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Bien avant, les êtres vivants étaient classés dans le règne des végétaux ou dans le règne des
animaux.
La découverte des microorganismes a rendu difficile leur classement à cause de leurs
caractères qui ne correspondent ni à l’un ni à l’autre des deux règnes. Ainsi, les
microorganismes de grande taille, mobiles et dépourvus du pouvoir photosynthétique sont
rangés dans le règne animal. Alors que les autres sont classés dans le règne végétal (Tableau
1).
Tableau 1 : Classification du mande vivant selon deux règnes.
Plantes Animaux
Cyanobactéries Protozoaires
Bactéries Métazoaires
Chrysophytes
Algues vertes, brunes et rouges
Moisissures
Champignons
Bryophytes
Trachéophytes
Certains microorganismes possèdent simultanément les propriétés des deux règnes ; d’où la
difficulté de les classer.
Exemple : Euglena gracilis
Ne possède pas de membrane cellulosique
Donc : elle peut être considérée comme
Mobile par des flagelles un animal.
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Chapitre II – Caractérisation et classification des microorganismes
Heackel (1868) propose alors la création d’un 3éme règne des Protistes regroupant : les algues,
les mycètes, les protozoaires et les bactéries.
Ce règne possède 2 caractéristiques distinctives :
Organisation biologique relativement simple.
Unicellularité ou absence de différenciation tissulaire chez les microorganismes
pluricellulaires (pas de spécialisation fonctionnelle).
Plusieurs classifications des êtres vivants selon trois règnes ont été proposées. Mais, elles
présentent de grandes différences.
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Chapitre II – Caractérisation et classification des microorganismes
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Chapitre II – Caractérisation et classification des microorganismes
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Chapitre II – Caractérisation et classification des microorganismes
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Chapitre II – Caractérisation et classification des microorganismes
Classification : les algues forment un groupe très diversifié dont la classification repose sur :
- L’organisation cellulaire (unicellulaire, coloniale ou filamenteuse)
- La présence ou l’absence des flagelles
- La nature des pigments photosynthétiques
- La composition chimique des réserves nutritives
- Le cycle vital et le mode de reproduction
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Chapitre II – Caractérisation et classification des microorganismes
2. Les protozoaires
Ce sont des eucaryotes, unicellulaires, non photosynthétiques, mobiles et hétérotrophes
(organismes incapables de synthétiser leur matière organique à partir des substances
minérales, c'est-à-dire : utilisent des composés organiques comme unique source de carbone).
Importance :
• Écologique : - Ils constituent le Zooplancton qui joue un rôle important dans la chaine
alimentaire
- Ils peuvent assurer la décomposition de la matière morte.
• Médicale : certains sont pathogènes. Exemple : Plasmodium malariae Paludisme.
Classification : elle est basée sur : - la présence ou non d’un appareil locomoteur
- La nature de cet appareil locomoteur (flagelles, cils, pseudopodes…).
3. Les mycètes
Ce sont des protistes eucaryotes, non photosynthétiques, immobiles et hétérotrophes.
Ils sont caractérisés par une paroi cellulaire imprégnée de cellulose ou de la chitine.
Leurs organisation cellulaire est variable :
Unicellulaire Levures
Multicellulaire ou Coenocytique Moisissures
Importance :
Décomposition de la matière et formation de substances chimiques qui augmentent la fertilité
des sols les Saprophytes.
Intérêt industriel :
Fabrication de boissons alcooliques
Fabrication de pain et de fromages
Production de substances organiques complexes d’intérêt industriel (alcools, acide
lactique, acide citrique...) ou pharmaceutique (vitamines, antibiotiques :
Pénicilline…).
Certains sont parasites et donnent des mycoses, ou secrètent des substances toxiques.
Classification : Elle est basée sur les caractéristiques de la reproduction sexuée et sur
l’organisation cellulaire.
4. Les bactéries
Ce sont des protistes procaryotes, unicellulaire, autonomes, ayant une structure simple et une
variabilité métabolique importante. Certains sont photosynthétiques (Cyanobactéries...).
Importance :
Recyclage de la matière et amélioration de la fertilité du sol.
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Chapitre II – Caractérisation et classification des microorganismes
II.1 Introduction
La taxonomie est la science qui a pour objet de classer les êtres vivants selon des critères bien
définis. Elle permet d’établir des groupes naturels d’organismes appelés taxons ou phylons
présentant des caractères communs.
En microbiologie, cela nous permet d’identifier (l’identification) les micro-organismes pour
mieux les utiliser ou les exploiter (ceux qui sont bénéfiques) ou bien pour mieux s’en protéger
et de les contrôler (ceux qui sont pathogènes). Il consiste également à classer les bactéries sur
la base de leur similitude en groupes ou taxons (genres, espèces…), à les nommer selon le
code international de la nomenclature des bactéries et à identifier les nouveaux
microorganismes et à déterminer leur appartenance ou non à l’une des espèces les plus
connues.
Une confusion existe entre taxinomie et systématique. La systématique étudie la diversité
biologique et permet de classer, d’organiser les taxons dans un ordre logique.
