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Techniques de l’Ingénieur
l’expertise technique et scientifique de référence
m135
Essais de fatigue-corrosion
Par :
Henri-Paul LIEURADE
Ingénieur de l'Institut supérieur des matériaux et de la construction mécanique (ISMCM), Chef du Département
matériaux du Centre Technique des Industries Mécaniques (CETIM), Docteur ès Sciences, Ingénieur du Centre
d'études supérieures des techniques industrielles (CESTI)
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Essais de fatigue-corrosion
1. Définitions.................................................................................................. M 135 - 4
2. Fatigue sous corrosion ........................................................................... — 4
2.1 Aspects phénoménologiques ..................................................................... — 4
2.1.1 Environnement aqueux ...................................................................... — 4
2.1.2 Environnement gazeux ....................................................................... — 8
2.2 Mécanismes d’amorçage ............................................................................ — 9
2.2.1 Mécanismes d’adsorption.................................................................. — 10
2.2.2 Mécanismes de dissolution électrochimique ................................... — 10
2.2.3 Mécanismes de fragilisation par l’hydrogène.................................. — 11
2.3 Moyens de prévention ................................................................................ — 11
2.3.1 Action sur le matériau ........................................................................ — 11
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σa (MPa)
E 36 Z acier de construction soudable
Flexion rotative
σD 255 MPa
100
Eau de mer synthétique (A3)
pH 8 3 000 tr/min
Eau de mer synthétique (A3)
pH 8 30 tr/min
0
104 105 106 107 108 109 Nr (cycles)
σa amplitude de la contrainte
σD limite d'endurance (amplitude)
Nr nombre de cycles à rupture
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Air (fatigue)
500
σD
400
Eau aérée 80°C
(fatigue-corrosion)
300
σD
100
Eau aérée 80°C
(fatigue-corrosion)
0
103 104 105 106 107 108 109 Nr (cycles)
Figure B – Courbes de fatigue d’aciers à basse et haute résistance dans l’air et dans l’eau [3]
Les deux exemples précédents indiquent, d’une part, que l’effet d’un environ-
nement corrosif est très important sur le comportement à la fatigue des maté-
riaux métalliques (une réduction des contraintes admissibles par un facteur 5
peut être possible), d’autre part, que les paramètres mécaniques, géométriques
et métallurgiques, considérés généralement pour rendre compte du comporte-
ment en fatigue à l’air, ne sont plus suffisants ; il convient de faire appel à des
paramètres physico-chimiques et électrochimiques.
Le mécanisme de rupture par fatigue est généralement divisé en trois stades :
— l’amorçage d’une fissure de fatigue à partir d’un défaut géométrique ou mé-
tallurgique conduisant à une concentration locale de déformation ou de
contrainte ;
— la propagation de cette fissure dans l’éprouvette ou la pièce ;
— la rupture de celle-ci.
L’effet des paramètres physico-chimiques ou électrochimiques est sensible-
ment différent dans les deux premiers stades qu’il conviendra de considérer
séparément.
Cet article a pour but de présenter les méthodes expérimentales
recommandées pour préciser l’influence d’un milieu corrosif sur des éprouvettes
de matériaux métalliques.
Pour mener à bien ce travail, nous définirons tout d’abord quelques termes
indispensables avant de considérer les phases d’amorçage et de fissuration par
fatigue-corrosion. Dans chaque cas, nous présenterons l’influence des princi-
paux paramètres sur le comportement des matériaux soumis à un environ-
nement soit aqueux, soit gazeux. Nous rendrons compte succinctement des
principaux mécanismes mis en jeu.
Les moyens de prévention contre la fatigue-corrosion seront mentionnés.
L’ensemble de ces notions indispensables permettra de proposer les méthodes
d’essais adaptées. La description de ces méthodes s’appuiera largement sur
l’article des Techniques de l’Ingénieur « Essais de fatigue » [63]
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400
σmax(MPa)
σa (MPa)
500
300
42 Hz
200
42 Hz
400
4 Hz 12 Hz
100 42 Hz
4 Hz
0
300 105 106 107 108
air Nr (cycles)
eau a
eau de mer
200
400
σa (MPa)
100 300
42 Hz
200 4 Hz
12 Hz
0 100 42 Hz
104 105 106 107 108
Nr (cycles)
0
air
1 10 102 103
circuit ouvert Temps (h)
potentiel imposé 200 mV b
solution 3% NaCl
potentiel imposé 50 mV
potentiel imposé 0 mV
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700 107
Nr (cycles)
σa (MPa)
260 MPa
600 106
310 MPa
500 105
0 4 8 12
pH
600
σa (MPa)
300
500
air (20°C)
200 eau (30°C)
eau (80°C)
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400
105 106 107 108 109
Nr (cycles)
200
Néanmoins, le seuil de nocivité est différent d’un alliage à l’autre : 105 106 107
l’acier doux et l’alliage d’aluminium à 4,5 % Cu sont tous les deux Nr (cycles)
sensibles à la présence d’eau douce, alors que ce n’est pas le cas Dureté de l'air HRC = 20
pour l’acier austénitique. Dans de nombreux cas, il suffit d’une air sec
teneur très faible en Cl– pour faire chuter la durée de vie. air 93% d'humidité
3% NaCl désaéré
■ Effet du pH : l’effet du pH a été mis en évidence dans le cas des 3% NaCl aéré
aciers au carbone. À titre d’exemple, la figure 4 présente l’évolution éprouvettes non rompues
des durées de vie d’éprouvettes sollicitées dans des solutions de
NaCl possédant différents pH [12]. L’endurance se détériore en
milieu acide (pH faible), tandis qu’elle s’améliore considérablement Figure 5 – Influence de l’humidité dans l’air et influence de l’aération
lorsque le pH devient franchement basique pH élevé). Ce phéno- et désaération de la solution à 3 % de NaCl sur le comportement
mène s’explique par la présence d’une couche passive stable qui en fatigue de l’acier AISI 4140 [14]
recouvre la surface du métal, atténuant ainsi l’intervention du milieu
corrosif.
Dans le cas des aciers inoxydables soumis à des solutions acides figure 5 montre ce phénomène dans le cas d’un acier AISI 4140
dépourvues de chlorures [13] une diminution sensible des durées de (dureté Rockwell HRC = 20).
vie est aussi observée. Ce comportement s’explique par un affaiblis- Le mécanisme correspondant s’exprime par la différence de vites-
sement de la passivité lorsque le pH diminue. ses de corrosion qui est reliée à la différence des réactions cathodi-
ques et par l’existence d’une vitesse de corrosion critique : en
■ Effet de l’oxygène dissous dans la solution : dans leurs condi- solution aérée la réaction s’écrit :
tions d’utilisation en service, les matériaux sont généralement expo- — solution à bas pH : 2H+ + 1/2 O2 + 2e– → H2O ;
sés à des milieux saturés en air, ce qui est équivalent à environ — solution à fort pH : H2O + 1/2 O2 + 2e– → 2OH–
10 ppm d’oxygène dissous. Plusieurs études [14] ont montré que si
un acier, sollicité en eau douce ou en eau salée désaérée, présente en solution désaérée :
la même limite d’endurance que dans l’air ambiant, en solution — solution à bas pH : 2H+ + 2e– → H2 ;
aérée les caractéristiques de fatigue diminuent rapidement. La — solution à fort pH : 2H2O + 2e– → H2 + 2OH–.
