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Réf.

: BM7616 V1

Collage des matériaux -


Date de publication :
10 octobre 2002
Caractéristiques, mise en
œuvre des colles

Cet article est issu de : Mécanique | Travail des matériaux - Assemblage

par Philippe COGNARD

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Collage des matériaux


Caractéristiques, mise en œuvre des colles
par Philippe COGNARD
Ingénieur de l’École supérieure de physique et de chimie industrielle de la ville de Paris
Directeur commercial à la société Bostik Findley
Expert près les tribunaux.

1. Caractéristiques des colles et adhésifs............................................ BM 7 616 - 2


1.1 Compatibilité avec les matériaux à coller ................................................ — 2
1.2 Caractéristiques de mise en œuvre........................................................... — 2
1.3 Caractéristiques mécaniques..................................................................... — 7
1.4 Caractéristiques physico-chimiques et durabilité.................................... — 10
1.5 Autres caractéristiques............................................................................... — 11
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2. Mise en œuvre.......................................................................................... — 12
2.1 Préparation des surfaces............................................................................ — 12
2.2 Préparation de l’adhésif ............................................................................. — 13
2.3 Application de l’adhésif.............................................................................. — 13
2.4 Assemblage................................................................................................. — 15
2.5 Pressage ...................................................................................................... — 15
2.6 Séchage, durcissement, étuvage, et autres modes de prise .................. — 16
2.7 Finitions, usinage ultérieur et manipulations........................................... — 16
2.8 Essais et contrôles ...................................................................................... — 16
Collage des matériaux. Applications ......................................................... BM 7 617
Pour en savoir plus.......................................................................................... Doc. BM 7 617

’usage de colles et adhésifs structuraux ou semi-structuraux pour l’assem-


L blage s’étend à de nombreux matériaux et intéresse par conséquent pres-
que tous les secteurs industriels, de l’automobile à l’électronique en passant
par le bâtiment, entrant ainsi en concurrence avec les autres techniques
d’assemblage (assemblage mécanique, thermique...).
Les ingénieurs et concepteurs disposent donc d’une palette de techniques
d’assemblage adaptées aux problèmes techniques qui leur sont posés. Les
critères sur lesquels leur choix doit se fonder comprennent non seulement les
aspects techniques (critères mécaniques, d’étanchéité, de résistance à l’eau, à
la chaleur, à la corrosion ou aux atmosphères agressives...) mais également
des critères esthétiques, économiques ou de mise en œuvre. En effet, bien que
très largement répandus, ces matériaux d’assemblage nécessitent une mise en
œuvre soigneuse et rigoureuse. Par ailleurs, les assemblages ainsi réalisés
peuvent être destinés à des installations sensibles ou à des structures
soumises à des contraintes importantes. Aussi ces assemblages doivent faire
l’objet de tests spécifiques permettant de contrôler leur conformité au cahier
des charges.
Cet article a donc pour but de présenter les caractéristiques et la mise en
œuvre des colles et adhésifs et vise à fournir au lecteur les éléments lui
permettant d’effectuer un choix éclairé parmi ces matériaux.

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 7 616 − 1

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COLLAGE DES MATÉRIAUX _______________________________________________________________________________________________________________

Cet article constitue la seconde partie d’un ensemble consacré au collage des matériaux dans
ce traité :
— [BM 7 615] - Collage des matériaux. Mécanismes. Classification des colles ;
— [BM 7 616] - Collage des matériaux. Caractéristiques, mise en œuvre des colles ;
— [BM 7 617] - Collage des matériaux. Applications ;
— [Doc. BM 7 617] - Collage des matériaux. Pour en savoir plus.
Le collage des matériaux fait également l’objet de plusieurs articles spécialisés dans différents
traités, auxquels le lecteur pourra se reporter, dont :
— Colles et adhésifs. Applications dans le bâtiment [C 961] dans le traité Construction ;
— Collage des métaux [BM 7 620] dans ce traité.
(0)

tionner le ou les adhésifs qui adhèrent sur le matériau considéré,


Abréviations utilisées et, dans certains cas (métaux, plastiques, verre), de lui associer un
traitement de surface adéquat (mécanique, physique ou chimique)
ABS Résine polyacrylique-butadiène styrène
(cf. § 2) et/ou un primaire adéquat, qui augmenteront l’adhérence et
EVA Éthylène-acétate de vinyle
la durabilité.
MF Mélamines formol
MS Polyéthers à terminaison silyle
PET Polyéthylène-téréphtalate
PU Polyuréthane 1.2 Caractéristiques de mise en œuvre
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PVAC Acétate de polyvinyle


PVC Poly(chlorure de vinyle) Les caractéristiques des colles et adhésifs sont liées aux systèmes
RF Résorcine-formol de mise en œuvre : application et séchage ou durcissement.
SBS Styrène butadiène styrène
■ Toutes les chaînes de collage comportent cinq ou six étapes
SIS Styrène isoprène styrène
(figure 1) :
THF Tétrahydrofurane
UF Urée-formol — préparation éventuelle de surfaces (nettoyage des pièces, pré-
paration mécanique, physique ou chimique...) ;
— préparation éventuelle de la colle ;
— encollage avec divers systèmes (rouleaux, pistolets, extrusion,
buses...) (§ 2) ;
1. Caractéristiques des colles — assemblage : accostage, formage, pliage éventuel ;
— pressage par divers systèmes (presses à plateaux, à rouleaux,
et adhésifs cadreuses, serre-joints...) (§ 2) ;
— durcissement de la colle par séchage ou « cuisson » (fours ou
Les caractéristiques des principales colles et adhésifs sont étuves, air chaud, presse à plateaux chauffants autoclave...) (§ 2) ;
résumées dans les tableaux 4 et 5 situés en fin d’article. — enfin évacuation et entreposage des pièces.
■ Les colles doivent être compatibles avec les machines et avec les
systèmes d’application utilisés sur ces machines. C’est pourquoi
1.1 Compatibilité avec les matériaux à coller nous présenterons au paragraphe 2 les divers types de machines et
d’applications.
Pratiquement tous les matériaux, utilisés dans toutes les indus- Le tableau 1 indique, selon les opérations de collage, quelles sont
tries, peuvent être assemblés par collage, mais à condition de sélec- les exigences et les caractéristiques des colles à considérer.

Préparation
de la colle
2 (mélange de
deux composants)

Séchage ou
1 4 cuisson 7
Préparation Assemblage Évacuation
Pièce à des surfaces 6 des pièces
encoller Stockage

Encollage Pressage
3 5
Alimentation

Figure 1 – Schéma général d’une ligne d’assemblage

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______________________________________________________________________________________________________________ COLLAGE DES MATÉRIAUX

(0)

Tableau 1 – Exigences et caractéristiques des colles selon les opérations de collage à effectuer
Séquences des opérations de collage Exigences pour les colles et adhésifs Caractéristiques de la colle à connaître
Préparation de surfaces Compatibilité entre l’adhésif et le traitement Adhérence sur les surfaces et les matériaux consi-
de surface. dérés.
Exigences vis-à-vis de la préparation des surfaces et
des primaires.
Encollage L’encollage doit se faire : Viscosité.
— à la vitesse de la machine ; Mouillage des matériaux.
— de façon régulière ; Consommation.
Masse volumique.
— avec une quantité de colle adéquate. Stabilité de la colle dans les bacs des encolleurs
(stabilité mécanique et thermique).
Transfert des pièces du poste d’encollage Après encollage, l’adhésif doit rester collant Temps ouvert.
au poste d’assemblage pendant le transfert.
Assemblage Certaines colles peuvent maintenir les pièces Tack (ou adhérence immédiate).
(accostage, formage, pliage) en contact. Consistance ou viscosité.
D’autres colles, à prise plus lente, nécessitent Extrait sec.
un maintien mécanique. Temps d’assemblage fermé.
Pressage et durcissement La colle doit faire sa prise pendant cette durée Mode de prise.
(durée, pression et température) de pressage et de durcissement Vitesse de prise, de séchage.
Durée, pression et température de durcissement.
Évacuation Les collages ne doivent pas se relâcher. Tack et cohésion à chaud de la colle.
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La colle doit avoir déjà fait une première prise. Vitesse de prise complète.
Stockage Les assemblages ne doivent pas se décoller. Performances de la colle (résistance mécanique,
résistance à la chaleur, à l’humidité, etc.).

1.2.1 Viscosité et rhéologie ■ Viscosité et température de la colle


Pour toutes les colles, la viscosité diminue quand la température
La viscosité d’un adhésif renseigne sur la manière dont il s’écoule de la colle augmente. C’est le cas des adhésifs thermofusibles mais
lorsqu’il est soumis à la pesanteur et/ou à des forces de cisaillement. aussi des autres colles : époxydes, vinyliques, anaérobies...
Lors de l’application, que ce soit au rouleau, au pistolet par extrusion
avec une buse, l’adhésif subit toujours des actions de cisaillement. Adhésifs thermofusibles
La viscosité se mesure en mPa · s à l’aide d’un viscosimètre À 20 oC, ces adhésifs sont solides. Ils se ramollissent progressi-
(Brookfield ou autres : coupe Ford, viscosimètre Haake, rhéomètres, vement quand on les chauffe et deviennent liquides ou pâteux vers 100
etc.). à 200 oC selon les formulations.
Sur la courbe de la figure 3, la viscosité d’utilisation préconisée se
■ Comportement rhéologique situe entre les points A et A′ ce qui correspond à une température
● Cas normal : liquide newtonien comprise entre 140 et 200 oC. Nous avons donc, dans ce cas, une colle
Ce cas est explicité par la figure 2a. plus ou moins fluide, Hot melt, s’appliquant bien au pistolet ou par
● Pseudoplasticité
extrusion, et mouillant suffisamment les matériaux classiques (plas-
tiques, bois...).
Les dispersions (émulsions aqueuses) sont souvent pseudo-
plastiques, aussi leur viscosité diminue-t-elle dans le temps lors du ■ Mouillage des matériaux
brassage de la colle, dans les applicateurs à rouleau par exemple Le mouillage est l’étalement facile de l’adhésif sur toute la surface
(figure 2b ). à coller, afin d’obtenir un contact complet entre l’adhésif et les maté-
● Thixotropie riaux, pour que les forces d’adhésion puissent se développer
Les liquides thixotropiques voient leur viscosité diminuer dans le (cf. § 3.2 [BM 7 615]).
temps lorsqu’ils sont soumis à une contrainte de cisaillement En fonction de leur formulation et de leur viscosité, les colles
constante (lors de leur brassage) (figure 2c ). Ils retrouvent, en mouillent plus ou moins bien les divers matériaux.
général, leur viscosité d’origine si on les laisse reposer.
Par ailleurs, certains matériaux sont très difficiles à mouiller : le
Nota : la norme NFT 76-102 indique comment mesurer la viscosité Brookfield des
adhésifs à l’état liquide.
verre, le polyéthylène et le polypropylène, les plastiques en général.
La figure 4 montre l’importance d’un bon mouillage des substrats
■ Viscosité et type d’applicateur et illustre les différents cas que l’on peut rencontrer, on observe :
La viscosité doit être adaptée à l’applicateur. — un bon mouillage, avec pénétration de l’adhésif dans toutes
● Type d’applicateur utilisé : certains applicateurs exigent des les irrégularités des deux matériaux (figure 4a ) ;
colles très fluides (pistolets, pipettes, buse), d’autres des colles plus — un mouillage très mauvais (figure 4b ) ;
épaisses (extrusion de mastics en fortes épaisseurs...) (§ 2). — l’adhésif a mouillé le support sur lequel il a été appliqué mais
● Difficulté de mouillage : si un matériau est difficile à mouiller, on pas le second matériau (figure 4c ) :
utilisera une colle plus fluide, qui s’étalera plus facilement. • soit parce que ce second matériau est difficile à mouiller,
● Consommation de colle : la viscosité, la consommation, la • soit parce que l’adhésif est trop visqueux ou a un mauvais
vitesse de la chaîne sont liées entre elles ; si la colle est épaisse, pouvoir mouillant vis-à-vis du second matériau,
elle est plus difficile à appliquer, la vitesse de chaîne est donc plus • soit parce que le temps ouvert de l’adhésif est dépassé, et qu’il
faible et l’on consomme plus de colle. a commencé à sécher avant l’assemblage.

