiratory-enteric-orphan virus)

 soit désoxyribonucléique(ADN) habituellement biquatenaire,


avec un poids moléculaire de trois millions (virus du polyome)
à 16 millions (virus de la vaccine)
 La capside est composée des sub-unités protéique appelées
capsomères dont l’organisation spaciale détermine les deux
types principaux de symétrie virale : cubique et hélicoïdale.

La symétrie cubique : les capsomères (polymères composées


de 5-6 unité protéiques) se disposent symétriquement et forment un
icosaèdre régulier, c.à.d. un polyèdre à 20 faces (chacune d’elles
formées par un triangle équilatéral) à 12 sommet et à 30 arêtes par
exemple le virus de la mosaïque du tabac. Chez certains virus la
nucléocapside en hélice est flexible et se trouve enfermé dans une
enveloppe lipidique sphérique. La symétrie est cependant
hélicoïdale, car c’est la nucléocapside qui détermine les types de
symétrie.

Remarque
A) Il existe un troisième type de symétrie : la symétrie binaire qui
combine les deux types de symétrie décrites ci-dessus, par
exemple le bactériophage, virus de virus, possède une symétrie
cubique pour la tête et une symétrie hélicoïdale pour la queue.

B) Le poids moléculaire est exprimé en dalton qui est égale à 1


gramme sur 6,3.102.

3. Méthodes d’investigation sur la morphologie virale


Le virion est caractérisé par l’extrême petitesse de sa taille. Le
plus grand virus (virus de la vaccine) mesure 200 à 300 millimicrons
et le plus petit (virus du polyome) mesure 10 millimicrons.

209
L’étude de morphologie de micro-organisme se fait à l’aide du
microscope. Avec le microscope optique ; on peut à peine détecter
les particules du virus de la vaccine qui sont situé dans les limites
de la résolution du microscope à U.V qui est de 80 A°, mais cette
méthode ne donne pas assez des détails sur la morphologie virale.
La seule technique qui convient à l’étude de la morphologie et
l’architecture virale est la microscopie électronique dont la limite de
résolution théorique est de 3 à 5 A°.

4. Réplication virale
La réplication virale se réalise obligatoirement dans une cellule
vivante. Pour que l’acide nucléique viral puisse se répliquer, il est
nécessaire que le virion se débarrasse de sa couche protéique dans
la cellule. C’est un processus complexe qui se fait par étape :
A) Adsorption du virus
Le virus se fixe par simple phénomène électrostatique sur les
récepteurs spécifiques situés sur la surface de la cellule susceptible,
comme par exemple les CD4 pour le virus de l’immunodéficience
humaine (VIH).

B) Pénétration et décapsidation du virus


Par pinocytose, la cellule entre dans la cellule et se débarrasse
aussitôt de son manteau protéique (décapsidations) sous l’influence
des enzymes lysosomiaux libérés dans le phagosome
La décapsidation est un phénomène très complexe ; les
facteurs exacts qui sont impliqués dans son déroulement ne sont
pas encore bien connus. Le cas qui a été bien étudié est celui est
celui de la décapsidation du virus de la vaccine (poxvirus) : le virus
se débarrasse de sa membrane externe dans la vacuole digestive
tandis que la membrane interne est libérée de façon active dans le
cytoplasme grâce à une enzyme spéciale codée par le génome viral
(uncoating enzyme) qui attaque la membrane interne et libère ainsi
l’acide nucléique viral.

210
C) Eclipse et réplication de l’acine nucléique
L’éclipse est la phase du cycle située entre la décapsidation
(uncoating) et la production des nouveaux virus, autrement dit c’est
l’étape où le virus n’est plus détectable dans la cellule : les protéines
virales sont digérées et l’acide nucléique s’est lié aux ribosomes
cellulaires.
La réplication virale se fait de façon différente qu’il s’agit d’un
virus à DNA ou d’un virus à RNA

1° Virus à DNA
La réplication de virus à DNA se fait suivant le model semi-
conservatif de Watson et Crick sous l’influence d’une DNA
polymérase codée par le génome viral. La réplication de l’ADN
comprend les étapes suivantes :
 ADN est transcrit en ARNm : cet ARNm est traduit en
protéase précoces qui constitue des enzymes virales
spécifiques
 La réplication de l’ADN viral : l’ADN néoformé est transcrit
en ARNm. Ce nouvel ARNm est traduit en protéine tardive qui
constitue surtout les protéines capsidiale. La réplication de
l’ADN viral peut être arrêtée par des substances telles que
l’iodoxuridine, inhibitrice de la synthèse de l’ADN et
l’actinomycine, inhibitrice de la transcription.

2° Virus à RNA
L’ARN viral se comporte comme un ARNm et code pour la
synthèse de protéine virale. La réplication e virus à ARN peut être
inhibée par la puromycine et le cycloheximide, deux inhibiteurs de
la synthèse des composants viraux.
D) Maturation
C’est l’assemblage de différents composants du virus néo-
synthétisé en particule virales mures et infectieuses, c.à.d. en acide
nucléique enfermé dans une capside.
E) Libération
La libération est la sortie des particules virales mures de la
cellule soit par évagination, soit par éclatement cellulaire.
211
5. Interaction virus-cellule
L’interaction virus-cellules vivante peut se traduire par :
 La mort cellulaire : l’infection est présente. Les cellules
infectées présentent un effet cytopathogène (ECP) traduit in
vitro par la destruction du tapis cellulaire avec décollement des
cellules ou par la formation syncytium due à la coalescence
des cellules infectées.
 La transformation cellulaire : la cellule infectée ‘est pas
détruite, mais se trouve modifiée. L’insertion du génome viral
dans le chromosome cellulaire, donne à la nouvelle cellule la
propriété d’une croissance indéfinie telle que la transformation
en cellule cancéreuse.
 L’infection latente : le virus persiste dans la cellule sans nuire
aux processus métabolique de celle-ci, par exemple le virus de
l’herpès.
 L’hémagglutination : grâce à leurs hémagglutinines, certains
virus peuvent se fixés sur les récepteurs mucoprotéiques des
hématies qui s’accolent ensuite les unes aux autres.
Selon la nature des hémagglutinines, on distingue trois sortes
des virus hémagglutinants :

Myxovirus : par exemple virus de la grippe.


L’hémagglutinine est liée à la particule virale. Le virus fixé
sur l’hématie à 4° peut être élué à 37°C, et cela, à la suite
de la destruction à 37°C de l’acide N-acétyl-
neuraminique, partie terminale de mucoprotéine de
récepteurs cellulaire par la neuraminidase virale. Le virus
dépourvu de neuraminidase se fixe de façon irréversible
sur les hématies.
Mais si par intervention mécanique on parvient à défaire les
liens virus-hématie, celles-ci peuvent refixer les virus élué.

Arbovirus : par ex. le virus de le fièvre jaune.


L’hémagglutinine de nature lipoprotéique est également
lié à la particule virale. Le virus dépourvu de la
212
neuraminidase se fixe de façon irréversible sur les
hématies. Mais si par intervention mécanique on parvient
à défaire les liens virus-hématies, celles-ci peuvent refixer
le virus élué.

Poxvirus : par exemple le virus de la vaccine.


L’hémagglutinine est séparable de la particule virale, il
s’agit d’un complexe soluble de nature phospholipidique.
La partie virale fixée sur l’hématie ne s’élie pas
spontanément. Le phénomène d’hémagglutination peut
servir au diagnostic des maladies à virus.

213
Chapitre II : DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE D’INFECTIONS
VIRALES

1. Prélèvement et transport des échantillons.


Le diagnostic de laboratoire d’infections virales dépend en
grande partie de la qualité du prélèvement du produit pathologique.
La plupart des virus exige le transport des échantillons dans la glace
fondante (0°C) ou dans la carboglace (-80°C). Il existe de milieux
spéciaux de transport p.ex. Milieux de transport en cas de délai de
plusieurs jours pour l’acheminement au laboratoire.
Le prélèvement devra être très précoce car la concentration
virale maximale se situe souvent en fin de période d’incubation ou
durant la période d’invasion de la maladie, pour décroitre
rapidement dès les premiers symptômes. P.ex. le virus de l’hépatite
A.

Certains virus se transmettent par contact direct (virus


Ebola…), il est donc recommandé d’éviter tout contact avec le sang ;
les urines, etc. Le port de gants est obligatoire pendant le
prélèvement, il est également interdit de boire et de fumer dans la
salle de prélèvement.
Au laboratoire de virologie, l’inoculation des prélèvements sur
les animaux de laboratoire, les œufs embryonnés ou les cultures
cellulaires se fera selon les précautions universelles d’usage.

2. Techniques de diagnostic
Le diagnostic de laboratoire de certaines infections virales reste
encore lent. Le plus souvent, il sera connu après la convalescence
du patient, il demeure cependant très important pour les recherches
médicales et pour les études épidémiologiques menées en vue du
contrôle de certaines épidémies. Le diagnostic de maladies à virus
au laboratoire se base sur trois techniques principales: l’isolement
du virus, la sérologie virale et la démonstration directe virus dans le
produit pathologique.

214
A. Diagnostic direct par isolement du virus
L’isolement du virus constitue parfois une méthode de
diagnostic plus simple et parfois plus rapide que la sérologie. Mais
l’isolement du virus en soi-même n’a toujours pas une valeur
diagnostic, car même des sujets bien portants peuvent être porteurs
de différents virus dans leur tube digestif.
Le produit pathologique sera inoculé selon le cas à des cultures
cellulaires, à des œufs embryonnés ou à des animaux de laboratoire
susceptibles.

1°) cultures cellulaires : il y a trois types de cultures


cellulaires :
a) Primo-cultures : elles sont obtenues à partir d’un tissu
fraichement prélevé : les cellules en culture constituent une
couche monocellulaire qui normalement dégénère au bout
de 10 à 20 jours. Avec des telles cellules ; il est donc
impossible de faire plusieurs passages successifs. Les
primo-cultures les plus employées sont celles de reins de
Singe ; celles d’embryons de souris ou de poule et les
cellules amniotiques humaines.

b) Cellules diploïdes : elles sont constituées d’un seul type


cellulaire ayant gardés le caractère diploïde de leur
chromosome et étant capables de se diviser seulement
pendant quelques semaines à quelques mois avant de se
dégénérer. Ces cellules sont fort utilisées actuellement car
elles sont sensibles à un grand nombre des virus humains.
Elles sont obtenues par repiquage pendant un nombre
limité de passage.

c) Lignées cellulaires : elles sont constituées d’un seul type


cellulaire. Ces cellules dérivent souvent des tissus
cancéreux et peuvent être entretenues indéfiniment par
repiquages successifs : elles sont dites de ce fait

215
immortelles. Les cellules Héla, obtenues à partir du cancer
du col utérin en 1952, en constitue un bel exemple.

Le développement du virus sur ces cellules est révélé par :


1) L’effet cytopathogène (ECP) qui se traduit par :
La déformation cellulaire
La formation des syncytiums (cellules géantes multi
nucléées).
2) L’hémadsorption : les cellules infectées par un virus à effet
cytopathogène lent, par exemple le virus de la rubéole,
acquièrent la propriété de se fixer sur la membrane
cytoplasmique des hématies de certains animaux.
3) L’interférence virale : c’est un phénomène biologique au
cours duquel un virus parvient à inhiber ou limiter le
développement d’un autre virus de surinfection.

2°) Œufs embryonnés


L’inoculation est faite dans l’œuf embryonné de 7- 12 jours.
1) Soit sur la membrane chorio-allantoïque pour la recherche
des lésions caractéristiques des virus vaccinal et
herpétiques.
2) Soit dans la cavité allantoïde pour l’isolement des Myxovirus
3) Soit dans la cavité amniotique pour l’isolement des
Myxovirus

3°) Animaux de laboratoire


L’emploi d’animaux de laboratoire est très couteux pour le
diagnostic. Cette méthode est de plus en plus replacée par la culture
cellulaire. Les animaux les plus utilisés en virologie sont : les souris
et les souriceaux nouveau-nés. Les moustiques élevés au laboratoire
sont utilisés pour l’isolement d’Arbovirus (Virus de la Fièvre Jaune).

216
B. Diagnostic indirect par la sérologie
Le diagnostic sérologique d’infections virales se base sur la
séroconversion, c-à-d sur l’ascension du taux d’anticorps
spécifiques titrés dans deux sérums, précoce et tardifs est
indispensable pour affirmer le diagnostic. Le sérum précoce prélevé
peu de temps après le début de la maladie (phase aigue), le sérum
tardif est prélevé pendant ou après la convalescence (au moins 15
jours après la maladie). Ce deuxième sérum est souvent difficile à
obtenir car une fois le malade guéri, il ne revient plus.
Les deux sérums sont soumis aux tests suivants en fonction
du virus suspecté :
1°) Fixation du complément (Fc)
2°) Inhibition de l’hémagglutination
3°) Séro-neutralisation.

C. Démonstration directe du virus ou de ses antigènes dans


le produit pathologique

Elle peut se réaliser par :


1. La microscopie électronique
Elle permet de visualiser la particule virale dans le produit
pathologique en donnant sa morphologie par exemple la détection
des rotavirus dans les selles en cas de gastro-entérite.
2. Les techniques rapides
Technique immuno-enzymatique (ELISA) est actuellement la
méthode la plus simple et la plus rapide pour détecter les antigènes
viraux dans les selles (Rotavirus) ou dans le sang (Antigène de
surface du virus de l’hépatite B).
On dispose d’une couche d’anticorps de culture sur une phase
solide (paroi d’un puit de plaques de micro titration). On ajoute
ensuite l’anticorps spécifique lié à une enzyme ; d’où formation du
complexe antigène-anticorps-enzyme. Enfin après lavage, on ajoute
le substrat de l’enzyme et un chromogène. L’intensité de la
coloration (densité optique) sera directement proportionnelle à
l’antigène fixé.

217
D. Techniques de biologie moléculaire
Polymérase Chain Reaction (PCR)
Chapitre III : CLASSIFICATION DES VIRUS

La classification des virus proposée par la sous-commission


internationale sur la nomenclature virale se base sur les propriétés
chimiques et structurales que voici :
 La nature chimique de l’acide nucléique
 Les virions sont classés en fonction de l’acide nucléique qu’il
contienne : virus à ADN ou à ARN
 La symétrie du nucléole capside est soit nue soit entouré
d’une enveloppe lipidique.

LE NOMBRE DE CAPSOMERE
Le nombre de capsomère des virus des virus à symétrie
cubique et la diamètre de la nucléocapside des virus hélicoïdaux.
Les divers groupes des virus et leurs caractères sont consignés dans
le tableau suivant :

Classification des virus suivant leurs propriétés physiques


et morphologiques

Famille Genre Principaux acide Symé- Enveloppe Taille


représen- nucléi-
trie
que
tants

POXVIRI orthopoxv Virus de la ADN cubique - 230 -


DAE irus vaccine 300

parapoxvi
rus

218
HERPES alphaherp Herpes ADN cubique + 100
VIRIDAE esvirinae simplex

betaherpes cytomégalo
virnae virus

Gama Epstein
herpes Barr-virus
virinae

ADENO - mastideno adénovirus ADN cubique - 70-90


virus
VIRIDAE

HEPADN Hépadnav Virus ADN cubique - 45


AVIRIDA iridae hépatite B
E

PAPOVA papovirus Virus de ADN cubique -


RIDAE papillome

PICORN Entéroviru Virus ARN cubique - 24-30


AVIRIDA s poliomyélit
E e

Coxsackiev
irus

rhinovirus rhinovirus

ORTHO Orthomyx Virus de la ARN Hélicoï + 80 -


MIXOVI ovirus grippe dale 110
RIDAE A,B,C

219
PARAMY Paramyxo Para ARN hélicoïd + 150 -
XOVIRID virus influenza ale 250
AE 1-4

Virus des
oreillons

morpillivi Virus de la
rus rougeole

pneumovi Virus
rus respiratoire
syncytial

RHABDO Lyss virus Virus de la ARN Hélicoï- + 60-80


VIRIDAE rage
dale

TOGAVI Alpha Virus ARN Hélicoï- + 50-70


RIDAE virus chikungu -
dale
nya

Flavivirus Virus de la ARN cubique + 40-60


fièvre jaune

BUNYAV Bunya virus ARN Hélicoï- + 100


IRIDAE virus Congo dale
Crimée

Virus de la
fièvre de la

220
vallée du
rift

ARENA arénavirus Virus de la ARN cubique + 50 -


VIRIDAE fièvre de 300
Lassa

FILOVIRI Filovirus Virus ARN Hélicoï + -


DAE Marburg dal

Virus
Ebola

RETROV Rétrovirus Virus de ARN cubique + -


IRIDAE l’immunod
éficience

REOVIRI Rota virus Rota virus ARN cubique - 60-80


DAE

221
CHAPITRE III : ETUDE DES VIRUS PATHOGENES

1. VIRUS DES HEPATITES


Il existe au moins 5 types d’hépatites virales identifiées et
nommées A,B,C,D et E. Les hépatites A (hématites à courte période
d’incubation) et E sont transmises par voie orale et le virus de
l’hépatite B(VHB) et de l’hépatite C (VHC) sont transmises par voie
parentérale et induisent une hépatite aigue et chronique. Celles-ci
peuvent évoluées en cirrhose et cancer primitif du foie.
Le virus delta qui cause l’hépatite D, est un virus défectif qui
accompagne le VHB. Vers les années 1980, des virus des hépatites
non A-E, ont été découvert et nommés F et G. le virus F
transmissible par les selles n’a pas été confirmé.