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-0,2 500
σa (MPa)
Potentiel imposé (V/ ECS)
-0,4
Potentiel
-0,6 de corrosion
-0,8 400
-1,0 R t = 5 µm
σD
R t = 10 µm
-1,2
300
-1,4
104 105 106 107
Nr (cycles)
R t = 20 µm
Contrainte 970 MPa
Température 25°C
200
Dureté de l'acier HRC = 52
105 106 107 3.107
Nr (cycles)
Figure 8 – Influence du potentiel sur la durée de vie d’un acier 4140
en présence d’une solution à 3 % de NaCl aérée [14] Résistance à la traction Rm = 700 MPa
Limite d'élasticité 540 MPa
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200 107
σa (MPa)
Nr (cycles)
150 Vide 5
100
2
50 Air 106
10-7 10-5 10-3 10-1 10 103 105
0 p (Pa)
104 10 5
10 6
10 7
Nr (cycles)
Figure 11 – Courbes de Wöhler en flexion à l’air et sous vide -4
εa = 7,5 .10
d’un alliage Al-Cu 4 % à l’état trempé et revenu [19]
107 εa = 9,2 .10-4
À titre d’exemple la figure 11 compare les courbes de Wöhler
en flexion répétée d’un alliage Al-Cu 4 %, à l’air et sous vide de 7 ·10– -3
4 Pa, à une fréquence de 50 Hz [19] le nombre de cycles à rupture εa = 1,4 .10
6
sous vide augmente d’un facteur 4 à 15 par rapport à l’air libre, selon 10
le niveau de contrainte et l’état structural considéré.
Bien que de nombreux résultats existent, la nature des réactions
entre le milieu gazeux et les surfaces nouvellement créées ainsi que 105
la façon dont les éléments adsorbés diffusent et modifient le 105 103 10 10-1 10-3 10-5 10-7
comportement du matériau sont mal connues. Les essais effectués p (Pa)
sous diverses atmosphères et à différentes pressions font cepen-
dant ressortir les caractéristiques fondamentales suivantes [20] : Figure 13 – Influence de la pression d’oxygène et de l’amplitude
de déformation a sur le nombre de cycles à rupture du plomb [22]
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piqûres
État
intermédiaire
Initiation
des fissures
Propagation
des fissures
Figure 14 – Représentation des différentes
étapes d’endommagement
en fatigue-corrosion [23]
Densité de courant
D’après Karpenko [25] et Rebinder [26], l’adsorption en surface de Actif Passif Transpassif
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■ Domaine de piqûration
Les premières études systématiques de fatigue-corrosion sem-
blaient montrer que les fissures prenaient toujours naissance sur
des piqûres apparues à la surface des éprouvettes en cours d’essais.
Surface initiale
Le mécanisme de formation de piqûre est précisé sur la figure 15 ;
la corrosion par piqûre se produit dans des conditions de matériau
et d’environnement pour lesquelles on observe la passivation du Piqûre de corrosion
métal par formation d’une couche d’oxyde protecteur. La piqûration
peut être alors décrite [3] comme la destruction localisée de telles Embryon de fissure
couches protectrices. L’apparition de la piqûration lors de l’accrois- 0,1 mm de corrosion par fatigue
sement du potentiel de l’électrode est définie par le potentiel de
piqûre Ep.
On suppose donc que les piqûres (figure 16) doivent tout d’abord Figure 16 – Piqûre de corrosion. Acier faiblement allié dans l’eau [3]
se former à la surface du métal suivant un processus purement élec-
trochimique pour constituer ensuite des micro-entailles à partir des-
quelles s’amorcent rapidement des fissures.
— la fatigue-corrosion peut ne pas être observée dans des
Cette chronologie a été contestée [27] pour les raisons suivantes : milieux qui, cette fois, suscitent l’apparition de piqûres ;
— la fatigue-corrosion se manifeste aussi dans les milieux corro- — les piqûres observées sur les éprouvettes après rupture au
sifs qui ne conduisent pas à la formation de piqûres (exemple : acier niveau des sites d’amorçage des fissures peuvent apparaître après
au carbone sollicité en solution acide) ; la naissance des fissures.
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■ Rôle des piqûres matériaux actifs, une dissolution préférentielle existerait sur les
Des résultats obtenus sur un acier faiblement allié au marches de glissement réversible alors que la surface est soumise à
Ni - Cr - Mo - V (limite d’élasticité : 690 MPa) montrent l’effet une corrosion généralisée [29]. Cette dissolution pourrait être suffi-
de la présence de piqûres formées préalablement [15]. Ils sante pour creuser des microentailles et accélérer ainsi l’amorçage.
mettent en évidence un abaissement remarquable de la ré- La vitesse critique de corrosion définie au § 2.1.1.2 correspondrait
sistance à la fatigue dans des milieux faiblement corrosifs. ainsi à l’activité électrochimique minimale nécessaire à l’apparition
d’une corrosion localisée.
Ainsi, la création contrôlée de piqûres hémisphériques de profon-
deur voisine de 35 µm est responsable d’une chute de 33 % de la La profondeur des piqûres de corrosion augmente avec le temps ;
limite d’endurance à l’air et de 55 % de la résistance à la fatigue-cor- la profondeur moyenne est plus importante en fatigue-corrosion
rosion dans de l’eau déminéralisée aérée (tableau 3). qu’en corrosion sous chargement statique ; elle croît avec le niveau
d’amplitude de contrainte ; néanmoins, le niveau de sollicitation
influence plus largement la phase de création des piqûres que la
Tableau 3 – Résistance à la fatigue D ou FC (en MPa) croissance de celles-ci [30].
à 3 ·107 cycles ( m = 450 MPa)
2.2.2.2 La dissolution préférentielle accentue le processus
Éprouvettes Éprouvettes d’endommagement mécanique
Milieu
lisses prépiquées
Dans ce cas, on admet que le cumul des dissolutions préféren-
Air ....................................................... 253 170 tielles sur les marches de glissement réversible facilite l’apparition
des intrusions-extrusions. La vitesse critique de corrosion mesurée
Eau déminéralisée sur des matériaux actifs correspondrait à la dissolution minimale
aérée 60 °C ......................................... 198 90 permettant d’accentuer la plastification cyclique.
désaérée 60 °C ................................... 170 65
désaérée + 1 g/L NaCl à 60 °C........... 57 50 En résumé, l’effet du milieu corrosif dépend donc directement
de l’intensité de la dissolution anodique locale (figure 15). Si les
conditions d’environnement favorisent l’activité électrochimi-
À l’effet de concentration de contraintes correspondant à la géo- que du métal, elles peuvent accentuer le phénomène de fatigue-
métrie des piqûres, s’ajoute, en milieu aqueux, un effet d’activité corrosion.