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COLLAGE DES MATÉRIAUX _______________________________________________________________________________________________________________

Taux de cisaillement

Viscosité ou cohésion ou dureté


E
te
tn
nsa
co
ité
os Dureté du
sc
Vi hot-melt
solide

Contrainte de cisaillement
a fluide Newtonien
D

Viscosité
Cohésion
et tack

C
Hot-melt B A'
pâteux A
ou fluide

0 50 100 150 200


Tba Température (°C)
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Taux de cisaillement Zone AB : l'adhésif est liquide, sa viscosité augmente progressivement.


Il ne peut être appliqué que dans une zone étroite AA'.
b fluide pseudoplastique
Zone BC : zone de figeage : la vitesse de figeage (pente de la courbe) est
très importante. La température de fusion bille-anneau Tba n'est qu'un
élément du problème.

Viscosité
Zone CD : développement de la cohésion et du tack :on ne parle plus de
viscosité mais de cohésion et de tack. Le comportement des hot-melts
dans cette zone est essentiel, surtout avec les machines à grandes
cadences.

Zone DE : développement de la dureté : le comportement du hot-melt


ici est également très important pour sa résistance au fluage (lors d'un
stockage des pièces à la chaleur par exemple) et sa tenue au froid.

Figure 3 – Évolution de la viscosité et de la cohésion des adhésifs


Temps de cisaillement hot melts en fonction de la température
c fluide thixotropique

Figure 2 – Diagrammes caractéristiques des divers comportements


rhéologiques des fluides
Matériau

a Adhésif
Seul le collage de la figure 4a donnera satisfaction, puisque les
surfaces réellement collées dans les cas b et c ne représentent Support
qu’une petite partie de la surface totale.
Nota : la norme NF EN 828 indique comment déterminer l’angle de contact et la tension
superficielle de la surface solide.
Matériau

1.2.2 Proportions des mélanges b Adhésif

Avec ces colles et adhésifs (colles à deux composants : époxydes, Support


PU, thermodurcissables) on doit respecter les proportions de
mélange indiquées par le fabricant et qui correspondent aux
proportions nécessaires pour la réaction chimique. Ces proportions Matériau
ne peuvent varier que de ± 5 % environ, le dosage peut être
automatique, avec une pompe ou un système de dosage.
c Adhésif

1.2.3 Durée de vie en pot Support


ou durée pratique d’utilisation
Cette notion ne concerne que les colles à deux composants. Figure 4 – Mouillage des substrats encollés

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______________________________________________________________________________________________________________ COLLAGE DES MATÉRIAUX

La vie en pot est la durée pendant laquelle la colle peut être mise ■ Stabilité thermique
en œuvre, à partir du moment où les deux composants ont été
mélangés. Au fur et à mesure que la réaction chimique entre les Les adhésifs hot-melts (thermofusibles) doivent pouvoir rester,
deux composants avance, ces colles épaississent, ne peuvent plus pendant une journée de travail, dans les réservoirs chauds, à des
accrocher sur les matériaux ni être étalées, et deviennent inutilisa- températures voisines de la température d’application, sans être
bles au bout d’un certain temps. dégradés par la chaleur ou l’oxydation.
Nota : la norme ISO 10364 permet de déterminer le délai d’utilisation (vie en pot) On mesure cette stabilité thermique en soumettant l’adhésif à des
d’adhésifs multicomposants. durées croissantes d’exposition à la chaleur et en suivant son état
La durée pratique d’utilisation (DPU) varie avec la température et de dégradation éventuelle par l’évolution de sa couleur et de ses
la réactivité des composants. performances de collage.
Exemple : pour un adhésif époxyde à deux composants, la DPU est
de 1 h environ, pour une durée de prise de quelques heures.
1.2.7 Temps de gommage, temps d’attente
avant assemblage
1.2.4 Épaisseur minimale-maximale
Cette notion ne concerne que les colles qui font leur prise par
Si les deux surfaces à assembler sont parfaitement planes, on peut séchage (colles solvantées et colles aqueuses).
se limiter en général, à une épaisseur de colle de l’ordre de 0,1 mm
(correspondant à 100 g/m2 pour une colle de densité 1). Le temps de gommage correspond à l’intervalle de temps que
l’on doit laisser s’écouler entre le moment où l’on étale la colle sur
Si les deux surfaces ne sont pas planes, il faut remplir le joint entre
le matériau et le moment où l’on procède à l’assemblage.
ces surfaces, ce qui peut nécessiter des épaisseurs de colles beau-
coup plus importantes. Pendant ce temps, les solvants ou l’eau commencent à s’évaporer
(totalement s’il s’agit d’une colle néoprène, ou en partie s’il s’agit
Certaines colles peuvent faire leur prise en forte épaisseur
d’une colle simple encollage).
(jusqu’à 1 mm) ; c’est le cas : des colles sans solvants et sans eau,
qui font leur prise par réaction chimique : La colle épaissit et acquiert ainsi son pouvoir collant et une
cohésion suffisante pour que l’on puisse assembler, sans crainte de
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— colles à deux composants (époxydes, polyuréthannes) ;


— certaines colles thermodurcissables (urée-formol spéciales voir le matériau se relever.
pour joints épais). Le temps de gommage est raccourci par la chaleur.
D’autres colles ne peuvent faire leur prise convenablement qu’en
fine épaisseur (de quelques centièmes à quelques dixièmes de Exemple : entre un chantier très froid en hiver et un chantier très
millimètres). C’est le cas : chaud en été dans le Sud de la France, on peut constater des temps de
gommage qui varient de 4 à 1.
— des colles aqueuses et des colles solvantées, car il faut que l’eau
ou les solvants puissent « quitter » le joint de colle suffisamment
rapidement ;
— des adhésifs cyanoacrylates, dont le durcissement est catalysé 1.2.8 Temps ouvert
par des conditions alcalines sur les matériaux.
Parfois appelé temps d’assemblage ouvert, le temps ouvert
correspond au temps qui s’écoule entre le moment où la colle a été
1.2.5 Consommation ou grammage étalée et celui où elle a perdu son pouvoir collant parce qu’elle a
commencé à sécher, ou à s’épaissir, ou à se refroidir dans le cas d’un
Cette valeur correspond à la quantité de colle appliquée sur une
adhésif thermofusible.
surface donnée. On la mesure en grammes par mètre carré (ou en
grammes par mètre si on applique un cordon de colle). Les adhésifs thermofusibles ont des temps ouverts très courts
(quelques secondes).
Pour obtenir un bon collage, il faut déposer une quantité optimale
d’adhésif, c’est-à-dire ni trop ni trop peu : Les colles aqueuses (vinyliques, etc.) ont des temps ouverts beau-
— si l’on ne met pas assez de colle, la force de collage est insuf- coup plus longs (quelques dizaines de secondes voire quelques
fisante, car la surface de contact entre la colle et les matériaux est minutes).
trop faible ; de plus, pour des matériaux poreux et absorbants, une Pour les colles à deux composants, le temps ouvert dépend de
colle fluide risque d’être absorbée en laissant alors une couche la vitesse de la réaction entre les deux composants, mais de toute
insuffisante pour assurer un bon contact ; façon on assemble immédiatement après encollage.
— si on met trop de colle, cela non seulement augmente le coût,
mais peut aussi perturber son durcissement ou son séchage.
La consommation varie avec la rugosité et la planéité des maté- 1.2.9 Temps d’assemblage fermé
riaux à coller. Si les matériaux sont très plans et lisses, la
consommation sera faible (elle varie en général de 30 à 100 g/m2). Le temps d’assemblage fermé correspond au temps s’écoulant
Enfin la consommation dépend aussi de la masse volumique de entre la mise en contact des constituants et le pressage.
la colle (ρ ). Pour un volume V déposé égal, une colle de masse volu- Sur les machines Hot melt ce temps est, en général, très court,
mique élevée entraîne une consommation c élevée suivant la de l’ordre de la seconde, voire moins. Il faut effectuer le pressage
relation : tant que la colle est encore collante.
c=V×ρ

1.2.6 Stabilité de la colle dans les bacs 1.2.10 Tack ou adhérence immédiate
des encolleurs
Le tack est la propriété de maintenir les matériaux ensemble, dès
■ Stabilité mécanique leur assemblage, pour qu’ils ne glissent pas, ne se déplacent pas
Dans les encolleurs à rouleau et, de façon générale, dans les appli- l’un par rapport à l’autre, afin que le film de colle reste continu et
cateurs ouverts, la colle doit résister au brassage, au contact avec immobile pendant la durée de prise et que les collages ne s’ouvrent
l’air, à l’agitation, sans changer de viscosité ni perdre ses propriétés. pas.

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COLLAGE DES MATÉRIAUX _______________________________________________________________________________________________________________

Le tack dépend de plusieurs facteurs : Le complément à 100 % indique alors le pourcentage de liquide
— la formulation et la nature des constituants de base ; par porteur, lequel s’évapore ou est absorbé par les matériaux pendant
exemple, les dispersions VAC/E [vinylacétate-éthylène (copoly- le collage.
mère)] ou acryliques ont un tack plus élevé que les dispersions
Exemples d’extraits secs :
vinyliques ; les colles contact au néoprène ont un tack très élevé et
on ne peut plus bouger les pièces l’une par rapport à l’autre dès la — dispersions vinyliques ou VAC/E : 40 à 75 % ;
mise en contact ; — époxydes en général 100 % ;
— la viscosité et la rhéologie, une forte viscosité donnant un — UF, PF, RF : 60 à 70 % ;
tack plus élevé. — adhésifs thermofusibles : 100 %.