1.1 VIRUS DE L’HEPATITE A


Clinique
L’hépatite aigue ictérique se présente en trois stades cliniques :
 Phase prodromale : c’est la phase pré ictérique caractérisée
par des symptômes non spécifiques tels que malaises,
anorexie, fatigue, nausées, vomissement 10 pourcent à 15
pourcent des patients présentent un syndrome caractérisé
par la fièvre, un rash de type urticaire et des arthralgies
migratrices comme au cours de la maladie sérique.
 Phase ictérique : elle s’annonce par l’apparition des urines
foncés et de la jaunisse, les selles sont décolorées chez
certains patients.
 Phase de convalescence : le patient commence à se
sentir mieux au bout d’une à deux semaines après le début
de l’ictère. L’appétit revient, les nausées et les vomissements
disparaissent. Toutefois, un certain degré des malaises et de
fatigues peut persister pendant des semaines, voire des
mois après l’hépatite. L’hépatite A est souvent infra clinique.
Et le pronostic à court et à long terme est en général
excellent.

222
Etiologie
Le virus de l’hépatite A est un picornavirus mesurant 27
nanomètre de diamètre. Son tropisme pour les hépatocytes les
différencie des autres entérovirus dont ils partagent les propriétés
physico-chimiques. En outre, la capside du virion renferme un acide
ribonucléique monocaténaire pelotonné autour de lui même l’une de
ses extrémités est attachées une protéine dite « virale protein
génomique »(VPG) qui permet au virus de s’attacher au ribosome
cytoplasmique. L’unité de structure de la capside est constituée de
polypeptides dénommées VP1, VP2, VP3, et VP4 représentant les
antigènes viraux.

Physiopathogénie et épidémiologie
La propagation du VHA se fait par voie oro-fécale, la nourriture
et l’eau contaminées constituent les sources courantes de
contamination. Les virus ingurgités résistent au suc gastrique à
l’instar d’autres entérovirus et par voie hématogène, ils envahissent
les hépatocytes, signe exclusif de la réplication virale. La période
d’incubation est de 2-6 semaines avec une moyenne de 28 jours. Le
virus est secrété sans les selles jusqu’à deux semaines avant les
symptômes et habituellement avant l’élévation maximale de
transaminases. L’excrétion fécale baisse alors rapidement pour
disparaitre 2 à 3 jours après le début des signes clinique. La phase
de la virémie est brève et correspond à la fin de la période
d’incubation. Il ressort dès lors que le risque maximal de
transmission de l’hépatite A à l’entourage, lié à l’injectivité des
selles, a lieu bien avant que le diagnostic d’hépatite soit posé. Il
n’existe pas d’état des porteurs saints du virus de l’hépatite A. Il
n’est pas nécessaire d’isoler le malade car le virus cesse d’être
éliminé par les selles vers l’acmé de la jaunisse et les transaminases
sont élevées. La dissémination du VHA est liée à l’âge et aux
conditions socio-économiques.

223
1.2 VIRUS DE L’HEPATITE B
Clinique
En générale, le symptôme clinique sont comparables à ceux de
l’hépatite A, mais, ici le début de la maladie est souvent insidieux
avec parfois de la fièvre, arthralgie et rash. Ce syndrome serait dû
au dépôt de complexe Ag-Ac circulants dans les synovies et les
vaisseaux cutanés.
L’hépatite virale B peut évoluer :
 En infection asymptomatique
 En hépatite fulminent
 En hépatite chronique
 En état de portage chronique

Etiologie
Le virus de l’hépatite B appartient à la famille
d’HEPADNAVIRIDAE. La particule de Dane structure de 42
nanomètre de diamètre constitué d’une nucléo capside de 27
nanomètres, contenant l’ADN viral circulaire en double chaines et
une ADN polymérase et une enveloppe d’antigène de surface. Il
existe trois systèmes d’antigènes-anticorps du virus de l’hépatite B
(VHB) :
 Ag-Ac de surface (HBs Ag = hepatitis B Surface antigen)
L’Ag HBs est l’Ag sérique le plus important. Au microscope
électronique, il se présente sous forme tubulaire et de sphère qui
sont des surplus des protéines d’enveloppes externes du virus.
Dépourvu d’acide nucléique, elles sont non infectieuses. Elles
comprennent en majeur partie des particules de 22 nanomètre de
diamètre comprenant la protéine majeure T24 et la forme glucosilée
correspondent GP28. La présence de l’Ag HBs est synonyme de la
présence de l’hépatite B ou d’un état de porteur sain. Elle signifie
aussi que le sang est capable de transmettre l’hépatite, l’Ac HBs est
l’alpha neutralisant.
Il apparait dans le sang 1 à 6 mois après la guérison. Sa
présence signifie une immunité contre le VHB acquise soit par
infection antérieure, soit par une administration passive des

224
globulines B hyperimmunes, soit encore par des facteurs matérno-
transmis.
 HBs / anti HBC
L’Ag HBc est l’Ag nucléocapsidique. Il ne circule pas librement
dans le sang mais se trouve lié à la particule de Dane et ne peut être
détecté qu’après dislocation du virus.
Par contre l’anti-HBc est décelable peut après l’apparition de
l’Ag HBs et des mois avant celles de l’anti-HBs. La recherche de
l’anti-HBc est un moyen sûr de diagnostic de l’hépatite aigue ; des
taux élevés sont relevés pendant la réplication intra-hépatite de la
particule de Dane. L’anti-HBc est l’indice le plus sensible de la
présence du virus, surtout si l’Ag HBs et son Ac correspondant sont
absents

 Ag HBe / anti HBe


La nature de cette Ag n’est pas encore bien établie. La présence
d’Ag HBc traduit le degré d’infectiosité du sérum. Il est dans le
sérum tout au début de l’infection aigue et indique bien que le
malade est très contagieux. L’Ag HBe n’apparait pas à l’absence de
l’Ag HBs. Par ailleurs, la présence de l’anti HBe est associé à un
degré d’infectiosité du sérum ?

Physiopathogenie et épidémiologie
Le virus est peut cytopathogène. Dans la plus part de cas il ne
tue pas les hépatocytes infecté. La gravité de l’infection par le VHB
et son polymorphisme clinique dépendent de l’intensité du conflit
entre ce virus infectant et les réactions immunitaires de
l’organisme : les lymphocytes T qui attaquent et détruisent les
cellules malades et les lymphocytes B qui produisent des Ac
spécifiques capable de neutraliser les virus circulants. La voie
parentérale est la voie de contamination par excellence de l’hépatite
B. la transfusion de sang ou de dérivés, et des aiguilles contaminés
sont les principaux moyens de dissémination.
La fréquence de l’hépatite B sera donc plus élevée chez les poly
transfusés. Le VHB a été trouvé dans la salive, les spermes et les

225
secrétions vaginales chez les porteurs sains d’Ag HBs, ce qui
explique des cas de transmission sexuelle. Enfin le virus peut être
transmis de la mère à l’enfant pendant et après l’accouchement. Des
études expérimentales ont démontré que le virus n’est pas infectieux
par voie orale, nasale et respiratoire, ces virus n’étant pas capable
de traverser la barrière cutanéo-muqueuse normale, la
contamination ne peut se faire qu’en cas de solution de continuité
au niveau de la peau et de la muqueuse.
Si les réactions immunitaires sont trop violentes, la plus part
des cellules hépatiques seront atteintes et détruites, donnant ainsi
lieu à une hépatite fulminent. Par contre, si la réaction est
incomplète ou inadaptée, la réplication du virus continuera
régulièrement, entrainant la destruction progressive du tissu (c’est
l’hépatite chronique) qui en générale guéri spontanément après
quelques mois (c’est l’hépatite chronique persistante), mais parfois
elle s’accompagne d’une destruction massive des cellules (c’est
l’hépatite chronique active).
A la longue, les cellules détruites sont remplacées par des
cellules cicatricielles donnant ainsi lieu à la cirrhose. Celle-ci peut
évoluer à long terme en cancer primitif du foie. Si les réactions
immunitaires sont modérées, l’infection sera en générale
asymptomatique. Dans certain cas elle s’accompagne d’ictère et
d’élévation de transaminases sérique ; c’est l’hépatite aigue.

Diagnostic
L’étude des différents marqueurs relevés ci-haut apportent les
éléments de diagnostic et d pronostic de l’infection par VHB. Suivent
leur niveau de sensibilité on distingue :
 Technique de première génération : il s’agit de
l’immunodiffusion double (ID) selon Outchterlony, cette
technique est longue (48h) et peu sensible.
 Technique de deuxième génération : il s’agit de technique radio
immunologique (RIA) et immuno enzymatique(ELISA), très
sensible et rapide. Par ces techniques, on peut détecter l’Ag de
surface du VHB L’Ag HBe et l’Ac HBc du type IgM ou IgG. En
cas d’hépatite virale aigue, le diagnostic étiologique (VHB ou
226
VHA) peut être établi grâce à une interprétation correcte de
résultats de test sérologique.

Tableau : Sérodiagnostic de l’hépatite virale aigue


MARQUEURS INTERPRETATION
SEROLOGIQUES
IgM HBs Anti- Interprétation
anti-VHA Ag HBs
+ - - hépatite aigue
- + - Hépatite aigue ou
porteur
- + + Hépatite B récente
probable. Si anti-HBs
positif, c’est le signe
d’une hépatite B
ancienne
- - + Hépatite non A non
B ou autres infections
virales
- - - Hépatite non A non
B ou autres infections
virales
+ + + Co-infection
hépatiques A et B
chronique

Traitement
 Curatif : il n’existe pas de traitement curatif de l’hépatite B.
 Préventif : il existe plusieurs méthodes pour prévenir l’hépatite
virale B ;
 Dépistage de l’Ag HBs : l’hépatite post transfusionnelle par le
VHB peut être évitée en excluant le sang contenant l’Ag HBs
par dépistage systématique avec une technique de troisième
génération :

227
a) Gammaglobuline : en cas de piqure d’aiguille, de contact
muqueux avec du sang contaminé, en cas de rapport sexuel
avec un malade ayant une hépatite B aigue, il faut administrer
0,06ml/kg d’immunoglobuline anti-Hépatite B, préparer à
partir des pools de plasma humain provenant des donneurs
présentant un taux élevé d’Ac contre l’Ag HBs.
b) Vaccin : 90 % d’enfants nés des mères Ag HBs+ et Ag HBe +
deviennent infectés et porteurs sains. Environs ¼ d’enfants
porteurs sains à la suite de la transmission périnatale
développerons plus tard la cirrhose de foie ou l’hépato-
carcinome. Dans ce cas il faut donner à l’enfant des
immunoglobulines B (0,5ml) et trois doses de vaccin HB.

Il existe actuellement deux types de vaccin :


 Le vaccin anti-hépatite B dérivé du plasma : il est composé
de l’Ag HBs purifié, débarrassé de la particule de Dane,
inactivée au formol. Il est préparé directement à partir de
plasma se porteurs humain, il stimule la formation d’Ac contre
l’Ag de surface du VHB et non contre d’autres Ag. Le taux de
séroconversion est estimé entre 90 et 95 pourcent. Le vaccin,
est conservé au frigo (2-8°C) et ne doit pas être congelé. La dose
recommandée est de :
20mg de protéine Ag HBs pour les adultes ;
10mg pour les nourrissons et les enfants de moins de
10ans, et
40mg pour les immunodéprimés.
Trois doses sont nécessaires : au temps zéro, un mois et 6
mois.
 Le vaccin recombinant anti-hépatite B : il se compose de
l’Ag de surface du VHB, purifié, traité au formol et absorbé. Il
est préparé par génie génétique à partir de culture de la levure
de saccharomyces cerevisiae qui contient un plasmide
renferment le gène de l’AgHBs. La dose recommandée est de
10mg de la protéine AgHBs pour l’adulte et de 5mg pour les
enfants de moins de 5ans ; le deuxième et le troisième doses
devant être administré un et six mois après la première. Le
228
taux de séroconversion chez les vaccinés est de l’ordre de 92 à
100 %.

1.3 VIRUS DE L’HEPATITE DELTA (D)


Etiologie
Le virus delta est un virus défectif à ARN qui a besoin de l’Ag
HBs pour infecter et provoquer la maladie. Il vit donc en symbiose
avec le virus de l’hépatite B(VHB). Il s’agit d’une particule de 35-37
nanomètres de diamètre dont le génome est un ARN ayant à peine
1,700bases. Son poids moléculaire est d’environ 35x10 dalton. La
capside du virus et l’Ag HBs provenant du virus B ; sa synthèse n’est
possible qu’en présence d’un virus complémentaire (Helper), tel que
le VHB. En d’autres termes, le VHD se multiplie seulement dans les
hépatocytes préalablement infecté par le VHB

Epidémiologie
Le virus existe en état endémique dans le monde entier. Du fait
de la présence obligatoire du VHD, le virus delta se transmet par le
sang et ses dérivées et par contagion direct par diverses secrétions
(salive, liquide séminale). L’infection est particulièrement fréquente
chez les hémophiles, toxicomanes, (transmission par voie
parentérale) et leurs partenaires sexuels.

Clinique
L’infection par le virus delta peut se déclarer de deux façons :
Comme une coïnfection avec l’hépatite B : elle survient
chez un sujet normal qui n’a jamais été en contact avec
le VHB (Ag HBs et anti-HBc, Ag négatif). Ici le pouvoir
pathogène du virus delta dépend essentiellement de la
réplication de VHB co-infection. Le tableau clinique est
celui de l’hépatite B mais avec exacerbation parce que le
foie est attaqué simultanément par le VHB et le virus
delta.

229
Comme une surinfection : elle survient chez un sujet déjà
infecté par le VHB (Ag HBs+). L’hépatite delta survient
surtout chez les porteurs sains de l’Ag HBs. La
préexistence d’une virémie B prédispose d’une certaine
façon à la surinfection par le virus delta. L’Ag de surface,
Ag HBs persistent dans le sérum, entourent l’agent
défectif et déclenche ainsi la synthèse des nouvelles
particules virales de façon persistante aussi bien dans le
foie et dans le sérum du malade. Il ‘agit d’une hépatite
assez souvent fulminent.
Mais l’aspect le plus grave est sa tendance à évoluer vers la
chronicité. 70-90 pourcent des porteurs chroniques surinfectés
développeront une hépatite chronique soit active (70%), soit une
cirrhose (20%). BREF, sur le plan clinique, la co-infection et la sur
infection par le VHD sont associés à deux taux plus élevés de
mortalité et d’hépatite fulminante.

Diagnostic sérologique
Le diagnostic sérologique de l’hépatite delta dépend
essentiellement du dépistage d’Ac anti-delta aussi bien dans
l’hépatite aigue que dans l’hépatite chronique. Mais en pratique,
l’anti-delta n’est présent en grande quantité que chez les porteurs
d’Ag HBs atteint d’hépatite delta chronique. Rarement, on aura à
faire un recours au dépistage d’Ag delta dans le sérum. Les Ac-anti
delta (IgM ou IgG-VHD) dans le sérum sont détecté par des
techniques immuno-enzymatiques. En cas d’hépatite aigue, le
diagnostic de l’hépatite delta peut être correctement établi si
l’infection survient chez un porteur sain connu. L’interprétation de
test sérologique se fera de la manière suivante :

Tableau :Sérodiagnostic de l’hépatite virale


MARQUEURS SEROLOGIQUES INTERPRE
TATION
A IgM A IgG
g HBs anti-HBc g HBe anti Delta

230
- + + + Co-
infection aigue
par VHB et VHD
+ - + + Infection
chronique par
VHB avec sur
infection delta
aigue
+ - + - Infection
chronique par
VHB et guérison
de l’infection
delta ou
infection delta
chronique si IgG
anti-delta positif

Traitement
Curatif : il n’existe pas de traitement curatif de l’hépatite delta.
Préventif : puisque le VHD se propage parmi les porteurs
chroniques de l’Ag HBs, l’éradication du réservoir de l’infection
delta est liée à la prévention du portage chronique de VHD. La
vaccination contre le VHD s’avère donc une mesure préventive
ou contrôler à long terme l’infection delta.