électrochimique dans les piqûres préexistantes.
On peut noter qu’en milieu plus agressif (eau + NaCl), la résis-
tance à la fatigue ne chute que de 15 %, montrant que l’attaque cor- 2.2.3 Mécanismes de fragilisation par l’hydrogène
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rosive sur les zones non piquées initialement est suffisante pour
masquer l’effet des piqûres préexistantes. Certains travaux [31] semblent montrer que les marches de
■ Rôle des inclusions glissement réversibles constituent des sites d’adsorption préfé-
rentielle pour les atomes d’hydrogène produits par réaction cathodi-
La présence d’inclusions dans une matrice acier conduit à un effet que. Ceux-ci pourraient alors pénétrer dans le métal et le fragiliser.
de couplage galvanique, la piqûre ayant un comportement anodi- Les résultats présentés sur la figure 8 suggèrent par ailleurs qu’un
que. maintien cathodique de l’éprouvette peut exacerber un phénomène
En l’absence de milieu corrosif, ce sont les inclusions de dureté de fragilisation par l’hydrogène qui interviendrait de façon atténuée
élevées (nitrures, silicates, spinelles) qui sont les plus nocives sur la en potentiel libre.
résistance à la fatigue. Il convient cependant de noter que la contribution de l’hydrogène
Par contre, en milieu aqueux corrosif ce sont les inclusions de à l’endommagement par fatigue-corrosion ne peut être effective que
type sulfures superficielles (MnS, FeS) qui sont les plus nocives car dans les cas suivants :
elles favorisent la piqûration par formation de cavités dans les — sur des matériaux sensibles à l’hydrogène tels que les aciers
aciers et rejettent des anions corrosifs (HS– et S2 O3– –). martensitiques et certains alliages d’aluminium ;
■ Effets mécaniques — dans l’eau distillée, en solution neutre désaérée dans laquelle
l’activité électrochimique peut être faible ;
Les mécanismes qui prennent en compte ces effets reposent
— aux niveaux de contraintes élevés.
généralement sur le principe de dissolutions préférentielles du
métal au cours de la déformation plastique. En particulier dans le
cas des matériaux à l’état passif, des ruptures successives du film
protecteur peuvent être à l’origine d’une corrosion localisée.
2.3 Moyens de prévention
Une localisation de la déformation plastique peut se produire soit
progressivement dans le domaine des grands nombres de cycles,
par exemple au voisinage d’un joint de grain ou d’une inclu- De nombreuses méthodes ont été proposées pour lutter contre la
sion, soit rapidement dans le cas de bandes de glissement, dans fatigue-corrosion [1].
le domaine de la fatigue oligocyclique [28].
De plus, la vitesse de déformation (effet de la fréquence des
cycles) du métal sous-jacent semble contrôler l’effet de l’environne- 2.3.1 Action sur le matériau
ment : le film passif détérioré localement peut se reconstituer rapi-
dement, c’est pourquoi une dépassivation mécanique plus lente Dans le cas des aciers, des éléments d’alliages tels que le chrome,
entraîne une dissolution plus faible. le molybdène, l’azote ainsi que le nickel, le titane, le silicium, le
Des travaux [7] montrent que les ruptures du film passif sont pro- vanadium et le tungstène permettent de modifier le potentiel de
voquées par l’émergence de marches de glissement irréversible. piqûre favorablement vis-à-vis de la fatigue-corrosion [3] tel que le
Dans ce cas, la dépassivation monotone cyclique s’apparente à la présente la figure 17. En fait, on mesure le potentiel de piqûre par
dépassivation mécanique monotone invoquée dans le cas de la cor- méthode potentiostatique après immersion préalable d’une heure
rosion sous contrainte des matériaux passivés. Dans le cas des au potentiel libre [16].
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σFC (MPa)
Densité de courant
S,Mn Cr
Mo,Cr,Ni,
S,Mn, N,Ti,Si, 500
Alliages de cobalt et de titane
Cr,Ti Ni,Cu,Mo Al V,W
400
Cr,Ni, Ni Superalliages base nickel
Cu,Mo
Si<2% Si>2%
Aciers inoxydables
Cr,Mo, 300
P,V - biphasés
- ferritiques (Cr>25%)
EF Ep Et Potentiel
Les flèches indiquent l'évolution de la courbe en fonction des éléments Aciers inoxydables
d'alliage 100 austénitiques ou martensitiques
Alliages Cu-Ni
Figure 17 – Influence des éléments d’alliage des aciers
sur la position du potentiel de piqûre [3] Aciers au carbone et faiblement alliés
Alliages Sn, Zn, Al, Pb
0 Alliages Mg
En effet, on observe (figure 18) pour les matériaux métalliques un Figure 18 – Évolution de la résistance à la fatigue-corrosion FC
même classement pour la résistance à la fatigue-corrosion que pour en eau de mer aérée [3]
la résistance à la piqûration [3].
Par ailleurs, la modification des propriétés de la surface du métal
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2,0 2,0
Potentiel (V/ENH)
1,6 1,6
1,2 1,2
II
0,8 0,8
II
Protection
0,4 Fatigue 0,4 anodique
corrosion Passivité
(possible)
0 (possible) 0 I
I Alcalinisation
-0,4 -0,4 Fatigue
corrosion
-0,8 -0,8
Fatigue- Protection
-1,2 corrosion -1,2
Immunité cathodique
(possible)
-1,6 -1,6
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16
pH pH
ENH électrode normale à hydrogène I et II limites du domaine de
fatigue-corrosion stabilité de l'eau
fatigue
Figure 19 – Influence du potentiel imposé
a diagramme potentiel - pH b protection possible contre et du pH du milieu corrosif
du fer dans l'eau à 25°C la fatigue-corrosion sur le comportement en fatigue-corrosion des
aciers au carbone et méthodes d’amélioration
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σa (MPa)
d’améliorer sensiblement le comportement en fatigue-corrosion
[32]. La figure 20 présente les résultats obtenus avec le même maté-
riau et le même milieu que celui de la figure 3, traité à l’aide d’un
inhibiteur de corrosion à base de nitrites et de sels alcalins tant
minéraux qu’organiques. L’utilisation de cet inhibiteur permet de 650
retrouver la même limite d’endurance qu’à l’air et d’améliorer
même la résistance à la fatigue dans le domaine 105 - 106 cycles. Ces
résultats sont la conséquence de l’absence de piqûration constatée
sur le fût des éprouvettes testées dans l’eau traitée.