L’extrait sec conditionne le prix de revient de la colle mais aussi


1.2.11 Extrait sec son efficacité car, s’il est trop faible, on risque d’avoir trop peu de
matières actives dans le joint de colle.
Certains adhésifs sont des dispersions ou des solutions de poly-
mères dans un liquide porteur qui est le plus souvent de l’eau
(rarement du solvant). 1.2.12 Mode de prise
L’extrait sec (ES) est la teneur en matières actives de la colle, Lors du pressage, la colle doit faire sa prise. Elle n’acquiert toutes
c’est-à-dire un rapport de masses m (exprimé en %) : ses propriétés (mécaniques, physiques, chimiques) que lorsqu’elle
m polymère de base + m résines + m charges + additifs est parvenue à l’état solide et cela peut se produire selon les dif-
ES = ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- férents modes de prise indiqués au tableau 2. La durée de la prise
m totale de colle dépend des paramètres notés dans ce même tableau.
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Tableau 2 – Divers modes de prise des colles et adhésifs


Types de colles et adhésifs Modes de prise Paramètres de prise Exemples

Colles à l’eau Évaporation de l’eau avant Épaisseur du joint de colle. Émulsions acryliques, vinyliques.
(émulsions ou solutions assemblage. Degré d’absorption des Autres colles aqueuses (PU, ...).
aqueuses) Absorption de l’eau par les subs- substrats.
trats poreux (au moins un des Température et humidité.
matériaux doit être absorbant). Liaison entre l’eau
et les polymères de base.
Colles en solution Absorption et évaporation des Taux d’évaporation Certaines colles polyuréthannes.
solvants. des solvants. Certaines colles pour matières plas-
Ventilation et température. tiques.
Adhésifs collant par contact Séchage complet puis prise Pression. Colles contact ou néoprène.
(double encollage) immédiate par contact sous Coldseal ou scellage à froid.
pression (double encollage).
Colles à deux composants Réaction chimique entre les Réactivité entre les deux Époxydes.
deux composants composants. Polyuréthannes.
(à température ambiante Température et durée. UF, MF, RF.
ou à chaud). Proportions du mélange.
Colles thermodurcissables à Réaction chimique sous l’action Réactivité de la résine de base. Époxydes monocomposants.
un composant de la chaleur. Température, pression et durée. Certaines colles UF et phénoliques.
Adhésifs en films.
Plastisols Gélification à chaud. Température et durée. Plastisols PVC.
(monocomposant)
Monomères polymérisables Polymérisation entre les deux Présence d’un catalyseur Cyanoacrylates.
matériaux sous l’action d’un (alcalinité pour les Anaérobies.
catalyseur ou des UV. cyanoacrylates...), UV. Certains acryliques.
Adhésifs thermofusibles Refroidissement de la colle, Vitesse de refroidissement. Hot-melts EVA ou autoadhésifs
préalablement fondue (entre 130 Pente de la courbe viscosité = f (SIS, SBS).
et 200 oC selon les cas). (température). Hot melts polyamides.
Épaisseur du joint de colle. Hot melts PU réactifs.
Colles et mastics polymérisant Réaction chimique entre Réactivité des isocyanates. Polyuréthannes (un composant),
sous l’action de l’humidité l’humidité (ambiante ou des Humidité de l’air et des substrats. silicones.
(monocomposant) matériaux) et l’adhésif contenant Température. MS polymères.
des terminaisons isocyanates. Hot melts PU réactifs à l’humidité.
Autoadhésifs Adhésif collant de façon Adhésivité de la formule. Rubans, étiquettes et films.
permanente sous simple Pression exercée. Adhésifs (une ou deux faces).
pression. Revêtements autoadhésifs.
Enductions thermocollantes Enduction sèche, non adhésive à Température, pression. Enductions diverses
froid, réactivée à la chaleur. thermoplastiques.

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■ Vitesse et durée de prise


La colle n’a fait sa prise et n’a acquis toutes ses propriétés (méca-

Force de collage (%)


(résistance au cisaillement, etc.)
niques, physiques, chimiques) que lorsqu’elle est parvenue à l’état
solide, selon les modes de prises indiqués au tableau 2.
100
La vitesse et la durée de prise dépendent (comme indiqué au
tableau 2), selon les types de colles :
— du type de formulation et des constituants de base (nature
chimique, liquide porteur, vitesse de réaction entre les deux Néoprène
composants ; 50 Époxydes à deux composants
— de la température (ambiante et des matériaux), la chaleur
accélère toujours la prise des colles ; Émulsion vinylique
— de l’humidité (pour certaines colles) ;
— de l’épaisseur du joint de colle et donc de la quantité de colle
appliquée pour remplir ce joint. 0
0 10 20 30 40 50 Temps (h)
■ Prise partielle et prise complète
● La première prise, ou prise partielle, est celle qui permet aux Figure 5 – Progression de la force de collage pendant le temps
pièces de rester attachées ensemble de façon suffisamment solide de prise
pour pouvoir être manipulables ou subir d’éventuelles transfor-
mations : découpe, perçage, etc., ou, dans le cas d’un chantier, pour
pouvoir ouvrir les locaux au trafic.
À ce niveau de prise, on n’a atteint que 10 % à 50 % de la force
ultime de collage.
● La prise complète, ou définitive, correspond à l’obtention
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Matériau
de 90 % à 100 % de la force totale du collage (figure 5).
Adhésif
■ Vitesse de prise et température
Pour les colles qui font leur prise par réaction chimique, la vitesse
de prise double, approximativement, tous les 10 oC. Une tempé-
rature trop basse ralentit la vitesse de prise.
L’évaporation de l’eau ou des solvants est également accélérée
Matériau
par la chaleur.
Exemple : les adhésifs thermodurcissables à un composant P
peuvent faire leur prise en 20 à 40 min à température élevée (120 oC
à 180 oC). Éventuellement, enceinte à
température donnée
■ Durée de prise
Selon les formules et les conditions de mise en œuvre, les colles Figure 6 – Essai de fluage
peuvent faire leur prise (cf. figure 5) :
— immédiatement, pour une colle contact (néoprène) ;
— en quelques secondes, pour une colle thermofusible ou une
colle cyanoacrylate ; 1.3 Caractéristiques mécaniques
— en quelques minutes, pour une colle solvantée ;
— en quelques heures, pour une colle aqueuse, une colle époxyde Toutes les caractéristiques mécaniques sont mesurées sur l’adhé-
ou polyuréthane à deux composants. sif ou sur l’assemblage après le durcissement complet de l’adhésif.

1.3.1 Résistance au fluage


1.2.13 Identification et contrôle
Le fluage est la déformation lente et irréversible de la colle sous
Les caractéristiques présentées précédemment sont mesurées l’action de sollicitations extérieures : chaleur, poids des matériaux,
au laboratoire et servent surtout pour le contrôle des produits : effet ressort des rabats d’un emballage, etc. Pour la mesurer
— extrait sec (teneur en matières actives : polymères de base, (figure 6), on suspend un poids P à l’assemblage collé, on met éven-
résines, charges, adjuvants) (norme NF EN 827) ; tuellement l’ensemble dans une étuve chauffée à la température que
devra supporter l’adhésif, et on mesure le déplacement en fonction
— viscosité (exprimée en mPa · s) ;
du temps (et de la température).
— densité (norme NF EN 542) ;
— pH (norme NF EN 1245) ; La force P exercée est déterminée en fonction des contraintes
— taux de cendres (pourcentage de matières solides restant mécaniques que cet assemblage subira dans les conditions norma-
après combustion d’un échantillon à 900 oC) ; les d’utilisation.
— réactivité chimique (vitesse de réaction entre les deux compo-
sants, point de gel c’est-à-dire temps au bout duquel l’adhésif ■ Température de fluage d’un adhésif thermofusible
prend) ; On conçoit qu’un adhésif thermofusible, qui est appliqué liquide
— thermoanalyse (calorimètre différentiel à balayage, analyse vers 150 oC, commence à se ramollir progressivement à partir
thermomécanique) ; de 90 oC. Il risque donc de fluer, lentement, à partir de 60 oC à 70 oC
— spectrophotométrie infrarouge. (sous faible contrainte).

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■ Point de ramollissement des adhésifs thermofusibles


Il est très utile de connaître ce point de ramollissement, qui est
mesuré par la méthode bille-anneau : une bille d’acier de diamètre 50
<3
et de masse connus est placée sur un disque réalisé avec cet adhésif
qui obture un anneau métallique de dimensions normalisées. On 200
place l’ensemble dans une étuve, dont la température s’élève avec
une vitesse normalisée, et on mesure la température à laquelle la 150
bille traverse l’adhésif ramolli par l’élévation de température. 150 200

1.3.2 Adhérence sur différents supports


,5 ,5
±0 ±0
Nous avons vu que les joints de colle peuvent être sollicités de 25 25
différentes façons (cf. figure 4 [BM 7 615]) : traction, cisaillement,
a pelage à 90 degrés b pelage à 180 degrés
pelage, fluage.
L’adhérence et les autres propriétés mécaniques des adhésifs et
des joints collés sont donc mesurées selon différentes techniques.

■ Résistance au pelage
Ce test ne peut être utilisé que si l’un des deux matériaux est
souple ou du moins déformable (tôle mince, films plastiques...) et
supporte la force de traction.
● On pèle un des matériaux à assembler, collé avec l’adhésif à
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tester sur un support adéquat (carton épais, verre, etc.), ou bien on


sépare les deux matériaux collés (figure 7). La machine de traction
doit exercer une force constante ainsi qu’un déplacement des
mâchoires à vitesse constante normalisée.
Il existe divers modes de pelage (figure 7) :
c rouleau grimpant d rouleau flottant
— pelage en T lorsque les deux matériaux sont souples
(figure 7a ) ; Les cotes sont en millimètres
— pelage à 90o ou à 180o (figures 7b et c ) ;
— en aéronautique on pratique le pelage de panneaux-sandwich
(tôles collées sur nid d’abeilles) par la méthode Bell ou la méthode Figure 7 – Différentes méthodes d’essais de résistance au pelage
du rouleau grimpant (figure 7c ). (dimensions en mm)
Diverses normes décrivent la mesure de la résistance au pelage :
NF EN 2243-2, NF EN 28150-1 et 2 (cf. [Doc. BM 7617]).
● L’adhérence dépend du couple colle-matériau. Une colle doit
donc être formulée avec des matières de base qui accrochent sur les
matériaux à coller. Amorce de pelage
La résistance au pelage Rp est donnée par la relation :
Traction
charge à la rupture Traction
R p = -------------------------------------------------------------------
largeur de l ′ éprouvette
et s’exprime en N/cm de large (ou en kg/cm). Pelage

Les fabricants de colles et adhésifs doivent indiquer, dans leurs


notices techniques, sur quels matériaux l’adhésif considéré peut
adhérer, et chiffrer les valeurs d’adhérence. Figure 8 – Pelage lors d’un test de cisaillement (éprouvette trop souple)

■ Résistance au cisaillement
En général, les adhésifs résistent très bien au cisaillement. Dans ● Les colles ont des adhérences très variables sur les différents
toute la mesure du possible, quand on étudie une structure collée, matériaux et la résistance au cisaillement peut varier, selon les
on doit privilégier ce mode de contrainte par rapport aux autres matières collées, depuis des valeurs très élevées jusqu’à 0.
(cf. [BM 7 615]).
Exemple : une colle époxyde peut résister à 40 MPa en collage
● La méthode consiste à soumettre l’éprouvette à un effort de
aluminium sur aluminium et à pratiquement 0 MPa sur le Téflon non
traction parallèlement au plan du collage. Pour réaliser une éprou-
traité.
vette, on colle l’une sur l’autre deux plaquettes généralement en alu-
minium sur une petite surface. On tire sur les deux plaquettes jusqu’à Les tests doivent donc obligatoirement être effectués sur les
rupture à l’aide d’une machine de traction. On en déduit la résistance matières réellement utilisées dans l’application envisagée.
au cisaillement qui est évaluée en MPa.
● Pour réaliser les éprouvettes, on doit utiliser des plaquettes
Différentes normes décrivent la mesure de la résistance au cisail- suffisamment rigides. Si elles peuvent se tordre durant l’essai, le
lement : NF EN 302, NF EN 1465 (cf. [Doc. BM 7617]). cisaillement se transforme en test de pelage beaucoup moins favo-
L’éprouvette peut être placée dans un four pour mesurer la résis- rable (figure 8). Les valeurs trouvées sont alors très inférieures aux
tance au cisaillement à une température donnée. valeurs mesurées en cisaillement pur.