1.4 VIRUS DE L’HEPATITE C


Clinique
La période d’incubation est de 4 à 12 semaines. Dans 90% de
cas, l’infection est asymptomatique ou atypique avec des rares
formes ictériques. L’infection évolue souvent en hépatite chronique
qui dans 20 pourcent de cas aboutit à la cirrhose. La survenu de la
cirrhose est favorisée par des cofacteurs tel que l’alcool ou la co-
infection par le virus de l’hépatite B. le risque de développer un
cancer primitif du foie à partir de ce foie cirrhotique est très élevé.

231
Etiologie
Le virus de l’hépatite C (VHC) a été identifié en 1989 par les
techniques de biologie moléculaire(le virus n’ayant jamais été
visualisé en microscope électronique ou cultivé sur les milieux
cellulaires) il est responsable de la majorité des hépatites non A, non
B à transmission parentérale. Le VHc appartient à la famille de
togaviridae, comprenant trois genres :
Pestivirus (virus de cholera du porc)
Hepacivirus (VHC)
Flavivirus (fièvre jaune).
Le VHC comprend plusieurs variantes appelées génotype (1a,
1b, 1c, 2a, 2b, 2c, 3a, 3b, 4a, 5a, 6a).

Physiopathogénie et épidémiologie
Le virus se transmet par voie sanguine (transfusion de sang et
matériel d’injection souillés), sexuelle et de la mère à l’enfant à
l’instar de l’hépatite B. Le tatouage, le pincement d’oreille sont là
des facteurs de risque pour le VHC. 60-80 pourcent des sujets
infectés développent une hépatite chronique. La persistance du VHc
dans les hépatocytes serait due à un mécanisme de régulation par
le virus de potentiel cytolytique et à la sélection permanente des
sous-populations virales persistantes.

Diagnostic
Le diagnostic se fait par :
La technique immuno-enzymatique ELISA utilisant des
protéines recombinantes ou des peptides synthétiques viraux.
Les tests ELISA IgM anti-VHc positifs sont ensuite confirmés
par l’immunoblot.
La technique moléculaire mettant en évidence l’ARN viral ;
l’ARN est déterminé par PCR et le génotype par hybridation des
produits amplifiés à des sondes oligonucléotidiques
spécifiques des principaux génotypes et sous-types.

232
Le diagnostic différentiel des hépatites virales est donné dans
le tableau ci-dessous.
A IgM IgM IgM Interprétatio
g HBs -HVA -HBc -HVc n
+ 0 + 0 Hépatite B
aigue
+ 0 0 0 Hépatite B
chronique
+ + 0 0 Hépatite A
aigue chez un
porteur sain
d’hépatite B
+ + + 0 Hépatite A et
B aigues
0 + 0 0 Hépatite A
aigue
A IgM IgM IgM Interprétatio
g HBs -VHA -HBc -HBc n
0 + + 0 Hépatite A et
B aigues
0 0 + 0 Hépatite B
aigue
0 0 0 + Hépatite C
aigue

Traitement
Les infections alpha-2a et alpha-2b sont actuellement utilisés
pour traiter les hépatites chroniques C. La ribaverine seule était peu
efficace. Mais l’association ribaverine-interféron alpha donne des
meilleurs résultats thérapeutiques. L’interféron alpha diminue
significativement le risque de passage à la chronicité des hépatites
aigues C.

233
1.4.2 VIRUS DE L’HEPATITE E

Clinique
La période d’incubation est de 20 à 75 jours (40jrs en
moyenne). Le tableau clinique est proche de celui de l’hépatite A.
l’évolution est favorable ; sans forme chronique et sans cancer
primitif du foie. Toutefois, l’hépatite E est redoutable chez la femme
enceinte (hépatite fulminante) chez qui la mortalité peut atteindre
40%.

Etiologie
Le virus de l’hépatite E (VHE) est proche de la famille de
caliciviridae. Mais sa place dans la classification est encore l’objet
de discussion. Il s’agit d’un virus à ARN simple brin polyadénylé de
polarité positive.

Physiopathogénie et épidémiologie
Le VHE pénètre par voie orale par ingestion d’eau de boisson
contaminée par les matières fécales. L’infection est plus fréquente
dans les pays sous-développés que dans les pays développés. La
prévention repose sur la lutte contre le péri fécal.
Apres pénétration, le virus se répliquerais d’abord dans les
cellules intestinales, puis par voie hématogène gagneraient le foie
et ils se répliqueraient dans le cytoplasme des hépatocytes.
Toutefois, le VHE n’est pas directement cytopathyque. Un
mécanisme immunologique serait à la base des symptômes
observés.

Diagnostic
Le diagnostic se fait par le dosage des IgM anti-VHE par la
technique ELISA. La recherche est positive dans 90 pourcent de
sérum prélevé 1 à 4 semaines après le début de la maladie, dans 50
pourcent de sérum prélevé après deux mois et 25 pourcent si le
prélèvement est fait après 3 mois. La recherche de l’immunité se
fait par dosage des IgG anti-VHE. Le pic des IgG anti-VHE se situe
entre 3ème et 4ème semaine après l’apparition de l’ictère.

234
Traitement
Il n’existe ni médicament, ni vaccin spécifique contre le VHE.

1.4.3 VIRUS DE L’HEPATITE G


Clinique
Le pouvoir pathogène de VHG est mal connu. Les preuves de
la pathogénicité du VHG sont nécessaires, mais sa place serait
certainement pas négligeable dans l’étiologie des hépatites post-
transfusionnelles non A non B et dans les hépatites aigues
sporadiques. Dans plusieurs cas le VHG est associée (co-infection)
au VHB ou VHC.

Etiologie
Depuis la découverte du virus de l’hépatite C par des
techniques moléculaires, d’autres nouveaux virus à transmission
parentérale ont été identifiés, il s’agit de :
Virus du groupe B (GBV-A ; GBV-B découvert en 1995 et GBV-
C découvert en 1996)
Virus de l’hépatite G (HGV) décrit en 1996
Dans la suite il s’est avéré que le GBV-C et le HGV sont très
proches et peuvent être considéré comme un même virus
GBV/HGV. Un HGV est également un Flavivirus.

Physiopathogénie et épidémiologie
La virémie par le VHE ne s’accompagne pas essentiellement
d’une élévation des transaminases. La réplication de ce virus dans
les hépatocytes n’a jamais été démontrée. Le mode de transmission
du virus (liés au sang, sexuelle, verticale) restent à déterminer.

Diagnostic
Acculement le diagnostic est basé uniquement sur les
techniques moléculaires pour rechercher le génome viral dans le
sérum ou le plasma (PCR).

Traitement
Il n’existe pas de traitement ni vaccin spécifique contre le VHG.

235
VIRUS DE L’IMMUNODEFICIENCE HUMAIN
Clinique
Le SIDA est une maladie infectieuse, cosmopolite touchant
préférentiellement certains groupes à risque (homosexuels et
prostitués)
La première définition de la maladie a été faite lors d’un atelier
de l’OMS tenu à Bangui en 1985. Le SIDA chez l’adulte est définit
par l’absence des causes connues d’immunodépression telles que le
cancer ou une malnutrition sevrée ou autres étiologies connues et
par l’existence d’au moins deux signes majeurs associés à au moins
un signe mineurs.

 Signes majeurs :
Perte de poids (plus de 10% du poids corporel)
Diarrhée chronique (plus d’un mois)
Fièvre prolongée (plus d’un mois)
 Signes mineurs
Toux prolongée (plus d’un mois)
Dermatite prurigineuse généralisée
Zona à répétitions
Candidose oro-pharyngée
Infection hépatique chronique et disséminée
Lymphadenopathie généralisée
Les infections opportunistes comme la tuberculose, la
cryptococcose, le kaposi et la septicémie à salmonella non typhique
sont suggestives de SIDA.

Etiologie
Le SIDA, le syndrome de l’immunité humaine, est causé par
un rétrovirus nommé VIH (virus de l’immunodéficience humaine).

Il existe deux stéréotypes du VIH


 VIH1 qui est l’agent du SIDA en Afrique central et en Europe-
Amérique

236
 VIH2 qui est l’agent prédominant du SIDA en Afrique de
l’Ouest.

La particule mûre du VIH est constituée de :


Une enveloppe lipidique comportant deux protéines, la P18 et
la P24.
Un noyau qui contient l’ARN et la transcriptase inverse.
Les Ag d’enveloppe et des protéines de la capside sont la
dépendance de trois principaux gènes appelés GAH, POL, ENV.

Les gènes GAG codent pour les protéines P24 et P18, le gène
POL pour la transcriptase inverse et les gènes EVN pour les
glycoprotéines GP120 et GP41.
Le virus comporte en outre au moins six gènes accessoires de
régulation :
 VIF : virion infectivity factor
 LTR : Long terminal repeat segment (sequence regulatrice
qu’on trouve dans l’ADN pro viral)
 TAT : gène de transactivation
 REV : regulator of viral expression
 NEV : negative factor

Physiopathogénie
Les cellules cibles sont pourvus de récepteurs CD (cellules
CD4+) telles que :
Lymphocyte T4 Helper
Lymphocyte B préalablement réactivé par l’EE
Macrophage
Cellules de langerhans
L’ADN viral intégré reste à l’état silencieux pendant tres
longtemps dans la cellule.

237
Le virus est cependant réactivé par des facteurs qui jusqu’à
présent sont mal définis. Le virus se met alors à proliférer et à tuer
les populations des lymphocytes, d’où immunodéficience et
prolifération des infections opportunistes.

Les réponses immunitaires habituellement bénéfiques dans


d’autres infections virales (poliomyélite) sont sans effets dans le
SIDA. La maladie progresse en présence d’Ac.
Les moyens utilisés par le virus pour échapper au système
immunitaire sont :
 La variabilité de ses antigènes de surface
 sa latence comme provirus intégré
 sa latence comme virion entré dans les macrophages
 son passage des cellules à cellules par fusion membranaire
La période d’incubation est de 8 mois à 6 ans
L’homme est le seul réservoir connu du virus qui se transmet
soit par voie sexuelle, de l’homme à la femme et vice-versa, soit par
voie sanguine (transfusion de sang contaminé ou aiguilles souillés),
soit de la mère à l’enfant, avant, pendant ou après l’accouchement.
En Afrique, les zones urbaines sont plus infectées que les
zones rurales. Les maladies sexuellement transmissibles sont
d’importants facteurs de risques.

Diagnostic
Le diagnostic du SIDA se réalise sur trois niveaux :

1° Diagnostique des infections opportunistes (I.O)


Les infections opportunistes ayant une valeur prédictive fiable
pour le SIDA au Congo sont :
la cryptococcose méningée
la tuberculose
la salmonellose non typhique bactériémique
la candidose oro-pharyngée
la tumeur de kaposi

238
2° Mise en évidence du déficit immunitaire :
Le déficit immunitaire peut être mis en évidence par :
le typage de lymphocyte qui montre un effondrement du taux
de lymphocyte T4
Intradermo-réaction(IDR) qui reste négative

3° Mise en évidence de l’infectons à VIH


Culture du virus : c’est fastidieux et couteux
Détection des antigènes libres ou liés au lymphocyte
circulants : faible taux d’individus porteurs d’Ag en Afrique
Détection des Ac : c’est la méthode de choix à leur actuelle. Il
existe une grande variété du test sérologique :
 Test rapide qui donne des résulta en moins d’une heure,
par exemple HIV spot et serodia de Fujirebio.
 Test ELISA, soit la technique sandwich, soit la technique
par compétition
 Test de confirmation : immunofluorescence et le western
blot sont les méthodes de choix

Traitement
 Curatif : la trithérapie recommandée actuellement comprend :
Les inhibiteurs nucléotidiques de la transcriptase
inverse. Zidovudine (AZT), didanosine et la lamivudine
Les inhibiteurs de protéases : ritonavir et indinavir
Les inhibiteurs non nucléotidiques de la transcriptase
reverse : nevirapine.

 Préventif : il n’existe pas des vaccins disponible, la seule arme


à l’heure actuelle c’est l’information et le préservatifs, fidélité
et abstinence

239
VIRUS DES INFECTIONS DU SYSTEME NERVEUX
CENTRAL

Le virus est un parasite intracellulaire obligatoire. Le choix de


la cellule hôte, c’est-à-dire l’envahissement de tel ou tel organe est
fonction de l’affinité sélective du virus, appelé tropisme. Le spectre
de ce tropisme varie d’un virus à l’autre.

 Virus pantrope ou polytrope dont le spectre est très large et


atteint tous les tissus, par exemple le virus de la rougeole ;
 Virus monotrope dont le spectre est limité, par ex. :
Virus pneumotrope (virus de la grippe)
Virus entérotrope (rotavirus)
Virus hépatotrope (virus de l’hépatite B)
Virus dermotrope (virus de la variole)
Virus neurotrope (virus de la rage)
Toutefois, il importe de nuancer ces notions, car si le virus des
oreillons a une affinité essentielle pour les parotides, il peut
néanmoins induire une encéphalite. De même la majorité de virus
connus, en plus de leur tropisme spécifique peuvent devenir
neurotropes occasionnellement. Par exemple l’herpès virus, virus de
la rougeole, virus de la variole.
Ces virus essentiellement ou partiellement neurotrope
pénètrent dans l’organisme par différentes voies :
Tractus respiratoire par ex. virus de la rougeole
Tractus digestif, par ex. entérovirus
Voie percutanée, par ex. arbovirus par piqûre des arthropodes
Voie transplacentaire, par ex. virus de la rubéole
Après multiplication de la porte d’entrer, ces virus atteignent
le SNC, soit par voie hématogène (virus de la rougeole) soit par voie
nerveuse (virus de la rage).
Installés dans le SN (système nerveux), ils entrainent divers
types de manifestations morbides :

240
Infections aigues caractérisées par une courte période
d’incubation, une évolution rapide qui aboutit à la
convalescence, par exemple une encéphalite
Infection lentes ou inapparentes dans lesquelles l’hôte et le
virus vivent dans un état d’équilibre qui, lorsque rompu
entraine une prolifération virale qui cause la maladie par
exemple le virus de la varicelle et du zona.
Maladies par des virus, affection progressive du SNC (système
nerveux central) caractérisées par une très longue période
d’incubation ; une évolution chronique, trainante ou des
périodes de rémission s’alitèrent avec des épisodes d’infection
du SN.

1. VIRUS DE LA POLYOMYELITE
Clinique
Suivant le degré de destruction de neurones, l’infection se
traduira soit par une maladie inapparente, soit par paralysie
flasque.

1°. Infections inapparentes : très fréquente chez les


enfants.
2° Infections banales :
Rhinopharyngite
Diarrhées
Formes frustres (léger déficit moteur, aréflexie)
3° Infections graves :
Méningites graves.
Paralysie flasque d’un ou de deux membres inferieur avec
aréflexie tendineuse. Après quelques jours, les paralysies soit
régressent plus ou moins, soit laissent des séquelles telles que
les paralysies résiduelles amyotrophie, rétractions
tendineuses, troubles trophiques osseux.
Détresses respiratoires par atteinte de muscles de la cage
thoracique ou des centres respiratoires. La lésion de la
poliomyélite est une destruction de la corne antérieure de
la moelle épinière

241
Etiologie
Le virus de la poliomyélite est un entérovirus appartenant à la
famille de picornaviridae. Il est stable au pH acide pendant 1-3h. Il
n’est pas sensible aux solvants des lipides comme l’éther, les
chloroformes et le désoxyclorate de sodium, car la particule virale
est dépourvue d’enveloppe.

Il existe trois types antigéniques de poliovirus : VP1, VP2, VP3.


La différence intra typique qui existe au sein de chaque stéréotype
permet des différencier les souches vaccinales (sabin 1, 2,3) et les
couches sauvages(Wild) W1, W2 et W3.

Physiopathologie et épidémiologie
Les virions ingérés se répliquent en partie dans la muqueuse
de l’oropharynx, dans les ; amygdales et les ganglions cervicaux
profonds, d’où il gagne le torrent circulatoire. D’autres virions
ingérés se multiplient directement dans la muqueuse intestinale,
d’où ils gagnent les plaques de payer et les ganglions mésentériques.
Par voie hématogène, les particules virales atteignent le SNC et
d’autres tissus extra neuraux.

La stratégie actuelle de l’OMS pour l’éradication mondiale de


la poliomyélite consiste en quatre points, à savoir :
Accroitre et maintenir la couverture systématique par 3 doses
de vaccin anti poliomyélitique orale(VPO).
Organisé les journées nationales de vaccination ;
Mettre sur pied la surveillance de la paralysie flasque
aigue(PFA) avec confirmation de cas au laboratoire ;
Opération de ratissage dans les zones à haut risque

Diagnostic
Le diagnostic est direct par l’isolement du virus à partir du
prélèvement de gorge (les premiers jours de la maladie) et des selles
(positives 1-2 semaines de la maladie)

242
L’inoculation se fait sur les lignés cellulaires Hep2, Rd et L20b
L’identification du sérotype est réalisée par la neutralisation de
l’effet cytopathogène à l’aide d’immun-sérums anti poliomyélitique
1, 2, 3.