600
σD = 580 MPa
2.3.3 Action sur la surface des pièces
Me Me Me
Tableau 4 – Effet de l’état de surface et du milieu corrosif
sur la résistance à la fatigue (MPa) à 3 ·107 cycles de 100 Hz
(acier à 12 % Cr, Rm = 950 MPa) Région
cathodique
États testés Revêtement
+ cathodique
Me
État de surface initial Brut Détentionné Grenaillé
+
Me
Air NaCl Air NaCl Air NaCl
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ÀÀ
;;
@@
2.4.2 Machines d’essai
60
70
Le milieu corrosif est alors appliqué de différentes façons :
;;
@@
ÀÀ
12,5 15 12,5
ø15
95
— une bague de feutre imbibée par le milieu corrosif vient
s’appliquer sur la surface de l’éprouvette (figure 22) ;
140
— la partie utile de l’éprouvette est immergée dans le milieu cor-
rosif grâce à une cellule de corrosion fixe, munie de joints tournants ø38
35
30
(figure 23) ; ø55
— une pulvérisation du liquide corrosif est appliquée à la partie
70
Niveau de l'eau
utile de l’éprouvette.
Feutre
Dans tous les cas, une circulation du milieu corrosif doit être réa- 5 Feutre
lisée par l’intermédiaire d’une pompe entre la cellule de corrosion et
un récipient de capacité au moins 10 fois supérieure à celle de la cel-
lule. Les caractéristiques de la solution aqueuse doivent être véri- A
Cotes en mm
fiées au moins deux fois par semaine d’essai. a vue de face b coupe AA
Par ailleurs, il est nécessaire que l’éprouvette soit isolée électri-
quement de la machine d’essais.
Dans le cas d’essais sous chargement uniaxial (traction cyclique), Figure 22 – Bac pour essais de flexion rotative en milieu corrosif [33]
des précautions comparables doivent être prises.
Quel que soit le type de sollicitation utilisé, il devra être possible
de faire varier la fréquence du cycle de chargement (de 0,1 à 100 Hz
par exemple).
de corrosion
Dans le cas d’études de mécanismes ou de la mise au point des
conditions électrochimiques et électrophysiques qui doivent être Réducteur
Roulement
appliquées à une structure, l’utilisation d’une contre-électrode en à billes
platine, entourant l’éprouvette, peut s’avérer indispensable. Grâce à
cette contre-électrode, il est en effet possible de faire varier de
manière continue le potentiel de l’éprouvette, en utilisant un poten-
tiostat.
Les mesures suivantes sont recommandées :
Moteur +
— la teneur en oxygène dissous dans la solution ;
— le pH de la solution ;
— tout élément susceptible de précipiter.
Par ailleurs, l’interprétation des résultats d’essais de fatigue-cor- a partie fatigue
rosion peut être facilitée si une étude électrochimique préalable a
été réalisée sur le matériau étudié, afin de déterminer le tracé des
courbes potentiocinétiques J = f (E) (avec J la densité de courant)
qui permet de définir respectivement des potentiels de piqûre Ep , et mV
de protection de piqûre Epp (figure 15). ECS
Électrode
Cellule
de corrosion
2.4.4 Simulation d’un environnement marin
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2.4.4.2 Milieu corrosif de mer dans une cellule qui n’englobe que la partie utile d’un échan-
tillon sollicité sur un bac d’essai en laboratoire.
Plusieurs types d’eau de mer peuvent être utilisés selon les ren-
seignements recherchés. On distingue les eaux de mer reconsti- ■ Conception de la cellule de corrosion
tuées et les eaux de mer naturelles.
a) Matériau : pour la fabrication de la cellule, on utilise de préfé-
■ Eau de mer reconstituée rence des matériaux synthétiques type plexiglass résistant bien à
l’eau de mer. Par ailleurs, on évite ainsi tout problème de couplage
À partir d’une eau distillée, deux solutions salines sont couram-
galvanique indésirable. Le choix d’un matériau transparent permet
ment utilisées.
en outre de voir le contenu de la cellule.
a) Eau salée
b) Étanchéité : les essais de fatigue en eau de mer sont générale-
NaCl (30 g/l) tamponné au pH 8,2 par le mélange phosphate disso- ment longs et les problèmes d’étanchéité des cellules sont toujours
dique Na2HPO4 (0,19 g/l) et acide borique H3BO3 (1,25 g/l). difficiles à régler. Les solutions sont différentes selon les conditions
b) Eau de mer synthétique sans ions métalliques lourds (norme d’essais. On utilise des joints toriques lorsque les déplacements au
ASTM D 1142 [Doc. M 135]) joint sont faibles, ou quand on peut faire un collage étanche au joint
et une accommodation des déplacements par des éléments flexi-
ComposantsConcentration (g/l) bles de la cellule (soufflets, paroi en élastomère, ...). On utilise éga-
NaCl ................................................ 24,53 lement des joints toriques (simple ou double) sur des portées en
MgCl2 .............................................. 5,20 résine époxy coulée sur l’éprouvette dans le cas des joints tournants
Na2SO4 ........................................... 4,09 ou glissants. Les parties de joints en contact avec le milieu corrosif
CaCl2 ............................................... 1,16 doivent être propres et sans arêtes vives.
KCl................................................... 0,695 c) Circulation du milieu : l’alimentation en eau de mer de la cellule
NaHCO3 .......................................... 0,201 se fait à partir d’une bâche qui assure un volume tampon suffisant
KBr .................................................. 0,101 de façon à ne pas dégrader trop rapidement le milieu. Dans tous les
cas, l’eau est renouvelée à intervalles réguliers pour maintenir les
H3BO3 ............................................. 0,027
paramètres chimiques dans la gamme voulue. La cellule est alimen-
SrCl2 ................................................ 0,025 tée en eau de mer à l’aide d’une pompe à débit variable et un retour
NaF.................................................. 0,003 à la bâche par trop-plein. Il est bon de rappeler que la circulation du
Cette solution produit des dépôts calcomagnésiens, CaCO3 et milieu joue un rôle important sur la corrosion en évacuant les pro-
MgOH2 , en condition de protection cathodique (§ 2.4.4.4) telle qu’on duits de corrosion et en favorisant l’arrivée d’oxygène à la surface
la rencontre sur les structures marines. du métal. De même en système potentiostatique, la vitesse d’écou-
lement du milieu influe sur la densité du courant de protection.
L’ajout d’H2S dissous permet de simuler la pollution de l’eau par L’arrivée d’eau peut se faire par un orifice au bas de le cellule ou par
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des hydrocarbures soufrés ou par des bactéries sulfatoréductrices. un tube plastique percé de trous dirigés vers la zone critique où se
L’eau de mer reconstituée doit être renouvelée autant de fois que situe l’amorçage des fissures de fatigue, pour assurer une bonne
nécessaire au cours d’un essai afin de conserver la stabilité des agitation du milieu au voisinage du point chaud.
paramètres chimiques dans la gamme souhaitée.