Enfin, on doit définir la phylogénie, comme l’étude de l’histoire évolutive d’un groupe
d’organisme à partir d’un ancêtre commun. Elle permet de regrouper les organismes selon
leurs liens de parenté.
La nomenclature est l’ensemble des règles qui permettent de donner un nom stable à chaque
taxon et de réglementer la façon de le faire (code international de nomenclature des bactéries).
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Chapitre II – Caractérisation et classification des microorganismes
On distingue deux catégories de noms : Les noms informels, noms spécialisés et les noms
scientifiques des taxons.
Par exemple : Colibacille = nom informel - E. coli O157, nom spécialisé. On parlera de
l’espèce E. col du genre Escherichia et de la famille des Enterobacteriaceae.
Les noms scientifiques sont des mots latins.
Règles de formation des noms :
On utilise le système binomial du botaniste suédois Carl Von Linné.
La première partie du nom est le nom du Genre, la seconde partie est celui de l’espèce.
Le genre : écrit en Italique. Avec sa première lettre en majuscule. Après sa citation le nom
du genre abrégé à sa première lettre.
L’espèce : écrite en Italique (ou souligné dans les livres et manuscrits). Avec sa première
lettre en minuscule.
La famille : Le nom est fondé sur un genre valide, il est féminin, pluriel et se termine par –
aceae.
Le système de classification biologique est aussi basé sur une hiérarchie taxonomique.
En bactériologie, une espèce est constituée par sa souche type et par l’ensemble des souches
considérées comme suffisamment proches de la souche type pour être incluse au sein de la
même espèce.
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Chapitre II – Caractérisation et classification des microorganismes
Une souche est une population d’organismes descendant d’un organisme unique ou d’un
isolat de culture pure. Au sein d’une même espèce les souches peuvent présenter des
différences légères entre elles qui pourront être caractérisées sur la base :
de leurs propriétés biochimiques ou physiologiques pour les biovars
de leurs propriétés antigéniques pour les sérovars
de leur facteur de virulence pour les pathovars
Plusieurs méthodes ont été développées pour la classification et l’identification des micro-
organismes. On distingue, les méthodes phénotypiques et les méthodes génotypiques.
Les caractères morphologiques sont utiles pour l’identification, mais ne peuvent pas
démontrer à eux seuls les relations phylogénétiques.
-Les Tests métaboliques :
Très importants, ils peuvent distinguer des bactéries très apparentées. On recherche la
présence d’enzymes (oxydase, catalase), la dégradation de l’urée, de l’esculine. La
transformation du lactose et la production de gaz, l’utilisation de différents sucres comme
source de carbone, l’utilisation du citrate, la production d’acétoïne.
Ces techniques ont été miniaturisées dans des galeries spécialisées (API), on peut faire 20
tests sur une même galerie spécifique des entérobactéries (Figure 4).
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Chapitre II – Caractérisation et classification des microorganismes
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Chapitre II – Caractérisation et classification des microorganismes
Expérience de Brenner : l’ADN de 2 souches est extrait, dénaturé par chauffage, puis refroidit
rapidement pour maintenir les édifices monocaténaires. L’ADN de la souche de référence R
est marqué (chaud), celui de la souche analysée A ne l’est pas (froid).
On mélange l’ADN-R (monocaténaire et marqué) avec un excès de l’ADN-A. Après
incubation le mélange est dilué en solution tampon, puis soumis à une chromatographie sur
gel d’hydroxyapatite : seuls les hybrides seront retenus. Ensuite, ces hybrides seront élués par
un tampon de plus forte molarité et la radioactivité sera mesurée.
𝐑𝐚𝐝𝐢𝐨𝐚𝐜𝐢𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭é 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐡𝐲𝐛𝐫𝐢𝐝𝐞𝐬
% d’homologie = 𝐑𝐚𝐝𝐢𝐨𝐚𝐜𝐭𝐢𝐭𝐢𝐯𝐭é 𝐝𝐞 𝐝é𝐩𝐚𝐫𝐭
3. Séquençage nucléotidique
Cette technique permet de déterminer la séquence d’un ADN simple brin ou d’un ARN
ribosomal (en particulier l’ARN de la petite sous unité du ribosome). Selon Woese, les ARNr
(ARNr 16S, ARNr 23S, ARNr 5S) sont les meilleurs chronomètres moléculaires par : leur
constance de leur fonction, leur répartition dans tous les organismes et par leur taille.
Après l’extraction de l’ADN génomique (chromosome bactérien) et sa purification, On peut
l’amplifier en utilisant la technique de l’ACP (l’amplification en chaine par polymérase) ou
PCR en anglais. C’est une technique qui permet de multiplier l’ADN codant pour l’ARN 16S
pour l’analyser par électrophorèse et le séquencer base par base. A partir d’une copie on peut
obtenir 01 million de copies.
Deux méthodes peuvent être utilisées pour le séquençage : par coupure chimique ou par
réplication enzymatique. Après le séquençage, l’étape suivante consiste à aligner l’ADN
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linaire obtenu avec celui d’autres organismes connus en utilisant la base internationale de
données ribosomiques.
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