Traitement
Il n’existe pas de traitement spécifique.
Néanmoins il existe deux sorte de vaccins, tous trivalents,
c’est-à-dire contenant les trois serotype du virus de la poliomyélite.

1° Vaccin inactivé par le formol et la béta-propiolactone :

Type Salk (American) et lipide (français)


Voie d’administration : sous cutanée
Efficacité : titre d’anticorps élevé dans le sérum, bas dans le
tractus respiratoire et négligeable dans le tractus digestif, 70-
90% des sujets vaccinés sont protégés
Accidents secondaires : nul
Contre-indication : nulle

2° Vaccin vivant atténué : Sabin


Voie d’administration per os
Efficacité : très bonne, anticorps humoraux très élevés, copro-
anticorps très élevés aussi.
Avantage : mode d’administration facile pour la vaccination à
large échelle. En outre, le vaccin induit la protection du tube
digestif où il se multiplie.
Désavantage : mais parfois il y a échec par interférence avec
un autre entérovirus du tube digestif qui empêche ces vaccins-
virus de se multiplier.

243
2. VIRUS DE LA RAGE
Clinique
La période d’incubation est de quelques jours à 6 mois. Elle
dépend de la quantité des virus inoculés et de l’endroit où il a été
inoculé. Plus courte est la distance porte d’entrée - cerveau, plus
courte sera la période d’incubation, car le Verus est véhiculé par
voie nerveuse. La phase prodromique est caractérisée par de la
fièvre, fourmillements autour de la blessure, de l’irritation ou de
l’abattement du malade.

A la phase clinique, on note de l’hyperesthésie sensorielle, des


hallucinations et des contractures généralisées et exacerbée par la
présence d’un verre d’eau (hydrophobie) ou par un bruit soudain.
Le malade est fort agité et écume énormément. La mort survient
rapidement en deux à quatre jours par paralysie bulbaire. Il existe
une autre forme de rage à évolution lente : il s’agit d’une forme
paralytique avec monoplégie ou paraplégie. Mais l’issu est toujours
fatal.
Du point de vu anatomo-pathologique, la rage est une
encéphalomyélite caractérisée par la démyélinisation de la matière
blanche et l’atteinte des cornes postérieur de la moelle épinière. Un
signe pathognomonique de la rage est la présence d’inclusions
cytoplasmiques appelée « corps de Negri » située surtout dans les
cellules de la corne d’Ammon, dans l’hypo campe.

Étiologie
Le virus de la rage appartient à la famille de rhabdoviridae,
genre Lyssavirus dont on distingue 4 sérotypes. Le sérotype I
comprend la majorité de souche sauvage.

Epidémiologie
La rage est une zoonose. L’homme s’infecte par morsure
accidentelle des chiens ou d’autres animaux enragés. Les réservoirs
du virus sont soit sauvage, soit domestiques. Le cycle selvatique
comprend le carnaciés (chats), les chiroptères (vampires

244
hématophages) et les renards. La rage domestique (rage citadine) est
entretenue par les chiens et des chats qui infectent l’homme.
C’est la rage canine qui prédomine dans le monde suivi de la
rage vulpine (sur le continent européen) et de la rage sérotine
(chauve-souris) en Afrique du sud.

Rage Rage
sauvage chiroptère
Renard/c s

Homm
e

Rage
chiroptères

La contamination par voie aérienne bien que exceptionnelle a


été décrite à partir de laboratoire ou de grottes closes habitées par
des colonies importantes de chauves-souris. Cinq cas de rages
humaines ont été décrits après une greffe de cornée prélevée chez
un sujet infecté.

Diagnostique
Le diagnostic de la rage humaine ou animal se fait par :
 Immunofluorescence direct (24-48h) pour mettre en évidence
l’Ag rabique à l’aide d’Ac fluorescents spécifiques. Elle se fait
sur un frottis de cerveau (corne d’Ammon) ou sur tout produit
biologique prélevé du vivant du patient (frottis salivaire,
empreintes cornéennes, LCR).

 Recherche de corps de Negri par l’examen histologique (24-


72h)
 Isolement du virus à partir des prélèvements frais inoculés par
voie intra cérébrale à des souriceaux nouveaux nés
 Immunoperoxydase : elle consiste en :

245
- L’immunocapture de l’Ag par l’immunoglobuline anti-
nucléocapside fixée à un support solide
- Détection de l’Ag capturée au moyen de la même
immunoglobuline, mais conjuguée à la peroxydase,
- Addition du substrat chromogène qui permet de
révéler une réaction positive ;
- Lecture à l’œil nu ou mieux mesure de la densité
optique par spectrophotomètre ELISA.

Traitement
1) Traitement local des morsures d’animaux suspects de rage :
 Laver immédiatement la plaie avec de l’eau tiède contenant du
savon
 Débrider la plaie
 Laisser la plaie ouverte sans suture
 Administrer du vaccin ou du sérum anti rabique ou les deux
 Administrer du sérum anti tétanique et des antibiotiques
suivant la gravité de la plaie

2) Prophylaxie spécifique après pontage suspect


La prophylaxie de la rage en cas de morsure par un animal
suspect est assurée par le vaccin et le sérum anti rabiques.

Sérum anti rabique


Le sérum a pour but de prolonger la période d’incubation de la
maladie en arrêtant le virus à sa porte d’entrée, permettant ainsi au
vaccin le temps nécessaire pour l’élaboration d’anticorps spécifiques
par l’individu mordu. Ce sérum antirabique hyperimmunisé est
préparé par immunisation de chevaux.
Ce sérum se présente ampoule de 10ml injecté à la dose de
0,5ml/kg de poids corporel, endéans les 48h après la morsure par
voie sous cutanée. Un adulte recevra donc 6 ampoules. Le sérum
anti rabique hyper immun sera administré 1jour avant le vaccin.

246
Avant tout la sensibilité du sujet au sérum de cheval sera
testée (demander toujours s’il a déjà reçu du sérum anti tétanique)
injecter d’abord 1/10ml, 10min après, injecter 1/4ml, puis 1/2ml.
Le sérum est recommandé en cas de morsures multiples et
profondes et en cas de morsure par des animaux sauvages.

Vaccin de première génération


Les vaccins anti rabiques de première génération sont soit
vivant atténués préparés à partir d’une souche avianisée (vaccin
Hep Flury) soit inactivés (par la béta propiolactone) et préparé à
partir d’une souche fixe (pasteur) sur le cerveau de souriceau. C’est
le vaccin recommandé en France. Malheureusement il induit
l’encéphalomyélite par sensibilité aux tissus nerveux contenus dans
le vaccin.
Ce vaccin se présente soit en suspension (ampoule de 5ml) qu’il
faut garder à 4°C à cause de sa fragilité (il est détruit par la chaleur
et la congélation) soit lyophiliser (à reconstituer dans 5ml d’eau
distillé) il est recommandé de donner 14 injections plus 2 injections
de rappel les 10ème et 20ème jours après la 14ème injection. La dose
journalière est administrée par voie sous cutanée et dans la région
sous et péri ombilicale. Réduire cette dose de moitié pour les enfants
de 0 à 5 ans.
Incidents et accidents du traitement antirabique
Il n’existe pas de contre-indication au traitement anti rabique
chez un homme mordu par un chien enragé. Cependant, les risques
du traitement sont nombreux :
 Réactions dues au sérum : choc anaphylactique et maladies
sériques
 Réactions locales : indurations et prurit aux ponts d’injection
 Accidents neurologiques graves : myélite méningo-encéphalite
et paralysie périphériques.
Ces accidents surviennent souvent vers la 10ème injection.
Indice en France : un accident neurologique sur 5000 ou 10000
traitements. Il faut donc être rigoureux dans l’appréciation du

247
risque de contamination et dans les indications du traitement
antirabique.
Ces complications neurologiques seraient dues :
 Une infection virale ; réactivation de la souche vaccinale qui a
été insuffisamment atténuée,
 A une réaction immuno-allergique.
Disposition pratique en cas de morsures par un animal
enragé ou suspect
Selon que l’animal mordeur est vivant ou tué, notre conduite
sera celle-ci :
1) L’animal mordeur est arrêté vivant
 Pas des lésions, contact indirect : pas de traitement, même si
le chien est enragé
 Sujet léché sur une peau intacte : pas de traitement, même si
le chien est enragé
 Sujet léché sur une peau présentant une plaie ou
égratignures :
- Si l’animal parait sain : on le garde en observation
pendant 15jrs si les symptômes de la maladie
apparaissent au cours de ces jours, on n’instaure alors
le traitement complet.

- Si l’animal parait malade : on le garde en observation


et on commence les traitements du sujet mordu. Ce
traitement est arrêté si le chien guéri endéans les
15jrs, car un chien enragé (non vacciné) ne guéri
jamais.
 Sujet mordu (voie C)
 Sujet ayant subi des morsures graves :
Au premier jour : administrer du sérum
Au deuxième jour ; administrer du vaccin comme en C

2) L’animal mordeur est mort ou a disparu (chien,


chacal, chauve-souris)
Si morsure bénigne, léchage sur égratignure, il faut un
traitement vaccinal complet
248
Si morsure grave, il faut administrer :
- Du sérum anti rabique au premier jour
- Du vaccin (14 injections)
Si morsure grave non faite par un animal sauvage, il faut
administrer :
- Du sérum anti rabique au premier jour
- Du vaccin (14 injections) au deuxième jour
Le chien vacciné ne peut pas transmettre la rage. Il ne faut
donc pas traiter un sujet mordu par un chien vacciné et porteur
d’un certificat encourt de validité
Vaccin de deuxième génération
Ils sont produits sur des cultures des cellules Véro.
Contrairement aux anciens vaccins, ils sont dépourvu d’élément
d’origine nerveuses provenant d broyats de cerveau et susceptible
d’entériner des complications mortelles.
Ces vaccins sont hautement purifiés, inactivés et bien tolérés
avec des réactions locales mineures. Leur pouvoir antigénique étant
élevé, le nombre d’injections a été réduit à quatre ou à cinq.
En outre, ils permettent une vaccination avant l’exposition à
cause de leur bonne tolérance. Le vaccin Pasteur - Mérieux
(VERORAB) est lyophilisé et doit être rejeté aussitôt après
reconstitution.
La vaccination préventive est recommandée en zone
endémique ou dans les professions à risque (vétérinaires,
laborantins).
Le Protocole de vaccination comporte trois injection aux jours
0-7 et 28 par voie intra musculaire dans le deltoïde avec un rappel
un à deux ans plus tard.
Le Protocole de vaccination antirabique en post-exposition
comporte :
Soit 5 injections aux jours (0-3-7-14-30), par voie intra
musculaire dans le deltoïde (jamais dans la fesse) avec un
rappel un à deux ans plus tard.
Soit 4 injections suivant le schéma simplifié 2-1-1 (OMS) c’est-
à-dire au J0 : deux injections dans chaque deltoïde, et deux
autres aux 7 et 14ème jours.

249
En cas de nécessité, on peut administrer des
immunoglobulines antirabiques, mais en suivant alors le protocole
de 5 injections.

3. VIRUS DE LA PARAPLEGIE SPASTIQUE


Clinique
La paraplégie spastique tropicale (PST) est une myélopathie
qui se caractérise par une spasticité symétrique des membres
inférieurs. Elle souvent accompagnée d’un disfonctionnement de la
vessie (pollakiurie, rétention urinaire). La maladie s’accompagne
souvent d’impuissance sexuelle chez l’homme. L’affection a un
début insidieux et une évolution lente et progressive.
Etiologie
La PST est causée un retro virus appelé HTLV-1(humain T-
lymphotropic virus), c’est le premier rétrovirus qui a été isolé chez
l’homme et qui est associé à la leucémie du type T (adulte T cell
leukanemia). Il existe deux sérotypes d’HTLV : HTLV-1 et HTLV-2.
Epidémiologie
L’HTLV se transmet par voie sexuelle, par voie sanguine
(transfusion) et de la mère à l’enfant avant, pendant et après
l’accouchement. La transmission par le lait maternel est possible.
Les adultes aussi bien que les enfants (7-9 ans) sont atteints par
l’infection en RDC alors qu’au caraïbe l’âge de l’apparition de la
maladie se situe entre 25 et 60 ans. Des cas familiaux ont été décrits
à Lisala dans la province de l’équateur, où l’infection prédomine
dans la petite tribu de Mundunga.
Diagnostic
La PST est cliniquement comparable à la paraplégie spastique
épidémique dite BUKA BUKA ou KITONJI dans le sud et la province
du Bandundu, due à l’intoxication par le cyanure de manioc, la
paraplégie spastique épidémique atteint surtout les enfants et les
femmes pendant la saison sèche où il y a disette. Elle débute
brusquement. Le diagnostic de la PST se par la recherche des
anticorps Anti HTLV par la technique ELISA.
A Lisala, 96% de cas de paraplégie spastique ont des anticorps
anti HTLV contre 0% de cas dans le sud de la province de

250
Bandundu ; ceci prouve que la paraplégie spastique endémique est
d’origine virale (HTLV) et que la forme épidémique est d’origine
nutritionnelle.

Traitement
Il n’existe ni médicament curatif ni vaccin

4. VIRUS LENTS
Il s’agit d’un groupe des maladies rares à évolution lente,
progressive et fatale.
a) VIRUS DE LA ROUGEOLE
Le virus de la rougeole est impliqué dans l’étiologie de la Pan
Encéphalite Sclérosante Subaiguë (PSS). Celle-ci survient quelques
années après la rougeole. L’étiologie virale est certaine. En effet, des
particules virales sembles à celles du virus de la rougeole
apparaissent dans le cerveau des malades atteints de PSS (la
maladie de Van Boggaert). En outre, des antigènes sont détectables
avec les anticorps fluorescents anti-rougeoleux sur les coupes de
cerveau. Le sérum et le LCR de ces malades sont riches en Ac
rougeoleux. En fin, on obtient un virus infectieux en cultivant le
matériel de biopsie cérébrale avec une lignée de cellules sensibles
au virus rougeoleux.

b) VIRUS DU VISNA
Le VISNA est une maladie dégénérative du SNC du
mouton. Elle est fatale à la suite d’une paralysie, la période
d’incubation se situe entre 8 mois et 4 ans. La lésion anatomo-
pathologique est une démyélinisation de la substance blanche. Un
virus mesurant près de 85 nm de diamètre a été isolé. Il est sensible
à l’éther, aux UV, au chloroforme et cultivable sur le plexus choroïde
de mouton in vitre. La maladie évolue en présence d’Ac circulants.

c) AGENT DU KURU
Le Kuru est une maladie dégénérative subaiguë du SNC,
caractérisé par une longue période d’incubation et par une évolution
lente, progressive et fatale. Le tableau clinique est dominé par une

251
ataxie cérébelleuse, des tremblements, une dysarthrie croissante et
une labilité caractérielle. La maladie n’est accompagnée ni de fièvre
ni de modification du LCR ; ce qui exclut une méningo-encéphalite.
Le Kuru est circonscrit dans une région de la nouvelle
Guinée. Les femmes sont plus atteintes que les hommes. La maladie
serait sue au cannibalisme pratiqué ni de fièvre ni de modification
du LCR ; ce qui exclut une méningo-encéphalite.
Le Kuru est circonscrit dans une région de la nouvelle
Guinée. Les femmes sont les atteintes que les hommes. La maladie
serait due au cannibalisme pratiqué par les femmes lors de
cérémonies d’initiation pendant lesquelles elles se partagent les
cerveaux crus. La consanguinité qui caractérise les indigènes de
cette région qui vivent en communauté isolée, est un facteur
prédisposant.
Il y a une ressemblance dans la neuropathologie et dans
le tableau clinique entre le Kuru et la scrapie chez le mouton. Mais
le Kuru est transmissible au chimpanzé et non à la souris. Par
ailleurs la scrapie est transmissible à la souris et non au chimpanzé.
Dès lors, une infection de l’homme par le mouton semble à priori
exclure. Seule l’anthropophagie a servie à répandre le virus du Kuru
dans la population.