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Direction du tractionnement Nitrile


25 Polychloprène (Néoprène)

Élastomères
Polyisobutylène
5 Polysulfure
11
6 Polyuréthane
40 3 25 3 Silicone
40 Anaérobie
111 Copolymère acétate de vinyle/éthylène

Thermoplastiques
Copolymère de chlorure de vinyle
Cyanoacrylate
Figure 9 – Éprouvette de cisaillement en hêtre massif (côte en mm)
Plastisols
Polyamide (thermoflusible)
Thermofusible EVA
● De nombreux adhésifs sont polymérisés à chaud. Si les surfa-
ces collées sont constituées de matériaux différents, le différentiel Polyvinylique, PVAC, copolymères
de dilatation provoquera au refroidissement une contrainte de Aminoplaste (UF, MF, RF)
cisaillement dans le film de colle. Epoxy + polyamine aliphatique
Si la limite de rupture n’est pas dépassée, cette contrainte interne Epoxy + polyamine aromatique
vient s’ajouter à la contrainte effective du test de cisaillement et la Epoxy + polyanhydride
contrainte de rupture apparente peut être, dans certain cas, faible. Epoxy/nylon
● Pour le collage du bois, la résistance mécanique des collages est Epoxy/phénolique

Thermodurcissables
le plus souvent mesurée par un test de cisaillement avec des éprou- Epoxy/polyamide
vettes normalisées comme indiqué sur la figure 9. On tractionne
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Epoxy/polusulfure
dans l’axe du plan de collage, sous une vitesse de mise en charge
Acryliques réticulables
de 60 daN/min.
Epoxy/silicone
Les normes précisent comment doivent être préparés les bois et
Phénolique
les éprouvettes ainsi que les conditions exactes des essais
(cf. [Doc. BM 7 617]). Phénolique/nitrile
Phénolique/polyvinylique
■ Exemples de valeurs de résistance au pelage
Polyester thermodurcissable
et au cisaillement (figure 10)
Polyimide
Nous pouvons indiquer les valeurs suivantes :
Polyuréthane
● Pour les colles hautes performances (colles structurales) : Silicone
— époxydes :
0 10 20 30 40 50
• résistance au cisaillement : 15 à 30 MPa, MPa
• force de pelage : 10 à 50 N/cm de large ;
— polyuréthanes :
• résistance au cisaillement : 5 à 10 MPa, Figure 10 – Résistance au cisaillement sur support acier
• force de pelage : plusieurs N/cm de large ; des différents types de colles et adhésifs
— plastisols PVC : résistance au cisaillement 3 à 10 MPa.
● Pour les colles pour revêtements souples (sols, murs) :
résistance au pelage : 5 à 20 N/cm de large.
Électrode HT
■ Résistance à la traction
De préférence, les assemblages collés ne doivent pas travailler en Bague micrométrique Isolant
traction pure, mais plutôt en cisaillement afin de répartir les
contraintes sur une surface la plus large possible (cf. [BM 7 615]).
Pour que le test de résistance à la traction soit valable, la contrainte
doit être exactement perpendiculaire au plan de collage.
Comme le joint de colle a seulement quelques dizaines de micro-
mètres d’épaisseur, le montage de tractionnement doit avoir aussi
la même précision d’alignement des forces de traction, sinon la
rupture se produirait au point où la contrainte est la plus forte, à
une valeur inférieure à la résistance réelle à la traction.
● Diagramme allongement/contrainte (figure 11) Figure 11 – Représentation schématique d’un banc d’essais
Étant donné la faible épaisseur du film de colle, la mesure classique de traction d’un adhésif
de l’allongement en fonction de la contrainte des machines de
traction n’est pas possible de façon classique. Une méthode utili-
sable est d’équiper l’éprouvette d’un condensateur micrométrique
à lame d’air et d’utiliser un montage électronique pour mesurer la Le module d’Young n’a donc pas beaucoup de sens pour les
variation d’épaisseur (figure 11). plastiques et pour les adhésifs.
Le diagramme allongement/contrainte est continuellement courbe Le diagramme allongement/contrainte ne présente jamais de
et la pente est continuellement variable (figure 12). variation brutale de pente. La limite élastique n’existe pas.

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Si l’on craint des désordres éventuels par suite des variations de


température on choisira si possible une température de durcis-

Contrainte, traction (N/mm2)


sement intermédiaire entre les températures minimale et maximale
20 °C
de service.
30 60 °C
Les colles souples présentant des possibilités d’allongement
100 °C absorberont mieux les différences de dilatation.
Ainsi, pour coller deux matériaux qui n’ont pas les mêmes coef-
20 ficients de dilatation (par exemple bois/métal ou métal/verre) on
120 °C
choisira un adhésif souple et ayant un coefficient de dilatation
intermédiaire.
10
1.3.5 Dureté
La dureté des colles et adhésifs est très variable selon les types
0
et les familles chimiques (cf. § 5 de [BM 7 615]) :
0 1 2 3 4
Allongement (%) — les adhésifs structuraux (époxydes, cyanoacrylates) sont le plus
souvent assez durs ;
— les adhésifs thermoplastiques (Hot melts EVA, colles viny-
Figure 12 – Diagramme allongement/contrainte liques) et élastomériques (colles néoprène) sont plus souples et
moins durs.
Cependant un même matériau comme le bois peut être indif-
féremment collé avec une colle souple comme les colles PVAC
(vinylique) ou une colle très dure et rigide comme les UF.
150
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3,2 1.3.6 Résistance aux chocs


Certains adhésifs sont très rigides et cassants : ils ne résistent donc
3,2
pas aux chocs. C’est le cas par exemple des cyanoacrylates.

25 a0 ∆a 25
1.4 Caractéristiques physico-chimiques
Les cotes sont en millimètres et durabilité
Il s’agit ici de déterminer la résistance des collages à toutes sortes
Figure 13 – Test de résistance à la propagation de criques
d’agents susceptibles de les dégrader :
et à la corrosion (Wedge test ) de la Société Boeing
— agents physiques : chaleur, vieillissement, gel ;
— agents chimiques : eau, acides, bases, solvants, huiles, plasti-
fiants du PVC ;
— agents bactériologiques, moisissures.
Si l’on constate un allongement permanent à la fin de la mesure,
il diminue progressivement et au bout de 24 heures, il a disparu. ■ Méthode générale de tous ces tests
Ce diagramme varie énormément avec la température (figure 12), On mesure les résistances mécaniques (§ 1.3) (cisaillement,
surtout quand on traverse la température de transition vitreuse. pelage, traction) avant et après avoir soumis les éprouvettes à ces
agents physico-chimiques, et l’on note le pourcentage de chute de
la résistance mécanique.
1.3.3 Résistance à la propagation de criques En cumulant les sollicitations mécaniques, physiques et
et à la corrosion (Wedge test ) chimiques, on peut déterminer la durabilité exprimée en années.
Nota : plusieurs normes permettent de déterminer la durabilité ou la résistance
Ce test consiste à enfoncer un coin dans une éprouvette au vieillissement des adhésifs et des collages : NF EN 2243-5, NF EN 29142
normalisée (figure 13) puis à soumettre cette éprouvette à l’envi- (cf. [Doc. BM 7617]).
ronnement prévu (par exemple humidité) et à mesurer la propa-
gation de la crique. Ce test est décrit dans la norme ISO 10354
(cf. [Doc. BM 7 617]). 1.4.1 Résistance à l’eau et à l’humidité
En faisant varier les traitements de surface on peut aussi déter- L’eau est le plus gênant des agents de dégradation des collages.
miner le meilleur d’entre eux et la résistance correspondante à la Elle peut intervenir sous différentes formes :
corrosion en présence d’humidité. — l’eau liquide ou l’humidité ambiante peuvent pénétrer au
Ce test est très utilisé dans l’industrie aéronautique. niveau de la tranche du joint ;
— l’humidité peut aussi être présente à l’intérieur des matériaux
absorbants (bois) ou être adsorbée avant le collage à la surface des
1.3.4 Coefficient de dilatation pièces collées.
Dans tous les cas l’eau ou la vapeur d’eau peuvent venir
La connaissance du coefficient de dilatation peut être utile afin de s’interposer entre les matériaux et le film d’adhésif et provoquer le
limiter les contraintes d’origine thermique à l’interface entre les décollement.
matériaux et le film d’adhésif. De plus l’eau peut dégrader le film de colle en le ramollissant si
Les adhésifs structuraux ont le plus souvent des coefficients de la colle est sensible à l’eau : c’est le cas des colles à émulsions qui
dilatation dix fois plus grands que les métaux et il faut donc en tenir contiennent des tensioactifs (nécessaires pour stabiliser les
compte. émulsions).

