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Une plante qui élève ses bactéries, mais pourquoi faire ?

Chapeau : Des plantes qui ont besoin de l'aide de bactéries pour survivre ça existe, elles
sont même capable de les "cultiver". Utilisant les bactéries pour obtenir l’azote dont elles ont
besoin, elles leur apportent de l’énergie en échange. Voyons comment cela fonctionne avec
l'exemple du haricot.

A. Les légumineuses 

Toute forme de vie a besoin pour se développer de certains éléments essentiels à leur
survie. Pour les plantes, ces éléments tels que l'eau, le dioxyde de carbone, la lumière ou
encore des éléments minéraux (du sol) sont impliqués dans leur métabolisme.
ils sont irremplaçables et indispensables à la vie de la plante.
Nous nous intéresserons aujourd’hui aux éléments minéraux et plus précisément à l’azote
qui sert à la construction de protéines, d'enzymes, d'acides nucléiques et plus encore.
Cet atome indispensable, est normalement produit et consommé par la plante elle-même.
Pourtant, lorsqu’il s’agit des plantes fabacées, plus communément appelées « les
légumineuses » il n’y a alors aucune synthèse d’azote possible.

Cette caractéristique qui leur est propre n’est néanmoins pas un désavantage, bien au
contraire. C’est grâce à l’alternative trouvée que l’emploi de ces légumineuses s’étends
désormais bien plus loin que le simple domaine agroalimentaire.
Leurs applications diverses afin de restaurer la fertilité des sols, ou dans le développement
de nouvelles bioénergies font des légumineuses une famille végétale bien à part.
Parmi celle-ci se trouve la plante que nous allons étudier aujourd’hui. Une plante que vous
connaissez bien, et qui constitue le combat de tout jeune parent, je parle bien sûr du haricot
vert.

B. Les haricots verts !

Membres de la famille des plantes fabacées, les haricots verts : (description du plant)

Néanmoins, malgré la photosynthèse nécessitant eau et CO2,


Parmi toutes ces caractéristiques, les haricots ont également hérité d’une curieuse tradition
familiale dans le but d’obtenir l’azote dont ils ont tant besoin. Mettant en place une
collaboration plus qu’étonnante afin d’obtenir ce qu’ils souhaitent, les haricots vont alors
échanger avec certaines bactéries les nutriments qui leurs sont nécessaires. Vous l’aurez
bien compris, nous allons ici parler de symbiose bactérienne.

- Semis de mai à juin


- Plantation de mai à juillet
- Récolte 2 à 4 mois après semis en fonction de l'espèce
- Pousse dans un espace ensoleillé avec sol peu humide
- Symbiose mutualiste, haricot et bactéries apportent bénéfices l'un à l'autre 

0. Les haricots verts se nourrissent pas tout seules 

A. Les rhizobiums des organismes fixateurs d’azote


L'azote, élément je vous le rappelles indispensable au développement des plantes, est
omniprésent dans notre atmosphère. Représentant 79% des atomes présents dans l'air, on
l'y retrouve sous forme N2, qui est une forme impossible à assimiler pour une plante.
Cependant il existe différents rhizobiums, se nourrissant de diazote. Ces bactéries du sol
dites diazotrophes vont se charger de transformer l’azote par deux réductions successives
ne laissant finalement que de l’ammonium assimilable par la plante. Ils représentent donc
une aide précieuse pour les légumineuses.