4. VIRUS DES FIEVRES HEMORRAGIQUES


Les fièvres hémorragiques africaines sont des affections
aiguës d’origine virale et caractérisée par un syndrome
hémorragique d’intensité variable. Elles sont causées par les virus
suivants :
1. Virus Marburg
2. Virus Lassa
3. Virus Ebola
4. Virus de la fièvre de la vallée du Rift
5. Virus Congo-Crimée

4.1. VIRUS DE MARBURG


 Historique
L’histoire de ce virus est résumée dans le tableau ci-après :

252
En 1967, 25 techniciens de laboratoire en Allemagne (Marburg
et Frankfurt) et en Yougoslavie (Belgrade) s’infectent en manipulant
des cellules de rein de singes en provenance de L’Uganda. 7 des 25
techniciens décèdent, soit un taux de létalité de 28%. Par contre, 5
cas secondaires parmi le personnel hospitalier survivent à
l’infection. Un nouveau virus est identifié et baptisé de Marburg. Un
des convalescents, 83 jours plus tard, infecte de son épouse à partir
de son sperme qui contenait encore du virus.
En 1975, un touriste Australien en Afrique du Sud tombe
malade à son retour d’une exclusion Rhodésie (Zimbabwe) et
succombe à l’infection quelques jours plus tard. Sa campagne et
l’infirmerie qui le soignait sont contaminées, mais elles survivent à
l’infection. Il s’agit du premier cas connu de contagion naturelle par
le virus de Marburg.
Toutefois, ni l’enquête menée chez les singes en Ouganda, ni
celle menée au Zimbabwe chez divers animaux sauvages n’ont pas
défini le réservoir du virus dans la nature. Le dernier cas de maladie
à virus de Marburg a été diagnostiqué le 11 janvier 1990, chez un
jeune Suédois de retour d’une mission au Kenya.
La première grosse épidémie communautaire.

Historique de la Fièvre hémorragique de Marbourg


Pays Localités Années Victimes Létalité
Allemagne Marburg 1967 - 25 Techniciens de 28%
francfort laboratoire
- 5 staffs médicaux
- 1 épouse
Yougoslavie Belgrade 1976 - 28%
Afrique du Johannesburg 1975 2 cas -
sud
Kenya Musoke 1980 2 cas -
Suède Stockholm 1990 1 ca rentré de Kenya -

253
RD Congo Watsa/Durban 1990 7 cas 82%
Angola Uitge 2005 400 cas 92%

Etiologie
L’agent de la maladie de Marbourg appartient à la famille
de Filoviridae. Il existe un seul sérotype de virus Marbourg.
Clinique
La période d’incubation est de 5 à 9 jours. La maladie
débute par une phase pseudo grippale de 3 à 4 jours. Puis apparait
un état infectieux fébrile avec céphalées frontales, angine,
prostration, douleurs abdominales, vomissement et diarrhée.
Les signes hémorragiques consistent en : Méléna,
Hématémèse, hémorragies buccales, vaginales, nasales et cutanées
(exanthèmes).
Le taux de mortalité varie entre 20 et 30%. La mort
survient en 6 à 8 jours dans un tableau de choc.

Epidémiologie
Jusqu’ici on ignore tout sur l’écologie, l’histoire naturelle
et le mode de transmission dans la nature du virus de Marbourg. Le
réservoir / vecteur du virus est inconnu. Le virus se transmet par
contact direct avec les produits pathologiques contaminés : Selles,
sang, urines des malades. La transmission sexuelle est possible.

Diagnostique
Le virus peut être isolé du sang cultivé sur les cellules
Véro. Il est mis en évidence par la microscopie électronique (virus
allongé filiforme) un diagnostic rapide peut être obtenu par les
techniques l’immunocapture des antigènes spécifiques ou par le
dosage des IgM par la technique ELISA. La technique moléculaire
d’amplification des gènes (RT-PCR) permet de détecter précocement
l’ARN viral dans le sang des malades.

Traitement
Il n’existe ni traitement curatif ni vaccin.

254
4.2. VIRUS DE LA FIEVRE EBOLA
Historique
L’historique du virus Ebola est intimement lié à
l’émergence et réémergence d’épidémie meurtrière des fièvres
hémorragiques tant chez les humains que les primates non
humains (voir tableau ci-après).
Les premières grosses épidémies ont eu lieu en 1976
presque simultanément à Nzara au sud du Soudan et à Yambouku
au nord-ouest de la RDC.
Les deux épidémies avaient fait au total 602 cas avec un
taux de létalité plus élevé en RDC soit 88% qu’au Soudan soit 53%.
A l’époque, on pensait que l’épidémie de la RDC était liée
à celle du Soudan qui, lui était antérieur. Mais cela a apparu peu
probable vu la distance énorme qui sépare les deux localités
affectées (825Km) et le manque de cas de FHVE le long de grands
axes routiers. En outre, il était démontré ultérieurement que la
souche de la RDC était antigéniquement différente de la souche du
Soudan.
Le Soudan connaitra une deuxième épidémie en 1979, dans la
même région, mais moins importante avec 34 cas et 65% de
mortalité.
Mais la grande surprise de l’histoire a été la survenue en 1989
d’une épizootie de FHVE dans une cargaison de singes cynomogus
importés des philippines aux Etats-Unis à Reston. L’infection était
gravée d’une forte mortalité parmi les singes. Quatre personnes
travaillant dans l’animalerie avaient développées une infection
asymptomatique. Un incident semblable était produit en Italie
(Sienne) chez les singes en provenance de la même ferme aux
Philippiens. En 1994, une épizootie avait éclaté dans une colonie de
chimpanzé vivant en liberté dans la forêt de Tai en Côte-D’ivoire.
Une éthologue suisse sera infectée au cours de l’autopsie d’un
chimpanzé trouvé mort. C’est la première description d’une infection
naturelle des singes par le virus Ebola.
En 1994-1995, des décès mystérieux avaient été observés dans
un campement d’orpailleurs, le long de la rivière Nouna, dans
l’Ogooué –Ivindo, au Gabon. Sept souches de virus Ebola étaient

255
isolées à la fin de l’épidémie. Au mois de janvier 1995 après vingt-
ans de silence, le virus Ebola refait surface en RDC, mais cette fois
dans la région de Bandundu, ville de Kikwit, située à plus de 1000
Km du foyer de 1976. 77% des 317 personnes étaient décédées.
En décembre 1995, le virus Ebola refait surface au
Gabon, au village de Mayibout 2, situé à 150Km du chef-lieu de la
province d’Ogooué-Ivindo, Makokou où étaient évacués 18 malades.
37 personnes avaient développé la maladie et 21 en était mortes,
soit un taux de létalité de 57%.
En avril 1996 une épizootie de FHVE a été signalée dans
une cargaison de singes au Texas, USA. Ceux-ci provenaient
toujours de philippines.
Enfin, en juillet 1997, à Booué (Ogooué-Ivindo) 61 cas
d’Ebola furent signalés dont 45 décès soit 78% de taux de létalité.
Un cas fut expérimenté en Afrique du Sud où il transmit la fièvre
Ebola à une infirmière qui en était morte.

Historique de la Fièvre Hémorragie à virus Ebola


Année événements pays cas
1976 Emergence du virus Soudan (maridi) 284(53%)
Identification du virus Congo 318(53%)
(yambuku)
1977 Cas sporadique isolé Congo (tandala) 1(100%)
1979 Réémergence du virus Soudan (maridi 34(65%)
1989 Epizootie dans une Etats-unis
cargaison des singes (reston)
cynomolgus importés de Hommes : 4 (0%)
philippines Singes : 100%
1992 Epizootie des singes Italie (sienne) 1(0%)
cynomologue
1994 Epizootonie dans une Cote d’ivoire 1(0%)
colonie de chimpanzés

256
1994- Emergence du virus Gabon ?
1995 (minkouka)
1995 Réemergence du virus Congo (kikwit) 317(77%)
1995 Emergence du virus Libéria 1(0%)
1996 Réemergence du virus Gabon 19(57%)
(mayibout 2)
1997 Réémzegence du virus Gabon (boué) 61(78%)
2007 Réémergence du virus Mweka (RDC) 88%
2008 Réémergence du virus Mweka (RDC) 63%

Clinique
Le spectre de la maladie d’Ebola va des infestations
hémorragiques graves à des simples symptômes qui sont à
distinguer avec les maladies fébriles endémiques tels que le
paludisme et la fièvre typhoïde.
Les manifestations cliniques précoces sont non
spécifiques et consistent en conjonctive, rash, toux et douleurs
thoraciques.
En période d’état, les symptômes sont :
Fièvre en plateau qui ne répond ni aux anti-malariques ni aux
antibiotiques, des céphalées, asthénie sévère, myalgie, arthralgie,
douleurs abdominales, nausées, vomissements, dysphagie, selles
diarrhéiques accompagnées ou non de sang, viennent alors les
symptômes de diathèse hémorragique tels que épistaxis, méléna,
hématémèse, hémoptysie, gingivorragie, métrorragie, saignement
au site d’injection.
Les symptômes neurologiques consistent en agitation,
confusion, paresthésie, convulsion, trismus, problèmes visuels,
surdité.
La convalescence (après 14 à 20 jours) est lente et progressive.
Le malade continue à se plaindre d’arthralgie, de myalgie, de
céphalées et d’asthénie. Certains malades présentent des

257
complications oculaires (uvéites, une parotidite, une orchite et des
aménorrhées.
Etiologie
Le virus Ebola tire son nom d’une rivière proche de la
mission de Yambuku dans la province de l’Equateur en RDC d’où
provenait la patiente sur qui le virus était isolé pour la première fois.
Le virus Ebola, est morphologiquement semblable aux
virus avec lesquels il forme la famille de Flivoviridae.
Le virus Ebola comprend 5 types antigéniques distincts
dont 4 sont d’origine africaine (Ebo-Zaïre, Ebo-Soudan, Ebo-Côte-
D’ivoire, Ebo-Gabon) et un variant d’origine asiatique (Ebo-Reston).
Ebo-Zaïre est le variant le plus virulent pour l’homme et
les singes avec un taux de létalité respectif de 80 et de 100%.
Ebo-Côte-D’ivoire est souvent létal pour le chimpanzé et
moins pour l’homme, Ebo-Restons n’est pas pathogène pour
l’homme mais souvent létal pour les singes.

Variants du Virus Ebola


Variant Létalité Létalité singe Epidémie
homme
Variant 77-80% 100% Yambuku 1976
Africains Ebo Kikwit 1995
zaïre
Ebo-soudan 53-65% 60% Nzara 1976,
1979
Ebo Côte- 0% +++ Infection,
D’ivoire accidentelle
mayibou2, 1996
Ebo-Gabon 57-78%
Variant 0% +++ Epizootie
asiatique Ebo- Reston 1989
reston

258
Ecologie et Epidémiologie
Où ?
La rencontre entre le virus Ebola et l’homme semble un
événement rare qui survient fortuitement dans les zones reculés et
recouvertes de galeries forestières ou de forêt équatorial.

Diverses activités humaines peuvent favoriser ce contact ;


la chasse (accident de Mayibout2), la recherche (éthologue de la forêt
de Tai), l’agriculture (charbonnier de la forêt de Mweba à Kikwit) ou
l’orpaillage (chercheur d’or dans la vallée de la Nouna en Gabon…).
En 1978, l’infection s’était rependu dans75 villages et situé dans un
rayon de 60 Km au tour de Yambuku. Le nombre moyen des cas
secondaires par villages était de 5.
Lors de l’épidémie de 1995, 25 villages des environs de Kikwit
soit par un conjoint ayant ramené des reliques aux villages. 15 de
ces villages sauf 60% n’avaient qu’un seul cas et 10 soit 40%
présentaient entre 2 et 5 cas secondaires.
L’épidémie a donc tendance à s’arrêter d’elle-même une fois
introduite dans le village. On peut dès lors spéculer qu’un bon
nombre d’infections à Virus Ebola survenant en milieu rural passent
inaperçues, ou sont confondues avec des nombreuses maladies
courantes telles que le paludisme, la fièvre typhoïde et la shigellose.
Par contre, si l’infection s’introduit dans une formation
sanitaire à faible niveau d’hygiène et d’assainissement et ou des
mesures des précautions universelles ne sont pas observées, elle
aura tendance à exploser sous forme épidémique.

Qui ?
Les victimes du virus Ebola sont des hommes et des primates
non humains. Les hommes par leurs activités professionnelles
s’approchent du réservoir ou vecteur du virus Ebola.
La plupart sont des adultes qui, en outre par des
habitudes socioculturelles s’exposent aux risques infectieux lors des
cérémonies funéraires (toilettes mortuaires, prélèvement des
reliques telles que cheveux, ongles à envoyer au village) ou en

259
prodiguant des soins sans protection (gants, blouse) à des malades
atteints d’Ebola.

Exceptionnellement, les enfants peuvent constituer un


point de départ d’une épidémie comme dans le village de Mayiobout
2 au Gabon où les enfants étaient infectés à partir de la viande d’un
chimpanzé trouvé mort dans la forêt. Des victimes du virus Ebola
sont également des primates non humain, ces dernières années les
chimpanzés ont été trouvés morts dans la forêt en Côte-D’ivoire et
au Gabon. Il en est des signes cynomolgus en captivités aux USA.

Quant ?
Il existe une saisonnalité aux épidémies d’Ebola : la saison des
pluies. Le virus Ebola pourrait donc être abrité par un réservoir ou
un vecteur ayant un pic saisonnier d’activités.

Pourquoi ?
Seul le concours des plusieurs facteurs peuvent expliquer
l’émergence du virus Ebola. La perturbation de l’écosystème est la
cause principale de son émergence. Pour des saisons économiques,
l’homme pénètre de plus en plus dans la profondeur, des forêts et
s’expose ainsi au contact avec le réservoir ou le vecteur du virus
Ebola. C’est le cas de la concession d’orpaillage dans la vallée de
Nouna au Gabon. De même le premier cas de l’épidémie de
Kikwit en1995, se serait infecté dans une forêt complètement
abimée par des champs de manioc et des maïs.

Comment ?
L’on sait mieux maintenant comment le virus d’Ebola se
transmet de l’homme à l’homme ou accidentellement du primate
non humain à l’homme.
A l’hôpital, le risque majeur de transmission reste dans
les soins non protégés par manque de gants et des blouses qui
constituent une barrière de protection entre le malade et le
personnel soignant. A la cité dans la communauté, la contamination
était liée aux rites funéraires consistant en la toilette de cadavres et

260
en prélèvement des reliques (ongles, cheveux) devant être expédié
au village.
Bref, le contact avec le sang ou toute sécrétion corporelle
(urines, selles, vomique) voire la peau du malade est le principal
mode de transmission du virus Ebola.
Toutefois, l’on ne sait ni comment, ni à quelle occasion
l’homme entre en contact direct ou indirect avec le réservoir/vecteur
écologique résumé du virus Ebola qui, malgré des nombreuses
recherches reste toujours inconnu.

Diagnostic
Le diagnostic de la FHVE est une urgence médicale. Il faut
toujours penser à une fièvre hémorragique virale devant un tableau
clinique associant : la fièvres, les céphalées, et signes hémorragique
et accompagner d’un nombre anormalement élevé de décès en une
ou deux semaines.
C’est le diagnostic clinique qui donne l’alerte de l’épidémie.
Le diagnostic différentiel sera fait avec :
 Le paludisme qui normalement répond bien aux anti-
malariens
 La fièvre typhoïde qui normalement répond bien aux
antibiotiques usuels (céphalosporine de troisième génération)
 La dysenterie bacillaire (diarrhée rouge) qui répond bien aux
quinolones (perfloxacine, acide nalidixique).
En cas de fièvre Ebola, la fièvre restera en plateau et la plus
part des symptômes persisteront malgré les antipaludéens et
antibiotiques prescrits.
Le diagnostic de laboratoire est indispensable pour
confirmer le diagnostic. Mais ces techniques nécessitent un
laboratoire de haute sécurité (BSL4).

Diagnostic direct : consiste à l’isolement du virus et se


fait sur les cellules Véro à partir du sang (total ou prélevé sur
anticoagulant.
Diagnostic indirect : les techniques immuno
enzymatiques(ELISA) sont plus sensibles que l’immunofluorescence
261
pour détecter les anticorps totaux contre le virus Ebola (enquêtes
épidémiologiques).
Diagnostic rapide :
 Un diagnostic précoce de la maladie peut être réalisé en
dosant les IgM spécifique par a technique ELISA
 Un diagnostic rapide peut également être réalisé en
recherchant des antigènes du virus Ebola par la technique
d’immunocapture des Ag par ELISA à partir du sang.
 La technique moléculaire d’amplification de gènes (RT-PCR)
permet de détecter précocement l’ARN viral dans le sang de
malade.
Diagnostic immuno-histologique :
La technique immuno-histochimique permet de détecter l’Ag
du virus Ebola sur les biopsies de peau (skin snip) des malades
décédés de FHVE. Cette technique sensible et spécifique a l’avantage
de travailler sur des matériels non infectieux : un fragment de la
peau fixé dans du formol est expédié sans danger par la poste ou
par porteur.