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Il existe divers tests de résistance à l’eau, selon les industries et 1.4.5 Résistance à la fatigue
donc selon les expositions à l’eau et à l’humidité :
— test au « weather-o-meter » pour des collages de pièces devant Il s’agit de soumettre les éprouvettes collées à des sollicitations
résister aux intempéries à des conditions atmosphériques diverses. mécaniques alternées, avec un très grand nombre de cycles (10 5
Il s’agit d’une enceinte climatique, dans laquelle on peut créer à voire 10 6).
volonté des cycles thermiques chaud-froid, des pulvérisations d’eau Ce test est important :
à différentes températures, une lumière UV artificielle, en répétant — en aéronautique et automobile où les pièces subissent des
ces cycles un certain nombre de fois. Une variante est le test de efforts alternés, des flexions rejetées un grand nombre de fois
brouillard salin pour simuler la corrosion par l’eau additionnée de pendant la vie de la structure ;
sels ; — en mécanique où les pièces subissent aussi des vibrations, des
— cataplasme humide : test utilisé dans l’industrie automobile efforts alternés pendant des millions de cycles, de rotation.
pour simuler un contact d’une certaine durée avec l’eau ;
La norme NF EN 180-9664 décrit le test de la résistance à la
— tests d’immersion dans l’eau. Par exemple dans l’industrie du
fatigue des adhésifs structuraux en traction-cisaillement
bois, la Norme EN 204 permet de mesurer la résistance à l’eau
(cf. [Doc. BM 7617]).
avec un test d’immersion dans de l’eau, soit froide soit chaude à
60 oC ou bouillante, avec des cycles comportant un séchage inter-
médiaire.
Ce test classe alors les colles selon un indice D1 à D4 du plus fra- 1.5 Autres caractéristiques
gile au plus insensible à l’eau (D4 = résistance à l’eau bouillante).
1.5.1 Sécurité d’emploi
1.4.2 Résistance à la chaleur ou au froid Les colles, comme les produits chimiques qu’elles contiennent,
peuvent présenter, dans certains cas limités, des inconvénients pour
■ La chaleur ramollit toujours les colles et adhésifs. On peut donc la santé ou des risques d’emploi en raison :
mesurer la résistance mécanique (par exemple résistance au cisail- — soit de l’inflammabilité de certains constituants (solvants) ;
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lement) à diverses températures et déterminer ainsi la température — soit des risques de dermatoses allergiques (cas des résines
maximale que peut supporter l’adhésif. époxydes et des durcisseurs aminés) ;
On peut également mesurer le fluage à chaud de l’assemblage — soit de la nocivité de certains constituants (toluène, méthanol,
sous contrainte (§ 1.3.1). n-hexane, formol, par exemple).
Les utilisateurs et distributeurs sont avertis de ces dangers par
■ Les colles et adhésifs deviennent toujours durs et cassants à les fabricants, par les moyens suivants :
températures plus ou moins basses, selon les types. — fiches techniques ;
— fiches de données de sécurité ;
■ Tenue aux variations de températures — prescriptions indiquées sur les emballages (étiquetage de
Des cycles gel-dégel-chaleur doivent être réalisés pour des danger).
collages soumis à des conditions extérieures en reproduisant le Diverses législations nationales et européennes concernent :
mieux possible les conditions climatiques (norme NF EN 1239). — l’emploi des solvants ;
— les utilisations (sur chantier, en usine) ;
— le transport (terrestre, maritime, aérien) ;
1.4.3 Résistance aux huiles et aux plastifiants — l’étiquetage ;
— le stockage.
De tels tests peuvent être nécessaires dans différents cas : Pour toutes ces précisions, nous renvoyons le lecteur à l’article
— certaines pièces mécaniques (de moteurs, machines) sont en Assemblage par collage [A 3 758] dans le traité Plastiques et
contact avec les huiles et graisses ; Composites.
— le PVC plastifié contient des plastifiants qui sont des produits
huileux auxquels les colles doivent résister. Ces plastifiants peuvent
migrer et venir à la surface des pièces au contact du film de colle 1.5.2 Coût
et réduire ainsi considérablement les forces d’adhésion.
Pour déterminer le prix de revient d’une opération de collage, il
est nécessaire de tenir compte de tous les éléments suivants :
— prix de la colle (au kg, au L, au m2 ou à la pièce) ;
1.4.4 Résistance aux produits chimiques — coût de la préparation ;
— coût de l’application ;
La résistance aux produits chimiques dépend de l’environnement — consommation ;
dans lequel travaillent les joints collés, par exemple :
— coût de la main-d’œuvre [préparation des supports, application
— des collages de tuyauteries dans l’industrie chimique devront de la colle, durcissement de la colle (pressage, etc.)] ;
résister aux produits chimiques véhiculés ; — coûts annexes (contrôle, durcissement, pertes, stockage de
— des collages de pièces de contrôle de vol en aéronautique pièces avant expédition, etc.).
devront résister aux fluides de dégivrage ;
— les collages en mécanique et automobile sous capot devront Le prix de la colle n’est donc qu’une partie du coût total.
résister aux huiles et aux graisses ;
— les colles pour PVC doivent résister aux plastifiants contenus 1.5.3 Autres éléments d’appréciation
dans le PVC ;
— les collages d’emballages de sauces alimentaires doivent résis- Éléments d’appréciation divers. L’utilisateur de colles et adhésifs
ter à l’acidité de la sauce tomate ou à d’autres agents (gras, acides...). doit vérifier au préalable :
Il appartient à l’utilisateur de demander au fournisseur d’adhésifs — les procès-verbaux de laboratoires officiels ;
de tester la résistance de ses adhésifs aux produits chimiques avec — la conformité aux normes (cf. [Doc. BM 7617]) ;
lesquelles il sera en contact lors de l’utilisation et dans le temps. — la conformité à certains cahiers des charges.

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COLLAGE DES MATÉRIAUX _______________________________________________________________________________________________________________

2. Mise en œuvre
Graisse, huile de tréfilage, poussières

2.1 Préparation des surfaces Contaminants divers adsorbés

Afin d’obtenir un collage solide, l’adhésif doit accrocher sur une Hydroxyde et eau absorbés
surface propre, stable, solide. De plus il doit mouiller parfaitement
la surface comme on l’a vu au paragraphe 3.2.1 de l’article
[BM 7 615]. Couche d'oxyde métallique
Or les surfaces des matériaux sont en général recouvertes de dif-
férentes impuretés (oxydes, salissures, produits adsorbés), qu’il faut Couche métallique non homogène
éliminer afin d’accéder à une surface convenable. (alliages, cristaux …)

2.1.1 Cas des métaux


■ La surface d’un métal est en général recouverte de plusieurs Métallique homogène
couches gênantes comme le montre la figure 14 :
— les contaminants, huiles et graisses, particules mal adhérentes
doivent être éliminés par nettoyage aux solvants ou avec des bains
détergents ;
— pour les couches d’oxydes elle dépend de leur adhérence :
H
• certaines couches sont solides et très adhérentes et peuvent H
être conservées, O O O
• d’autres sont fragiles et doivent être éliminées par un décapage M M O M M O H
M O O H
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alcalin ou acide, puis remplacées par une nouvelle couche d’oxyde M H


M M O M O
solide et protectrice qui sera réalisée par un bain sulfochromique M O O M OH
M M
ou par anodisation phosphorique ou chromique. M O M O M O O H
M O
M M O O
Il existe de nombreux types de traitements de surfaces pour les M OH
M O M H
métaux que l’on ne traitera pas en détail ici. M M O M O H
M M O O H
Pour toutes précisions, le lecteur pourra se reporter aux articles M O M O O H O O
M M M O M
Collage des métaux [BM 7620] dans ce traité et Traitements de M M O O O H H
M M O M OH O H
surfaces par voie humide [M 1427] [M 1428] dans le traité Matériaux M M O M O
M O H H H
métalliques. M M O M O
M O O M O
M M O M O H O
On se bornera ici à citer les principales techniques de nettoyage, M O H
M M O M O M O M O H H
décapage et traitements de surface. M M O
M O H O H H
● Nettoyage M M O M O M M O
M O O H
M O H
Le nettoyage des surfaces métalliques peut se faire : M M O M O M O M O H
M M H H
M O O H O
— par essuyage aux solvants ou dégraissage au solvant en phase M M O M O H O
M O M O M
vapeur ; M M O O M OH H
M H
M
— par nettoyage à l’aide de détergents (produits alcalins, neutres M M M M O M O M O
ou acides selon les métaux) suivi d’un rinçage approfondi.
● Élimination des oxydes et d’autres contaminants Atomes de Couche d'oxydes Couche Couche
métal 10 à 100 Å d'hydroxydes hydratée
La rouille doit être éliminée complètement par un traitement (–OH)
mécanique : abrasion, grenaillage.
Les couches d’oxydes douteuses doivent être éliminées par un trai- Figure 14 – Différentes couches à la surface des métaux
tement chimique (acide phosphorique, traitement sulfochromique)
qui créera une nouvelle couche d’oxyde solide, protectrice, forte-
ment adhérente, et d’épaisseur adéquate pour une bonne protection ● Le nettoyage des surfaces grasses se fait avec du trichloéthylène
ultérieure. ou du perchloréthylène, soit au chiffon manuellement, soit au
● Conversion des surfaces
trempe, soit par suspension des pièces au-dessus d’un bain chauffé,
de façon que les vapeurs se condensent sur les pièces et y ruissèllent,
Une fois une surface métallique propre, solide obtenue, on peut en entraînant la chute des polluants dans le bain qui doit donc être
modifier cette surface par exemple en y incorporant un phosphate dépollué et régénéré régulièrement.
(par anodisation phosphorique) pour améliorer le collage ultérieur.
● Les traitements sulfochromique ou phosphorique sont réalisés
Ces différents traitements ont des efficacités différentes comme dans une série de cuves où sont réalisées les différentes étapes.
le montre la figure 15.
La conduite des bains consiste à vérifier, chaque jour et à chaque
En particulier les traitements chimiques (anodisation, traitement nouveau remplissage, la composition des bains, qui doit se maintenir
sulfochromique) permettent d’augmenter considérablement la dans des fourchettes précises de pH, de teneur en chrome, en bichro-
résistance à l’humidité et la durabilité des collages. mate, en acide sulfurique...
■ Matériel utilisé Les pièces séjournent dans les bains successifs pendant une durée
● Le grenaillage est réalisé avec un pistolet à air comprimé qui
bien déterminée qui doit être strictement contrôlée, grâce, dans le
projette des grenailles ou billes d’acier dur sur la surface des pièces. meilleur des cas, à divers fournisseurs qui proposent des systèmes
La surface du métal étant polluée soit par de la rouille, soit par des complets de traitements de surfaces (cf. [Doc. BM 7617]).
polluants divers (huiles, peintures...) les grenailles ne sont pas Ici aussi les bains doivent être régénérés régulièrement, avant
réutilisables et les pièces devront subir un nettoyage éventuel. que leur composition ne répondent plus aux critères exigés.

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______________________________________________________________________________________________________________ COLLAGE DES MATÉRIAUX

— oxydation : les traitements les plus connus sont :


Résistance au cisaillement (MPa)

• le flammage des polyoléfines et du nylon, qui oxyde la surface


et crée des groupements polaires superficiels favorisant l’adhé-
50 rence,
• le traitement Corona par décharge électrostatique utilisé
largement pour les films plastiques (polyéthylène, polypropylène,
Anodisation phosphorique
40 PET, polymères fluorés, PVC), oxyde la surface et crée aussi des
Anodisation chromique groupements polaires en surface (carbonyle, péroxydes, carboxy-
Traitem
des et hydroxydes) ;
e nt sulfochro — traitement plasma : très puissant il peut provoquer des réti-
30 mique
culations superficielles, créer des groupements polaires, greffer des
atomes en surface ;
— traitement aux rayons UV utilisé sur les caoutchouc, les poly-
20
oléfines, le PET et d’autres polymères à basse énergie superficielle.
Grenaillage Il peut provoquer des scissions des chaînes moléculaires, l’oxydation
de la surface ;
10 Dégraiss
age au solva — utilisation de primaires adaptés à chaque plastique (par
nt
exemple isocyanates, silanes...).

