BM7612 Rubans Adhésifs

Réf.
: BM7612 V2
Rubans adhésifs
Date de publication :
10 octobre 2011
Cet article est issu de : Mécanique | Travail des matériaux - Assemblage
par Frédéric FORTIER, Stéphanie CLOUET
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Rubans adhésifs
par Frédéric FORTIER

Titulaire du DES Adhésifs et assemblages, Université de Bordeaux-I, École supérieure de
gestion ESG Paris
Responsable de formation dans le marché des adhésifs pour l’industrie, 3M
et Stéphanie CLOUET
Ingénieur en sciences et génie des matériaux, École polytechnique universitaire de Grenoble
Ingénieur au service technique pour les produits d’assemblage (rubans et colles), 3M
1. Assemblage collé versus fixation mécanique ............................... BM 7 612v2 - 2

2. Théorie de l’adhésion ........................................................................... — 3
3. Technologies des rubans adhésifs ................................................... — 5
4. Quelques règles de mise en œuvre .................................................. — 14
5. Méthodes de tests ................................................................................. — 15
6. Performances ......................................................................................... — 16
7. Industrialisation et automatisation.................................................. — 18
8. Présentations commerciales .............................................................. — 19
9. Dernières innovations .......................................................................... — 20
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. BM 7 612v2
’essor des polymères au XXe siècle a permis de développer de très nom-

L breuses variétés de rubans adhésifs dont les applications trouvent chaque
jour de nouveaux débouchés dans des marchés industriels tels que l’aéronau-
tique, l’automobile, la marine, l’électricité, l’électronique, la santé et dans le
marché du grand public.
La maîtrise des procédés d’enduction de précision, la grande variété de
matières ainsi que des besoins de plus en plus spécifiques favorisent le déve-
loppement de solutions innovantes en termes d’assemblage, de masquage,
d’étanchéité, de protection, de marquage, de décoration, d’emballage, etc., afin
d’améliorer la qualité des produits tout en optimisant la productivité et la ren-
tabilité des biens industriels.
Non toxique, propre, facile à mettre en œuvre, durable (les premières appli-
cations ayant 40 ans) et se découpant à la forme des pièces, le ruban adhésif a
largement sa place dans l’industrie et a certainement de nombreuses années
devant lui.
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est strictement interdite. – © Editions T.I. BM 7 612v2 – 1
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RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________
1. Assemblage collé versus

Contrainte (N/m2)
fixation mécanique
Les rubans adhésifs industriels offrent de nombreuses possibili-
tés pour l’assemblage de matériaux. Par rapport aux systèmes de
fixation mécanique, plusieurs types d’avantages se distinguent :
techniques (§ 1.1), économiques (§ 1.2), esthétiques et environ-
nementaux (§ 1.3).
1.1 Avantages techniques Distance (m)

Pointes de tension aux abords des trous de boulonnage
■ Répartition des contraintes : meilleure résistance aux chocs, aux
vibrations et à la fatigue des assemblages collés. L’effort se répar- a boulonnage
tit sur toute la surface d’assemblage, contrairement à certains
assemblages mécaniques tels que le boulonnage ou le rivetage Contrainte (N/m2)
(figure 1).
■ Conservation de l’intégralité des pièces : pas de perçage ; pas de
modification de la surface des matériaux encollés.
■ Conservation des performances : des assemblages collés dans
divers domaines sont toujours en service depuis plus de 30 ans,
témoignant d’une excellente tenue à la fatigue, aux agressions chi-
Parution : octobre 2011 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049459 - universite savoie mont blanc // 130.190.247.202
miques et aux variations des conditions de vie en extérieur.

■ Anticorrosion : les joints collés évitent aux matériaux métal- Distance (m)
liques les phénomènes d’électrolyse, source de corrosion.
Pointes de tension aux abords des trous de rivetage
Exemple : sur des façades métalliques, dans le domaine du b rivetage

bâtiment, le rivetage engendre une continuité électrique qui, en pré-
sence d’humidité, provoque une oxydation. Un assemblage collé per- Contrainte (N/m2)
met d’éviter cet endommagement de la structure.
■ Étanchéité : les rubans peuvent assurer une fonction d’étan-

chéité en même temps que celle de l’assemblage.
Exemple : assemblage des différents éléments d’une caméra

sous-marine avec les rubans 3M VHB™ (figure 2).
■ Pas d’élévation de température : pas de déformation des pièces

lors de l’étape d’assemblage d’un procédé de fabrication. Faible Distance (m)
consommation d’énergie car les produits sont utilisables tels quels Répartition uniforme des tensions
et ne nécessitent pas d’apport de température. c collage
■ Polyvalence : le ruban est un des moyens d’assembler entre eux
différents types de matériaux avec un minimum de contraintes. La Figure 1 – Répartition de contraintes
large gamme de rubans adhésifs permet de s’adapter à tous les
secteurs d’activité et à de nombreuses structures industrielles.
■ Acoustique : les rubans peuvent remplir une fonction d’amortis-
seur de bruits et de vibrations. Leur nature permet de stopper la
propagation de ces ondes.
1.2 Avantages économiques

■ Gain de productivité : le ruban adhésif permet une automati-
sation du procédé de mise en œuvre, avec des cadences de pro-
duction qui peuvent être très importantes. Possibilité de
préadhésiver les pièces, travail en temps masqué (le protecteur du
ruban peut être enlevé jusqu’à plusieurs mois après sa pose), dans
les périodes creuses de fabrication par exemple.
■ Investissement : le ruban adhésif est simple à utiliser et permet une
production avec des investissements en outillage limités. Le matériel
de dépose est polyvalent et pourra être réutilisé pour d’autres appli-
cations à condition de valider les différents paramètres de production
(forme des pièces, cadence de pose, mise en œuvre, etc.). Figure 2 – Caméra sous-marine (doc. DMR/3M)

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__________________________________________________________________________________________________________________ RUBANS ADHÉSIFS
Substrat 1 Cohésion
Adhésion
Colle Cohésion
Adhésion
Substrat 2 Cohésion
Figure 4 – Adhésion et cohésion
Support 1
Adhésif
Figure 3 – Transformation des rubans (doc. DMR/3M) Support 2
■ Allègement des structures : généralement, les fixations méca- Figure 5 – Théorie mécanique de l’adhésion
niques (rivetage, vissage, boulonnage, etc.) nécessitent de tra-
vailler avec des matériaux relativement épais car elles fragilisent
ces derniers, tandis que les rubans adhésifs peuvent réaliser des
assemblages de quelques micromètres tout en garantissant un
faible gain de masse. +– –+ +– +–
1.3 Autres avantages +– +– δ+δ–
■ Avantages esthétiques : assemblage invisible, innovant, avec

prédécoupage de l’adhésif à façon (figure 3). Permet d’assembler δ+δ– δ+δ–
des matériaux différents. Assemblage propre car le ruban ne coule
pas.
Figure 6 – Forces de Van der Waals
■ Avantages environnementaux : les rubans adhésifs sont des
produits d’assemblage prêts à l’emploi, propres et non toxiques.
Lors du tri de déchets, les rubans adhésifs sont considérés comme ■ Théorie de la liaison chimique : l’adhésion correspond à la for-
des déchets banals. mation de liaisons covalentes, c’est-à-dire la mise en commun ou
le transfert d’électrons entre atomes.
■ Théorie de la diffusion moléculaire : elle est applicable à des

2. Théorie de l’adhésion systèmes polymère-polymère de deux matériaux compatibles. Elle
suppose la solubilité mutuelle des matériaux.
2.1 Notions d’adhésion et de cohésion Exemple : les colles contact type polychloroprène pour le collage
de PVC (polychlorure de vinyle).
Il convient de distinguer l’adhésion de la cohésion (figure 4). La
solidité d’un assemblage par collage dépend directement de :
■ Théorie thermodynamique : des liaisons électrostatiques inter-
– la force de cohésion interne de l’adhésif ; moléculaires résultent de l’attraction naturelle entre les atomes
– la compatibilité entre l’adhésif et les substrats, l’aptitude de chargés positivement et ceux chargés négativement des matériaux
l’adhésif à mouiller les surfaces de chaque substrat ; et de l’adhésif. Les liaisons faibles sont des forces de Van der
– les forces de cohésion internes des substrats. Waals entre les surfaces liées à la dissymétrie de répartition des
L’adhésion (exprimée en N/m) dépend de la nature de l’adhésif, charges positives et négatives. Cela entraîne la formation de
de la nature des substrats (plus ou moins faciles à coller selon dipôles entre les matériaux et l’adhésif (figure 6).
l’énergie de surface) et du temps (montée en performance de
l’adhésif). ■ Solubilité : l’adhésion s’explique par la solubilité d’un polymère
dans un autre par dissolution dans un solvant ou par fusion.
2.2 Mécanismes de l’adhésion Exemple : colle PVC.
La compréhension des techniques de l’adhésion passe par des

■ Autres phénomènes : cette adhésion est bien sûr liée à la capa-
mécanismes complexes et encore mal connus à ce jour.
cité du polymère lui-même à absorber les contraintes mécaniques
Le phénomène de l’adhésion fait intervenir des interactions au (propriétés de viscoélasticité). Les chaînes du polymère glissent
niveau atomique, de l’ordre de 1 à 5 Å. les unes par rapport aux autres.
■ Théorie mécanique : l’adhésif pénètre dans les aspérités et poro- Une dernière théorie récente explique la tenue mécanique par la
sités de la surface afin de permettre un ancrage mécanique de présence de microbulles entre l’adhésif et les substrats ou même
l’adhésif (figure 5). dans l’adhésif lui-même, ces microbulles faisant office de ventouses.

RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________
2.3 Énergie de surface et mouillabilité Tableau 1 – Classement de divers matériaux

en fonction de leur énergie de surface
Quand une goutte de liquide sphérique est posée sur un solide, elle
forme un angle avec le solide, qui est fonction des énergies superfi- Haute énergie
cielles et interfaciales en jeu selon l’équation de Young (figure 7) : Matériaux
de surface
γ LG cos θ = γ SG − γ SL (1) Cuivre

Aluminium
avec γLG tension superficielle du liquide,
Métaux Zinc
γSG tension superficielle du solide,
γSL tension superficielle interfaciale, Étain
θ angle que fait le liquide avec le solide. Plomb
Verre Tous types
La mouillabilité représente l’aptitude qu’a un liquide à occu-
Polyimide (Kapton™)
per la plus grande surface d’un solide et fait intervenir la notion
d’énergie de surface. Plus l’énergie de surface d’un matériau Résines phénoliques
est élevée, plus l’angle θ est petit (tend vers 0), plus la surface
de contact est grande et meilleure sera l’adhésion (figure 8). Polyamides (Nylon™, Rilsan™)
Vernis émaillé
Les métaux, le verre et certains plastiques ont généralement une Polyesters
énergie de surface élevée (tableau 1), on dit qu’ils sont faciles à
coller. En revanche, le Teflon, certaines peintures poudres et les Plastiques Époxydes
plastiques, ayant une faible énergie de surface, font partie des Polyuréthannes
matériaux difficiles à coller (figure 9).
ABS
Polycarbonates (Lexan™/Makrolon™)
PVC
PMMA (Plexiglass™, Altuglass™)
γLG
Basse énergie Matériaux
Liquide θ de surface
Acétate de polyvinyle
Solide γSL γSG
Polystyrène
Figure 7 – Énergie de surface et équation de Young Polyacétal (Delrin™)
EVA
Plastiques
Polyéthylène
Polypropylène
Vinyle fluoré (Tedlar™)
θ1
PTFE (Teflon™)
ABS : poly(styrène/butadiène/acrylonitrile).
PMMA : polyméthacrylate de méthyle.
EVA : copolymères éthylène/acétate de vinyle.
a matériau à haute énergie de surface PTFE : polytétrafluoréthylène.
θ2
b matériau à énergie de surface moyenne
a matériau incollable b matériau difficile à coller
θ3
c matériau à faible énergie de surface c matériau collable d matériau très facile à coller
Figure 8 – Énergie de surface et mouillabilité Figure 9 – Matériaux faciles et difficiles à coller

__________________________________________________________________________________________________________________ RUBANS ADHÉSIFS
Adhésif Support avec traitement antiadhérent (face extérieure)

et traitement facilitant l'accroche de l'adhésif (face intérieure)
PVC
plastifié Remontée des plastifiants
a adhésif résistant b adhésif dégradé par
aux plastifiants la remontée en surface Couche fine d'adhésif
des plastifiants a simple face
Figure 10 – Effet des plastifiants sur l’adhésion Couches d'adhésif
Exemples
• L’aluminium fait partie des matériaux faciles à coller. Cependant,
une préparation de surface spécifique est souvent nécessaire. En
effet, il se forme naturellement à la surface de l’aluminium une Protecteur Support
couche d’oxyde qui est peu cohésive et, pour un assemblage durable,
il est préférable d’enlever cette couche d’oxyde par un traitement chi- b double face
mique ou une opération mécanique (abrasion au Scotch-Brite™ P180).
• Le PVC rigide est un matériau assez facile à coller. Cependant, le Couche fine d'adhésif
PVC souple contient généralement des plastifiants en proportion plus
ou moins importante selon la formulation du fabricant. Ces plastifiants
sont ajoutés au PVC afin de lui donner une certaine flexibilité.
Lorsqu’un adhésif est appliqué sur un matériau susceptible de contenir
des plastifiants, ces plastifiants ne sont généralement pas nuisibles à
Protecteur
l’assemblage dans les premiers temps, mais ont tendance à remonter
à la surface du matériau avec le temps. Cela a pour conséquence de c transfert d'adhésif
modifier la nature de l’adhésif et de le ramollir, lui faisant perdre ainsi
toute sa cohésion (figure 10). C’est pourquoi il est fortement recom- Couches d'adhésif
mandé de réaliser des tests de vieillissement accéléré sur ce type de
matériau pour s’affranchir d’éventuels problèmes à venir.
3. Technologies des rubans Protecteur Mousse

adhésifs d mousse double face
Protecteur
L’origine du ruban adhésif et du ruban cellulose
(Richard Drew 1925)
Le mot « scotch » est né dans les années 1920 aux États-Unis. Mousse adhésive acrylique
Le monde de l’automobile est alors en plein essor et celui des
voitures biteintes aussi. À cette époque, les carrossiers utilisent e ruban VHB™
du papier journal pour effectuer des opérations de masquage,
non sans mal car cette solution n’était pas fiable :
Figure 11 – Différentes constructions de rubans adhésifs
– transfert de colle sur la carrosserie ;
– transfert de peinture sur la carrosserie car le support n’est
pas étanche ;
– le support se déchire et l’encre imprimée s’imprime sur le
3.1 Construction
véhicule. ■ Ruban simple face : couche d’adhésif (caoutchouc, acrylique,
La société 3M commercialise alors un ruban de masquage silicone ou synthétique) laminée sur un support qui peut être de
pour peinture, en complément du papier de verre, qui a la par- nature polyester, PVC, polypropylène, papier ou non tissé
ticularité d’être enduit de colle sur les bords seulement et non (figure 11a ).
sur la totalité de sa surface.
■ Ruban double face : support (polyester, PVC, polypropylène,
Le ruban est rapidement appelé le Scottish Tape, le « ruban papier ou non tissé) avec un adhésif (caoutchouc, acrylique ou sili-
écossais », car fabriqué par une entreprise un peu trop éco- cone) laminé de part et d’autre (figure 11b).
nome. Le mot Scotch est une marque déposée et évoque cer-
tainement la plus grande quantité de ruban adhésif ■ Ruban transfert : couche d’adhésif (acrylique) laminée sur un
consommée de nos jours dans le monde. protecteur (papier siliconé, papier couché polyéthylène, polyéthy-
En 1925, une autre technologie de ruban adhésif apparaît : lène). S’utilise comme un film de colle d’épaisseur calibrée
le ruban cellulose, matière naturelle qui a comme avantage (figure 11c ).
d’être antistatique. C’est de nos jours une technologie tou- ■ Mousse double face : mousse (polyéthylène, polyuréthanne,
jours utilisée, par l’industrie électronique notamment. De plus, néoprène, vinyle ou acrylique) avec une couche d’adhésif laminée
son prix reste encore inégalé. de chaque côté (figure 11d ).

RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________
■ Ruban VHB™, 3M™ : mousse adhésive acrylique haute perfor-

mance (VHB signifie very high bond ). Ce produit est constitué
Résistance mécanique (N/m2)

entièrement d’acrylique et est adhésif dans toute son épaisseur
(figure 11e ).
3.2 Nature des masses adhésives,

formulation d’adhésifs
Avant tout, il faut savoir que tous les rubans adhésifs sont dits
PSA (pressure sensitive adhesive ), c’est-à-dire que ce sont des
adhésifs sensibles à la pression. En effet, tous les rubans adhésifs 10 70
nécessitent une application de pression pour adhérer correctement Adhésif ferme Adhésif mou
aux matériaux. Cohésion (u.a.)
Il existe plusieurs natures d’adhésifs : caoutchouc, acrylique, sili- a résistance mécanique et cohésion
cone, synthétique. Quelles sont les propriétés de ces adhésifs ?
Comment évoluent-ils dans le temps ? Quels sont leurs avantages
et inconvénients ?
Résistance mécanique (N/m2)

On dit d’un adhésif qu’il est mou lorsque son adhésion ins- Adhésif acrylique ferme
tantanée est élevée (tack initial ). Ce type d’adhésif est poly-
valent et permet d’adhérer à la majorité des matériaux.
Adhésif acrylique mou
La résistance en température de ces adhésifs mous est limitée