Traitement
Il existe ni vaccin ni traitement spécifique contre la FHVE. En
cas de besoin, administré un traitement symptomatique et surtout
veillez à maintenir les fonctions cardiovasculaires par une
réhydratation adéquate. Néanmoins, toutes les épidémies passées
ont été maitrisées avec succès en recourant à des méthodes simples
de santé publique et en impliquant le plus possible les populations
concernées.
Mesures anti-épidémiques
- Isolement strict du malade à l’hôpital ou de préférence à
domicile pour arrêter la transmission interhumaine ;
- Personnel sanitaire de l’isolement en nombre réduit mini de
vêtement de protection : gants, blouses imperméables, masques,
lunettes de protection et bottes ; assainissement de l’environnement
hospitalier (eau courante, toilettes etc.) ;
- Ramassage à domicile et inhumation des cadavres par un
personnel médical (secouristes de la Croix-Rouge préalablement
262
formé et entrainé sur les mesures de protection liées aux règles de
précautions universelles et à l’usage des équipements de protection
individuelle (gants, blouses, masques) ;
- Sensibilisation de la population pour obtenir son engagement
et promouvoir son éducation sur le mode de transmission de la
maladie et les moyens d’éviter l’infection ;
- Seringues et aiguilles à usage unique ;
- Dépistage des cas pour identifier tous les cas d’Ebola et leurs
contacts, il faut instaurer la surveillance de maladie basée sur une
définition simple des cas.

4.3. VIRUS DE LA FIEVRE HEMORRAGIQUE DE LASSA


(VFHL)
Historique
Le virus de Lassa fut isolé pour la première fois, en 1969
lors d’une petite épidémie dont l’épi centre était la petite localité de
Lassa au Nigeria. Une sœur missionnaire infectée fut transférée de
Lassa à l’hôpital central de Jos où elle décéda, deux autres sœurs
qui l’avaient soigné devinrent aussi malade dont l’une mourut et
l’autre fut évacuée à New York.
Un virus de type nouveau fut isolé du sang de la malade
et porta le nom de virus de Lassa.
Un an plus tard, une épidémie plus importante éclata à
l’hôpital de Jos avec 23 malades en un mois dont 13 décès (voir le
tableau ci-dessous).
Historique de la fièvre de Lassa
Année Localisation Cas Victimes Mortalité
1969 Nigéria 3 Missionnaires 52%
(Lassa)
1970 Nigéria (Jos) 28 Missionnaires 52%
1971 Sierra Léone - - -
(Panguma)

263
1972 Libéria 11 missionnaires 32%
(Zorzor)

D’autres épidémies à caractère domestique et nosocomial


furent observées plus tard au Libéria et en Sierra Leone. Le taux de
létalité se situe entre 33 et 60%. La fièvre de Lassa est endémique
dans un grand nombre de pays au Sud du Sahara.
Des enquêtes sérologiques ont révélé que 2 à 8 % des
autochtones possèdent des anti-corps contre le virus Lassa. Il en est
de même de la plus part de missionnaires étrangers travaillant en
milieu rural.
Etiologie
Le virus de la fièvre de Lassa est un Arénavirus.
Clinique
Le début de l’infection est lent et insidieux. On remarque
plus tard une prostration profonde, une pyrexie, une pharyngite,
une amygdalite et une infection conjonctivale. Des cas secondaires
sont fréquents, des cas tertiaires sont rares.
Epidémiologie
Le réservoir du virus est un rat à mamelle multiples :
Mastomys natalensis. Le virus produit chez ce denier un état de
porteur chronique, ce qui aboutit à une infection persistante
entrainant une transmission tant horizontale (rat à rat) que verticale
(de rat à l’homme).
Le virus est excrété dans l’urine, la salive et les
excréments des rongeurs infectés qui peuvent ainsi contaminer les
aliments et l’eau.
Le faible niveau d’hygiène et assainissement du milieu est
le facteur qui facilite le contact homme - rongeur.
Le virus de Lassa se propage également de personne à
personne par contact direct avec le sang, les urines et d’autres
produits biologiques des malades. Le personnel médical et les
parents qui gardent les malades ont le plus de chances de contracter
la maladie.

264
Comme le virus a été isolé du pharynx des malades, le
risque de transmission para aérosols infectieux n’est pas à négliger.
Diagnostic
Comme les premiers symptômes ne sont pas spécifiques,
le diagnostic clinique est difficile au début de l’épidémie. Le
diagnostic de laboratoire est :
-Direct : isolement du virus sur les lignées cellulaires.
-Indirect : immunocapture des Ag ou des IgM spécifiques par
la technique Elisa.
Traitement
Au niveau domestique, il est conseillé de recouvrir les
récipients d’eau et les nourritures pour éviter leurs contaminations
par les sécrétions des rats.
Au niveau de l’hôpital, il faut observer les mesures des
précautions universelles (hors des gants, masques et des blouses)
en cas de soins à des malades suspects et pendant les épidémies.
Le plasma des convalescents ainsi que la ribaverine sont efficaces
pour traiter le cas de fièvre de Lassa.

4.4. VIRUS DE LA FIEVRE DE LA VALLEE DU RIFT


Historique
La fièvre de la vallée de Rift est une Zoonose, maladie du
bétail notamment des bovins, des ovins et des caprins. La maladie
était décrite pour la première fois en 1995 dans la région de la vallée
du Rift au Kenya jusqu’à la fin des années 1970. La fièvre de la
vallée du Rift était une cause d’épizooties avec quelques cas
humains en Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda, Tanzanie) et du Sud
sans gravité particulière.
En 1951, l’Afrique du Sud est frappée par une épizootie
de la fièvre de vallée du Rift qui cause la mort de 100 000 têtes de
bétails (moutons) 20 000 personnes furent infectées. Les premiers
cas de décès humains furent rapportés en 1975.
En 1977, une grosse épidémie avait frappé l’Egypte qui
jusque-là était indemne de cette maladie. Plusieurs cas humains
avaient été signalés. De même la Mauritanie était durement frappée
par une épidémie de la fièvre de la vallée de Rift en 1987.

265
Depuis lors, la fièvre de la vallée de Rift figure parmi les
fièvres hémorragiques les plus meurtrières.
Etiologie
La fièvre de la vallée de Rift est causée par un arbovirus
(arthropode bordé virus) dénommé virus de la fièvre de la vallée du
Rift. Il s’agit d’un petit virus sphérique de 10 à 100nm de diamètre
appartenant à la famille de Bunyaviridae, genre phlébovirus.

Historique de la fièvre de la vallée de Rift


ANNEES PAYS EVENEMENT
1931 Kenya Première description de la maladie par
Montgomery
1951 Afrique du sud Epizootie : 100.000 moutons décédés
1975 Afrique du sud Epizootie +++
Epizootie : 7 cas humains décédés
1977-1978 Egypte Epizootie +++
Epidémie : 600 cas humains décédés
sur 20.000 cas
1987 Mauritanie Epizootie +++
Epidémie : 120 cas humains décédés

La fièvre de la vallée de Rift est une zoonose des régions


humides africaines qui est transmise de l’animal (domestique) à
l’homme. L’infection est azootique en Afrique Orientale et Australe.
Clinique
a) La maladie chez l’animal
Plusieurs espèces animales sont sensibles au virus. La
gravité de la maladie est souvent fonction de l’âge. Une mortalité de
70 à 100% est observée chez les agneaux, les chevreaux et les chiots
266
contre 10 à 70% chez les moutons et les veaux. La maladie est peu
mortelle chez les bovins.
En général, les races indigènes sont plus résistantes que
les races d’origine étrangère à l’Afrique. Le cheval et l’âne ne sont
pas sensibles, alors que l’agneau et le rat sont très sensibles. Les
vaches, les chèvres et les singes développent une maladie peu grave.
Le chat, le chien, le porc font une infection asymptomatique, tandis
que les oiseaux, les reptiles et les amphibiens sont réfractaires au
virus de la fièvre de la vallée du Rift.
La période d’incubation est très courte : 12-72 heures.
Formes suraiguës chez les animaux nouveau-nés :
inappétence, forte hyperthermie et décès en 24 heures. Formes
aiguës se caractérisent par de la fièvre, de l’inappétence, des
vomissements, diarrhées putride et ictère avec un taux de mortalité
de 20 à 30% chez les moutons.
Formes subaiguës chez les animaux adultes avec un taux
élevé d’avortements : 100/% d’avortement chez les bovins, la
fréquence élevée d’avortement dans un élevage doit être considéré
comme un signal d’alerte.
b) La Maladie chez l’homme
La période d’incubation est de 3 à 6 jours.
Dans 95% de cas, l’infection passe inaperçue sous une
forme pseudo grippale non compliquée. Les formes symptomatiques
se caractérisent par une hyperthermie bi phasique avec malaise,
céphalée, frissons, arthralgies. Les symptômes présentés par les
malades de l’épidémie du Kenya en 1997-1998 étaient comme suit :
Fièvre (91%), céphalée (60%), rhume (24%), vomissement
(16%), troubles de la vision (8%), saignement (8%) : hématémèse,
épistaxis et méléna.
Le diagnostic de la fièvre de la vallée de Rift sera évoqué
cliniquement en présence d’avortements fréquents chez le bétail,
suivi de l’apparition de fièvre surtout chez les éleveurs, les
vétérinaires et les manipulateurs de viandes et en cas de cécité,
d’encéphalite ou de syndrome hémorragique.
Des complications tardives peuvent survenir dans 1 à
25% des cas et consistent-en :

267
-Atteintes oculaires avec photophobies et perte d’acuité
visuelle
-Méningo-encéphalite
-Diathèse hémorragique (pétéchies, ecchymose, hémorragies
sous cutanées, épistaxis, gingivorragies, méléna, hématémèse)
-Hépatomégalie et splénomégalie avec ictère et anémie
-Décès dans un tableau de coma.

Epidémiologie
Où ? L’infection est endémique (enzootie) en Afrique
orientale (Kenya, Ouganda, Tanzanie) et Australe (Afrique du Sud,
Zimbabwe). L’infection a été introduite en Egypte en 1977, sans
doute via le Soudan.
L’épizootie survient là où vivent de nombreux bovins et
Ovins en présence d’une population anormalement importante de
moustiques. Pendant les silences inter épizootiques, le virus circule
à bas bruit chez les animaux domestiques (moutons) et sauvages.

Quant ? A la suite des perturbations écologiques


naturelles ou artificielles ; les épidémies sont souvent consécutives
à des fortes pluies qu’entrainent des inondations massives. De
grandes épidémies surviennent tous les 15 ans où à la suite de la
création par l’homme des canaux d’irrigation où les moustiques se
multiplient à provision (Egypte).

Comment ?
La transmission vectorielle à l’homme et à l’animal est
assurée par de nombreuses espèces de moustiques telles que :
-Aèdes : A. caballus, A. ameintoshi, A. pseudoscutellaris…
-Culex : C. pipiens, C. fatigans, C. antenatus
-Anophèles : A ? squamosus, A. coustani…
-Mansonia : M. fuscopennata, M. africana, M. versicoler…
La persistante du virus chez les moustiques pourrait
s’expliquer entre autre par la possibilité de la trans-ovarienne. Mais
l’espérance de la vie et la fécondité des moustiques infectés sont
réduites.

268
La transmission se fait par contact avec le sang
d’animaux infectés : les éleveurs, les vétérinaires, les bouchers et
les employeurs d’abattoir sont les personnes à risque.
Au Nigéria 75% de bouchers et 98% des éleveurs ont des
anticorps, anti R/F Contre 2% et 6% respectivement dans la
population générale.
La transmission peut se faire également par la
consommation de lait cru. Elle est également possible par aérosols
dégagés par des animaux malades avec lesquels on partage la
chambre lors de l’abatage par égorgement. La transmission de
personne à personne est plutôt rare.

Diagnostic
Le virus de la fièvre de la vallée de Rift est très contagieux,
d’où le danger de contamination au moment du prélèvement des
échantillons et de la manipulation au laboratoire.
Le diagnostic direct se fait par l’isolement du virus à
partir de sérum de sujets ou animaux malades. La culture en cellule
Véro se faira dans un laboratoire de haute sécurité.
Diagnostic indirect par immunocapture des antigènes ou
des IgM anti RVF par la technique Elisa. La détection des IgM est
indicative d’une infection récente.
En outre, la technique moléculaire d’amplification des
gènes (RT-PCR) permet de détecter précocement l’ARN viral dans le
sang des malades.

Traitement
Il n’existe pas des médicaments spécifiques vis-à-vis
de la RVF. Il existe deux types des vaccins anti-RVF vivant atténués
pour l’usage vétérinaire et un vaccin inactivé pour l’utilisation
humaine non commercialisée.
Les mesures de lutte à mettre en place en cas d’épidémie
sont :
 Lutte antivectorielle : usage des moustiquaires et des
insecticides
 Assainissement de l’environnement

269
 Education sanitaire de la population pour éviter tout
contact avec le sang des animaux malades et de boire du
lait cru.

4.5. VIRUS DE LA FIEVRE HEMORRAGIQUE Congo Crimée


(FHCC)
Clinique
La période d’incubation est de 3-7 jours. La maladie
commence brutalement avec la fièvre, des malaises, des frissons,
des céphalées, des douleurs musculaires et articulaires, des
douleurs oculaires et photophobies. Il y a bouffissure de la face et
infection conjonctivale.
La guérison survient sans séquelle au bout des quelques
jours. Mais dans certains cas, nous notons là recrudescence des
symptômes accompagnés de nausées et vomissements.
Les cas graves présentent des épistaxis des hématémèses,
du méléna et des hémorragies gastro-intestinales diffuses.

Epidémiologie
La maladie est sans une zoonose : la maladie est
transmise à l’homme par une tique. En l’ex URSS, il s’agit de la tique
Hyaloma marginatum.
Diagnostic
L’isolement du virus est facile sur les cellules Véro. Le
diagnostic rapide est assuré par la technique Elisa (immunocapture
des IgM anti-virus de FHCC).
Traitement
Il n’existe ni traitement ni vaccin spécifiques.

5. LES ARBOVIRUS
Le terme Arbovirus (arthropod Borne Virus) décrit les
propriétés biologiques et épidémiologiques d’un groupe de virus qui
sont véhiculés et transmis à des vertébrés réceptifs par des
arthropodes hématophages dans l’organisme desquels ils se
multiplient.

270
Mais du point de vue de leur structure physico-chimique,
les arbovirus africains appartiennent à quatre familles
taxonomiques différentes :

Famille Genre Acide Nombre Symétrie/Env.


nucléaire d’espèce
Togaviridae Alfevirus ARN 23 cubique/+
Flavivirus ARN 57 cubique/+
Bunyaviridae Bunyavirus ARN 98 Hélicoïdale/+
Phlebovirus ARN 27 Hélicoïdale/+
Nairovirus ARN 15 Hélicoïdale/+
Rheovirus Orbivirus ARN 40 Cubique/-
rhabdoviridae Vesiculovirus ARN 30 Hélicoïdale/+
lyssavirus ARN Hélicoïdale/+

Pouvoir pathogène des arbovirus

En Afrique les arbovirus sont responsables d’épidémie de


fièvre jaune et de fièvre hémorragique. Ailleurs, ils sont la cause
d’encéphalites (encéphalites de Saint Louis, encéphalites verno-
estivale russe, Encéphalite japonaise etc).

Les arboviroses sont des zoonoses c'est-à-dire des


maladies et des infections naturellement transmissibles entre les
animaux vertébrés et l’homme. On distingue :

- Cryptozoonoses : maladies cliniquement méconnues, mais


décelables par des tests sérologiques.
- Zoonoses mineurs : maladies cliniquement traduite par de la
fièvre accompagnée d’éruptions ou des douleurs articulaires.

271
- Zoonoses majeurs : c’est le cas de la fièvre jaune et des
encéphalites.

SYNDROME CLINIQUE ASSOCIES A CERTAINS


ARBOVIRUS AFRICAINS

Genre Arbovirus Syndrome clinique


Alphavirus Sindbis -Infection
asymptomatique
O’nyong-nyong -Céphalées, fièvre,
arthralgie
Chikungunya -céphalées, fièvre,
arthralgie et fièvre
hémorragique
Semliki forest -infection
asymptomatique
Flavivirus West-nile -fièvre
Virus amarile -fièvre, hépatomégalie
Uganda-S et fièvre hémorragique
Zika -fièvre, myalgie
Dengue -fièvre, myalgie
-fièvres, céphalées,
prostration et fièvre
hémorragique
Phlébovirus Virus de la F. vallée de -fièvre de la vallée de
Rift Rift (fièvre
hémorragique)

272
Nairovirus Virus Congo Crimée Fièvre hémorragique

5.1. ARBOVIRUS PAR ALFAVIRUS


Le genre alfavirus comprend tous les arbovirus jadis
classés dans le groupe A de la classification de Casals. Il s’agit de
virus Sindbis. O’nyong-nyong. Chikungunya et du virus de la forêt
de Semliki.
5.1.1. Infection à Virus Chikungunya
Le virus Chikungunya A le mal qui casse les os en dialecte
tanzanien provoque un syndrome clinique caractérisé par des
arthralgies de longue durée :
- Episode fébrile de 5-7 jours
- Céphalées frontales intenses
- Arthralgie (Cheville, poignet, articulation phalangienne
pouvant persister jusqu’à 3 mois).
- Erythème diffus au 2ème -5ème jour
- Convalescence longue et pénible
Vecteur : aedes : A. aegyptis, A. furcifer-tayloti ; Culex :
C.fatigans
Anophèle : A. finectus, A. gambiae
Réservoir animal : chez les singes on peut détecter un
titre élevé d’anticorps spécifiques
Cycles : urbain : homme-aedes-homme
Selvatique : singe-aedes-singe
5.1.2. Infections à Virus de la Forêt de Semliki
L’infection est asymptomatique. Le virus a été isolé pour
la première fois en Ouganda.
5.1.3. Infections à Virus de Middelbourg
Isolé en Afrique du Sud, ce virus zoophile est orphelin et
en quête de maladie.
5.1.4. Infections à Virus Sindbis
C’est un virus aviaire qui est transmis accidentellement à
l’homme.
Mais on ne connait pas bien le tableau clinique qu’’il engendre.
1) Infection à virus O’nyong-nyong

273
Elle se caractérise par des céphalées, des arthralgies et
de la fièvre.
5.2. ARBOVIRUS PAR FLAVIRUS
Le genre flavivirus comprend les arbovirus jadis classés
dans le groupe B de Casals.