Exemple : pour des conditions mer du Nord, la variation des princi- 2.4.4.4 Protection cathodique
paux paramètres doit rester dans les gammes suivantes : ■ Matériel
Paramètre Gamme de variation
pH ................................................... 7,8 à 8,2 Pour simuler la protection cathodique (§ 2.1.1.3) imposée sur les
structures marines, on a recours à des essais potentiostatiques.
concentration en HCO3 ....................... 0,08 à 0,25 g/l
Cette technique nécessite :
salinité ................................................. 32 à 37 g/l
teneur en chlore .................................. 18 à 21 g/l — un potentiostat ;
concentration en oxygène dissous...... 92 à 99 % (11-12 mg/l) — une électrode auxiliaire en platine ou en titane platiné (plus
économique) ; cette électrode, fil ou grille, est disposée de façon à
température ........................................ 5 à 8 °C
obtenir une réparation homogène du courant de protection le long
■ Eau de mer naturelle du cordon de soudure ;
— une électrode de référence ; on utilise généralement une Élec-
L’utilisation d’eau de mer naturelle permet a priori de mieux ren- trode au Calomel Saturé (ECS) ou au chlorure d’argent Ag/AgCl
dre compte de l’environnement réel d’un site. Toutefois, son utilisa- reliée à la cellule par un capillaire ; les électrodes Ag/AgCl consti-
tion est délicate et demande des compétences en biologie marine. tuées d’un fil d’argent chloruré disposé à même la cellule, bien
On l’utilise notamment pour quantifier l’influence des bactéries sul- qu’altérable dans le temps, s’avèrent d’un emploi très pratique.
fatoréductrices en condition anaérobique.
Il faut alors bien maîtriser la population des bactéries, générale- ■ Précautions d’essais
ment entre 102 et 107 par cm3. D’une façon générale, il convient de s’assurer que l’échantillon est
isolé électriquement du banc d’essai. En conditions potentiosta-
2.4.4.3 Cellule de corrosion tiques imposées, l’essai de fatigue ne peut démarrer que lorsque la
densité de courant est stabilisée.
■ Type de simulation
Lorsque le potentiel électrochimique est maintenu constant, le
Pour les essais de fatigue en eau de mer, deux environnements courant de protection cathodique diminue au cours du temps. Cette
peuvent être utilisés : les essais en mer et les essais en laboratoire. réduction est attribuée à la formation d’un dépôt calcomagnésien
a) Essais en mer : dans ce cas, les échantillons sont immergés à la qui isole partiellement le métal du milieu.
profondeur souhaitée et un système de flotteurs génère les efforts Ce courant de protection est entaché d’un bruit de fond ∆I qui peut
au gré de la houle. Ce type d’essai demande une infrastructure être important en début d’essai (∆I/I de 15 à 20 %). Le courant de
lourde et des moyens de suivi (efforts et endommagement) sophis- protection ainsi que la valeur relative du bruit de fond diminuent
tiqués. Ils sont peu utilisés [37]. lorsque le temps de polarisation augmente. La valeur du courant
b) Essais en laboratoire : dans la grande majorité des cas, l’envi- moyen peut être réduite d’un facteur 4 à 5 tandis que ∆I/I peut bais-
ronnement marin est simulé en ayant recours à la circulation d’eau ser jusqu’à 0,5 % (figure 24a) [8].
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t (jours) t (heures)
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1000
∆K / ρ (MPa)
Chute de potentiel après :
360 000 cycles
126 000 cycles 700 000 cycles 3,5 % NaCl
270 000 cycles 830 000 cycles R = 0,10
354 000 cycles 960 000 cycles
408 000 cycles 1 090 000 cycles 800
200 45
a b
600
150
30
100 400
15
50 A 36
200
A 588 A
A 517 F
V 150
0 0
0
3 4 5 6 7 8
10 10 10 10 10 10
-50 Nr (cycles)
-15
-150
σa (MPa)
-200 -45
400
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
Profondeur de fissure relative ( longueur de fissure / épaisseur de la tôle )
300
100
1 10 102 103 104
2.4.5.2 Détection de l’amorçage d’une fissure Nr (cycles)
acier Z 3 CND 17-12
■ Méthode optique
NaCl 30g / L Contrainte
L’apparition d’une fissure à fond d’entaille est détectée à l’aide
d’un système optique (binoculaire) correspondant à un grossisse- εa = 10-2s-1 Potentiel
ment de 250 [42]. ∆ εt / 2 = 4.10-3
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N1 cycles N2 cycles
pas de fissure fissure amorcée
I (mA)
I (mA)
I (mA)
N1 N2
N1 NA N2 Nr N εt εt ε εt εt ε
-- + -- +
2 2 2 2
Pas de fissure
σ σ σ
N'A
σmax
εt εt
-- --
2 2
N εt εt
+ +
2 2
σmin
;;;;;;
2.4.6 Cas des essais sous amplitude
de déformation imposée
L’utilisation d’essais sous amplitude de déformation imposée per-
met d’étudier :
;;;;;;
Cellule
— la résistance à la fatigue oligocyclique, dans un domaine de
nombre de cycles à rupture inférieurs à 105 cycles ;
— les mécanismes d’endommagement de la surface d’une
éprouvette.
;;;;;;
2.4.6.1 Essais de fatigue oligocyclique sous corrosion
Brazy et coll. [8] ont développé une cellule de corrosion
(figure 30) dans laquelle l’éprouvette peut être testée en traction
cyclique et sous condition potentiostatique.
L’éprouvette est fixe par rapport à la cellule et les parois latérales
de celle-ci sont souples, afin d’accepter les déformations cycliques.
Les essais sont effectués sous une amplitude de déplacement Éprouvette
imposé du vérin. En effet, un étalonnage préalable a été réalisé afin
de relier la déformation de l’éprouvette dans la partie calibrée et le
déplacement du vérin.
Pour la détection de l’amorçage d’une fissure de fatigue, deux
méthodes sont utilisées simultanément, basées, l’une sur l’évolution
de la charge, l’autre sur celle du courant de protection cathodique.
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sous corrosion, dans le cas d’un acier à 0,45 % C (Rm = 605 MPa)
sollicités en milieu eau + 3 % NaCl. Ils montrent que les résultats 90,0
suivent une distribution de Weibull à deux ou trois paramètres
(figure 33) du type : 50,0
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I (t)
Figure 33 – Distribution des durées de vie en fatigue, à l’air,
reportées sur une échelle de Weibull [30]
F (t ) Potentiostat
E (t )
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ce qui correspond à une relation linéaire sur un diagramme l’influence de l’environnement de la façon suivante :
lg (da/dN), lg ∆K. Dans la suite, les résultats seront présentés sur — si Kmax est supérieur à KIscc , c’est la corrosion qui joue le
un tel diagramme. rôle le plus important dans la propagation de la fissure, mais la
vitesse de fissuration est modifiée par la superposition de
l’effort cyclique ;
— si Kmax est nettement inférieur à KIscc , la propagation de la
3.1 Aspect phénoménologique fissure est due essentiellement à la contrainte cyclique
(fatigue) ; si Kmax est légèrement inférieur KIscc , la propagation
est due à la contrainte cyclique, bien que la vitesse de fissuration
soit accélérée par le milieu corrosif.