0
0 500 1 000 1 500 2.2 Préparation de l’adhésif
Durée d'immersion dans l'eau à 50 °C (h)
Les adhésifs à deux composants doivent d’abord être mélangés,
dans les bonnes proportions. Cela peut être fait soit manuellement
Figure 15 – Effet de divers traitements de surface en dosant chacun des deux composants et en les mélangeant ensuite
avec un mélangeur à hélice par exemple, ou bien on peut utiliser
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sur les performances de collages d’aluminium avec un adhésif


époxyde renforcé (flexibilisé), soumis à l’immersion dans l’eau divers systèmes de dosage et de mélange automatiques en continu,
pour les applications à grand débit.
Il existe deux systèmes classiques :
— pistolet manuel à deux cartouches, utilisable seulement pour
des rapports de mélanges de 1/1, dans lequel les deux composants
Poussières, humidité adsorbée
sont mélangés dans un tube à vis ;
— pompe à deux composants (figure 17), qui permet d’ajuster
Agents de démoulage
le rapport de mélange dans une certaine fourchette, puis d’extru-
der sous pression le mélange et d’alimenter ainsi un système clas-
Additifs
sique d’encollage : rouleaux, extrudeuse, pistolets ou buses.
(agents de transformation plastifiant)

2.3 Application de l’adhésif


Couche superficielle différente
(orientée - cristalline, bas poids moléculaire) Une très grande inventivité s’est manifestée dans l’application des
colles et adhésifs, et depuis les années 1970 on a vu apparaître toutes
sortes de méthodes et de matériels permettant de déposer les adhé-
sifs, présentés sous diverses formes (liquides, pâtes, films, solides,
granules) sur des supports eux aussi de formes variées (plaques,
Matière plastique homogène feuilles, pièces galbées, petites pièces), pièces rigides ou souples.
■ Colles liquides sur surfaces planes
Ici on peut utiliser le pistolage, à air comprimé ou airless, en
réchauffant éventuellement la colle pour la rendre plus fluide et donc
plus facile à pulvériser finement tout en augmentant le débit.
Figure 16 – Diverses couches à la surface d’une matière plastique
Les pièces cheminent sur un convoyeur plan à rouleaux ou à
barres.
2.1.2 Cas des matières plastiques On utilise surtout des encolleuses à rouleau qui conviennent à la
fois pour encoller les plaques et les feuilles souples, ces dernières
La surface des matières plastiques est couverte également de étant entraînées par des systèmes à rouleau.
nombreux contaminants (figure 16) : par exemple : migration des Pour des petits travaux manuels, on utilisera un rouleau type
plastifiants du PVC, présence de produits à bas poids moléculaire, rouleau de peintre.
et la composition de la surface varie dans le temps.
■ Colles liquides sur surface galbée
Les différents traitements de surface des plastiques ont été
recensés dans l’article Assemblages par collage [A 3 758] dans le L’encolleuse à rideau est alors bien adaptée si la courbure des
traité Plastiques et Composites, auquel nous prions nos lecteurs de pièces n’est pas trop importante. Mais il est plus simple, si on veut
se reporter. coller un film sur une surface courbe, d’encoller le film, bien sûr.
On se bornera donc ici à citer les principales méthodes utilisées : ■ Colles liquides sur petites surfaces
— nettoyage aux solvants (effectué à l’aide de chiffons régu- Pour les petits travaux on utilisera un flacon à gouttes doseur, ou
lièrement renouvelés) pour éliminer les contaminants, les produits une seringue, qui permet de déposer des gouttes calibrées, le volume
gras et agents de démoulage, nettoyage chimique (détergents) ; de chaque goutte étant déterminé par le diamètre de l’ajustage et
— abrasion légère suivie d’un nettoyage au solvant ; par la tension superficielle de la colle.

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COLLAGE DES MATÉRIAUX _______________________________________________________________________________________________________________

Réservoirs d'adhésifs (deux composants) : 2,5 ou 5 L acier inox

Vanne de commande de coulée

Pompe à piston simple effet, brevetée POSILOAD

Boîtier de commande

A l'arrière : réglage du volume de mélange débité par cycle

Buse de mélange statique.


Démontage rapide, pour le nettoyage
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Réglage des rapports de mélange avec index de 1/1 à 15/1 en volume

Système de levier pivotants, pour réglage des rapports

Viscosité : jusqu'à 250 000


Volume par cycle : 2 à 12 cm3
Cadence : jusqu'à 30 cycles/min Pédale de commande de coulée, cycle à cycle

Figure 17 – Doseur-mélangeur pour colles et adhésifs à deux composants (Société COMPAIR)

Pour les travaux importants et répétitifs (en électronique, électro- ■ Mastics sur des bandes définies
ménager, carosserie et mécanique automobile, ...), on utilise des L’application manuelle se fait au pistolet, utilisant des cartouches
microdoseurs qui permettent de déposer également des gouttes ou de 300 mL ou de 600 mL (il existe même aux États-Unis des car-
lignes calibrées, avec un système automatique de mise en pression touches de près de 1 L (1 quart de gallon), et la pression peut aussi
et de déclenchement (cf. [BM 7 617] figure 1). être maintenue avec un compresseur.
■ Colles liquides sur des zones préétablies Les applications sur grands éléments peuvent utiliser l’extrusion
Au moyen d’un cliché type offset ou à report, ou d’un rouleau sous pression obtenue par un plateau suiveur à partir de tonnelets
perforé, ou d’un écran de soie, on peut déposer la colle selon une de mastics de 20 kg par exemple, ou de fûts de 200 L, avec extru-
image sur des zones préétablies : cette technique est utilisée en sion (figure 19).
emballages, en électronique (cf. [BM 7 617] figure 5 ), en textiles ou Pour des applications de grandes séries, le système d’extrusion
autres applications. peut être porté par un robot qui suit exactement le contour de la
pièce à la vitesse nécessaire et réalise ainsi une application parfaite
■ Colles en pâtes sur surfaces moyennes ou grandes que l’homme aurait du mal à faire de façon répétitive. Divers types
L’application manuelle peut se faire avec une spatule dentelée, une de robots sont ainsi utilisés dans l’automobile, ou en électronique
truelle, un rouleau. pour des applications minutieuses à grandes vitesses.
L’application de série pourra faire appel soit à des rouleaux encol-
leurs tant que la viscosité ne dépasse pas 20 000 mPa · s, soit à des ■ Hot melts ou adhésifs thermofusibles
racles, soit à une extrusion sous pression, en bandes parallèles avec Ici, il faut d’abord faire fondre les granules ou blocs d’adhésif à
un système compresseur–réservoir–poignée encolleuse (figure 18). la température exigée (110 oC à 200 oC selon les types de produits).

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______________________________________________________________________________________________________________ COLLAGE DES MATÉRIAUX

Air Poignée
encolleuse

Compresseur Réservoir

a réservoir sous pression

Pompe
Air

Compresseur
Produit

b pompe de faible rapport


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Figure 19 – Système d’application de produits thermofusibles


adaptable sur fûts d’origine de 20 L (Société Kent Moore)

2.4 Assemblage
Buse ronde Buse plate Pinceau
L’assemblage peut être réalisé soit manuellement, soit automati-
quement.
Dans les deux cas, il faut prévoir un système de guidage, ou mon-
tage d’assemblage, permettant de positionner parfaitement les deux
pièces l’une par rapport à l’autre pour :
— que le collage se fasse bien dans la position désirée ;
— que les deux pièces restent immobiles l’une par rapport à l’autre
pendant le séchage et le durcissement de l’adhésif ;
— qu’elles restent pressées l’une contre l’autre, avec la bonne
Buse cordons Tampon Rouleau épaisseur d’adhésif pendant le durcissement de l’adhésif.
c buses alimentées par la poignée (manuelle ou automatique) Ces systèmes peuvent être :
— un système de guidage et d’assemblage par vérins, ou par
La poignée encolleuse peut alimenter : taquets ;
- une buse ronde ou plate — un cadre ou bâti dans lequel les pièces sont placées ;
- une buse avec un ou plusieurs canaux de sortie
- un pinceau encolleur — des serre-joints ajustables, permettant également d’appliquer
- un rouleau encolleur la pression désirée (ils peuvent comporter un système à ressort
permettant de doser la pression), etc.
La commande de cette poignée peut-être :
- manuelle
- automatique
2.5 Pressage
Cette poignée encolleuse est alimentée en produit
- par un réservoir Certaines colles nécessitent l’application d’une pression suf-
- par une pompe de faible rapport fisante, pendant toute la durée de durcissement ou de séchage de
la colle.
Cette pression peut être :
Figure 18 – Système d’encollage par extrusion (source Kremlin de Vilbins)
— soit une légère pression dite d’accostage, qui a pour but de
maintenir les deux surfaces à coller en contact intime et en respectant
l’épaisseur de colle désirée, malgré les effets ressort que peuvent
présenter les pièces. Il suffit alors d’une pression de quelques
Ceci est réalisé dans des bacs chauffants en acier inoxydable ou dixièmes de bars en général ;
en fonte d’alliages, chauffés par des résistances électriques, puis
— soit une pression plus forte, de quelques bars jusqu’à 12 bars
l’adhésif est pompé (en général par une pompe à engrenages et un
selon les types d’adhésifs, qui a pour but de s’opposer à la pression
tuyau chauffant), vers le système applicateur, qui peut être soit un
des gaz susceptibles de se dégager pendant la polymérisation (par
pistolet chauffant spécial soit un système à rouleaux chauffants.
exemple la vapeur d’eau lors de la réaction de condensation des
Les Hot melts PU réactifs peuvent être appliqués à partir de fûts adhésifs phénoliques ou urée-formol, ou la vapeur d’eau contenue
de 20 L avec le système montré sur la figure 19. dans les colles à émulsion aqueuse, etc.).