5.2.1. Infections à Virus West-Nile

Ce virus fut isolé pour la première fois en Ouganda en


1940, il est encéphalitogène pour le cheval. Il provoque une infection
fébrile chez les enfants surtout dans le Delta du Nile, suivie de
frissons, céphalées, vertiges et de sueurs profuses.
Vecteurs : Culex pipens, Culex modestus
Réservoir : Oiseaux sauvages et domestiques
Cycle : Urbain : culex-homme-culex
Selvatique : culex-oiseaux-culex
5.2.2. Infection à Virus Spondwini
Isolé en Afrique du Sud, ce virus est orphelin et en quête
de maladie. Il serait à l’origine de cas de fièvre, céphalées, malaise.
Observé au Nigéria.
5.2.3. Infection à Virus de Zika
Isolé chez un singe sentinelle dans la forêt de Zika en
Ouganda, ce virus provoque des courbatures fébriles (de 6 heures à
avec céphalées et douleurs dorsales-avec rash maculo-papuleux au
visage et à la peau des mains. Le vecteur en serait l’A. Africanus.

5.2.4. Infection de la fièvre jaune


La fièvre jaune est une hépato-néphrite aiguë due au
virus amaril L’Afrique intertropicale constitue une zone d’endémicité
entretenue par des primates.
Clinique
La période d’incubation est de 3-1à jours

274
Le début de la maladie est brutal avec de la fièvre (39°-
40°c), des frissons, des céphalées, des myalgies lombosacrées, des
nausées et des vomissements. Le faciès est vultueux et la
conjonctive oculaire est injectée, les urines sont foncées.
Au bout du 3ème et 4ème jour, l’état général du malade
s’améliore : fièvre et céphalée disparaissent. Mais quelques heures
plus tard, il y a une phase d’intoxication marquée par l’ictère, la
reprise de la fièvre et éventuellement une hématémèse dite vomito
negro et des hémorragies diverses (gingivorragie, épistaxis,
ménorragies et hématémèse). Il y a albuminurie et oligurie. Le
malade développe un hoquet incoercible et décède dans un état de
choc cardio-vasculaire.
En dehors de ces graves, il existe souvent des formes
bénignes ou infra cliniques qui sont révélées seulement par des tests
sérologiques.
Le diagnostic différentiel est à faire avec une hépatite
virale, la fièvre typhoïde, le paludisme et d’autres fièvres
hémorragiques.

Etiologie
Le virus de la fièvre jaune est un Flavivirus appartenant
à la famille de togaviridae. Le virus amaril possède un noyau
ribonucléoprotéinique recouvert d’une enveloppe lipoprotéinique.
Celle-ci contient une seule glycoprotéine porteuse des antigènes
spécifiques de types et de groupe.

Historique : Poussé de Fièvre Jaune en Afrique de 1958-1982

Pays Dates Nombre Nombre Principaux


des cas des décès vecteurs
(% létal)
RDC 1958 60 23 ?
Soudan 1959 120 88 A.vitatus

275
Ethiopie 1969 100000 30000 A.simpsoni

1962 A.africanus
Guinée 1964 6 6 ?
Sénégal 1965 2000- 44% A.Aegypti
20000
Ethiopie 1966 ? 350 ?
Ghana 1969 250 73 Vecteur multiple
Mali 1969 21 12 Vecteur multiple
Burkinafaso 1969 3000 100 Vecteur multiple
Nigéria 1968 100000 40% A.lutheocephalus

1970 789 15-40% A. Africanus


Angola 1971 65 42 A .Aegypti
Sierra leone 1975 130 36 A .Aegypti
Ghana 1977- 434 120 Vecteur multiple
1979
Gambie 1978- 8400 1600 A.furcifer taylori
1979
Sénégal 1981 2 0 A.furcifer taylori
Côte d’Ivoire 1982 25 25 A .Aegypti

Source OMS

Epidémiologie
-Vecteur :
Les arthropodes hématophages vecteurs du virus amaril
sont des aedes : A. aegypti et A. sympsoni assurent la transmission
urbaine tandis que A. africanus, sympssoni et luteocephalus et
furcifer-taylori assurent la transmission selvatique.
276
L’aedes sympsoni zoophile et antthrophile, transmet
l’infection de la faune sauvage à l’homme et vice-versa.
-Réservoir :
La faune sauvage constituée surtout des primates est le
réservoir qui entretien et dissémine la fièvre jaune.

-Cycle de transmission
Il y a deux cycles de transmission de la fièvre jaune : le
cycle urbain dans la maladie se transmet à l’homme par
l’intermédiaire d’A. aegypti et d’A. sympsoni et le cycle selvatique qui
sert à l’entretien du virus grâce à la faune sauvage et aux différents
moustiques (A. africanus, A. sympsoni, A. lutéocephalus).
L’A. sympsoni des liens entre la faune sauvage et
l’homme. La fièvre jaune urbaine se manifeste sous forme
épidémique et atteint surtout les enfants, tandis que la fièvre jaune
selvatique présente des cas sporadiques et atteint surtout les
adultes qui se rendent en forêt. La fièvre jaune selvatique est
souvent le point de départ d’une épidémie amaril de type humain.

Mécanisme d’entretien et de transmission de la fièvre


jaune en Afrique

FAUNE A.symps HOMM


oni
SAUVAGE E
A.africanus A.aegypti
A.sympsoni A.sympso
A.luteocephal
MOUSTI
ni
us QUE
A.forcifer-
FAUNE HOMM
SAUVAGE E

Diagnostic de Laboratoire
Le diagnostic de la fièvre jaune tel qu’il est recommandé
par le comité OMS d’experts de la fièvre jaune en 1971 se base sur
des arguments virologiques, immunologiques et histopathologies.
Diagnostic Virologique

277
 Mise en évidence du virus à partir du sang prélevé les 5
premiers jours de la fièvre ou à partir d’un prélèvement
nécrosique ;
 Inoculation du sérum dilué 1/10 et 1/100 par voie intra
cérébrale à des souriceaux nouveau-nés qui sont mis en
observation pendant 20 jours et sur des lignées des cellules
des moustiques AP61 et des cellules Véro.
Identification du Virus Isolé à l’aide du Sérum immun par
Séro-neutralisation :
 Mise en évidence de la Séroconversion sur la production
d’anticorps spécifiques (neutralisations, inhibiteurs de
l’hémagglutination) et fixant le complément dans une paire de
sérum prélevé respectivement à la phase aiguë de la maladie
et au cours de la convalescence. Mais il est possible d’avoir
des réactions faussement positives du fait des réactions
croisées avec d’autres arbovirus du groupe B. La spécificité du
texte est acceptée en cas d’élévation du titre d’anticorps N, IH,
FC, plus marqué avec l’antigène homologue qu’avec les autres
arbovirus du groupe B.

 Diagnostic rapide par immunocapture des IgM anti amaril


par la technique Elisa.
 Diagnostic rapide par la détection de L’ARN viral par la
méthode d’amplification génique (RT-PCR).

 Diagnostic Histologique par un examen histologique d’une


nécropsie du foie effectuée par viscérotomie ou à l’autopsie. Il
ne faut jamais pratiquer de la biopsie hépatique.

La lésion pathologique est une nécrose hyaline des cellules


hépatique avec des masses éosinophiles appelées corps de
Councilman.

278
Traitement
 Prophylaxie :

Il existe deux sortes de vaccins, tous vivant pour prévenir la


fièvre jaune :
1. Le vaccin de l’Institut Pasteur de Dakar est préparé sur des
cerveaux de souris infectées. Il s’agit du virus vaccin neurotrope.
Avantages : Il est thermostable et convient donc pour l’Afrique.
Il s’administre par scarification à la région
deltoïdienne.

Accidents : Méningo-encéphalite (Sénégal en 1965) aux 12 ème


et 15 ème jours, chez des enfants de moins de 10 ans. Il y a peu
d’accident pour les adultes.

2. Le vaccin 17 D de l’institut Rockefeller est préparé sur les


embryons des poulets à partir des souches viscérotropes.
Avantages : Peu ou pas d’encéphalite du virus vaccin 17 D : il
faut le stocker à 25°C sinon à 4°c pendant 3 mois.
Eviter les rayons solaires directs.
Il est reconstitué extemporanément et injecté par voie sous
cutanée.
La vaccination anti-amaril aura pour objectifs :
- D’assurer la protection individuelle
- D’Etablir une immunité collective afin de prévenir les
épidémies
- D’immuniser, dans une barrière d’immunité qui s’opposera à
la propagation géologique de la maladie ;
- L’éradication de la fièvre jaune en Afrique est chose quasi
irréalisable à cause de l’existence de la faune sauvage qui assure la
pérennité amaril et d’arthropodes vecteurs qui jouissent de larges
espaces. La lutte doit se baser et se continuer dans les campagnes
de vaccination de masses et dans les campagnes d’éradication
d’Aedes.

279
5.2.5. Virus de la Dengue
 Clinique
La dengue est une infection aiguë caractérisée par une poussée
de fièvre soudaine, des myalgies, des nausées et des vomissements.
Il existe des formes modérées.
La dengue hémorragique qui est la forme grave se
caractérise par des pétéchies purpura, saignement gingival et nasal
et ménorragie.
La dengue peut s’accompagner d’un syndrome de choc.
Etiologie
La dengue est causée par l’un des 4 Séro types du virus
de la dengue DEN’1, DEN’2, DEN 3, DEN-4.
Epidémiologie
La dengue est une virose à transmission culicidienne. La
transmission à l’homme se fait par un moustique urbain Aedes
aegypti.
On peut évaluer les risques de transmission de la dengue
en déterminant la prévalence des Aedes aegypti en déterminant
l’indice de Breteau (Nombre de récipients positif pour 100 maisons)
et les indices domiciliaires (pourcentages d’habitation positive pour
les larves d’Aedes aegypti).
La prévention est centrée sur la destruction du moustique
vecteur (destruction des gîtes larvaires et utilisation des
moustiquaires)
Lors d’une épidémie, il est recommandé de mener une
enquête entomologique en évaluant la prévalence des moustiques
du genre aedes en déterminant l’indice de Breteau (nombre de
récipients positifs pour 100 maisons) et les indices domiciliaires (%
d’habitations positives pour les larmes des moustiques).
Diagnostic
L’isolement du virus peut se faire à partir du sérum des
malades prélevé en phase aiguë. Le sérodiagnostic est possible sur
une paire de sérum en phase aiguë pendant la convalescence.

280
Traitement
Il n’existe pas des vaccins contre la dengue. La prévention est
centrée sur la destruction du moustique vecteur (destruction des
gîtes larvaires et utilisation de moustiquaires)
Les produits de base d’acétominophène sont recommandés
pour faire tomber la fièvre. Il faut éviter de prescrire de l’acide
acétylsalicylique aspirine à cause de ses propriétés anticoagulantes.

6 VIRUS DES GASRTO ENTERITES


L’origine virale de gastroentérique infantiles soupçonnés
depuis fort longtemps est démontré récemment grâce au progrès de
la technologie médicale utilisant la microscopie électronique, les
dosages immunologiques et enzymatiques.
Plusieurs virus dont Rotavirus, agent de Norwalk, adénovirus,
coronavirus…ont été soupçonnés. Toute fois seule une corrélation
significative entre la présence de rotavirus dans les selles et la
gastro entérite infantile a été établie de manière universelle.
6.1. GASTRO-ENTERITE A ROTAVIRUS
Il est généralement admis que sont dans le monde entier la
principale cause de diarrhée chez les nourrissons et les jeunes
enfants. Ils pourront de ce fait être à la base de la malabsorption et
de la malnutrition observée chez les nourrissons dans les pays sous
développés
Clinique
La période d’incubation est de 1-7 jours, mais habituellement
moins de 48h.
Début brutal par une diarrhée faite des nombreuses selles
(plus de 5 selles par 24h) liquide émises en jet en contenant ni glaire
purulent ni sang.
 Vomissement répété surtout à cheque tentative
d’aimantions,
 Déshydratation parfois sévère
 Fièvre quasi constante, sans relation avec la
déshydratation
La durée d’évolution de la maladie est d’une maladie est d’une
semaine environ quelle que soit la thérapie.
281
Parfois signes extra digestifs constitués de : exanthèmes
maculo-papuleux. Rhinite, otite et pneumopathies. Les adultes,
surtout les parents d’enfants souffrant de gastro-entérites virales,
peuvent des troubles digestifs mineurs avec des selles molles ou
liquides, des nausées, très rarement des vomissements.
De même, les diarrhées à Rostavirus néonatales sont peu
sévères, à cause sans doute des anticorps materno-transmis et
d’autres facteurs protecteurs contenus dans le lait maternel. On a
toutefois décrit des formes sévères de gastro-entérite néonatale à
Rotavirus entrainant des troubles prolongés de malabsorptions et
de malnutrition.
Etiologie
C’est en 1973 à Melbourne (Australie) que les Rotavirus
furent décelés pour la première fois lors de l’examen au M.E de
biopsies duodénales en coupes minces provenant d’enfants atteints
de diarrhée aiguës. Peu après des particules virales ont été
observées dans ces échantillons des selles diarrhéiques.
Le Rotavirus est un genre de la famille des réoviridae.
C’est un virus de 70 nm contenant de l’ARN, pourvu d’une capside
interne et externe. Sa morphologie en forme de roue, lui a valu cette
dénomination et permet de la reconnaitre facilement au M.E.
Au début on l’appelait Duovirus, Orbivirus etc.
Il existe 3 séro types de Rotavirus humains. Ceci a été
démontré par les tests de neutralisation, de Fixation de complément
et les techniques Elisa.
Epidémiologie
Le mode de transmission du virus est oro-fécal. Ceci a été
confirmé par des expériences chez des volontaires l’infection
survient souvent chez des nourrissons et des petits enfants de
moins de 3 ans avec un caractère épidémique.
Physio pathogène
Les Rotavirus envahissent les cellules épithéliales de la
muqueuse duodénale et jéjunale provoquant une cytonécrose et
entrainant une atrophie villositaire. La réaction inflammatoire
infiltration des lymphocytes au niveau de la lamina propria des
villosités est peu importante, ce qui explique l’absence de pus et de

282
sang dans les selles. Par ailleurs, les lésions histologiques vont
déterminer une diminution des processus enzymatiques, en
particulier des activités dissacharridasiques et des perturbations du
transfert couple sodium-glucose.
La diarrhée à Rotavirus serait donc due à perte de la capacité
d’absorption de l’intestin grêle.

Diagnostic
Les particules de rotavirus sont excrétées dans les selles. La
période optimale pour détecter le virus se situe entre 3ème et 5ème
jour après le début de la maladie.
Il n’existe pas encore de système de la culture cellulaire pour
le développement de Rotavirus humain in vitro.
Les méthodes les plus utilisées pour le diagnostic sont :
 Microscopie électronique très sensible, mais très
couteuse.
 ELISA : épreuve rapide, fiable et simple. Elle est la plus
largement utilisée
 Méthode au latex qui est la technique la moins couteuse.
Traitement
Le traitement de GER est essentiellement symptomatique.
L’antibiothérapie de première intention doit être évitée car elle est
inutile, voire nocive en favorisant la sélection des bactéries multi-
résistantes.
Le traitement sera diététique en évitant tout aliment lacté
durant 24 à 48h. Selon l’importance de la déshydratation ; des
vomissements ; du météorisme abdominal ; on pourra recourir soit
à la réhydratation par voie veineuse, soit la réhydratation par voie
orale. Des recherche sont en cours pour la mise au point d’un vaccin
anti-rotavirus

6.2. GASTRO-ENTERITE PAR D’AUTRES VIRUS


1) Astrovirus
Des particules d’astrovirus ont été identifiées dans les selles
d’enfants atteints de la diarrhée en Ecosse en 1975. Leur rôle
comme agent étiologique de la diarrhée n’est pas encore définit. Les
283
astrovirus ne sont pas cultivables sur les cultures actuellement
utilisées en routine.
4. Calvi virus
Ces virus non cultivables in vitro ont été également détectés
par la microscopie électronique dans les selles d’enfants atteints de
gastroentérites. Des particules semblables ont été également isolées
chez les porcs et les chats.
5. Coronavirus
Ces virus ont été impliqués dans la preuve exhaustive, dans
des cas de gastro-entérite des adultes. On sait par ailleurs que les
coronavirus sont fréquent chez les animaux (souris, chats, chiens…)
chez lesquels ils peuvent provoquer des diarrhées.
6. Entérovirus
Il existe plus de 68 entérovirus qu’on peut isoler dans les
selles. Main il n’y a aucune preuve que les entérovirus peuvent
provoquer la diarrhée.
7. Agent de Norwalk
Cet agent fut isolé pour la première fois lors d’une épidémie de
gastro entérite survenu en Norwalk, chez les écoliers et leurs
maitres.
La diarrhée due à l’agent de Norwalk atteint surtout les grands
enfants et les adultes. La maladie se caractérise par des nausées,
vomissements, des crampes abdominales, des diarrhées parfois la
diarrhée et les frissons. La maladie dure tout au plus 48h et requiert
généralement pas d’hospitalisation.