De manière à rendre compte de l’influence d’un milieu corrosif
donné sur les caractéristiques de propagation, il est nécessaire L’influence de la corrosion dépend du temps pendant lequel K
d’effectuer au préalable des essais dans un milieu de référence. dépasse la valeur KIscc ; elle dépend donc en particulier de la fré-
Celui-ci sera par principe inerte vis-à-vis de l’alliage étudié. quence des cycles et de la contrainte moyenne.
lg (da/dN)
lg (da/dN)
Inerte Inerte
Inerte
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Fré
da da
-------- = ---------- f
qu
dt dN
en
ce
La figure 36 montre que dans le cas d’un acier du type AISI 4340,
(H
lg KIscc lg KIc
les vitesses de fissuration en fatigue sous corrosion sont au moins
z
)
dix fois plus grandes que celles obtenues sous vide, dès que la fré-
quence d’essai est inférieure à quelques hertz [49].
Figure 35 – Influence de la fréquence et de l’amplitude de K > KIscc
Dans ce cas, l’hypothèse de sommation linéaire proposée par Wei sur la vitesse de fissuration d’un alliage de titane (Ti-8Al-1Mo-1V)
et Landes [50] peut s’appliquer. sous environnement corrosif [48]
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1
mécanismes, l’un dépendant de l’effet de l’environnement,
l’autre de l’action de la fatigue indépendamment du milieu. sous corrosion
Elle s’exprime sous la forme suivante : ( 3,5 % NaCl)
da da da 0,1
---------- = ---------- + ----------
dN total dN environnement dN fatigue
da da da 0,01
------- = ------- + f ----------
dt total dt environnement dN fatigue sous vide
da
Le facteur dépendant du temps ------- dépend 10
-3
10
-2
10
-1
10
1
10 10
2
dt environnement
aussi bien de la forme du cycle de charge et du niveau d’inten- f (Hz)
sité de contrainte maximale que de l’amplitude d’intensité de ∆K = 44 MPa. m
contrainte. ∆K = 22 MPa. m
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da/dN (mm/cycle)
auteurs [35]. Les résultats de ∆Ks sont rassemblés dans le tableau 5 Eau +
[51]. 3,5% NaCl
Ils indiquent que ∆Ks est généralement plus élevé sous protection
cathodique que sous corrosion libre et même dans l’air. Cela est -3
10
attribué à l’effet de coin des dépôts calcaires à l’intérieur de la fis-
sure.
La précipitation et l’adhérence des produits des réactions cathodi- Air
0,1 Hz
ques dépendent essentiellement du potentiel à la pointe de la fis-
sure, de la densité de courant, de la vitesse de circulation de l’eau de
mer, de la température, du pH à l’intérieur de la fissure et, indirecte-
ment, de la géométrie de la fissure (longueur et forme). 1 Hz
-4
10 Hz KIscc
10
Ks ( MPa ⋅ m )
Figure 37 – Influence de la fréquence en milieu corrosif sur un acier
f T maraging (Kmax < KIscc) [53]
R Protection Protection
(Hz) (°C) Corrosion
Air cathodique cathodique
libre
(– 850 mV) (– 1100 mV)
0 1/6 10 6,3 8
0,05 10 20 6,29 8,75 13
da/dN (mm/cycle)
-2
10 0,01 Hz
0,5 1 12 3,0 5,5
0,5 10 20 5,48 5,25 7,7
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Corrosion
0,5 1/6 20 5,67 9,65 12,25 10
-3 libre
0,75 10 20 3,95 3,8 6,4 0,1 Hz
-4 1 Hz
10
■ Stade II (da/dN > 105 mm/cycle) 10 Hz
Les observations réalisées sur de nombreux couples métal-élec-
-5
trolyte montrent que l’effet du milieu corrosif dépend beaucoup des 10
conditions de sollicitation, en particulier de la fréquence et de la Air
forme du cycle.
-6
10
3.1.1.4 Effet des paramètres mécaniques
et électrochimiques
■ Fréquence de sollicitation 4 7 10 20 40 70 100
D’une manière générale, l’accélération de la fissuration en ∆K (MPa. m)
solution corrosive s’accentue lorsque la fréquence de sollicitation
diminue.
Il existe une fréquence limite au-dessus de laquelle la propagation Figure 38 – Fatigue-corrosion vraie en eau salée sur un acier
est comparable à celle observée à l’air ambiant. En fait l’influence de de construction au manganèse. Influence de la fréquence
la fréquence dépend du type d’acier. de sollicitation sur la vitesse de fissuration [54]
Dans le cas des aciers à très haute résistance (figure 37), l’effet
de la fréquence se traduit par un décalage des droites de fissura-
tion parallèlement à elles-mêmes. La relation suivante est pro- ■ Forme du cycle de sollicitation
posée [52] :
L’incidence du milieu corrosif varie au cours du cycle de sollicita-
da/dN = D (t ) ∆K 2 tion. Les essais effectués en utilisant différentes formes de cycle
où D(t) est une fonction linéaire de la fréquence de montrent que la nocivité du milieu aqueux intervient principalement
sollicitation pendant l’ouverture de la fissure [55]. Le taux d’augmentation de la
vitesse de fissuration entre le milieu corrosif et l’air paraît contrôlé
Dans le cas des aciers de construction métallique, l’accélération par le temps de mise en charge, c’est-à-dire de la vitesse de charge-
de la propagation en fatigue-corrosion dépend du niveau de ∆K [53], ment.
[54] ; la figure 38 présente une rupture de pente pour une valeur de
∆K qui dépend de la fréquence de sollicitation. ■ Réactions électrochimiques à la pointe de la fissure
Cette modification de la loi de propagation en présence d’un envi- Les effets de l’environnement sur la résistance à la fatigue sont
ronnement aqueux est mise en évidence sur d’autres matériaux tels relativement complexes et il est nécessaire de connaître les princi-
que les alliages légers et les aciers inoxydables austénitiques. pales réactions rencontrées en pratique.
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Comme l’indiquent Scott [56] et Maahn [57] dans le cas des aciers En eau de mer, deux réactions cathodiques se produisent :
dans un environnement marin, ces effets correspondent essentielle- — la réduction de l’eau
ment : H2O + e– → Hads + OH–
— au développement de la corrosion par dissolution du métal ; Hads + H2O + e– → H2 + OH–
— à la précipitation de composés solubles dans la fissure (pro- — la réduction de l’oxygène dissous
duits de corrosion ou dépôts calcaires).