(80 oC maximum). La résistance au cisaillement est limitée car leur
cohésion reste faible.
Distance (m)
Les adhésifs fermes ont une adhésion initiale plus faible b résistance à l'arrachement
mais des performances finales plus élevées que les adhésifs
mous.
Figure 12 – Résistance mécanique et cohésion interne
Ce type d’adhésif est couramment utilisé pour les applications

plus techniques nécessitant une bonne tenue mécanique
Adhésion (N/m)
(figure 12), une bonne durabilité (figure 13) et une bonne Adhésif ferme
résistance aux agressions chimiques. Sa cohésion interne est
supérieure à celle des adhésifs mous et sa tenue au cisaillement
importante.
Adhésif mou
■ Adhésif caoutchouc : cet adhésif présente l’avantage d’avoir une
forte adhésion initiale (tack + pression) (figure 14), ce qui permet
d’assembler une large variété de substrats incluant les plastiques à
basse énergie de surface. Cependant, la durabilité du caoutchouc
est limitée dans le temps, de même que ses performances méca-
1 2 72 t (h)
niques. Ces limites varient avec la formulation. Les rubans avec
adhésif caoutchouc sont adaptés aux applications intérieures ou
de courte durée. Figure 13 – Évolution de l’adhésion en fonction du temps
■ Adhésif acrylique : cet adhésif propose une adhésion initiale

variable selon la formulation plus ou moins ferme du produit
(figure 14). Les adhésifs acryliques dits « mous » sont surtout utili-
Adhésion (N/m)
sés pour l’assemblage de matériaux à faible énergie de surface Acrylique

tandis que les adhésifs « fermes » sont utilisés pour l’assemblage
de matériaux à haute énergie de surface, nécessitant une bonne
tenue mécanique avec une bonne résistance au cisaillement. Les Caoutchouc
adhésifs acryliques développent généralement une adhésion finale
Silicone
élevée. Ils présentent une bonne résistance aux solvants et à
l’humidité, ainsi qu’aux ultraviolets (UV). Les rubans avec adhésif
acrylique sont recommandés pour les applications durables et en
extérieur.
■ Adhésif silicone : les adhésifs silicone (figure 14) sont principa- 24 48 72 t (h)
lement utilisés pour l’assemblage de matériaux siliconés et pour
les applications nécessitant une très bonne résistance aux tempé-
ratures élevées. Figure 14 – Les différentes natures d’adhésifs

__________________________________________________________________________________________________________________ RUBANS ADHÉSIFS
3.4 Critères de choix

Adhésif
Adhésif Il convient de choisir le ruban adéquat pour chaque application.
Support 3.4.1 Rubans simple face

Les rubans simple face sont constitués d’un support combiné à
de l’adhésif PSA. Le support subit certains traitements afin
d’accepter l’enduction de l’adhésif. Le couple support/adhésif per-
met de déterminer le type d’application dans un environnement
donné.
Protecteur Comment choisir le bon ruban simple face ?
ou support
■ Déterminer la fonction exacte du produit :
Fabrication d'un ruban – isolation électrique ;
simple face ou transfert – protection contre la corrosion ;
– amortisseur de bruit ;
Fabrication d'un ruban double face – antivibrations ;
ou d'une mousse double face – protection contre les UV ;
– masquage pour peinture ;
Figure 15 – Fabrication des rubans adhésifs – épargne pour des traitements de surface spécifiques ;
– emballage ;
– groupage ;
3.3 Fabrication – maintien ;
– étanchéité à l’humidité, à la poussière ;
Il existe différentes techniques d’enduction des rubans adhésifs. – glissement favorisé ;
Généralement, le principe de fabrication est celui décrit sur la – antiglissement ;
figure 15, selon la structure du ruban. – surface antiadhérente ;
– décoration ;
■ Ruban simple face : le support se présente en « jumbo » (largeur – protection temporaire contre les rayures.
maximale d’un ruban adhésif). Pour l’enduction de précision, la
résine (adhésif) coule par gravité sur le support préalablement ■ Identifier les différents paramètres critiques de l’application tels
traité pour une meilleure accroche de l’adhésif. L’épaisseur est que :
calibrée au micromètre près. – matériau en contact ;
■ Ruban transfert : le protecteur se présente en « jumbo ». La – aspect du matériau ;
résine est coulée sur le protecteur préalablement traité pour être – surface de contact ;
antiadhérent puis l’épaisseur d’adhésif est calibrée. – durée de l’application ;
– application intérieure ou extérieure ;
■ Ruban double face ou mousse double face : le protecteur se pré- – température d’utilisation ;
sente en « jumbo », la résine est coulée sur le protecteur préala- – exposition aux UV ;
blement traité pour être antiadhérent puis l’épaisseur d’adhésif est – contraintes mécaniques ;
calibrée. Le support (film pour les rubans double face ou mousse – exposition aux solvants ou aux produits chimiques ;
pour les mousses double face) est ensuite laminé sur la couche – niveau d’adhésion souhaité.
d’adhésif. Enfin, la seconde couche d’adhésif est coulée par gravité
sur le support puis calibrée. ■ Choisir le support (tableau 2 et figure 16).
Vieillissement Conditions Surface : Tenue mécanique

Température Température
UV, ambiance, eau de pose nature, aspect Pelage
Support Adhésif
Référence
Figure 16 – Choisir son ruban adhésif en fonction du support et de l’adhésif

RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________
Tableau 2 – Supports d’un ruban adhésif simple face

Supports Caractéristiques Applications Marchés Commentaires
Bâtiment
Papier Déchirable Masquage Faible prix
Industrie
Masquage Prix élevé
Peinture
Polyester Stable dimensionnellement Renfort Coloris or (1)
Identification
Décoration ou argent (2)
Très souple
Protection de pale
Antidérapant
d’éolienne, d’hélicoptère
Absorbe les chocs Aéronautique
Absorbe les chocs
Polyuréthanne Protection durable contre Ameublement Longue durée
dans l’ameublement
l’érosion Plasturgie
Évite le glissement
Présentation en film
dans l’électroménager
ou en butée adhésive
Étanchéité
Bâtiment Cassant à basse
Vinyle Conformable Masquage de peinture net
Automobile température (< 0 oC)
Marquage au sol
Résiste à l’usure
Polyéthylène (PE) Automobile
Peut réduire le bruit Favorise le glissement
HPM Maintenance industrielle
en limitant les frottements
Coefficient de friction
Polytétrafluoréthy- très faible Antiadhérent Maintenance

lène (Teflon™, Tenue en température Épargne haute Électronique Prix très élevé
PTFE) Résistance aux produits température Isolation électrique
chimiques
Lissage possible Écran aux rayons X
Masquage
Plomb Densité élevée Traitement de surface Dense
Traitement électrolytique
Conducteur électrique Bord biseauté
Tenue aux températures éle-
Traitement électrolytique
vées (150 oC) Traitement de surface
Étanchéité à l’eau, Conducteur électrique
Aluminium Excellente tenue Bâtiment
à la fumée Agrément nucléaire
à l’extérieur Transport
Protection thermique
Étanche à la vapeur, gaz
Très bon conducteur Blindage
Cuivre Électricité
électrique Liaison mise à la terre
Tenue mécanique Épargne
Tissu de verre Traitement de surface
Tenue en température Masquage
Polyimide Très haute tenue Épargne
Électronique Prix élevé
en température (316 oC) Protection
HPM : haut poids moléculaire.
(1) Pour la décoration.
(2) Pour le déclenchement de cellules photoélectriques.
Prix PTFE Tissu

de
verre PTFE
Métal
Résistance à l'acétone
Métal
PE PET
PET
PVC PE
Tissu
de
verre PVC
Figure 17 – Prix des supports
■ Les autres critères de sélection sont :

– le prix (figure 17) ;
– la résistance au solvant : exemple de tenue à l’acétone (figure 18). Figure 18 – Résistance à l’acétone