B. Comment font-elles ces échanges métaboliques ?

Ces bactéries n'arrivant pas par magie, ce sont les racines qui envoient des substances
aux effets attracteurs sur les micro-organismes alentours pour les propager le plus loin
possible, les bactéries arrivant à la plante vont être classées soit comme celle
recherchée soit comme non nécessaire, si c'est bien là bactérie recherchée la plante va
d'elle-même former les nodules et la bactérie va émettre certaines substances lui
permettant de déformer les racines pour y pénétrer. Cette déformation formera alors des
cordons d’infection, structure symbiotique spécialisée pour le passage des bactéries.
Néanmoins, la bactérie infectant les racines va s'y faire piéger puis subir une
différenciation en bactéroïdes ce qui leur fait perdre leur capacité à se multiplier. Ne
gardant que quelques-unes de leurs capacités, les bactéries restent néanmoins capables
de d’assimiler l’azote. Ainsi, ces bactéries hébergées dans des cellules symbiotiques au
sein des structures appelées symbiosomes vont produire pour la plante l’azote
nécessaire en échange d’énergie. C’est ici que débute une symbiose mutualiste entre la
plante, et les bactéries l’un comme l’autre profitant de cette collaboration. Mais alors se
pose la question du fonctionnement. En effet, il nous faut maintenant comprendre quel
est le processus biochimique qui permet ce mécanisme.

I. Comment fonctionne ce mécanisme ? 

A. Assimilation de l’azote par la plante 

C’est à l 'intérieur des nodosités que se déroulera la majorité du processus


biochimique. Ce micro environnement anoxique est maintenu grâce aux molécules
de leghémoglobine qui fixent l’O2. Dans le cas contraire, celui-ci empêcherait la
nitrogénase. L’oxygène n’est néanmoins pas la seule variable à prendre en compte
dans la réalisation de ce mécanisme.
Composé de deux réductions successives, le mécanisme permettant à la plante
d’assimiler et réduire l’azote en ammonium reste soumis à certaines variables
environnementales.
En effet, la quantité d’azote fixée dépend de plusieurs facteurs. Premièrement, pour
ce mécanisme il faut que la plante puisse détecter dans le sol la bonne souche
bactérienne. Il lui faut également, et en quantité suffisante, certains nutriments
indispensables tels que le phosphore, le molybdène, le fer ou encore le souffre.
Aussi, la concentration en azote dans le sol au-dessus d’un certain seuil inhibe ce
mécanisme.
En effet, celui-ci devient dispensable lorsque la plante peut absorber l’azote présent
dans le sol.
Cette particularité est ce qui donne aux légumineuses un intérêt tout autre dans la
purification des sols.

● Reduction du nitrate en nitrite 


Une fois que les rhizobiums l’ont assimilé, le diazote (N2) est transformé en nitrate. celui-ci
est absorbé dans les racines et transporté par le xylème, pendant qu’il va subir une réduction
en nitrite (réaction avec le nitrate réductase :NO3)
+ 2H+ +2e- → NO2 - +H2O
Puis, une fois dans les plasmes, il va subir une seconde réduction formant cette fois de
l’ammonium à partir du nitrite. L'ammonium ainsi obtenu est assimilable par la plante à faible
coût en énergie mais n'est pas très utilisé à cause de ses effets sur la physiologie végétale
(acidification du milieu racinaire et déséquilibre des charges dans les cellules).
La plante assimilera donc principalement le nitrite malgré un coût énergétique bien plus
grand. Cette assimilation se fait par l’intermédiaire de la sève qui va ici faire office de
transporteur dans l'échange entre la bactérie et la plante.

B. Nutrition ammoniacale

En effet, le nitrite arrive aux feuilles par la sève brute que les plantes utilisent pour
synthétiser des protéines, tels que la chlorophylle. En échange de cet apport, les
feuilles fournissent aux racines la sève élaborée, qui contient des glucides
partageant une partie avec les bactéries pour leur servir de source d’énergie. C’est
donc une grande quantité d’ATP d’origine photosynthétique qui est mis à disposition
de la bactérie.
L’association bénéficie donc aux deux symbiotes l’un y gagnant un accès à une
source d’énergie et l’autre la récupération des composés azotés produits dans les
nodules. Ainsi, lorsque toutes les conditions sont réunies, les légumineuses peuvent
couvrir l'intégralité de leurs besoins grâce à la fixation symbiotique. Les
légumineuses ont ainsi accès à une source supplémentaire d'azote, et dépendent
donc moins que les autres plantes de la disponibilité d'azote inorganique dans le sol.

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