O2 + 2H2O + 4e– → 4OH–
Ils dépendent de l’état électrochimique à fond de fissure (potentiel
La croissance en OH– permet des réactions chimiques entre diffé-
électrochimique, pH, concentration en oxygène et en ions).
rentes espèces ionisées, en particulier :
La figure 39 présente schématiquement les réactions électrochi- — la précipitation de l’hydroxyde de magnésium
miques à la pointe de la fissure en corrosion libre ou sous potentiel
Mg++ + 2OH– ⇒ Mg(OH)2
imposé.
qui est thermodynamiquement possible pour pH > 9,5 ;
En corrosion libre, le processus de corrosion facilite l’amorçage
de la fissure et est le facteur essentiel de l’accélération de la fissura- — la précipitation du carbonate de calcium
tion. Néanmoins, dans le cas des fissures longues, qui conduisent à Ca++ + CO3– – ⇒ Ca CO3
un niveau faible de pH, si l’intensité de contrainte est suffisante, la qui est thermodynamiquement possible pour pH > 8,35.
fragilisation par l’hydrogène peut être aussi responsable de l’accélé- La polarisation cathodique de l’acier augmente la concentration
ration de la fissuration [35]. en Mg++ et Ca++ près de la surface, c’est pourquoi la précipitation de
Sous protection cathodique, l’absorption d’hydrogène croît en composés solubles est possible, à partir de pH = 9,4 pour Mg (OH)2
fonction du potentiel cathodique et de la densité de courant. Si l’état et pH = 7,6 pour Ca CO3. La composition des produits déposés
de contraintes augmente la sensibilité à l’hydrogène du matériau, la dépend du niveau du potentiel cathodique, de la température, de la
fragilisation par l’hydrogène devient responsable du processus de teneur en oxygène et du courant marin qui modifient la concentra-
fatigue. La protection cathodique conduit à une augmentation locale tion ionique [58].
du pH qui favorise les dépôts calcaires.
■ Nature du milieu corrosif
La fatigue-corrosion se manifestant dans des conditions où le
métal présente souvent une relative passivité, en solution saline les
caractéristiques physico-chimiques du liquide confiné en fond de
fissure évoluent en fonction des conditions de renouvellement du
O2 liquide à fond de fissure. Les conditions de renouvellement
e- dépendent principalement de la fréquence de sollicitation et du rap-
port R.
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OH
- e-
Les mesures montrent [52] que la solution emprisonnée au fond
e- de fissure est nettement plus acide que le milieu d’essai extérieur.
Elles montrent aussi que le pH local, voisin de 3, ne varie pas en
modifiant l’acidité de la solution d’essai.
■ Conditions électrochimiques
+ ++
H Fe Lorsqu’une éprouvette fissurée est maintenue à un potentiel
++ + + constant, le potentiel résultant à fond de fissure est différent et
Fe + H2O FeOH + H
dépend en particulier du niveau de ∆K (figure 40). Cependant, les
caractéristiques locales de la solution ne sont généralement pas
connues ; une chute ohmique importante peut exister entre la sur-
face extérieure de l’éprouvette et la pointe de la fissure où les condi-
tions de polarisation du métal ne sont pas bien définies.
Sur un acier maraging testé dans l’eau salée [53], une accélération
sensible de la fissuration se produit à basse fréquence au moment
a polarisation anodique ; diminution du pH à la pointe de la fissure
de l’application d’un potentiel soit cathodique, soit anodique
(figure 41), lorsque les conditions d’équilibre sont rétablies, on
- e- e- e- retrouve le même comportement qu’en circuit ouvert.
O2 OH
+ Dans le cas des aciers de construction métallique sollicités en
H H solution chlorurée, l’application d’un potentiel cathodique imposé
se traduit [54] [55] par un phénomène de plateau sur les courbes de
propagation (figure 42). La vitesse correspondant à ce plateau est
d’autant plus élevée que le potentiel cathodique appliqué est plus
+ négatif, que le rapport R est plus élevé et la fréquence de sollicita-
H
H
+ + tion plus faible [59]. L’existence et la position de ce plateau sont inte-
H H2 H H rprétées par l’effet sur la cinétique de propagation de la quantité
d’hydrogène qui diffuse en pointe de fissure et de la profondeur
Mg (OH)2 affectée, ces deux paramètres étant gouvernés par les paramètres
électrochimiques existant localement.
b polarisation cathodique ; augmentation du pH à la pointe de la fissure Comparativement au vide, une grande influence de l’environne-
ment gazeux est mise en évidence, même dans un gaz inerte comme
Figure 39 – Représentation schématique des réactions l’azote [60] contenant moins de 3 ppm de vapeur d’eau et moins de
électrochimiques dans les fissures [57] 1 ppm d’oxygène.
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da /dN (mm/cycle)
Potentiel en pointe de
fissure (mV/ ECS)
∆K = 30 MPa. m
-2
-1000 10
20 MPa. m
0,01 Hz
10 MPa. m
-900
0,1 Hz
-3
10
-800
-800 -900 -1000 -1100 -1200
Potentiel appliqué (mV/ECS)
1 Hz
-4
Figure 40 – Relations entre potentiel local et potentiel appliqué 10
dans le cas d’un acier E 36 [52]
10 Hz
-5
100
∆K (MPa. m)
10
80 10 Hz
60 Air
50 0,1 Hz
40
30 -6
Circuit ouvert 10
20
-1,200 V / ECS
Circuit ouvert
10 4 6 8 10 20 40 60 80 100
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-4 -3
10 10 ∆K (MPa. m)
da /dN (mm/cycle)
Potentiel imposé - 800 mV/ECS
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-4
10 3.2.2 Mécanismes de fragilisation par l’hydrogène
Les interprétations proposées se fondent sur l’examen des faciès
de rupture obtenus en milieu corrosif, souvent différents de ceux
Azote R = 0,1 observés à l’air, qui peuvent présenter en particulier des facettes de
clivage et des stries fragiles [4].
-5
10
Il est admis généralement que la réaction cathodique qui accom-
pagne la dissolution en fond de fissure provoque un dégagement
Azote d’hydrogène qui s’adsorbe sur le métal, à l’état atomique
Air R = 0,7
R = 0,7 (figure 45). La fragilisation met en jeu la diffusion d’une partie des
atomes adsorbés sur les surfaces « neuves » qui apparaissent à cha-
10
-6 que cycle de sollicitation [5]. Ces atomes se concentrent devant la
fissure dans des zones de forte triaxialité des contraintes, réduisant
localement la cohésion interatomique ou se recombinant sous
forme moléculaire. Dans ce dernier cas, le gaz formé induit des
contraintes internes importantes.