__________________________________________________________________________________________________________________ RUBANS ADHÉSIFS
Figure 19 – Protection des bords d’attaque d’un avion avec le film

polyuréthanne 3M 8671 (doc. DMR/3M)
Exemple 1 : protection de bord d’attaque (radôme, pale

d’éolienne, aile d’avion) avec des films en polyuréthanne : Figure 20 – Exemple de simple face gamme de butée adhésive
transparente (doc. DMR/3M)
■ Contraintes :
– ne pas jaunir aux UV ;
– rester souple de – 40 oC à + 135 oC ;
– produit thermoformable pour les formes non planes ;
– résistance à l’impact, à la corrosion et à l’abrasion.
■ Raisons d’achat : excellente tenue à l’extérieur.
■ Solution : ruban support polyuréthanne adhésif acrylique
Profil convexe :
(figure 19), formulé spécifiquement pour un enlèvement aisé.
• Meilleure absorption chocs, vibrations
Exemple 2 : gamme de butée adhésive polyuréthanne transpa-

rent moulé enduit d’adhésif acrylique :
■ Contraintes :
– ne doit pas jaunir aux UV ;
– disposer de plusieurs formats et couleurs pour répondre aux dif-
Profil faible épaisseur, plat : Profil haut :
férents cahiers des charges (figure 20) ;
• Épaisseur max 4 mm • Épaisseur max 20 mm
– doit résister à la charge statique et aux chocs.
• Tenue à la compression • Meilleure dissipation de chaleur
■ Raisons d’achat : • Tenue au cisaillement
– stabilité du produit dans le temps ;
– très grande souplesse et vieillissement du polyuréthanne.
Figure 21 – Choix de butée adhésive pour différents cahiers
■ Solution : ruban adhésif Bumpon™, 3M™. Les différents for- des charges
mats et adhésif permettent de trouver la bonne solution.
Le cahier des charges permettra de déterminer la butée adhésive la
plus adéquate (figure 21).
■ Questions à se poser :
– quelle est la fonction attendue : antichoc, antidérapant, tenue à la
charge permanente, durée de vie... ;
– tenue au glissement/cisaillement ;
– quel est le matériau en contact ; basse énergie de surface ;
– usage intérieur, extérieur ;
– tenue en température ;
– ....
Exemple 3 : masquage de pièces peintes avec de la peinture

poudre époxyde :
■ Contraintes :
– tenue du ruban à 200 oC pendant quelques minutes ;
– enlèvement du ruban adhésif sans trace ;
– ligne de masquage propre et nette ;
– support résistant.
■ Raisons d’achat :
– gain de temps ;
– produit universel. Figure 22 – Enlèvement à 60o d’un ruban de masquage polyester 3M
8952 après passage au four (200 oC pendant 10 min) d’une peinture
■ Solution : ruban support polyester et adhésif silicone (figure 22). poudre (doc. DMR/3M)

RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________
Tableau 3 – Critères de sélection du support de ruban double face selon l’application

Support Caractéristiques Applications Marchés Commentaires
Non tissé Déchirable Jointage Imprimerie
Déchirable
Toilé coton Fixation de moquette Agencement Faible prix
Épais
Plastiques (polyester, Fixation de matériaux Présentation sur lieu
Tenue mécanique
polypropylène) semi-rigides de vente (PLV)
Tableau 4 – Comparatif entre le transfert d’adhésif et le ruban double face

Transfert Double face
Convient aux matériaux souples et rugueux (cuir) Découpe facile
Bonne tenue au pelage Bonne tenue au cisaillement
Avantages Tenue en température Enlèvement plus aisé
Adhésion différenciée
Épaisseur variée
Grande dimension
Transformation très délicate

Inconvénients Tenue en température inférieure au transfert
Pas d’adhésion différenciée
3.4.2 Rubans double face

Adhésif acrylique (160 N/m)
Ils sont constitués d’un support de nature polypropylène, poly-
éthylène, polyester, papier ou non tissé sur lequel sont laminées
les couches d’adhésif de nature acrylique, caoutchouc ou silicone.
Les rubans double face avec adhésif acrylique sont habituel-
lement ceux qui assurent la meilleure durabilité.
Adhésif acrylique (50 N/m)
Ces rubans ont une épaisseur comprise entre 65 et 250 µm et
leur longueur varie de 50 m à 5 500 m. Figure 23 – Ruban double face avec adhésifs différenciés
Ces produits sont adaptés à des applications diverses telles que sur acier inoxydable : forte/Post-it®
le jointage, l’assemblage de fenêtre sur téléphone portable et, de
manière générale, l’assemblage de matériaux semi-rigides ne pré-
sentant pas de défaut de planéité.
Le plus important est de choisir le support selon l’application, le
mode de dépose et les conditions d’utilisation (tableau 3).
La présence d’un support permet la fabrication de rubans à
adhésion différenciée.
Exemple
• Adhésif acrylique présentant une adhésion différenciée de
160 N/m et 50 N/m côté protecteur : cette construction permet de
rendre le ruban repositionnable ou amovible (figure 23). Masse adhésive souple Support rigide
et homogène
• Adhésif silicone/acrylique : cette construction permet de fixer
des matériaux siliconés sur un support à haute énergie de surface.
a transfert b double face
3.4.3 Transferts d’adhésif

Figure 24 – Comportement sur un matériau présentant
Les transferts d’adhésif sont constitués d’une masse homogène des défauts de rugosité
d’adhésif acrylique. Leur épaisseur est comprise entre 25 et
250 µm et leur longueur entre 50 et 1 000 m.
matériaux légers et souples ou présentant des défauts de rugosité
La gamme de ces adhésifs se décline du plus mou au plus (tableau 4).
ferme, ce qui permet d’adhérer à tout type de substrat, du plus
facile à coller (énergie de surface élevée) au plus difficile (faible De par leur construction, ils ont la capacité de migrer dans les
énergie de surface). porosités du substrat et disposent d’une très grande souplesse
(figure 24).
Certains transferts offrent une bonne tenue en température
jusqu’à 250 oC. Ces produits sont adaptés pour l’assemblage de Il existe aussi des rubans conducteurs thermiques et électriques.

__________________________________________________________________________________________________________________ RUBANS ADHÉSIFS
3.4.4 Mousses double face

Les mousses double face sont constituées d’un support en
mousse, à cellules ouvertes ou fermées, de type polyéthylène, Piston
polyuréthanne, vinyle, néoprène ou acrylique, sur lequel sont lami-
nées les couches d’adhésif de nature acrylique ou caoutchouc.
Ressort
La masse volumique de ces mousses est comprise entre 65 et
700 kg/m3 avec une épaisseur pouvant aller de 0,8 à 6,4 mm.
Ces produits sont adaptés pour la fixation de crochets, de a modèle de Mawwell b modèle de Voigt-Kelvin
miroirs et, de manière générale, pour l’assemblage de matériaux
rigides ou présentant des défauts de planéité.
Ces mousses offrent, en général, une bonne résistance au
cisaillement statique à condition de respecter la quantité de pro-
duit utilisé par rapport à la masse des substrats.
3.4.5 Rubans VHB™, 3M™

Les rubans adhésifs VHB™ sont des rubans d’assemblage
constitués d’une masse homogène d’adhésif acrylique moussée et
offrent un pouvoir d’adhésion élevé sur une large variété de subs-
trats. Leur masse volumique varie de 720 à 960 kg/m3. Les épais-
seurs disponibles vont de 25 µm à 3 mm.
c modèle de Burger
Ces rubans adhésifs sont constitués entièrement d’acrylique, or
l’acrylique est un matériau viscoélastique (voir encadré 1).
Figure 25 – Modèle viscoélastique
Théorie de la viscoélasticité
Le modèle de Maxwell (un ressort et un piston en série) repré-

sente le comportement de relaxation, c’est-à-dire la capacité de
l’adhésif à relaxer la contrainte qui lui est imposée (figure 25a ).
Le modèle de Voigt-Kelvin (un ressort et un piston en paral-
lèle) représente le fluage de l’adhésif lorsqu’il est soumis à
une contrainte (figure 25b).
Les adhésifs VHB™ ont un comportement viscoélastique
assez complexe, souvent symbolisé par le modèle de Burger
qui est une combinaison entre le modèle de Maxwell et celui
de Voigt-Kelvin (figure 25c ). Lorsqu’une contrainte est appli-
quée sur un assemblage par ruban adhésif, la déformation
résultante combine à la fois une réponse élastique (symboli-
sée par les ressorts) suivie d’une réponse retardée avec un
phénomène de fluage (symbolisée par les pistons).
Leur formulation unique leur confère d’excellentes propriétés tel-

Figure 26 – Répartition des contraintes (doc. DMR/3M)
les que :
– résistance à l’arrachement et au cisaillement ;
– tenue statique ;
– résistance à la fatigue ; Objet
– durabilité ;
– résistance à l’humidité et aux produits chimiques ; VHB
– résistance en température, jusqu’à 260 oC ;
– relaxation de contraintes (figure 26). Substrat d
La contrainte de pelage (figure 26) est répartie dans la totalité a dilatation (température élevée)
de l’épaisseur du produit. Le ruban VHB™ absorbe un maximum
d’énergie lors de chocs, vibrations ou contraintes mécaniques.
Objet
Grâce à leurs propriétés viscoélastiques, les rubans VHB™
peuvent absorber des déformations liées aux différences de dila- VHB
tation des matériaux assemblés (figure 27) et offrent une excel-
lente résistance aux chocs et aux vibrations. Ils acceptent aisément
une déformation longitudinale permanente pouvant aller jusqu’à Substrat d
trois fois leur épaisseur (d = 3 e ). On comprend alors facilement b retrait (température basse)
pourquoi il est recommandé d’utiliser un VHB™ plus épais lorsque
les matériaux assemblés sont de grande dimension et ont un coef-
ficient de dilatation très différent. Figure 27 – Dilatation différenciée

RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________
Substrat 1 Allongement (%)
1/3 e 3
e
1
Substrat 2
0 10 20 30 t (h)
Contrainte
Figure 28 – Défaut de planéité (gf/mm2)
2
Contrainte 0 10 20 30 t (h)
(gf/mm2) Relaxation d'un polyisobutylène à 24,7 oC ; allongement imposé : 3 %
2
1
Figure 30 – Déformation constante
0 10 20 30 t (h)
Allongement (%) Les VHB™ conformables sont le plus couramment utilisés pour
les raisons suivantes :
4
2 Recouvrance – mise en œuvre plus aisée : lors de l’application de pression,
celle-ci se répartit de manière plus uniforme dans la mousse adhé-
0 10 20 30 t (h) sive et en surface ;

– plus souples, ils corrigent plus facilement les défauts de pla-
Expérience de retard (ou de fluage) sur un polyisobutylène à 24,7 oC néité et de rugosité ;
pendant 20 h et sous une contrainte de traction de 1,37 gf/mm2
– relaxation de contraintes plus rapide et plus importante ;
maintenue constante.
La recouvrance apparaît après la suppression de la contrainte. – meilleur comportement à basse température en cas de chocs
La recouvrance représente la relaxation de l'adhésif : le temps de ou de vibrations.
recouvrance correspond au temps que met l'adhésif à retrouver sa
position d'origine après avoir relâché la contrainte. Les VHB™ fermes sont plutôt utilisés pour des applications
nécessitant une résistance mécanique élevée car ces produits
offrent une meilleure résistance au pelage, au cisaillement et à
Figure 29 – Contrainte constante l’arrachement, que les produits conformables.
Selon la nature des matériaux assemblés (matériaux à haute ou

Les VHB™ sont adaptés à l’assemblage de matériaux différents, faible énergie de surface) et le type de VHB™ utilisé pour
rigides, pour les applications présentant des défauts de planéité ou l’assemblage (ferme ou conformable), les performances
de rugosité (figure 28), pour des applications en extérieur nécessi- adhésives/cohésives du VHB™ peuvent atteindre jusqu’à 1 MPa en
tant une étanchéité. cisaillement dynamique et jusqu’à 80 N/cm en pelage dynamique.
De par leur nature viscoélastique, les adhésifs VHB™ peuvent

supporter une déformation permanente à condition que celle-ci Exemple 4 : fixation de raidisseurs au dos de panneaux routiers
n’excède pas un tiers de l’épaisseur totale du produit d’assem- avec des rubans adhésifs haute performance
blage. Il est donc vivement recommandé d’utiliser des VHB™ plus
■ Contraintes :
épais et conformables lorsque les matériaux sont de grande
dimension et peuvent présenter des défauts de planéité ou de – tenue extérieure, résistance à l’humidité, aux écarts de
rugosité importants. température ;
– adhésion sur aluminium ;
La viscoélasticité de l’acrylique confère au VHB™ des propriétés – tenue aux chocs ;
extraordinaires de relaxation de contraintes, c’est-à-dire que plus – vandalisme, durée de service importante.
on impose une contrainte (cisaillement, arrachement, élongation,
etc.), plus le VHB™ cherche à minimiser cette contrainte grâce à ■ Ancienne méthode : soudure par points avec problème de
une organisation intrinsèque. déformation du panneau par l’apport de chaleur et déformation
du film rétroréfléchissant ; reprise du panneau (perte de temps).
Sur la figure 29, on constate que grâce à cette relaxation de ■ Solution proposée : ruban adhésif 3M VHB™ 4941.
contraintes permanente du VHB™, même en allongeant de façon
continue l’adhésif, on conserve une contrainte constante. Avec un ■ Raisons d’achat :
produit classique, on aurait constaté une augmentation de la – possibilité de travailler en temps masqué en préadhésivant les
contrainte en même temps que la déformation du produit. raidisseurs (figure 31) ;
– procédé de dépose de l’adhésif facilement automatisable
Le raisonnement est équivalent dans le cas contraire. Sur la
(figure 32) ;
figure 30, si l’on maintient une déformation constante du VHB™,
– amélioration de l’esthétique du panneau.
on voit la contrainte diminuer avec le temps.
Pour cette application de panneaux routiers, le ruban d’assemblage
Il existe deux grandes familles de VHB™ : les VHB™ a offert de nombreux avantages par rapport à un assemblage par sou-
conformables et les VHB™ fermes. dure par points (tableau 5).

__________________________________________________________________________________________________________________ RUBANS ADHÉSIFS
Figure 31 – Préadhésivage des raidisseurs (doc. DMR/3M) Figure 32 – Automatisation de la dépose de l’adhésif
avec une tête de dépose 3M (doc. DMR/3M)
Exemple 5 : fixation de vitrage extérieur par rubans adhésifs en

façade ou fenêtre
■ Contraintes :
– tenue en extérieur, UV ;
– conforme à l’ETAG 002 ;
– résistance à l’humidité et aux écarts de température ;
– adhésion optimale sur aluminium et verre ;
– tenue aux chocs, pressions vent et dépressions.
■ Méthode traditionnelle : silicone VEC et espaceur mousse
double face.
■ Solution proposée : ruban adhésif 3M VHB™B23F & G23F.
■ Raisons d’achat :
– gain de temps au moment de la pose : 30 % par rapport à un sys-
tème traditionnel de fixation (figure 33) car le temps de pose corres-
pond au temps de pose du ruban espaceur ;
– amélioration du flux. Le tack du ruban adhésif évite le temps de a façade b fenêtre
séchage car 50 % de la tenue finale est obtenue au bout de 20 min ;
– plus de déchets estimé à 30 % dans le cas du silicone. Figure 33 – Vitrage extérieur collé par ruban VHB B23F (doc. DMR/3M)
Tableau 5 – Comparaison des solutions d’assemblage des panneaux routiers

Process Soudure par point Ruban VHB™ Gain
Discontinuité du traitement
Traitement de surface (dégraissage/soudure/ Continuité du traitement Temps de manipulation
chromatation)
Énergie (consommation
d’électricité)
Adhésivage de tous types de profilés Matières premières
Application des raidisseurs Soudure des raidisseurs avec automatisation partielle du
Esthétique
procédé
Résistance mécanique
Simplicité de mise en œuvre
Conformabilité du ruban et du
Passage en peinture protecteur Polyvalence du produit
Résistance à haute température
Compensation des défauts de planéité
Déformation due à la chaleur
et d’aspect (profilé ou panneaux)
Réduction des retours
Contrôle qualité Défauts de planéité Invisibilité de l’assemblage
pour non-conformité
Meilleure répartition des contraintes
Mauvaise esthétique
de l’assemblage

RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________
Tableau 6 – Relation entre la fonction recherchée et les solutions

Fonction Produit recherché
Emballer Support polypropylène, polyester, PVC
Étanchéifier Aluminium, vinyle
Masquer, épargner Papier, polyester
Codifier Vinyle
Réparer Toile
Assembler Ruban double face, ruban transfert, mousse double face, mousse acrylique
Jointer Polyester
Amortir le bruit Polyuréthanne, PEHPM
Protéger contre les rayures PE, polyester
À chaque fonction correspondent des solutions de ruban adhésif

(tableau 6).
Ratio surface/ Préparation

masse de surface
4. Quelques règles de mise Mise en œuvre

en œuvre
Température
Pression
Pour une mise en œuvre optimale des rubans adhésifs, certaines d'application
règles doivent être respectées (figure 34).
■ L’état de surface des matériaux doit être parfait : surface propre,
Figure 34 – Mise en œuvre optimale
sèche et cohésive.
Pour le nettoyage des surfaces, il est recommandé d’utiliser un
solvant qui ne laisse pas de résidus gras à la surface des maté-
riaux. L’alcool isopropylique (ou propanol-2) est couramment uti-
lisé pour cet usage et convient à l’ensemble des matériaux. Il est
également possible d’utiliser l’acétone ou la méthyléthylcétone
(MEK), très bon dégraissant, mais pour les métaux uniquement.
Il faut surtout ne jamais utiliser de White-spirit, de diluant pour
peinture, d’essence ou leurs dérivés pour nettoyer les matériaux
a pression linéaire par roulette b pression globale par presse ou
car ils laissent une pellicule grasse en surface.
de marouflage ou raclette pression manuelle centrale
Nota : respecter les précautions de sécurité appropriées pour la manipulation des plastique
solvants.
■ L’écart de planéité entre les deux substrats à assembler doit être Figure 35 – Application de pression
minimal.
Dans le cas où l’écart de planéité serait trop important, il est for-
tement recommandé d’utiliser un ruban adhésif plus épais afin de Pour des applications à basse température (0 o C T 16 o C) , il
compenser ces défauts. est recommandé d’utiliser des adhésifs spécifiques.
■ La dilatation différenciée des matériaux doit correspondre aux ■ L’application d’une pression uniforme sur toute la surface
propriétés du ruban. d’assemblage doit être au moins de 1 à 2 kg/cm2 (figure 34) afin
■ Le ratio surface d’adhésif/masse des matériaux doit être au de favoriser et d’augmenter le contact entre les substrats et l’adhé-
moins de : sif (figure 35).
– 25 cm2/kg de charge statique lorsque l’adhésif est utilisé en
Nota : dans le cas d’une pression globale (figure 34b ), il convient de tenir compte de
intérieur sans contrainte particulière ; la surface globale d’application.
– 60 cm2/kg de charge statique lorsque le produit est utilisé pour
une application en extérieur ou soumis à des contraintes particu-
lières (humidité, température, cisaillement, etc.). ■ Un temps de repos (figure 36) doit être respecté avant la mise
sous contrainte de l’assemblage afin de laisser à l’adhésif le temps
■ La température de pose de l’adhésif doit être au minimum de de fluer dans les aspérités de surface des matériaux et ainsi d’aug-
16 oC. En dessous de cette température, la masse adhésive du menter ses performances adhésives. Malgré tout, 50 % de la per-
ruban devient trop ferme pour mouiller correctement les maté- formance finale est atteinte au bout de 20 minutes à température
riaux et adhérer sur toute la surface. ambiante.