8. Adénovirus
Les adénovirus causent habituellement des infections
respiratoires.
Ces virus dont on démontre plus de 33 sérotypes se
multiplient en milieu cellulaire de routine.
Des études récentes au microscope électronique ont
permis d’isoler dans les selles d’individus atteints des diarrhées des
particules virales morphologiquement semblables aux adénovirus.
Mais ces virus n’étaient pas capables de se multiplier en culture

284
cellulaire. Pae ailleurs 5% à 8% d’enfants normaux sont porteurs de
ce virus.

9. INFECTION PAR ENTEROVIRUS


7.1. Coxsackievirus
Le Coxsackievirus a été isolé pour la première fois en
1949 dans un village appelé coxsackie, (dans l’Est de New York) chez
un malade présentant un syndrome neurologique non accompagné
de paralysie. Il existe deux sous-groupes de Coxsackievirus basé sur
leur pouvoir pathogène expérimental chez les souriceaux nouveau-
nés. Le coxsackie virus A produit une paralysie flasque du train
postérieur par myosite généralisée. Les souriceaux en meurt tel que
la pancréatite, l’hépatite, la myocardite et l’encéphalite. Le coxsackie
virus 1A comprend 24 sérotype, tandis que les coxsackie virus B en
a 6.

Physiopathologie du Coxsackievirus
Les virions pénètrent par voie respiratoire supérieur,
ils se multiplient dans le pharynx et dans le plaque de payer. De là
ils gagnent des ganglions régionaux où ils se supplient et passent
dans le torrent circulatoire. Par voie hématogène, le virus atteint les
organes internes tel que le cœur, le foie, le SNC….

Cette physiopathogénie explique plusieurs syndrome causés


par les Coxsackievirus ainsi que le démontre les donnes du tableau
suivant :

Le grand syndrome lié aux Coxsackievirus


Sous Sous
groupe A groupe B
Méningite aseptique 1, 2, 3,
7,9
(méningite lymphocytaire) 4, 5,6
Herpengine (pharyngite 1, 6, 8,
1,5
vasculaire) 10, 22
1, 3,5
Papulo-vésicule 5, 9, 10,
1, 3, 5
Maculo-papules 16

285
4, 9
Encéphalomyocardite
Myocardite de
1-5
nourrisson
péricardite
Faiblesse musculaire et
7, 9
paralysie
Myalgie épidémique
- 1-6
(maladie de Bornholm)
rhume 21

Diagnostic
 Direct :
Isolement du virus à partir des selles ou d’écouvillons de gorge
inoculé aux souriceaux nouveau-nés par voie sous cutané, intra
péritonéale et intra cérébrale. Les animaux sont gardés en
observation pendant deux semaines pour paralysie flasque des
membres inférieurs ou pour apparition des secousses spastiques
des 4 membres.

 Indirect
Le diagnostic sérologique est basé sur la séroconversion
(épreuve très couteuse) pour le Coxsackievirus A et pour les cellules
Héla ou KB pour le Coxsackievirus B adapté à des telles cellules.
Le diagnostic direct d’une infection à entérovirus exige
l’isolement et l’identification du virus et la recherche de la
séroconversion à l’aide d’un sérum précoce prélevé au début au
début de la maladie et un sérum tardif prélevé 15 jours plus tard.
L’isolement du virus à lui seul ne suffit pas à poser le diagnostic
d’une entérovirus à cause de la présence dans l’organisme d’un
grand nombre d’entérovirus saprophyte.

Prophylaxie
Il n’existe pas de vaccin contre les Coxsackievirus.

286
7.2. ECHOVIRUS
Echovirus est l’abréviation de « Enterie » cytopathogène
humain-orphan. C’est donc un entérovirus pathogène pour
l’homme. On le considérait comme un virus orphelin et enquête de
maladie. Mais ce virus n’est plus orphelin, car il est associé à
plusieurs maladies humaines. Les infections inapparentes sont plus
fréquentes, surtout chez l’enfant.
 Atteinte du SNC
Méningite lymphocytaire
Paralysies incomplète passagères
 Atteinte cutanéo-muqueuse
Eruption accompagnant ou non un syndrome (4-16)
méningé
Epidémie avec exanthèmes
 Manifestations respiratoires aiguës et épidémiques (11-
20)
 Diarrhée (6, 14,18)
 Conjonctive aigue hémorragique : entérovirus 70-1969-
1970 en Afrique.

VIRUS DES INFECTIONS RESPIRATPOIRES

8.1 VIRUS DE LA GRIPPE


Clinique
La grippe est une maladie cosmopolite, épidémique. Apres une
période d’incubation de trois jours, la maladie débute par des
malaises, de la fièvre et des céphalées. La grippe est une cause
importante de convulsion fébrile de nourrissons et des pneumonies
chez les veilles personnes.
Etiologie
Les Orthomyxovirus A, B, et C sont les agents
potentiellement responsables de la grippe ou influenza. Le sérotype
B peut provoquer des épidémies sporadiques et localisées. Le
sérotype C est rarement isolé lors des épidémies ;
287
Le virus comporte deux antigènes internes stables (une
protéine matricielle « PM » et une nucléoprotéine « NP ») qui
permettent de distinguer les 3 sérotype A, B, C. en outre il existe
deux antigènes de surface : hémagglutinine et la neuraminidase. On
connait 12 hémagglutinines dont 3 (H1, H2, H3) chez les virus
grippaux humains et 9 types de la neuraminidase dont 2 (N1, N2)
sont détectés chez les virus humains.
Epidémiologie
Le virus se transmet rapidement par voie aérienne. Ils
provoquent des épidémies saisonnières une à deux fois par an et
des grandes pandémies en général tous les 10 à 15 ans, infections
explosives pouvant se rependre sur toute la surface du globe. Les
modifications des structures antigéniques (Ag de surface)
aboutissent à l’émergence de mutants dans une population ne
possédant pas une défense immunitaire adéquate.

Physiopathogenie de la grippe
Les virions pénètrent par les voies respiratoires supérieures
grâce à leurs hémagglutinine, ils s’attachent aux cellules
épithéliales du tractus respiratoire. La neuraminidase diminue la
viscosité du mucus respiratoire, facilitant ainsi le contact virus-
cellule et l’expansion des virus vers les bronches et le parenchyme
pulmonaire. Cette infection virale est souvent compliquée d’une
surinfection bactérienne à pneumocoques, staphylocoques ...
1) Mécanisme de pandémie grippale
La grippe est une maladie épidémique par excellence : elle
diffuse rapidement et se propage à grande distance. Les grandes
épidémies ou pandémies grippales sont dues au sérotype A et
surviennent par vague cyclique d’environ deux ans.
Cette périodicité s’exilique du fait de l’instabilité du virus
grippal A qui est plus que le virus B qui change continuellement des
configuration antigéniques donnant lieu brusquement à des
mutants contres lesquels personne n’est immunisée.
Ainsi la pandémie de 1933 était due au virus grippal A
représenté par la souche A/PR/8/34(HON1). Mais une dizaine
d’années plus tard, ce virus modifie la structure antigénique de ses

288
hémagglutinines et déclenche la pandémie de 1947(la souche
responsable était A/FM/147 « H1N1 »
La grande pandémie de 1957 était provoquée par un
nouveau mutant à Singapour 1/57 (H2N2) par modification à la fois
de l’hémagglutinine et de la neuraminidase. Un nouveau mutant,
venu de Hong Kong envahira le monde entier en 1968. C’est le virus
A/Hong Kong 1/68 (H3M2) qui se distingue du premier virus
Asiatique par la modification de son hémagglutinine.
Entre deux grandes pandémie surviennent souvent des
petites épidémies provoquées par l’apparition des sous-mutant
appelés « variant » ces variant proviennent d’une dérive antigénique,
c’est-à-dire de variation progressive, mais mineur dans la structure
de l’hémagglutinine et de la neuraminidase.

Mécanisme des mutants de virus grippaux A


L’origine des grandes mutations des virus grippaux est
encore au stade d’hypothèses :

 La première hypothèse est celle d’une mutation directe de


souches grippales humaines ; la mutation serait alors le
stade ultime de la dérive antigénique d’une souche
humaine. Mais les généticiens pensent qu’il est peu
probable que des changements si radicaux puissent
survenir en même temps au niveau de l’hémagglutinine
et au niveau de l’hémagglutinine et neuraminidase sans
l’intervention d’autres facteurs extérieurs.

 La deuxième hypothèse est celle d’une adaptions direct


du virus animal à l’homme. En effet, le virus A est le seul
virus grippal qui se rencontre à la fois chez l’homme et
chez d’autres animaux tel que les porcs, le cheval, le
canard et les dindons. Il pourrait dès lors avoir un
échange de virus pathogènes entre ces animaux et
l’homme. Parfois l’épidémie de grippe humaine succède
ou est contemporaine d’une épidémie de grippe porcine.

289
Ce fut le cas aux Etats-Unis en 1918. Mais cette relation
n’a pas encore été scientifiquement établie.

 La troisième hypothèse est celle de l’hybridation des


souches humaines avec des souches animales. En effet il
existe une ressemblance antigénique entre la
neuraminidase d’un virus de dindon A turkey
wisconsin1/66 (Hav 5 N2) isolé aux Etats-Unis et celle du
virus humain A/Hong Kong/1/70 (H3N2) isolé à Taïwan
et celle virus humain A/Hong Kong 1/70 (H3N2).

En outre, Webster en 1970 a démontré que le virus humain


A/Hong Kong 1/70 (H3N2) à pouvait se combiner dans les
conditions naturelles au virus grippal des porcs et formé ainsi des
hybrides porteurs des caractères des 2 souches parentérales.

Diagnostique
 Direct
Isolement du virus grippal par inoculation de la cavité
amniotique de l’œuf de poule embryonné de 11 à 13 jours.
L’apparition d’une hémagglutinine active sur les hématies des
poussins ou de l’homme et une preuve de la multiplication virale.

 Indirect
Par fixation du complément ou par inhibition de
l’hémagglutination. Ces deux tests ayant effectués sur deux sérums
précoces et tardifs.

Prophylaxie
Il existe un vaccin inactivé ou plutôt plusieurs vaccins
inactivés ; car chaque année il faut réévaluer les vaccins en fonction
du sous-type en cause. Le vaccin actuel est un mélange d’A2/Hong-
Kong/68 et de B/Johannesburg/57(le virus est cultivé dans la
cavité allantoïque d’œuf de poule embryonné et est inactivé par le
formaldéhyde). Le vaccin est injecté sous-cutané. 50 à 60% des

290
sujets vaccines sont protégés. Seule contre-indication est l’allergie à
l’œuf.

Le problème de la prophylaxie réside en ceci que l’apparition


d’un nouveau mutant rend d’office inefficace l’utilisation d’un vaccin
préparé à partir du mutant précédent. En outre, l’intervalle entre
l’isolement d’un nouveau mutant et la production du premier lot de
vaccin est trop long (3-4 mois) ; car le nouveau mutant isolé exige
une certaine période d’adaptation avant de se multiplier
convenablement sur l’œuf embryonné. Mais actuellement grâce à
des recombinants génétiques, cet intervalle peut être redit à un
mois.
Il existe différents types des vaccins :

 Vaccins inactivés
Il est peu efficace (50-60% de protection), car ce vaccin stimule
d’avantage la production des anticorps IgG sérique que celle des
anticorps IgA nasopharyngiens. Or, la protection contre la grippe
dépend plus des IgA nasopharyngiens que des anticorps sériques.
L’immunité conférée par ce vaccin est de courte durée (6 mois).

 Vaccin vivant atténué


Ce vaccin serait plus efficace que le précédent parce qu’il
provoque aussi bien la production des IgG circulant que des IgA
nasopharyngiens. L’immunité conférée est de longue durée.
 Mutagrippe
C’est un vaccin produit par l’institut pasteur de Paris. Ce
vaccin vivant aurait l’avantage de stimuler la production d’anticorps
spécifique non seulement contre la souche.
A Hong Kong 1/68 dont il dérive, mais également contre
tous les variants présents et à venir de ces mutants.

291
VIRUS DU RHUME
Clinique
Le rhume est une maladie bénigne, mais qui indispose les
sujets atteints par l’écoulement nasal et parfois de la fièvre et des
céphalées.
Etiologie
Le rhume est causé par le rhinovirus, un entérovirus qui
se distingue des autres entérovirus par les traits suivant :
 Epidémiologie : le virus se transmet par voie aérienne
 Diagnostic : le diagnostic clinique suffit amplement
 Traitement : le traitement est symptomatique. Il n’existe pas
de vaccin spécifique.

8.3. Infections respiratoires par le virus respiratoire


syncytial (pneumo virus)
Clinique
Il provoque les infections suivantes :
 Chez les nourrissons : bronchopneumonie et bronchite
 Chez les enfants : bronchites
 Chez l’adulte : rhinopharyngites
 Chez les vieillards : bronchopneumonie

Etiologie
Le virus respiratoire syncytial est un paramyxovirus dépourvu
d’hémagglutinine et de neuraminidase.
Diagnostic
 Direct :
Isolement du virus à partir des secrétions pharyngées
inoculées sur des cellules Héla. Sont en effet des nombreuses
inclusions cytoplasmiques éosinophiles.
 Indirect
Séro-diagnostique par fixation du complément.

Prophylaxie
Il n’existe pas de vaccin.
292
Table des matières
PREMIRE PARTIE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
CHAPITRE I : LE MONDE MICROBIEN 1
CHAPITRE II : CLASSIFICATION DES BACTERIES 7
CHAPITRE III : CYTOLOGIE DES BACTERIES 8
CHAPITRE IV : GENETIQUE BACTERIENNE 15
CHAPITRE V : PHYSIOLOGIE BACTERIENNE 30
CHAPITRE VI : AGENTS ANTIBACTERIENS 38
DEUXIEME PARTIE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
CHAPITRE I : LES COCCIS A GRAM POSITIF. 73
S.AUREUS 77
CHAPITRE II : LES COCCIS A GRAM NEGATIF 87
CHAPITRE III : LES BACILLES A GRAM NEGATIF AEROBIES 96
CHAPITRE III : BACILLES A GRAM NEGATIF ANAEROBIES STRICTES 139
CHAPITRE IV : LES BACILLES A GRAM POSITIF AEROBIES 143
CHAPITRE VI : LES MYCOBACTERIES 159
CHAPITRE VIII : LES RICKETTSIALES 171
CHAPITRE IX : LES MYCOPLASMES 183
TROISIEME PARTIE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
2.1. MYCOLOGIE GENERALE 185
CHAPITRE I : GENERALITES 185
CHAPITRE II : PHYSIOLOGIE ET CULTURE 187
CHAPITRE III : EPIDEMIOLOGIE ET POUVOIR PATHOGENE 188
CHAPITRE IV: TECHNIQUES MYCOLOGIQUES 189
2.2. MYCOLOGIE SPECIALE 191
CHAPITRE I: ACTINOMYCES BOVIS 191
CHAPITRE II : LES DERMATOPHYTES 193
CHAPITRE III : CANDIDA ALBICANS 196
CHAPITRE IV : MALASSEZIA FURFUR 198
CHAPITRE VI : HISTOPLASMA CAPSULATUM 201
CHAPITRE VII : PHIALOPHORA PEDROSOI 203
CHAPITRE VIII : LES MYCETOMES 205
QUATRIEME PARTIE 207
CHAPITRE I : GENERALITES 208
CHAPITRE II : DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE D’INFECTIONS VIRALES 214
CHAPITRE III : ETUDE DES VIRUS PATHOGENES 222
TABLE DES MATIERES 293
CONCLUSION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

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