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COLLAGE DES MATÉRIAUX _______________________________________________________________________________________________________________

Le chauffage par induction est aussi utilisé pour réaliser la prégé-


lification de certains adhésifs en construction automobile, avant le
passage des caisses dans les bains de primaires électrophorèse.
Les matériaux en feuilles ou plaques peuvent être simplement
pressés dans une calandre à rouleaux chauffants.
■ Les adhésifs thermofusibles eux, doivent être refroidis pour faire
leur prise, et cela est réalisé simplement, en général à la température
ambiante, mais dans certains cas particuliers on refroidit volon-
tairement les pièces après collage, par exemple par contact avec un
rouleau réfrigéré à 10 oC.
■ Enfin, certaines colles demandent des conditions particulières de
prise :
— les polyuréthanes monocomposants qui réticulent sous l’action
de l’humidité devront faire leur prise en présence d’une humidité
suffisante, ce qui pourra exiger, dans des ambiances très sèches,
une brumisation légère de vapeur d’eau pour faciliter la réaction
chimique ;
— les cyanoacrylates nécessitent un pH alcalin ;
— certains acryliques seront polymérisés sous l’action des
rayons UV (durcissement des acryliques à l’aide d’une lampe UV,
pratiqué dans les cabinets dentaires, et qui permettent des durcis-
sements en une minute).
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2.7 Finitions, usinage ultérieur


et manipulations
Après le durcissement de l’adhésif, on peut évacuer les pièces vers
d’autres postes, en se souvenant que, immédiatement après passage
en four de cuisson, la colle chaude peut être encore légèrement molle
et fragile : il faut donc laisser refroidir les pièces puis manipuler les
pièces avec précautions pour ne pas casser le joint.
Il faut aussi attendre un certain temps pour effectuer les finitions,
Figure 20 – Presse à plateaux multiples chauffants (Sté Wemhöner) surtout celles qui exerceraient des contraintes mécaniques (coupe,
ébarbage...) ou autres (mise en peinture, vernis) sur le film de colle
encore frais. Ce temps d’attente sera déterminé par l’examen des
courbes de prise (cf. § 1.2.12 et figure 5) et par l’expérience.
Il existe divers matériels de pressage :
— presses à plateaux simple ou multiplateaux, non chauffants ;
— presses à plateaux chauffants (figure 20) ; 2.8 Essais et contrôles
— autoclaves utilisées en construction aéronautique pour de
grandes pièces, de formes plus ou moins planes ou galbées ; Il existe de nombreuses méthodes de contrôles des assemblages
— poches en caoutchouc mises sous vides, permettant de pres- collés, qui peuvent être effectués à différents niveaux et différentes
ser des formes plus ou moins planes sous une pression de 1 bar ; étapes du processus de collage. Nous allons les examiner dans
— vérins, cadreuses pour presser par exemple des meubles l’ordre de difficulté croissante et dans l’ordre chronologique de la
entiers, des portes ou fenêtres, serre-joints pour des petits fabrication.
travaux ;
— simple empilement des pièces sous leur propre poids, ou
avec un poids posé dessus, méthode simple utilisée pour presser 2.8.1 Intégration dans le processus de fabrication
des panneaux en « pile morte », etc.
■ On doit s’assurer que l’adhésif utilisé a bien les caractéristiques
mécaniques, physico-chimiques et de mise en œuvre nécessaires
pour satisfaire au cahier des charges.
2.6 Séchage, durcissement, étuvage,
● La première chose à faire est d’exiger du fabricant une fiche
et autres modes de prise technique détaillée qui fournisse toutes ces caractéristiques. Beau-
coup de fiches techniques sont beaucoup trop succintes par rapport
■ Les colles thermodurcissables (UF, PF, MF, RF, époxydes et polyu- aux quelques vingt caractéristiques que l’on doit connaître et maîtri-
réthanes monocomposants) nécessitent un séjour plus ou moins ser. De plus si la formule de l’adhésif change, pour une raison ou
long, généralement compris entre 15 et 60 minutes, à une tempéra- pour une autre, certaines caractéristiques changeront sans que cela
ture élevée (entre 90 oC et 180 oC selon les adhésifs) afin de réaliser soit indiqué sur la fiche technique : il pourra en résulter des insuf-
la réaction chimique qui conduit au durcissement (réticulation, poly- fisances de l’assemblage.
mérisation ou condensation).
● Les caractéristiques indiquées dans les fiches techniques
Pour cela les pièces assemblées passent dans une étuve ou un doivent être fiables, et pour cela le mieux est de demander ce
four chauffés par divers moyens : tubes à gaz ou électriques, contrôle au fabricant de l’adhésif, puisqu’il contrôle lors de la fabri-
radiants, air chaud pulsé. cation au moins l’extrait sec, la densité et la viscosité, et de plus il
Dans certains cas particuliers ce chauffage est produit par contrôle que l’ouvrier a bien incorporé les diverses matières premiè-
induction électrique ou par hautes fréquences. res dans les proportions de la formule.

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______________________________________________________________________________________________________________ COLLAGE DES MATÉRIAUX

Ces contrôles de fabrication, plus les contrôles de qualité en labo-


ratoire sur le produit fini doivent déjà permettre de s’assurer que
le produit aura bien les caractéristiques indiquées dans la notice
technique.
● Cependant, les fabricants de colles précisent toujours que les
renseignements fournis sont donnés à titre indicatif, pour aider l’uti-
lisateur, mais que, étant donné que les performances du produit fini
dépendent de la mise en œuvre par le client, des matériaux utilisés...,
il convient que le client s’assure lui-même, par des essais suffisants,
que l’adhésif convient à l’usage auquel il le destine, et ce sous sa
responsabilité.
■ Il faut donc que l’utilisateur réalise des collages dans son atelier
et les teste, en simulant les contraintes auxquels les pièces, les
collages seront exposés.
● Avant même la fabrication, il convient donc de réaliser des
prototypes collés, que l’on testera de différentes façons.
Dans certaines industries pour lesquelles la fiabilité est pri-
mordiale et où les pièces peuvent être très complexes (comme en
aéronautique) l’étude des prototypes est effectuée en plusieurs
étapes :
— essais sur éprouvettes, pour :
• choisir et tester l’adhésif ainsi que les traitements de surface,
• optimiser la mise en œuvre,
• tester les collages vis-à-vis des contraintes prévues, etc. ;
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— essais sur des sous-ensembles, pour vérifier des détails de


conception critiques pour la solidité, la rigidité, la résistance à la
fatigue de l’assemblage ;
— essais sur des composants complets : ici on applique sur le
composant, au moyen de machines complexes, de vérins, les sol-
licitations mécaniques qu’elle supportera lors de son utilisation, et
on examine son comportement (flexions, torsions), sa résistance
mécanique, avec divers points de mesure répartis en plusieurs
endroits. On peut aussi soumettre le composant complet aux solli-
citations physico-chimiques prévues, etc. ;
— enfin on teste des structures complètes, sur lesquelles on
applique toutes les forces, les contraintes prévues, et on mesure,
au moyen de nombreux capteurs, toutes les déformations, réactions,
résistances au vent, aux chocs, aux endommagements, aux
variations de température, à l’orage, les interactions entre les divers
éléments, puis on démonte les pièces et on les inspecte pour voir
les parties qui ont été éventuellement endommagées, etc.
● Lorsque commence la fabrication, plusieurs étapes et plusieurs Figure 21 – Essais de tractionnement de panneaux sandwich
méthodes de contrôles peuvent être mises en œuvre :
— l’utilisateur soigneux peut contrôler, à la réception, chaque
livraison de colle reçue, en contrôlant telle ou telle caractéristique 2.8.2 Essais destructifs et non destructifs
qui lui paraît importante, pour ses besoins spécifiques ; Le lecteur consultera également le paragraphe 1.
— lors de la fabrication, le contremaître ou l’ouvrier doivent véri-
fier que le traitement de surface a bien été effectué, qu’on a bien ■ Essais destructifs
appliqué la quantité de colle prévue, ceci pouvant être aussi visualisé On sollicite le collage, dans des conditions proches de la réalité,
par l’obtention d’un film de la bonne couleur par exemple, ou par jusqu’aux premiers signes d’endommagement ou de rupture et on
une sonde qui mesure en continu la quantité de colle (sur la chaîne), compare les valeurs obtenues à celles du cahier des charges.
ou par l’utilisation d’un adhésif en film, parfaitement calibré ; ● Essais mécaniques (§ 1.3)
— les premières pièces fabriquées devront être soigneusement Les essais mécaniques doivent autant que possible reproduire
inspectées avant de poursuivre la fabrication en série ; les contraintes auxquelles seront soumis les collages :
— l’utilisateur peut, selon une fréquence à déterminer (logique- — tractionnement en cisaillement, torsion, pelage... ;
ment et par expérience), réaliser, en atelier lors de la fabrication, des — chocs, fatigue (mouvement répété un grand nombre de cycles) ;
éprouvettes témoins, qui sont préparées, collées, durcies, travaillées — variations alternées de largeur du joint pour les mastics de
de la même façon que les pièces fabriquées et vendues. Une partie de collage et d’étanchéité,...
ces éprouvettes est alors contrôlée par essai destructif (tractionne-
ment, essai de vieillissement...) juste après fabrication, afin de blo- La figure 21 montre ainsi le tractionnement de grands panneaux
quer éventuellement une fabrication défectueuse, et une autre partie sandwich réalisé au laboratoire du CETIM. On y note le mode de
peut être conservée pour examen ou preuve ultérieurs en cas de litige rupture (adhésif ou cohésif).
par exemple. Ce type d’éprouvette est donc appelé éprouvette sui- ● Essais physico-chimiques et de durabilité
veuse, car elle suit le même processus que les pièces réelles ; Ces essais sont de plusieurs types :
— enfin le dernier contrôle consiste à inspecter et tester éven- — résistance à l’eau (immersion, Weather-o-meter (§ 1.4.1) qui
tuellement les pièces fabriquées et destinées à la vente, par des combine aspersion d’eau, chaleur, séchage, répété un certain
essais non destructifs (§ 2.8.2). nombre de fois) ;

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COLLAGE DES MATÉRIAUX _______________________________________________________________________________________________________________

— résistance à la chaleur ; — l’inspection visuelle, qui ne peut que détecter de grosses ano-
— essais complexes (weather-o-meter, cataplasme humide dans malies ;
l’automobile, combinaison de contraintes mécaniques et physico- — le tapping de pièces métalliques aéronautiques, qui consiste
chimiques pour des pièces nécessitant une très grande fiabilité, à frapper légèrement les pièces en de nombreux endroits de la
comme en aéronautique). surface collée, à écouter ou même analyser le son produit par des
techniques acoustiques, afin de déceler d’éventuelles zones non
Ces essais dépendent des contraintes, de l’environnement aux- collées ou décollées, qui produisent un son « creux » différent du
quels seront soumis les pièces et les collages et des performances son plein des pièces bien collées ;
exigées. — l’inspection par ultra-sons, ou aux rayons X (voir tableau 3),
pour les pièces métalliques ;
■ Essais non destructifs — la radiographie infrarouge, basée sur la conduction de la
chaleur et qui fournit une image : les surfaces collées conduisent
On fait appel ici à des techniques qui permettent d’inspecter les mieux la chaleur que les surfaces non collées.
pièces et d’y détecter d’éventuels défauts, mais sans les détériorer,
L’ouvrage « Adhesives and sealants » publié en 1990 par l’ASTM,
ni les affaiblir, afin qu’elles puissent être expédiées ensuite.
et cité en référence bibliographique, fournit une étude très appro-
Citons, principalement dans les industries mécaniques et de pointe fondie et intéressante de toutes les méthodes d’essais utilisables
(aéronautique) : pour les adhésifs structuraux et semi-structuraux.
(0)

Tableau 3 – Essais non destructifs


Information fournie et
Type de test Moyen But/résultats Schéma du matériel
méthode
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Émetteur et
récepteur

a par résonnance

Émetteur
Acoustique Ultrason Changement d’amplitude Recherche de défauts, de
(2 à 10 MHz) et/ou de fréquence, ou de la zones décollées/contrôle de
vitesse du son ; on obtient qualité détecte aussi la corro-
des réflexions sur les faces sion au joint de colle Récepteur
des zones décollées
b par transmission
(inspection de panneaux-sandwichs plans
et de collages métal/métal)

c par réflexion

Électrique Courant continu Capacité ou facteur de perte Contrôle de l’épaisseur du


ou alternatif film adhésif

Écran
plaque
Radiographie Rayons X ou neutrons Observation ou photo Contrôle interne des collages Appareil à
et tomographie structuraux rayons X
ou neutrons

Thermographie Conduction Observation ou photo Contrôle de qualité Vernis sensible


infrarouge ou absorption Intéressant pour les compo- Chauffage à la température
de la chaleur sites ou radiomètre

Interférométrie Comparaison des images Détecte les vides, les Nida Intéressant pour les pan- Plusieurs types d’équipements
holographique de la pièce au repos et de écrasés, la corrosion au neaux avec Nida (1) (cf. [Doc. BM 7 617])
la pièce sollicitée niveau du joint (1)
(1) Nida = nids d’abeilles.