__________________________________________________________________________________________________________________ RUBANS ADHÉSIFS
a contact
Dynamomètre
Capteur de force
b pression
Ruban adhésif
c fluage
Figure 36 – Influence de la pression appliquée α = 90o
Substrat
o
Figure 38 – Pelage à 90
Adhésion Adhésion
Adhésion
initiale finale
instantanée
tack mesurée
ou
+ après
tack
pression 72 heures
Figure 37 – Les trois étapes de l’adhésion pour un ruban

d’assemblage
5. Méthodes de tests
La plupart des tests de laboratoire sont réalisés d’après des
normes et des standards.
5.1 Pelage
Le test de pelage permet de vérifier le niveau d’adhésion du

ruban sur les matériaux. Cette méthode de test permet de Figure 39 – Pelage à 90o d’une mousse VHB™ sur un matériau
mesurer la force nécessaire pour arracher, dans des conditions rugueux (doc. DMR/3M)
spécifiées (angle et vitesse donnés), une bande de ruban adhé-
sif qui a été appliquée sur un matériau.
5.2 Cisaillement
C’est cet essai qui va déterminer la compatibilité entre l’adhésif
du ruban et le ou les matériaux.
On appelle cisaillement toute sollicitation mécanique tangen-
Il existe différentes conditions de pelage. tielle et parallèle à l’axe de collage.
■ Pelage à 90o (figure 38) : cette méthode test est la plus

■ Cisaillement statique : le ruban adhésif est soumis à une charge
couramment utilisée lorsqu’il s’agit de déterminer le pouvoir adhé-
déterminée pendant un temps mesuré et dans des conditions spé-
sif d’un ruban sur un substrat rigide (figure 39).
cifiées (température, humidité, etc.). On observe au cours de ce
test le comportement du ruban : sa déformation, son allongement,
■ Pelage à 180o (figure 40) : ce test était couramment utilisé pour le glissement de l’adhésif.
déterminer le pouvoir d’adhésion d’un ruban sur un substrat avant
la mise en œuvre du test de pelage à 90o. ■ Cisaillement dynamique (figure 42) : le ruban adhésif est soumis
à un effort tangentiel et parallèle à la surface de collage à une
■ Pelage en T (figure 41) : on utilise cette méthode pour mesurer les vitesse spécifiée. La contrainte de cisaillement dépend de la sur-
performances adhésives d’un ruban sur un ou des substrats souples. face de collage et est généralement exprimée en mégapascals.

RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________

Figure 40 – Pelage à 180o d’un adhésif simple face sur une tôle Figure 42 – Essai de cisaillement dynamique aluminium/ABS
d’aluminium (doc. DMR/3M) (doc. DMR/3M)
Figure 43 – Test d’arrachement d’un ruban adhésif VHB™

sur une plaque d’aluminium (doc. DMR/3M)
Ce type de contrainte peut être occasionné naturellement lors

d’une exposition extérieure en plein vent ou en cas de vandalisme.
6. Performances
La performance des rubans adhésifs est toujours liée aux

Figure 41 – Pelage en T entre cuir et tissus assemblés matériaux sur lesquels ils sont appliqués et aux contraintes
avec un transfert d’adhésif (doc. DMR/3M) auxquelles ils sont soumis.
5.3 Arrachement C’est pourquoi, il faut vérifier tous les paramètres de l’appli-
cation avant de conseiller l’utilisation d’un produit spécifique, d’où
l’importance de rédiger un cahier des charges (voir encadrés « Se
poser les bonnes questions »).
Cette méthode de test (figure 43) consiste à exercer un effort
de traction dans le sens perpendiculaire à la surface de collage Une fois le ruban adhésif sélectionné pour l’application, certains
et opposé au collage. industriels ont besoin d’avoir une validation de ce choix par des tests
en laboratoire qui prouveront la compatibilité du ruban adhésif avec
Cet essai a pour but de vérifier la résistance à l’arrachement
le ou les matériaux. C’est à ce moment-là que l’on peut être amené à
du ruban adhésif dans des conditions spécifiées. faire des essais de pelage, de cisaillement ou d’arrachement.

__________________________________________________________________________________________________________________ RUBANS ADHÉSIFS
Se poser les bonnes questions : élaboration d’un cahier Se poser les bonnes questions : élaboration d’un cahier
des charges pour la recherche d’un produit simple face des charges pour un assemblage par colle ou ruban
d’assemblage (suite)
1. Fonction du produit recherchée
4. Contraintes environnementales
a. Masquage
a. Lieu d’utilisation : intérieur ; extérieur
b. Protection
b. Endroit géographique : bord de mer, désert, etc.
c. Décoration
c. Températures : positives, négatives
d. Emballage d. Humidité
e. Identification e. Produits chimiques : concentration, exposition
f. Repérage continue ou occasionnelle, etc.
g. Réparation f. Autres
h. Codification 5. Fonction du produit d’assemblage
i. Protection temporaire a. Assemblage
j. Protection définitive b. Étanchéité
k. Antifriction 6. Produits commercialisés
a. Préférence : colle ou ruban ?
l. Antidérapant
b. Références commerciales
m. Isolation électrique
c. Quantité
2. Importance de la couleur
d. Géométrie de l’interface
3. Définition du matériau
7. Procédé de mise en œuvre
a. Aspects de surface a. Conditions de mise en œuvre
b. Nature du matériau i. Où se fait la mise en œuvre ? En atelier,
i. Lisse/rugueux à l’extérieur...
ii. Rigide/souple ii. Température d’application
iii. Possibilité d’appliquer de la pression
4. Contraintes du produit
iv. Contrainte de temps
a. Épaisseur v. Contrainte de température
b. Adhésion (N/m) vi. Cuisson possible
c. Tenue en température, durée b. Préparation de surface possible
d. Résistance à la traction i. Chiffon sec
ii. Solvant de dégraissage
e. Allongement à la rupture
iii. Abrasion + solvant
f. Tenue intérieur/extérieur, durée iv. Traitement de surface chimique
5. Cadence de pose v. Primaire
vi. Autre
c. Mode d’application
i. Manuel, semi-automatique ou automatique ?
ii. Colles :
• Pulvérisation
Se poser les bonnes questions : élaboration d’un cahier • Rouleau
des charges pour un assemblage par colle ou ruban • Extrusion
d’assemblage • Pinceau
iii. Rubans : machine de dépose
1. Application iv. Autres
a. Produit fini 8. Formation reçue par les employés sur l’utilisation des
b. Description/utilisation générale colles ou des rubans
2. Substrats/nature des matériaux
a. Nature du premier substrat
Selon l’application finale du client, on peut également avoir à tester
b. Nature du second substrat les performances du produit adhésif dans certaines conditions climati-
3. Contraintes mécaniques ques (température, humidité, etc.) ou après des cycles de vieillissement :
a. Efforts de pelage
– chaleur humide : atmosphère chaude et humide que l’on ren-
b. Cisaillement contre dans certains pays ;
c. Clivage
– chaleur sèche ;
d. Arrachement, effort de traction perpendiculaire
– chocs thermiques (chaud/froid ou chaleur humide/froid) : pour
e. Vibration
reproduire les écarts de température extrêmes qui peuvent exister
f. Dilatation différenciée/déformation des matériaux entre le jour et la nuit ou entre l’été et l’hiver ;
g. Autres
– brouillard salin : atmosphère marine.

RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________
7. Industrialisation
et automatisation
Les rubans adhésifs se posent manuellement, de façon
semi-automatisée ou automatisée. Ces méthodes de pose sont
conditionnées par le procédé de fabrication.
L’automatisation répond aux problèmes liés à la pose manuelle :
360 mm
Vérin
– cadence de pose trop faible (voir exemple de système de pose
manuelle en figure 44) ; Alimentation
– qualité de l’application et tolérance de découpe non acceptable électrique
par l’industriel ;
– reproductibilité de l’assemblage, du masquage ou de l’identifi- Air comprimé
cation aléatoire ;
– pas de faisabilité autre qu’en automatique, (application, par exem-
Couteau Galet
ple, en salle blanche ou en zone encombrée).
applicateur
■ Ruban statique sur un substrat en mouvement (linéaire ou 330 mm
rotatif) : on utilise dans ce cas des têtes d’application qui
s’intègrent dans un équipement (figure 45).
L’avantage réside essentiellement dans le fait que ce principe de Plusieurs versions existent en fonction de la largeur du ruban, du type
dépose d’adhésif est le plus courant, ainsi plus de 80 % des appli-
d'adhésif, etc. L'intégration de la tête peut être réalisée par le client ou

cations sont réalisées par ce procédé. par un équipementier.
Sur ce principe, l’intégration d’un robot dans une cellule permet de Figure 45 – Tête d’application d’un ruban statique sur un substrat mobile
manipuler le produit fini autour d’une tête d’application fixe qui gère
la tension du ruban adhésif et la pression entre le ruban et le substrat.
Exemples Armoire
Dans l’industrie de la menuiserie, collage de vitrage par double face d

VHB G15F (figure 46).
Dans l’imprimerie, adhésivage d’enveloppes, de mailing ou de le
feuilles en plastique (figure 47). rence
■ Ruban statique appliqué sur un substrat immobile : on utilise Con

dans ce cas une tête d’application équipée d’une guillotine d'e
(figure 48).
r
t
Figure 46 – Cellule robotique de pose de VHB trancannée sur vitrage

(doc. Technorop)
Cela permet d’appliquer un ruban adhésif sur des produits de

géométrie complexe tels que des supports creux ou bombés. Les
autres avantages sont :
– aménagement aisé d’un poste de travail ;
– coupe rectiligne ;
– grande précision de pose.
L’inconvénient est que la cadence est faible (45 coups/min maximum).
■ Ruban en mouvement sur un substrat en mouvement : procédé

Figure 44 – Dévidoir électrique à longueur réglable (doc. DMR/3M) Vacuum Wheel (figure 49).

__________________________________________________________________________________________________________________ RUBANS ADHÉSIFS
190 mm
Galet de débit
du ruban
520 mm
Roue porte-
couteaux
Roue d'aspiration
Substrat en
325 mm mouvement
Profondeur de la machine : 220 mm

Largeur du ruban : de 9 à 50 mm
Application du ruban adhésif avec son protecteur
Figure 47 – Dépose en automatique de ruban adhésif
avec protecteur débordant (doc. DMR/3M) Figure 49 – Vacuum Wheel
Les avantages sont :

Rouleau – cadence élevée : 250 à 300 applications/min ;
de ruban adhésif – précision de pose ;
– coupe rectiligne.
L’inconvénient est l’impossibilité de modifier la distance entre
les rubans sans changer l’équipement.
8. Présentations commerciales
470 mm
8.1 Produits classiques

Les largeurs de ruban adhésif les plus courantes sont 19, 25 ou
Patin applicateur Galets de débit
50 mm. Les longueurs disponibles vont de 50 m à 1 000 m. Néan-
Ruban adhésif moins, certaines applications nécessitent des largeurs supérieures
Guillotine (plaques de caoutchouc ou d’autres matériaux pour découpe à
façon), jusqu’à 2,50 m : nous parlons dans ce cas de « log ».
Substrat sur lequel Pour les productions de grande série, comme par exemple
240 mm est appliqué
l’adhésivage de baguette, le ruban est trancanné lors de sa fabri-
le ruban adhésif
cation (comme une bobine de fil). La longueur maximum proposée
Largeur du ruban : de 12 à 50 mm Longueur du ruban : de 15 à 100 mm est alors de 5 500 m (figure 50).
Cette tête permet d'appliquer les rubans adhésifs avec ou sans Les rubans peuvent être transformés. La transformation consiste à
leur protecteur.
découper le ruban adhésif à la forme exacte de la pièce qui le recevra.
Avec un principe de découpe à plat ou rotatif (tableau 7), le
Figure 48 – Machine de dépose d’un ruban statique ruban transformé est sur mesure, prêt à l’emploi et plus écono-
sur un substrat immobile mique de par la préhension aisée de l’adhésif. La pose et le posi-
tionnement sont précis, l’enlèvement du protecteur simplifié.
L’adhésif est maintenu par aspiration sur la troisième roue et est Dernier avantage des rubans transformés, il n’y a pas de gâchis
immédiatement coupé à la longueur souhaitée par les couteaux de produit et le coût de revient est très facile à calculer.
placés sur la deuxième roue. L’adhésif prédécoupé est alors Les tolérances de découpe allant de 0,2 à 0,4 mm, la production
déposé sur le substrat avec son protecteur. est plus fiable pour des produits de grande série (figure 51).
Exemple : mousse double face appliquée au dos des Sentorettes. Exemple : collage de fenêtre de téléphone portable.

RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________
Habituellement, le protecteur rapporté est plus large (de 3 à 4 mm)

que le produit transformé.
Les rubans transformés se présentent sous forme de rouleau,
planche ou à l’unité.
Ils peuvent alors être :
– en coupe bord à bord ou échenillée ;
– avec découpe intérieure (évidée ou non) ;
– avec languette de préhension rapportée ;
– sur protecteur d’origine ;
– avec trou de pilotage sur le protecteur.
Pour certaines technologies de ruban (par exemple, mousse
acrylique), le ruban doit être en version échenillée ou à l’unité ;
sinon, il se ressoude après la coupe.
8.2 Systèmes démontables

Masquer, emballer, codifier, repérer, assembler..., sont autant de
possibilités qu’offrent les rubans adhésifs (voir tableau 6). Reposi-
Figure 50 – Utilisation de ruban adhésif en trancanné (doc. DMR/3M) tionnable, amovible, démontable sont des propriétés demandées
de plus en plus importantes, poussées par le marché industriel.
L’avantage des systèmes démontables pour ruban adhésif est
qu’ils respectent la pièce adhésivée (esthétique, tenue mécanique).
Exemple
■ Dual Lock™, 3M™ : une pression suffit pour que des centaines de
picots en forme de champignon s’emboîtent les uns dans les autres.
Pour le désengager, un effort de clivage est nécessaire.
Le Dual Lock™ remplace les systèmes de fixation mécaniques peu
esthétiques (vis, boulons, rivets qui nécessitent de plus un perçage et une
détérioration des matériaux) et présente l’avantage de la démontabilité.
Plutôt recommandé pour l’assemblage de matériaux rigides, il
requiert une surface de collage de 50 cm2 pour supporter une force
statique de 10 N.
Ce produit d’assemblage amovible et repositionnable existe sans
adhésif ou avec un adhésif laminé de nature acrylique ou caoutchouc
(figure 52a ).
■ Scotchmate™, 3M™ : c’est un assemblage entre boucles et cro-
Figure 51 – Rubans transformés (doc. DMR/3M) chets. Il suffit de tirer sur l’un ou l’autre des supports pour les déta-
cher. Il est adapté à l’assemblage de matériaux souples et
semi-rigides. Ce produit d’assemblage amovible et repositionnable
existe sans adhésif laminé ou avec une enduction d’adhésif acrylique
Tableau 7 – Procédés de découpe ou caoutchouc (figure 52b ).
Avantages Inconvénients ■ Ruban double face repositionnable (§ 3.4.2) : ce produit convient

aux matériaux semi-rigides et souples, type film, papier, carton.
Coût de l’outil peu élevé, Cadence de production
permet la réalisation moins rapide
■ Mousse acrylique amovible : le ruban adhésif est constitué de
100 % d’acrylique d’épaisseur de 0,6 à 0,8 mm. Ce type de ruban
d’essais et petites que le rotatif
À plat convient aux matériaux rigides et semi-rigides. Il est déconseillé sur
quantités Plus limité dans
des supports poreux ou peu cohésifs. Il s’enlève par clivage.
Découpe de support des réalisations
épais et dur complexes ■ Ruban magnétique : le support simple face (cristaux de ferrites de
baryum) est enduit d’adhésif acrylique. Il rend amovible tout substrat
Cadences de production Ne permet pas de décou-
sur un support ferreux.
plus élevées per les produits durs et
Rotatif Peu de limites dans les très épais (plus de 3 mm)
réalisations techniques Coût de l’outil plus élevé
qu’un outil à plat
9. Dernières innovations
Pour un ruban simple face, l’adjonction d’un protecteur rapporté
est nécessaire pour le transformer. 9.1 Nature des demandes industrielles
Pour un ruban transfert, un ruban double face ou une mousse L’utilisation des colles ou des rubans adhésifs dans l’industrie ne
double face, munis naturellement d’un protecteur appelé nécessite aucune formation obligatoire. En revanche, cette
« protecteur d’origine », l’adjonction d’un protecteur appelé formation est incontournable lorsqu’elle concerne la soudure, la
« rapporté » est nécessaire. plasturgie ou tout autre domaine technique.