Air R = 0,1 Le rôle de l’hydrogène peut être entravé de plusieurs façons :
-7
10 — l’augmentation de la fréquence diminue le temps de diffusion
des atomes d’hydrogène et ainsi la nocivité du milieu ;
— par contre aux faibles fréquences, la repassivation peut réduire
Vide R = 0,1 la production d’hydrogène et l’émoussement diminue les contrain-
tes et déformations locales ;
Vide R = 0,7
-8 — lorsque ∆K est suffisamment important, les distances critiques
10
de diffusion deviennent faibles devant le rayon de la zone plastifiée
2 3 5 8 14 20 40
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∆K = 11,7 MPa. m
-4 ∆K = 8,3
10
Contrainte locale
∆K = 5,8
-5 Zone de rupture
10 Pointe de la fissure
Fe
1 H
-6 2
10 3 5
-2 -1 2 3 4 Fe
10 10 1 10 10 10 10 4
p (Pa)
1 Hz
100 Hz
Réaction de
Processus de transport fragilisation
Figure 44 – Influence de la pression et de la fréquence sur l’effet
d’environnement dans le cas d’un alliage 5070 A en présence
de vapeur d’eau [62]
1 transport de la phase gazeuze
2 adsorption physique
3 adsorption par dissociation chimique
Quand elle diminue, la propagation est généralement plus rapide 4 pénétration de l'hydrogène
car le temps de dissolution est plus important. L’effet de l’abaisse- 5 diffusion
ment de la fréquence est cependant limité :
Figure 45 – Action d’un environnement gazeux externe
sur la fissuration par fatigue, par fragilisation par l’hydrogène [5]
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avec ∆P variation de la charge appliquée Figure 47 – Principe de mesure de la souplesse d’une éprouvette
fissurée lorsque le cycle (P, V) n’est pas linéaire
Différents systèmes d’amarrage de l’éprouvette existent ; ils doi-
vent être tels qu’un bon alignement de l’éprouvette avec l’axe de
chargement soit réalisé.
Par ailleurs, dans le cas d’utilisation à haute température ou dans
Dans tous les cas, ces dispositifs doivent être recouverts d’un film un milieu corrosif aqueux, la formation d’oxydes ou de produits de
protecteur. Ce film doit permettre d’éviter, d’une part, la corrosion corrosion entre les lèvres de la fissure peut modifier la courbe d’éta-
des pièces d’amarrage, d’autre part, l’effet de pile entre des maté- lonnage établie à l’air.
riaux différents.
Dans ces deux derniers cas d’utilisation, on mesure la pente du
cycle charge-ouverture au voisinage de la charge maximale, sur la
3.3.1.2 Machine d’essai
partie décroissante du cycle comme le montre la figure 47.
L’équipement d’essai doit permettre une mesure de la charge Ces réserves faites, le tableau 6 donne la variation de la quantité
imposée qui ne doit pas varier pendant l’essai de plus de ± 2 %. Par EBV a
ailleurs, le nombre de cycles, la fréquence et la forme du cycle de ------------ en fonction de ------ , pour l’éprouvette CT où :
P w
chargement doivent pouvoir être contrôlés au cours de l’essai.
avec E module d’Young du matériau,
3.3.1.3 Détermination de la longueur de la fissure B et w dimensions de l’éprouvette (figure 46),
Des mesures périodiques de la longueur de la fissure doivent être a longueur de fissure,
réalisées au cours de l’essai. Différents dispositifs peuvent être utili- P charge appliquée,
sés pour estimer cette longueur. Deux méthodes paraissent bien V ouverture de l’entaille mesurée soit suivant la
adaptées aux essais sous corrosion aqueuse ; il s’agit de la mesure ligne de chargement (VLL) soit en bout d’entaille
de l’ouverture de la fissure et de la mesure de la déformation du (V0).
ligament de l’éprouvette.
On observe généralement que la loi d’étalonnage :
■ Mesure de l’ouverture de la fissure ouverture = fonction (a/w) a une allure exponentielle. La sensibilité
L’écartement des lèvres de la fissure peut être relié mathémati- de la méthode varie donc avec la longueur de la fissure de la même
quement ou expérimentalement à sa longueur. façon. Cette méthode ne devient très sensible que pour les fissures
On relève avec un extensomètre l’ouverture de l’entaille pendant longues a/w 0,5.
la progression de fissure. Cette mesure est donc obtenue dans ■ Mesure de la déformation du ligament de l’éprouvette
l’épaisseur. Cette méthode s’applique très bien aux aciers à haute
résistance pour lesquels l’ouverture de fissure est due uniquement Cette méthode a surtout été développée pour les éprouvettes du
à la flexion élastique des « bras » de l’éprouvette (zone plastifiée à type CT mais peut très bien être appliquée à d’autres, moyennant un
fond de fissure très réduite). Des précautions doivent être prises étalonnage préalable.
pour les aciers plus ductiles, la zone plastifiée à fond de fissure Elle consiste à mesurer la déformation du ligament (partie non fis-
n’étant pas négligeable et participant à l’ouverture de la fissure. surée) de l’éprouvette εLIG , avec une jauge extensométrique collée
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4. Conclusion
Bien que le présent fascicule soit dédié précisément aux essais de
fatigue-corrosion, une attention particulière a été portée à la présen-
tation des mécanismes d’endommagement ainsi qu’à l’influence
des nombreux paramètres significatifs du domaine.
En effet, la simulation correcte des conditions de fatigue-corro-
sion passe par une évaluation soignée des sollicitations à la fois
mécaniques et environnementales du composant considéré.
En fait, il n’existe généralement pas une méthode d’essais adap-
tée à tous les cas.
C’est pourquoi nous avons présenté plusieurs types d’essais qui
concernent :
— le domaine des grands nombres de cycles (faible niveau de
contrainte cyclique) ; ce domaine concerne les pièces mécaniques
pour lesquelles des contrôles en service ne sont généralement pas
prévus ;
— le domaine de faibles nombres de cycles (niveau élevé de
déformation cyclique) ; ce domaine s’intéresse aux composants,
soit fortement sollicités, soit sollicités sous chargement d’amplitude
variable ;
— le domaine de la fissuration par fatigue ; on considère, dans ce
cas, que la phase d’amorçage des fissures de fatigue est négligeable
dans la durée de vie totale de la structure ; les structures soudées
sont représentatives de ce cas.
Pour tous les domaines considérés, un cahier des charges précis
des conditions expérimentales doit être rédigé avant d’être mis en
b éprouvette immergée dans le milieu corrosif [67] œuvre, de façon à réaliser une simulation qui reproduise fidèlement
les conditions de service.
Figure 49 – Cellules pour essais en milieu liquide à température L’utilisation de moyens d’essais ainsi adaptée permet, non seule-
ambiante ou voisine de l’ambiante [2] [7] ment de reproduire les endommagements qui peuvent être rencon-
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C ∆P
10 ∆P
V
P charge appliquée
V ouverture de l'entaille
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Thèses
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