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______________________________________________________________________________________________________________ COLLAGE DES MATÉRIAUX

(0)

Tableau 4 – Comparaison des caractéristiques des différents types d’adhésifs structuraux (1) (2)

Époxydes Époxydes Thermodur- Cyano- Acryliques Plastisols


Caractéristiques à un à deux PU à un PU à deux cissables PF, acrylate à un Anaérobie à deux Hot melts PVC à un
composant composants composant composants RF à deux composants PU
composants composant modifiés composant

Caractéristiques
physico-chimiques
— matériaux pouvant être M, P, B M, P, B, V M, P, B M, P, B B M, P, C M, P, V M, P, B, V M, P, B M
collés
— résistance à l’eau excellente excellente bonne excellente bonne faible moyenne excellente bonne excellente
— tenue aux températures – 50 ; + 120 – 50 ; + 120 – 100 ; + 80 – 100 ; + 90 – 20 ; + 90 – 50 ; + 80 – 50 ; + 150 – 70 ; + 120 – 20 ; + 100 – 50 ; + 110
mini-maxi (oC)
— résistance aux huiles, excellente excellente bonne bonne excellente bonne excellente excellente bonne bonne
plastifiants
— résistance aux UV, excellente excellente bonne bonne bonne bonne bonne excellente – –
oxydation
Caractéristiques mécaniques
— résistance 12 à 30 12 à 30 6 à 15 6 à 15 6 à 15 14 à 25 4 à 20 20 à 30 6 à 15 5 à 14
au cisaillement (MPa)
— résistance 20 20 à 40 100 120 – < 20 20 50 à 60 – 30 à 40
au pelage (N/cm)
— module d’élasticité, rigide rigide moyenne- moyenne- rigide rigide variable moyenne moyenne souple
souplesse ment souple ment souple
— résistance au fluage excellente excellente très bonne très bonne excellente excellente bonne très bonne – bonne
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— résistance aux chocs moyenne bonne excellente excellente bonne faible moyenne bonne bonne excellente
— résistance à la fatigue excellente excellente excellente excellente moyenne moyenne excellente excellente – bonne
Caractéristiques
de mise en œuvre
— aspect, forme pâte, film pâte pâte pâte pâte liquide liquide/ liquide blocs pâte
pâte solides
— épaisseur du film (mm) 0,1 à 0,5 0,1 à 1 0,1 à 0,5 0,1 à 0,5 0,1 à 1 0,02 à 0,3 0,02 à 0,5 0,1 à 0,5 0,3 à 1 1à3
— mode d’application E, P, F E, P, S E, P E, P, S E, R, S G, E E, G E H E, P
— mode de prise chaleur réaction chaleur/ réaction chaleur polymérisa- anaérobie réaction humidité chaleur
à froid, humidité à froid, tion à froid,
à chaud à chaud à chaud
— conditions de durcisse- 15 10 min 15 min 10 min 20 min 1 min à 45 s à150 oC 5 min à variables 20 min
ment (températures, à 40 min à 120 oC à 40 min à 120 oC à 30 min 5 min à tem- 3 h à tem- 60 min à à 30 min
durée) 120 oC 24 h 110 oC 24 h à 80 oC pérature pérature température 140 oC
à 160 oC à 20 oC à 150 oC à 20 oC ambiante ambiante ambiante à 160 oC
— durée de stockage 4 à 9 mois 1 an 9 mois 1 an 9 mois 9 mois 9 mois 1 an 6 mois 1 an
à 20 oC frigo ou à 20 oC à 20 oC à 20 oC à 20 oC à 20 oC à 20 oC à 20 oC à 20 oC à 20 oC
tempé-
rature
ambiante
— durée de vie en pot (deux – 30 min – 30 min 5 min – – 2 min – –
composants, à tempéra- à 3 heures à 2 heures à 20 min à 10 min
ture ambiante)
Caractéristiques
de durabilité
— résistance aux cycles
• froid-chaleur bonne bonne excellente excellente moyenne moyenne bonne excellente bonne excellente
• humidité-séchage excellente excellente bonne bonne excellente faible bonne excellente bonne excellente
à moyenne
— durabilité (années) 10 à 40 10 à 40 10 à 30 10 à 30 10 à 40 5 à 10 10 à 15 10 à 20 10 à 15 10 à 20
Caractéristiques
de coût (en 2002)
— prix de la colle (€/kg) 6 à 20 4 à 12 4à6 3à6 0,50 à 3 25 à 50 25 à 50 12 à 25 4à6 1,5 à 2,5
— coût de l’investissement élevé faible moyen faible élevé faible faible faible moyen élevé
pour la mise en œuvre à élevé à élevé
Caractéristiques
de sécurité
— nocivité, toxicité allergie allergie parfois noci- parfois noci- – colle – – – –
vité des iso- vité des iso- à la peau
cyanates cyanates
— inflammabilité (3) (3) (3) (3) (3) (3) (3) (3) (3) (3)
(1) Matériaux pouvant être collés : M = métal ; P = plastique ; B = bois ; V = verre ; C = caoutchouc.
(2) Principaux modes d’application : E = extrusion ; P = pistolet ; S = spatule ; G = gouttes ; H = Hot melt ; R = rouleau ; F = film (d’autres techniques d’application sont possibles).
(3) En général, tous non inflammables.

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COLLAGE DES MATÉRIAUX _______________________________________________________________________________________________________________

(0)

Tableau 5 – Comparaison des caractéristiques de divers types d’adhésifs semi- ou non structuraux (1) (2)
Silicones
Thermo- de collage
Colles
Hot melts Hot melts durcis- Émulsions Émulsions Émulsions Colles à un
Caractéristiques contact
EVA polyamide sable PVAC VAE acryliques nitriles et deux
néoprène
UF, MF compo-
sants
Caractéristiques
physico-chimiques
— matériaux pouvant être collés B, P M, P, B B B B, P (films) B, P (films) M, P, B, C M, P, B, C V
— résistance à l’eau moyenne bonne moyenne faible moyenne moyenne moyenne moyenne excellente
à bonne à bonne
— tenue aux températures – 20 ; + 70 – 30 ; + 120 – 20 ; + 90 – 40 ; + 70 – 40 ; + 60 – 40 ; + 60 – 60 ; + 90 – 60 ; + 90 – 80 ; + 150
mini-maxi (oC)
— résistance aux huiles moyenne bonne bonne faible faible moyenne moyenne bonne très bonne
plastifiants à moyenne à moyenne
— résistance aux UV bonne bonne bonne bonne bonne bonne bonne bonne excellente
et à l’oxydation
Caractéristiques mécaniques
— résistance au cisaillement 4à6 8 à 20 8 à 12 4à8 2à3 2à3 4à7 4à8
(MPa)
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— résistance au pelage (daN/cm) 0,5 à 1 2à5 – 3à4 2 2 5 à 10 5 à 10


— module d’élasticité, souple moyen- rigide moyen- souple souple très souple très
souplesse nement nement souple souple
souple souple
— résistance au fluage moyenne élevée élevée moyenne faible faible moyenne moyenne moyenne
— résistance au choc élevée élevée moyenne élevée élevée élevée élevée élevée élevée
Caractéristiques de mise
en œuvre
— aspect, forme granulés granulés fluide un fluide blanc fluide blanc fluide blanc fluide fluide fluide
ou deux à pâteux
composants
— épaisseur maxi du film 0,5 mm 0,5 mm 0,2 à 1 mm 0,2 mm 0,2 mm 0,2 mm 0,3 mm 0,3 mm 2 mm
— mode d’application H, E, R H, E, R R R, E R, E R, E P P E
— temps ouvert 1 à 10 sec 1 à 5 sec variable 1 à 3 min 1 à 5 min 1 à 10 min 10 à 60 min 10 à 20 min –
— mode de prise refroidisse- refroidisse- thermodur- séchage séchage séchage contact contact humidité
ment ment cissable de l’eau de l’eau de l’eau séchage solvants
— conditions de durcissement quelques quelques 5 à 20 min 10 à 30 min 10 à 20 min 45 à 60 min 10 s après 10 s après variables
(température, durée, pression) secondes secondes 20 à 130 oC 20 à 80 oC 20 à 50 oC à 20 oC contact contact
et pression et pression
Caractéristiques de durabilité
– – quelques – – – – – –
— vie en pot (deux composants)
à température ambiante minutes
à 20 oC
— résistance aux cycles :
• froid-chaleur faible faible bonne moyenne moyenne moyenne bonne bonne très bonne
• humidité-séchage bonne bonne bonne faible faible moyenne bonne bonne très bonne
à moyenne à moyenne
— durabilité (années) 8 à 15 8 à 15 10 à 20 10 à 20 10 à 15 10 à 15 20 à 25 20 à 25 30 à 40
Caractéristiques de coût
(en 2002)
— prix de la colle (€/kg) 1,50 à 3 5à7 0,50 à 2 1à2 1à2 1à2 1,5 à 3 1,8 à 3 2 à 3,50
— coût de l’investissement pour moyen moyen moyen faible faible faible faible faible faible
la mise en œuvre à moyen à moyen à moyen
Caractéristiques de sécurité
— nocivité, toxicité non non non, odeur non non non solvants solvants non
de formol
— inflammabilité non non non non non non très inflam- très inflam- non
(à l’état de livraison) mable mable
(1) M = métaux ; P = plastiques ; B = bois ; V = verre ; C = caoutchouc.
(2) Principaux modes d’application : E = extrusion ; P = pistolet ; H = Hot melts ; R = rouleau.

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