__________________________________________________________________________________________________________________ RUBANS ADHÉSIFS
• anticorrosion,
• étanchéité,
• assemblage de matériaux mixtes,
• assemblage invisible.
■ Déterminer les critères techniques de l’application :
– matériaux à assembler, à masquer, à protéger ;
– nature des surfaces, aspect ;
– performances initiales et finales ;
– tenue mécanique en statique ou dynamique, thermique, à
l’environnement ;
– phases et durées de service ;
– forme des pièces, géométrie de l’assemblage ;
– cadence et cycle de production ;
– application manuelle et automatique ;
– préparation et/ou traitement de surface/matériaux, environnement ;
– autres fonctions souhaitées : conduction thermique, électrique,
absorption des vibrations, transparence, etc.
■ Établir un bilan économique de la nouvelle solution rapportée à

la pièce :
a Dual LockTM
Nota : un audit du procédé de fabrication est nécessaire.
– prix de la matière première ;

– mise en œuvre (pliage, profilage, soudage, injection...) ;
– prix de la colle ;
– matériel de pose, dispositif infrarouge ;
– coût de la main-d’œuvre spécialisée ou non ;
– retour qualité.
■ Déterminer la ou les technologies de ruban adhésif adéquates

pour l’application grâce à une caractérisation des produits :
cisaillement dynamique ou statique, pelage dynamique ou
statique, tack initial, etc. ; vieillissement accéléré.
■ Du prototype à l’industrialisation :
– essais chez l’industriel ;
– fabrication de préséries ;
– visite commune chez les équipementiers, fabricant/distributeur,
industriel ;
– formation du personnel ;
– industrialisation ;
b ScotchmateTM – suivi du projet ;
– audit final du client.
Le résultat est une solution clef en main mais aussi un ruban
Figure 52 – Systèmes démontables (doc. DMR/3M) adhésif qui pourrait offrir plusieurs fonctions à la fois (§ 9.2).
Une démarche pédagogique en amont des industriels est cepen-

dant nécessaire afin d’éduquer les décideurs de demain. Celle-ci 9.2 Évolution des technologies
commence à porter ses fruits car les besoins ne se limitent plus à la de rubans adhésifs
recherche de référence mais englobent aussi les procédés de mise
en œuvre, la formation des opérateurs, la toxicologie de la solution Assembler, étanchéifier, communiquer, décorer, conduire la cha-
proposée. L’accompagnement peut se résumer en cinq étapes. leur ou le courant électrique sont les multiples facettes des rubans
adhésifs du futur. Ils sont dits « multifonction » et offrent aux desi-
■ Déterminer les réelles motivations de l’industriel : gners et aux bureaux d’études de nouvelles perspectives.
– raisons financières ;
– gain de productivité (préparation, assemblage, finitions) ; Exemples
– allègement des structures ; Ruban structural SBT (structural bonding tape ) associant la perfor-
– nouveaux produits pour de nouveaux clients ; mance d’une colle époxy à la simplicité d’utilisation d’un ruban
– utilisation de nouveaux matériaux (polypropylène, polyéthylène, d’assemblage (figure 53).
certains vernis, laques, etc.) ; Ruban adhésif conducteur électrique : se découpe à la forme de
– remplacement des solvants ou autres solutions toxiques ; la pièce et assure une conduction électrique (cartes à puce).
– raisons techniques :
• répartition uniforme des contraintes mécaniques, ■ Ruban conducteur selon l’axe z ; conducteur anisotrope
• conservation de l’intégrité des pièces, (figure 54). Les particules conductrices sont des billes souples ou
• image, esthétique, concepts innovants, rigides enduites d’un métal conducteur.

RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________
Figure 53 – Collage d’une pièce métallique sur du verre

avec le ruban 3M SBT 9245 (doc. DMR/3M)
Figure 55 – Ruban conducteur selon les axes x, y, z (doc. DMR/3M)

Circuit imprimé flexible

Conducteur Particules
Ruban adhésif
conductrices ■ Ruban conducteur dans toutes les directions (x, y, z ) ;
Conducteur Résine adhésive conducteur isotrope (figure 55) : le ruban adhésif conducteur élec-
isolante trique se présente sous la forme d’un rouleau. Les fibres
Carte de circuit imprimé
conductrices (carbone recouvert de nickel) sont noyées dans une
résine polymère. Grâce à un apport de chaleur, on vient fondre la
Température et pression résine qui assure l’assemblage avec une bonne résistance méca-
nique après refroidissement. L’apport de pression, simultané à
Circuit imprimé flexible
l’apport de chaleur, permet de mettre les fibres conductrices en
contact avec les deux substrats. Les assemblages conducteurs
sont ainsi propres et invisibles.
Carte de circuit imprimé
Exemple : adhésion sur les matériaux difficiles à coller tels que le

Figure 54 – Fonctionnement d’un ruban conducteur selon z polyéthylène, le propylène ou les peintures poudres sans préparation
(doc. DMR/3M) de surface spécifique.

P
O
U
Rubans adhésifs R
E
par Frédéric FORTIER
Titulaire du DES Adhésifs et assemblages, université de Bordeaux-I, École supérieure
N
de gestion ESG Paris
Responsable de formation dans le marché des adhésifs pour l’industrie, 3M
et Stéphanie CLOUET
Ingénieur en sciences et génie des matériaux, école polytechnique universitaire
de Grenoble
S
Ingénieur au service technique pour les produits d’assemblage (rubans et colles), 3M
A
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Normes et standards
NF EN 1939 12-03 Rubans auto-adhésifs – Détermination des D 3330 Standard test method for peel adhesion of pres-
caractéristiques du pouvoir adhésif linéaire. sure-sensitive tape
Indice classement X41-022
D 3759 Standard test method for tensile strength and
elongation of pressure-sensitive tapes
NF EN ISO 9227 03-07 Essais de corrosion en atmosphères artificielles
– Essais aux brouillards salins. Indice de classe- D 3652 Standard test method for thickness of pressure-
ment A05-101 sensitive tapes

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P RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________
O
U Annuaire
R Organisme
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Fabricant
3M
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Cet article est issu de : Mécanique | Travail des matériaux - Assemblage

par Frédéric FORTIER, Stéphanie CLOUET

Pour toute question :

par Frédéric FORTIER

1. Assemblage collé versus fixation mécanique ............................... BM 7 612v2 - 2

’essor des polymères au XXe siècle a permis de développer de très nom-

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RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________

1. Assemblage collé versus

1.1 Avantages techniques Distance (m)

miques et aux variations des conditions de vie en extérieur.

Exemple : sur des façades métalliques, dans le domaine du b rivetage

■ Étanchéité : les rubans peuvent assurer une fonction d’étan-

Exemple : assemblage des différents éléments d’une caméra

■ Pas d’élévation de température : pas de déformation des pièces

1.2 Avantages économiques

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Figure 4 – Adhésion et cohésion

1.3 Autres avantages +– +– δ+δ–

■ Avantages esthétiques : assemblage invisible, innovant, avec

■ Théorie de la diffusion moléculaire : elle est applicable à des

2.2 Mécanismes de l’adhésion Exemple : colle PVC.

La compréhension des techniques de l’adhésion passe par des

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2.3 Énergie de surface et mouillabilité Tableau 1 – Classement de divers matériaux

γ LG cos θ = γ SG − γ SL (1) Cuivre

b matériau à énergie de surface moyenne

a matériau incollable b matériau difficile à coller

Figure 8 – Énergie de surface et mouillabilité Figure 9 – Matériaux faciles et difficiles à coller

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Adhésif Support avec traitement antiadhérent (face extérieure)

Figure 10 – Effet des plastifiants sur l’adhésion Couches d'adhésif

3. Technologies des rubans Protecteur Mousse

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■ Ruban VHB™, 3M™ : mousse adhésive acrylique haute perfor-

Résistance mécanique (N/m2)

3.2 Nature des masses adhésives,

Résistance mécanique (N/m2)

La résistance en température de ces adhésifs mous est limitée

Ce type d’adhésif est couramment utilisé pour les applications

■ Adhésif acrylique : cet adhésif propose une adhésion initiale

sés pour l’assemblage de matériaux à faible énergie de surface Acrylique

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3.4 Critères de choix

Support 3.4.1 Rubans simple face

Vieillissement Conditions Surface : Tenue mécanique

Figure 16 – Choisir son ruban adhésif en fonction du support et de l’adhésif

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RUBANS ADHÉSIFS _________________________________________________________________________________________________________________

Tableau 2 – Supports d’un ruban adhésif simple face

Polytétrafluoréthy- très faible Antiadhérent Maintenance

Prix PTFE Tissu

■ Les autres critères de sélection sont :

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Figure 19 – Protection des bords d’attaque d’un avion avec le film

Exemple 1 : protection de bord d’attaque (radôme, pale

Exemple 2 : gamme de butée adhésive polyuréthanne transpa-

Exemple 3 : masquage de pièces peintes avec de la peinture

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